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2009-12-31 16:04+0100 (Orsay) — Culture — Lectures
En cette année 2009 finissante, j'aurai lu 101 livres et à ce jour, ma PAL s'élève à 101 unités. Il n'y a rien de particulièrement glorieux à avoir franchi le seuil de 100. D'ailleurs, en nombre de pages, c'est un peu moins qu'en 2008 et à peine plus qu'en 2007 où je n'avais lu que 56 livres. Je suis à peu près certain que je lirai moins de livres de 2010 (les 101 livres de ma PAL représentent deux fois plus de pages que ce que j'ai lu en 2009 !).
Mes impressions sur certains ce ces livres sont maintenant sur le Biblioblog sur lequel les rédacteurs les plus actifs livrent aujourd'hui un bilan de l'année 2009. J'ai ajouté récemment dans mon booklog des liens vers les livres recensés sur le Biblioblog.
⁂
Du point de vue musical, les salles que je fréquente maintenant le plus sont celles de l'Opéra. J'ai prévu de voir tous les spectacles de ballet de cette année et une bonne proportion des opéras. Un des prochains sera La Sonnambula que je n'ai vu qu'au cinéma et entendu au disque ; j'en ai déjà fait le résumé.
À propos de ballets, ne pas manquer la diffusion sur France 3 le premier janvier à 13h50 du spectacle Ballets russes récemment programmé à l'Opéra.
2009-12-24 02:00+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2009-12-23
Vello Pähn, direction musicale
Madjid Hakimi, réalisation lumières
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Jean-Louis Vaudoyer, argument, d'après le poème de Théophile Gautier
Carl Maria von Weber, musique (L'Invitation à la Valse orchestrée par Hector Berlioz)
Michel Fokine, chorégraphie
d'après Léon Bakst, décor et costumes
Delphine Moussin, La jeune fille
Josua Hoffalt, le spectre
Le spectre de la rose
Claude Debussy, musique (Prélude à l'Après-midi d'un faune)
Vaslav Nijinski, chorégraphie
Léon Bakst, décors et costumes
Yann Bridard, Le faune
Émilie Cozette, La nymphe
L'Après-midi d'un faune
Gregorio Martinez Serria, livret d'après la nouvelle El Sombrero de tres picos de Pedro Antonio Alarcón
Manuel de Falla, musique
Léonide Massine, chorégraphie
d'après Pablo Picasso, décors, rideau de scène et costumes
Andrea Hill, mezzo-soprano
Vincent Chaillet, le meunier
Alice Renavand, la femme du meunier
Pierre Rétif, le Corregidor
Le Tricorne
Igor Stravinski, musique et livret
Alexandre Benois, livret
Michel Fokine, chorégraphie
d'après Alexandre Benois, décors et costumes
Nicolas Le Riche, Pétrouchka
Eve Grinstazjn, La ballerine
Stéphane Bullion, Le maure
Michaël Denard, Le charlatan
Pétrouchka
Le ballet de l'Opéra de Paris joue ces jours-ci non seulement Casse-Noisette, mais aussi Ballets Russes, un ensemble de quatre ballets qui furent montés par la compagnie russe de Diaghilev (qui a une place à son nom du côté Nord de l'Opéra Garnier) dans les années 1910.
J'étais déjà venu samedi soir dernier, profitant d'une place à 6€ que Palpatine n'avait plus l'intention
d'utiliser. Sur le ticket était inscrit Scène non visible
, ce qui
était assez largement exact. Néanmoins, c'était en premières loges nº6, une
des plus proches de la scène, avec donc une superbe vue sur l'orchestre.
Pour le reste, un pilier ne me laissait à voir qu'un tout petit quart de la
scène, et encore seulement les parties les plus proches de la fosse.
J'aurais au moins vu ce soir-là danser José Martinez, grâce aux talents de
chorégraphe duquel je suis devenu un spectateur régulier du ballet de
l'Opéra (c'était pour Les enfants du
paradis).
