2015-08-11 14:15+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde XIV — Photographies
Je suis parti de Delhi en train le 31 août par le Karnataka Express. Le trajet étant long, j'ai choisi de voyager en First AC. Par rapport à la 2AC, on bénéficie d'une plus grande intimité et d'un meilleur sentiment de sécurité puisque les voyageurs sont regroupés en cabines de quatre (ou coupés de deux) que l'on peut fermer pendant la nuit.
Cela dit, la First Class de ce train est moins intéressante que dans les trains Rajdhani dans lesquels une nourriture (de bonne qualité) est servie.
J'ai passé deux jours à Jalgaon. J'ai retrouvé la famille Deshpande le soir de mon arrivée. J'aurai aimé passer plus de temps avec eux, mais ils devaient assister à une cérémonie le lendemain. Pour cette raison, j'ai choisi la chambre (ou plutôt suite) la plus luxueuse de l'hôtel Plaza (qui propose des chambres très bien entretenues de 500 à 1500 roupies) :
Ceci me permettra de pratiquer un peu le bharatanatyam au cours de la journée de dimanche. J'apprécie aussi les stands de lassi, kulfi et l'excellent restaurant de thali Arya Niwas.
J'assiste à une manifestation apparemment liée au grand défenseur de la cause des dalits Babasaheb Ambedkar. Il y avait deux cortèges, d'abord les hommes, puis les femmes :
⁂
Arrivé à Chennai par un nouveau trajet en train de 24 heures environ, je descends à mon hôtel bon marché habituel à Chennai :
La petite rue où se trouve l'hôtel est régulièrement bloquée par des processions, y compris tard le soir. Les habitants se tiennent devant leurs habitations et font quelques offrandes à la divinité. Lors d'une telle procession, de Ganesh semble-t-il, des joueurs de hautbois (nagaswaram) jouaient un Mallari, en Adi Tala. La complexité rythmique est telle qu'un des deux hautboïstes clappait le tala, tandis que la mélodie et les puissants tambours utilisaient différentes subdivisions des temps du cyclique rythmique, qui suivant les sections de la pièce, étaient subdivisés en quatre, trois ou cinq...
Pendant ce temps-là, un peu plus loin, on lançait des feux d'artifice. Encore plus loin, un brass band jouait des mélodies aux rythmes plus simples sur lesquels des hommes entraient plus ou moins en transe (je soupçonne l'un d'entre eux de n'avoir pas bu que de l'eau).
Lors d'une autre procession (semble-t-il de la Déesse), des hommes dansent aussi très joyeusement :
⁂
Pour ce qui est du bharatanatyam, cette semaine a été très intense. Je prends des cours quotidiennement avec celui que les disciples françaises appellent Master Selvam (le fils de Muthuswamy Pillai) dont j'avais tant apprécié le style de danse pure (notamment lors de récitals d'Ofra Hoffman et d'élèves de Kalpana). Je voulais avoir un petite expérience de ce style de l'intérieur. Sa série de Natta Adavus ne comporte pas 6 ou 7 adavus comme dans d'autres styles, mais une vingtaine : il m'en a enseigné dix-neuf ! Dans les Marditha Adavus (ta-tai-tai-ta), l'élégance des mouvements de mains se fait encore davantage sentir puisque les mouvements changent suivant la vitesse à laquelle les adavus sont exécutés. Rien qu'en pratiquant ces adavus, on éprouve déjà la sensation de devoir gérer des mouvements de pieds rapides et simultanément des mouvements de mains relativement lents en comparaison, ce qui ne se voit pas tellement dans la danse pure d'autres styles à l'intérieur du bharatanatyam. Ses cours sont très agréables et cordiaux. J'ai eu le plaisir d'assister à un cours d'une de ses élèves qui a répété diverses pièces : Alarippu, Muruga Kauthwam, Mallari, Varnam...
J'ai également pris deux (longs) cours avec Lavanya Ananth afin de
retravailler le Chidambaram Natesha Kavuthwam qu'elle avait enseigné lors
d'un workshop à Paris il y a quelques mois. À force d'insister
(j'aime quand elle dit, en français, Encore...
), elle finit par
arriver à me faire exécuter à peu près proprement la chorégraphie ; elle a
même pris le temps d'ajouter une introduction à la pièce pour remplir
l'Alap de flûte d'une minute et demie que l'on entend au début de
l'enregistrement sonore, avant que la pièce proprement dite ne commence
véritablement.
Jayashree Ramanathan, ma nattuvanar préférée, a eu la gentillesse de me permettre d'aller la rencontrer chez elle. La discussion a été très agréable. J'aurais aimé prendre des cours de nattuvangam avec elle, mais elle ne l'enseigne pas, elle l'a appris par l'expérience : au cours de sa formation de danseuse, d'abord avec Sudharani Raghupaty et puis avec les Dhananjayan dont elle a dirigé certaines productions. Son expérience de danseuse lui permet de diriger de façon particulièrement intéressante les récitals de bharatanatyam. Elle a récemment été au festival de Salzbourg pour jouer du nattuvangam lors des récitals d'Alarmel Valli !
Le 7 août, un événement spécial Svanubhava était organisé à Kalakshetra. Pendant vingt-quatre heures, divers spectacles et manifestations culturelles se sont succédé. Étant arrivé un peu en avance, j'ai vu un peu de kathakali difficilement intelligible dans la grande salle Rukmini Arangam. Je ne venais que pour le workshop dirigé par C. V. Chandrasekar (qui danse encore très bien à plus de quatre-vingt ans). Je l'avais vu danser fin 2013. Lors de plusieurs interventions, notamment lors de l'inauguration du festival de la Music Academy, il m'avait fait l'impression d'avoir des conceptions très rigides de la danse et d'être très fermé aux idées nouvelles. Lors de ce workshop, qui était davantage une lec-dem, il m'a semblé au contraire beaucoup plus ouvert d'esprit.
Le workshop était ouvert à tous (pour la modique somme de 100 roupies),
mais tous sauf moi étaient soit des élèves de Kalakshetra soit des
personnes apprenant ce style. On devait être entre trente et quarante
environ dans le Rukmini Devi Cottage, sans compter les personnes qui
regardaient. Quand C.V. Sir nous a demandé de danser le Tishra Ekam
Alarippu, je voyais tous les autres exécuter précisément la même
chorégraphie tandis que je faisais quelque chose d'un peu différent ;
c'était assez perturbant. Il est difficile de résumer ce qu'il a dit, mais
j'ai apprécié un certain nombre de points dans son discours, notamment
l'insistance sur le chant et le rythme. La plupart des autres personnes
présentes étaient infichues de clapper les deux temps principaux Sankirna
Chapu (9=4+5 temps) tout en prononçant takadimitakatakita en double
vitesse. Alors qu'une cacophonie de claps intempestifs résonnaient, il nous
a demandé s'il y avait quelque volontaire pour le montrer à tous les
autres. Il n'y a pour ainsi dire eu qu'un jeune malayali et moi-même pour
se dévouer. Le maître m'a dit que c'était bon à 99.9%. D'autres moments du
workshop ont été moins glorieux pour moi, notamment au tout début quand il
m'a mis ses bras sur mes épaules et appuyé vers le bas pour que je m'asseye
davantage, tandis qu'il montrait à quel point il pouvait descendre alors
que je protestais I cannot sit more...
.
À la fin de la semaine, j'ai également eu le plaisir de retrouver la danseuse Srithika Kasturi Rangan dont j'avais tant aimé le travail sur la narration lors d'un récital en 2010 et à qui j'avais déjà rendu visite en décembre 2013. J'ai apprécié de pouvoir voir un cours de ses élèves qui fera bien son Arangetram ; elle a notamment répété le Varnam “Simhavahini” de Madurai R. Muralidharan. J'avais déjà vu une danseuse l'interpréter quelques jours plus tôt lors d'un récital à la Music Academy, mais cela fera l'objet d'un futur billet...
2015-08-03 12:06+0530 (जळगांव) — Culture — Culture indienne — Voyage en Inde XIV — Photographies
Mon séjour à Delhi est maintenant terminé. Pendant la première semaine, j'avais pu prendre des cours de bharatanatyam avec Arupa Lahiry, mais ces cours n'ont pu reprendre que lors de ma troisième et dernière semaine sur place parce qu'elle avait une série de programmes SPIC MACAY dans le Madhya Pradesh. Lors de son retour, j'ai pu continuer à travailler les adavus et le Vishnu Kavuthwam qu'elle m'a appris et apprendre une chorégraphie d'un Alarippu dont les trois sections utilisent trois cycles rythmiques différents : Tishra, Chatushra et Mishra.
Après les cours et un certain temps passé à regarder Arupa répéter des pièces, je suis parfois allé à Nehru Place où se trouvent de nombreux restaurants. Le café gourmand de la chaîne L'Opéra est un peu trop copieux et étonnamment salé :
Leurs macarons sont assez moyens... La veille de mon départ, j'ai fait un tout petit peu de tourisme. Le quartier de Nizamuddin étant tout proche de Jangpura. Sur Mathura Road, deux hommes insistent pour que je prenne leur portrait :
Je suis d'abord allé visiter खान-ए-खानां का मकबरा, une tombe du début du dix-septième siècle qui est pas mal amochée.
Khan-E-Khanan Ka Maqbara, Delhi
Cette tombe islamique comporte des motifs floraux et géométriques. Fait intéressant et rare, on y discerne même des motifs en forme de svastika :
Khan-E-Khanan Ka Maqbara, Delhi
La ligne orangée sur la photo ci-dessus est une barre d'un échafaudage. Le monument est en pleine restauration. Le grand projet serait de refaire la tombe comme elle était à l'origine, avant que le dôme en marbre ne soit pillé. La restauration de l'intérieur du monument a commencé par le haut. Les motifs en noir sur fond blanc qui ont commencé a être dessinés sont peu convaincants...
De l'autre côté de Mathura Road se dresse un quartier musulman comme j'en ai rarement vu en Inde. La proportion de personnes manifestement musulmanes est très élevée.
À côté du Chausath Khamba et de la tombe de Mirza Ghalib, des jeunes jouent au cricket. Les traces d'impact montrent que le fait n'est pas rare :
Je passe ensuite par un dédale de ruelles entourées de marchands de bondieuseries pour arriver enfin au Dargah Nizamuddin. À l'approche des minuscules tombes, c'est un peu moins le bazar qu'à Ajmer. Des chants en l'honneur du saint Nizamuddin se font entendre à proximité de sa tombe.
Je m'en vais ensuite à ma dernière leçon de dhrupad avec Pandit Nirmalya Dey qui m'a fait pratiquer un magnifique Alap et la deuxième partie d'une nouvelle et assez difficile composition en Raga Todi...
2015-07-21 14:00+0530 (दिल्ली) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Dhrupad — Voyage en Inde XIV — Photographies
Je suis arrivé à Delhi il y a un peu plus d'une semaine. Pendant le vol Air India 142, j'ai regardé le film Chennai Express, qui n'est pas trop mauvais. L'aventure commence au moment de monter dans un taxi prépayé pour rejoindre l'appartement où je vais résider dans le quartier de Jangpura. Le chauffeur de taxi ne sait manifestement pas du tout où cela se trouve. Il n'a pas de GPS, mais il passe un certain nombre de coups de fils pour se diriger. Je suis le trajet sur mon téléphone grâce à la carte OpenStreetMap de l'Inde que j'ai téléchargée. Une fois arrivé dans le quartier de Jangpura (qui n'est pas couvert de façon détaillée par OpenStreetMap), j'ai dû utiliser une carte Google Maps que j'avais préalablement téléchargée pour jouer au co-pilote :
Même quand on est arrivé, il n'est pas forcément évident pour tout le monde de savoir qu'on y est :
Quelqu'édile du quartier, Madame Darshana Jatav a en effet fait installer des panneaux indicateurs qui ne sont rédigés qu'en hindi. Dans d'autres rues, la fonction utilitaire a été délaissée au profit de la seule fonction promotionnelle de ces panneaux :
En bas de la partie bleue du panneau, à côté de रोड का
नाम (c'est-à-dire : Nom de la rue
), il n'y a
rien écrit du tout...
Voici la vue depuis le balcon de l'appartement où je loue une chambre et dont je peux aussi profiter du grand salon :
Les deux premières journées ont été très pluvieuses. La rue était inondée. L'année dernière, j'avais dû acheter en urgence des chaussures au retour de Champaner où les précédentes avaient été englouties par la boue. Les lanières de ces sandales que j'avais alors achetées n'ont pas tenu à cause d'une sorte d'effet ventouse qui s'est produit alors que je marchais dans les 10 centimètres d'eau qui recouvraient la rue.
⁂
Le lendemain de mon arrivée, je suis retourné à C.R. Park, non loin du temple du Lotus, pour prendre un premier cours avec Arupa Lahiry, une disciple de Chitra Visweswaran que j'avais eu l'occasion de voir à Paris et avec qui j'avais déjà pris des cours il y a un an. Elle me donne cours dans une petite salle à l'étage de l'association des femmes de l'Est (il s'agit d'un quartier bengali : la zone entière de C. R. Park a été donnée après la Partition de l'Inde à des réfugiés venant du Bengale oriental).
Chaque cours dure environ deux heures. Le cours commence par la pratique des adavus, les mouvements de base de la danse bharatanatyam. Ils sont classés par familles. J'avais déjà appris quatre séries complètes l'année dernière (Tatta, Natta, Marditha, Khudita Metti). Je peux maintenant les exécuter à peu près correctement à une plus grande vitesse. Comme je peux prendre un cours quotidiennement avec elle, j'ai déjà pu voir quelques autres séries entières : Ta tai ta ha (aussi appelés Tatta Kudicchi Metta), Tat tai tam (Shikhara), Tirmanam, Sharakau (à ne pas confondre avec les Sharakal que j'ai vus aussi), Panch Nadai (Tatti Metti), etc. Il y a des différences plus ou moins subtiles avec le style de Sucheta Chapekar que j'apprends. La plus confusogène réside dans l'orientation des mains dans les Tatta Kudicchi Metta : il n'est déjà pas évident de savoir comment les tourner quand on n'en pratique qu'une seule version, mais c'est encore plus perturbant quand il faut en apprendre une deuxième. Parmi les éléments subtilement originaux dans le style de Chitra Visweswaran, j'apprécie les petits mouvements courbes du haut du corps parfois couplés à des accents très marqués sur certaines frappes de pieds.
Je continue à noter ces exercices dans le système de notation du mouvement Benesh que je continue à apprendre (à distance) au Benesh Institute (je me suis inscrit dans le premier module du Certificate in Benesh Movement Notation).
Je souhaitais apprendre une pièce de danse pure, mais Arupa m'a proposé d'apprendre Vishnu Kavuthwam, une pièce qui ne contient que très peu de danse pure. La pose initiale est celle de Vishnu couché sur l'Océan cosmique et s'ensuit une évocation des dix avatars de Vishnu (ou plutôt neuf : Matsya, Kurma, Varaha, Narasimha, Vamana, Parashurama, Rama, Balarama, Krishna). Quelques exploits sont évoqués de façon un tout petit peu plus détaillée dans cette pièce de 4-5 minutes.
La fin du cours est agrémentée de la présence de Ganesh, un percussionniste (mridangam) qui accompagne très régulièrement Arupa. Après la pause-thé suivant mon cours, ils répètent des pièces ou en élaborent d'autres selon l'envie du moment. Je suis parfois resté plusieurs heures pour assister à ce travail et cela m'a procuré beaucoup de plaisir.
⁂
Un jour sur deux environ, je me rends à Mayur Vihar pour prendre un cours de dhrupad avec Pandit Nirmalya Dey. Je continue à travailler le raga qu'il m'avait enseigné l'année dernière (Todi), mais il s'agit maintenant de rentrer plus profondément dans l'Alap, la première partie d'un râga dans laquelle on présente progressivement les notes de la gamme. Il ne me demande pas seulement d'essayer de répéter les phrases qu'il fait (et dans lesquels je perçois davantage de détails qu'il y a un an), mais aussi d'essayer de faire mes propres phrases...
⁂
Dans l'appartement, il arrive qu'il y ait des coupures d'eau à certaines heures, ce qui peut être problématique si cela tombe quand la femme de ménage passe...
La plus grande rue du quartier (Central Road) est celle où la
circulation est la moins fluide. Un grand marché y a lieu le mardi. On y
trouve les choses les plus inattendues. Parmi les autres visions
étonnantes, en rentrant en rickshaw de la station de métro alors qu'il
faisait nuit, je me suis rendu compte que l'homme portait un polo sur
lequel était inscrit Dracula
...
2014-09-19 14:02+0200 (Orsay) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII — Photographies
De retour à Mumbai, j'ai déposé ma valise dans un hôtel (pas excessivement cher, mais chambres minuscules) situé non loin de la gare Chhatrapati Shivaji Terminus :
J'avais déjà fait une très courte étape à Mumbai entre mes séjours au Gujarat et à Pune. Comme c'était le 15 août, fête de l'indépendance de l'Inde, ce monument était illuminé aux couleurs de l'Inde. Je n'avais alors pu photographier que le bâtiment administratif situé en face :
Au cours de l'après-midi, je me suis dirigé vers la cuisine centrale de la Pâtisserie Le15 et ai dégusté quelques fort bons macarons (bien meilleurs que ceux que j'avais mangés à Delhi) :
L'intérieur est beaucoup plus propre que l'extérieur !
Experimental Theatre, National Centre for the Performing Arts, Mumbai — 2014-07-23
Darshana Jhaveri, danse manipuri
Bimbavati Devi, danse manipuri
Danseurs et musiciens de Mumbai, Kolkata et du Manipur
Hommage à Guru Bipin Singh pour le 96e anniversaire de sa naissance
Le soir, j'ai assisté à un spectacle de danses Manipuri au NCPA Mumbai. Alors que je suis assis dans le hall, le critique de danse Dr. Sunil Kothari (qui était présent à Chennai pendant mon séjour lors la dernière saison de danse) me donne du Namaste !
Ce programme célèbre le 96e anniversaire du maître de danse Guru Bipin Singh décédé en 2000. Après une prière dansée par Bimbavati Devi, fille et disciple du maître, Sunil Kothari prononce un bref discours sur la danse Manipuri, qui est reconnue comme une des danses classiques de l'Inde. Le conférencier a souligné que Guru Bipin Singh avait initié une sanskritisation de cette danse. S'appuyant sur les traités sanskrits sur lesquels reposent d'autres styles classiques, il avait introduit dans ce style des éléments (des gestes de mains notamment) qui rendent plus classique le style Manipuri que certains pourraient ne considérer que comme une danse folklorique de l'état du Manipur, voisin de la Birmanie. Cela a été me semble-t-il tout l'enjeu de ce spectacle, en réalité un double spectacle.
Si l'orchestre a été le même pendant toute la représentation, deux troupes ont dansé successivement. La première est formée de danseurs originaires de Mumbai sous la direction de Darshana Jhaveri, elle aussi originaire de cette région, et qui était venue avec ses sœurs apprendre le style Manipuri auprès de Guru Bipin Singh. Si on laisse de côté les costumes spécifiques, ce qui me frappe le plus dans la danse de Darshana Jhaveri (74 ans !) et de ses disciples, ce sont les mouvements de mains, qui tournent en permanence, formant des sortes de spirales. La danse est dénuée de toute utilisation de position de mains (mudras) communes avec les autres styles de danses classiques ! J'ai l'impression de voir quelque chose de tout à fait nouveau pour moi. La danse me paraît complètement indéchiffrable. Les passages censés être plus ou moins narratifs (sur des thèmes liés à Krishna) me sont incompréhensibles, notamment parce que les danseurs n'utilisent pour ainsi dire pas l'expression faciale pour suggérer des sentiments : à un instant donné, je ne sais même pas si c'est Krishna ou Radha que Darshana Jhaveri représente ! Une des pièces est une compétition de virtuosité (sur le cycle rythmique Tivratal) entre les deux interprètes respectifs de Krishna et Radha, Krishna étant reconnaissable à la plume de paon agrémentant son costume. Une partie de la danse est constituée de spectaculaires pirouettes utilisant les genoux comme centre de rotation en contact avec le sol. D'autres mouvements de rotation autour de la scène rappellent les manèges qu'exécutent les danseurs de ballet ! Si avec cette première moitié de représentation, j'ai l'impression d'avoir assisté à un spectacle authentique issu d'une culture très différente, je reste perplexe parce que les codes me sont inconnus, et les aspects qui retiennent le plus l'attention du public (la virtuosité) ne sont pas ceux que je cherche en tant que spectateur de danse ; à certains moments, je n'ai donc pas pu m'empêcher d'éprouver quelqu'ennui.
Les danses de la première partie étaient toutes, ou presque toutes, des pièces chorégraphiées par Guru Bipin Singh que Darshana Jhaveri a remontées. Dans la deuxième partie, Bimbavati Devi, la fille du maître va présenter ses propres chorégraphies. Elle a manifestement poussé beaucoup plus loin que son père la sanskritisation du style Manipuri. Cette deuxième partie de spectacle m'a été beaucoup plus agréable parce que j'ai pu suivre davantage ce que les danseurs voulaient exprimer, mais cette classicisation fait aussi que ce spectacle est sans doute moins fidèle à la tradition et il est paradoxal que ceci vienne de la fille-même du maître dansant avec des disciples de Kolkata et du Manipur plutôt que de la première troupe dirigée par Darshana Jhavari qui est basée à Mumbai !
Ainsi la première pièce Mathura Nartan dansée par Bimbavati Devi évoque les bijoux de Krishna. La deuxième Dashavatar évoque de façon élaborée les avatars de Vishnu. Elle est interprétée par deux hommes. L'essentiel du temps, ils exécutent étrangement les mêmes mouvements narratifs de façon synchronisée. Je n'ai pas reconnu avec certitude tous les avatars, mais j'ai été particulièrement frappé par l'évocation de l'avatar de la tortue (Kurma) qui donne aux deux danseurs l'occasion de représenter le mythe du Barratage de la Mer de lait, les dieux et démons tirant chacun de leur côté sur le serpent Vasuki pour faire tourner le mont Mandara qui repose sur la carapace de la tortue. Depuis le passage du Ballet Royal du Cambodge à la Salle Pleyel en 2010, je n'avais pas revu cette partie du mythe représentée sur une scène de danse.
La pièce suivante est shivaïte : un groupe plus important de trois danseurs et trois danseuses interprète Shiva Bandhana. Elle est particulièrement saisissante par l'utilisation de poses renvoyant à l'iconographie que la multiplicité des danseurs permet de représenter simultanément. On voit ainsi notamment le danseur cosmique Nataraja et celui qui a la gorge bleue (Nilakantha). Shiva porte des cendres sur son front, la rivière Ganga s'écoule de son chignon, il joue du tambour Damaru, il monte Nandi et porte le trident.
L'avant-dernière pièce évoque la terrible Durga au trident et dont la
monture est le tigre. Dans cette chorégraphie très classique
,
Bimbavati Devi représente semble-t-il aussi sa rencontre avec Shiva :
l'archer Kama est réduit en cendres. La dernière pièce dansée par deux
couples évoque le printemps Basanta, avec d'heureux couples
d'oiseaux d'une espèce indéterminée et de perroquets. Cette pièce
s'enchaîne avec une représentation de la célébration de la fête de Holi
avec tous les danseurs, le percussionniste venant exécuter des figures
acrobatiques tout en jouant de son instrument...
