Voyage en Inde I

Passages en Inde. Hier et aujourd'hui.

2005-09-09 15:36+0200 (Grigny) — Culture — Expositions — Culture indienne — Voyage en Inde I — Photographies

Ce matin, réunion « recopiages de notes » entre enseignants après la session de rattrapages de septembre dans l'UV où je donnais des travaux dirigés l'année dernière à Jussieu.

Je profite ensuite d'être à Paris pour aller voir l'exposition Passages en Inde. Hier et aujourd'hui. à la Conciergerie. Le concept est assez original : des explorateurs anglais (Thomas et William Daniell) ont voyagé en Inde à la fin du XVIIIe siècle et ont réalisé de nombreuses aquatintes (avec un procédé quasi-photographique) ; un photographe contemporain (Antonio Martinelli) est revenu sur les lieux précis des aquatintes pour faire des photographies. On peut ainsi estimer l'évolution des paysages et des monuments sur deux siècles grâce à ces 2×73 « clichés ». C'est assez intéressant de voir que certaines scènes se superposent presque parfaitement, si la végétation s'est développée ou a reculé, si de nouveaux bâtiments ont fait leur apparition, et malheureusement dans quelle mesure certains édifices se sont dégradés au fil du temps.

J'ai eu le désagrément d'entendre quelque bonne femme aigrie s'indigner du fait que l'on affiche « ça » dans un tel lieu, « mézenfin, il faudrait une exposition sur la révolution française, permanente.... ». Je n'ai pas reconnu de paysages que j'ai vus lors de mon voyage, de toute façon, le site de Khajuraho n'a été « découvert » qu'au milieu du XIXe siècle...

L'exposition ne dure que jusqu'à dimanche prochain.

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Retour en France, photos

2005-09-06 18:00+0200 (Grigny) — Culture — Cinéma — Culture indienne — Voyage en Inde I — Photographies

Ce matin, lever très tôt pour me rendre à l'aéroport international de Mumbai. J'ai pu observer que les panneaux à l'extérieur et l'intérieur de l'aéroport étant trilingues : marathi, hindi, anglais. Les différences entre les écritures hindi et marathi étaient parfois assez insignifiantes : un voyelle rallongée ou raccourcie par rapport à l'autre forme (rappelons que ces deux langues utilisent le même alphabet).

À bord de l'avion d'एअर इंडिया pour Paris, j'ai pu dormir un petit peu pour rattraper le réveil à 2h30... manger un petit peu (encore végétarien) et regarder un film indien que j'avais déjà vu. Il s'agissait du film Black de Sanjay Leela Bhansali (Devdas), qui malgré la présence de deux grandes stars de Bollywood est très différent des autres films, il est question de la vie d'une jeune sourde-aveugle et de son professeur-magicien grâce à qui elle finira par obtenir un diplôme...

Arrivée à Charles de Gaulle, contrôles quasi-inexistants à l'arrivée. Au niveau des panneaux fléchés, cet aéroport est vraiment mal foutu, en suivant le panneau indiquant la gare de RER, je me suis retrouvé à un arrêt de bus d'où partait des navettes qui devaient entre autres desservir la gare. C'est vraiment n'importe quoi de supposer que les gens sont a priori des larves même pas capables de traverser l'aéroport pour aller à la gare de RER, bref, il a fallu trouver un plan qui me permette de partir dans la bonne direction. Ne vous-êtes vous jamais trouvés devant un plan indiquant fièrement un gros point rouge « Vous êtes ici » sans pourtant savoir dans quelle direction aller pour prendre telle ou telle rue, faute d'avoir l'information supplémentaire qui serait trivialement donnée par une boussole et une flèche indiquant le Nord sur le plan ; il y aurait vraiment une signalétique à inventer pour régler ce problème ridicule.

En rentrant à Grigny, j'ai extrait les photos de mon appareil numérique...

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Hare Krishna

2005-09-05 15:53+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde I

Je suis depuis quelques jours au Iskcon Ashram, qui est un hôtel tenu par des adorateurs de Krishna. Comme j'ai déjà pu le dire, la décoration est assez kitsch, l'ambiance assez étrange par ailleurs : il y a beaucoup de chants dans le temple (dès 4h30 du matin, tous les "life members" de leur organisation présents étant d'ailleurs tenus de participer à cet office matinal), quand on croise quelqu'un, il dire immanquablement « हरे कृष्ण ». On diraît d'ailleurs que cette expression est un vrai fourre-tout. Hier soir, il y avait apparemment un événement assez exceptionnel au restaurant : l'anniversaire de quelqu'un de sûrement très important. Du coup, c'était un peu plus cher (mais encore plus de choix que d'habitude), il y avait des dizaines de gens béats de respect envers le saint homme, quelques uns allaient lui toucher les pieds et ils ont entrepris de lui chanter un "Happy Birthday", en remplaçant ces deux mots par "Hare Krishna"... puis continuaient par "May the Lord be with you, Hare Krishna Hare Krishna". C'était assez mignon, j'étais assez plié de rire sur mon siège (je n'étais heureusement pas le seul à ignorer de qui on fêtait l'anniversaire).

Je m'aperçois encore une fois que la meilleure manière de voir des choses intéressantes ou de trouver des lieux utiles (poste, cyber-café...) consiste à y aller à pieds dans une direction aléatoire en demandant éventuellement aux gens s'ils savent où telle ou telle chose se trouve. À Indore, j'avais ainsi dégotté un « café » qui servait des cocktails de jus de fruits extrêmement variés (il y en avait une bonne centaine sur la carte).

Je vais devoir me préparer pour prendre mon avion qui part demain matin, très tôt...

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Un masala movie

2005-09-04 15:50+0530 (मुंबई) — Culture — Cinéma — Culture indienne — Voyage en Inde I

Hier, je suis allé au cinéma du coin voir आशिक़ बनाया आपने. C'était le premier film venu, dans le premier cinéma venu (une seule salle), mais je voulais vraiment voir à quoi ressemblait une séance de cinéma en Inde. La salle était assez bien garnie, un public très varié (de jeunes habillés à l'occidentale à de moins jeunes habillés de façon plus décente en passant par quelques musulmanes tout en noir avec uniquement les yeux qui dépassent). Avant le film, il y avait des publicités, ce qui était étonnant c'est qu'avant chacune d'elle passait presque subliminalement le visa de la censure (qui semble avoir au moins trois niveaux : U (tous publics), PG (parental machinchose), A (adults only)).