J'y suis retourné ce soir avec une place à 10€ (achetée au guichet), malheureusement un deuxième rang de quatrièmes loges, mais cependant pas trop excentré. Le placement n'est pas extraordinaire, mais au moins je verrai l'essentiel des mouvements de danse.
La première pièce est Le spectre de la rose, de Fokine. Cela dure dix minutes. Deux interprètes. Une jeune fille (Delphine Moussin) est assoupie chez elle. Le parfum d'une rose l'envahit et son spectre (Josua Hoffalt) entre dans la pièce. Le costume tout rose ne serait pas parfait si le danseur n'avait pas la tête elle aussi couverte de rose. La jeune fille se lève, et sa danse ainsi que celle du spectre devient de plus en plus enflammée. Enfin, elle se rendort, le spectre sort par la fenêtre (superbe saut). La jeune fille se réveille en se demandant bien ce qui a pu lui arriver.
Vient ensuite L'après-midi d'un faune, adaptation du poème de Mallarmé, sur la musique de Debussy. La chorégraphie de Nijinski avait fait scandale. Esthétiquement et techniquement, c'est très différent de tout ce que j'avais déjà vu. Bien sûr, pas de pointes, vu que les suivantes de la nymphe étaient pieds nus. La nymphe était dansée par Émilie Cozette, le faune par Yann Bridard. Je ne suis pas très convaincu par ce dernier (pas d'opinion sur l'autre), l'expression de son visage m'a semblé grossièrement lubrique, à un point presque clownesque. Même si je ne l'avais qu'entr'aperçu samedi dernier, Jérémie Bélingard m'avait semblé plus subtil.
La troisième pièce avant l'entr'acte est Le Tricorne (Massine). L'action se passe en Espagne. Chose curieuse pour un ballet, la mezzo-soprano Andrea Hill chante parfois sur la musique de Manuel de Falla. Les décors et costumes furent dessinés par Pablo Picasso. L'histoire ne tient pas vraiment la route. Un homme portant le tricorne s'intéresse de près à une meunière, qui le repousse. Il fait enfermer le meunier. À la fin, tout s'arrange, mais ce qui est invraisemblable, c'est le quiproquo qui fait que les soldats prennent plus tard le tricorne pour le meunier. Contrairement à samedi, aucune villageoise n'a chu. Je suis enchanté d'avoir vu danser Alice Renavand, la première fois que je la voyais dans un premier rôle.
La dernière pièce a la même durée que la précédente, trente-sept minutes, nous dit le programme. Il s'agit de Pétrouchka (Fokine) que je revois dans la même distribution que la première fois. Pétrouchka (Nicolas Le Riche), la ballerine (Eve Grinsztajn) et le maure (Stéphane Bullion) sont les trois poupées que présente le charlatan (Michaël Denard, vénérable danseur étoile) lors d'une grande fête populaire pétersbourgeoise. Les poupées s'animent. On découvre leur intérieur lors des deuxièmes et troisièmes tableaux. Pétrouchka et le maure sont tous les deux amoureux de la ballerine. L'un est triste, l'autre exubérant. La musique de Stravinski évolue entre des styles très divers. Pour l'avoir déjà apprécié samedi, j'attendais avec impatience le début du quatrième tableau, dont le son n'est pas sans rappeler celui de Wagner. La fête reprend, danses traditionnelles, ours et autres animaux... et enfin, nos poupées font une entrée fracassante : le maure zigouille Pétrouchka. Il ne s'agit heureusement que d'une poupée. Quoique, alors que le charlatan repart avec un Pétrouchka sans vie, un double fantomatique reparaît au-dessus du théâtre des poupées.