2014-09-17 13:38+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XIII — Photographies
Le lendemain de mon arrivée à Junagadh, je me suis levé avant 4h du matin. J'ai trouvé un rickshaw pour me déposer au pied des marches de Girnar Hill, le point culminant du Gujarat, qui est un site de pélerinage jaïn et hindou. Les hindous portent des chaussures, les jaïns sont pieds nus. J'ai fait comme les jaïns. J'ai commencé à monter vers 4h45. Les marches sont très régulières. Une fois que l'on a trouvé son rythme, on peut s'y tenir. La montée des quelques miliers de marches est très facile. Par chance, la lune est presque pleine, ce qui permet de voir où l'on marche, mais pas grand'chose d'autre à cause de la brume. Je suis arrivé une heure et demie plus tard au niveau du groupe de six temples jaïns. Je m'attendais à ce que ce soit plus facile que Parasnath, mais je fus étonné de constater que ce fut beaucoup plus facile que Pavagadh. À 6h15, les temples ne sont pas encore ouverts. Je grimpe donc un peu plus haut où se trouvent quelques temples hindous. J'avais téléchargé la carte de l'Inde d'OpenStreetMap sur mon téléphone, ce qui m'a été très utile pendant mon voyage, mais je n'avais même pas pensé à zoomer sur la colline :
Si j'avais su que j'étais si près du sommet, je serais sans doute allé jusqu'en haut... J'ai rebroussé chemin au niveau de ce qui devait être le temple d'Ambaji (qui était fermé). Un peu plus bas se trouvait une petite pièce dans laquelle se tenait un prêtre et une sculpture de Vishnu à trois têtes.
En redescendant, je m'arrête au temple श्री गोमुखी गंगा गिरनर
(Shri Gomukhi Ganga Girnar). On peut à peine distinguer Gomukhi
écrit en jugarati sur ce panneau :
Je n'ai pas demandé de détails au prêtre, mais je présume que l'eau qui
s'écoule dans ce temple est considérée comme une Ganga de
substitution
(de même qu'à Rameswaram) :
Revenant à proximité des temples jaïns, je m'approche de deux des temples situés à proximité immédiate du chemin. On me dit assez peu poliment qu'il n'est pas permis de prendre des photographies, y compris de l'extérieur, ce qui me semble assez inédit. En insistant un peu, on concède à me dire que je peux acheter une autorisation pour 100 roupies au bureau situé dans l'enceinte du groupe principal de temples. Quand je reviendrai plus tard observer ces temples, les deux enquiquineurs ne seront toujours pas plus aimables, même en voyant que je suis ostensiblement en possession du précieux sésame.
Dans le groupe principal de temples, l'atmosphère est plus agréable. De petits escargots s'accrochent à la mousse qui s'accroche aux pierres ; dans un temple jaïn, personne ne viendrait attenter à leur vie ! À l'extérieur, la brume est toujours aussi dense ; on n'y voit pas grand'chose ! Néanmoins, les statues qui se dégradent avec le temps et se recouvrent de mousse sont émouvantes.
L'endroit est très paisible. Seule la cérémonie rituelle du matin
perturbe le silence qui règne. Assis dans le temple principal de Neminath,
j'observe la statue noire. D'après l'homme qui m'avait reçu au bureau du
temple, cette statue serait la plus ancienne au monde (60000 ans !),
Believe it, or not!
me dit-il...
Quelques jeunes gens s'approchent de la statue. Deux soufflent de toutes leurs forces dans des conques. Un autre frappe comme un fou sur son tambour. Des cloches résonnent. C'est l'heure du réveil de Neminath ! La statue est aspergée d'eau (et peut-être aussi de lait, mais je n'en suis plus tout-à-fait sûr).
Après ce rituel, le silence revient. Je sors contempler l'extérieur de deux autres temples et me fait une belle frayeur en me retrouvant en situation d'aquaplanning sur le sol en pierres humides. La sensation de perte d'adhérence d'un pied m'est assez familière ; l'autre pied est suffisamment ancré pour éviter la chute. Cette fois-ci, mes deux pieds (nus) avaient perdu toute adhérence avec le sol. Pendant une dizaine de secondes, je ne contrôlais plus rien, mais j'ai étonnamment réussi à ne pas chuter.
Il n'était pas encore midi quand je suis redescendu à Junagadh.
Dans l'après-midi, je me dirige vers un bâtiment abritant un édit d'Ashoka (non pas gravé sur une colonne, mais sur un gros rocher). Cela ne se voit pas sur cette photographie, mais l'arrière du bâtiment s'est écroulée. Il n'est donc pas possible de le visiter...
De retour en ville, malgré les ravages du temps, je continue à admirer l'architecture des bâtiments de Junagadh :
⁂
Le lendemain, j'avais l'intention de faire une excursion à Somnath pour visiter le temple du soleil, mais vers 3 heures du matin, j'ai renoncé à me sortir du lit pour aller prendre le train. Bien que je n'avais pas ressenti de fatigue la veille malgré l'ascension de Girnar Hill, je me suis retrouvé dans un état de grand épuisement et l'appétit coupé. Après une journée de repos, le lendemain à 4h du matin, je n'étais certes pas en pleine forme, mais dans la forme de quelqu'un qui doit prendre un train à 4h36.
De retour à Vadodara, j'ai envisagé de commander une pizza dans un restaurant, mais j'ai heureusement découvert avant qu'il soit trop tard que pour leur Italian Pizza, ils n'utilisaient pas une pâte fine, mais ils ajoutaient des spaghettis à la garniture !
2014-09-11 09:22+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XIII — Photographies
Junagadh est une ville extraordinaire. En sortant de la gare, le visiteur est surpris par cette grande porte envahie par la mousse :
Un peu plus tard, après avoir posé ses affaires dans un charmant hôtel, il franchit cette porte et après quelques minutes de marche atteint le but de sa visite à Junagadh :
En voyant une photographie de ce monument de la fin du XIXe
siècle, le mausolée du premier ministre Bahauddin, le voyageur s'était
dit : Je veux voir ça !
. Quelle architecture originale ! Il est
possible de monter au sommet des minarets en utilisant les escaliers à
colimaçon extérieurs (ceci est à déconseiller aux personnes atteintes de
vertiges, surtout par jour de vent).
À côté, Mahabat Maqbara, la tombe du Nawab Mahabat paraîtrait presque commune. Son architecture moghole incorpore pourtant d'étonnants éléments européens.
Pourtant, le voyageur s'étonne, et est même consterné par l'état de conservation des monuments. Depuis l'extérieur, il est en effet possible d'observer l'intérieur, et il convient manifestement de n'y pas poser les pieds, quand bien même quelque porteur de clefs se trouverait là, tant la tombe et le sol autour sont recouverts de plumes fixées par d'autres matières provenant de volatiles.
Le voyageur ne le sait pas encore, mais ce serait en fait un outrage à l'harmonie architecturale de la ville que de tenter quoi que ce soit pour enlever la mousse qui s'insinue sur ces monuments :
⁂
De là, le voyageur s'engage dans le dédale des rues de Junagadh, et est saisi d'émerveillement et d'émotion devant la beauté des bâtiments les plus ordinaires de la ville, tous envahis par la mousse :
Par chance, en suivant la ligne de plus forte pente, il est rassurant de tomber sur un panneau indiquant que la direction vers le fort Uparkot est la bonne :
Les fortifications de cette ville doublement millénaire sont en vue :
La flore n'est pas la seule à avoir trouvé un havre accueillant dans cette ville qui, quoique habitée, semble comme abandonnée :
Après l'entrée dans le fort, ce qui frappe, c'est la présence de signes de pratiques religieuses primitives pour engendrer quelque descendance ou rendre l'avenir favorable, comme ces petits empilements de pierres :
Une sculpture non encore engloutie par la végétation se dresse de façon incongrue au bord d'un chemin.
Parmi les vestiges des temps passés présents sur le fort, voici un des puits en escalier :
Des grottes bouddhiques du deuxième siècle de notre ère, aux sculptures très érodées, dont le style serait un des témoins d'une influence gréco-romaine :
Une mosquée se fond aussi dans la végétation :
Malgré les apparences, la ville est bien vivante :
En descendant la route conduisant au fort, une vie nouvelle semble s'être greffée à quelque vieux bâtiment dont la fonction originelle semble oubliée :
Plus bas, à condition d'en trouver l'entrée, on peut entrer dans le cimetière des Babi Nawabs, dont les mausolées sont sublimés par la mousse et la végétation :
⁂
Depuis le fort, les collines environnantes sont visibles. Celle-ci est peut-être celle de Girnar, qui attire des pélerins jaïns et hindous :
2014-09-05 10:13+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XIII — Photographies
Je ne me suis pas réconcilié avec Champaner ! Dimanche 10 août, je suis retourné sur ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco dont j'avais un mauvais souvenir depuis ma précédente visite en 2007. Cette journée a probablement été la plus pourrie de toutes celles que j'ai vécues au cours de mes voyages en Inde.
Le matin, je commence par me diriger vers la gare routière de Vadodara en évitant soigneusement la boue des rues. Je me fais d'abord refuser l'entrée à une des extrémités de la gare routière. Obligé de faire un détour de plusieurs centaines de mètres, j'entre enfin dans la plus moderne des gares routières que j'ai vues en Inde. Tout est moderne, mais on chercherait en vain sa destination parmi celles qui défilent (en gujarati) sur les panneaux numériques placés près des plates-formes. La foule de passagers indiens est gérée comme un troupeau de bétail autour des deux ou trois plates-formes du fond où se concentre le mouvement. Plus que partout ailleurs, la loi de la jungle règne, gloire à celui qui verra son bus en premier et pourra se jeter dedans. Un agent de sécurité a eu l'extrême amabilité de m'indiquer le mien. À peine ai-je eu le temps de constater que c'était bien Pavagadh qui était écrit en gujarati à l'avant, je me suis rapproché de la porte d'entrée. Cela poussait de partout, et quand j'ai commencé à monter les marches, le passager précédent s'est écroulé de tout son poids sur moi et surtout sur mon poignet qui s'est retrouvé coincé entre lui et quelque aspérité métallique qui a laissé une marque heureusement pas tout à fait assez profonde pour imiter une tentative de suicide ratée.
Je me suis retrouvé tout à l'arrière du bus, à proximité immédiate d'une femme qui passait son temps à cracher en visant l'arrière du dossier situé de l'autre côté du couloir. La quantité de liquide était impressionnante ; cela s'est mis à couler un peu partout. À un arrêt, alors que j'allais m'asseoir, son mari m'a poussé de toutes ses forces pour m'empêcher de s'asseoir et avec ses chaussures sales il a souillé le bas de mon pantalon blanc. Ma belle kurta blanche de style de Lucknow était encore intacte.
La plupart des visiteurs du dimanche sont venus pour monter au sommet de la colline de Pavagadh. En face, on peut voir des fortifications derrière lesquelles se trouve une mosquée que j'avais déjà visitée en 2007 :
Grâce à un plan que j'avais récupéré avant de venir, j'ai pu visiter d'autres sites musulmans de Champaner, notamment la Jami Masjid :
J'ai continué ma route vers l'Est et après avoir pris un sentier vers le Sud en me fiant à un vieux panneau rouillé, j'ai pu voir la Kamani Masjid :
Plus loin vers l'Est, je suis arrivé à un tombe comportant un joli dôme, mais pour s'en approcher, il m'a fallu éviter soigneusement de marcher dans la boue.
J'ai enfin visité la Khajuri Masjid situé en face d'un pavillon donnant sur un lac. (À moins que ce ne soit le contraire, les panneaux et plans donnant des informations contradictoires.)
J'étais déjà monté au sommet de cette colline en 2007. La difficulté de cette marche et le peu d'intérêt du temple du sommet ne m'incitaient guère à retenter l'expérience. Mon intention était de continuer à visiter les sites musulmans de Champaner. J'ai attendu qu'un rickshaw collectif passe, me suis installé à l'arrière, et quand je suis descendu en face du croisement de la Jami Masjid, j'ai été étonné qu'on ne me fasse payer que 5 roupies pour ce trajet de trois kilomètes environ : j'ai même cru un instant que le signe de mains indiquant le chiffre 5 signifiant 50 roupies, ce que je trouvais au contraire un peu chérot.
J'ai essayé de suivre le panneau indiquant la Nagina Masjid, mais sa tournure tarabiscotée m'a fait me tromper de chemin. Je pensais qu'il fallait aller tout droit vers le Nord, ce que j'ai fait en vain pendant plusieurs dizaines de minutes. J'ai bien vu une mosquée sur ma gauche et un chemin qui pouvait sembler y conduire mais que plusieurs passants m'ont dissuadé de prendre. Le chemin s'arrêtait bien avant d'atteindre la mosquée ; il aurait fallu passer à travers champs. Le seul moyen d'atteindre cette mosquée (et une autre) était de rebrousser chemin jusqu'à l'intersection précédente, et prendre le chemin de terre vers l'Ouest. Qui dit chemin de terre et pluie dit boue. Certes, j'avais vu davantage de sites musulmans qu'en 2007, mais je ne me voyais pas renoncer immédiatement à la vue de la boue. Je me suis lancé sur le chemin étroit et au bout de cent ou deux cents mètres, le milieu du chemin était inondé. Une bande de dix centimètes sur le côté droit du chemin semblait suffisamment ferme pour qu'un piéton s'y engage... mais la pente de cette bande faisait glisser lentement mais dangereusement mes chappals vers la boue... et plouf. En tentant d'extirper la chaussure engloutie, une giclée de boue est montée aussi haut que mon kurta...
J'ai dû abandonner mes chappals, ce qui m'était déjà arrivé à Ujjain en 2012 (je l'avais alors vraiment cherché). Il y avait bien quelques autres sites un peu excentrés que j'aurais pu visiter, mais j'avais dépassé mon quota d'énervement pour envisager autre chose que de rentrer aussi vite que possible.
Je suis donc revenu pieds nus jusqu'à la route principale de Champaner/Pavagadh. J'ai voulu acheter une bouteille d'eau à un stand, mais le tenancier de ce stand n'en avait pas en stock et a envoyé quelqu'un en acheter plus loin. J'ai refusé de rentrer dans cette bulle spéculative et ai finalement acheté une bouteille ailleurs. Je suis ensuite monté dans un jeep collective pour Vadodara, mais j'ai dû attendre une éternité avant qu'elle soit pleine et donc prête à partir. Le pilote ne m'avait pas indiqué très clairement le prix, mais j'avais compris 60 roupies, et à l'arrivée, je voyais bien que c'était de ce montant-là que les autres passagers se défaisaient en partant. Quand il ne restait plus que moi à descendre, je lui ai tendu un billet de cent roupies et il n'a pas voulu me rendre la monnaie. Évidemment, cela l'arrangeait de ne subitement plus comprendre le moindre mot d'anglais. Après lui avoir crié assez fort et assew longuement que je ne m'en irai pas avant d'avoir obtenu satisfaction, il m'a finalement rendu les 40 roupies que j'attendais.
Le rickshaw-wallah que j'ai trouvé de l'autre côté de la rue a été très
sympatique, il a tout de suite compris ce que je voulais quand je lui ai
demandé Chappal ki dukan
. Le marchand de chaussures et de tongues a
involontairement fait une mauvaise blague en me demandant s'il devait
emballer la paire que je venais d'acheter...
Finalement, après cette très désagréable journée, j'ai mangé un des meilleurs dosas que j'aie mangé en Inde (hors Chennai), accompagné de sambhar préparé en utilisant du moringa (drumstick) :
2014-08-14 22:39+0530 (વડોદરા) — Voyage en Inde XIII — Photographies
Vendredi 8 août, je suis allé à la gare routière de Patan pour monter dans un bus pour Ahmedabad. Sitôt arrivé là-bas j'ai pris un autre bus pour Vadodara. Ce bus était climatisé et isolait relativement bien des bruits extérieurs, mais il m'a fallu supporter l'atroce film bollywoodien diffusé sur un écran à l'avant du bus (l'heure et demie du trajet ne permettait pas de le voir en entier, ce qui montre l'absurdité de la chose). L'après-midi je me suis reposé de ces cinq heures de route.
Le lendemain, j'ai pris des photographies des beaux bâtiments de l'Université Sayaji Rao de Vadodara, et mangé un excellent thali gujarati :
Je suis ensuite allé visiter le palais de Laxmi Vilas :
Ce palais est impressionnant ! Il associe l'art européen à l'art indien. Le Durbar Hall est une merveille (si l'on excepte certains vitraux importés d'Allemagne au-dessus des portes). Au fond, en hauteur, de superbes vitraux représentent des scènes vishnouistes : Yashoda en bouvière, Vishnu, Rama avec Sita et ses frères et enfin Yashoda et l'enfant Krishna (que l'on peut facilement rapprocher de Marie et Jésus).
Ma plus grande émotion est toutefois venue de la salle du trône du Maharaja Sayaji Rao où sont exposées des peintures de Raja Ravi Varma. Les thèmes sont tirés du Harivamsha (Kamsa-Maya), du Mahabharata (Kichaka-Sairandri) ou du Ramayana (Sita-Guddho : Sita s'unissant à la Terre). Deux autres sont des portraits de divinités : Laksmi, Sarasvati. Je connaissais cette peinture, mais ignorant dans quel lieu elle était accrochée, ce fut une heureuse surprise pour moi de la voir :
Sarasvati peinte par Raja
Ravi Varma.
Je me suis ensuite dirigé vers Tambekar Wada, une maison quelque peu délabrée. La visite est gratuit. Les informations que j'ai essayé d'obtenir du jeune maître des clefs vallaient environ zéro roupie. Quand j'ai voulu lui demander confirmation qu'une peinture murale représentait Markandeya attaqué par Yama et son fil, et sauvé par Shiva en récompense de sa dévotion, il m'a dit que cela représentait la Déesse... La guerre du Ramayana est représentée avec de nombreux détails. La scène qui m'a le plus frappé est celle où Rama et Lakshmana sont inconscients et Hanuman rapporte non seulement les fleurs pour les guérir mais aussi le pic montagneux où elles se trouvaient (ceci parce qu'il n'était pas capable de reconnaître ces fleurs). J'ai également apprécié une représentation du barattage de la Mer de Lait. D'autres peintures murales sont très endommagées. Elles ne sont pas toutes du meilleur goût. Celles d'inspiration européenne sont assez naïves. Une autre représente Krishna volant les vêtements des jeunes femmes se baignant à Vrindavan. Je crois avoir découvert là la source inspiration de la décoratrice de la production des Pêcheurs de perles vue récemment à Massy.
En fin d'après-midi, je retrouve Rohit Deshpande dont les parents (habitant Jalgaon) sont justement en visite à Vadodara chez Arun, le beau-frère de Shrikant.
2014-08-12 16:18+0530 (જુનાગઢ) — Voyage en Inde XIII — Photographies
J'ai pris le train mardi 5 août à New Delhi en direction d'Ahmedabad (Gujarat), mais je me suis arrêté à Mahesana le lendemain matin. À la gare routière, plusieurs personnes viennent spontanément vers moi pour m'aider à trouver le bus me permettant d'aller à Patan où je resterai deux jours.
Je suis étonné par la qualité des routes reliant les villes entre elles. En revanche, dans les villes, beaucoup de rues sont bordées de boue, ce qui ne donne pas très envie de marcher. Par exemple, le souterrain passant sous la voie ferrée est inondé (plus de dix centimètres d'eau). Je m'installe dans un hôtel ayant un excellent rapport qualité/prix :
En revanche, du point de vue gastronomique, je n'ai pas été impressionné par cette ville.
En début d'après-midi, je visite Rani-ki-vav, un superbe puits en escalier
très récemment inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO (les billets
comportent encore l'inscription Not valid for World heritage
sites
...) :
De tous les côtés, on peut observer des sculptures. J'ai reconnu notamment la Déesse sous la forme Mahishasuramardini. La plupart des sculptures sont néanmoins vishnouistes. À un étage, on peut ainsi observer de part et d'autre une série incomplète des avatars de Vishnu, sauf erreur de ma part : Varaha, Vamana, Parashurama, Rama, Krishna. Il n'est pas possible de s'approcher de toutes les statues de cette structure à étages. Certaines d'entre elles ne sont visibles que si on les regarde à travers une lointaine ouverture selon un angle précis : Vishnu couché sur l'Océan cosmique. Parmi les autres sculptures, on peut aussi mentionner les nombreuses et variées sculptures de danseuses célestes.
⁂
Le lendemain, je me rends à Modhera pour visiter le temple du Soleil datant du XIe et construit par Bhimdev, époux de la reine qui construisit Rani-ki-vav. Je n'ai bêtement pas pris de photographie d'ensemble avec mon téléphone, mais sur celle-ci on reconnaît Surya, le dieu du Soleil avec son attelage de sept chevaux.
La photographie suivante se passe de commentaire.
Le temple fourmille de telles sculptures érotiques. Elles cotoyent les scènes de chasse ou de danse. Les scènes mythologiques sont peu nombreuses. Je crois avoir reconnu que le barratage de la Mer de lait. Le sanctuaire du temple est vide. Tout autour des centaines de chauves-souris ont toutefois trouvé refuge. Un puits en escalier se trouve devant le temple et son pavillon :
Pour revenir à la gare routière, ne trouvant pas de rickshaw, j'ai marché, mais je me suis trompé de chemin. Arrivant près d'un barrage, un groupe d'hommes m'a proposé de m'asseoir à l'arrière de leur camionnette. Je n'ai alors pas été mécontent d'avoir quelques notions de hindi. Arrivé à la gare routière, j'ai à peine eu le temps de faire le grand détour permettant d'éviter la boue qu'un bus pour Patan s'est arrêté, ce qui m'a permis de rentrer.
En ville, les rickshaws me proposent des tarifs honnêtes. Un de ces triporteurs était décoré avec des images de Mickey :
Les chauffeurs (et vendeurs de rue) n'ont pas l'air de connaître les nombres en anglais et donnent les prix en gujarati (les nombres semblent se confondre avec ceux du hindi). Ils indiquent en même temps avec les doigts d'une main le nombre de dizaines de roupies.
Dans les rues, les dromadaires sont couramment utilisés pour tirer des chariots de marchandises :
2014-08-09 17:10+0530 (વડોદરા) — Culture — Culture indienne — Dhrupad — Voyage en Inde XIII — Photographies
Je viens de passer trois semaines à Delhi, ou plus exactement à Greater Noida, une ville nouvelle en lointaine banlieue de Delhi : elle se trouve en fait dans l'état voisin d'Uttar Pradesh. Ceci explique que sur la longue route auprès de laquelle fourmillent les immeubles en construction, à l'approche de Delhi, on passe à côté d'un grand parc construit à l'instigation de Mayawati, ancienne Chief Minister d'Uttar Pradesh. Je ne suis pas sûr que ces longs alignements de sculptures d'éléphants furent une très bonne initiative pour la cause des dalits...
Le jour de mon arrivée à Delhi, je suis allé à Akashvani Bhavan, le bâtiment de l'All India Radio où travaille Pandit Nirmalya Dey. Dans la salle d'attente VIP, alors que j'étais habillé d'un kurta Lucknow-style, je me fais saluer très respectueusement par un musicien musulman. Plus tard, dans le local où il travaille, la situation est souvent à pleurer de rire, mais ce n'est pas vraiment racontable... Panditji m'a ensuite conduit jusqu'à Greater Noida.
À Greater Noida, j'ai séjourné dans un très bel appartement d'environ 100 m². Deux étudiants afghans du conservatoire de Rotterdam, Ilyas et Samim avaient loué cet appartement pour leur séjour de deux mois afin de se perfectionner avec Pandit Nirmalya Dey. Samim est plus débutant que moi et Ilyas est plus avancé (il jouait d'ailleurs du tampura lors du festival d'Utrecht).