Au bout d'un moment, on voit le drapeau indien flotter sur l'écran et une musique à peine audible se faire entendre. Tout le monde se lève pour écouter l'hymne !

Le film commence, il n'y a pas de sous-titres, mais l'histoire est archi-simple (trois personnages : une fille, deux garçons qui sont tous les deux amoureux d'elle, un méchant, un gentil). À la fin, on découvre que le gentil est en fait le méchant et que le méchant est tout gentil.

Curiosité linguistique, le titre n'était pas écrit de la même manière sur les affiches et dans le générique (le "i" de आशिक़ est bref sur l'affiche et sur le visa de censure mais long dans le générique, je ne suis pas le seul à faire des fautes...).

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Cuisine végétarienne

2005-09-03 14:04+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde I

Finalement, je suis agréablement surpris de voir que je peux définitivement mettre au placard l'idée que j'avais pu me faire il y a longtemps au sujet de la cuisine végétarienne. Cette image faussée venait essentiellement de comportements végétariens que je pouvais observer chez des camarades d'internat suivant un régime assez douteux : tomate crue, salade, un légume cuit à l'eau ; pour un goinfre comme moi, cela ne donnait vraiment pas envie !

Cela fait presque trois semaines que je suis en Inde et n'ai pas mangé de viande, et cela ne me manque pas vraiment, vu comme les plats indiens sont appétissants et variés. Là où je me trouve actuellement, comme je le disais avant, c'est thali pour tout le monde midi et soir. Cela se présente donc ainsi : à l'entrée, on nous donne une grande assiette contenant quelques petits pots, on se sert (autant de fois que l'on veut) en entrées, beignets, plats (riz, panir, pommes de terre, il y en a une bonne dizaine avec des sauces très diverses). Il y a ensuite un grand choix en petits pains délicieux (chapati, puri, paratha...). Après, il n'est pas évident d'avaler tout ça sans utiliser de couverts, mais au pire, on peut utiliser les chapati comme cuillers... Ajouter des desserts délicieux (Gulab Jamun, glâce à la mangue...), et normalement, après, on a plus peur de la cuisine végétarienne. :)

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Train de nuit pour Mumbai

2005-09-02 16:40+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde I — Thé

Pas grand chose à signaler sur mes derniers jours à Indore si ce n'est que les serveurs du restaurant de l'hôtel me posaient de plus en plus de questions (limite indiscrètes, du genre, combien m'a coûté mon billet d'avion) et qu'ils ont très vite vu les limites de ma connaissance de leur langue. Je pourrais aussi raconter comment se faire arnaquer de 25 roupies, trois fois rien, mais c'est pénible par la manière dont cela se passe...

Hier après-midi, j'ai donc pris un train Indore-Mumbai, l'Avantika Express qui n'a d'express que le nom vu qu'il a dû s'arrêter pas loin d'une vingtaine de fois et que le trajet a dû prendre quinze heures ; contrairement aux autres trains que j'ai pris, celui-ci était parfaitement ponctuel. La trajectoire était asez originale puisque le train est d'abord allé vers le Nord pour desservir Dewas puis Ujjain, aller ensuite vers l'Est jusque Vadodara pour ensuite aller en direction de Mumbai (au Sud) en longeant la mer d'Oman.

À उज्जैन, scène assez surprenante : une poignée de musulmans (avec barbe fort vénérable) devait prendre le train, il y avait une bonne cinquantaine de personnes complètement en transe pour leur dire au revoir, assez impressionnant, compte tenu du calme apparent desdits vénérables. Sinon, comme d'habitude dans les trains, toutes les cinq minutes, quelqu'un vient vendre du thé, du café, des jeux de cartes et diverses autres choses. Dans chaque gare, il y a en plus des fruits et diverses préparations à acheter. Contrairement à mon voyage en bus de nuit, j'ai plutôt pas trop mal dormi dans ce train.

Ce matin, arrivée à la gare de Mumbai Central, j'ai pris un taxi pour me rendre à mon hôtel, qui est loin du centre et pas trop loin de l'aéroport (c'est pour cela que j'y vais, vu que mon avion décollera en début de matinée). Je n'aurais peut-être pas dû prendre un taxi et chercher à m'en rapprocher par des moyens plus civilisés (et moins chers), mais j'étais un peu fatigué et pas vraiment envie de chercher à comprendre comment les bus/trains de banlieue fonctionnent ici. Bref, le chauffeur de taxi est à la limite de l'honnêteté, le prix qu'il m'indique au départ étant à peu près le double de ce à quoi je m'attendais. Le sort s'est néanmoins abattu sur lui puisque le taxi est tombé en panne à quelques kilomètres du but. Je négocie sec pour payer ce que je dois vraiment à partir du barême et prends un rickshaw (le taxi semblait vouloir m'embarquer dans une combine « Tu me donnes 100 roupies, et je paye le rickshaw. » sachant qu'il y en avait pour 30 roupies de rickshaw, j'ai refusé avec obstination...

Bref, me voilà à l'hôtel Iskcon Ashram (finalement, "Iskcon" est plus ou moins un sigle en anglais, mais de toute façon les rickshaw-men ne le connaissent que sous le nom "Hare Krishna Ashram"). Toujours aussi calme et kitsch, le thali est bien bon. Je crois que je ne vais plus faire grand chose pendant les quelques jours qu'il me reste : peut-être aller au cinéma.

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Balade dans Indore

2005-08-30 17:35+0530 (इन्दौर) — Voyage en Inde I

Hier après-midi, visite de Khajrana (un temple dédié à Ganesh). Assez éloigné du centre de la ville, il est beaucoup fréquenté par les hindous, il y avait à l'intérieur plein de mini-temples dédiés à diverses divinités et quelques statues fort colorées. J'y ai rencontré une personne parlant anglais, Anuj qui est en première année de formation pour faire ingénieur.