2009-12-19 02:35+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse
Opéra Bastille — 2009-12-18
Marcelo Alvarez, Andrea Chénier
Sergei Murzaev, Carlo Gérard
Micaela Carosi, Maddalena di Coigny
Francesca Franci, La Mulatta Bersi
Stefania Toczyska, La Contessa di Coigny
Maria José Montiel, Madelon
André Heyboer, Roucher
Igor Gnidii, Il Romanziero (Pietro Fléville)
Antoine Garcin, Fouquier-Tinville
David Bizic, Il Sanculotto Mathieu
Carlo Bosi, Un Incredibile
Bruno Lazzaretti, L'Abate
Ugo Rabec, Schmidt
Lucio Prete, Il Maestro di Casa
Guillaume Antoine, Dumas
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Giancarlo Del Monaco, mise en scène
Carlo Centolavigna, décors
Maria Filippi, costumes
Wolfgang von Zoubek, lumières
Laurence Fanon, chorégraphie
Patrick Marie Aubert, chef du chœur
Daniel Oren, direction musicale
Andrea Chénier, Umberto Giordano
C'est un très beau spectacle d'opéra que la production d'Andrea Chénier d'Umberto Giordano qui passe actuellement à l'Opéra Bastille. Le style de la musique de Giordano fait parfois penser à celle de Puccini. Ceux qui aiment le son de la harpe seront servis.
Les décors sont superbes. Le premier tableau représente une fête chez la
comtesse de Coigny en 1789. Un sofa est déplacé par des serviteurs (au
passage, dans la traduction du livret que j'ai lue, ce mot était
orthographié sopha
). Les lumières du lustre sont allumées. La fille
de la comtesse, Maddalena, entre avec sa servante, la mulâtre Bersi. Elle
doit s'habiller avant que les invités arrivent. Ceux-ci ont des costumes
d'époque et des coiffures extravagantes. Un mini-spectacle de ballet et de
musique se déroule sur une petite scène au fond de la scène. Considérant
son sort et celui de son père, le serviteur Gérard se désole du caractère
héréditaire de sa condition. Des pauvres viennent manifester leur faim et
le décor commence à se disloquer. Entretemps, le poète André de Chénier
aura séduit Maddalena par ses vers, qui outre son inclination pour elle
décèlent des critiques de la noblesse et du clergé. L'atmosphère
révolutionnaire se met en place.
Au cours du deuxième tableau, autant Maddalena que Chénier sont menacés. Nous sommes en 1794, c'est la Terreur. De grands mouvements de foule, des têtes défilent sur des piques, des drapeaux tricolores flottent, plus tard on entendra la Carmagnole et la Marseillaise. Gérard est devenu un leader révolutionnaire. Chénier est trop modéré. Maddalena tente d'entrer en contact avec lui, alors que celui-ci envisage de quitter le pays. Ils sont surpris par un espion. Dans le feu de l'action, Chénier blesse Gérard, qui ne le dénonce pas.
Au troisième tableau, Gérard change d'attitude. Il est lui aussi épris
de Maddalena. Il pense à se débarasser de Chénier. Il écrit des accusations
pour le tribunal révolutionnaire. Au cours de ce tableau, le bel air de
Madelon qui fait enrôler son petit-fils contre les contre-révolutionnaires
et les autres ennemis de la Révolution. Marie-Aude Roux, dans Le
Monde, semble déplorer que cet air soit statique. Pourtant, Madelon
étant censée vivre ses derniers jours, il n'est pas aberrant qu'on la fasse
asseoir. Cela dit, que Gérard soit assis pendant son grand air dans ce
tableau est plus gênant (certes, il est blessé, mais il tient sur ses
jambes). Vient ensuite les procès. Les juges ont les spectateurs dans le
dos. Ils font face au chœur qui s'est installé dans une sorte de théâtre à
l'italienne (j'aimerais bien savoir quel est le modèle de ce décor ; à
moins que les tribunaux révolutionnaires eussent réquisitionnés des lieux
insolites, cela paraît curieux). Gérard a été rejoint par Maddalena. Il a
encore changé d'avis. Il va prendre la défense de Chénier qui a pour sa
part réussi, contrairement à la tradition de 1794, à prendre la parole lors
de son propre procès. Le grand'inquisiteur^W
accusateur public
Fouquier-Tinville reprend les accusations qu'avaient faites Gérard à son
compte. Chénier est condamné à mort malgré les protestations du public.