Un jour sur deux environ, Panditji venait le matin vers 6h pour le Kharaj, un entraînement vocal explorant les graves (jusqu'au Sa d'en bas, voire jusqu'au Ni encore en-dessous !). Les deux autres élèves sortaient tout juste du lit à cette heure-là, mais je devais souvent me lever dès 5h pour me préparer à partir après le Kharaj avec Panditji qui pouvait me déposer près d'une station de métro pour que je puisse enchaîner avec un cours de bharatanatyam avec Arupa Lahiry. Cela dit, il m'est aussi arrivé d'aller me recoucher juste après le Kharaj...
Les autres jours Panditji venait l'après-midi pour nous donner un cours. Si nous étions assis tous ensemble et si nous avons parfois chanté la composition en groupe, l'enseignement était individuel, chacun recevant sa leçon l'un après l'autre. Même pendant les passages collectifs, si l'un d'entre nous produisait la moindre fausse note, celle-ci était quasi-systématiquement corrigée...
Je suis arrivé à Greater Noida alors qu'Ilyas et Samim pratiquaient Raga
Todi depuis déjà deux semaines. Le premier jour, Panditji m'a demandé si ce
raga me convenait ; je n'allais évidemment pas dire non, puisque c'est
un raga très difficile, le seul de ceux que j'avais déjà pratiqué dont
j'étais jusque là incapable de chanter une composition en raison de sa
difficulté. La première chose que j'aie eu à essayer de chanter a été la
gamme de ce raga... Celle-ci comporte de nombreuses altérations, assez
subtiles : on est loin du tempérament égal
. Ainsi, si la
tonique (Sa) est le do, par rapport aux touches du piano les plus proches,
les Re komal, Ga komal, Tivra Ma et Ni komal sont respectivement un peu
plus bas que les Ré bémol, Mi bémol, Fa# et Si bémol. Le Dha komal est au
contraire un peu plus haut que le La bémol. Même le Pa (sol) ne fait pas
une quinte juste : il est un peu en-dessous ! C'est donc avec un
certain soulagement que vers la fin de mon séjour j'ai pu chanter la gamme
et quelques exercices de Sargam sans que Panditji ait besoin de me corriger
trop souvent...
J'ai aussi appris la composition Kaun Bharama Bhule Ho Mana Gyani,
Pujata Raga Akshara Budha Bani
en Chautal de Vilas Khan, fils de
Tansen, la plus longue que j'aie apprise ! Les enregistrements
répertoriés ne contiennent que les deux premières strophes de la
composition (Stayi et Antara) alors que nous avons appris les quatre
strophes. De toute façon le style personnel de Panditji est assez
inégalable par son raffinement (autant que dans ses Alap) et aussi par sa
façon de chanter avec de subtils retards sur le cycle rythmique :
c'est superbe, mais difficile à reproduire à l'identique ! Les deux
autres élèves avaient déjà appris les deux premières strophes quand je suis
arrivé. J'ai donc pu les apprendre en me laisant entraîner par l'effet de
groupe, mais pour les deux dernières strophes, j'ai été en première ligne
quand Panditji s'est décidé à nous les apprendre : comme on commençait
par ma leçon, j'ai été le premier à devoir reproduire ce que Panditji
chantait... J'ai aussi fait un tout petit peu d'Alap, mais de même que les
autres il m'a fallu attendre deux semaines avant de pouvoir me lancer du
fait de la difficulté de Raga Todi. Heureusement que j'avais rapidement
décidé de prolonger d'une semaine mon séjour à Greater Noida parce que
sinon cela m'aurait sans doute frustré.
Dans ma chambre, j'avais un tampura :
L'engin est assez lourd : je ne sentais plus ma jambe droite après un quart d'heure de pratique...
⁂
La cuisine de l'appartement n'était pas trop mal équipée. J'ai fait des Kulfis (à partir d'amandes, mangues ou pistaches entières, et ce sans mixeur ni véritable pilon...), Parathas, Puris, Chapatis, Paneer Butter Masala, Alu Masala, etc. Pour les Chapatis, j'ai d'abord observé comment procédait Mamta, une autre élève de Panditji qui est venue deux ou trois fois.
J'ai aussi bu presque continûment du thé chinois préparé en utilisant deux tasses pour émuler un zhong (une technique que j'avais découverte l'année dernière à Édimbourg). Les autres ont notamment préparé du riz, du Dal. Panditji nous a même fait plusieurs fois la cuisine tout en nous enseignant. Le jour où je suis arrivé il a préparé un succulent ragoût de mouton. Il nous a aussi invité chez lui déguster un korma de poulet.
Ilyas est parti une dizaine de jours au Surinam (!) pour une tournée d'un groupe de musique auquel il appartient. Comment a-t-il pu survivre sans le kilo de mangues qu'il mangeait quotidiennement ! Pendant ce temps, j'ai fait faire un peu de tourisme à Samim : Gurdwara Bangla Sahib, Sri Gowri Shankar Mandir, Lal Qila.
Pour aller à Delhi depuis Greater Noida, il fallait prendre un rickshaw, un bus et enfin le métro, ce qui prenait presque deux heures... J'ai profité de ces quelques allers-retours pour manger au Saravana Bhavan de Janpath :
J'ai également eu l'occasion de rendre une courte visite à Ustad F. Wasifuddin Dagar pour lui remettre une copie sur CD (dans la plus belle boîte que j'aie trouvée) de l' enregistrement que j'avais fait lors de son dernier concert à Paris.
2014-08-04 15:19+0530 (ग्रेटर नोएडा) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII — Photographies
Mardi dernier, je me suis rendu à l'autre bout de Delhi,
dans le quartier de Malviya Nagar pour retirer une entrée
(gratuite) pour la première représentation du spectacle
All Warmed Up
en clôture de la Gati Summer Dance
Residency.
Six danseurs-chorégraphes (cinq indiens, une sri-lankaise) ont travaillé pendant dix semaines avec d'autres artistes (comme Padmini Chettur) pour mettre au point une pièce de danse contemporaine. Pour me rendre sur place, j'ai suivi les indications précises de leur site, mais elles oubliaient de préciser que de quelque côté que l'on marche sur la Press Enclave Road, il faudrait souffrir la puanteur de tas d'ordures :
Le chemin du retour m'a fait passer devant le mall Select CityWalk. Je déteste ces lieux où l'on chercherait en vain toute trace de civilisation :
Aucun des restaurants ne m'a paru intéressant, agréable et à des prix
raisonnables. Alors que j'allais sortir, je suis tombé sur une pâtisserie
appelée L'Opéra
. Il en existe plusieurs à Delhi. Les tarifs sont à peu
près les mêmes qu'en France. Une expatriée m'a dit plus tard qu'ils faisaient
du très bon pain. Le mille-feuilles et le macaron que j'y ai mangés m'ont rendu
beaucoup moins enthousiaste...
⁂
Siddharta Hall, Max Mueller Bhavan, Goethe-Institut, Delhi — 2014-07-31
Ghostape, son
Govind Singh Yadav, lumières
Riya Mandal, chorégraphie, danse, costume
unfold @ 70bpm (création)
Rajan Rathore, chorégraphie, danse, costume
Sasha Shetty, danse
parallel (création)
Venuri Perera, chorégraphie, danse, costume
traitriot (création)
Rachnika Gopal, chorégraphie, danse, costume
looking within without (création)
Avantika Bahl, chorégraphie, danse, costume
110048, M81 (création)
Mirra, chorégraphie, danse, costume
according to official sources... (création)
Je suis arrivé très en avance au Max Mueller Bhavan jeudi soir. Il pleuvait
assez fort. Pas grand monde sachant me dire où se trouvait le Siddharta Hall,
que j'aurais trouvé plus facilement si j'avais ignoré son nom. De toute façon,
il n'ouvrira pas avant 19h. En attendant, je tourne en rond, je vois pour la
première fois ici des toilettes messieurs signalées par Herren
. Le petit
monde de la danse contemporaine à Delhi arrive progressivement, se fait la
bise, etc. Quand la porte ouvre enfin, je profite de la fraîcheur de l'air
conditionné et m'installe dans la salle qui sera pleine à craquer avec 90
spectateurs environ. (La deuxième des trois représentations prévues était déjà
complète au moment de cette première.)
La première pièce est interprétée par Riya Mandal. La musique est une pulsation régulière (70bpm) dans laquelle s'insinueront des subdivisions. La danseuse est d'abord assise et réalise des mouvements du visage plus ou moins grimaçants à 70 bpm. Le mouvement s'empare progressivement de tout son corps (comme dans un Alarippu) et elle abandonne aussi sa chaise. Les mouvements de mains plus ou moins indépendants sont particulièrement fascinants. Cette entrée en matière est à mon avis une réussite.
La deuxième pièce est le sommet de la soirée. Il s'agit d'un duo entre Rajan Rathore (hip-hop) et la danseuse de ballet Sasha Shetty (qui me dira ensuite qu'elle apprend cette danse avec une prof russe, mais que leurs spectacles annuels n'ont lieu qu'en avril...). La pièce commence par une course-poursuite en rond dans l'espace scénique, chacun maintenant en permanence son regard dirigé vers l'autre. Les mouvements des deux conserveront un parallélisme jusqu'au bout. Si leurs mouvements ne sont pas toujours symétriques, ils sont toutefois réglés sur la même rythmique. On verra ainsi parfois Sasha Shetty utiliser des postures de danse classique tandis que Rajan Rathore exécute des mouvements de hip-hop. Un des moments forts de la pièce a été celui où les deux danseurs se tenaient debouts, penchés, épaule contre épaule, ce contact rendant l'équilibre possible. Il résume aussi le sujet de la pièce allant d'une opposition à union harmonieuse entre les deux danseurs.
Les trois pièces suivantes m'ont moins passionné. Toutes ont eu un côté hypnotique, mais je n'ai pas très bien saisi le message. Dans Traitriot, Venuri Perera (Sri Lanka) utilise la répétition de suites de mouvements de façon assez dérangeante, mais le contenu politique revendiqué de la pièce ne me paraît pas très clair (quelle est cette musique qui retentit à la fin ? est-ce un hymne ?)
Après l'entr'acte, Rachnika Goyal interprète looking within without. Il s'agit d'une méditation, ou d'une introspection en surplace. Le poids de la danseuse est bien passé d'un pied à l'autre une ou deux fois au cours de la pièce, mais pour ainsi dire seul le haut du corps a bougé, et très lentement, au cours de la pièce. Le fil de pensée du personnage m'est resté assez mystérieux, comme si un mur empêchait toute communication... Je n'ai rien contre ce type de danse, qui doit constituer une expérience très intéressante et éprouvante pour la danseuse, mais la présence du public n'est-elle pas superflue ?
Je suis aussi passé à côté de 110048, M81 d'Avantila Bahl. Elle a
commencé par marquer l'espace en traçant une diagonale avec un rouleau adhésif.
Plus loin, elle représentera semble-t-il des jeux d'enfants, notamment des jeux
avec un arc ? La pièce devait évoquer la notion de Home, mais
comme elle l'a expliqué à la fin, ce n'est pas tellement un chez soi
qu'elle cherchait, mais un en soi
.
Le programme s'est terminé en feu d'artifice avec la jubilatoire performance
de Mirra (Arun). Elle a tourné en dérision les médias dans cette pièce
according to official sources.... L'interprète est apparue avec une
multiprise enroulée autour du cou ! On se croirait dans un ballet de Mats
Ek. Je ne suis pas certain d'avoir saisi toutes les paroles prononcées par
Mirra dans cette pièce en raison de son accent prononcé, mais il était
semble-t-il question d'une annonce journalistique d'un drame mettant en scène
des moustiques. Selon les sources officielles, certains d'entre eux étaient
indiens et d'autres étrangers. La phrase But where is the plane
(ou quelque chose d'approchant phonétiquement parlant) revenait comme
leitmotiv entre deux développements de charabia et avant que What
a wonderful world apparaisse dans la bande-son. On pourrait penser que
cette pièce n'était que drôle (cet aspect culminant avec l'utilisation par
l'artiste d'un spray anti-moustiques), mais Mirra est aussi une remarquable
danseuse. Elle utilise certes son corps de façon peu orthodoxe, mais sa
technique m'a beaucoup impressionné et cela a contribué à faire de cette pièce
celle que j'aie préférée avec le duo parallel de Rajan Rathore.
À l'issue de la représentation, les danseurs se sont prêtés à une agréable discussion avec la partie du public qui voulait bien rester. Je suis plutôt très content d'avoir assisté à ce programme !
2014-07-27 12:20+0530 (ग्रेटर नोएडा) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII — Photographies
Je n'ai pour ainsi dire pas eu le temps de visiter Kolkata lors de ce séjour. Je me suis contenté d'explorer la Ganesh Chandra Avenue pour dénicher un bon stand de lassi ainsi que Chowringhee pour trouver un cyber-café. Près d'un marché, je me suis fait aborder par un photographe d'un journal local qui voulait semble-t-il me prendre en photo en train de photographier un drapeau allemand qui flottait à proximité.
Samedi (12), j'ai passé la fin de l'après-midi avec Abhishek (cf. Parasnath) à Srirampur où il tient l'unique boutique de livres de la gare. Assis à côté de lui jusqu'à la fermeture, j'ai pu voir à quel point il était charmant avec ses clients.
Monsieur Rabin Chattapadhyay nous a rejoint et il nous a fait voir quelques endroits de Serampur comme le collège, l'usine de jute au bord de la Ganga (comme tout le monde l'appelle, même si le nom Hooghly
serait plus correct), des temples hindous de Radha-Krishna ainsi que de Jagannath. Une particularité de Srirampur est de disposer d'un tel temple ainsi que de la deuxième plus ancienne fête de Rath Yatra après celle de Puri (Odisha). S'il est défendu aux non-hindous d'entrer dans le temple de Puri, je peux maintenant m'enorgueillir d'avoir visité un temple de Jagannath... Comme la fête de Rath Yatra est proche, aux alentours du grand char s'organise une fête foraine. Outre une dégustation de jalebis, je me suis laissé entraîner par Abhishek dans une de ces attractions infernales où le chaos surgit de la superposition de trois mouvements de rotation...
⁂
Le lendemain matin, après un nouvel arrêt à Srirampur, je suis descendu à Chandernagor pour passer la journée (et une nuit) dans la maison d'Arijit (cf. 2008, 2010, 2012) qui était en construction lors de ma précédente visite il y a deux ans. J'ai encore une fois divinement bien mangé... Adrija a maintenant sept ans et est inscrite à une école où les cours se font en anglais ; elle est très à l'aise dans cette langue.
Le temps ne nous a pas permis de nous promener, juste de nous faire arroser, malgré la réparation de mon parapluie par un des des artisans dont c'est la spécialité. Avec Arijit, nous avons regardé le film Oh my God avec Akshay Kumar, une comédie plutôt honnête.
J'ai repris le train le lundi matin avec Arijit qui m'a présenté à ses amis du train direct Chandernagor-Howrah et puis nous avons traversé le fleuve. Nous nous sommes quittés peu après qu'il m'a fait voir le bâtiment de l'Assemblée législative où il travaille.
⁂
L'après-midi, je suis allé rendre visite à la danseuse de bharatanatyam Arupa Lahiry de la Chidambaram Dance Company de Chitra Visweswaram. Malgré ses indications précises, j'ai eu quelques difficultés à trouver l'endroit. C'est pourtant simple, après être descendu à Rabindra Sarovar, il suffit de prendre un premier rickshaw (tous collectifs dans ce quartier) en direction d'un poste de police, traverser un carrefour, marcher une centaine de mètres, monter dans un deuxième rickshaw jusqu'à une certaine intersection, tourner à gauche, prendre la petite ruelle à gauche jusqu'à une maison isolée... Nonobstant le jeune âge de cette danseuse, j'ai été agréablement surpris par ses qualités pédagogiques et sa connaissance des subtilités du sanskrit dans son explication du poème d'un kriti Sri Rajarajeshwari qu'elle a commencé à m'enseigner quelques jours plus tard. Après le premier cours, nous sommes allés dans un restaurant bengali avec Ganesh, un de ses amis percussionnistes ; ce n'est pas encore cette fois-ci que j'arriverai à payer ne serait-ce que ma part lors d'une sortie avec des Indiens... Le lendemain matin, j'ai repris un nouveau cours avec elle et fait connaissance avec son mari bassiste de jazz avant de prendre le Kolkata Rajdhani en direction de Delhi. Ayant exceptionnellement opté pour la première classe, j'ai profité de la très bonne nourriture servie à bord :
Thé à bord du Kolkata Rajdhani
Dîner à bord du Kolkata Rajdhani
Par le plus grand des hasards, il se trouve qu'Arupa était dans le même train que moi ! puisqu'elle va désormais habiter à Delhi. J'ai donc pu continuer à prendre des cours (6 en tout) avec elle près de la maison familiale non loin de ce temple de Kali (qui comporte deux sanctuaires secondaires de Krishna-Radha et de Shiva).
Nous pouvions louer une petite salle dans une institution (école, clinique, etc) non loin de là. J'ai ainsi appris ou revu une trentaine d'adavus (les séries complètes des Tatta, Natta, Marditha et Khuditta Metti) que j'ai notés en notation Benesh (j'aurai l'occasion d'y revenir dans un prochain billet). J'ai aussi appris des extraits d'un kriti Sri Rajarajeshwari dont voici une notation des 20 secondes que durent le Swaram, assez tordu d'un point de vue rythmique...
2014-07-12 11:21+0530 (কলকাতা) — Voyage en Inde XIII — Photographies
Je suis parti pour l'Inde mercredi par un vol de la compagnie Jet Airways (que je n'avais plus utilisée depuis un certain temps, à cause de l'augmentation de leurs tarifs et du souvenir d'une course effrénée à l'aéroport de Bruxelles pour ne pas rater une correspondance). Je suis le tout premier passager à monter dans l'appareil. À bord, je parcours les enregistrements disponibles. Ceux de musique classique indienne qualité vintage sont assez inaudibles. Dans la rubrique classique occidental, je retrouve Vanessa Mae, qui n'est guère classée dans cette catégorie que dans les avions. Je choisis plutôt d'écouter la 6e de Beethoven par David Zinman et le Tonhalle Orchester Zurich (étonnant de rapidité dans le premier mouvement ; je préfère COE/Haitink !). J'écoute aussi la délicieuse Symphonie nº88 de Haydn par Simon Rattle/Berliner Philharmoniker ; cela tombe bien puisque j'ai décidé de réécouter les symphonies de Haydn au cours de ce voyage (toutes les symphonies sont sur mon téléphone portable...). Côté cinéma, je me suis laissé tenter par Umrao Jaan (उमराव जान), un très beau film de 1981 avec Rekha dans le rôle principal. Elle y fait preuve de grandes qualités de danseuse dans le style kathak (et on mesure le fossé entre les films de cette époque et ceux d'aujourd'hui ; il faudra quand même que je visionne le remake de 2006...)...
En lisant sur l'écran les informations sur le vol en version hindie et anglaise, je constate avec surprise que le mot utilisé pour désigner l'air pour donner la température extérieure (-46°से au-dessus de la Mer Noire) est वायु, le nom du dieu du Vent. Il semblerait donc que ce nom ne désigne pas tant le phénomène que l'on appelle vent, mais plus généralement l'élément aérien (Uranus/Varuna ?).
Je ne saurais dire si c'est la première fois que je me trouve en Inde pendant le Ramadan, mais c'est la première fois que je prends un petit-déjeuner à bord d'un avion et que mon voisin musulman décline le repas devant une hôtesse de l'air qui ne comprend pas ce qui se passe... Je me demande comment je vais m'organiser pendant mon séjour à Delhi où je vais semble-t-il partager un appartement avec deux Afghans...
La compagnie ne fournit plus aux passagers qu'un formulaire pour les
douanes (dans lequel la première défense d'importer qui soit mentionnée
vise Maps and literature where Indian external boundaries have been
shown incorrectly.
! Du coup, après le débarquement au nouvel aéroport
international et la longue marche le long de ce qui s'apparente à un musée
où l'ancien côtoie le contemporain, on est confronté à l'organisation
indienne dans toute sa splendeur. Les trois quarts des passagers étrangers
oublient en effet de prendre et remplir le formulaire d'immigration dont
les présentoirs ne sont pas signalés de façon indiscutablement
spectaculaire ! Ceux-là ont gagné un petit aller-retour. J'ai évité ce
contretemps ; en revanche, je me suis bêtement retrouvé dans la file
Indian passport
, le panneau indiquant ce fait étant ainsi placé
qu'il était tout à fait invisible depuis la file d'attente !
Voici la vue depuis le couloir de mon hôtel à Mumbai, cher et bruyant. J'ai déjeuné au Golden Star Thai, le meilleur restaurant de thalis que je connaisse dans toute l'Inde. Il est situé au carrefour de Charni Road (East). Sur la photo ci-dessous, on ne voit pas les pains tout plus appétissants les uns que les autres qui seront servis ensuite :
Depuis là, j'ai marché et je suis tombé sur la rue des vendeurs de
faire-part de mariage
depuis laquelle j'ai rejoint la rue des
magasins de vêtements pour homme
, Kalbadevi Road. Il s'est mis à
pleuvoir très violemment, je suis monté dans un bus, puis un taxi. À peine
avais-je eu le temps de sécher dans le taxi qu'en dix secondes, le temps de
m'engouffrer dans mon hôtel, j'étais de nouveau trempé !
⁂
Je suis parti ce matin pour Kolkata. Il m'arrive régulièrement en Inde de payer plus cher le rickshaw ou le taxi pour aller/revenir des gares routières ou ferroviaires que ne coûte le prix du billet de train ou de bus. On peut considérer que cela vient de m'arriver pour ce vol Spicejet Mumbai-Kolkata qui n'a rapporté qu'une seule roupie à la compagnie (offre spéciale du 1er avril dernier), le restant des 722 roupies que j'ai payées partant en taxes diverses.
L'avion continuait sa route vers Agartala, dont j'ai appris que c'était la capitale de l'État de Tripura (Nord-Est).
⁂
Je me suis installé à l'hôtel Broadway, près de la station Chandni
Chowk. À Kolktata, je descends toujours à cet hôtel. C'est la quatrième
fois que j'y vais (après des visites en 2008, 2010 et 2012), et je crois
que c'est la chambre la plus agréable que j'y ai eue. J'ai trois fenêtres
et ne suis pourtant pas gêné par le bruit de la Ganesh Chandra Avenue
puisque je suis au quatrième étage, ce qui me permet aussi d'avoir une
certaine vue
:
Pour venir de l'aéroport, plutôt que de prendre un taxi vers le centre, j'ai pris un taxi prépayé vers la station de métro Dum Dum. J'ai sans doute économisé davantage d'argent que de temps, mais la route a été très agréable. La circulation n'était pas particulièrement fluide ni bouchonnée, mais la voiture avançait à une vitesse paisiblement régulière. Dans ce quartier, les piétons ont l'air d'avoir le pouvoir d'arrêter les véhicules d'un geste de la main. Quelques drapeaux brésiliens et surtout argentins sont visibles un peu partout ! Dans la Dum Dum Road, j'aperçois une vétuste maison d'un style indo-colonial (avec des colonnes !) et plus loin je passe devant un temple semble-t-il dédié à Rama si je crois les inscriptions sanskrites qui y figuraient. Ce temple présentait l'originalité d'être recouvert d'une fresque plus ou moins sculptée représentant la construction du pont par Nala et les autres singes pour rejoindre Lanka dans le Ramayana.
Une de mes raisons de venir à Kolkata est que cela m'assurait de pouvoir assister à des concerts de musique hindustani à la ITC Sangeet Research Academy. C'est ce que j'ai fait vendredi soir, j'y reviendrai dans un prochain billet.