Ensuite, le suis allé me balader à pieds dans les rues, beaucoup de boutiques diverses, des petites gargotes où on voit des pains indiens se gonfler dans l'huile, des marchands de fruits. Je suis ensuite allé me perdre dans des rues de plus en plus petites en visitant un petit temple (dédié à des divinités féminines que je n'ai pas bien identifiées), pour finalement me retrouver au milieu de chèvres et non loin d'un terrain où des enfants jouaient au cricket (cela semble vraiment être le sport populaire ici). Dans ces petites rues, à quelques dizaines de mètres du centre-ville, on est vraiment très loin des fastes que l'on peut voir dans les films bollywoodiens...

Ce matin, grande expédition à la gare d'Indore pour me faire faire moi-même mon billet de train pour Mumbai (puisque l'agence de voyage contactée par mon hôtel n'y arrivait pas... en revanche, proposer de prendre des bus à la place, ils savent faire). C'est assez bizarrement fichu, les guichets de réservation informatisés se trouvent à plus de deux cents mètres de la gare, pas évident à trouver (d'autant plus qu'il faut tenir compte d'indications de sources diversement contradictoires pour y arriver...). Bon, une fois là-bas, c'est un peu l'usine comme aux guichets de la gare Montparnasse si ce n'est que tout est écrit en hindi ou presque. L'organisation est cependant un peu différente : on prend un formulaire où l'on indique son nom, le numéro du train... on fait la queue (exercice difficile si on ne veut pas se faire doubler, enfin pas trop, les policiers et militaires ne se gênent pas pour passer devant tout le monde)... et le guichettier fait la saisie du billet non sans avoir préalablement demandé "You're from France?".

Pour compenser les petites faims des jours précédents, j'ai pris un repas de midi extrêmement copieux (lassi, deux rotis bien beurrés, une assiettée de vegeterian pakoda (étonnant, dans les restaurants tamouls de Paris, cela s'appelle pakora), un masala dosa, une glâce) et le serveur voulait encore me voir commander un plat de légumes supplémentaire ! En comptant la bouteille d'eau minérale, j'en ai eu pour moins de trois euros.

Concernant les parfums des lassis, j'en ai goûté de toutes sortes : sucré, mangue, papaye, ananas, vanille, fraise ; le meilleur à mon goût reste invariablement le lassi à la mangue. Pour ce qui est de leur consistance, c'est aussi très variable suivant les régions et les restaurants, du gros sblurb visqueux à l'état ultra-fluide vaguement parfumé, il y a de la marge (du coup, cela me décomplexe complètement sur les lassis que je fais moi-même à Grigny quand j'arrive à me procurer de la pulpe de mangue...).

Je viens de visiter le musée d'Indore. J'étais absolument tout seul ! Fort étonnant d'ailleurs vu la qualité et la quantité de sculptures de divinités hindoues qui y sont exposées, il y a aussi une collection de pièces de monnaie ancienne, d'inscriptions sur cuivre et une salle concernant la préhistoire ; mais ce sont surtout les statues qui vallent le détour, le souci du détail y est absolument vertigineux. La boutique du musée (il m'a fallu quatre personnes intermédiaires pour m'y conduire) était assez indigente, ils avaient surtout des photos et cartes d'autres sites archéologiques du Madhya Pradesh (en particulier Khajuraho).

À part ça, hier et aujourd'hui, la musique d'ambiance de l'hôtel n'est constituée que de musique occidentale sous sa forme la plus dégénérée (de surcroît vaguement remixée à l'indienne), pas très glamour... ce qui m'étonne le plus, c'est que c'était exactement ce style de musique qui passait dans le restaurant le plus chic où je sois allé pour le moment (à Allahabad) ; cela fait un peu snobisme qui tourne à vide (comme dans la chanson de Boris Vian), enfin bon, dans les petites rues ou dans l'analogue de Télé-Matin, on a le plaisir d'entendre quand même de la musique beaucoup plus écoutable. :).

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Indore

2005-08-29 13:02+0530 (इन्दौर) — Voyage en Inde I

Avant-hier soir, départ de Jhansi pour Indore dans un bus censément très confortable. C'était effectivement un bus ayant deux types de places, des places assises avec pas mal de place pour les jambes et au-dessus, des places alongées. Comme ç'avait l'air conçu pour des gens de moins de 1 mètre 70, pas évident de trouver une position confortable pour pouvoir bien respirer, dormir et éviter de se cogner à cause des secousses tridimensionnelles. En douze heures de trajet, je n'ai vraiment pas beaucoup dormi. Je me suis rattrapé en arrivant à mon hôtel, qui pour un prix très abordable est vraiment très très confortable et archi-propre.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Indore n'est pas très fréquentée des touristes (je n'en ai pas vu un seul). Du coup, vraiment très peu de gens parlent anglais, les rickshaw-men annoncent le prix en hindi (et comme je sais juste vaguement compter jusqu'à 10 puis dire 20 et 30, ce n'est pas toujours évident). Petite curiosité au sujet des chiffres, en Inde, ils ne séparent pas par milliers comme on le fait (milliers, millions, milliards, ...), mais regroupent d'abord les trois derniers chiffres comme nous, ensuite, c'est cent mille (1,00,000) aussi appelé lakh, et après dix millions (1,00,00,000) : crore, d'où le nom du jeu télévisé Kaun Banega Crorepati dont je parlais il y a quelques jours ; on s'habitue à cette manière de compter quand il s'agit d'argent (un peu comme on dirait une « brique »), mais cela s'applique aussi au comptage des personnes et cela surprend un peu plus encore.

De même qu'à Jhansi, l'air est assez irrespirable dans les grandes rues (à Bénarès, les véhicules motorisés sont interdits en centre-ville durant la journée, malgré une circulation dense, l'air y était pur).

