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2010-02-28 13:25+0530 (मुंबई) — Culture — Lectures
2010-02-28 12:43+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde VIII
J'en avais entendu parler il y a un an comme d'un grand projet pharaonique. Il a été inauguré l'année dernière. Il s'agit du Rajiv Gandhi Sea Link, un pont reliant Bandra à Worli, ceinturant la Mahim Bay, située au Nord de la ville. Les cartes de Mumbai nécessitent une mise à jour importante...
J'ai lu des articles à son propos puisqu'il y a récemment eu une course
cycliste amateure à Mumbai et le parcourt passait sur ce pont ; un
participant racontait son excitation à l'idée de faire du vélo dessus vu
qu'en temps normal, seuls les four-wheelers y sont autorisés. Hier
midi, je suis donc descendu à la station Bandra, ai pris un copieux et bon
thali gujarati et ai essayé de me rapprocher de l'ouvrage, ce qui n'est pas
vraiment évident à faire à pieds, vu le nombre d'échangeurs qui tournent
à proximité. On trouve néanmoins une promenade
du côté Nord de la
baie, où de jeunes couples s'installent face à l'eau, pas très
accueillante. À pieds, on ne peut guère aller très près par ce côté. J'ai
pris un taxi pour franchir ce pont. La circulation n'est pour le moment
permise que sur la moitié des huit voies prévues.
En prenant un bus sur la Colaba Causeway, j'ai remarqué un magasin de
jouets dont le nom est en français Souvenirs
, mais dont la
transcription en marathi/hindi est déficiente : सुविनर्स
,
ce qui se prononce Souvinars
.
2010-02-27 11:28+0530 (मुंबई) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
Experimental Theatre, National Centre for the Performing Arts, Mumbai — 2010-02-26
Aruna Sairam, chant
Priyadarshini Govind, bharatanatyam
Brindavani Venu
La personne qui m'invite au TIFR avait suggéré que nous allassions au
National Centre for the Performing Arts. J'avais déjà parcouru leur site Web, mais n'avais pas tilté
quand j'avais vu Brindavani Venu, Experimental Theatre
. Derrière cet
intitulé qui évoque la flûte de Vrindavan (celle de Krishna) et le nom de
la salle (250 places environ), se cachait un récital conjoint de la
chanteuse carnatique Aruna Sairam et de la danseuse de bharatanatyam
Priyadarshini Govind que j'ai déjà eu l'occasion de voir deux fois à
Paris.
Ma collègue, abonnée au NCPA, s'était fait dire au téléphone qu'il n'y
aurait aucune difficulté à acheter des places à l'entrée. Pourtant, il y
était écrit House full, thank you.
. Heureusement, elle a pris en
main la chasse aux places surnuméraires d'autres spectateurs, et nous avons
pu racheter trois places (5€), une autre collègue et amie, Supriya, étant
aussi de la partie.
Le spectacle durera environ trois heures. Pendant la première moitié,
Aruna Sairam chante, accompagnée d'un violon, d'un tampura, d'un mridangam
et d'un gattam (sorte de cruche). La performance vocale était remarquable.
Un raga mohanam, puis une pièce appelée Kapali
(en référence au
temple de Mylapore) sur le même raga et un morceau du grand compositeur
Muthuswami Dikshitar. La chanteuse étant originaire du Maharashtra, elle a
intégré au récital un chant dévotionnel marathi. Son récital s'est terminé
par un superbe Tillana en l'honneur de Krishna. Dans chacune de ces pièces,
la chanteuse et les instrumentistes laissaient le temps à l'atmosphère
particulière de chaque chanson de s'installer, se suspendre et s'éteindre
en douceur.
Après un court entr'acte, Priyadarshini Govind et ses musiciens se sont installés sur scène. Elle est accompagnée d'un mridangam, de nattuvangam, d'un violon et d'une voix. J'ai déjà eu l'occasion d'entendre la vocaliste lors de mon récent séjour à Chennai. Apparemment, c'est habituellement elle qui accompagne Priyadarshini Govind. Je n'y avais pas particulièrement fait attention, mais peut-être l'accompagnait-elle déjà pour les deux spectacles que j'avais vus au Théâtre de la Ville. La première pièce est en l'honneur de Muruga/Karthikeya, le deuxième fils de Shiva, celui qui est né pour combattre le démon Mahisha. La deuxième pièce consiste en de la danse pure. La danseuse s'est excusée par avance de ce qu'il n'y aurait pas de Varnam, c'est-à-dire de véritable pièce principale, le durée du récital étant trop brève pour cela. Pendant les passages purement rythmiques, elle n'est pas exactement en rythme.
Viennent ensuite trois pièces de longueur moyenne. Les deux premières mettent en scène les amours illicites de Nayikas. Dans la première, une dévôte de Shiva est tentée par Krishna. Elle a juré de ne servir que Shiva, elle rabroue Krishna en lui disant de ne pas la déranger alors qu'elle prie Shiva, mais ses yeux lui disent oui. Dans la deuxième, une femme mariée fait la valise de son mari qui s'en va à la ville voisine, quand elle a fermé la porte d'entrée, elle ouvre celle de derrière pour laisser entrer son amoureux. La Lune brille pour eux deux seulement, mais la femme s'inquiète. Il devra partir quand l'astre de la nuit sera dominé par celui du jour. L'autre lui demande pourquoi elle s'inquiète sachant que son mari est loin et que son beau-père âgé ne voit plus très clair. Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, mais la morale est apparemment sauve à la fin quand on apprend que l'amoureux n'était autre que Venkateshwarar.
La dernière pièce est celle qui a eu le plus de succès. Elle consiste en un dialogue entre Yashoda et le vilain Krishna, son fils adoptif. Yashoda reçoit beaucoup de plaintes des gopis qui se plaignent des espiègleries de Krishna. La seule solution est qu'il reste à la maison. Elle lui promet des sucreries et même du beurre (dont Krishna est friand). Quand il comprend l'enjeu, Krishna s'en détourne, alors Yashoda lui explique que s'il sort, il va rencontrer des bêtes sauvages au mont Govardhan, comme des tigres, des serpents et des éléphants. Krishna n'en a même pas peur, il pense pouvoir les amadouer sans la moindre difficulté.
Cette pièce, tout comme les deux précédentes, est manifestement faite pour plaire immédiatement à un public peu habitué au bharatanatyam. La musique se fait presqu'impressionniste pour évoquer les rencontres de Krishna avec les animaux. Les tigres et les serpents sont facilement reconnaissables, les éléphants sont suggérés par le mouvement de leurs oreilles.
Cette deuxième partie, légèrement décevante, s'achève par un Tillana très connu, où l'on verra la danseuse répondre aux dictées rythmiques.
Après cela, Aruna Sairam et ses musiciens reviennent sur scène et interprètent la chanson qui accompagne la chorégraphie spécialement réalisée pour l'occasion : Brindavani Venu, où il sera question de Krishna, joueur de flûte. Il est rare de voir une aussi belle chorégraphie accompagnée par une vocaliste aussi talentueuse !