La fin est un sommet de lyrisme. Maddalena décide de rejoindre Chénier dans la mort. En corrompant son gardien, elle se substitue à une femme condamnée à mort en même temps que Chénier. Après un superbe duo d'amour, il courent littéralement à la mort ensemble.
Cela doit être unde des premières fois que je vois une production d'opéra qui propose des images conforment au cadre historique de l'intrigue (l'autre exception serait Don Carlo). Si cela serait ridicule pour une opéra-comique comme Le Roi malgré lui, pour un sujet aussi unique que celui de la Révolution française, même si ce n'est sans doute pas la seule option (j'ai cru comprendre que ce n'est pas ce qui avait été fait pour la dernière production de Fidelio à l'Opéra de Paris), cela semble un choix tout à fait défendable. Bref, je suis très content du travail de mise en scène de Giancarlo Del Monaco et des décors de Carlo Centolavigna.
Du côté des voix, on est bien servi avec les trois rôles principaux : Andrea Chénier (Marcelo Alvarez), Maddalena di Coigny (Micaela Carosi) et Carlo Gérard (Sergei Murzaev). Je n'ai pas d'éléments de comparaison vu que j'entendais cet opéra pour la première fois. Pour une raison qui m'échappe, le chef d'orchestre Daniel Oren a été la cible de quelques huées, heureusement couvertes par les applaudissements.
2009-12-17 20:08+0100 (Orsay) — Photographies
Quelques photographies du campus d'Orsay, où il a neigé aujourd'hui :
2009-12-16 23:50+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Bastille — 2009-12-16
Piotr Ilyitch Tchaikovski, musique
Rudolf Noureev, chorégraphie et mise en scène, d'après Marius Petipa et Lev Ivanov
Nicholas Georgiadis, décors et costumes
Rui De Matos Machado, lumières
Mélanie Hurel, Clara
Christophe Duquenne, Drosselmeyer/Le Prince
Géraldine Wiart, Luisa
Mallory Gaudion, Fritz
Adrien Bodet, Le casse-noisette
Eric Monin, Le père
Béatrice Martel, La mère
Jean-Christophe Guerri, Le grand-père
Céline Talon, La grand-mère
Muriel Zusperreguy, Charline Giezendanner, Deux flocons
Ballet de l'Opéra
Élèves de l'École de Danse
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Orchestre Colonne
Kevin Rhodes, direction musicale
Casse-Noisette, ballet en deux actes, sujet de Marius Petipa d'après un conte d'E.T.A. Hoffmann, adapté par Alexandre Dumas
Ce soir était la première occasion pour moi d'aller à l'Opéra Bastille
pour voir un ballet. Depuis l'avant-dernier rang du deuxième balcon, mais
plein centre, il vaut mieux avoir des jumelles pour voir les détails des
mouvements de danse. Il vaut mieux aussi faire abstraction du bruit des
scolaires
qui ennuie tout le monde ; une spectatrice située
quelques rangs plus bas utilisera même un blanc dans la musique pour
exprimer son exaspération en criant Est-ce que vous pouvez vous taire
dans le fond ?
.
Je ne dirais pas que ce ballet de Noureev d'après Petipa contienne de grands moments magiques de danse ; on y trouve plutôt une succession de beaux tableaux, notamment pour le corps de ballet comme la danse des flocons au premier acte et la valse des fleurs. Les deux personnages principaux, Clara (Mélanie Hurel) et le Prince (Christophe Duquenne) ont un grand pas de deux au deuxième acte. Christophe Duquenne m'a fait une très bonne impression, qu'eût également fait Mélanie Hurel, que je voyais danser pour la première fois, s'il n'y avait pas eu quelques malheureux petits déséquilibres.
Ce ballet utilise un nombre invraisemblable de danseurs. Les élèves de
l'école de danse ont été mobilisés pour jouer les enfants des invités de la
soirée de Noël, les rats et les soldats au premier acte. Des costumes très
divers aussi, avec la fantaisie que constituent les danses espagnole,
arabe, russe, chinoise et française au deuxième acte. Il s'agit
d'évocations de rêves de Clara au cours desquels elle verra des personnages
de sa famille dans des lieux insolites. La danse qui aura le plus de succès
est la danse arabe, le couple qui s'y distingue ayant des costumes et
parures qui concurrencent en sonorités l'orchestre Colonne (du coup, cela
avait presqu'un côté danse indienne
).
