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2009-10-28 08:45+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2009-10-27
Keren Ann Zeidel, chant
Bardi Johannsson, chant
Orchestre Lamoureux
Christophe Mangou, direction
La Ballade of Lady & Bird
L'autre fois, c'était à L'Olympia en 2005. Cette fois-ci, c'était Salle Pleyel. J'ai découvert seulement dimanche en feuilletant les notices de programmes sur le site (où elles apparaissent quelques jours avant les concerts) que Keren Ann Zeidel et Bardi Johannsson chanteraient avec l'orchestre Lamoureux et un chœur islandais leurs chansons dans des réarrangements de Thorvaldur Bjarni Thorvaldsson.
Cela fait drôle d'entendre ainsi réarrangées des chansons que pour la plupart je connaissais. Cela fait drôle aussi d'entendre le son naturel d'un orchestre en partie occulté par la sonorisation. Ce qu'on entend ne correspond pas à ce qu'on voit (ou pas, vu que l'éclairage est minimal, un film est projeté sur un écran au fond de la scène) : au début, je me suis demandé dans quelles nuées se trouvait le piano. Bien sûr, il était évident que les deux chanteurs seraient sonorisés. Keren Ann étant de ces chanteuses qui chuchotent dans le micro, cela allait de soi, et sa voix était amplifiée juste comme il fallait de façon à ce qu'on eût parfois l'impression qu'elle chuchotât à son oreille. Mais que le chœur le fût, pour moi, c'était inouï, et au milieu d'une des premières chansons, je fus choqué d'entendre le volume sonore du chœur augmenter brutalement par le truquement de la table de mixage.
Cela dit, c'était un concert fort agréable.
2009-10-25 02:22+0200 (Orsay)
À l'instant, je lis sur Libération
un article disant que l'on serait passé à l'heure d'hiver : La France,
comme le reste de l'Europe, est passée à l'heure d'hiver.
. À l'heure où
j'écris ceci, cette information est complètement fausse.
2009-10-25 02:03+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2009-10-24
Robert Dean Smith, Paul
Ricarda Merbeth, Marietta
Stéphane Degout, Frank/Fritz
Doris Lamprecht, Brigitta
Alexander Kravets, Graf Albert
Elisa Cenni, Juliette
Letitia Singleton, Lucienne
Alain Gabriel, Victorin
Serge Luchini, Gaston
Pinchas Steinberg, direction musicale
Willy Decker, mise en scène
Meisje Barbara Hummel, réalisation de la mise en scène
Wolfgang Gussmann, décors, costumes
Wolfgang Goebbel, lumières
Athol Farmer, chorégraphie
Patrick Marie Aubert, chef des chœurs
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Die tote Stadt, Erich Korngold
Je reviens de l'Opéra Bastille, où je n'avais mis les pieds pour assister à une représentation depuis cinq mois.
J'ai donc vu Die tote Stadt, opéra d'Erich Korngold. Le nom du compositeur ne dit peut-être pas grand'chose à grand'monde. Pourtant, on lui doit la musique de quelques films classiques comme Les aventures de Robin des bois (avec Errol Flynn).
L'histoire est un peu compliquée. À vrai dire, il ne se passe pas grand'chose de réel. On est en plein onirisme. Presque tout se passe dans un rêve (plutôt un cauchemar) de Paul. Il habite Bruges et a consacré une pièce de sa maison à la mémoire de sa défunte épouse. En apercevant une femme qui lui ressemble beaucoup, il croit avoir l'impression qu'elle revit. Cette femme, une danseuse, envahit son rêve. Ils se désirent, mais il n'est attirée par elle que parce qu'elle ressemble à sa femme, ce qu'elle ne peut accepter : elle se moque de lui. À la fin, il l'étrangle... Finalement, tout se termine bien : il se réveille, la danseuse revient le voir, comme si de rien n'était. Il finit par abandonner sa maison (il y a d'ailleurs un vrai suspense à la toute fin de l'opéra : de quel côté de la porte finira-t-il ?).
La mise en scène du premier acte est très statique. Aux deuxième et
troisième, elle devient beaucoup plus intéressante. Le décor principal
représente une pièce dans la maison de Paul. Un portrait de sa femme est
visible. Quand il se met à rêver, une reproduction de cette pièce apparaît
au fond de la scène. Malheureusement pour les spectateurs du deuxième
balcon dont je faisais partie, on ne voyait de là que la moitié basse de
cet élément du décor où évoluaient des personnages, puisqu'un rideau opaque
situé en haut de la scène réduisait l'angle solide de visibilité. Pour
souligner le flou onirique, le plafond et les murs étaient quelque peu
déstructurés, en particulier, le plafond blanc de la pièce bougeait dans
tous les sens, cachant aussi un peu ce qu'il y avait derrière. Je ne
comprends pas comment on peut faire aussi peu de cas des spectateurs,
comment est-il possible que personne n'ait dit : Stop ! Si on persiste à
faire ça, on gâche le spectacle pour 20-25% des spectateurs. Remontons ces
machins dans les cintres.