Les portions servies au restaurant "Pure Veg" sont vraiment faites pour des goinfres ! je n'ai pas réussi à finir mon panir tikka masala ni mon vegetarian hyderabadi biryani. Apparemment, dans les restaurants un peu chic, ils ont l'air de considérer que certains plats qui m'iraient parfaitement pour un repas complet sont juste bons pour l'usage que l'on ferait d'une barre chocolatée ou d'un biscuit. J'ai quand même pu prendre un masala dosa tout-à-l'heure. :). Hier après-midi, ils passaient en boucle des versions instrumentales de la musique du film वीर-ज़ारा.

Ce matin, j'ai visité un temple jaïn, le Kanch Mandir qui est essentiellement fait de verre, c'est assez impressionnant. Beaucoup d'illustrations, vraiment très beau (mais interdiction de photographier...).

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Repos ?

2005-08-27 11:55+0530 (झाँसी) — Voyage en Inde I

Je suis parti hier de Khajuraho en bus, dans l'idée de me reposer un peu à Jhansi. Le voyage en bus (5 heures) a vraiment été épuisant... Avec Khajuraho, je crois que j'ai eu ma dose de sites archi-touristiques, mes dernières étapes en Inde devraient être Indore et Mumbai.

Le cyber-café où je me trouve est pratiquement inutilisable. Impossible d'aller sur http://www.google.co.in/ ! ou de visiter la page de mon blog à cause de problèmes de DNS (et encore, si le DNS vient à marchouiller, les connexions aboutissent une fois sur deux et une fois établies, coupures intempestives...).

Sinon, une petite curiosité, dans toutes les villes que j'ai visitées, on voit beaucoup d'hommes avec des cheveux plus ou moins roux. Je présume qu'ils se colorent les cheveux au henné et qu'au bout d'un moment, la couleur noire se transforme en une couleur orangée comme c'est le cas pour les décorations des mains des femmes pour les grandes occasions.

Le service à l'hôtel est vraiment envahissant, tout-à-l'heure, entre 7h et 9h, pas moins de quatre personnes ont sonné à ma porte pour savoir si j'avais besoin de quelque chose, si je voulais acheter un journal en hindi ; hier, ils voulaient me faire boire des bières... Ajouter que dans les environs, il doit y avoir un fou de dieu quelconque qui chante continuellement (toujours la même phrase), heureusement qu'il s'arrête la nuit. J'étais un peu à court de liquide, sachant qu'on est samedi, que demain, c'est dimanche, et que lundi prochain est férié en Inde, j'ai finalement pu trouver un distributeur automatique de billets.

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Khajuraho

2005-08-25 18:31+0530 (खजुराहो) — Voyage en Inde I

Quand je parlais de Lourdes dans une précédente entrée en pensant à Bénarès, je n'avais pas encore vu Khajuraho. On dirait que les gens ne vivent ici que du tourisme. Ici, il est vraiment impossible de faire dix mètres sans être réellement importuné par des vendeurs de cartes postales, guides, marchands en tout genre, riksha-men. Il n'est vraiment pas évident de garder son calme, tout-à-l'heure par exemple, on veut me vendre des cartes postales, je réponds que je n'en veux pas puisque j'en ai déjà assez, il insiste, j'insiste pour dire que je suis navré de n'en plus vouloir et lui dit au revoir ; je continue mon chemin et m'aperçoit au bout de quelques pas qu'il me suit et qu'il a aussi des illustrations du kama-sutra à me vendre... C'est d'autant plus pervers que la plupart du temps, ils ne disent pas directement ce qu'ils ont à vendre, ce serait encore plus simple, mais ils posent des questions (toujours les mêmes), de quel pays on vient ? dans quelle ville on habite ? Au lieu de demander si on a besoin d'un rickshaw, ils demandent où est-ce qu'on va ? En comparaison, on est beaucoup plus tranquille à Bénarès ! Bref, même à quatre heures de bus des grandes villes, pas moyen d'être au calme.

Aujourd'hui, pas grand chose à signaler. Je suis simplement allé visiter le State Museum of Tribal and Folk Arts qui était vraiment très bien et je suis allé faire le tour du village en m'éloignant le plus possible du centre pour ne pas me faire enquiquiner, quelques temples hindous.

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Retards de trains

2005-08-24 17:49+0530 (खजुराहो) — Voyage en Inde I

Hier, le Mahanagari Express (c'est amusant de voir comment certains mots anglais sont transcrits en alphabet devanagari) avait 4h30 de retard. Pendant mon attente, j'ai assisté à quelque chose d'assez inattendu, apparemment un transfert de prisonniers. Pas très réjouissant, ils étaient attachés les uns aux autres avec des cordes et des militaires avaient un morceau de bambou en forme de canne, qui ne devait pas seulement les aider à marcher... Sur le quai, discussion avec un jeune polyglotte hindi/ourdou/arabe/anglais musulman.

Avec le retard, je suis arrivé à Satna vers minuit. J'ai pris le premier hôtel bon marché venu pour passer la nuit (peut-être un peu trop bon marché, d'ailleurs...).

Ce matin, j'ai pris un bus pour me rendre à Khajuraho. C'était la première fois que je prenais un bus, ce fut moins terrible que ce à quoi je m'attendais. Mais il est vrai que les chauffeurs de bus conduisent très vite (compte tenu de l'état de la route, quand on peut vraiment parler de route), on a un peu peur pour les vélos qui arrivent en face et qui doivent se déporter pour laisser passer le bus tandis que le klaxon fait un bruit d'enfer. Ah, et puis, le bus a dû faire un arrêt soudure au cours du trajet... Comme d'habitude, j'étais le seul touriste, mais une fois arrivé au village de Khajuraho, je suis complètement assailli de propositions de rickshaws d'un côté et de rabatteurs de divers hôtels de l'autre. Ils sont très agressifs les uns envers les autres, mais j'ai quand même pû me faire conduire là ou je voulais.

L'hôtel est bien, son restaurant un peu moins. Je viens de visiter les principaux temples situés non loin de l'hôtel. Ils sont assez impressionnants par la multitude des scènes qui ornent leurs murs... Il y a un certain nombre de touristes occidentaux dans le village (il y a même un aéroport, c'est dire), du coup, on est constamment assailli de vendeurs de cartes postales, guides multilingues, rickshaws.