2014-07-09 14:00+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Photographies
Salle Pleyel — 2014-06-02
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction musicale
Gyula Orendt, Orfeo
Emöke Barath, Euridice
Carol Garcia, La Musica, La Messagiera, Speranza
Elena Galitskaya, Proserpina, Ninfa
Cyril Auvity, Pastore
Alexander Sprague, Pastore
Nicholas Spanos, Pastore
Daniel Grice, Pastore
Gianluca Buratto, Caronte, Plutone
Damian Thantrey, Apollo
Chœur de l'Opéra de Lorraine
Merion Powell, chef de chœur
Ludovic Lagarde, Sébastien Michaud, création lumières
Orfeo (Monteverdi)
Je regrette presque d'avoir assisté à cette version de concert d'Orfeo qui n'a pas atteint les sommets de la version scénique donnée à la Cité de la musique à l'automne. Il devrait être interdit de modifier les réglages des lumières de la Salle Pleyel pendant qu'un orchestre joue : il est lamentable que le bruit de la motorisation des luminaires gâche ainsi un concert. Du point de vue vocal, les plus grandes sensations sont venues d'Elena Galitskaya.
⁂
Barbican Hall — 2014-06-05
Bernard Haitink, direction
Chamber Orchestra of Europe
Manfred, ouverture (Schumann)
Isabelle Faust, violon
Concerto pour violon (Berg)
Symphonie nº6 Pastorale (Beethoven)
La complexité topologique du Barbican Hall me donne une préfiguration de ce que sera peut-être la future Philharmonie de Paris. Je doute cependant que la nourriture y sera aussi appétissante...
Je n'ai pas accroché au Schumann, j'ai apprécié le concerto pour violon de Berg (plus tonal que je ne l'aurais imaginé) et j'ai évidemment adoré la Symphonie Pastorale qui était la raison de mon déplacement à Londres pour le week-end. C'était tout autant exaltant que la première fois que j'avais entendu le Chamber Orchestra of Europe et Bernard Haitink interpréter cette œuvre.
⁂
Royal Academy of Music — 2014-06-06
Maria Włoszczowska, violon
Schubert, Elgar, Ysaÿe
Le lendemain matin, suivant la suggestion de la meilleure directrice marketing du Chamber Orchestra of Europe, je suis allé à la Royal Academy of Music. Des récitals ou plutôt examens de fin d'année d'étudiants très avancés avaient lieu. La matinée a commencé par un récital de violon de Maria Włoszczowska, magnifique dans Schubert, Elgar et surtout Ysaÿe ! (Il est possible d'écouter certaines de ses interprétations à cette adresse.)
⁂
Royal Academy of Music — 2014-06-06
Tahirah Osborne, soprano
Pawel Siwczak, clavecin
Alexander Rolton, violoncelle
Yi-Ru Hung, piano
Allor ch'io dissi addio (Händel)
An die Laute, An die Sonne, Du liebst mich nicht, An mein Herz (Schubert)
Trois poèmes de Louise de Vilmorin (Poulenc)
Quatre chansons pour enfants (nº1 et 3) (Poulenc)
There's none to soothe, Sweet Polly Oliver (Britten)
Music, when soft voices die, Love's Philosophy (Quilter)
Vient ensuite le récital de la soprano Tahirah Osborne. Je ne sais pas s'il s'agit d'une contrainte de ce type d'examen, mais elle a chanté dans quatre langues : italien, allemand, français, anglais. Certains passages des Lieder de Schubert étaient très émouvants. Sa diction du français, sans être parfaite, était plus que correcte ; il ne m'était ainsi pas nécessaire de lire le texte fourni pour comprendre les Chansons pour enfants de Poulenc.
⁂
Barbican Hall — 2014-06-06
Leonidas Kavakos, violon et direction
London Symphony Orchestra
The Creatures of Prometheus, overture (Beethoven)
Tim Hugh, violoncelle
Enrico Pace, piano
Triple concerto (Beethoven)
Symphonie nº3 en mi bémol majeur Héroïque
(Beethoven)
Délicieux concert du London Symphony Orchestra dirigé par le violoniste Leonidas Kavakos. Je ne dirais pas que c'était un concert extraordinaire, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter ces œuvres de Beethoven. L'entente entre les trois solistes dans le Triple Concerto de Beethoven faisait plaisir à voir. Lors de ce concert, j'étais au tout premier rang du Barbican Hall ; certains premiers violons n'arrêtaient pas de me faire des sourires !
⁂
Royal Opera House — 2014-06-07
Robert Carsen, mise en scène
Michael Levine, décors
Falk Bauer, costumes
Jean Kalman, lumières
Philippe Giraudeau, mouvements
Royal Opera Chorus
Renato Balsadonna, chef de chœur
Stephen Westrop, chef de chœur (pour cette production)
Orchestra of the Royal Opera House
Vasko Vassilev, premier violon
Simon Rattle, direction musicale
Yann Beuron, Chevalier de la Force
Thomas Allen, Marquis de la Force, son père
Sally Matthews, Blanche de la Force, fille du marquis
Neil Gillespie, Thierry, Leur valet
Deborah Polaski, Madame de Croissy, prieure
Anna Prohaska, Sœur Constance de Saint Denis
Sophie Koch, Mère Marie de l'Incarnation, sous-prieure
John Bernays, Monsieur Javelinot, Médecin
Emma Bell, Madame Lidoine, La nouvelle prieure
Yvonne Barclay, Sœur Antoine
Katy Batho, Sœur Valentine
Tamsin Coombs, Sœur Gertrude
Eileen Hamilton, Sœur Martha
Anne Osborne, Sœur Anne de la Croix
Deborah Peake Jones, Sœur Saint Charles
Dialogues des Carmélites, Poulenc
Les places debout du Royal Opera House sont d'un rare rapport qualité-prix. On voit toute la scène, pour ainsi dire de face ! J'ai même eu la chance de me tenir au même endroit qu'une certaine Julie Jones, comme le montre cette plaque commémorative :
In Memory of Julie Jones Who Stood Here
J'assistais pour la première fois à une représentation de Dialogues des Carmélites. Je pense que ce n'est pas la dernière ! La mise en scène m'a semblée très réussie. Les lumières étaient remarquables. Du point de vue vocal, je retiens tout particulièrement la performance d'Anna Prohaska dans le joyeux rôle de Constance. Une faute de goût m'a un peu gêné dans l'émouvante scène finale : le son enregistré de la guillotine était un peu cracra...
⁂
Wigmore Hall — 2014-06-08
Atos Trio
Annette von Hehn, violon
Stephan Heinemeyer, violoncelle
Thomas Hoppe, piano
Trio pour piano en ré (Hob. XV:24), Haydn
Trio pour piano en mi mineur op. 90 “Dumky”, Dvořák
Allegro du Trio pour piano en la majeur (Hob. XV:18), Haydn
J'allais pour la première fois au Wigmore Hall pour un concert de musique de chambre. Je n'ai pas été particulièrement ému par ce concert. Le premier trio de Haydn que l'Atos Trio a interprété manquait un peu de mordant. S'ils l'avaient interprété comme ils ont joué le bis (de Haydn aussi), je pense que j'aurais passé un meilleur moment...
⁂
Le jour de mon départ, je me suis promené dans Londres, et je me suis retrouvé à proximité d'une manifestation de Sikhs pour l'indépendance du Khalistan... Trafalgar Square était orange de monde :
Je pense que la National Gallery voisine a rarement vu passer autant de visiteurs sikhs en une journée !
Les autres photographies que j'ai prises à Londres sont visibles là.
⁂
Mairie du troisième arrondissement — 2014-06-12
Jyotika Rao, nattuvangam, chant, danse
Matthias Labbe, mridangam
Joël Riou, tampura
Anjeli, Camille, Laure, bharatanatyam
Allaripu
Prastar (Camille/Anjeli)
Dashavatar (Anjeli)
Shiva Kautukam (Camille)
Jatisvaram (Jyotika/Anjeli)
Ranga Dwara (Camille)
Tillana (Jyotika/Laure)
Nritya Mangalam (Camille)
Je ne suis pas tout à fait objectif pour parler de ce spectacle puisque pendant la première moitié, je jouais du tampura pour accompagner ma professeure Jyotika Rao qui chantait et Matthias Labbe qui jouait du mridangam pour ce récital d'élèves avancées de bharatanatyam organisé à la mairie du troisième arrondissement. Les quatre cordes à vide du tampura sont censées être actionnées de façon indépendante du rythme de la musique, il n'est pas si facile d'en jouer pour accompagner la musique au rythme vif de la danse bharatanatyam, mais je ne m'en suis pas trop mal tiré. Bien que je n'aie vu le récital que de profil, le plus grand moment a été pour moi l'interprétation du Shiva Kautukam par celle-là même qui m'avait tant impressionné il y a un an et demi. J'ai vu cette danseuse interpréter beaucoup d'autres pièces depuis, mais il était particulièrement émouvant pour moi de la revoir tout en participant, très modestement, à la représentation de cette pièce. Je retiens aussi le très beau Dashavatar (avec une mention spéciale pour le nain Vamana) et le magnifique Tillana.
⁂
Salle Pleyel — 2014-06-16
Guy Braunstein, violon
Zvi Plesser, violoncelle
Sunwook Kim, piano
Sonate pour violon et piano en la majeur (Franck)
Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur (Ravel)
Trio pour violon, violoncelle et piano n°1 en si bémol majeur, op. 99 (Schubert)
Andante con moto du Trio pour violon, violoncelle et piano n°2 en mi bémol majeur, op. 100 (Schubert)
Merveilleux concert de musique de chambre ! Que l'on décide d'écouter ce qui paraît au premier plan ou que l'on tente de percevoir l'arrière-plan, tout semble magnifique... Les phrasés du violoncelliste Zvi Plesser étaient particulièrement beaux.
⁂
Opéra Garnier — 2014-06-23
Felix Krieger, direction musicale
Orchestre de l'Opéra National de Paris
Ballet de l'Opéra
Frédéric Chopin, musique (Mazurkas op. 6 nº2 et nº4, op. 7 nº4 et nº5, op. 24 nº2, op. 33 nº3, op. 56 nº2, op. 63 nº3 ; Valse op. 34 nº2, op. 69 nº2 ; Grandes valses brillantes op. 34 nº1 et op. 42 ; Études op. 25 nº4, nº5 et op. 10 nº2 ; Scherzo nº1 op. 20 ; Nocturne op. 15 nº1)
Jerome Robbins, chorégraphie (1969) réglée par Jean-Pierre Frohlich
Joe Eula, costumes
Jennifer Tipton, lumières
Vessela Pelovska, piano
Mathieu Ganio, en brun
Nolwenn Daniel, en jaune
Josua Hoffalt, en vert
Ludmila Pagliero, en rose
Karl Paquette, en violet
Charline Giezendanner, en bleu
Christophe Duquenne, en bleu
Amandine Albisson, en mauve
Aurélie Dupont, en vert
Emmanuel Thibault, en rogue brique
Dances at a gathering
César Franck, musique (1890)
Alexei Ratmansky, chorégraphie
Karen Kilimnik, décors
Adeline André, costumes
Madjid Hakimi, lumières
Accentus
Christophe Grapperon, chef du chœur
Laëtitia Pujol, Psyché
Marc Moreau, Eros
Alice Renavand, Vénus
Christelle Granier, Caroline Robert, Les deux Sœurs
Daniel Stokes, Simon Valastro, Adrien Couvez, Alexandre Labrot, Quatre Zéphirs
Psyché
Pas grand'chose à dire sur ce programme de danse du ballet de l'Opéra. S'il a comporté quelques beaux moments (dont le lancé de Nolwenn Daniel dans les airs magnifiquement rattrapée par Christophe Duquenne, une manœuvre spontanément applaudie par le public), j'ai trouvé Dances at a gathering de Robbins long, très long... Sinon, même avec de nouveaux costumes et la magnifique Laëtitia Pujol, Psyché de Ratmansky ne m'a pas convaincu. Par exemple, la chorégraphie du lancer de flèches par Eros est d'une très grande faiblesse par rapport à ce que je vois régulièrement dans la danse bharatanatyam quand Kama est représenté. Il reste néanmoins quelques photographies des saluts :
Charline Giezendanner, Christophe Duquenne
⁂
Centre Jean Bosco — 2014-06-28
Élèves de Jyotika Rao, bharatanatyam
Alarippu
Shri Gana Natha
Jatiswaram
Varnam
Tillana
Récital de fin d'année des élèves de Jyotika Rao dont je fais partie. Diverses combinaisons d'élèves (duo, trio, quatuor) ont été présentées (la liste des pièces ci-dessus n'est pas exhaustive). Je dansais avec une autre élève Shri Gana Natha qui comporte une partie rythmique de danse pure et une partie évoquant Ganesh (Shloka) ; cela a dû durer à peine trois minutes en tout. Nous avons dansé tous les deux la partie rythmique, mais c'est moi qui ai dansé le Shloka et avais présenté les mouvements pour expliquer ce dont il allait s'agir au public. Cette explication était vraiment nécessaire parce que je pense que si j'avais vu cette pièce sans l'avoir travaillée, je n'y aurais pas compris grand'chose !
Si tout le programme s'est bien passé, deux pièces ont sans doute été plus remarquables que d'autres : le Varnam évoquant Muruga et dans lequel apparaît Kama, et le fabuleux Tillana qui a conclu le récital, deux pièces déjà dansées par Jyotika Rao au Centre Mandapa.
2013-08-31 21:55+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Thé — Photographies
De toutes les villes que j'ai visitées cet été pour des festivals, Édimbourg est celle que j'ai préférée, et pas seulement parce que j'y ai assisté au plus beau concert de ma vie et à une belle sélection de ballets. Certes, il faut souvent y supporter un léger crachin, mais le soleil parvient régulièrement à se glisser entre deux nuages :
La ville se déploie autour d'une citadelle :
La présence d'un tel relief induit alentour de fortes pentes qui font d'Édimbourg un dédale véritablement tridimensionnel comportant un nombre invraisemblable de ponts, tunnels, passages, chemins escarpés, escaliers, etc. La latitude et la longitude d'un point sont des informations insuffisantes pour s'y rendre, encore faut-il savoir à quelle altitude on souhaite aller. Voici par exemple la vue quasi-eschérienne que j'avais depuis la cuisine de l'appartement de cité universitaire où je louais une chambre :
Si l'idée de retrouver dix ans après l'exiguïté des chambres d'étudiants ne me réjouissait pas follement, j'ai eu des raisons de ne pas regretter ce choix. L'accueil de la résidence dépendant de l'université était en effet des plus agréables. En moins de deux, on me réglait un problème de WiFi ; en France, je n'ose imaginer le nombre de règles qui auraient fait obstacle à la résolution de ce problème. La cuisine de l'appartement m'a permis de faire de petites économies sur la nourriture. Si j'avais déjà pris un Strawberry Gâteau chez Patisserie Valerie pendant l'après-midi, pour le dîner, je pouvais bien me contenter d'un yaourt acheté chez le penjabi ou pakistanais du coin (où j'ai aussi acheté des journaux en ourdou), précédé d'une tarte à £1.10 de chez Piemaker, n'est-ce pas ? et ce d'autant plus que mes déjeuners ont eu tendance à être copieux, que ce soit avec le biryani de la Mosque Kitchen, le buffet du restaurant Red Fort ou les nouilles à la sauce de curry thaï rouge du Red-Box Noodle Bar. (J'ai évidemment testé aussi les produits locaux, comme la panse de brebis farcie, le fameux haggis.)
Avant de venir en Écosse, j'avais noté l'adresse d'une bonne boutique de thé, et j'ai profité d'avoir une cuisine à disposition pour m'en préparer :
Ceci n'est pas un zhong.
L'idéal pour préparer un tel thé wulong torréfié serait a
priori d'utiliser une petite théière, mais je
n'avais ni théière ni zhong. Toutefois, j'ai
découvert dans ma
cuisine à Édimbourg qu'avec deux tasses et une
cuiller à soupe, on pouvait faire aussi bien. Pour préparer mon thé, je
plaçais quelques feuilles dans une tasse, puis versais de l'eau chaude. Si
j'avais eu un zhong, j'aurais rémué les feuilles avec le
couvercle. J'ai ici tout simplement utilisé une cuiller à soupe, et quand
le thé a infusé, j'ai versé le liquide dans une deuxième tasse en faisant
jouer à la cuiller le rôle d'un filtre. Après avoir bu cette première
infusion, je pouvais recommencer l'opération plusieurs fois. (Il était
nécessaire de transvaser le thé dans un deuxième récipient, car en raison
de l'utilisation d'eau bouillante le thé serait devenu trop fort et
certainement amer s'il avait infusé jusqu'à ce que le liquide atteignît une
température permettant de le boire. Dans le cas d'un thé vert, j'aurais
utilisé de l'eau moins chaude ; il n'aurait alors pas été absolument
nécessaire de transvaser le thé, mais l'opération de filtrage de l'eau
grâce au couvercle d'un zhong aurait été bien plus délicate à
réaliser avec une simple cuiller !)
Dans la rue règne une certaine effervescence. Le soir, des feux d'artifices éclatent au-dessus du château. En journée, plein de jeunes gens se promènent avec des looks tout-à-fait improbables. La seule explication que j'aie trouvé est qu'il s'agissait de comédiens de petites productions qui s'étaient habillés et maquillés dans leur chambre avant d'aller se produire sur une des très nombreuses scènes du festival off (Fringe) dont le numéro d'inscription est inscrit sur les enseignes (Fringe Venue #123). Dans leurs costumes, ils abordent les passants pour leur suggérer d'aller les voir. Des flyers sont distribués. Toutes sortes de manières de retenir l'attention sont utilisées. Parfois, le spectacle consiste simplement en ces petites animations de rue. À l'exception d'un charmant petit concert de musique de chambre (voir ci-dessous), je n'ai pas eu le temps d'assister à des spectacles du Fringe. J'ai pourtant essayé. Je me suis retrouvé sur le seuil d'une arrière-salle d'un bar dans la cour duquel les clients regardaient un match (de rugby ?) sur grand écran. La salle avait l'air de faire 10-15 m² tout au plus. C'était manifestement un one-man-show. La salle était pleine, mais je n'ai pas réussi à savoir si la comédie pour laquelle on m'avait donné un flyer était déjà commencée quand je suis arrivé, ou si le show précédent était en train de faire des prolongations. (D'après cette page, treize spectacles se succédaient pendant toute la jounée et une partie de la nuit ! Celui que j'avais la possibilité de voir s'intitulait The Other Half of Next Year's Show et façon amusante le flyer ne montrait que la moitié gauche du titre The Other Half...)
Grand Gallery, National Museum of Scotland, Edinburgh — 2013-08-18
Arunda Trio
Sarah Cruickshank, hautbois
Jenny Stephenson, clarinette
Anna Mary Lynch, basson
Divertimento (Mozart)
Extraits de Carmen (Aragonaise, Seguedille, Danse bohême), Bizet
Largo al factotum, extrait du Barbier de Séville, Rossini
La Petite Pâtisserie (La Tarte aux Pommes, Trois croissants au beurre), Jacques Leclair
Valse de mariage (Shin-Itchiro Yokoyama)
Libiamo, extrait de La Traviata, (Verdi)
Ce moment musical avec le trio d'instruments à vent Arunda Trio a eu lieu dans la Grand Gallery du Musée national d'Écosse. Il me fut assez agréable d'écouter certains transcriptions (pas inintéressantes, même pour les extraits de Carmen !) et de découvrir l'existence d'œuvres étrangement intitulées La Tarte aux Pommes ou Trois croissants au beurre (Jacques Leclair). Malgré les conditions d'écoute assez peu favorables, j'ai tout particulièrement aimé le son de la hautboïste.
⁂
The Queen's Hall, Edinburgh — 2013-08-19
Dorothea Röschmann, soprano
Malcolm Martineau, piano
Liederkreis, op. 39, Schumann
Mörike Lieder (Gesang Weylas, An eine Äolsharfe, Erstes Liebeslied eines Mädchens, Denk es, O Seele, Im Frühling, Begegnung), Wolf
Sieben früher Lieder (Nacht, Schilflied, Die Nachtigall, Traumgekrönt, Im Zimmer, Liebesode, Sommertage), Berg
Nur wer die Sehnsucht kennt, Schubert
Le dernier spectacle que j'aie vue à Édimbourg a été un concert. La soprano Dorothea Röschmann que j'avais déjà entendue à Salzburg dans Les Saisons chante des Lieder accompagnée par le pianiste Malcolm Martineau. Le public a ovationné la chanteuse, mais je n'ai pour ma part pas vraiment été passionné par ce concert. Je l'avais choisi en raison de la présence de Lieder de Wolf. Ceux-ci m'ont semblé bien plus vivants que les délétères Lieder du cycle Liederkreis de Schumann. La soprano a curieusement interprété le dernier vers Hüte dich, sei wach und munter! de Zwielicht. Au lieu de chanter cette phrase qui plonge dans les graves, elle l'a parlée (et même plutôt criée), ce qui n'est pas vraiment une esthétique que j'aurais envie de privilégier en tant qu'auditeur. Si j'ai aimé le jeu du pianiste Malcolm Martineau dans les Lieder de Wolf et Berg, la voix assez peu articulée de la chanteuse ne m'a pas convaincu. Je me suis réconcilié avec elle dans le bis Nur wer die Sehnsucht kennt de Schubert, mais c'était déjà la fin du concert.
⁂
Après ce concert, avant de prendre un bus pour l'aéroport, je suis allé visiter une exposition à la Talbot Rice Gallery (cf. la fin de ce billet sur les concerts du Chamber Orchestra of Europe), à laquelle on peut accéder depuis la cour de l'Université d'Édimbourg :
On ne saurait faire un billet sur l'Écosse sans mentionner la présence de quelques kilts et cornemuses :
Je ne sais pas si j'irai à des festivals de musique pendant l'été 2014, mais le cas échéant, ce sera plutôt Édimbourg que Salzbourg.
Mes autres photos d'Édimbourg sont là.
2013-02-06 11:00+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Budapest — Photographies
Lors de ce week-end, la journée de dimanche étant complètement occupée par le Bartók-Maraton, le lundi matin à la récupération et mon arrivée le vendredi ayant été trop tardive pour entreprendre des visites touristiques, il ne me restait que le samedi pour me promener.
Le matin, je suis allé aux bains Gellért. Les voûtes couvertes de mosaïques sont belles, les deux heures que j'y ai passées ont été agréables, mais à mon avis cela ne justifie pas de payer 5500 forints (environ 20€) pour entrer, ce qui est significativement plus qu'ailleurs.
La pluie peu aimable tombant ce samedi à Budapest a failli me faire envisager de passer tout le reste de la journée à manger des pâtisseries. En marchant depuis les bains Gellért jusqu'à l'arrêt de bus de la ligne 5, je me suis fait arroser deux ou trois fois par les giclées dues au passage des voitures sur les trop nombreuses flaques d'eau qui se forment dans les rues. À certains endroits, je me disais que si les troittoirs étaient aussi larges, c'était pour que les piétons rasant les murs ne soient dans les trajectoires de l'eau épousant la forme d'un cylindre parabolique.
⁂
Après avoir pris le bus 5 et marché un peu, je suis arrivé à la maison dans laquelle Bartók a vécu dans les années 1930. J'ai pu poser sac, manteau et parapluie pour faire la visite à sec. Des partitions accueillent le visiteur dans la cage d'escalier :
Les trois pièces visitables renferment essentiellement des meubles en bois ornés de motifs sculptés colorés ou non. Un piano, un tourne-disque, quelques partitions.
Le plus émouvant est à voir à l'étage supérieur où sont exposés divers objets liés aux travaux d'ethnomusicologie de Bartók.
On peut y voir une sorte de fourchette à 5 pointes permettant de tracer à l'encre des portées de musique, ou encore un métronome de poche :
Parmi les objets collectés, quelques instruments dont une vielle à roue :
Et quelques costumes traditionnels :
Une statue du grand homme est installée devant la maison :
Cliquer ici pour voir les autres photographies que j'ai faites ce jour-là.