.
Ce point noir est compensé par la qualité des autres aspects de la mise en scène, et bien sûr par la musique. La musique est agréable à écouter. Elle fait souvent penser à Strauss et à Wagner, c'est dire si cela peut être exigeant pour les chanteurs. Les deux interprètes principaux (Robert Dean Smith, Ricarda Merbeth) faisaient leurs débuts à l'Opéra avec cette production et ils ont été formidables.
2009-10-22 22:00+0200 (Orsay) — Culture — Cinéma — Culture indienne
J'avais entendu parler du film Sita sings the blues
de Nina Paley après qu'il reçut un cristal du long métrage
au
festival du film d'animation d'Annecy. Je me réjouissais par avance de la
probable sortie de ce dessin animé autour du Rāmāyaṇa.
Depuis, je n'y avais plus pensé. Le film est sorti en salles le 12 août. Je n'étais pas au courant, et de toute façon en voyage. Heureusement, tout à l'heure, j'ai lu Sita sings the Blues programmé au Moma, gratuit sur Internet, une entrée de blog évoquant ce film, son auteure, ses difficultés avec les législations concernant le droit d'auteur. La conclusion est que ce film est sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike License. Il est librement téléchargeable sur Internet et des sous-titres sont disponibles.
Le film, qui est essentiellement l'œuvre d'une seule personne, mélange plusieurs styles de dessin. Certaines scènes sont ainsi représentées dans le style des miniatures indiennes. Les nombreuses scènes musicales, où Sita chante des chansons d'Annette Hanshaw, ont leur style propre. Souvent, de curieux narrateurs reprennent la parole. En général, ils ne se souviennent plus très bien des légendes qu'ils racontent, émettent des conjectures, blasphèment (si l'animation me plaît moins dans ces passages, je les ai trouvés très drôles). Des passages autobiographiques dessinés tout différemment font écho à l'épopée. En effet, cet aspect-là de l'épopée n'est sans doute pas le plus connu (il apparaît dans le touffu septième livre, mon résumé s'est arrêté au sixième), mais il convient de savoir qu'après avoir vaincu Rāvaṇa, Rāma abandonne sa fidèle épouse Sītā pour que son peuple ne se moque plus d'un roi qui eût gardé auprès de lui une femme qui a été emprisonnée par un roi ennemi...
2009-10-15 06:47+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Qu'il est décevant de recevoir une annonce Natalie Dessay :
J-6 avant le nouvel album
pour découvrir, à la lecture de la liste
des titres, qu'il n'y a rien de nouveau dans ce disque, toutes ces scènes
de la folie figurant dans des disques que les dessayöphiles ont déjà dans
leur discothèque. La scène de la folie de Lucia di Lammermoor et
d'I puritani (Elvira) sont dans Airs d'opéras italiens.
La version française extraite de Lucie de Lammermoor est dans
Le miracle d'une voix (et dans l'enregistrement intégral de cet
opéra), tout comme Glitter and be gay (Cunégonde) et Ombre
légère (Dinorah). La scène de la folie d'Ophélie est dans Airs
d'opéras français.
Vu les noms des chefs d'orchestre, il semble qu'il s'agisse bien des mêmes enregistrements que ceux déjà publiés. Comment recycler du (pas si) vieux pour faire du soi-disant neuf.
Bien sûr, ce n'est pas ça qui me fera commencer à détester Natalie Dessay. Je me réjouis de l'entendre bientôt dans La Bohème, Das Weihnachts-Oratorium et La Sonnambula (œuvres que j'apprécie, pas comme Ein deutsches Requiem). Que ceux qui ne connaissent pas Natalie Dessay la découvrent avec ce disque, c'est tant mieux, mais il eût été plus élégant de ne pas prendre les autres pour des c....
2009-10-13 01:36+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2009-10-12
Lucy Crowe, soprano
James Gilchrist, soprano
Matthew Rose, basse
Orchestre Révolutionnaire et Romantique
The Monteverdi Choir
Sir John Eliot Gardiner, direction
Die Jahreszeiten, Joseph Haydn
Après 7h équivalent TD dans la journée, je suis arrivé lundi soir Salle Pleyel avec un billet pour Les Saisons de Haydn, un compositeur que je découvris il y a un an seulement. Je ne sais pas pourquoi, mais j'étais persuadé que le chef d'orchestre serait William Christie (il s'écoule de longs mois entre le moment où je réserve mes places et les concerts). Quand j'ai vu la boutique Harmonia mundi du hall présenter des dizaines de disques de cantates par Gardiner, je me suis demandé ce qu'ils fichaient là. Quelle fut ma surprise quand Gardiner est entré par la porte latérale pour diriger le concert !