2010-02-25 11:30+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde VIII
Hier soir, je me suis baladé du côté de Walkeshwar. Je me suis fait
déposer près de Chowpatty Beach en taxi (majorer le chiffre de compteur de
50% pour obtenir le prix en roupies ; le chauffeur a essayé de le majorer
de 100% à la place) et ai ensuite continué à pieds sur la Walkeshwar Road
presque jusqu'à l'extrémité de la Back Bay ou Queen's Necklace
. En
chemin, je suis passé devant un petit temple jaïn, en marbre blanc, en
travaux. Quand on s'approche du bassin Banganga, l'atmosphère urbaine
moderne change radicalement pour présenter un visage beaucoup plus
traditionnel. On observe ainsi de nombreux temples minuscules. Le bassin
auquel conduisent des marches en faisant le tour est habité de nombreux
cygnes. Le temple en lui-même n'est pas très intéressant. J'y retournerai
peut-être de jour. À vrai dire, le nom du temple le plus haut n'est même
pas écrit. Un autre, situé un peu plus à droite, et s'appelant श्री
वालुकेश्वर est un petit temple de Shiva.
2010-02-24 10:31+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde VIII
Au lendemain de sa décision controversée, la police de Pune vident de faire marche arrière à propos de l'interdiction du voile intégral.
2010-02-23 10:00+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde VIII
Ce matin, dans le Hindustan Times, j'apprends que la police de la ville de Pune a décidé d'interdire à partir d'aujourd'hui le port du voile intégral. Ce ne sont pas vraiment les niqab ou les burqa qui sont visés, mais les écharpes recouvrant tout le visage sauf les yeux que portent de nombreuses motocyclistes pour se protéger de la poussière et des rejets gazeux des véhicules. Bien sûr, le motif invoqué est la lutte contre le terrorisme.
2010-02-20 22:41+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde VIII
Jeudi, j'ai passé la fin de l'après-midi au Homi Bhabha Auditorium, une salle de taille fort respectable (plus de 500 places) se trouvant dans l'enceinte du TIFR. Il y a avait un programme de chansons hindi et marathi. Je n'ai pas très bien compris ce qui se passait, mais apparemment, Milind et Manisha Joshi auraient donné des cours de chant pendant quelques semaines et le spectacle consistait en les prestations de leurs élèves. Certains d'entre eux se débrouillaient plutôt bien. À la toute fin, soit après plus de deux heures, Milind et Manisha Joshi ont eux aussi chanté.
Hier soir, je voulais dîner dans un restaurant de fruits de mer, un
restaurant que j'avais eu beaucoup de difficulté à trouver lors d'un
précédent voyage. Je me souvenais que le nom n'était écrit qu'en hindi et
qu'il était difficile à repérer, mais il me semblait qu'on le voyait de
l'extérieur. Ce n'est plus le cas, et si on peut encore voir à l'intérieur
les vestiges d'un panneau avec le nom du restaurant, entrant dans la
maison, on s'apercevra qu'il ne s'agit plus d'un restaurant comme
l'habitant que j'y ai vu me l'a annoncé : Anantashram has permanently
closed.
.
J'ai trouvé un restaurant moins bon et plus cher un peu plus au Nord et ai continué vers Chowpatty Beach, non loin de laquelle se trouve le fameaux New Kulfi Centre. De retour à la station Church Gate, j'ai marché dans le quartier de Kala Ghoda jusqu'à la Gateway of India, qui est éclairée la nuit.
À Chennai, j'avais acheté pour cent roupies une Smart Card, une carte
permettant d'acheter ses tickets de transport ferroviaire sur les machines
automatiques que l'on trouve dans certaines stations. Cela me fut très
pratique. Une anecdote : dans une des stations, quelqu'un faisait une sorte
de traffic en vendant les billets qu'il sortait grâce à sa propre carte. Il
peut vendre au même prix que le guichetier tout en faisant un bénéfice car
pour cent roupies réelles dépensées pour alimenter la carte, on peut
acheter pour quelques roupies de plus de tickets. Comme j'avais déjà une
carte, il a fallu lui faire comprendre qu'il pouvait retirer la sienne...
Bref, j'avais ainsi une Smart Card devenue presque vide. Le système utilisé
à Chennai ayant apparemment été testé à Mumbai, on n'aura pas pris le soin
d'adapter le texte qui est écrit sur cette carte. On peut ainsi y lire
quelque chose comme À utiliser dans les trains locaux de l'agglomération
de Mumbai
. Bien sûr, arrivé à Mumbai, j'ai tenté de voir si c'était
vrai. Déception : le système reconnaît que la carte n'a pas été émise pour
la bonne zone.
Ce matin, dans le Hindustan Times (le journal dont on me donne
un exemplaire tous les jours, que je lis, faute de mieux), je découvre
qu'une pâtisserie française a ouvert : Le
15. Renseignement pris par téléphone, il n'ont pour le moment qu'une
grande cuisine où les pâtisseries (macarons, etc.) sont préparées et il n'y
a que la possibilité de se faire livrer, ce qui ne serait pas très pratique
pour moi. La responsable (qui a commencé par dire Bonjour
quand on
lui a passé le téléphone !) me dit qu'il ouvriront sans doute une
boutique ; je lui réponds que je pars dans dix jours et que ce sera pour
une prochaine fois. Quand la boutique existera, je n'ose pas imaginer les
confusions qui résulteront dans l'esprit des locaux.
Je viens de dîner au Delhi Darbar, près de Regal Circle. Peu de plats
végétariens. Service exécrable. Exemples : quand on m'apporte mes plats,
ceux-ci sont posés sur une sorte de tabouret haut pliable, et le serveur se
rend alors compte qu'il va avoir besoin d'une cuiller. Il se déplace vers
le tiroir plus loin et en rapporte une. Tiens, une fourchette sera aussi
nécessaire ; il y retourne. Cinq minutes plus tard, réalisant qu'une paille
pourrait servir à boire un lassi, rebelote. Pour un restaurant chic, cela
fait un peu amateur. Sur une table voisine, non seulement on débarasse la
table de deux clientes qui sont sur le point de partir, ce qui tout à fait
normal, mais, sans attendre qu'elle soient parties, on commence déjà à
dresser la table pour les clients suivants : nappe, verres propres, etc. On
ne m'a même pas spontanément proposé de l'eau (minérale ou regular
)
ni passé de serviettes, ce qui aurait eu quelque utilité s'agissant d'un
plat en sauce dégusté avec des parathas (mauvais).