Dans cette version, à la fin, Clara se réveille au milieu des invités de
la soirée de Noël pendant laquelle le casse-noisette que son parrain
Drosselmeyer lui a offert se sera transformé en beau prince et aura
combattu le roi des rats. J'ai lu quelques contes d'Hoffmann, mais
apparemment pas celui qui a inspiré ce ballet. Il semble que le conte à
l'intérieur du conte qui aurait fourni l'explication du nom de
Casse-Noisette
soit passé à la trappe dans l'adaptation de Petipa.
Dans celle de Noureev, la Fée Dragée et Confiturembourg ont aussi
disparu.
⁂
Je savais Jean Glavany balletomane (il me semble qu'il y avait eu un article à ce propos dans Le Monde il y a quelque temps) ; je viens de découvrir qu'il avait un blog.
2009-12-15 19:30+0100 (Orsay) — Photographies
2009-12-13 23:15+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2009-12-13
Élisabeth Platel, introduction
Bernard Boucher, professeur
Michèle Mérou, pianiste
Troisième division garçons
Fabienne Cerutti, professeur
Claire Djourado, pianiste
Troisième division filles
Éric Camillo, professeur
Michel Myron Mytrowytch, pianiste
Deuxième division garçons
Francesca Zumbo, professeur
Ellina Akimova, pianiste
Deuxième division filles
Jacques Namont, professeur
Richard Davis, pianiste
Première division garçons
Carole Arbo, professeur
Laurent Choukroun, pianiste
Première division filles
Roxana Barbacaru, professeur
Ellina Akimova, pianiste
Troisièmes divisions filles et garçons
danse de caractère
Bernard Boucher, professeur
Laurent Choukroun, pianiste
Premières divisions filles et garçons
adage
Démonstrations de l'École de danse de l'Opéra.
D'après mes archives, j'aurai
assisté cet après-midi à mon deux-centième spectacle. Une
consommation
régulière depuis 2002, avec une fréquence qui tend à
augmenter vu que le centième était une représentation du Barbier de
Séville en avril 2008.
Il ne s'agissait pas du Spectacle de l'École de danse, mais des Démonstrations. Elles ont lieu pendant plusieurs journées en décembre. Aujourd'hui, il y avait un premier programme à partir de 10h et un second, celui auquel j'ai assisté, à partir de 14h30.
Tous les élèves de l'École de danse de l'Opéra y participent. J'ai vu les troisièmes, deuxièmes et premières divisions filles et garçons, c'est-à-dire les élèves les plus âgés (respectivement moins de 16, 17, 18 ans). Accompagnés par des pianistes, ils passent classe par classe faire des exercices avec leur professeur, qui fait des commentaires à destination du public, donne des indications pour corriger les imperfections et les félicite, parce qu'ils le valent bien.
La plupart des exercices présentent des mouvements réalisés simultanément par les élèves, ou successivement par plus petits groupes. Cela paraît logique de travailler et de montrer de la danse de groupe vu qu'a priori seule une élite de ces élèves deviendront solistes. La synchronisation, très importante, n'est pas toujours au rendez-vous. Les professeurs insistent sur ce point comme sur la nécessité de se mettre en accord avec la musique.
