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2014-08-14 22:39+0530 (વડોદરા) — Voyage en Inde XIII — Photographies
Vendredi 8 août, je suis allé à la gare routière de Patan pour monter dans un bus pour Ahmedabad. Sitôt arrivé là-bas j'ai pris un autre bus pour Vadodara. Ce bus était climatisé et isolait relativement bien des bruits extérieurs, mais il m'a fallu supporter l'atroce film bollywoodien diffusé sur un écran à l'avant du bus (l'heure et demie du trajet ne permettait pas de le voir en entier, ce qui montre l'absurdité de la chose). L'après-midi je me suis reposé de ces cinq heures de route.
Le lendemain, j'ai pris des photographies des beaux bâtiments de l'Université Sayaji Rao de Vadodara, et mangé un excellent thali gujarati :
Je suis ensuite allé visiter le palais de Laxmi Vilas :
Ce palais est impressionnant ! Il associe l'art européen à l'art indien. Le Durbar Hall est une merveille (si l'on excepte certains vitraux importés d'Allemagne au-dessus des portes). Au fond, en hauteur, de superbes vitraux représentent des scènes vishnouistes : Yashoda en bouvière, Vishnu, Rama avec Sita et ses frères et enfin Yashoda et l'enfant Krishna (que l'on peut facilement rapprocher de Marie et Jésus).
Ma plus grande émotion est toutefois venue de la salle du trône du Maharaja Sayaji Rao où sont exposées des peintures de Raja Ravi Varma. Les thèmes sont tirés du Harivamsha (Kamsa-Maya), du Mahabharata (Kichaka-Sairandri) ou du Ramayana (Sita-Guddho : Sita s'unissant à la Terre). Deux autres sont des portraits de divinités : Laksmi, Sarasvati. Je connaissais cette peinture, mais ignorant dans quel lieu elle était accrochée, ce fut une heureuse surprise pour moi de la voir :
Sarasvati peinte par Raja
Ravi Varma.
Je me suis ensuite dirigé vers Tambekar Wada, une maison quelque peu délabrée. La visite est gratuit. Les informations que j'ai essayé d'obtenir du jeune maître des clefs vallaient environ zéro roupie. Quand j'ai voulu lui demander confirmation qu'une peinture murale représentait Markandeya attaqué par Yama et son fil, et sauvé par Shiva en récompense de sa dévotion, il m'a dit que cela représentait la Déesse... La guerre du Ramayana est représentée avec de nombreux détails. La scène qui m'a le plus frappé est celle où Rama et Lakshmana sont inconscients et Hanuman rapporte non seulement les fleurs pour les guérir mais aussi le pic montagneux où elles se trouvaient (ceci parce qu'il n'était pas capable de reconnaître ces fleurs). J'ai également apprécié une représentation du barattage de la Mer de Lait. D'autres peintures murales sont très endommagées. Elles ne sont pas toutes du meilleur goût. Celles d'inspiration européenne sont assez naïves. Une autre représente Krishna volant les vêtements des jeunes femmes se baignant à Vrindavan. Je crois avoir découvert là la source inspiration de la décoratrice de la production des Pêcheurs de perles vue récemment à Massy.
En fin d'après-midi, je retrouve Rohit Deshpande dont les parents (habitant Jalgaon) sont justement en visite à Vadodara chez Arun, le beau-frère de Shrikant.
2014-08-12 16:18+0530 (જુનાગઢ) — Voyage en Inde XIII — Photographies
J'ai pris le train mardi 5 août à New Delhi en direction d'Ahmedabad (Gujarat), mais je me suis arrêté à Mahesana le lendemain matin. À la gare routière, plusieurs personnes viennent spontanément vers moi pour m'aider à trouver le bus me permettant d'aller à Patan où je resterai deux jours.
Je suis étonné par la qualité des routes reliant les villes entre elles. En revanche, dans les villes, beaucoup de rues sont bordées de boue, ce qui ne donne pas très envie de marcher. Par exemple, le souterrain passant sous la voie ferrée est inondé (plus de dix centimètres d'eau). Je m'installe dans un hôtel ayant un excellent rapport qualité/prix :
En revanche, du point de vue gastronomique, je n'ai pas été impressionné par cette ville.