2012-08-27 18:43+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XI — Photographies
Je viens de rajouter quelques points à la carte Google Maps de mes voyages en Inde :
En cliquant sur une ville, on peut accéder aux différentes séries de photographies que j'y ai faites. Ceux qui préfèrent Google Earth peuvent charger ce fichier KML.
2012-08-25 20:46+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Dans pas mal de petits restaurants indiens (ceux où il n'y aurait
peut-être même pas de menu), pour commander, on peut souvent s'en sortir en
se contentant de prononcer les deux syllabes du mot Puri
. Quelques
minutes plus tard arrive un plat contenant quelques pains frits ronds
accompagnés en général de pommes de terre. J'ai eu l'occasion de tester
différentes variantes chez des amis indiens ou dans les restaurants. Une
version impresionnante des puris est le pain géant servi dans le Chole
Bhatura.
Il y a quelques jours à Mumbai, j'ai mangé des Palak Puris chez mon amie Supriya. Comme elle me disait que c'était très facile à faire, j'ai cherché une recette de Puris. Il n'a pas été difficile de trouver une vidéo sur le sujet. En préparant la pate, j'ai ajouté un peu d'épinards passés au mixeur (c'était la première fois que j'achetais des épinards...). Cet ajout change heureusement davantage la couleur que le goût des puris. Voici à quoi ressemblaient les tout premiers Palak Puris que j'ai faits :
Il faudra encore un peu de pratique avant qu'ils soient bien ronds et bien gonflés (pour cela, immerger complètement le disque de pâte dans l'huile aide...). En principe, cela se mange avec de la pulpe de mangue (avec laquelle on peut aussi préparer un lassi). Comme ceci m'eût demandé de faire aller-retour à Gare du Nord, je me suis contenté de compote de pêche. N'importe quelle compote ou confiture aurait sans doute fait l'affaire...
⁂
Pour l'aspect gonflé
, la deuxième livraison est plus
convaincante :
2012-08-25 11:41+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XI — Photographies
Je viens de finir de trier les photographies de mon voyage. J'ai fait beaucoup (trop) de photographies. J'ai utilisé principalement mon réflex, mais occasionnellement aussi mon téléphone portable (notamment à Mandu, quand la pluie empêchait d'utiliser le réflex). L'objectif de base 18-55 de mon appareil étant tombé en panne, j'ai acheté un autre objectif pas cher avant de partir. C'est un zoom 18-200, qui me permet donc de faire un certain nombre de photographies que je ne pouvais pas faire avant, comme les deux suivantes :
Cependant, les détails de certaines photographies manquent souvent un peu de netteté (il faudra que j'essaie d'autres réglages) et j'ai trop souvent tendance à tenir mon appareil de travers... Toutes les photographies (non retouchées) sont accessible depuis cette page. Elles sont triées par date et par lieu et il y a une sélection de photographies ainsi qu'une sélection plus restreinte (une info-bulle indiquant au moins le lieu doit apparaître quand le pointeur de la souris passe sur une de ces photographies). J'ai également rangé certaines photographies en rubriques, comme les portraits, papillons, écureuils, etc.
Globalement, je suis un peu plus content du résultat que l'année dernière. Voici par exemple deux photographies prises lors de l'aarti à Ram Ghat à Ujjain :
2012-07-02 21:12+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse — Photographies
J'ai fait ce week-end mon premier séjour à Londres, ce qui n'a laissé de
paraître extraordinaire à tous ceux à qui j'en ai parlé, cette uniformité
de la réaction me paraissant plus remarquable encore que le fait initial.
La ville est très chère. J'ai cependant pu trouver un hôtel à un prix à peu
près raisonnable au Sud de la Tamise, dans le borough de
Wandsworth, à une certaine distance du métro Vauxhall. L'endroit est aussi
relié au centre (Trafalgar Square, Covent Garden) par le bus 87, ce qui est
pratique, quand ce bus au fonctionnement très aléatoire veut bien venir...
Je n'ai mangé que dans des restaurants ethniques
(indien,
pakistanais, italien, chinois).
À Floral Street, juste
à côté du Royal Opera House et très près d'une plaque
commémorant le ballet Le Tricorne se trouve le restaurant
Masala Zone. On y mange un large
choix de thalis délicieux, un type de restauration indienne
quasi-inexistante à Paris.
La différence de mentalités se sent immédiatement. À l'intérieur de chaque strate de la société (pour le peu que j'en ai vu entre les quartiers chics et le coin un peu moins chic situé autour de mon hôtel), les gens paraissent bien plus mélangés, ethniquement parlant, qu'en France. J'ai même vu quelques saris au Royal Opera !
Le but principal de mon séjour était de voir une représentation de l'opéra Les Troyens. À cela se sont greffées des représentations de l'opéra Billy Budd au English National Opera et du ballet The Prince of Pagodas au ROH. J'y ai croisé à chaque fois Musica Sola qui est bien plus endurant que moi puisqu'outre ces trois spectacles, il avait au moins un ballet et un concert en plus à son programme du week-end !
Les quelques photos que j'ai prises à Londres sont ici.
⁂
Royal Opera House — 2012-06-29
Kenneth MacMillan, chorégraphie
Benjamin Britten, musique
Nicholas Georgiadis, décors et costumes
Colin Thubron, livret (d'après John Cranko)
John B. Read, lumières
Monica Mason, Grant Coyle, mise en scène
Christophe Saunders, Gary Avis, maîtres de ballet
Alexander Agadzhanov, Jonathan Cope, principal coaching
Grant Coyle, Karl Burnett, choréologues
Barry Wordsworth, direction musicale
Peter Manning, premier violon
Orchestra of the Royal Opera House
The Royal Ballet
Gary Avis, The Emperor
Itziar Mendizabal, Princess Épine
Sarah Lamb, Princess Rose
Federico Bonelli, The Prince
Valentino Zucchetti, The Fool
Andrej Uspenski, The King of the North
Johannes Stepanek, The King of the East
Jonathan Watkins, The King of the West
Brian Maloney, The King of the South
Thomas Whitehead, The Emperor's Counselor
Jonathan Howells, José Martín, David Pickering, Liam Scarlett, Doctors
Laura McCulloch, Eric Underwood, Lead Baboons, Lead Courtiers
Yuhui Choe, Hikaru Kobayashi, Emma Maguire, Fumi Kaneko, Grand Pas d'Action
Claire Calvert, Deirdre Chapman, Melissa Hamilton, Lara Turk, Grand Pas d'Action
Gemma Pitchley-Gale, Elizabeth Harrod, Francesca Hayward, Iohna Loots, Yasmine Naghdi, Romany Pajdak, Leticia Stock, Sabina Westcombe, Grand Pas d'Action
Sander Blommaert, Alexander Campbell, Kevin Emerton, Valeri Hristov, Kenta Kura, Ludovic Ondiviela, Fernando Montaño, Dawid Trzensimiech, Grand Pas d'Action
Artists of the Royal Ballet, Baboons, Courtiers and Flag Bearers
The Prince of the Pagodas, ballet en trois actes
Le soir de mon arrivée, j'assiste au Royal Opera House à une représentation du ballet The Prince of the Pagodas, dans une chorégraphie de Kenneth MacMillan. (Le livret et la chorégraphie d'origine sont de Cranko.) Je suis placé au premier rang de l'amphithéâtre :
On y voit bien et contrairement à l'amphithéâtre de l'Opéra Garnier, on y a suffisamment de place pour les genoux. Comme j'en ferai l'expérience deux jours plus tard pour Les Troyens, la pente est suffisante pour que les têtes des spectateurs assis devant ne gênent pas. C'est dans la dernière direction, la largeur, que c'est un peu juste. Pour peu que les voisins ne soient pas des balletomanes japonaises, on se sent rapidement à l'étroit.
Je suis globalement assez déçu par ce ballet. A priori, je m'attendais à quelque chose d'aussi haut en couleurs que La Bayadère. Les deux premiers actes sont désespérément peu dansants. La musique de Britten a beau être louée dans le programme vendu £6 (ce qui est moins cher qu'à Paris), elle ne semble pas très favorable à la danse, qui est très heurtée. Au cours du premier acte, le seul moment où la magie ait quelque peu opéré sur moi a été la variation dansée par Itziar Mendizabal dans le beau costume de Princess Épine (la méchante demi-sœur de Princess Rose) et ce d'autant plus que le numéro musical correspondant m'a particulièrement plu. Les deux demi-sœurs s'opposent à propos de la division du royaume de leur père. Par la magie, Épine prend provisoirement l'avantage. Les courtisans deviennent fous (ils ont l'apparence de singes !).
Les rois des quatre coins cardinaux se disputent la main des princesses. Des quatre variations, seule la dernière, interprétée par Brian Maloney (Roi du Sud) me plaît.
Le prince fiancé à Rose a été transformé en salamandre. Au cours du deuxième acte, alors qu'elle est en train d'accomplir un voyage dans un autre monde (qui est intériorisé dans cette version), Rose retrouve les rois des points cardinaux et son prince. Elle repousse les quatre rois. Suite à une manipulation astucieuse du Fool, elle a les yeux bandés, ce qui fait qu'elle ne voit pas le prince-salamandre avec lequel elle va danser. Pendant cette danse, le prince retrouve son apparence humaine, mais il revient à l'état de salamandre quand la princesse enlève son bandeau. Elle prend alors pitié de lui.
Je ne suis guère enthousiasmé par le peu de danse vu jusque là quand commence finalement le troisième acte, qui est superbe. En l'embrassant, la princesse Rose va retransformer la salamandre en beau prince. Celui-ci combattra les rois des points cardinaux (la scène du combat est un peu longue à mon goût). Enfin, la couronne pourra être confisquée à Épine et rendue à l'Empereur. Tout le monde pourra se réjouir, sauf Épine qui a disparu. Le grand divertissement qui en résulte permet enfin au corps de ballet de se mettre en valeur (une seule fois) sur un morceau de musique qui commence par une fugue. Le placement n'est pas aussi régulier qu'à Paris, mais l'ensemble est néanmoins fort réjouissant. Le pas de deux entre le Prince (Federico Bonelli) et la Princesse Rose (Sarah Lamb) est très beau également. Toutefois, en pensant par exemple au prince qui sous sa forme humaine ne fait que sourire, je reste dubitatif à propos des commentaires du programme qui vante l'exploration de la psychologie des personnages, par opposition à la danse conçue comme pur divertissement.
Dans ce ballet, un personnage tire les ficelles : c'est The Fool (Valentino Zucchetti), qui est très souvent présent sur scène. Il bondit et tourne sur lui-même. Ce n'est pas aussi impressionnant qu'un Mathias Heymann dans La Source, mais à défaut d'être très varié, cela se laisse regarder.
Les décors sont un peu sombres, mais j'ai aimé l'évocation du château par un assemblage de pièces détachées de tours, toutes biscornues et mouvantes, tandis que la pagode blanche peut apparaître au fond de la scène.
Si je n'avais pas su que ce ballet était de MacMillan, je l'aurais peut-être deviné puisqu'une des scènes fait très fortement penser au pas de trois incestueux de L'Histoire de Manon : le pas de cinq dans laquelle Princesse Rose évolue entre les quatre prétendants que sont les rois des quatre points cardinaux.
Bref, de cette première représentation du Royal Ballet, je retiens surtout les grandes qualités des interprètes des rôles principaux, et la quasi-absence du corps de ballet.
Ailleurs : Dansomanie.
2012-06-23 23:48+0200 (Orsay) — Budapest — Photographies
Entre deux représentations du Ring, j'ai fait quelques photographies à Budapest, certaines avec mon téléphone, d'autres avec mon Réflex. Elles sont toutes à la suite sur cette page. On y voit notamment le Palais des Arts, le Parlement, le Château et le Danube...
2011-09-23 16:14+0200 (Train Marseille-Paris) — Mathématiques — Photographies
Je suis en train de revenir d'une conférence au CIRM de Luminy (près de Marseille). En voici quelques photographies.
2011-09-04 01:53+0200 (Orsay) — Voyage en Inde X — Photographies
Je viens de mettre à jour la carte Google Maps de mes voyages en Inde :
Si la carte ne s'affiche pas, cliquer sur le lien Agrandir le plan ci-dessus (ce qui est de toute façon préférable). Pour chaque ville, il y a une petite photographie (a priori d'un monument important) et des liens vers les entrées de blog correspondantes. Il est également possible de charger ces points dans Google Earth en téléchargeant le fichier KML ci-lié.
2011-09-02 22:30+0200 (Orsay) — Mathématiques — Photographies
Je reviens d'un colloque à Nantes où j'ai fait quelques photographies comme celle-ci :
2011-08-28 02:24+0200 (Orsay) — Voyage en Inde X — Photographies
J'ai gardé 782 photographies de mon dernier séjour en Inde. Le bilan photographique me paraît moins satisfaisant que lors de certains de mes séjours précédents. Ma préférée est celle-ci :
C'était lors de ma visite de Shravanabelagola. Un groupe de religieuses s'apprêtent à entrer dans une grotte sur la colline Chandragiri. Un moine digambara (complètement nu) est déjà entré.
Les photographies sont accessibles ici, triées par date. J'en ai fait une sélection, et pour les plus pressés une sélection restreinte.
2010-12-20 10:38+0100 (Orsay) — Mathématiques — Photographies
Je reviens d'Oberwolfach, ce centre de rencontres mathématiques situé au Sud-Ouest de l'Allemagne, tout près de la frontière franco-allemande. Voici quelques photographies de ce lieu qui était très enneigé, et aussi de Strasbourg où j'ai passé quelques heures au retour.
2010-08-27 21:55+0200 (Orsay) — Voyage en Inde IX — Photographies
Je suis rentré mercredi dans la soirée. Mardi soir, j'avais dîné une dernière fois au restaurant Saravana Bhavan de Janpath. J'avais pris un thali, ce que je n'ai pas fait très souvent lors de ce voyage. Du riz accompagnait de nombreux plats présentés dans des petits pots. Un collègue indien m'avait dit que ce qui est le plus difficile, si on veut manger avec les doigts, est de manger du riz avec le rasam (un potage, le contenu le plus fluide que l'on trouve dans les différents pots). Je m'y suis essayé, et on ne peut pas dire que je n'y arrivais pas.
⁂
Le lendemain matin, après avoir été déposé à l'aéroport par un chauffeur
de taxi à l'accent punjabi très prononcé, je suis entré dans le flambant
neuf terminal 3. Comme il pleuvait, j'ai apprécié que la zone de
dépose-minute
soit couverte. La progression dans le terminal est
très fluide. Cela dit, ce matin-là, l'aéroport était assez vide. Quand il
tournera à plein régime, il en ira sans doute différemment. Une des
caractéristiques du terminal est d'être essentiellement sur un seul
niveau (le seul endroit où j'aie vu un étage était dans la zone
commerciale). Ainsi, l'entrée se fait en hauteur et on ne monte ni ne
descend pas jusqu'aux portes d'embarquement (où un nombre très largement
suffisant de sièges est disposé). Ce qui est curieux, c'est qu'au moment de
monter dans l'avion, on doit descendre de quelques mètres en marchant le
long d'un couloir en pente.
⁂
Les quelques centaines de photographies que j'ai faites lors de mon dernier voyage en Inde viennent de finir d'arriver sur le serveur qui héberge ce blog.
Comme d'habitude, elles sont classées par date et il y a une sélection de quelques photographies parmi les moins ratées.
2010-03-04 11:56+0100 (Orsay) — Voyage en Inde VIII — Photographies
Je suis revenu en France hier. Les photographies faites lors de ce séjour en Inde sont ici, classées par date, et là, une sélection des moins ratées, dont voici un échantillon :
2009-12-17 20:08+0100 (Orsay) — Photographies
Quelques photographies du campus d'Orsay, où il a neigé aujourd'hui :
2009-12-15 19:30+0100 (Orsay) — Photographies
2009-09-08 23:15+0200 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne — Photographies
Je viens de trier par ordre alphabétique les rayons indiens de ma
bibliothèque, au moins pour ce qui est de la littérature
. Et hormis
Vikram Seth qui aura son bout de rangée réservé, tant pis pour ceux qui
dépassent :
2009-09-02 00:29+0200 (Orsay) — Voyage en Inde VII — Photographies
Lors de ce voyage, j'ai fait 1800 photographies. Elles sont toutes rangées là.
En plus du classement par date, j'ai mis de côté des photographies classées par thème : Portraits, Oiseaux, Animaux, Insectes, Fleurs, Motifs, Arabesques (et autres éléments de décoration, principalement moghols), Calligraphies.
Comme d'habitude, il existe aussi une sélection de photographies, chaque photographie ayant une indication de lieu apparaissant en info-bulle. La sélection est peu restrictive sur la qualité des photographies (il y en a 174), il s'agit surtout de montrer les différents monuments que j'ai visités. J'ai aussi préparé une contre-sélection, plus restreinte, qui a priori ne contient pas trop de photographies de monuments, mais seulement des photographies (77) que j'aime bien.
2009-07-21 21:14+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Il est étonnant que je n'aie pas encore montré ici une photographie d'un curry de poulet, vu que, faute de prendre suffisamment le temps d'essayer d'autres recettes, c'est le plat indien que je prépare le plus souvent :
J'ai mis à jour la recette, originellement issue de la recette de poulet au curry par Anne.
2009-07-14 00:48+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Ne pas laisser une tablette de chocolat (entamée ou non) dans un rangement situé trop près d'un four :
2009-05-08 20:50+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies
L'Alu gobi est un plat pendjabi qui tient son nom des deux légumes qui le constituent : आलू (pomme de terre) et गोभी (chou-fleur). Le chou-fleur est beaucoup présent dans la cuisine indienne : je me souviens que lors de mon séjour à Allahabad, le thali comportait toujours un plat au chou-fleur. Je ne raffole pas de ce légume, mais je le supporte s'il est mélangé à d'autres et relevé d'épices. Voici donc mon premier essai de préparation de ce plat :
J'ai fait chauffer de l'huile dans une poêle puis frire pendant quelques dizaines de secondes des graines de cumin, de fenugrec et des clous de girofle avant de faire dorer un oignon haché. J'ai ensuite ajouté un tiers de chou-fleur, quelques pommes de terre coupées en dés, un peu de piment vert haché et laissé cuire pendant dix-quinze minutes en remuant de temps en temps. Quelques épices supplémentaires : curcuma, piment rouge, coriandre, poivre, sel, garam masala. Puis, j'ai laissé mijoter après avoir versé un demi-litre d'eau et du jus de citron vert. À la fin, j'ai incorporé un peu de crême fraîche pour que les légumes se recouvrent d'une petite sauce qui les rendent plus difficile à discerner. Je ne suis pas mécontent du résultat.
2009-05-03 23:46+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Cela commençait à faire un certain temps depuis la dernière fois que
j'alimentai la rubrique cuisine
de ce blog. Voici donc une entrée consacrée à la kulfi (féminin en hindi :
क़ूलफ़ी
, je ne
sais pas pourquoi j'ai jusqu'à ce jour fait comme si c'était un nom
masculin). Depuis quelques années, j'utilise occasionnellement cette
recette, tirée d'Anjali Mendès, La cuisine
indienne, de mère en fille, Albin Michel.
Cette glace indienne est facile à réaliser. Je fais réduire un litre de lait pendant une heure. N'ayant guère l'occasion d'en utiliser par ailleurs, j'ajoute un pot entier de lait concentré non sucré (ceux de cette marque font 386 mL) et pas mal de sucre en poudre. J'ajoute ensuite un demi-sachet d'amandes en poudre, un tiers d'un sachet de pistaches crues réduites en poudre au mixeur (et je mange le deux-tiers restant). Porter de nouveau à ébullition pendant une dizaine de minutes. Il convient, à ce moment-là, d'être à proximité de la casserole, afin de prévenir tout débordement. Cela tombe bien, puisqu'une tâche ingrate attend le cuisinier, qui doit décortiquer une vingtaine de capsules de cardamome afin d'en conserver les graines, qu'il faudra ensuite réduire en poudre (aussi fine que possible). Éteindre le feu et laisser le contenu de la casserole refroidir. Verser un peu d'eau de rose. Incorporer quelques cuillerées à soupe de crême fraîche. Ajouter la poudre de cardamome. Mélanger. Mettre au congélateur.
Que l'on mélange ou non juste avant de mettre au congélateur et le moment auquel on ajoute la cardamome ont une certaine influence sur l'aspect final. Si on laisse décanter, la cardamome s'accumule au fond et la pistache remonte à la surface : cela donne une couche verdâtre en haut, une couche jaune-blanc au milieu, des points noirs au fond. Sur la photographie ci-dessus, le résultat est plus homogène.
Il ne faut surtout pas oublier de sortir la glace une bonne demi-heure avant de la servir, parce que sinon, il sera vraiment très difficile de la couper pour faire des parts, la petite cuiller ne sera pas en mesure de découper les parts en petits morceaux et les sensations gustatives ne seront pas idéales. En général, les invités en redemandent...
2009-03-14 21:44+0100 (Orsay) — Culture — Culture indienne — Mathématiques — Photographies
J'ai eu connaissance il y a quelques jours d'une démonstration assez impressionnante de l'équipe de recherche LEAR, dépendant de l'INRIA Rhônes-Alpes et du laboratoire Jean Kuntzmann (Grenoble). L'application de démonstration, Bigimpaz, est utilisable depuis un navigateur Web. En entrée, on choisit une photographie. L'application affiche en sortie les photographies similaires prises dans une base de dix millions de photographies. Cela fonctionne très bien avec certains monuments célèbres : si on choisit une photographie de la Tour Eiffel, du Sacré-Cœur ou du Taj Mahal, on voit paraître de nombreuses autres photographies de ces monuments, eventuellement sous des angles et avec des luminosités différentes.
Tout irait bien si je n'avais pas tenté de regarder ce que renvoyait l'application pour la photographie suivante, prise le 21 août 2007 :
Il s'agit d'une photographie de la sculpture géante de Shiva qui se trouve à Baroda (Gujarat). Le problème, c'est que l'application de démonstration sus-mentionnée fait apparaître une photographie d'une statue en tous points semblable à la première :
(Adresse originale de l'image : http://bigimbaz.inrialpes.fr/data/megabaz/1024x768/579/85df1decdf2bba114bde80d6d2e99.jpg
.
Je ne connais pas le détenteur des droits sur cette photographie. Il est
donc évident que je l'utilise ici sans son accord. Il va de soi que s'il
demandait à ce que je l'enlève, je le ferais ; mais j'espère qu'il
consentirait à répondre à la question qui suit.)
Où se trouve cette statue ?
D'après les données EXIF, la photographie aurait été prise en mars 2007, quelques mois avant que je ne prenne la mienne. Il est donc très peu vraisemblable que les deux photographies soient celles d'un unique exemplaire, qui aurait été déplacé d'un endroit à un autre, en l'occurrence à Baroda. Bref, tel les Statues de la Liberté dont de nombreux exemplaires existent (le concept est même breveté), Shiva portant le trident ne serait pas unique. Je suis preneur de toute aide pour éclaicir ce mystère.
PS (15 février) : Grâce au mail et au commentaire de PB, je connais maintenant la réponse. La statue se trouve à Grand Bassin, à l'île Maurice. Elle aurait été inaugurée assez récemment, en 2007.