Les figures qui sont montrées vont par difficulté croissante, jusqu'à des pas, sauts, pirouettes auxquelles ils viennent seulement de s'attaquer (j'ai bien aimé le tour sur soi avec réception en arabesque). On est bien sûr loin de la quasi-perfection dont font preuve certains danseurs du ballet de l'Opéra. Ces défauts d'exécution, les réceptions ratées, le manque de synchronisation, etc, ne font que mettre en valeur la difficulté extrême de cet art et le mérite de ceux qui sortiront de cette école en maîtrisant les techniques de la danse, malgré les contorsions qu'elle impose aux corps — on serait d'ailleurs un peu plus rassuré si certaines danseuses prenaient quelques kilogrammes. Les professeures expliqueront plusieurs fois qu'il n'y a pas que les garçons qui sautent. Les techniques de pointes sont déjà impressionnantes. Je suis assez mystifié par la figure qui consiste à faire une pirouette sur les deux pieds en pointe. Je ne saisis vraiment pas la géométrie de la chose. On verra aussi des danseuses tourner de façon prolongée sur un seul pied (figure qui m'avait sidéré quand j'avais vu Dorothée Gilbert la faire dans La fille mal gardée). Les garçons ne sont pas en reste. Ils tournent sur eux-mêmes à grande vitesse avec un pied au sol et un pied en l'air.
Après le passage de ces six classes non-mixtes, les troisièmes divisions
filles et garçons viendront pour la danse de caractère
et les
premières divisions filles et garçons pour l'adage
. Là, il ne s'agit
plus tellement d'exercices, mais de chorégraphies de groupe à part entière,
rapides (et ukrainiennes ou russes) pour les troisièmes divisions, lentes
pour les premières divisions. Lors de cette dernière partie, on verra aussi
de périlleux exercices de portés réalisés sans musique.
L'ambiance est assez différente de celle des ballets de l'Opéra. Le nombre de très jeunes filles fait que la moyenne d'âge du public est beaucoup plus basse que d'habitude. L'assistance applaudit plusieurs fois à la minute, saluant chaque exercice, voire chaque prestation individuelle. Si ce type d'événements n'est sans doute pas ce qu'il faudrait voir en premier pour prendre goût aux ballets, c'est néanmoins très intéressant.
2009-12-13 01:35+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Théâtre des Champs-Élysées — 2009-12-12
Natalie Dessay, soprano
Renata Pokupic, mezzo-soprano
Tilman Lichdi, ténor
Robert Gleadow, baryton-basse
Ensemble Matheus
Chœur Mélisme(s) (Gildas Pungier)
Jean-Christophe Spinosi, direction
Oratorio de Noël (cantates 1, 3, 6), BWV 248, Johann Sebastian Bach.
Mon septième Oratorio de Noël au Théâtre des Champs-Élysées depuis 2002. Pas programmé en 2008, il est revenu en 2009. Ce n'est pas la version la plus inoubliable que j'aie entendue.
La salle est bien pleine. Le directeur est à sa place habituelle. Depuis ma place, en levant la tête, je remarque pour la première fois le caractère parfaitement circulaire de la salle.
Alors qu'habituellement quatre des six cantates du Weihnachtsoratorium de Bach (BWV 248) étaient jouées, les trois premières, et la quatr- ou sixième — je n'ai toujours pas entendu la cinquième en concert — ce soir, seules les cantates 1, 3 et 6 seront interprétées par le brestois ensemble Matheus (Jean-Christophe Spinosi), le chœur Mélisme(s) (Gildas Pungier) et les quatre solistes.
Le ténor Tilman Lichdi fait un très bon évangéliste. Il n'a pratiquement que des récitatifs, mais dans son air Nun mögt ihr stolzen Feinde schrecken (cantate nº6), il révèle un style d'interprétation qui me plait. Le baryton-basse Robert Gleadow impressionne par sa voix ténébreuse et puissante, notamment pendant son air de bravoure Großer Herr, o starker König (cantate nº1). La mezzo-soprano Renata Pokupic semble terrorisée. Elle s'en sort convenablement, mais ce n'est guère enthousiasmant. Malgré les grands gestes du chef d'orchestre, l'Oratorio passerait presque pour une œuvre triste.