En début d'après-midi, je visite Rani-ki-vav, un superbe puits en escalier
très récemment inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO (les billets
comportent encore l'inscription Not valid for World heritage
sites
...) :
De tous les côtés, on peut observer des sculptures. J'ai reconnu notamment la Déesse sous la forme Mahishasuramardini. La plupart des sculptures sont néanmoins vishnouistes. À un étage, on peut ainsi observer de part et d'autre une série incomplète des avatars de Vishnu, sauf erreur de ma part : Varaha, Vamana, Parashurama, Rama, Krishna. Il n'est pas possible de s'approcher de toutes les statues de cette structure à étages. Certaines d'entre elles ne sont visibles que si on les regarde à travers une lointaine ouverture selon un angle précis : Vishnu couché sur l'Océan cosmique. Parmi les autres sculptures, on peut aussi mentionner les nombreuses et variées sculptures de danseuses célestes.
⁂
Le lendemain, je me rends à Modhera pour visiter le temple du Soleil datant du XIe et construit par Bhimdev, époux de la reine qui construisit Rani-ki-vav. Je n'ai bêtement pas pris de photographie d'ensemble avec mon téléphone, mais sur celle-ci on reconnaît Surya, le dieu du Soleil avec son attelage de sept chevaux.
La photographie suivante se passe de commentaire.
Le temple fourmille de telles sculptures érotiques. Elles cotoyent les scènes de chasse ou de danse. Les scènes mythologiques sont peu nombreuses. Je crois avoir reconnu que le barratage de la Mer de lait. Le sanctuaire du temple est vide. Tout autour des centaines de chauves-souris ont toutefois trouvé refuge. Un puits en escalier se trouve devant le temple et son pavillon :
Pour revenir à la gare routière, ne trouvant pas de rickshaw, j'ai marché, mais je me suis trompé de chemin. Arrivant près d'un barrage, un groupe d'hommes m'a proposé de m'asseoir à l'arrière de leur camionnette. Je n'ai alors pas été mécontent d'avoir quelques notions de hindi. Arrivé à la gare routière, j'ai à peine eu le temps de faire le grand détour permettant d'éviter la boue qu'un bus pour Patan s'est arrêté, ce qui m'a permis de rentrer.
En ville, les rickshaws me proposent des tarifs honnêtes. Un de ces triporteurs était décoré avec des images de Mickey :
Les chauffeurs (et vendeurs de rue) n'ont pas l'air de connaître les nombres en anglais et donnent les prix en gujarati (les nombres semblent se confondre avec ceux du hindi). Ils indiquent en même temps avec les doigts d'une main le nombre de dizaines de roupies.
Dans les rues, les dromadaires sont couramment utilisés pour tirer des chariots de marchandises :
2014-08-09 17:10+0530 (વડોદરા) — Culture — Culture indienne — Dhrupad — Voyage en Inde XIII — Photographies
Je viens de passer trois semaines à Delhi, ou plus exactement à Greater Noida, une ville nouvelle en lointaine banlieue de Delhi : elle se trouve en fait dans l'état voisin d'Uttar Pradesh. Ceci explique que sur la longue route auprès de laquelle fourmillent les immeubles en construction, à l'approche de Delhi, on passe à côté d'un grand parc construit à l'instigation de Mayawati, ancienne Chief Minister d'Uttar Pradesh. Je ne suis pas sûr que ces longs alignements de sculptures d'éléphants furent une très bonne initiative pour la cause des dalits...
Le jour de mon arrivée à Delhi, je suis allé à Akashvani Bhavan, le bâtiment de l'All India Radio où travaille Pandit Nirmalya Dey. Dans la salle d'attente VIP, alors que j'étais habillé d'un kurta Lucknow-style, je me fais saluer très respectueusement par un musicien musulman. Plus tard, dans le local où il travaille, la situation est souvent à pleurer de rire, mais ce n'est pas vraiment racontable... Panditji m'a ensuite conduit jusqu'à Greater Noida.
À Greater Noida, j'ai séjourné dans un très bel appartement d'environ 100 m². Deux étudiants afghans du conservatoire de Rotterdam, Ilyas et Samim avaient loué cet appartement pour leur séjour de deux mois afin de se perfectionner avec Pandit Nirmalya Dey. Samim est plus débutant que moi et Ilyas est plus avancé (il jouait d'ailleurs du tampura lors du festival d'Utrecht).
