« Un trio de Beethoven | Le Ring de Budapest »
2012-06-20 00:18+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Budapest
Le Müpa (et plus précisément le Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem) est une des salles de spectacle de Budapest. Depuis le centre de Budapest, on y accède par la ligne 2 du tramway : c'est la ligne qui longe le Danube. Le bâtiment inauguré en 2005 est moderne :
De nuit, il est beau à voir aussi :
L'intérieur peut paraître tarabiscoté, mais l'endroit est pratique et
agréable. Les spectateurs n'ont pas à se marcher sur les pieds pendant les
entr'actes d'une heure au cours des représentations du Ring. Divers
escaliers, escalators, ascenseurs permettent de rejoindre les différents
étages. Ce n'est qu'au dernier moment, avant d'accéder à son siège, que
l'on montre son billet à l'ouvreur. On a alors davantage l'impression de
demander un renseignement utile que de passer le contrôle
. On
circule librement dans les autres parties de la salle, ses nombreux cafés,
son restaurant (délicieux menu Wagner à 15€ pendant le Ring !). Les
comptoirs servent un large choix de boissons et de pâtisserie. L'atmosphère
générale est à la détente, ce qui aide aussi pour commander un Cappy
Narancs
(ou, plus difficile, un Cappy Őszibarack
). Il est
possible de manger et boire dans les multiples terrasses accessibles
(certains ont même apporté leur pique-nique). (Sinon, pour ceux que cela
intéresse, le Wifi gratuit fonctionne très bien. En arrivant le premier
jour, je l'ai utilisé pour accéder à Google Translate dans l'idée de
traduire les messages de la machine à imprimer les billets de spectacle.
Celle-ci ne parlait que hongrois... et refusa d'imprimer mes billets. Les
guichetières, qui elles parlent très bien anglais, ont réussi à régler
mon problème.)
Ce que j'apprécie tout particulièrement dans l'architecture du bâtiment, c'est l'omniprésence du bois. Il est bien sûr visible dans la salle proprement dite où il doit contribuer à l'acoustique :
(Noter la présence d'un curieux assemblage de gros blocs de bois suspendus plus ou moins au-dessus de la fosse d'orchestre. Outre une fonction esthétique, je présume qu'ils doivent avoir une influence bénéfique sur les sensations acoustiques des spectateurs assis au parterre.)
Le bois est tout sauf caché, comme on peut le voir sur cette photographie montrant les musiciens de la fanfare annonçant la reprise de la représentation à la fin du premier entr'acte de Siegfried :
Ci-dessus, les musiciens sont installés au niveau du premier balcon sous la coque en bois entourant la salle de spectacle comme un cocon. Pour accéder à la terrasse, on peut passer par des escaliers-galeries dans lesquels on est entouré de bois dans toutes les directions (ou presque, seul le tapis recouvrant les marches est fait d'un autre matériau, évidemment plus souple).
Les sièges sont confortables et les rangs semblent bien aérés. On ne risque pas de se faire mal aux genoux. Le surtitrage est bilingue hongrois-allemand. Un deuxième dispositif de surtitrage est présent pour permettre aux spectateurs qui ne verraient pas le premier de pouvoir suivre le texte.
Au fond de la scène, au premier étage, on voit les tuyaux d'un orgue qui est paraît-il du dernier cri (en tout cas, comment ne pas le penser en visionnant cette vidéo ‽). Il serait à commande électronique. L'organiste peut ainsi en jouer tout en étant sur scène dans une position qui permette aux spectateurs de le voir, comme on peut l'observer sur cette vidéo de concert.
⁂
Fréquenter un tel havre musical pendant une semaine rend très difficile le retour à la réalité parisienne. Il me faudra un certain temps pour apprécier à nouveau la Salle Pleyel, qui est pourtant la salle de concert parisienne que je préfère. Le retour au stress parisien a en effet été trop brutal pour moi. Dans le métro, j'ai l'impression que tout le monde veut me rentrer dedans. Au concert de lundi dernier, une ouvreuse de Pleyel insiste auprès d'une certaine petite équipe de blogueurs franco-budapestois papotant dans le hall pour que chacun rejoigne sa place. On se bouscule dans les escaleirs, dans les allées, dans le foyer... J'ai ainsi été soulagé de partir à l'entr'acte de ce concert LSO/Haitink/Pires. Ceci étant dit, la raison principale de ma fuite a été ma fatigue. Le concerto nº23 de Mozart m'a paru tellement court que je ne pense pas être resté éveillé tout du long. Avant cela, j'avais été très agréablement surpris par l'interprétation de la Chaconne en sol mineur de Purcell. Certes, il s'agit de musique anglaise jouée par un orchestre anglais, mais il est remarquable qu'un orchestre non spécialisé dans la musique baroque joue aussi bien une telle œuvre (pour instruments à cordes uniquement).
Pour finir ce billet, voici une vue sur le Danube depuis une des terrasses du Palais des Arts :
L'acoustique de la salle est en fait modulable, et les blocs de bois suspendus contribuent a la regler suivant le type du concert. Parfois meme pendant le concert : en octobre dernier, on avait un peu de mal a entendre Cecilia Bartoli depuis le parterre, mais apres l'entracte tout a change.
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