J'utilise maintenant les bus locaux pour rejoindre le quartier autour du
cinéma Regal et en revenir. Leur usage est assez acrobatique. Il faut
d'abord savoir exactement où les prendre, parce que le bus n'est jamais
complètement à l'arrêt, on n'a que quelques fractions de secondes pour
monter dedans, donc si on est cinq mètres trop loin, c'est perdu. Bien que
j'indique distinctement le terminus du bus Navy Nagar
, je dois
répéter pas mal de fois avant d'être compris. Le conductor semble
attendre que je fasse quelque chose, comme par exemple payer, mais s'il ne
m'indique pas préalablement le prix, c'est moins pratique. Tout à l'heure,
je prenais le bus au point de départ : impossible de monter dedans avant
qu'il ne démarre. J'en vois deux filer avant de saisir qu'on est obligé de
monter dedans cinquante mètres plus loin. Comme dans le cas général, on n'a
alors plus que quelques fractions de seconde pour déchiffrer les caractères
devanagari indiquant la destination (qui importe peu depuis cet arrêt
puisqu'il n'y a pas énormément de façons de s'éloigner de Navy
Nagar pour voie terrestre) et arriver à montrer à bord avant le
prochain cahot.
2010-02-19 11:16+0530 (मुंबई) — Culture — Musique — Cinéma — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
Avant-hier, je suis allé voir le dernier film de Karan Johar, माय नेम इज़ ख़ान. Ayant acheté ma place une petite heure avant le début de la séance, sans problème particulier (la sortie du film la semaine dernière avait été agitée à cause du Shiv Sena), je me promène au voisinage du cinéma Regal. L'hôtel de luxe Taj Mahal porte encore les traces de l'attaque du 26/11, mais les travaux de réparation sont en cours, et on lit dans la presse qu'il sera rénové à l'identique. Cet hôtel, ainsi que la rue voisine où se trouve le Leopold Cafe est situé à environ deux kilomètres du TIFR où je suis pour deux semaines. Ce quartier est typiquement celui où les jeunes chercheurs ou visiteurs sortiraient le soir pour aller au restaurant. D'ailleurs, certains y étaient ce soir-là et ont entendu les détonations.
Le film de Karan Johar, avec Shah Rukh Khan et Kajol, raconte l'histoire
de Rizvan Khan, un indien musulman autiste qui vient habiter aux États-Unis
d'Amérique rejoindre son frère et sa belle-sœur. Il épouse Mandira, une
coiffeuse, mère célibataire, hindoue. Son fils Samir s'appelle maintenant
Samir Khan (ne pas prononcer K
, mais R épiglottique
). Après
les attentats du 9/11, les musulmans sont victimes de diverses vexations,
le salon de coiffure de Mandira s'écroule financièrement et cela va jusqu'à
une volée de coups d'un groupe de jeunes qui cause la mort de Samir.
Dévastée par la mort de son fils qu'elle attribue au nom que son fils a
pris, Mandira rompt avec Rizvan qui veut rencontrer le président des
États-Unis d'Amérique pour lui dire My Name is Khan and I am not a
terrorist
. Il est arrêté lors d'une cérémonie quelconque vers 2008
parce que sa phrase a été mal comprise et on en aura entendu que
terrorist
. Il est torturé, mais des jeunes journalistes ont saisi un
enregistrement du moment où il prononce cette phrase, et cela lui permet de
recouvrer la liberté. Son cas est beaucoup traité à la télévision et on
aperçoit le dos d'un sénateur noir qui s'y intéresse...
Le film est plutôt réussi et sort des thèmes habituels de Bollywood tant sur le fond que sur la forme (pas de scènes dansées par exemple), mais on retrouvera certains thèmes, comme celui du mariage, forcément problématique, ici parce que Mandira est hindoue et Rizvan musulman, ce que n'accepte pas son frère et qui est résolue dans une scène émouvante comme le cinéma indien en produit quand la belle-sœur de Rizvan vient apporter sa bénédiction aux mariés. Néanmoins, l'exagération et l'accumulation d'éléments parasites compliquent un peu inutilement l'histoire de façon à faire de Rizvan Khan un homme invraisemblablement exceptionnel et héroïque. D'une part, il souffre d'une forme particulière d'autisme, ce qui engendre des situations comiques vu les mimiques de Shah Rukh Khan et permet l'expression de ses talents de réparateurs de toutes choses qu'il a développés depuis son enfance. Plutôt sceptique au début du film sur cet aspect, après avoir vu l'ensemble de film, je trouve que c'était une bonne idée. D'autre part, on le voit sauver invraisemblablement un village de Géorgie où il s'était fait des amis. Ces passages-là sont un peu ridicules. Cela devient carrément too much quand un extrémiste musulman vient s'en prendre à lui.
2010-02-17 17:40+0530 (मुंबई) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2010-02-13
Nethra Gururaj (disciple de Guru Nagamani Srinivasa Rao), bharatanatyam
Dimanche soir, je suis allé une dernière fois au festival de danse de Sri Parthasarathy Swami Sabha. On a annoncé les récompenses nombreuses déjà reçues par la danseuse, puis après un prélude musical, quelle fut ma surprise quand une jeune fille d'une douzaine d'années à peine entra en scène. Je ne comprends pas grand'chose aux chorégraphiques (les annonces se limitant à indiquer le nom de la chanson, le compositeur, le raga et le tala). Dans la première, il semble qu'il soit principalement question de Krishna et dans la deuxième, le Varnam, de Shiva. Indépendamment de l'âge de la danseuse, c'est très impressionnant de technique et de vitesse. Elle exécute une figure que je n'avais encore jamais vue et qui semble être ce qui se rapproche le plus des pointes de la danse classique européenne parmi ce qu'il se puisse faire pieds nus : les bras tendus vers le haut, une jambe relevée à la hauteur d'un genou, le poids du corps reposant en équilibre sur la pointe d'un pied tendu.
Je devrai malheureusement manquer la fin de ce spectacle en raison d'une quinte de toux qui me fit choisir de m'éclipser discrètement plutôt que de déranger tout le monde.
À la fin du Varnam, une grande dame du bharatanatyam, Padma Shri Sudharani Raghupaty (le bharatanatyam conserve bien, visiblement) a été appelée pour faire un discours dans lequel elle a chaudement félicité la danseuse en devenir, sa guru Nagamani Srinivasa Rao et l'organisateur du festival.
⁂
Je suis arrivé à Mumbai mardi après-midi après 28h de train (2h de plus
que prévu). J'étais en 2AC
, pour la première fois. Par rapport
à la 3AC
, on a plus de place parce que les couchettes ne sont
empilées que sur deux niveaux et elles sont séparées par des rideaux.
Depuis ma chambre, j'ai une très belle vue sur la baie de Mumbai.