2009-03-05 22:19+0100 (Orsay) — Culture — Expositions — Culture indienne — Photographies
En cherchant des informations sur le mythe du barratage de la mer de lait, le photographie Bernard Grismayer était tombé sur mon blog. Il m'avait alors invité au vernissage de l'exposition qu'il réalise à la galerie-librairie Impressions à Paris. Lors du barratage de la mer de lait, un mythe dont la description la plus précise que j'ai lue pour le moment était dans l'édition de Mahâbhârata de Madeleine Biardeau (j'aurai probablement l'occasion d'approfondir cela un peu avec le Bhagavata-Purana), un événement mythique, disais-je donc, au cours duquel, selon des sources qui me sont inconnues, quatre gouttes de la liqueur sacrée amrita se seraient échappées sur quatre villes : Prayag (Allahabad), Ujjain, Haridwar, Nashik. Depuis très longtemps, des pélerinages très importants, appelés Kumbh Mela y ont lieu tous les ans. Tous les douze ans, chacune de ces villes célèbre un Maha Kumbh Mela. Ils rassemblent des dizaines de millions de pélerins... J'ai eu la chance de me trouver à Allahabad en janvier 2007 pendant un Aardh Kumbh Mela, qui se tient six ans avant (ou après) un Maha Kumbh Mela. Les photographies que j'y avais prises sont ici, pour les moins ratées, et là, pour les autres.
Bernard Grismayer expose les très belles photographies qu'il a réalisées dans ces quatres villes pendant le pélerinage du Kumbh Mela. La foule se masse au bord du fleuve sacré. Des hommes et des femmes se baignent dans la Ganga (ou d'une autre rivière suivant l'endroit), prient. Des sadhus les précèdent. Le front des hommes est recouvert de marques sectaires (le plus souvent vishnouistes sur les photographies, m'a-t-il semblé).
J'ai un peu regretté que les photographies ne contiennent pas de légende, fût-elle minimaliste, à savoir indiquant simplement la ville où chacune a été prise. Des quatre villes, n'ayant visité qu'Allahabad, il m'était impossible de deviner où elles avaient été prises puisque le cadrage ne me permettait pas de reconnaître le moindre lieu.
Une photographie a attiré la curiosité des personnes présentes : un portrait d'un homme au visage peint en bleu, avec un chignon tressé, le troisième œil et trois lignes horizontales sur le front, probablement un collier de rudraksha. Bref, une représentation de Shiva. Pour qu'elle fût encore plus fidèle au mythe, il eût peut-être fallu que seule la gorge fût bleue.
L'exposition se tient au 98 rue Quincampoix (côté Nord) jusqu'au 4 avril, apparemment le mercredi de 18h à 21h et le samedi de 14h à 20h.
⁂
Entre hier et aujourd'hui, j'ai fait 3h de cours, 3h de travaux pratiques en calcul formel et 3h30 d'exposé sur la dualité en cohomologie étale ; je suis crevé.
2009-02-24 20:42+0100 (Orsay) — Voyage en Inde VI — Photographies
Voici une sélection de quarante-cinq photographies prises au cours du mois que je viens de passer à Chennai, à Tirumala et à Rameshwaram. Ces photographies et d'autres sont aussi visibles ici, classées par date.
2009-01-11 21:50+0100 (Orsay) — Culture — Danse — Photographies
Théâtre de la Ville — Place du Châtelet — 2009-01-11
Pina Bausch, mise en scène et chorégraphie
Peter Pabst, décor
Marion Cito, costumes
Matthias Burkert, Andreas Eisenschneider, collaboration musicale
Marion Cito, Irene Martinez-Rios, Jan Minarik, Robert Sturm, collaboration
Vera Bila, Romano Drom, Ghymes und Fanfare Ciocarlia, Peace Orchestra, Elektrotwist, Bugge Wesseltoft, Sidsel Endresen, Hermenia, Caetano Veloso, José Afonso, René Lacaille, Lili Boniche, Rex Stewart, musique
Regina Advento, Rainer Behr, Andrey Berezin, Damiano Ottavio Bigi, Barbara Kaufmann, Nayoung Kim, Daphnis Kokkinos, Eddie Martinez, Melanie Maurin, Dominique Mercy, Pascal Merighi, Helena Pikon, Jorge Puerta Armenta, Julie Shanahan, Julie Anne Stanzak, Michael Strecker, Fernando Suels Mendoza, Kenji Takagi ou Ales Cucek, Aida Vainieri, danse
Wiesenland, Pina Bausch
Cette année, pas de grève de RER pour m'empêcher de me rendre à Paris pour voir un spectacle du Tanztheater Wuppertal (Pina Bausch), une reprise de Wiesenland.
Grâce à mon abonnement acheté très tôt l'an dernier, je collectionne les
premiers ou deuxièmes rangs. Cette fois-ci, je suis au premier rang qui,
compte tenu des différentes configurations possibles pour l'avant-scène,
est aujourd'hui le rang C
. Le public du Théâtre de la Ville
fait envie au futur ex-directeur de l'Opéra de Paris (Le Monde
daté du 2009-01-09), il n'empêche qu'il est moins doué que l'autre pour ce
qui est de se placer : avec un numéro de rang et un numéro de place
(numéros impairs côté jardin, numéros pairs côté cour), il ne ne devrait
pas y avoir autant de problèmes.
Quand les lumières s'allument, on voit apparaître dans le fond le décor vert bosselé recouvert de mousse dressé verticalement et d'où suinte de l'eau. Vers la fin de la première partie, des machinistes le mettront à l'horizontale. Nous verrons de l'eau, crachée, en seaux, en bouteille, un fauteuil, des serviettes, des cigarettes, une brouette, un inquiétant empilement de sept chaises tête-bêche, des flûtes, une table, de la nourriture (Leader Price), une pomme, trois poules, un ballon et une enveloppe, qui a été déposée dans mes mains par Julie Shanahan :
Pour ne craindre pas d'être accusé de partialité pour avoir été ainsi corrompu, je dirai juste que j'ai autant aimé, sinon plus, que Vollmond.
2008-12-07 21:06+0100 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Après un petit ratage, il fallait bien que je me rattrape. Samedi matin, j'avais déjà envisagé une recette végétarienne intitulée Purée de pommes de terre aux épices d'un de mes livres de recettes et réuni les ingrédients correspondants (y compris les piments très piquants, que mon marchand de légumes, reluctant, consentit néanmoins à me vendre). Comme cette recette est réussie, je cite ma source : Anjali Mendès, La cuisine indienne, de mère en fille, Albin Michel.
À vrai dire, j'avais parcouru la liste des ingrédients et le titre
indien avec distraction. Dans le livre, ce titre est Pao Bhaji. En
marathi, cela s'écrit पाव
भाजी
. Ce qui me trouble toujours est que la
lettre व
est transcrite dans l'alphabet latin soit
par un v
soit par un o
. La prononciation varie aussi, et je
me suis déjà fait avoir plusieurs fois. Aujourd'hui, je n'ai pas reconnu un
de mes plats favoris, que je connaissais sous le nom de Pav Bhaji
,
avant que le contenu de ma poêle ressemblât à ceci :
Pour manger ce plat, il n'est pas nécessaire de s'embarrasser de couverts : cela se mange avec des pains beurrés. La viscosité et la couleur de l'ensemble varient suivant les recettes. Je suis plus satisfait de ce résultat que de ceux que j'avais obtenu précédemment avec une autre recette. Cela tombe bien, je me plaignais alors que le mélange Pav Bhaji Mix comprît une quantité d'anis qui déplût à mon odorat. Ici, les épices sont principalement issues du garam masala, un mélange d'épices qui ne contient pas du tout d'anis.
Bref, une recette qui tombe bien, mais qui ne détrônera sans doute pas mon éternel curry de poulet...
2008-12-06 21:47+0100 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Lors de mon dernier séjour à Jalgaon, j'avais goûté
d'excellents chappatis sucrés. Aujourd'hui, voulant tenter un tel mélange
curieux, j'ai essayé de faire du Keshar Bhat, du riz
sucré au safran (curieusement, le nom hindi signifie seulement
riz au safran
). Le livre de recettes annonce une recette du
Maharashtra qui mélange divers goûts très subtils
. Voici ce que j'ai
obtenu :
On sent effectivement les parfums raffinés de la cannelle, de la cardamome et des clous de girofle. En revanche, l'apport du sucre n'est pas subtil du tout. J'aurais dû en mettre moins, pensez, il y a ci-dessus une masse de sucre en poudre équivalente à celle des grains de riz. Je me suis abstenu d'arroser le tout de ghî : suffisamment de matière grasse déjà luisait.
En petite quantité, c'est plutôt bon, mais vu la proportion de sucre, cela devient écœurant trop rapidement.
2008-10-11 10:49+0200 (Orsay) — Jeux — Photographies
Ceci est ma participation à la session 4 du diptyque d'Akynou. Voici le texte de Fennelin qu'il fallait illustrer :
- Des timbres, j'ai repris le virus du grand-père. Enfin, pour l'instant la moitié des timbres se trouvent encore chez mes parents.
- Les livres. Certains auteurs en fait (Douglas Adams, Neil Gaiman, Anne McCaffrey, Feist...). Surtout de la Fantasy donc. Je couvre quelques morceaux de murs avec.
- Les jeux. Une armoire complète à ce jour. Va falloir un autre meuble bientôt.
- Les vieux jeux de rôle. Quelques étagères de matériel près à jouer pendant de longues heures. Plein de papier pour attirer la poussière...
- Les films, séries, figurines... de PatLabor. Mon côté manga.
- Les souvenirs de voyages de mes potes... J'ai même, comble du mauvais goût, une tasse avec Sadam Hussein en photo.
- Des cartes de jeux à collectionner (Legend of the five rings, Horus heresy...)
- Les problèmes de santé. Ce qui donne une quantité non négligeable de radios, compte-rendus et autres documents à conserver...
- Les films de Miyazaki. En DVD bien sûr maintenant que j'en ai les moyens.
2008-09-16 12:08+0200 (Orsay) — Jeux — Photographies
Ceci est ma participation à la première session de la quatrième saison du diptyque d'Akynou. Il s'agissait d'illustrer le texte suivant de Luciole :
Dans un léger délire ouaté de petite fièvre, de celle qui ne vous cloue pas au lit, de celle qui vous donne juste cette vague impression que tout est un peu plus loin que d'habitude ; Dans un léger délire ouaté, donc, je comate...
Cette image est extraite d'une photographie plus large, prise à Kharagpur lors d'une correspondance inopinée de trains. Viṣṇu est couché sur le serpent polycéphale Śeṣa, méditant entre deux ères cosmiques ; tantôt, de son nombril jaillira un lotus sur lequel Brahmā sera assis pour créer le monde. Lakṣmī masserait les pieds de son époux ; j'ignore qui serait la troisième divinité. Le serpent repose sur l'Océan cosmique ; l'interface est curieusement constituée d'un porteur et d'une drôle de créature animale. Mi-homme, mi-aigle, Garuḍa, la monture de Viṣṇu apparaît de part de l'autre. Dans les coins supérieurs, on distingue un disque et une conque, deux attributs de Viṣṇu.
Ce n'est pas très inspiré, l'important, c'est de participer ; l'autre partie du diptyque m'inspirait encore moins.
2008-09-13 22:23+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Lors de mon dernier séjour en Inde, j'ai manqué l'occasion de manger un
bon biryani à Hyderabad : même le restaurant le plus chic du quartier n'en
proposait pas. J'ai bien mangé un biryani de légumes à Warangal, mais il
était très décevant. Bref, pour le moment, c'est à Paris que j'ai mangé mes
meilleurs biryanis, au 42 rue Descartes, sauf erreur (j'ai toujours un
doute parce que le nom du restaurant est mal défini : Ellora
selon
la tradition orale, mais Shree Krishna
selon les Pages jaunes).
Le biryani est un plat qui est classé en Inde dans la cuisine moghole. Il se présente comme un plat de riz coloré dans lequel sont insérés des morceaux de viande. Quand il est bien préparé, les épices confèrent à ce plat un parfum exquis. C'est vraiment très épicé, mais ce n'est a priori pas du tout piquant.
Les recettes que j'ai eu l'occasion de tester rentrent dans deux catégories. Pour les unes, riz et viande sont cuits séparément et un empilement de couches de riz et de viande est réalisé avant l'enfournage. Pour les autres, la viande est insérée beaucoup plus tôt dans la cuisson du riz ; j'ai obtenu de bien meilleurs résultats avec cette deuxième méthode :
J'avais déjà testé cette recette Marmiton, mais je n'avais alors pas encore d'anis étoilé. La prochaine fois, il faudra quand même que je mette moins de beurre.
2008-09-06 19:22+0200 (Orsay) — Photographies
Lors de mon passage à Jalgaon, j'ai promis d'envoyer
quelques photographies de Paris. Aujourd'hui, j'y suis donc allé pour
prendre en photographie quelques uns de ses monuments. La première
photographie de l'Arc de Triomphe a été prise lundi dernier, peu avant que
j'assiste à la salle Pleyel aux adieux de Ravi Shankar, 88 ans, à ses
chers amis de Paris
. Voici le résultat :
2008-09-02 14:06+0200 (Orsay) — Voyage en Inde V — Photographies
Le transfert des photographies autres que les cinquante déjà publiées précédemment est terminé et le classement par jour et par lieu aussi. L'ensemble de ces 1276 photographies est ici.
2008-08-31 20:54+0200 (Orsay) — Voyage en Inde V — Photographies
Je suis rentré aujourd'hui. Pas grand chose à signaler sur ces derniers jours à Mumbai, si ce n'est que j'ai finalement réussi à trouver un petit restaurant que l'on m'avait conseillé (tellement difficile à trouver pour moi que j'avais échoué en février 2007 et en août 2007) et que, initié par un collègue indien, j'ai goûté au pan : une feuille de bétel enroulée autour d'une multitude d'ingrédients. À l'aéroport international de Mumbai, les chiffres peuvent se perdre dans la traduction des annonces sonores : la porte d'embarquement de mon vol est la numéro 8 dans l'annonce en hindi et la numéro 10 dans la version anglaise subséquente. Finalement, c'était bien la porte 8.
Comme mes possibilités d'upload sont assez limitées, je présente pour le moment une petite sélection des photographies que j'ai faites, l'intégralité devant paraître ici-même demain ou après-demain.
⁂
2008-06-23 10:20+0200 (Orsay) — Culture — Culture indienne — Voyage en Inde V — Photographies
Hier, j'ai acheté un petit cahier à spirales pour prendre diverses notes lors de mon prochain voyage en Inde. Pour favoriser mes chances de monter facilement dans le bon bus ou le bon train sans trop avoir à faire de signes de mains et de hochements de tête, j'y note dans les alphabets locaux la liste des villes que j'envisage de visiter :
Kolkata কলকাতা ― Shantiniketan শান্তিনিকেতন ― Bishnupur বিষ্ণুপুর ― Puri ପୁରି ― Konark କୋଣାର୍କ ― Bhubaneshwar ଭୁବନେଶ୍ବର ― Vijayawada విజయవాడ ― Amaravati అమరావతి ― Hyderabad హైదరాబాదు ― Warangal వరంగల్ ― Hampi ಹಂಪೆ ― Aihole ಐಹೊಳೆ ― Pattadakal ಪಟ್ಟದಕಲ್ ― Badami ಬದಾಮಿ ― Bijapur ವಿಜಾಪುರ ― Jalgaon जळगाव ― Mumbai मुंबई 1.
En dehors de l'alphabet latin, cinq alphabets indiens sont représentés. Du début à la fin, on voit successivement les alphabets bengali, oriya, télougou, kannada et devanagari. Tous ces alphabets sont bâtis sur le même principe. Des consonnes, des voyelles, écrites de gauche à droite ; quand une voyelle suit une consonne, elle décore la consonne précédente (on parle de matra). Pour les détails, il faut faire avec les particularités de chaque alphabet...
Le seul alphabet que j'aie à peu près correctement assimilé est l'alphabet devanagari. Par rapport aux autres alphabets, finalement, la seule difficulté réside dans le système complexe de formation des ligatures : quand deux consonnes (ou plus) se suivent sans voyelle intercalaire (même un a tellement bref qu'il ne se prononce pas), les glyphes se collent, s'empilent ou se mélangent. Dans le cas le plus simple, la moitié droite, barre verticale comprise, de la première consonne est mangée par la deuxième. La difficulté réside dans les ligatures plus complexes, où on ne parvient plus à distinguer les glyphes initiaux. Cette difficulté n'apparaît pas dans le nom des villes de Mumbai et Jalgaon ci-dessus. Il semblerait que ce ne soit d'ailleurs le cas d'aucune des villes hindiphones que j'aie visitée jusqu'à maintenant. (Je vous jure que ce n'est pas sur ce critère que je les ai choisies.) Sur l'entrée du Shri Bhagavadgita Mandir, on peut déjà voir une petite palette des différents types de ligatures :
Le premier mot
श्री (shri) est une haute
formule de respect obtenue en combinant les consonnes
श (sh) et र
(r), le tout suivi d'un i
. Le mot suivant Bhagavadgita
s'écrit généralement en deux mots (au moins en français), c'est le titre
d'un ouvrage religieux hindou (auquel ce temple est dédié), constitué d'un
dialogue entre Krishna et Arjuna, situé
juste avant le début de la guerre, à l'intérieur du sixième livre du
Mahabharata.
Bhagavad
se terminant par un d
et Gita
commençant
par un g
, on peut voir un magnifique
empilement des deux consonnes, qui risque
de perdre de sa superbe après affichage sur votre écran sous forme de
texte : द्ग
. Le dernier mot est un mot que
l'on voit très souvent écrit, puisqu'il veut dire temple
: मन्दिर
(une
écriture plus moderne utilisant un signe de nasalisation plutôt qu'un
n
est मंदिर
). Dans ce
dernier cas, la barre verticale du n
est effacée pour laisser la
place au d
: c'est le cas le plus facile à déchiffrer.
Parmi les quatre autres alphabets représentés, l'alphabet bengali est
celui qui s'approche le plus de l'alphabet devanagari. Par exemple,
la lettre ল
est quasi-identique à la lettre homologue ल
de l'alphabet devanagari. Une particularité : en
devanagari, la plupart des matras s'écrivent à droite, en haut ou en bas
des consonnes sauf celui du i
qui s'écrit à gauche, en bengali,
il y a un peu de ça, mais les matras associés à e
et ai
s'écrivent à gauche, tandis que ceux correspondant à o
et au
ont un morceau à gauche et un autre à droite, phénomène que j'avais déjà
observé pour le tamoul (essentiellement pour les mêmes voyelles).
Globalement, je trouve l'écriture bengali assez harmonieuse.
Plus bas, le nom des villes de Puri, Konark et Bhubaneshwar est écrit dans l'alphabet de la langue officielle de l'état d'Orissa : un assemblage extravagant de ronds qui veuille dire quelque chose.
Un peu plus bas, il n'y a pas un, mais deux alphabets. Il n'est pas
évident de les distinguer au premier coup d'œil ! Lors de mon séjour au Sud de
l'Inde, l'écriture d'écriture kannada m'avait
semblé assez hermétique. Combien
peuvent paraître curieuses les décorations en forme de luge que l'on peut
voir de Hampi à Bijapur ? Entre Vijayawada et Warangal, on retrouve un peu
la même chose : c'est du télougou, langue de l'Andhra Pradesh. Je crois que
j'ai essentiellement compris le principe. En télougou, par défaut, la plupart
des consonnes sont surmontées d'une sorte de Swoosh. Si la consonne est
suivie d'une voyelle, le Swoosh se transforme en une ou plusieurs luges,
boucles, etc, harmonieusement raccrochées à la consonne. J'aime bien la
façon dont ti
s'écrit : తి
. En
kannada, il n'est pas question de Swoosh, mais de luge placée par défaut en
haut de la consonne comme dans ರ
(ra), et remplacée
par quelque autre chose tout en courbes si une voyelle est ajoutée. (Cette
manière de décrire les choses traduit un a priori de ma part, à
savoir que cette interprétation est une conséquence de la manière dont ces
alphabets ont été intégrés au Standard
Unicode, à savoir de façon à ce que les homologies entre les alphabets
soient bien préservées (par exemple, pour transcrire un mot d'un alphabet
indien à un autre,
il suffit souvent de préserver les 7 bits de poids faible dans le
numéro du caractère, tout en changeant le préfixe). Dans l'alphabet
devanagari, la voyelle a
brève n'apparaît pas explicitement quand
elle suit une consonne. Il n'y a aucun caractère dans le Standard Unicode
pour ce matra invisible. Il y a gros à parier que, en vérité, la luge
(resp. le Swoosh) ne fait pas vraiment partie des consonnes, mais qu'il a
été décidé, plutôt que de créer un matra a bref qui ferait paraître ces
signes, eh bien, de préserver la compatibilité logique avec l'alphabet
devanagari, ainsi, selon Unicode, sauf mention du contraire, tout se passe
en télougou et en kannada comme si chaque consonne était suivie d'un a
bref. Hum, je crois que j'ai compris pourquoi l'alphabet kannada m'avait
semblé hermétique...).
[1] Il est très probable que la plupart de ces alphabets s'affichent très mal sur votre écran, s'ils s'affichent... J'ai essayé de ne pas faire d'erreur de recopie. Il n'est pas toujours évident de trouver sur le Web les noms de ville dans ces alphabets locaux, et si on les trouve, il n'est pas clair que ce qu'on voit soit une écriture correcte, les différents logiciels n'affichant pas tous la même suite de caractères de la même manière. Dans les cas douteux, j'ai essayé de trouver des images (titres de journaux par exemple) représentant ces noms. La version de Firefox que j'utilise s'appuie sur GTK+ et plus particulièrement sur Pango pour afficher du texte dans de nombreuses langues : le support des langues indiennes m'y semble excellent.
⁂
Samedi dernier, avant d'entreprendre la dernière étape de ma lecture du deuxième livre du Rāmcaritmānas de Tulsī-Dās, traduit en français par Charlotte Vaudeville, j'ai lu une étonnante pièce de théâtre de Rabindranath Tagore. Malheureusement, il semble que cette pièce ne soit plus disponible en français ; cette œuvre avait été traduite de l'anglais par André Gide, et paraît-il lue à la radio la veille de la prise de Paris par la Wehrmacht. Le titre anglais de la charmante traduction de Krishna Dutta et Andrew Robinson est The Post Office. La traduction de Gide s'appelait Amal et la lettre du roi. C'est très court. Un jeune garçon, Amal, est malade et doit rester chez lui parce que le médecin lui interdit de sortir de peur que son état s'aggrave. Via sa fenêtre, il découvre l'extérieur. Il s'émerveille de toutes les opportunités qui existent dehors. Quand il aperçoit le nouveau bureau de Poste, il se met à espérer que le raja lui enverra une lettre... Bref, cela va peut-être me donner une plus grande motivation pour aller à Shantiniketan.
2008-05-03 22:18+0200 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne — Photographies
Quelle fut ma surprise, en arrivant en début d'après-midi à l'accueil de la salle W de la Bibliothèque François Mitterrand, de découvrir qu'un des deux livres que j'avais réservés était une BD alors que je m'attendais à lire un livret d'opéra, fût-il illustré !
J'apprécie beaucoup les livres de Vikram Seth. J'ai déjà commenté deux de ses livres sur le Biblioblog : Deux vies (biographie de son grand-oncle Shanti Seth et sa grande-tante Henny) et Le Lac du Ciel (récit d'un voyage en Chine, Tibet compris, au début des années 1980). J'ai lu récemment son roman Un garçon convenable ; ma critique paraîtra dans quelques jours sur le site.
En lisant la fiche Wikipédia anglophone de cet auteur, j'avais découvert qu'il avait rédigé un livret d'un opéra inspiré d'une légende grecque, créé à Plymouth en 1994 : Arion and the dolphin. En trouvant cette notice dans le catalogue de la BnF, je m'attendais à trouver une adaptation française de ce livret.