Bien sûr, on est aussi un peu venu pour entendre Natalie Dessay. Je dois bien dire que je préfère nettement l'entendre dans le répertoire romantique que dans le baroque auquel elle a commencé à s'attaquer il y a quelques années (en témoignent de beaux enregistrements avec le Concert d'Astrée de cantates pour soprano, du Magnificat de Bach, d'Il trionfo del Tempo e del Disinganno de Händel, etc.). Ce soir, elle a semblé ailleurs. Son attitude était en tout cas très différente de celle des autres solistes. Elle donnait l'impression d'intérioriser la musique, faisant mouvements de tête et autres mimiques en phase avec celle-ci, comme oubliant qu'une foule était rassemblée pour l'entendre. Ses membres antérieurs étaient aussi mobilisés dans cette gestuelle. Les mouvements de ceux-ci avaient en effet été libérés par la présence d'un pupitre où poser sa partition. Pendant la dernière cantate, le pupitre avait curieusement disparu. Le bras gauche pouvant néanmoins supporter le poids de la partition, le droit conserva sa liberté de mouvement. Bref, autant dans son interprétation que son attitude, tout était différent de mes références.
L'Oratorio de Noël est une des œuvres que mes goûts placent au plus haut et que j'aime aller écouter alors que l'Avenue Montaigne et les Champs-Élysées ont revêtu leurs décorations de Noël. Sans engendrer de franc déplaisir, cette soirée manqua pourtant de magie. Heureusement que les passages choraux m'ont charmé. Le chœur Mélisme(s), breton aussi, m'a semblé excellent.
2009-12-11 00:47+0100 (Orsay)
J'ai mis une fois les pieds à l'Olympia. Depuis, je reçois pas mal de mails de leur part. À force de les déclarer comme indésirables, mon logiciel de détection d'iceux a fini par les considérer automatiquement comme tels. Faisant à l'instant un peu de ménage, je viens d'apercevoir le message suivant :
Nous vous remercions de votre fidélité [cela fait pourtant quatre ans que j'ai cessé de vous fréquenter] et vous invitons à prendre connaissance de la mise à la vente dans notre salle du spectacles (sic) de :
Dorothée
Samedi 17 avril 2010 à 15h30 et 20h30
Dimanche 18 avril 2010 à 14h
Lundi 19 avril 2010 à 20h30
Non, ce n'est pas un canular. Ceci relativise singulièrement les
discours, sans doute non dénués de sincérité, d'artistes qui parlent de
faire l'Olympia
comme s'il s'agissait du plus prestigieux honneur
qu'on leur puisse rendre.
2009-12-09 01:48+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse
Opéra Garnier — 2009-12-08
Xavier Mas, Thespis
Marc Labonnette, Un Satyre
Aimery Lefèvre, Momus
Mireille Delunsch, Thalie, La Folie
Judith Gauthier, L'Amour, Clarine
Paul Agnew, Platée
Alain Vernhes, Cithéron
François Lis, Jupiter
Yann Beuron, Mercure
Doris Lamprecht, Junon
Laurent Pelly, mise en scène, costumes
Chantal Thomas, décors
Laura Scozzi, chorégraphie
Joël Adam, lumières
Agathe Mélinand, dramaturgie et collaboration à la mise en scène
Nicholas Jenkins, chef du chœur
Jory Vinikour, responsable des études musicales
Marc Minkowski, direction musicale
Chœur et musiciens du Louvre-Grenoble
Platée, Jean-Philippe Rameau
Je reviens de l'Opéra Garnier où avait lieu ce soir la troisième représentation de la reprise de la production de la comédie lyrique Platée de Rameau mise en scène par Laurent Pelly.
Pour la première fois, je me retrouve à l'amphithéâtre. Si on fait plus d'un mètre soixante, on n'a pas de place pour les genoux. Si on en fait moins, les pieds ne touchent pas le sol. On en ressort tout cabossé. Bref, à éviter. Le seul avantage est que l'on a un des meilleurs rapport visibilité/prix. Depuis le centre de l'avant-dernier rang, j'avais vue sur toute la scène. Ce qui était ennuyeux, c'est que l'écran des surtitres était situé juste derrière le grand panneau supérieur de la scène (où est écrit la date de la fondation de l'Académie Royale de Musique). De là, on ne pouvait lire que la ligne du bas. Seul un effet de parallaxe permettait peut-être aux spectateurs des étages inférieurs de lire les surtitres. Je trouve ce genre de bugs d'organisation tout à fait ahurissants.