Un jour sur deux environ, Panditji venait le matin vers 6h pour le Kharaj, un entraînement vocal explorant les graves (jusqu'au Sa d'en bas, voire jusqu'au Ni encore en-dessous !). Les deux autres élèves sortaient tout juste du lit à cette heure-là, mais je devais souvent me lever dès 5h pour me préparer à partir après le Kharaj avec Panditji qui pouvait me déposer près d'une station de métro pour que je puisse enchaîner avec un cours de bharatanatyam avec Arupa Lahiry. Cela dit, il m'est aussi arrivé d'aller me recoucher juste après le Kharaj...
Les autres jours Panditji venait l'après-midi pour nous donner un cours. Si nous étions assis tous ensemble et si nous avons parfois chanté la composition en groupe, l'enseignement était individuel, chacun recevant sa leçon l'un après l'autre. Même pendant les passages collectifs, si l'un d'entre nous produisait la moindre fausse note, celle-ci était quasi-systématiquement corrigée...
Je suis arrivé à Greater Noida alors qu'Ilyas et Samim pratiquaient Raga
Todi depuis déjà deux semaines. Le premier jour, Panditji m'a demandé si ce
raga me convenait ; je n'allais évidemment pas dire non, puisque c'est
un raga très difficile, le seul de ceux que j'avais déjà pratiqué dont
j'étais jusque là incapable de chanter une composition en raison de sa
difficulté. La première chose que j'aie eu à essayer de chanter a été la
gamme de ce raga... Celle-ci comporte de nombreuses altérations, assez
subtiles : on est loin du tempérament égal
. Ainsi, si la
tonique (Sa) est le do, par rapport aux touches du piano les plus proches,
les Re komal, Ga komal, Tivra Ma et Ni komal sont respectivement un peu
plus bas que les Ré bémol, Mi bémol, Fa# et Si bémol. Le Dha komal est au
contraire un peu plus haut que le La bémol. Même le Pa (sol) ne fait pas
une quinte juste : il est un peu en-dessous ! C'est donc avec un
certain soulagement que vers la fin de mon séjour j'ai pu chanter la gamme
et quelques exercices de Sargam sans que Panditji ait besoin de me corriger
trop souvent...
J'ai aussi appris la composition Kaun Bharama Bhule Ho Mana Gyani,
Pujata Raga Akshara Budha Bani
en Chautal de Vilas Khan, fils de
Tansen, la plus longue que j'aie apprise ! Les enregistrements
répertoriés ne contiennent que les deux premières strophes de la
composition (Stayi et Antara) alors que nous avons appris les quatre
strophes. De toute façon le style personnel de Panditji est assez
inégalable par son raffinement (autant que dans ses Alap) et aussi par sa
façon de chanter avec de subtils retards sur le cycle rythmique :
c'est superbe, mais difficile à reproduire à l'identique ! Les deux
autres élèves avaient déjà appris les deux premières strophes quand je suis
arrivé. J'ai donc pu les apprendre en me laisant entraîner par l'effet de
groupe, mais pour les deux dernières strophes, j'ai été en première ligne
quand Panditji s'est décidé à nous les apprendre : comme on commençait
par ma leçon, j'ai été le premier à devoir reproduire ce que Panditji
chantait... J'ai aussi fait un tout petit peu d'Alap, mais de même que les
autres il m'a fallu attendre deux semaines avant de pouvoir me lancer du
fait de la difficulté de Raga Todi. Heureusement que j'avais rapidement
décidé de prolonger d'une semaine mon séjour à Greater Noida parce que
sinon cela m'aurait sans doute frustré.
Dans ma chambre, j'avais un tampura :
L'engin est assez lourd : je ne sentais plus ma jambe droite après un quart d'heure de pratique...
⁂
La cuisine de l'appartement n'était pas trop mal équipée. J'ai fait des Kulfis (à partir d'amandes, mangues ou pistaches entières, et ce sans mixeur ni véritable pilon...), Parathas, Puris, Chapatis, Paneer Butter Masala, Alu Masala, etc. Pour les Chapatis, j'ai d'abord observé comment procédait Mamta, une autre élève de Panditji qui est venue deux ou trois fois.