Je me suis donc retrouvé avec quelques doubles pages de dessins agrémentées chacune de quelques lignes de texte racontant l'histoire d'Arion, son voyage vers la Sicile où il gagne un concours de chant grâce à un coquillage, son retour en bateau durant lequel on lui vole sa bourse et on le jette à la mer, son sauvetage par un dauphin qui le ramène à bon port... (On peut faire de bons opéras avec des histoires encore plus simples ! Je me demande comment le rôle du dauphin était représenté sur scène.)
S'il paraît évident que l'adaptatrice a tenté de préserver le côté poétique que devait avoir l'original anglais, lire cet original donnerait une meilleure idée du travail poétique de l'auteur, et ce serait sans doute encore mieux sous la forme du livret d'opéra que sous cette forme illustrée où le texte occupe une place réduite.
⁂
Après cette lecture agréable bien que décevante compte tenu de ce à quoi je m'attendais, j'ai continué ma lecture d'une traduction française du deuxième livre du Rāmcaritmānas, entreprise que j'avais délaissée depuis quelques mois. J'ai repris ma lecture au début, le deuxième livre commençant par cette très belle invocation :
Puisse le dieu à gauche duquel resplendit la Fille des Monts, le dieu qui porte sur la tête la Rivière sacrée, sur le front la Lune nouvelle, sur la gorge la trace du Poison, sur la poitrine le Roi des Serpents en guise de cordon sacré, puisse le Meilleur des Dieux, le Maître de l'Univers, le Dispensateur de tous les Biens, l'Omniprésent, le Propice, le Dieu au Croissant de Lune, puisse le Seigneur Śaṅkara m'accorder sa protection !
Il s'agit bien sûr de Shiva. Dans l'iconographie hindoue, on retrouve ainsi très souvent le croissant de Lune, le serpent et la rivière sacrée (Ganga) jaillissant de son chignon d'ascète. La Fille des Monts est son épouse Parvati (pour plus de détails, voir La naissance de Kumara, Kalidasa, traduit du sanskrit par Bernadette Tubini, Connaissance de l'Orient, Gallimard/Unesco). La trace du Poison sur la gorge est une allusion à un épisode du mythe du barattage de la Mer de Lait au cours duquel, pour sauver le monde, Śiva avait avalé le poison qui s'était répandu partout : sa gorge en avait gardé une trace, ce qui avait valu à Śiva le nom de Nīlakaṇṭha (qui, au passage, est aussi devenu entretemps le nom d'un personnage d'opéra : le père du personnage éponyme de Lakmé de Delibes).
2008-04-27 23:59+0200 (Orsay) — Voyage en Inde V — Photographies
Je viens de constituer un fichier permettant de repérer avec Google Maps les différentes villes que j'ai visitées en Inde ou que j'envisage de visiter prochainement :
Si on sélectionne une ville, une liste de liens vers les entrées de blog la mentionnant et une photographie apparaissent.
Pour visionner cela dans Google Earth, il suffit de charger le fichier KML ci-lié.
2008-03-15 16:24+0100 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne — Photographies
J'ai fait ma visite au salon du livre 2008. Ma volonté de réprimer mes envies d'achats de livres peut bien souffrir quelques exceptions. J'ai rempli mon sac à dos avec quelques achats à peu près raisonnables :
Je suis d'abord allé au stand Québec éditions pour rencontrer Hélène Rioux, auteur de Vendredi soir au Bout du monde que je viens de lire. Nous avons jasé assez longuement. J'ai acheté Chambre avec baignoire un des livres où intervient Éléonore, son personnage de traductrice. À la recherche du stand Picquier, j'aperçois celui de l'Asiathèque que j'avais aussi noté. J'y ai acheté une version tibétaine des Contes du vampire dont j'ai lu récemment la version sanskrite de Somadeva, traduite en français par Louis Renou. Le titre de la traduction est Les contes facétieux du cadavre ; en tibétain, si vous avez des fontes appropriées, que votre navigateur gère l'écriture tibétaine (un peu plus complexe que d'autres systèmes d'écritures voisins comme celui utilisé pour le hindi) et que je ne me suis pas trompé en saisissant les caractères Unicode, cela donne ça : མི་རོ་རྩེ་སྒྲུང་།. J'y ai aussi pris une pièce de théâtre de Krishna Baldev Vaid La faim, c'est le feu (भूख आग है) et l'épopée moderne Kāmāyanī de Jay Shankar Prasād. Je suis ensuite naturellement allé le stand de l'éditeur Philippe Picquier qui édite de nombreux livres d'Asie, Inde comprise. J'y ai fait moisson de quelques romans et nouvelles. J'y ai retrouvé l'agréable compagnie de Gilda avec qui j'ai flâné dans les allées du salon et dont j'ai bénéficié des suggestions. J'ai été particulièrement frappé par l'impression d'abondance de (bons) livres en passant près des stands des éditeurs Payot & Rivages.
Finalement, j'ai encore trouvé le moyen de faire rentrer dans mon sac Voyager léger de Julien Bouissoux aux éditions de l'Olivier, India, India de Yolande Villemaire au stand du Québec, un roman en forme de récit de voyage, Le cri de Laurent Graff au Dilletante, un recueil de poèmes de Kedarnath Singh chez Caractères.
2008-03-02 16:57+0100 (Orsay) — Thé — Photographies
J'ai participé à un nouveau swap. Après le swap thé et littérature, il s'agit du mini-swap thé organisé par Flo. J'ai reçu hier le très beau paquet que m'a envoyé Vanessa :
Il contient :
dragon noir;
J'ai goûté les deux thés en grands sachets (contrairement aux apparences, ils font tous les deux environ 100g). Ils m'ont paru très bons, cf. plus bas. Les deux livres sont très bien choisis. En préparant mon propre colis de swap pour Carson, j'avais hésité entre ce livre de Yasushi Inoué et Le Livre du thé de Kakuzô Okakura. Comme je n'avais lu aucun des deux, j'avais pris deux exemplaires du livre que j'ai envoyé à Carson pour le lire aussi, ce qui n'était pas malin puisqu'il y avait un risque de me retrouver avec un doublon (ce qui est ennuyeux à la fois pour qui offre et qui reçoit). Heureusement, je me retrouve aujourd'hui avec un exemplaire de chacun des deux livres que j'avais envisagés, et un exemplaire du classique de Lu Yu (magnifiquement illustré de photographies). Ce dernier livre est mentionné dans Le Livre du thé, ce qui m'avait donné l'envie d'en savoir plus à son sujet. Cet envoi de livres ne pouvait donc pas mieux tomber.
Merci beaucoup Vanessa pour ce très beau paquet fourmillant de bonnes choses !
⁂
Hier en fin d'après-midi, j'ai commencé à préparer le thé wulong
dragon noir
à la façon gong fu cha :
Compte tenu de son parfum fruité (châtaigne) et de la forme de ses feuilles, j'ai utilisé la petite théière que j'utilise pour les thés Dan Cong plutôt que celle que j'utilise pour les thés les plus floraux. Le dosage canonique de 5g s'est avéré convenable ; je pense qu'un dosage moindre aurait également été approprié.
Après l'avoir rincé, on peut faire infuser le thé dans la théière
(pendant quelques secondes seulement) et le verser dans le pot à thé avant
de le servir (le glou-glou
caractéristique de cette phase m'est très
agréable).
On peut verser le thé dans la tasse à sentir (remarquez la couleur très foncée de l'infusion, les wulongs présentent plutôt une couleur jaune d'habitude), puis dans l'autre tasse et porter la tasse à sentir à son nez pour en apprécier le parfum. Celui-ci a un parfum très puissant de châtaigne. Le moment est enfin venu de goûter le thé.
Le processus d'infusion peut être répété à de nombreuses reprises. Il convient en général de rallonger un peu le temps d'infusion à chaque fois. Certains parfums s'atténuent d'une fois sur l'autre, ce qui fait qu'on ne sent pas la même chose à chaque infusion. Le parfum de châtaigne était encore très marqué même après cinq ou six infusions.
On ne peut pas rallonger ce temps d'infusion infiniment : d'après le second principe de la thermodynamique, le thé finit par devenir froid. On n'en arrive jamais là avec les thés wulongs, mais pour les thés noirs Pu Er, cela peut être critique, puisque les infusions de ces thés sont en général plus prolongées ; voilà une des raisons qui expliquent pourquoi les accros aux Pu Er sont à la recherche des théières les plus performantes.
⁂
Ce matin, j'ai préparé le thé vert Long Jing en zhong. J'apprécie cette sous-famille de thé parmi les thés verts. Le thé vert Xihu Long Jing est un de mes préférés. J'utilise cette fois-ci 2g de thé que je rince dans le zhong.
Pour les thés verts, il ne faut pas utiliser de l'eau trop chaude. Je verse tout d'abord un tiers d'eau froide, puis deux tiers d'eau bouillante, ce qui doit faire un mélange d'environ 70°C.
Le thé infuse un petit moment, couvercle fermé, pendant environ deux minutes. Il n'est pas malvenu de brasser doucement le thé avec le couvercle pour que le liquide soit homogène.
Des gouttelettes odorantes se forment sur le couvercle du zhong par condensation. Il est agréable de sentir le parfum du thé en sentant le couvercle, de même que l'on sent mieux le thé préparé en gong fu cha en utilisant la tasse à sentir. Ici, le parfum fait penser au caramel et la couleur de l'infusion est bien jaune. J'ai bu le thé dans une petite tasse. Il est également possible de le boire directement depuis le zhong en utilisant le couvercle comme filtre, mais cela empêche de bien voir la couleur de l'infusion et peut présenter des risques d'étouffement si on avale de travers un petit bout de feuille.
2007-11-22 17:27+0100 (Orsay) — Photographies
J'ai fait une cinquantaine de photographies la semaine dernière, principalement lors de ma visite de la mosquée Hassan II. Elles sont là.
2007-11-20 19:17+0100 (Orsay) — Culture — Opéra — Mathématiques — Photographies
Je suis rentré du Maroc dimanche soir. Vendredi et samedi matin, j'ai visité Marrakech avec ma collègue dont la mère nous a hébergés dans sa maison située dans la médina (elle nous a aussi fait la cuisine...). Entre deux discussions mathématiques, nous avons vus rapidement quelques sites intéressants de Marrakech : le palais de la Bahia, le palais El Badi, les tombeaux saadiens, la place Djemaa-El-Fna, la médersa Ben Youssef et la mosquée Koutoubia. Je mettrai prochainement en ligne quelques photos (principalement celles de ma visite de la mosquée Hassan II à Casablanca).
À l'aéroport Charles-De-Gaulle, aucun train en raison de la grève. En utilisant un bus Air France puis un taxi, j'ai pu rejoindre Orsay en début de soirée.
Ce soir, je ne pourrai pas aller voir Tosca à l'Opéra comme je l'aurais souhaité.
2007-10-20 13:02+0200 (Orsay) — Culture — Lectures — Thé — Jeux — Photographies
Hier soir, après être rentré de l'université, j'ouvre ma boîte aux lettres et y découvre un colis :
Mais qui peut bien m'envoyer des chaussures de sport ‽
Ah, il s'agit de l'envoi de ma swappeuse pour le swap thé et littérature organisé par Loutarwen :
Et voici le contenu du colis, une fois déballé (et on y voit plus clair avec le flash) :
Dans ce très beau colis, Anjélica m'envoie :
Merci beaucoup Anjélica !
⁂
Je m'empresse d'ouvrir le sachet de thé Bi Luo Chun pour le
sentir et en observer les feuilles. Il s'agit d'un thé vert chinois, dont
le nom signifierait la spirale de jade du printemps
, d'apparence
duveteuse. J'en prélève deux grammes, les mets dans mon zhong, rince le thé, ajoute de l'eau pour le laisser infuser
quelques minutes et déguste le résultat :
Les deux premières infusions m'ont semblées excellentes, mais j'ai raté la troisième : une eau un peu trop chaude (pour les thés verts, je mélange en principe un tiers d'eau froide et deux tiers d'eau bouillante), un temps d'infusion un peu trop long et une amertume qui se met à recouvrir le goût du thé qui s'est fait plus discret qu'aux deux premières infusions ; cela ne tient pas à grand chose.
Encore merci Anjélica pour ce très judicieux choix de thé. J'ai aussi goûté le thé à la violette, et suis plutôt agréablement surpris par le goût de ce thé.
⁂
Vous pouvez voir le colis que j'ai envoyé à Amy pour ce swap sur son blog.
2007-10-17 18:31+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Lectures — Culture indienne — Cuisine — Photographies
Il y a une dizaine de jours, j'ai commencé à lire l'Iliade. J'en suis arrivé à la moitié, c'est-à-dire à la fin du douzième chant de l'épopée qui en comprend vingt-quatre. Je ne suis pas extraordinairement enthousiasmé par ce que je lis. Parmi mes autres lectures, je ne peux comparer cette œuvre qu'à la traduction française du Ramayana que j'ai lue, et c'est comme si on en avait gardé que le sixième chant, consacré à la guerre proprement dite opposant d'une part Rama, Laksmana et les singes et d'autre part Ravana et les raksasa. La traduction que je lis est rythmée par blocs de six, douze ou dix-huit syllabes, au prix de quelques contorsions syntaxiques, ce qui me semble moins plaisant à lire que l'élégante traduction du Ramayana que j'ai lue. J'espère que l'Odyssée me plaira plus que l'Iliade. D'ailleurs, après l'Iliade, j'enchaînerai peut-être avec l'Énéïde plutôt qu'avec l'Odyssée.
Je suis allé écouter les quatre saisons de Vivaldi par Sarah Chang et le
English Chamber Orchestra à la salle Pleyel. Je n'en ai pas non plus été
très enthousiasmé. En première partie, il y avait un Divertimento
de
Bartok qui ne m'a guère enchanté, mais ça, je m'y attendais.
J'ai toujours plus d'une centaine de disques non encore écoutés. Je viens cependant de franchir le premier tiers de mon écoute de l'intégrale Brilliant de Mozart. Je l'écoute dans l'ordre des numéros d'une des versions du catalogue Köchel, c'est-à-dire approximativement dans l'ordre chronologique de la composition. Au numéro KV 196, je me suis retrouvé face à cet enregistrement techniquement grotesque de La Finta Giardiniera. On passe son temps à entendre des bruits de pas, des chanteurs toussant discrètement ou prenant de grandes inspirations. Le plus ennuyeux, ce sont les bruits de pas, et c'est grâce à ces derniers que mon ancien collocataire reconnaissait cet opéra lors de nos blindtests réguliers.
J'ai testé une recette de Pav Bhaji, un plat faits de pommes de terres, poivrons, tomates, petits pois, oignons et un mélange d'épices. Le résultat était convenable et conforme à ce que j'ai vu en Inde, bien qu'il ne ressemblât point à la photo de l'emballage du Pav Bhaji Mix (où les pommes de terres sont découpées en morceaux tandis que la recette dit de les écraser...). En le préparant, j'ai senti que le parfum d'une épice dominait un peu trop les autres et me suis rendu compte avec horreur qu'il s'agissait d'anis, dont je n'apprécie pas du tout le parfum. Il faudra que je trouve un Pav Bhaji Mix sans anis ou que je prépare moi-même ce mélange.
Demain, il y a une grève, donc, pas de cantine, et je ne sais pas si je pourrai ouvrir la porte de la salle pour mon TP de calcul formel...
Ah, et puis, cela fait une éternité que ma demande d'abonnement à Free en est à l'étape nº1.
2007-09-03 19:07+0200 (Orsay) — Voyage en Inde IV — Photographies
2007-09-01 13:42+0200 (Paris) — Voyage en Inde IV — Photographies
Je viens de finir de transférer et d'organiser un peu les photographies
que j'ai prises en Inde lors de ce quatrième
voyage. Elles sont ici,
classées par jour et par lieu. En principe, les heures des données
EXIF
sont en heure locale.
2007-07-01 14:17+0200 (Grigny) — Culture — Danse — Danses indiennes — Expositions — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde IV — Mathématiques — Photographies
Le jour de la Fête de la Musique, c'est à dire il y a dix jours, j'ai
été confronté à un grand contraste entre le spectacle auquel j'assistais et
puis ce que j'ai entendu en sortant du théâtre. À l'intérieur du Théâtre de
la Ville, aux Abbesses, Shantala Shivalingappa
offrait un très harmonieux
spectacle de danse kuchipudi. Je ne connaissais pas du tout cette
danse, originaire de l'Andhra Pradesh. Je fus très agréablement surpris par
les mouvements très arrondis de cette danse, semble-t-il plus facile
d'accès que le bharata natyam. Une partie du spectacle comporait
une danse sur un plateau : la danseuse en pinçait les bords avec les
orteils et pouvait se déplacer en donnant l'impression de flotter sur la
scène tout en dansant avec la moitié haute du corps. Divers bracelets de
chevilles étaient utilisés au cours du spectacle, parfois ils étaient
laissés de côté et la musique se faisait très discrète. L'atmosphère sonore
de Montmartre en ce jour particulier pouvait alors se laisser
entr'apercevoir : Boum ! Boum !
. Je sortais de la salle, conquis par
cette danse (qui sera malheureusement absente de la saison 2007-2008 du
Théâtre de la Ville), et que découvris-je : un spectacle de fin du monde
avec l'illusion que des hordes de jeunes descendaient la rue Ravignan sur
de la musique du troisième millénaire. Un peu plus loin, une atmosphère
imprégnée des effluves des stands de frites-saucisses, et une station de
métro salvatrice.
⁂
À la Fondation Henri Cartier-Bresson, j'ai vu deux expositions du travail de Fazal Sheikh. Loin des splendeurs des Gupta, ces expositions, terribles, frappent par les aspects les moins reluisants de l'Inde qu'elles révèlent. La plupart des photographies (noir et blanc) sont des portraits. La première partie s'appelle Moksha (libération du cycle des renaissances) et est consacrées aux femmes, pour la plupart veuves et abandonnées par leur belle-famille (qui, après leur mariage, était devenue leur famille tout court), qui viennent à Vrindavan, tout près de Mathura (que j'ai prévu de visiter en août), pour se consacrer entièrement à l'adoration du dieu Krishna, qui est réputé avoir passé son enfance dans cette région, y avoir séduit des milliers de vachères et y avoir vaincu le démonique Kamsa. Chaque portrait est accompagnés par un résumé de la vie de la femme représentée. L'autre exposition, Ladli, présentait le sort réservé à de nombreuses jeunes filles, jugées indésirables par leurs parents qui auraient préféré avoir des fils, et qui se retrouvent dans des situations sordides : mariées très tôt, exploitées par des maris coureurs de dot ou par des proxénètes, assassinées par leur belle-famille...
⁂
Je viens de passer trois jours dans la charmante ville de Münster en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, pour y parler avec un jeune chercheur et y faire un exposé au colloquium. La ville est vraiment remarquable par les aménagements prévus pour les cyclistes. Dans le centre-ville, je n'ai pas vu une seule voiture. On voit régulièrement d'énormes parkings à vélo. Les pistes cyclables rouges sont larges, très bien conçues, de sorte qu'on n'a pas d'acrobatie à faire pour réaliser des virages, passer de la chaussée au trottoir et inversement. J'ai donc testé un tout petit peu les vélos allemands. Leur pédalier présente la singularité de ne pas pouvoir tourner à l'envers : cela actionne un frein. Cela impose de bien calculer son coup lors des arrêts aux feux pour disposer les pédales de façon à pouvoir repartir facilement (alors qu'avec un tour de pédalier en sens inverse, on pourrait toujours s'en sortir sur un vélo français). La personne qui m'invitait parlant très bien français, elle a insisté pour qu'on discute en français pour entretenir son niveau dans notre langue. En dehors, j'ai dû pratiquer un peu l'allemand, en tout cas infiniment plus que lors de mes précédents brefs séjours en Allemagne. J'arrive à suivre quand les hôteliers, serveurs, etc. me posent des questions, mais j'ai beaucoup plus de mal à leur répondre. Néanmoins, pour acheter des gâteaux à la boulangerie, cela allait très bien... Il était censé y avoir une grande exposition de sculptures dans les rues de Münster, mais tout ne devait pas encore être installé, parce que je n'en ai vue qu'une.
⁂
Je viens de lire un roman étonnant : Le grand roman indien de Shashi Tharoor. Il faut imaginer l'épopée du Mahabharata transposée dans l'Inde du vingtième siècle, à moins que ce ne soit l'inverse. On y trouve les personnages historiques de la période de la lutte pour l'indépendance de l'Inde, sa partition, et les aléas du pouvoir jusque vers le début des années 1980. Les noms des personnages sont tirés de l'épopée. Jawaharlal Nehru est Dhritarashtra, Gandhi est Bhishma (un des fils de la déesse Ganga, appelé ici Gangaji). La fratrie de Duryodhana est remplacée par la seule Priya Duryodhani (Indira Gandhi). La grande bataille du Kurukshetra est l'élection de 1977 où elle fut battue. De nombreuses libertés sont prises, à la fois avec l'épopée, et avec l'histoire. C'est ce que je trouve toujours ennuyeux avec les romans historiques, c'est qu'on ne peut pas toujours bien distinguer l'Histoire des faits imaginés par l'auteur. C'est un bon roman, plein d'humour, mais qui n'est sans doute vraiment intéressant à lire que si on connaît déjà l'histoire du Mahabharata (la manière la plus plaisante d'y remédier si ce n'est pas le cas étant de lire la version de Jean-Claude Carrière).
⁂
Les résultats du Prix Biblioblog du Roman que j'avais évoqué ici viennent de tomber. Il a été décerné à Passage du gué de Jean-Philippe Blondel. À mon avis, tous les livres sélectionnés étaient très bons, mais ce livre-ci faisait parmi de mes préférés, donc je suis très content qu'il ait été choisi.
2007-03-03 14:20+0100 (Grigny) — Correspondance — Photographies
Régie autonome des transports parisiens
Service Hygiène et Sécurité
54 quai de la Râpée
75012 Paris
Chère Régie,
Je voudrais vous faire part d'un dysfonctionnement affectant les vestibules du métro ; je veux parler de ces dispositifs automatiques servant à contrôler le titre de transport de l'usager et, le cas échéant, à le laisser entrer dans le réseau urbain.
Utilisé honnêtement, un modèle remplit parfaitement son office : le
vestibule tourniquet
. Je déplore cependant que l'usager doive
pousser un battant de forme protubérante en passant le tourniquet.
Contrairement à l'intention évidente du concepteur, on peut observer tous
les jours que ce battant ne fait nul obstacle à la fraude.
Un autre type de vestibule est apparu il y a quelques années. Dans ce
modèle, l'usager insère son ticket ou utilise son passe Navigo, la machine
bippe, des portes coulissantes coulissent, faisant une haie d'honneur à
l'usager. Ce dernier n'a que peu d'intérêt à se laisser distraire par la
beauté de cette machine des temps modernes, car attendant leur heur, les
portes coulissantes ne manqueraient pas de lui barrer l'entrée si celui-ci
prenait un peu trop son temps pour franchir le vestibule. L'usager en
serait doublement affligé puisque s'il venait à retenter sa chance, la
machine considèrerait que le ticket est déja passé
.
Maintenant, imaginez un seul instant que les portes coulissantes d'un
vestibule soient bloquées (cette situation n'est pas le fruit de ma seule
imagination). Ignorant ce fait, un usager honnête tente sa chance. Rien ne
se passe. Il retente sur le vestibule d'à côté, ce dernier voit rouge :
Déjà passé !
. Fort marri, cet usager n'aura guère d'autre solution que
d'attendre qu'un autre usager veuille bien souffrir de le laisser passer en
douce avec lui.