2010-02-14 12:25+0530 (சென்னை) — Culture — Danse — Danses indiennes — Voyage en Inde VIII
On m'avait prévenu qu'à la veille du mois de Mashi commençant à la
nouvelle Lune, il y aurait une fête spéciale se déroulant pendant toute la
nuit dans les temples de Shiva (Shivaratri). En arrivant vendredi en fin
d'après-midi à Mylapore, il était difficile de circuler vu la densité du
traffic. J'achète un camera ticket
au temple Kapaleeshwarar en
prévision de mon retour d'un spectacle de danse au R. K. Swamy Auditorium
(bharatanatyam par Neeraja Srinivasan, un spectacle très bon mais moins
marquant que les quelques uns de niveau assez exceptionnel que j'ai eu
l'occasion de voir pendant ces deux semaines à Chennai). Les allées à
l'intérieur de l'enceinte du temple sont pleines de monde. La queue menant
au sanctuaire est très longue. On se prosterne à plat ventre à certains
endroits, des petites bougies produisent un peu de lumière à l'entrée de
certaines parties du temple. Plus tard, la divinité est montée sur un char,
poussé par une sorte de locomotive.
Une des informations qui ont le plus fait l'actualité dans les médias
indiens jusqu'à hier soir est liée à une phrase de Shah Rukh Khan à propos
de joueurs de cricket pakistanais. Plutôt favorable à leur égard, les
abrutis du Shiv Sena (qui s'étaient déjà fait remarquer il y a un an quand
ils voulaient empêcher les femmes d'aller seules boire un verre) et
d'autres ont considéré que ce discours était antipatriotique. La sortie de
son dernier film My Name is Khan
a été menacée, des affiches ont été
saccagées, divers incidents se sont produits à Mumbai, mais le public est
venu en masse voir le film.
Dès l'annonce de l'attentat commis
hier à la German bakery à Pune, la polémique fait rage. Elle
vise les autorités fédérales qui n'auraient pas tiré les leçons de 26/11
(les attaques de grands hôtels et de la gare VT à
Mumbai) et la police du Maharashtra qui aurait alloué trop de forces à
la protection des cinémas jouant le film de Karan Johar avec Shah Rukh
Khan. Ces critiques me paraissent infondées, parce qu'à mon avis, il est
rigoureusement impossible d'empêcher quiconque de déposer un colis piégé
dans un endroit très fréquenté sans en même temps annihiler toutes les
libertés publiques, celles-là même que l'on protège en prenant des mesures
pour empêcher les nuisances du Shiv Sena. Cet attentat intervient
précisément au moment où les discussions bilatérales avec le Pakistant
étaient relancées.
2010-02-11 22:44+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2010-02-11
Krishna Chidambaram (disciple de Guru C. V. Chandrasekar), bharatanatyam
Sixième soirée au R. K. Swamy Auditorium. J'y suis aussi allé mardi dernier pour du kuchipudi, mais le spectacle était de qualité très moyenne. Ce soir, le programme était très alléchant vu que le guru de Krishna Chidambaram est C. V. Chandrasekar, un des plus grands danseurs et enseignants de bharatanatyam, aujourd'hui très âgé. Il joue du nattuvangam (cymbales). À ses côtés, une chanteuse, un mridangam, une flûte, un violon. La salle est pleine. J'ai encore trouvé le moyen de m'installer au premier rang, au centre, mais je me suis retrouvé relégué au second quand des chaises surnuméraires ont été disposées devant. La scène est tellement décorée de fleurs qu'il en exhale des parfums.
Cela n'est pas l'habitude dans ce festival, mais pour une fois, les annonces sont faites en tamoul. Il m'est donc significativement plus difficile de saisir de quoi il s'agit d'autant plus que la danse est très technique, trop à mon goût. C'est exécuté parfaitement, tout à fait dans le rythme, mais cela reste très abstrait, presque mécanique. La première pièce est un Pushpanjali dédié à Rama, puis vient un Jatiswaram. Cette deuxième pièce sera la seule à comporter un passage purement rythmique.
Ce spectacle ne comporte pas une partie principale, mais deux ! La
première est Siva Astapati. Principalement, il s'agit
de Shiva. Le texte répète souvent le mot Shankara
et on voit la
danseuse prendre révérencieusement la pose Nataraja. Est évoqué le retour
de Rama à Ayodha en passant par Rameshwaram où il vénère un lingam de Shiva
pour se faire pardonner du meurtre de brâhmane qu'il a commis en tuant
Ravana (il ne me semble pas que cet épisode figure dans le Ramayana). Dans
un autre tableau, il me semble reconnaître Kama (Amour) frappant Shiva
d'une flèche censée le faire aimer Parvati. Shiva le réduit en cendres et
Rati son épouse vient implorer le pardon de Shiva, qui le lui accorde.
Dans la deuxième pièce principale, il est aussi question du Ramayana. Les thèmes ressemblent à ceux déjà présentés par Srithika Kasturi Rangam. On verra apparemment la cérémonie qui permet à Dasharata d'obtenir quatre fils. Il y aura aussi la scène où Rama soulève l'arc de Shiva après que d'autres auront raté. Une originalité de cette chorégraphie est d'avoir aussi représenté Sita, anxieuse à l'idée de se retrouver mariée à un autre que Rama. Les caprices de Kaikeyi, responsable de l'exil de Rama, seront ensuite évoqués, puis très furtivement la rencontre de Guha. Une fois dans la forêt, on trouve l'épisode de l'antilope magique à la poursuite de laquelle part Rama à la demande de Sita. Une ellipse, puis on voit arriver des singes, mais la chorégraphie me semble assez confuse.
L'avant-dernière pièce est Javeli. C'est encore très abstrait, tout comme la dernière, un Tillana dédié à Rama.
Si ce spectacle était impressionnant par la technique, je suis néanmoins un peu resté sur ma faim. Si j'avais un dictionnaire des codes du bharatanatyam, j'aurais sans doute davantage apprécié.
Comme la danseuse a resté sur scène pas loin de deux heures, il n'y a plus beaucoup de trains et le suivant étant prévu une demi-heure plus tard, je décide de prendre un bus jusqu'à Indira Nagar. La zone à l'Est de la voie de chemin de fers m'est devenue difficile d'accès parce qu'un petit pont s'est apparemment effondré, ou on l'aura fait tomber. Des travaux sont en cours. Toujours est-il qu'à moins de traverser des maisons, il faudrait faire un détour d'un ou deux kilomètres pour passer à sec. Il m'a pourtant semblé voir un passage praticable. J'ai gagné du temps, mais ma chaussure gauche a fait connaissance avec les immondices du slum...
2010-02-11 14:51+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde VIII — Mathématiques
Hier, j'ai fait un exposé au Ramanujan Institute, qui dépend de l'université de Madras, dont le campus historique est situé près de la station Chepauk et comprend un fameux bâtiment : The Senate House. Arrivé en fin de matinée, j'arrive à en prendre une photographie, mais plus tard dans l'après-midi, le portier m'empêchera de recommencer avec des lumières différentes. Une statue de la reine Victoria se dresse encore dans un coin au bord du mur d'enceinte.
Après avoir déjeuné avec le directeur, je fais une petite marche, visitant les différents mémoriaux érigés en face, tout près de la très étendue plage de Chennai. Il fait terriblement chaud !