J'ai aussi bu presque continûment du thé chinois préparé en utilisant deux tasses pour émuler un zhong (une technique que j'avais découverte l'année dernière à Édimbourg). Les autres ont notamment préparé du riz, du Dal. Panditji nous a même fait plusieurs fois la cuisine tout en nous enseignant. Le jour où je suis arrivé il a préparé un succulent ragoût de mouton. Il nous a aussi invité chez lui déguster un korma de poulet.
Ilyas est parti une dizaine de jours au Surinam (!) pour une tournée d'un groupe de musique auquel il appartient. Comment a-t-il pu survivre sans le kilo de mangues qu'il mangeait quotidiennement ! Pendant ce temps, j'ai fait faire un peu de tourisme à Samim : Gurdwara Bangla Sahib, Sri Gowri Shankar Mandir, Lal Qila.
Pour aller à Delhi depuis Greater Noida, il fallait prendre un rickshaw, un bus et enfin le métro, ce qui prenait presque deux heures... J'ai profité de ces quelques allers-retours pour manger au Saravana Bhavan de Janpath :
J'ai également eu l'occasion de rendre une courte visite à Ustad F. Wasifuddin Dagar pour lui remettre une copie sur CD (dans la plus belle boîte que j'aie trouvée) de l' enregistrement que j'avais fait lors de son dernier concert à Paris.
2014-08-04 15:19+0530 (ग्रेटर नोएडा) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII — Photographies
Mardi dernier, je me suis rendu à l'autre bout de Delhi,
dans le quartier de Malviya Nagar pour retirer une entrée
(gratuite) pour la première représentation du spectacle
All Warmed Up
en clôture de la Gati Summer Dance
Residency.
Six danseurs-chorégraphes (cinq indiens, une sri-lankaise) ont travaillé pendant dix semaines avec d'autres artistes (comme Padmini Chettur) pour mettre au point une pièce de danse contemporaine. Pour me rendre sur place, j'ai suivi les indications précises de leur site, mais elles oubliaient de préciser que de quelque côté que l'on marche sur la Press Enclave Road, il faudrait souffrir la puanteur de tas d'ordures :
Le chemin du retour m'a fait passer devant le mall Select CityWalk. Je déteste ces lieux où l'on chercherait en vain toute trace de civilisation :
Aucun des restaurants ne m'a paru intéressant, agréable et à des prix
raisonnables. Alors que j'allais sortir, je suis tombé sur une pâtisserie
appelée L'Opéra
. Il en existe plusieurs à Delhi. Les tarifs sont à peu
près les mêmes qu'en France. Une expatriée m'a dit plus tard qu'ils faisaient
du très bon pain. Le mille-feuilles et le macaron que j'y ai mangés m'ont rendu
beaucoup moins enthousiaste...
⁂
Siddharta Hall, Max Mueller Bhavan, Goethe-Institut, Delhi — 2014-07-31
Ghostape, son
Govind Singh Yadav, lumières
Riya Mandal, chorégraphie, danse, costume
unfold @ 70bpm (création)
Rajan Rathore, chorégraphie, danse, costume
Sasha Shetty, danse
parallel (création)
Venuri Perera, chorégraphie, danse, costume
traitriot (création)
Rachnika Gopal, chorégraphie, danse, costume
looking within without (création)
Avantika Bahl, chorégraphie, danse, costume
110048, M81 (création)
Mirra, chorégraphie, danse, costume
according to official sources... (création)
Je suis arrivé très en avance au Max Mueller Bhavan jeudi soir. Il pleuvait
assez fort. Pas grand monde sachant me dire où se trouvait le Siddharta Hall,
que j'aurais trouvé plus facilement si j'avais ignoré son nom. De toute façon,
il n'ouvrira pas avant 19h. En attendant, je tourne en rond, je vois pour la
première fois ici des toilettes messieurs signalées par Herren
. Le petit
monde de la danse contemporaine à Delhi arrive progressivement, se fait la
bise, etc. Quand la porte ouvre enfin, je profite de la fraîcheur de l'air
conditionné et m'installe dans la salle qui sera pleine à craquer avec 90
spectateurs environ. (La deuxième des trois représentations prévues était déjà
complète au moment de cette première.)