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Pluie sur Allahabad

2005-08-22 18:57+0530 (इलाहाबाद) — Voyage en Inde I

Comme je le disais dans l'entrée précédente, il pleut vraiment beaucoup ici. Je n'ai pas grand chose à faire si ce n'est manger ou geekifier. Je me suis quand même laissé mouiller pour aller jusqu'au Hanuman Temple, qui est dédié au singe du même nom, qui aida Rama à tuer le vilain Ravana. Bref, à l'intérieur du temple, on voit une statue de ce singe. À l'extérieur du temple, on voyait ce qui devait probablement être le char d'Arjuna, conduit par Krishna, mais je n'ai pas bien vu son étendard sur lequel Hanuman devrait aussi se trouver. Je mets des conditionnels parce que tout était écrit en hindi et que je n'ai pas identifié d'autre mot que le nom du singe...

Demain, départ pour Satna, qui ne sera qu'une étape pour me rendre à Khajuraho (les indiens semblent prononcer "Khazuraho", ce pourquoi je vois une explication, mais tant que je ne l'aurai pas vu écrit en hindi, ce n'est que conjecture).

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Petite frayeur

2005-08-22 16:27+0530 (इलाहाबाद) — Voyage en Inde I

Hier matin, après avoir mangé une sorte de pancake, je quitte la Puja Guesthouse pour me rendre à la gare principale de Bénarès en rickshaw. J'arrive environ deux heures en avance et m'installe tranquillement dans le hall : il n'y a plus de places assises, je m'assieds donc sur ma valise-sac à dos qui s'avère assez confortable. Au bout d'une heure, le panneau indiquant l'heure de départ du train 1094 Mahanagari Express passe de 11h30 à 14h30. Trois heures d'attente supplémentaires...

Un indien essaie de discuter avec moi, mais lui ne parlant pas l'anglais et moi pas le hindi, on n'arrive pas à se dire grand chose. Une heure avant le départ de mon train, je me dirige vers la voie 7 d'où le train doît partir. L'ambiance dans la gare et sur les voies est totalement différente de ce qu'on a en France : dans le hall, beaucoup de familles assises sur un petit tissu posé sur le sol en train d'attendre, quelques vaches (oui, même dans le hall de la gare !). Je prends un verre de thé et quelques biscuits dans une des multiples gargotes situées tout près des voies.

Vers 14h20, un train portant les deux numéros 1093 et 1094 se présente sur la voie d'à côté. Il semble aller vers l'Est alors qu'Allahabad est à l'Ouest. Je me précipite dans le hall pour vérifier que c'est le bon train. Apparemment, c'est bon, je monte dans mon wagon et m'installe. Au bout de quelques minutes, le train démarre, en direction de l'Est... Je commence à paniquer un petit peu, d'autant plus que mon impression se confirme, on est en train de traverser le Gange. Je commence à me dire que je vais devoir changer mes plans, je trouve finalement un anglophone qui m'explique qu'on est dans la direction de Mirzapur, je suis rassuré ! Je discute assez longuement avec lui, il est employé des telecom et descend à Mirzapur, à mi-chemin entre Bénarès et Allahabad. Le train est somme toute assez confortable, quand on traverse un grand fleuve, je vois mon voisin faire une petite prière, juste pour être sûr, dans un hindi approximatif, je lui demande le nom du fleuve : "Gangaji" ("ji" est une marque de politesse).

Le train arrive finalement à Allahabad, je descends, pas évident de trouver la sortie. Il pleut des cordes, je sors le k-way providentiel. Je trouve un rickshaw (enfin, là, c'est plutôt le rickshaw-man qui vient me trouver). Il ne parvient pas à trouver l'hôtel que je lui indique (j'ai des raisons de penser que cet hôtel à vraiment disparu). On arrive finalement au Samrat hôtel, qui est très chic. Les mentalités semblent assez différentes qu'à Bénarès : le prix que m'avait indiqué le rickshaw-man à la gare était 30 roupies, compte tenu du déluge et des détours que l'on a dû prendre, je lui donne 50 roupies : il ne s'attendait vraiment pas à ce que je lui donne un peu plus que prévu.

Arrivé dans ma chambre, j'allume la télé et je tombe sur la fin d'un film que j'avais déjà vu : Chalte Chalte. Côté publicité, c'est tout-à-fait comparable à ce qu'on voit en France : ridicule identique pour les shampooings, le liquide bleu est aussi bleu, présence de super-stars pour vendre diverses choses futiles. Je tombe ensuite sur l'émission "Kaun Banega Crorepati", identique à Qui veut gagner des millions. La première différence était son côté bilingue hindi-anglais, et la seconde était la pointure du présentateur, la plus grande star du cinema indien : Amitabh Bachchan (tiens, on dirait qu'il est né à Allahabad).

Le lendemain matin, j'essaie de me connecter à Internet, mais le cyber-café du coin n'a alors ni électricité ni connexion, il faut attendre. Je discute alors avec un autre indien qui attendait, un certain विवेक, étudiant en médecine, fort étonné que je connaisse les noms de quelques films indiens (c'était la première fois qu'il voyait un français).

Au bout de deux heures, je préfère aller manger, au restaurant de l'hôtel, qui s'appelle "Connoisseur"... vraiment super-chic, comme je suis affamé je me fais plaisir avec un lassi, papad pakora, aloo acchari, hot jalebi with ice-cream, je suis complètement rassasié (pour la bagatelle de 7 euros environ, ce qui est carrément hors de prix pour un restaurant indien).

Sinon, les ordinateurs de ce cyber-café sont branchés à un onduleur, ce qui limite les problèmes liés aux coupures fréquentes ; malheureusement, mon terminal n'affiche pas du tout les accents, je suis obligé de saisir manuellement "é" pour rentrer un e accent aigu, tandis que la connexion rammme assez monstrueusement...