Mon exposé Vector bundles on varieties: introduction to algebraic K-theory est l'endowment lecture annuelle du R. Vaidyanathaswamy Mathematics Trust (le mathématicien du même nom ayant été le premier professeur de cet institut ; ç'aurait dû être Ramanujan, mais il est mort trop jeune). On me remet un memento : une sorte de plateau scultpé contenant en son centre un oiseau mythologique mi-perroquet mi-cygne.
Je me ballade le long de Chennai Beach. Quelques téméraires se baignent, défiant les vagues. Un manège tourne à toute vitesse. Une jeune femme en descend toute groggy. Des musulmanes se dirigent vers l'Ouest pour leur prière. Quelques cerfs-volants (étonnamment peu nombreux) volent. Je passe devant la Ice House (musée dédié à Vivekananda). Je descend ensuite, en rickshaw, vers la basilique Saint Thomas (qui n'est apparemment connue que sous son nom portugais), puis dîne rapidement avant de rentrer dormir pendant pas loin de onze heures pour récupérer de la fatigue accumulée les jours précédents.
2010-02-09 10:47+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2010-02-08
Radha Prasanna (disciple de Guru Madhava Peddi Murthy), kuchipudi
Encore un très beau spectacle au festival de danse de Sri Parthasarathy Swami Sabha. Cette fois-ci, il s'agit de kuchipudi. La danseuse Radha Prasanna est aussi spécialiste de bharatanatyam et cela se voit.
Le spectacle commence par une prière puis la danse commence avec une assez longue pièce dédiée à Ganesh, celui qui repousse les obstacles. La pièce suivante évoque le personnage de Satyabhama, la plus belle des soixante mille gopis de Krishna.
Par rapport au bharatanatyam, les mouvements sont beaucoup plus arrondis. On trouve aussi des passages purement rythmiques, qui reviennent d'ailleurs plus fréquemment.
Avant le début de la pièce principale, on rappelle le parcours de Guru Madhava Peddi Murthy (Siva Foundation) lui-même disciple d'un récipiendaire du Padma Bhushan.
La difficuilté des pièces va croissante. La pièce principale, homologue
du Varnam, est le Tarangam, qui signifierait ondes
. C'est d'ailleurs
par des mouvements ondulatoires que commence cette pièce, qui évoque la
danse de Krishna à Vrindavan. On voit aussi Vishnu couché et il me semble
même que Lakshmi lui masse les pieds. La spécificité du kuchipudi est de
comporter des passages dansés sur un plateau de laiton. C'est assez
impressionnant. Les orteils pincent les bords. La danseuse avance, tourne,
recule en rythme et avec une grande facilité tout en accompagnant les
pulsations de mouvements des bras. La difficulté explose sur la fin. La
guru réalise avec sa voix et les cymbales une dictée rythmique frénétique
que la danseuse reproduit accompagnée des autres instruments : morsing
(guimbarde),, vîna, mridangam.
La pièce suivante évoque la danse cosmique de Shiva, sur un texte sanskrit d'Adi Shankara. Du point de vue musical, on entend un mélange harmonieux de passages rythmiques pendant lesquels la mélodie de la vîna et de la voix d'un chanteur reste en suspension.
La pièce qui vient ensuite est un hommage à Venkateshwarar et la grande Unité qui inclut tous les êtres de la Création, qu'il soient rois ou intouchables. Musicalement, c'est une superbe interprétation de la chanson Brahman Okate.
Encore une pièce dédiée à Venkateshwarar sur une composition de Sri
Rajaji. Un dévôt s'adresse à la divinité et lui dit Viens et
bénis-moi.
.
Ce spectacle de haut niveau se termine comme il s'est ouvert par une prière.
2010-02-08 11:56+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde VIII
Dimanche matin, je suis parti de mon hôtel à sept heures, soit exactement vingt-quatre heures après y être arrivé, et ce afin de ne pas payer double. J'ai pris un rickshaw pour rejoindre la gare routière qui se trouve en dehors de la ville, ce qui fait que, comme bien souvent, il revient plus cher de parcourir les quelques kilomètres jusqu'à l'arrêt de bus et que le trajet en lui-même jusqu'à la ville suivante, Trichy.
Le train de mon retour à Chennai étant à 22h, je devrai rester sur pieds pendant une longue journée qui s'annonce fatigante. J'arrive devant l'église anglicane St. John à l'heure de la messe. Je prends un rickshaw pour rejoindre le centre-ville où se trouve la Lourdes Church, censée imiter celle de Lourdes. L'intérieur est rosâtre et tout décoré. Pas de sièges, les fidèles sont assis à même le sol.
De là, on aperçoit les temples du Rock Fort qui s'élèvent sur une
colline. J'y monterai plus tard. Après avoir pris un petit-déjeuner dans un
des rares restaurants du quartier de Chinna Bazaar, je marche en direction
du Nord, franchis la Cauvery et tente de trouver le chemin vers le temple
Jambukeshwar, un complexe plutôt grand dédié à Shiva et Parvati. Sur le
gopuram de l'entrée, on peut lire, en tamoul, le mantra shivaïte par
excellence (Om) Namah Shivaya
. Un brâhmane tente sans succès de
m'extorquer cent roupies pour avoir insisté pour me mettre de la cendre sur
le front. Un autre me fait faire un détour de cent mètres pour me forcer à
aller acheter un ticket pour mon appareil-photo, mais ce bureau est fermé
(on est dimanche), puis me propose royalement de faire une visite, me
disant no guide, no money
. J'arrive à m'en débarasser. Plus loin,
des mendiantes obstruent le chemin en se mettant à faire une danse
ridicule, pas évident de les contourner, d'autant plus qu'un brâhmane se
met aussi à les imiter en rigolant.
Je me rends ensuite en rickshaw au temple le plus important de la ville, Ranganathaswami. Il comporte de nombreux gopurams colorés et diverses portes qui conduisent au sanctuaire au bout de la septième porte, défendue aux non-hindous qui se contenteront de la monumentale idole de Garuda, la monture de Vishnu. Le toit doré du sanctuaire est cependant visible, moyennant dix roupies, en montant sur le toit d'un bâtiment proche. En regardant dans l'autre direction, on a aussi une belle vue sur l'alignement de gopurams qui y conduisent.
Je marche vers la Cauvery pour voir l'Ammamandapam, dont je ne sais pas quelle est la fonction. Ce mandapam et les environs contiennent de nombreuses décorations vishnouïstes.
Je retourne au centre-ville où je grimpe au sommet de la colline où se trouvent deux temples. L'un dédié à Shiva qui était fermé (et de toute façon interdit aux non-hindous). Plus haut, une grotte est utilisée comme lieu de pique-nique, et des marches rocheuses conduisent au temple du sommet, dédié à Ganesh. Les gens y montent surtout pour la vue générale sur la ville de Trichy, assez étendue, et sur le temple de Shiva voisin qui comporte une petite coupole dorée.