La première pièce est interprétée par Riya Mandal. La musique est une pulsation régulière (70bpm) dans laquelle s'insinueront des subdivisions. La danseuse est d'abord assise et réalise des mouvements du visage plus ou moins grimaçants à 70 bpm. Le mouvement s'empare progressivement de tout son corps (comme dans un Alarippu) et elle abandonne aussi sa chaise. Les mouvements de mains plus ou moins indépendants sont particulièrement fascinants. Cette entrée en matière est à mon avis une réussite.
La deuxième pièce est le sommet de la soirée. Il s'agit d'un duo entre Rajan Rathore (hip-hop) et la danseuse de ballet Sasha Shetty (qui me dira ensuite qu'elle apprend cette danse avec une prof russe, mais que leurs spectacles annuels n'ont lieu qu'en avril...). La pièce commence par une course-poursuite en rond dans l'espace scénique, chacun maintenant en permanence son regard dirigé vers l'autre. Les mouvements des deux conserveront un parallélisme jusqu'au bout. Si leurs mouvements ne sont pas toujours symétriques, ils sont toutefois réglés sur la même rythmique. On verra ainsi parfois Sasha Shetty utiliser des postures de danse classique tandis que Rajan Rathore exécute des mouvements de hip-hop. Un des moments forts de la pièce a été celui où les deux danseurs se tenaient debouts, penchés, épaule contre épaule, ce contact rendant l'équilibre possible. Il résume aussi le sujet de la pièce allant d'une opposition à union harmonieuse entre les deux danseurs.
Les trois pièces suivantes m'ont moins passionné. Toutes ont eu un côté hypnotique, mais je n'ai pas très bien saisi le message. Dans Traitriot, Venuri Perera (Sri Lanka) utilise la répétition de suites de mouvements de façon assez dérangeante, mais le contenu politique revendiqué de la pièce ne me paraît pas très clair (quelle est cette musique qui retentit à la fin ? est-ce un hymne ?)
Après l'entr'acte, Rachnika Goyal interprète looking within without. Il s'agit d'une méditation, ou d'une introspection en surplace. Le poids de la danseuse est bien passé d'un pied à l'autre une ou deux fois au cours de la pièce, mais pour ainsi dire seul le haut du corps a bougé, et très lentement, au cours de la pièce. Le fil de pensée du personnage m'est resté assez mystérieux, comme si un mur empêchait toute communication... Je n'ai rien contre ce type de danse, qui doit constituer une expérience très intéressante et éprouvante pour la danseuse, mais la présence du public n'est-elle pas superflue ?
Je suis aussi passé à côté de 110048, M81 d'Avantila Bahl. Elle a
commencé par marquer l'espace en traçant une diagonale avec un rouleau adhésif.
Plus loin, elle représentera semble-t-il des jeux d'enfants, notamment des jeux
avec un arc ? La pièce devait évoquer la notion de Home, mais
comme elle l'a expliqué à la fin, ce n'est pas tellement un chez soi
qu'elle cherchait, mais un en soi
.
Le programme s'est terminé en feu d'artifice avec la jubilatoire performance
de Mirra (Arun). Elle a tourné en dérision les médias dans cette pièce
according to official sources.... L'interprète est apparue avec une
multiprise enroulée autour du cou ! On se croirait dans un ballet de Mats
Ek. Je ne suis pas certain d'avoir saisi toutes les paroles prononcées par
Mirra dans cette pièce en raison de son accent prononcé, mais il était
semble-t-il question d'une annonce journalistique d'un drame mettant en scène
des moustiques. Selon les sources officielles, certains d'entre eux étaient
indiens et d'autres étrangers. La phrase But where is the plane
(ou quelque chose d'approchant phonétiquement parlant) revenait comme
leitmotiv entre deux développements de charabia et avant que What
a wonderful world apparaisse dans la bande-son. On pourrait penser que
cette pièce n'était que drôle (cet aspect culminant avec l'utilisation par
l'artiste d'un spray anti-moustiques), mais Mirra est aussi une remarquable
danseuse. Elle utilise certes son corps de façon peu orthodoxe, mais sa
technique m'a beaucoup impressionné et cela a contribué à faire de cette pièce
celle que j'aie préférée avec le duo parallel de Rajan Rathore.
À l'issue de la représentation, les danseurs se sont prêtés à une agréable discussion avec la partie du public qui voulait bien rester. Je suis plutôt très content d'avoir assisté à ce programme !
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