Heureusement, je connaissais déjà l'histoire (ayant reçu il y a quelque temps un DVD de cette production en prêt) et les chanteurs arrivaient vraiment à se bien faire entendre. Les décors de Chantal Thomas (à ne pas confondre avec ses quasi-homonymes) sont faits de rangées de sièges de théâtre (peut-être est-ce en relation avec Thespis, un précurseur du théâtre, qui intervient dans le prologue). Platée, interprétée par Paul Agnew, est une grenouille à qui on fait accroire que Jupiter s'est épris d'elle. Celui-ci voit là un moyen de s'amuser de la jalousie excessive de Junon. À la fin, tout le monde aura ri au détriment de la grenouille.
Les costumes de Laurent Pelly sont charmants. Le plus étonnant est celui du personnage de la Folie (Mireille Delunsch) : une robe couverte de partitions plus ou moins flottantes. En pleine folie créatrice, elle en déchirera même quelques unes. Les costumes de la grenouille sont intéressants aussi ; le visage de Paul Agnew est complètement fardé. Jupiter (François Lis) et Junon (Doris Lamprecht) brillent en mauve.
L'ouvrage comporte de nombreuses et variées parties dansées (chorégraphie de Laura Scozzi). Le vent est ainsi figuré par une scène de danse où des danseuses ont les cheveux qui tombent à l'horizontale. On verra aussi des couples faire de la danse assez acrobatique. Les nombreuses suivantes de la Folie ont aussi plusieurs scènes de danse amusantes.
Tout est motif à l'amusement. La musique, le texte et tout le reste. Ainsi, entre le deuxième et le troisième acte, une grenouille descendra d'une baignoire pour rejoindre l'orchestre, embêter les musiciens et même diriger l'orchestre du Louvre-Grenoble ordinairement dirigé par Marc Minkowski.
2009-12-05 00:48+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Église des Billettes — 2009-12-04
Noëlle Spieth, clavecin
Pièces de clavecin en concert (1741) de Rameau : premier, cinquième, quatrième, deuxième, troisième concerts
Ce fut sans doute le meilleur concert de clavecin que j'aie entendu
jusques à présent. Au programme, les cinq concerts
de Rameau
(Pièces de clavecin en concert de 1741) joués par la claveciniste
Noëlle Spieth, seule. Cela peut paraître curieux puisque la partition
prévoit des parties de violon, flûte ou viole. Mais, comme nous l'apprend
le programme, Rameau était tellement génial qu'il avait fait en sorte que
ce soit aussi bien joué sur le seul clavecin.
En dehors du deuxième concert pendant lequel je me suis un peu ennuyé, je suis assez d'accord avec le programme. Peut-être faut-il ne pas trop connaître ces pièces pour ne pas ressentir l'absence des voix correspondant aux instruments fantômes quand ceux-ci ne font pas qu'accompagner le clavecin. En effet, des cinq concerts, celui que j'écoute le plus souvent est le troisième (son dernier mouvement Les Tambourins est très connu ; Rameau l'a réutilisé plusieurs fois dans sa musique de scène) ; quand on s'est habitué à l'accompagnement du violon et de la flûte, cela fait un peu bizarre de ne plus les entendre.
J'ai tout particulièrement été impressionné par la virtuosité de la claveciniste pendant le premier concert. J'étais bien placé pour observer les chevauchements invraisemblables qu'il comporte vu que j'étais arrivé parmi les premiers pour pouvoir choisir ma place : au premier étage avec vue sur les claviers, dont Noëlle Spieth actionnait les touches soit de l'un soit de l'autre soit des deux en même temps grâce à un mécanisme de couplage.
Un incident qui n'a heureusement été que comique s'est produit pendant La Pantomime du quatrième concert. Une chaise située aux premiers rangs s'est effondrée avec fracas sous un spectateur. Il a bien fallu interrompre le concert. À peu près tout le monde, y compris la claveciniste, avait bien du mal à garder son sérieux.
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