Avant que mon train ne démarre, je discute avec mon voisin, prêtre
catholique habillé en civil, qui me raconte avoir étudié à Milan pendant
cinq ans, avoir un frère moine en France et y avoir séjourné très récemment
pour les rencontres œcuméniques de Taizé. Il me raconte que la communauté
catholique tamoule avait eu des réticences à accepter les réformes de
Vatican II et m'explique le concept d'inculturation
visant à adapter
les rites aux coutumes locales (je lui demandais si les rites étaient
exactement les mêmes qu'en Europe, malgré l'universalisme catholique, et il
a fallu que j'insiste un peu pour qu'il lache le morceau !).
2010-02-06 18:51+0530 (தஞ்சாவூர்) — Voyage en Inde VIII
Je suis arrivé ce matin à Thanjavur par un train de nuit depuis Chennai. J'ai visité le grand temple ancien de la ville, construit au onzième siècle.
Ce temple est dédié à Shiva. Le sanctuaire est surmonté d'une haute tour. Un gigantesque Nandi veille sur sa divinité tutélaire. La queue est assez longue pour atteindre le lingam, lui aussi très gros. Il est aspergé de lait presque continûment. Je ne le vois pas de très près vu qu'il sera bientôt privé du regard des visiteurs.
Le long de l'enceinte, on peut voir une grande collection de lingams et sur les murs, des dessins colorés dans un style assez original : dans certaines d'entre elles, le lingam a une tête humaine recouverte d'une chevelure qui fait penser aux perruques blanches du grand siècle.
Je perds du temps à essayer de trouver un restaurant Saravana Bhavan qui n'existe pas. Je visite ensuite le palais royal. Il faut payer un nombre invraisemblable de fois (des petites sommes) pour rentrer dans les différentes parties. Dans le Durbar Hall, le sol est recouvert de déjections d'oiseaux. Dans les hauteurs, on peut voir des représentations mythologiques, en particulier, les cinq premiers avatars de Vishnu dans les parties les moins endommagées. Dans la galerie d'art, de nombreuses sculptures et de très beaux bronzes. Une salle est même consacrée au seul Nataraja. Ces pièces datent de diverses époques depuis l'an mil. Depuis cette gallerie, on peut monter dans une tour pyramidale. Le musée de la bibliothèque présente de nombreux documents dont quelques manuscrits anciens sur feuilles de palmiers.
Je suis retourné au temple en fin d'après-midi. Plusieurs groupes d'écoliers en uniformes de toutes les couleurs y étaient aussi. Le lingam de Shiva est maintenant recouvert de guirlandes de fleurs et d'une sorte de costume : trois lignes horizontales métalliques ont été placées sur le lingam de couleur noire. Derrière le lingam, on aperçoit un serpent doré à cinq têtes.
2010-02-05 11:12+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2010-02-04
Srithika Kasturi Rangan (disciple de Guru Ambika Kameswar), bharatanatyam
Comme lundi et mardi, en rentrant du Chennai Mathematical Institute en bus, j'ai pris un train local pour la station Tirumailai, la plus proche de Mylapore et de son temple Kapaleeshwarar. Le timing étant plutôt serré pour manger avant de rejoindre le R. K. Swamy Auditorium, je n'ai guère d'autre possibilité que de manger une troisième fois au restaurant Saravana Bhavan du coin. Il n'y a pas que les dosas qui y soient bons : puris, parathas, sambar vada, etc. Leur kulfi est excellente. Ayant un petit peu d'avance, je décide de passer par l'intérieur de l'enceinte extérieure du temple Kapaleeshwarar. On y a construit un passage couvert le long de l'enceinte intérieure. De nuit, les sculptures sont moins visibles, seules luisent les lettres Om Shiva Shiva du gopuram (où l'on pourra aussi voir un lingam et une paonne, symbole du couple Shiva-Parvati). En faisant le tour, les incroyants étant défendus d'entrer dans l'enceinte centrale, je découvre qu'il s'y trouve une étable (un des noms de Shiva est Pashupati, celui qui garde le troupeau, une métaphore que l'on trouve aussi dans le christianisme), ce qui est cohérent avec le fait que mardi soir, traversant le parking en face du gopuram, un moment d'inattention et je me fusse retrouvé encorné par un bovin poursuivi des assiduités de quelque congénère.
Le récital de 17h45 n'est pas encore fini quand j'arrive à la salle après avoir reconnu la rue à prendre au repère olfactif que constitue le grossiste en café qui s'y trouve. Je m'installe entre deux pièces et peux assister au fort déplorable Tillana final. La musique est catastrophique, la chorégraphie maladroite, et la danseuse, non dénuée de possibilités, fait ce qu'elle peut. Dans ce festival, on trouve du bon et du moins bon.
⁂
Je me replace au premier rang, dans une place laissée libre au centre. Le récital de Sritikha Kasturi Rangan (30 ans) va commencer. On annonce que ce récital sera un hommage à la grande chanteuse M. S. Subbulakshmi dont on donne quelques repères biographiques. Sa photographie enguirlandée se dresse en dessous de la traditionnelle sculpture du seigneur de la danse.
Le spectacle commence par un Pushpanjali. Vient ensuite une des chansons d'Adi Shankara (un des grands penseurs de l'hindouïsme) : Bhaja Govindam, dédié à Krishna, fameusement chanté par M. S. Subbulakshmi. Le chant est assuré par Guru Ambika Kameswar (qui joue aussi des cymbales et a signé les chorégraphies) et une autre chanteuse. Si elle a parfois du mal à aller chercher les aigus, sa prestation vocale est néanmoins remarquable. Dans ces pièces introductives, la danseuse montre une grande maîtrise dans l'exécution précise de mouvements pourtant rapides.
La pièce principale qui va suivre, le Varnam, est la plus belle pièce de bharatanatyam que j'aie vue. Il s'agit bien d'une pièce ou d'un ballet dont la danseuse jouerait tous les rôles. Le scénario est extrait des six premiers livres du Ramayana de Valmiki. La chanson s'appellerait Bhavayami Raghuramam. Quelques uns des épisodes de l'épopée seront ainsi représentés. Si connaître l'épopée aide beaucoup à identifier les scènes, les différents tableaux parlent d'eux-mêmes. Le public paraît d'ailleurs plus réactif que d'ordinaire ; peut-être est-ce qu'il comprend aussi paradoxalement mieux ce qui se passe sur scène que si on lui avait préalablement introduit les différentes scènes au micro.
La première scène que je reconnais est celle où Rama gagne la main de Sita en soulevant et bandant sans effort l'arc de Shiva qui était en possession de Janaka, le père plus ou moins adoptif de Sita. Avant lui, de grands gaillards se seront fait mal au dos en ratant lamentablement l'épreuve.
Une ellipse et Rama se retrouve en exil (avec Lakshmana et Sita) et traverse une rivière à bord de la barque de Guha, qui est souvent considéré comme un des tout premiers dévôts (bhakta) de Rama.
Le tableau le plus poétique est celui qui met en scène Jatayus. Que ces mouvements évoquant ceux du vautour sont gracieux ! Avant de succomber à ses blessures, il informe Rama de l'enlèvement de Sita par Ravana.