Avec la pluie qu'il y a maintenant et le fait que je parte demain, je crois que je ne verrai vraiment pas grand chose à Allahabad...

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Fin de séjour à Bénarès

2005-08-20 20:00+0530 (वाराणसी) — Voyage en Inde I

Avant hier, j'ai finalement pû retrouver mon chemin dans le quartier du Chowk pour rentrer à mon hôtel, en disant aux petits commerçants quelque chose comme "Puja Guest House kaha hai? Yaha? Vaha?". La plupart des indiens sont accueillants et répondent très gentiment, les autres, ben euh, je préfère n'en pas parler.

Dans la soirée, dans le restaurant de l'hôtel, la télévision est allumée sur une chaine qui passe plein de musiques de films hindi, je crois reconnaître une des actrices (dans la plupart des films, les acteurs font du play-back, ce sont des chanteurs professionnels qui chantent, ces derniers sont d'ailleurs en nombre très fini, la plus célèbre étant assurément Lata) et je me hasarde à poser une question en hindi à un jeune homme qui travaille à l'hôtel : "Ye larki, iska nam Rani Mukherji hai, na?". C'était bien elle, ensuite, discussion sympathique avec divers gens de l'hôtel, sur les études, les religions indiennes...

Hier, visite de Sarnath, un site avec beaucoup de temples bouddhistes et notamment le Dhamakh Stupa, une sorte de cylindre en pierre de grande taille. Le midi, je commande innocemment des pakoras (beignets) aux oignons et un vegetable biryani, quand je vois arriver le plat, je suis calmé par la quantité agastyaesque (pour ceux qui comprendrons, c'était un peu comme chez Ellora, rue Descartes), je n'arrive pas tout-à-fait à finir les huit gros beignets... L'après-midi, balade dans un quartier musulman de Bénarès (un vendredi...), sans réussir à m'y perdre.

Aujourd'hui, je me suis levé très tôt pour assister aux ablutions matinales dans les ghats (très hauts escaliers au bord du Gange, toujours fonctionnels quelque soit le niveau du fleuve, les marques des crues passées étant assez impressionnantes) depuis une barque. On pouvait aussi observer des crémations (on dit que le feu ne s'arrête jamais à Bénarès...). D'ailleurs, quand on parcourt la ville à pieds, on voit souvent quelque cortège funéraire emportant un cadavre enveloppé dans un tissu, c'est vraiment très émouvant.

En fin de matinée, je suis allé au "Bharat Mata Mandir" où au milieu de portraits des Nehru et de Gandhi, on peut notamment voir une carte en relief de l'Inde taillée dans le marbre d'une bonne quinzaine de mètres de large. Comme j'avais encore envie d'aller voir une boutique de soie, je me suis laissé entraîner par le rickshaw-man dans une fabrique de tissus et une boutique, du coup, je paie un prix normal au rickshaw-man (quelques dizaines de roupies) qui récupère assurément une bonne commission de la part du vendeur... Cela se passait dans un petit quartier musulman assez délabré, quelques femmes vêtues en noir dont le visage est complètement recouvert par un fin voile, pas très accueillant (quelqu'un s'est amusé à dégonfler un pneu du rickshaw...).

Dans le quartier du Chowk, il y a très souvent des coupures d'électricité assez généralisées, du coup, pas de cyber-cafés ouverts. Aujourd'hui, j'ai pas mal galéré pour pouvoir écrire ces quelques lignes car les deux que j'ai pû trouver ouverts ne me permettaient pas de me loguer normalement : soit je ne pouvais pas lancer PuTTY, soit cela ne marchait pas (sûrement à cause d'un firewall parano) ; enfin, ces petits désagréments ne m'ont coûté que 15 roupies.

Ce soir, soupe à l'oignon avec croutons, petit concert de musique et chants traditionnels à l'hôtel et discussion assez surréaliste sur le toit de l'hôtel d'où on a un point de vue panoramique sur Bénarès avec un écrivain américain (prénommé Steven) passionné par les Vedas et qui fait un long séjour à Bénarès, bref c'est bien sympathique, tout ça. Demain, départ en train pour Allahabad.

Sinon, le Mahabharata, cela devient beaucoup moins amusant à lire quand on arrive au début effectif de la guerre (de dix huit jours), vivement que les chefs de guerre Kauravas successifs meurent...

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Dans les avions indiens, on ne meurt pas de faim

2005-08-18 18:08+0530 (वाराणसी) — Voyage en Inde I

Hier soir, je suis allé au temple des adorateurs de Krishna. Il y avait là-bas de belles illustrations de certaines scènes de la mythologie hindoue, l'accent étant porté tout particulièrement sur Krishna (et aussi sur le fondateur du mouvement pour la conscience de Krishna...) ; en gros, imaginez une vingtaine de mises en scènes façon « crèche de Noël » avec beaucoup plus de couleurs et de fantaisie.

Ce matin, je me suis levé très tôt pour prendre un avion pour Bénarès où je vais rester quelques jours. L'avion faisait escale à Delhi, on nous a servi un petit-déjeuner très copieux sur la liaison Mumbai/Delhi (à première vue, je devais être le seul « occidental » dans l'avion). Dans la deuxième partie du voyage, j'avais déjà le ventre plein quand un stewart ayant un élégant turban sikh m'a demandé « Chicken or vegetarian », j'ai répondu « kuchni » pour dire rien du tout tellement j'étais rassasié.