Faisons fi de ces bagatelles et venons-en maintenant au véritable objet de
la présente. Je prétends que ce vestibule guillotine
peut constituer
une atteinte aux personnes et aux biens. Il arrive en effet que les portes
se referment pendant la fraction de seconde pendant laquelle une partie de
l'usager ou de son bagage se trouve précisément dans l'alignement de ces
portes. Bien que j'eusse toujours marché avec célérité pour passer avec
succès cet examen quotidien que constitue le franchissement du vestibule,
il a dû m'arriver trois ou quatre fois de me faire happer par cette bouche
démonique sans que je ne trouvasse d'autre explication que la manifestation
spectaculaire d'une malfaçon dans la conception dans ces vestibules
guillotines. De facture plutôt robuste, mon corps n'a point trop souffert
de ces assauts ; ne souhaitant pas voir peser sur ma conscience
d'éventuelles blessures que de jeunes enfants se pourraient voir infliger
de la sorte, vous comprendrez que je ne pouvais m'abstenir de vous signaler
ce grave problème. Pour appuyer ma démonstration, je vous saurais gré de
bien vouloir examiner le piteux état dans lequel le livre que je
transportais s'est trouvé après que deux maudites portes de vestibule
guillotine se furent refermées sur moi en ce jour du 2 mars 2007 à la gare
de Lyon :
Il va de soi qu'avant cette fourbe attaque, ce livre était en parfait état.
Je considère qu'en installant des vestibules aussi manifestement dangereux, chère Régie, vous êtes la première responsable des dégats que les dysfonctionnements d'iceux engendrent. Si la considération ma tristesse devant cette couverture de livre ravagée pouvait l'émouvoir, je serais extrêmement reconnaissant à ma correspondante si celle-ci consentait à me dédommager en me proposant un remplacement de mon livre : André Couture, L'Enfance de Krishna, Patrimoines hindouisme, les Presses de l'Université de Laval, les Éditions du Cerf, 1991, ISBN 2-204-04202-1, 41€).
Cordialement,
À Grigny, le 3 mars 2007
2007-02-20 19:52+0200 (Grigny) — Voyage en Inde III — Photographies
2007-02-20 19:05+0100 (Grigny) — Voyage en Inde III — Photographies
Hier soir, une voiture de l'institut m'attendait pour me conduire à l'aéroport international de Mumbai. Cette traversée de Mumbai du Sud au Nord est vraiment impressionnante. Depuis Marine Drive, la vue sur les lumières des bâtiments situés au bord de la baie était très belle, alors que le chauffeur faisait monter le bolide à la vitesse vertigineuse d'un kilomètre à la minute, voire plus. Ce n'était qu'un début. De Marine Drive à l'aéroport, la ville semble ne jamais s'arrêter. Sur le bord de la route, des immeubles récents, d'immenses panneaux publicitaires, et des mendiants.
À l'aéroport, on ne m'a pas embêté sur le poids de mes bagages. À l'aller, mes deux sacs faisaient plus de vingt kilogrammes : j'avais dû en prendre un en bagage à main. La faute à la trop grande quantité de livres que j'avais prévu de lire sur place. Trois livres et demi lus en deux mois, c'est beaucoup moins que la quinzaine que j'avais emmenée. À ce propos, dans les libraires indiennes ou auprès des vendeurs de livres étalant leur marchandise en pleine rue, on peut faire des découvertes surprenantes. Il y a quelques jours, je voyais ainsi un livre de Simone de Beauvoir en français, esseulé au milieu d'une foule de livres en anglais. Plus surprenante est la facilité avec laquelle on peut trouver des ouvrages bannis en France comme Mein Kampf ; je ne sais pas vraiment s'il y a une conclusion à en tirer. Toujours à l'aéroport, en changeant mes roupies en euros, j'ai eu l'impression de ne pas me faire arnaquer ni de perdre mon temps en formalités : l'été dernier à Chennai, j'avais dû remplir et signer un nombre invraisemblable de papiers pour me faire remettre environ quarante euros.
Je suis donc arrivé ce matin à Charles De Gaulle, après avoir à peu près convenablement dormi dans l'avion. Je viens de finir de transférer les photographies que j'ai prises sur place. Elles sont classées par lieu (Varanasi, Allahabad et Mumbai) et par jour. Il y a plusieurs séries qui sont moins ratées qu'autres :
La prochaine entrée de ce blog devraient contenir une petite sélection de photographies.
2006-10-27 20:38+0200 (Grigny) — Thé — Photographies
2006-10-17 21:41+0200 (Grigny) — Photographies
Cela faisait des années que j'en rêvais, j'ai passé commande récemment et je viens de recevoir mon clavier Sun :
Quand je suis entré à l'École normale supérieure en 1999, les
ordinateurs des salles informatique étaient (presque) tous des stations
Sun fonctionnant sous SunOS/Solaris. L'absence de touches accentuées sur
les claviers QWERTY de ces ordinateurs étonne les non-initiés.
Il y a en
effet un mécanisme beaucoup plus riche que celui le plus couramment
utilisé sur les claviers AZERTY : la touche Compose. Pour taper un
é
, on appuie sur cette touche magique, puis sur l'apostrophe et
enfin sur la lettre e
. Cela peut sembler plus difficile, mais avec
l'habitude, cela s'avère très ergonomique. Une autre particularité est
l'absence des touches Billou
, mais on remarque la présence de deux
touches frappées d'un diamant (en français, on devrait plutôt dire
carreau
...),
ce sont les touches Meta, à ne pas confondre
avec la touche Alt.
On remarque également une dizaine de touches de fonctions sur
la gauche du clavier.
Si j'aime ces claviers, c'est surtout pour leur toucher absolument exceptionnel, et le peu de bruit que la frappe des touches engendre. Ma première tentative pour en acquérir un date de 2002-2003, après que j'eus acheté mon premier ordinateur, mais je me suis rendu compte qu'il était pratiquement impossible pour un particulier de commander quoi que ce soit à Sun Microsystems France : après avoir fouiné sur leur site, j'avais réussi à faire établir un devis, mais il était adressé au nom du directeur du département d'informatique ; après que je leur eus demandé de corriger, silence radio.
L'envie m'est revenue il y a quelques jours. J'ai regardé sur eBay et y ai trouvé un fournisseur américain proposant un prix honnête. Les frais de port étaient déjà assez élevés, mais j'ai complètement halluciné en voyant arriver le montant des taxes douanières : 72.5% de la valeur de la marchandise ! Bref, le discours ambiant sur la mondialisation, le libre-échange, c'est de la foutaise.
2006-10-05 07:51+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Photographies
Voici ma PAL :
Mon score doit être trente-et-un
. La liste de ces livres apparaît
sur mon booklog.
Évidemment, en comparaison d'autres scores du concours PAL, j'en ai une petite. Peut-être que pour un concours de la plus haute pile de disques à écouter, je serais bien classé.
2006-10-03 06:56+0200 (Grigny) — Mathématiques — Photographies
Je n'avais pas trop d'idées a priori sur le Japon avant de partir ; les quelques jours que j'ai passés à Tokyo m'ont donné une très bonne image de cette ville, même si c'était très court, ayant consacré l'essentiel de mon temps à la conférence à laquelle je participais. Cela ne ressemblait à rien qui me soit connu. Je ne sais pas si j'ai encore tout à fait compris ce qu'un de mes hôtes voulait dire quand il me disait parfois de telle ou telle chose, par exemple un plat, qu'elle était very japanese. Dans les quartiers que j'ai visités, ou vus depuis les trains, j'ai observé une grande concentration de bâtiments et de gratte-ciel, des rues assez fines. La densité de piétons est assez impressionnante à certains croisements (notamment du côté de Shibuya), mais je n'ai curieusement pas trouvé cela trop oppressant. En revanche, un jour, j'ai eu l'occasion de prendre le dernier métro entre Shibuya et la station de mon hôtel (il m'eût été possible de rentrer à pieds, mais je me serais sans doute perdu...) ; la station était bondée, mais cela n'a pas empêché tout ce monde de rentrer dans le train : dans le métro parisien, il m'est arrivé d'être serré, mais jamais autant que je ne le fus pendant les quelques minutes de ce trajet. La disposition des sièges du métro tokyoïte est d'ailleurs beaucoup plus adaptée à ces conditions extrêmes que son homologue parisien : il y a simplement des sièges alignés contre le bord de chaque côté du train, et plein de poignées pour s'accrocher.
Je suis revenu en France hier matin. Malgré les sept heures de décalage horaire, je ne suis pas trop fatigué. J'ai transféré ici les quelques photographies que j'ai faites.
Un petit conseil aux voyageurs : imprimez un plan du métro de Tokyo en
japonais et en caractères latins. Sans cela, vous vous retrouveriez bien
embêté à l'entrée des stations : à moins d'avoir une carte prépayée (en
fait plusieurs, puisqu'il y a plusieurs réseaux), on
achète son ticket à l'unité (ils n'ont pas la notion de Carte
Orange^W^W
Pass'Navigo) et le prix dépendant de la destination
est affiché sur un plan tentaculaire au-dessus des distributeurs de
tickets. La plupart du temps, le nom des stations est seulement écrit en
japonais (et quasi-uniquement avec des Kanji), donc il vaut mieux
savoir à quoi ressemble le nom de la station voulue... Une fois le ticket
acheté, à part pour certaines correspondances entre les différents
réseaux... le nombre de lettres latines apparentes est suffisant pour se
repérer dans la station pour prendre le bon train.
Hier, j'ai dû faire la queue assez longtemps à mon bureau de poste pour un recommandé, mais je n'étais pas mécontent en sortant : c'était l'enveloppe cartonnée contenant mon diplôme de doctorat.
⁂
Teasing: Si vous avez quelque accointance avec les concerts de musique classique, il se pourrait qu'apparaisse ici une petite surprise pour vous dans les semaines qui vont venir.
2006-09-06 22:47+0200 (Grigny) — Voyage en Inde II — Photographies
J'ai reçu les tirages des photographies que j'ai faites en Inde. Je m'apprête donc à envoyer des exemplaires aux quelques personnes que j'ai photographiées et dont j'ai pu noter les adresses. Voici l'enveloppe destinée aux enfants qui m'avaient demandé de les photographier :
L'adresse est retranscrite à partir de ce que la plus grande avait noté sur mon carnet. Ayant quelque doute sur l'arrivée de ces tirages à leurs destinataires, j'en laisse une copie en bloguerie restante :
2006-08-30 18:17+0200 (Grigny) — Voyage en Inde II — Photographies
Je viens de rentrer en France. Bien que je me fusse reposé hier après-midi, je suis assez fatigué : l'avion pour Mumbai partait à 3h45, et il fallait arriver 3h à l'avance à l'aéroport. Les contrôles des bagages étaient systématiques, mais les règles n'étaient pas très rationnelles. J'avais plutôt l'impression qu'elles étaient faites pour embêter les gens (il devait être autorisé de prendre un rasoir, mais la mousse à raser était interdite ; le nombre de bagages à main était limité à un ; les liquides étaient interdits) juste pour qu'ils aient l'impression que l'on fasse quelque chose pour leur sécurité.
Dans l'avion Chennai-Mumbai, j'ai discuté avec un malaysien tamoul travaillant au Royaume-Uni et qui avait fait trois semaines de tourisme en Inde du Sud. Son grand projet était d'ouvrir un restaurant de hamburgers, poulet-frites à Pondichéry, parce qu'il y avait vu beaucoup de blancs.
J'ai extrait les photographies de mon appareil. Plutôt que de mettre une légende en-dessous de chacune, ce qui prendrait un temps fou, elles apparaissent dans l'ordre chronologique, ville par ville, avec des liens vers les entrées de blog correspondantes.
2006-07-07 22:32+0200 (Grigny) — Cuisine — Mathématiques — Photographies
Ca y est, je suis docteur en mathématiques de l'université Denis
Diderot. La soutenance s'est bien passée, et le pot aussi. Mes camarades
thésards ou jeunes chercheurs
ont fait au cours de celui-ci un
pastiche de discours de jury de thèse pour me décerner un doctorat en
préparation de gâteaux et en culture indienne...
Voici les recettes que j'ai utilisées (cf. l'entrée précédente pour une photo des gâteaux) :
[1] J'ai une telle recette depuis au moins trois ans, mais je ne retrouve plus le site où je l'avais prise ; la recette accessible via ce lien est quasiment identique.
2006-07-06 17:02+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
Depuis 8h ce matin, je prépare des gâteaux pour mon pot de thèse. Je viens de finir mon neuvième :
Le clafouti à la mangue a un peu souffert au démoulage, mais à part ça, ce n'est pas trop catastrophique.
2006-07-01 18:40+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
Aujourd'hui, gâteau aux pommes et à la banane :
Cette recette est vraiment très facile à réaliser. Malgré une petite frayeur au moment du démoulage (bien que j'eusse généreusement beurré le moule, même la tête en bas, le gâteau restait dans celui-ci), ç'a l'air convenable.
⁂
Ce matin, je me suis rendu pour la première fois à la Grande Épicerie de Paris. C'est véritable lieu de perdition. J'apprécie tout particulièrement l'attention des concepteurs visant à rendre les caisses invisibles de sorte qu'avant d'en trouver une, on aura dû parcourir la moitié des rayons.
2006-06-30 19:42+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
Cette après-midi, achat de bouteilles de Champagne ; la transaction a duré moins d'une minute : il a suffi que je dise clairement que je n'y connaissais rien en vin 1 pour que le vendeur me propose deux vins, que je choisisse l'un des deux et passe à la caisse.
Ensuite, tentative de gâteau à la fraise :
L'apparence n'est pas extraordinaire, mais au goût, il n'est
pas mal du tout (mes collègues ne comprendraient sans doute pas que je ne
propose pas au moins un gâteau aux fruits rouges, vu ma consommation de
desserts de ce type à la cantine...). N'étant pas très habitué aux
variations d'épaisseur des gâteaux à la cuisson (avant ou après le
Pouf !
), j'avais mis par précaution la préparation dans deux moules
à cake plutôt qu'un seul. Apparemment, cela tiendra dans un seul et
donnera quelque chose qui pourra se couper en tranches. Mais je suis
étonné par la quantité de fraises indiquée dans la recette (½kg), il faudra
les répartir différemment ou en mettre moins.
Après avoir mené l'expérience scientifique consistant à manger une bonne moitié de gâteau pour vérifier qu'il était bien à mon goût, je pense pouvoir affirmer que cette recette est utilisable pour mon pot de thèse...
[1] Depuis quelques années, je ne bois plus du tout de boissons alcoolisées...
2006-06-26 20:02+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
Aujourd'hui, tentative de gâteau à la carotte :
Je n'avais pas de pistaches sous la main...
2006-06-25 15:52+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
La préparation d'une soutenance de thèse comporte au moins trois parties : les démarches administratives, l'exposé des résultats devant le jury et le pot.
Ayant l'intention de préparer moi-même une part significative des mets
qui seront proposées, je fais quelques expériences culinaires. Aujourd'hui,
j'ai suivi la recette
du far breton du site Cuisine et Recettes
:
Il faut bien se dévouer pour goûter le fruit de ces expériences, quitte à accepter de prendre le risque de nuire à sa ligne...
2006-06-10 14:24+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
Par les chaleurs actuelles, un lassi à la mangue frais n'est pas
désagréable. En Inde, il y en a à toutes sortes de parfum.
En France, la plupart des restaurants indiens en proposent. La recette très
facile qui suit s'est stabilisée après quelques essais et un peu
d'espionnage industriel
dans ces restaurants...
L'ingrédient essentiel est la pulpe de mangue. On peut en trouver en conserves dans la plupart des épiceries indiennes. À part ça, il faut des yaourts, du lait, un peu de sucre et quelques glaçons.
Après avoir mis les yaourts, les glaçons et la pulpe de mangue dans le récipient, on obtient ceci :
On ajoute un peu de sucre et du lait :
On mixe le tout :
Il n'y a plus qu'à se servir :
2006-05-14 17:36+0200 (Grigny) — Photographies
Encore un petit peu de rangement ; cette étagère en avait bien besoin :
2006-04-27 15:21+0200 (Grigny) — Culture — Cinéma — Culture indienne — Photographies
Cette semaine se déroule la Bollywood Week au Grand Rex. De nombreux films indiens sont diffusés depuis hier soir jusqu'au premier mai.
Le début du festival était un peu particulier, puisque l'équipe du film वीर-ज़ारा venait présenter ce film qui sortait hier dans quelques salles en France. Plusieurs des plus grandes stars ont donc fait le déplacement : le réalisateur et producteur Yash Chopra, les actrices Rani Mukherji et Preity Zinta, et le comédien Shahrukh Khan. Ce dernier est la plus grande star actuelle de cinéma indien, il a joué dans de nombreux films ayant eu beaucoup de succès (par exemple कुछ कुछ होता है ou देवदास). L'ambiance était donc assez impressionnante, aux abords du Grand Rex, et à l'intérieur, surtout quand le car emmenant ce beau monde est arrivé (avec une heure et demie de retard...).
Suite à la confusion qui régnait, je n'ai pas pu entrer aussi tôt que je
l'aurais souhaité dans la salle, j'étais donc assez loin de la scène (il
n'y avait pas de numérotation des billets, c'était placement libre
).
J'ai quand même pu apercevoir ce qui se passait, et en ai fait quelques photographies (qui sont presque
toutes floues... je ne laisse que les plus présentables).
La photo la moins loupée représente les ombres des vedettes sur l'écran :
Le film m'a fait meilleure impression sur grand écran que lorsque je l'avais vu en DVD (sur petit écran) il y a un peu moins d'un an. J'ai malheureusement dû partir à l'entr'acte parce qu'à cause du retard dans le programme, mon RER se serait peut-être transformé en citrouille (en fait, à Juvisy, le RER s'est transformé en car) ; par ailleurs, je devais assurer des TD à Jussieu ce matin... La première moitié du film est un déluge de paysages, de couleurs, d'émotions et de chansons, dans une atmosphère plutôt heureuse, jusques à quelques minutes avant la coupure où se produit un renversement de situation, typique des films indiens.
Je pense que ce film ne souffre d'aucune grotesquitude excessive qui me ferait ressentir une quelconque répugnance à conseiller à un public non habitué aux films indiens de visionner ce film.
2005-09-15 22:47+0200 (Grigny) — Photographies
Je viens de passer mon après-midi à remonter un de mes ordinateurs
greement.toonywood.org
: dépoussiérage de la carte mère
(avec l'aspirateur pour le radiateur du processeur), remplacement d'un
disque dur vieux de trois ans qui donnait des signes de faiblesse et puis
surtout changement de boîtier (grande tour sobre à la place d'une moyenne
tour) ; l'idée était que lors de la prochaine upgrade (carte mère, processeur(s?), mémoire), j'aurais déjà
monté une carte mère dans un boîtier... et comme l'ancien boîtier
m'exaspérait un peu, autant le changer.
Le montage s'est avéré assez simple, même si j'ai stressé un petit moment parce que seul le ventilateur semblait fonctionner sans que cela ne boote, probablement parce que je devais avoir mal emboîté la prise d'alimentation de la carte mère. J'ai tout démonté puis remonté, la carte video branchée le temps de la manœuvre me permettait de vérifier que cela bootait bien (en temps normal, cet ordinateur n'a ni carte video, ni clavier).
Une fois le montage fait, je pouvais suivre le déroulement du boot
depuis un autre ordinateur handel.toonywood.org
, qui lui n'a
pas de disque dur : il est dépendant de l'autre ordinateur
pour les logiciels qui tournent dessus. C'est cet ordinateur-là que j'utilise
sur mon bureau à Grigny. Un jour, je prendrai un écran LCD, mais pas avant
qu'il n'y en ait assurant une résolution d'au moins
1600×1200 à des prix abordables.
Comme je le disais, le boîtier est très sobre, il n'a pas de voyant bleu en façade ! il a cependant la particularité un peu ridicule suivante : là, on ne voit ni le graveur de CD, ni l'interrupteur... ils sont derrière un cache que l'on fait tomber en appuyant sur un bouton situé en haut du boîtier, mais il ne tombe pas brutalement : il y a un système pour ralentir sa chute, ce train de sénateur dure quatre bonnes secondes !
2005-09-09 15:36+0200 (Grigny) — Culture — Expositions — Culture indienne — Voyage en Inde I — Photographies
Ce matin, réunion « recopiages de notes » entre enseignants après la session de rattrapages de septembre dans l'UV où je donnais des travaux dirigés l'année dernière à Jussieu.
Je profite ensuite d'être à Paris pour aller voir l'exposition Passages en Inde. Hier et aujourd'hui. à la Conciergerie. Le concept est assez original : des explorateurs anglais (Thomas et William Daniell) ont voyagé en Inde à la fin du XVIIIe siècle et ont réalisé de nombreuses aquatintes (avec un procédé quasi-photographique) ; un photographe contemporain (Antonio Martinelli) est revenu sur les lieux précis des aquatintes pour faire des photographies. On peut ainsi estimer l'évolution des paysages et des monuments sur deux siècles grâce à ces 2×73 « clichés ». C'est assez intéressant de voir que certaines scènes se superposent presque parfaitement, si la végétation s'est développée ou a reculé, si de nouveaux bâtiments ont fait leur apparition, et malheureusement dans quelle mesure certains édifices se sont dégradés au fil du temps.
J'ai eu le désagrément d'entendre quelque bonne femme aigrie s'indigner du fait que l'on affiche « ça » dans un tel lieu, « mézenfin, il faudrait une exposition sur la révolution française, permanente.... ». Je n'ai pas reconnu de paysages que j'ai vus lors de mon voyage, de toute façon, le site de Khajuraho n'a été « découvert » qu'au milieu du XIXe siècle...
L'exposition ne dure que jusqu'à dimanche prochain.
2005-09-06 18:00+0200 (Grigny) — Culture — Cinéma — Culture indienne — Voyage en Inde I — Photographies
Ce matin, lever très tôt pour me rendre à l'aéroport international de Mumbai. J'ai pu observer que les panneaux à l'extérieur et l'intérieur de l'aéroport étant trilingues : marathi, hindi, anglais. Les différences entre les écritures hindi et marathi étaient parfois assez insignifiantes : un voyelle rallongée ou raccourcie par rapport à l'autre forme (rappelons que ces deux langues utilisent le même alphabet).
À bord de l'avion d'एअर इंडिया pour Paris, j'ai pu dormir un petit peu pour rattraper le réveil à 2h30... manger un petit peu (encore végétarien) et regarder un film indien que j'avais déjà vu. Il s'agissait du film Black de Sanjay Leela Bhansali (Devdas), qui malgré la présence de deux grandes stars de Bollywood est très différent des autres films, il est question de la vie d'une jeune sourde-aveugle et de son professeur-magicien grâce à qui elle finira par obtenir un diplôme...
Arrivée à Charles de Gaulle, contrôles quasi-inexistants à l'arrivée. Au niveau des panneaux fléchés, cet aéroport est vraiment mal foutu, en suivant le panneau indiquant la gare de RER, je me suis retrouvé à un arrêt de bus d'où partait des navettes qui devaient entre autres desservir la gare. C'est vraiment n'importe quoi de supposer que les gens sont a priori des larves même pas capables de traverser l'aéroport pour aller à la gare de RER, bref, il a fallu trouver un plan qui me permette de partir dans la bonne direction. Ne vous-êtes vous jamais trouvés devant un plan indiquant fièrement un gros point rouge « Vous êtes ici » sans pourtant savoir dans quelle direction aller pour prendre telle ou telle rue, faute d'avoir l'information supplémentaire qui serait trivialement donnée par une boussole et une flèche indiquant le Nord sur le plan ; il y aurait vraiment une signalétique à inventer pour régler ce problème ridicule.
En rentrant à Grigny, j'ai extrait les photos de mon appareil numérique...
Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.