L'armée des singes part ensuite à la recherche de Sita en direction des quatre points cardinaux.
Le singe Hanuman prend avec lui un bijou de Rama. Il retrouve Sita prisonnière et triste. Elle s'illumine quand elle reconnaît l'ornement de Rama qui se réjouit aussi au retour de Hanuman.
Dans le dernier tableau, Rama est face à l'Océan qu'il devra franchir pour rejoindre Sita.
La pièce suivante est rythmée par le mantra (Om) Namah Shivaya
sur un texte aussi dû à Adi Shankara. Différents aspects de Shiva sont
représentés comme Nataraja, le seigneur de la danse, ou celui qui a les
cheveux tressés (superbe évocation de la descente de Ganga).
Vient une chanson de Mirabai dédiée à Hari et enfin un Tillana dédié à
la joie cosmique où entre des passages de danse pure
, on verra un
Vishnu couché sur l'Océan cosmique.
Quel beau spectacle ! Tout, dans la musique, la danse, l'expression du visage, l'attitude, etc, était de très haut niveau, à mon avis aussi bon que les spectacles des danseuses les plus connues qui vont se produire jusqu'à Paris !
2010-02-03 10:56+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2010-02-02
Srimati K. R. Rekha (disciple de Guru Dr. Padma Subramaniam), quatre étudiantes, son fils, bharatanatyam
Mardi soir, je suis retourné au R. K. Swamy Auditorium. On annonce K. R.
Rekha, son nom étant précédé du titre Srimati
plutôt que
Kumari
, signe la danseuse sera expérimentée, ce qu'elle montre assez
rapidement. Ses parures brillent ostensiblement. Mauvaise surprise : les
musiques sont enregistrées. Si le spectacle de la veille m'avait déjà
semblé audacieux par ses innovations chorégraphiques qui restaient
néanmoins dans la tradition, l'audace de la danseuse de ce soir va s'avérer
bien plus grande, quitte à sacrifier la tradition au point qu'après les
deux premières pièces, je me demandais s'il s'agissait bien de
bharatanatyam, avant que quatre de ses élèves entrassent en scène et
exécutassent quelques mouvements correspondant aux codes habituels, et ce
avec plus ou moins de réussite. Le style de la danseuse, comme ses formes,
est tout en rondeurs, fait d'amples mouvements et de poses évanescentes
évoquant furtivement quelques divinitées (en l'occurrence des formes de
Shiva). La musique n'est pas très carnatique non plus, encore un peu
d'audace et nous eussions entendu des chansons bollywoodiennes. Dans une
des pièces, la danseuse interprète le rôle de Yahoda accompagnée du divin
Krishna mimé par son fils.
La dernière pièce est le clou du spectacle. Sans que je comprenne les détails d'interprétation, la danseuse représente le moksha, le salut qui se peut obtenir par l'adoration du bienheureux Krishna. La musique qui rythme cette chorégraphie est la marche nuptiale du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn !
2010-02-02 11:17+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VIII
R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2010-02-01
Kumari Pallavi Vijay (disciple de Guru Meenakshi Chittaranjan), bharatanatyam
Je suis arrivé en Inde dans la nuit de dimanche à lundi. La
correspondance à Bruxelles (alors recouverte de neige) a été limite.
L'avion d'Europe Airpost avait une bonne heure de retard. À Bruxelles, je
dois chagner de terminal, ce qui est assez long en marche et tapis
roulants. Enfin, le plus pénible et le plus long est de revoir repasser les
contrôles de sécurité, surtout s'il faut d'abord trouver quelqu'un qui
entende suivant le cas le flamand, l'anglais ou le français et que la
machine se met à bipper sans raison et que l'agent de sécurité réalise des
contrôles plus approfondis avec nonchalance. Une employée me dit ensuite de
courir pour rejoindre la porte d'embarquement. Une fois dans l'avion, on
aura encore une heure d'attente parce qu'un passager a égaré son
passeport... Le service sur ce vol Jet Airways est très-convenable. Ce qui
l'est moins, c'est la sélection de disques dans la rubrique Western
classical
des ordinateurs de bord, dans la mesure où elle contient une
majorité de trucs dans le genre Vanessa-Mae. Je trouve
néanmoins des symphonies de Haydn, ce qui me fait remarquer une
ressemblance étonnante entre le premier mouvement de la symphonie nº88 et
un des morceaux de Casse-Noisette.
⁂
Lundi soir, je me rends au R. K. Swamy Auditorium pour le festival de danse de Sri Parthasarathy Swami Sabha. Dans ce festival que j'ai déjà fréquenté l'année dernière, on ne sait jamais à l'avance de quel niveau sera le récital.
Le deuxième programme de ce jour commence par un morceau chanté, ce qui met aussitôt en valeur les grandes qualités de la chanteuse. Entre ensuite en scène la frêle et rose silhouette de Pallavi Vijay dont j'apprendrai plus tard qu'elle n'a que seize ans. Avec un faux air de nonchalance, elle exécute un Pushpanjali évoquant Natajara, le seigneur de la danse. Le varnam, la partie principale d'un récital de bharatanatyam est dédié à Vishnu aux multiples formes. Les différentes évocations dansées, accompagnées musicalement par une voix, un violon, un mridangam (un type de percussions) et des cymbales choquées par Guru Meenakshi Chittaranjan, qui fait aussi entendre sa voix dans les parties purement rythmiques insérées dans le varnam. L'hommage à Vishnu commence par une pose correspondant à Vishnu couché sur l'Océan cosmique, puis vient un épisode du Ramayana où Rama ranima Ahalya qui avait été changée en pierre. Un exemple des bienfaits de la dévotion est donné par une légende puranique que je ne connaissais pas : un éléphant est sauvé de l'attaque d'un crocodile parce qu'il est un dévôt de Vishnu. Cet épisode est très pittoresque. On a vraiment l'impression de voir l'éléphant et le crocodile que la chorégraphie suggère. La façon de représenter l'éléphant est différente de celles vues jusques à maintenant, cette chorégraphie insistant davantage sur les oreilles que sur la trompe. Un autre avatar, le nain Vamana, vient ensuite, de ses trois pas, mettre un terme à la domination du démon Mahabali. Enfin, c'est Venkateshwar, la forme de Vishnu résidant à Tirumala qui est évoquée.
Après cette partie, quelques minutes de violon tout en vibrato, aux improvisations cependant moins assurées que dans les autres parties.
Plus tard, la danseuse revient pour évoquer la plainte faite par une gopi à
Yashoda à propos de son fils adoptif Krishna. Elle lui dit en substance :
Votre fils est un vilain garçon. C'est la créature la plus dépravée de
l'univers. En pleine nuit, il m'a séduite, je l'ai rejoint et il m'a embrassée,
et sans que je m'en rendisse compte, il faisait la même chose à de nombreuses
autres que moi en même temps.
.