Arrivé à l'aéroport, j'ai la chance d'être un des tout premiers à pouvoir récupérer mes bagages. Je sors à la recherche d'un moyen de locomotion pour me rendre dans une guesthouse en centre-ville, et là, c'est du gros n'importe quoi : on me propose un taxi prepaid à un tarif inférieur à ce que j'avais subi à Mumbai, j'accepte, mais quand je dis le nom d'un hôtel que le guide du routard recommande, on me dit "No, no, Puja not good, mosquitos, go to Buddha hotel...", je proteste un peu, celui qui me dit cela n'est de toute façon pas le conducteur du taxi, ce n'est pas lui que je dois convaincre. Une fois entré dans le taxi (conduit par le fils de l'autre), on se retrouve à cinq à bord (ajouter les trois jeunes enfants du conducteur), et il conduit vraiment très vite. Je proteste énergiquement pour qu'on me conduise à l'endroit que je demandais, jusqu'à ce qu'on arrive enfin à un endroit où les taxis ne sont plus autorisés, je monte sur un rickshaw (non motorisé, à pédales, donc...), on avance très lentement sous une légère pluie et un autre intermédiaire intervient alors : en effet, on entre dans un dédale de ruelles minuscules et je me laisse guider jusqu'à ma guesthouse, ce trajet m'est quand même revenu assez cher, mais je ne me voyais pas trop négocier avec les rickshaw-man (qui avait d'ailleurs des notions de français) qui avait pédulé dur pendant assez longtemps...

J'arrive complètement épuisé à la Puja guesthouse, la chambre que je choisis finalement est trois fois moins cher que ce que j'avais à Bombay, pour un confort à peine moindre. Je mange au restaurant de l'hôtel qui est pas mal fréquenté par des touristes (il y avait notamment un petit groupe sympathique de japonais), je discute assez longuement avec un personnage sympathique mais assez mystérieux, Sanjay, dont je serais bien incapable de distinguer le vrai du faux dans ce qu'il racontait, qui me conduit à une petite boutique de soie (une des spécialités de Bénarès) où je serais allé de toute façon. Je suis accueilli très cordialement : je me déchausse, m'asseois et ne me laisse pas de me faire montrer différents tissus multicolores. C'est très beau, mais n'ayant pas trop de repères de prix, j'évite de trop me ruiner (le vendeur a tout tenté pour essayer de me vendre une housse de couette à 7,500 roupies absolument magnifique, mais là, mon pifomètre m'alerte).

En fin d'après-midi, je me décide à aller marcher dans les ruelles pour deux choses : trouver un cyber-café, éventuellement assister de loin à des crémations : la ville est dédiée à Shiva, qui représente notamment le feu. Je suis alors sollicité de toute part, il n'est pas évident de refuser devant l'insistance de pseudo-guides... Le « spectacle » de ces crémations est assez émouvant. Je parviens à me débarasser du « guide » pour quelques euros. Bref, comme le dit mon guide (en papier), Bénarès a certaines similitudes avec Lourdes...

Je marche encore dans le labyrinthe jusqu'à trouver un cyber-café, reste à trouver le chemin du retour.

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Première journée à Mumbai

2005-08-17 15:39+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde I

Je suis arrivé hier à Mumbai par un avion de la compagnie Air India. J'ai été un peu surpris par le caractère très épicé de la nourriture à bord, mais c'était encore supportable.

Comme l'avion arrivait autour de minuit heure locale, l'aéroport était presque vide (l'officier du bureau de l'immigration était légèrement assoupi). Pour rejoindre mon hôtel, j'ai choisi la solution de facilité, la première qui se présentait à moi de façon insistante, un taxi prepaid (on paye avant de monter dans le taxi), en allant sur le parking, c'est d'abord une impression de chaleur et d'humidité qui se dégage.

Une fois le taxi lancé, c'est un « spectacle » un peu particulier qui se met en scène : la priorité est à celui qui est le plus gros et qui klaxonne le plus fort. De fait, on avait la priorité sur les rickshaws.

Après avoir croisé quelques vaches et une fausse arrivée (on était pas au bon hôtel !), j'arrive enfin au Iskcon Ashram (je ne sais troujours pas comment je devrais prononcer le premier mot du nom...) et je suis surpris par le côté chic et kitsch de l'endroit. La plupart des clients sont des adorateurs de Krishna (le même qu'ici) qui vont au temple qui jouxte l'hôtel. Partout on voit des peintures le représentant jeune élevé par un vacher, ou en cocher d'Arjuna. La chambre est plutôt bien, si le prix des hôtels est vraiment plus cher à Mumbai qu'ailleurs en Inde (comme me l'indique mon guide), je devrais vraiment pouvoir me loger décemment pour beaucoup moins cher.

Le lendemain matin, je suis réveillé par le réveil téléphonique de l'hôtel (que je n'avais pas sollicité), avec des chants à la gloire de Krishna évidemment. Je vois ma première grosse averse. Je décide de faire la grasse matinée, n'ayant dormi que cinq heures. Le midi, je suis allé au restaurant de l'hôtel, qui s'appelle, ô surprise, Govinda restaurant. Je pensais prendre bêtement un masala dosa (une sorte de crêpe enroulée avec des pommes de terre à l'intérieur) pour lequel mes doigts ont déjà une technique suffisante ; mais le midi, c'est un buffet de thali pour tout le monde (je suis d'ailleurs surpris du fait que l'on paye avant d'aller s'asseoir). On me donne donc un assiette contenant quelques petits bols pour aller se servir. Je prends un peu de tout (riz, lentilles, pommes de terre, fromage, chapati, sauces) et essaie de me débrouiller pour manger cela avec ma main droite ; ce n'est pas évident du tout, je me débrouille beaucoup moins bien que mes voisins.

L'après-midi, je suis allé me balader dans les rues, c'est impressionnant le nombre de petites boutiques que l'on peut trouver au mètre carré. N'ayant pas trouvé spontanément de cyber-café, je demande à des rickshaw-men s'ils peuvent m'y conduire. C'est incroyablement peu cher, pour une course d'une bonne vingtaine de minutes, je n'ai payé que 20 roupies (environ 40 centimes d'euro).

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J-1

2005-08-15 16:50+0200 (Grigny) — Voyage en Inde I — Thé

Mon avion décolle de Roissy demain matin. Aujourd'hui, je fais essentiellement du repassage/pliage, et je mets le tout dans ma valise-sac à dos ; cela a l'air de tenir sans trop serrer pour le moment, en espérant que d'ici demain matin, je n'aurais pas dû faire rentrer trop de choses que j'aurais oubliées.

Je bois mon dernier thé wulong avant un bon petit bout de temps...