Ce très beau récital s'est terminé par un Tillana, lui aussi dédié à Krishna.
2010-02-01 15:09+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Opéra — Voyage en Inde VIII
Théâtre des Champs-Élysées — 2010-01-30
Antonino Siragusa, Don Ramiro, ténor
Stéphane Degout, Dandini, baryton
Pietro Spagnoli, Don Magnifico, baryton
Carla Di Censo, Clorinda, soprano
Nidia Palacios, Tisbe, mezzo-soprano
Vivica Genaux, Angelina, mezzo-soprano
Ildebrando D'Arcangelo, Alidoro, basse
Michael Güttler, direction musicale
Irina Brook, mise en scène
Noëlle Ginefri, décors
Sylvie Martin-Hyszka, costumes
Arnaud Jung, lumières
Cécile Bon, chorégraphie
Concerto Köln
Chœur du Théâtre des Champs-Élysées (Stephen Betteridge)
La Cenerentola, Rossini.
Samedi soir, quelques heures avant de prendre un
Noctambus^W
bus de nuit^W^W^W
Noctilien pour
l'aéroport CDG, je suis allé au Théâtre des Champs-Élysées pour assister à
la première représentation de La Cenerentola dans la production
mise en scène par Irina Brook (fille de Peter Brook) qui est reprise à
nouveau.
Il s'agit indiscutablement du plus drôle spectacle d'opéra que j'aie vu. Bien sûr, cet opéra est un des opéras comiques de Rossini, mais le début de la représentation fait craindre d'assister à un opéra d'esthétique deschiesne, le décor figurant le Bar Magnifico où Angelina (Vivica Genaux) en miss Ugly fait tout le travail, méprisée qu'elle est par son (beau ?)-père et ses deux demi-sœurs Clorinda (Carla Di Censo) et Tisbe (Nidia Palacios). Don Magnifico (Pietro Spagnoli) porte un maillot de foot (de la Lazio), son jeu est très exagéré, on dirait un acteur de film muet... La beaufitude et le look Deschiens ne seront pas les seules cibles de la farce, on s'amusera aussi aux dépens des jet-setteurs, du cultureux branché, de l'art contemporain, de la presse people, etc. Le lieu est très flou lui aussi, on est à Rome (en tout cas en Italie), à Paris, à New-York.
Contrairement à certaines transpositions pas toujours très cohérentes, ici, tout colle très bien à l'histoire, à la lettre du livret, avec quelques gags supplémentaires, comme celui qui consiste à faire accroire qu'un personnage chanté par un chauve (Antonino Siragusa) se fait passer pour un autre d'apparence chevelue (Stéphane Degout). En effet, Don Ramiro veut épouser une femme qui ne se soucierait pas de son argent. C'est donc le valet Dandini qui vient sonder l'âme des filles de Magnifico. La seule scène qui m'ait paru étrange est celle où Dandini et Magnifico sont en chaise longue, une serviette blanche lacée à la ceinture. Sans doute un clin d'œil à la scène du Barbier de Séville où Figaro fait son office de barbier.
Du conte original de Cendrillon, il ne reste plus beaucoup de la partie magique. Cet élément est incarné par le curieux personnage d'Alidoro (Ildebrando D'Arcangelo). En remercîment de l'aumône accordée par Angelina, il œuvre pour que Don Ramiro la choisisse et punisse ses sœurs. Son intervention muette pendant le sextuor du deuxième acte est à hurler de rire. Les six autres personnages sont figés pendant le sextuor, comme des somnambules. Très espiègle, il leur fait faire des gestes ridicules avec leurs mains.
Pour ce qui est de la musique, le Concerto Köln est dirigé par le jeune chef Michael Güttler. À propos des voix, j'ai trouvé que Vivica Genaux manquait un peu de puissance pendant les premières scènes chez Magnifico quand l'orchestre jouait forte (sans que ce soit très gênant : dans la plupart des passages, l'orchestre n'est qu'un accompagnement du chant). Cependant, elle a été formidable dans sa longue séquence à la fin (qui ressemble beaucoup à son homologue du Barbier de Séville). Grand rossinien, Antonino Siragusa est un Don Ramiro enthousiasmant, tout particulièrement pendant ses airs du deuxième acte, très applaudis.
Voilà un très beau spectacle. Malgré une histoire mettant en scène sept
personnages principaux (dont deux certes, ceux des sœurs d'Angelina, sont
quasi-confondus), ce n'est pas cérébral comme un Wagner ou un Strauss et on
aurait presque des scrupules à se laisser aller à une cette facilité
(encore plus axée sur le chant que ne l'est Bellini), mais c'est cela
aussi l'opéra. En sortant, j'entends dire Ç'aurait plu aux
gosses.
.
2010-02-01 14:35+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Expositions — Voyage en Inde VIII
Samedi après-midi, je dépose mes affaires à un hôtel près de la Gare du Nord où j'ai prévu de prendre un bus très tôt le lendemain matin. Je me suis dirigé vers l'Opéra où se tient une exposition sur les Ballets russes. Contrairement à l'exposition du début de saison sur Gounod, elle n'est pas ouverte les soirs de spectacle, ce qui fait que je ne l'ai toujours pas vue malgré les cinq après-midi ou soirées que j'y ai passées depuis la mise en place de cette exposition.
Je rentre facilement grâce à ma carte de la BnF. On peut voir dans cette exposition des dessins préliminaires à la confection de costumes ou de décors, quelques costumes, des photographies, une partition autographe du Prélude à l'après-midi d'un faune, une notation chorégraphique de certains passages du Sacre du printemps, etc.
Je découvre dans cette exposition l'intérêt pour l'Asie du décorateur Léon Bakst. On verra ainsi un bronze de Garuda, la monture de Vishnu qui aurait inspiré L'oiseau de feu et surtout une photographie du superbe Nijinsky prenant la pose caractéristique de Krishna joueur de flûte dans Le Dieu bleu en regard d'un autre bronze issu des collections du musée Guimet. Une danseuse de bharatanatyam ne prendrait pas une pose différente.
Parmi les autres documents présentés, on pourra lire deux pages d'un rapport de Gabriel Astruc destiné aux autorités impériales russes à propos de la troupe de Diaghilev et de ses déboires financiers, dont voici des extraits :
Rapport confidentiel sur la saison russe 1909
M. Serge de Diaghilev a compromis en France le bon renom de l'administration des Théâtres Russes.
Mesures à prendre pour l'avenir
Peut-être y a-t-il lieu dans l'intérêt même de la bonne renommée des Artistes russes et de la dignité des Théâtres Impériaux de Russie, de ne pas sanctionner par des autorisations officielles les faits et gestes d'un
impresario amateurdont le crédit est fortement entamé sur la place parisienne.
La sortie est toujours aussi mal indiquée. Je reste une bonne dizaine de minutes à la librairie pour écouter jusqu'au bout la version instrumentale de l'air Ah ! no credea mirarti de La Sonnambula qui s'y fait entendre.
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