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Mahābhārata, volume 1

2005-08-13 21:35+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde I

[Couverture du premier tome du Mahabharata]

Je viens tout juste de terminer ma lecture du premier tome de la version du Mahābhārata de Madeleine Biardeau. Je n'aurai donc à emmener que le deuxième tome en Inde, m'évitant de traîner 2,5 kilogrammes de livres.

D'habitude, je lis extrêmement lentement, et là, encore plus, peut-être une vingtaine de pages par heure seulement ! En effet, il y a beaucoup de noms à retenir : beaucoup de personnages en ont plusieurs ; dans certains paragraphes, on peut faire référence à un personnages en utilisant plein de noms différents : par exemple, page 957, « Keśava », « Janārdana », « Govinda », « Śauri », « Dāśārha » et « Kṛṣṇa » désignent la même personne, à savoir Kṛṣṇa Vāsudeva, à ne pas confondre avec « Kṛṣṇa Dvaipāyana Vyāsa », ni avec Draupadī (aussi appelée Kṛṣṇā ou Pāñcalī) l'épouse commune des cinq fils de Pāṇḍu, c'est assez déroutant, mais on s'habitue à distinguer l'apparition d'un nouveau nom d'un personnage déjà connu du nom d'un nouveau personnage (le glossaire permettant de se rafraîchir la mémoire si on oublie des noms)...

C'est vraiment intéressant de voir différents récits s'articuler autour du récit principal, racontés parfois à plusieurs reprises mais par des narrateurs différents, et de lire divers mythes ou paraboles (où les lois de la nature sont souvent transgressées de façon très imaginative) ; j'ai eu la surprise d'y trouver un récit condensé d'une partie de la vie de Rāma Dāśarathi et une version indienne du Déluge.

En tout cas, ce livre qui se présente comme une alternance de récits et de commentaires est extrêmement bien écrit. Moi qui ai en général du mal à accrocher lors des parties purement descriptives dans les livres ai été très impressionné par les descriptions des armées en présence (Pāṇḍava et Kaurava), cela fait vraiment peur ! bref, j'ai hâte de me lancer dans la lecture du deuxième volume.

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J-4

2005-08-12 10:37+0530 (Grigny) — Voyage en Inde I

Cette fois-ci, j'ai réussi à me faire comprendre de la personne qui s'occupe des réservations d'un hôtel à Mumbai ; j'espère cependant que je trouverai moins cher pour les étapes suivantes. Je suis donc pratiquement prêt à partir, il me reste juste à me préparer au décalage horaire, seulement 3h30 en été, mais si je ne prends pas des horaires « normaux » avant de partir, là-bas, je me réveillerai en milieu d'après-midi...

À part ça, je peux vérifier que sur les dollars américains, il y a bien écrit "In God we trust", et on peut toujours croiser des crackpots politiques place de la Sorbonne, en l'occurence des partisans de Jacques Cheminade à la rhétorique quelque peu maladroite : en parlant d'une relance de l'industrie et de grands travaux en Europe, mieux vaut éviter de donner Hitler en exemple quand même.

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Dialogue de sourds

2005-08-10 16:54+0200 (Grigny) — Voyage en Inde I

« Hare Krishna.
— Hello sir. I would like to get an hotel room for next Tuesday.
— What do you want?
— An hotel room, sir.
— Ah, hotel room, for registrations, you shall call (inaudible) morning. Can you give me your name?
— RIOU, R, I, O, U.
— R, I, O, U.
— Right.
— Can you give me your name?
— Well, I have just given it.
Your name, please.
— RIOU.
(ensuite, silence radio, je raccroche au bout d'une vingtaine de secondes)

Bon, il va falloir que je réessaie à un autre moment de la journée...

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Prêt pour l'Inde ?

2005-08-06 15:05+0200 (Paris) — Voyage en Inde I

Mine de rien, voyager en Inde demande pas mal de préparation :

  • acheter ses billets d'avion (je suis passé par Anyway) ;
  • acheter un visa touristique (l'attente à l'ambassade de l'Inde est très longue : je suis arrivé un quart-d'heure avant l'ouverture, il y avait déjà quatre-vingts personnes devant moi, prévoir plusieurs heures de lecture...) ;
  • regarder ce que dit l'OMS sur les zones que l'on va visiter, faire contrôler ses vaccinations (au moins un mois à l'avance, sinon pas d'anticorps), se faire prescrire un traitement antipaludéen (attention, tout ceci coûte très cher et n'est évidemment pas remboursé par la sécurité sociale).

Prévoir aussi quelques petites bricoles : cartes, guides. Jusqu'à tout-à-l'heure, je n'avais pas de portefeuille : je disposais mes diverses cartes d'accès et mes billets de banque dans l'espèce d'étui de ma carte bancaire et je mettais quelques pièces au fond de ma poche en sortant de chez moi. Compte tenu de la quantité de papiers que je vais devoir trimbaler et l'état misérable dans lequel se trouve actuellement l'étui de ma carte bancaire, je viens d'acheter un portefeuille (en fait deux), et une sacoche.

Il me reste encore quelques petites choses à faire avant de partir (le 16 août) :

  • acheter quelques dollars (on ne peut acheter des roupies que sur place, et il n'est paraît-il pas toujours évident de changer des euros) ;
  • faire des photocopies de mes papiers d'identité ;
  • réserver un hôtel à Mumbai pour les deux nuits que je vais y passer à mon arrivée ;
  • acheter un sac à dos ni trop petit ni trop grand : je n'amènerai pratiquement que des vêtements, je trouve un sac à dos plus pratique à transporter qu'une valise et compter sur la possibilité d'utiliser une valise à roulettes me paraît légèrement illusoire ;
  • crème solaire (j'ai une peau très claire, même sans être trop téméraire, il faut vraiment que je me protège les mains et le visage).

Cela me fait l'impression d'une montagne de choses à faire, peut-être parce que je n'ai pas trop l'habitude de voyager ; ces dernières années, je ne suis allé qu'en Allemagne et en Italie, et encore c'était dans le contexte très particulier de conférences mathématiques (par exemple, au MFO, on se retrouve dans une sorte d'enclave où tout le monde parle anglais).

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