Ma place était censée être au premier rang de l'arrière-scène (ce qui n'est pas idéal pour un oratorio, mais le concert étant au tarif A, je n'allais pas prendre un place de première catégorie). Arrivé en haut de l'escalier en suivant les indications de l'ouvreuse, j'ai vu que l'accès à l'arrière-scène était bloqué, soi-disant parce que le concert était surtitré ! (Je m'étais jusques à présent toujours demandé comment les salles s'organisaient pour tenir compte suffisamment à l'avance des contraintes scéniques pour ne pas vendre des sièges qui se retrouveraient occupés par des caméramen, des truqueurs, le chœur, etc. Apparemment, des craquages se produisent.) Bref, il y a plus de replacement à gérer que d'ordinaire, je me retrouve à une place de première catégorie au parterre.
Rarement un concert ne m'aura autant ravi. J'ai passé la première saison
Le printemps dans un état de totale félicité. Je me suis même
rendu compte en plein concert d'un emprunt à sa symphonie nº94
Surprise
dans l'air de la basse Schon eilet froh der
Ackersmann. Je n'y avais pas pris garde en écoutant cet oratorio au
disque ; il faut convenir que l'enregistrement est de piètre qualité en
comparaison de ce qu'on aura entendu lundi soir. J'ai particulièrement
apprécié le Monteverdi Choir, et parmi les solistes, davantage James
Gilchrist et Lucy Crowe que Matthew Rose.
À propos de Lucy Crowe, en l'entendant ce soir, je me suis dit qu'elle serait magnifique dans l'Ode à Sainte Cécile de Händel. Après consultation de mes archives, je me suis rendu compte que non seulement je l'avais déjà entendue dans cette œuvre, mais aussi que je l'avais effectivement trouvée magnifique dedans.
2009-10-10 19:53+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2009-10-10
Adolphe Adam, musique
Jean Coralli, Jules Perrot chorégraphie (1841)
Marius Petipa, transmission de la chorégraphie (1841)
Patrice Bart, Eugène Polyakov, adaptation de la chorégraphie (1991)
Alexandre Benois, décors, costumes
Silvano Mattei, réalisation des décors
Claudie Gastine, réalisation des costumes
Koen Kessels, direction musicale
Dorothée Gilbert, Giselle
Mathias Heymann, Albrecht
Yann Bridard, Hilarion
Stéphanie Romberg, Myrtha
Ballet de l'Opéra
Orchestre Colonne
Giselle, ballet en deux actes, livret de Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges
Je suis retourné voir Giselle cet après-midi à l'Opéra de Paris. Cette fois-ci, j'expérimente une place à 7€, quatrième étage, dans les stalles derrière les quatrièmes loges de trois-quarts. La visibilité est meilleure que ce que j'avais imaginé : il n'y a que le tiers de droite qui n'est pas visible. Étant au premier rang, je ne suis pas gêné par les têtes mouvantes des gens de devant. Malheureusement, il y a derrière moi un groupe de touristes chinois bruissant.
Comme cela m'avait étonné lorsque j'étais revenu voir La fille mal gardée, je remarque des détails que je n'avais pas observés lors de l'autre représentation que j'ai vue. Lors du premier acte, j'apprécie beaucoup Dorothée Gilbert et Mathias Heymann dans les rôles de Giselle et d'Albrecht. En Hilarion, Yann Bridard est moins convaincant. On n'a pas l'impression de le voir réagir le moins du monde quand il compare l'épée d'Albrecht qu'il a découverte avec un signe marqué sur une corne laissée par une famille prestigieuse en visite au village, ce qui trahit la haute naissance du rival d'Hilarion. Les solos et pas de deux des paysans sont formidables (en regardant avec mes jumelles, j'ai eu un peu peur pour le paysan sur une réception, mais c'est comme si on n'avait rien vu).
Au deuxième acte, l'entrée en scène de Myrtha (Stéphanie Romberg) sur pointes n'est vue par moi que par intermittences ; ayant une moins bonne vue d'ensemble sur la scène, il est difficile de comparer avec Marie-Agnès Gillot. Une des raisons qui m'ont fait revenir voir ce ballet, outre que j'oubliasse mes jumelles la dernière fois, est que j'avais eu l'impression de manquer la scène de la mise à mort d'Hilarion par les wilis. La chorégraphie met bien en évidence qu'Hilarion est pris au piège par les wilis. Elles tournent autour de lui, l'entourent, s'interposent quand il voudrait s'enfuir. À vrai dire, il ne meurt pas sur scène, on voit juste des wilis le mettre un peu violemment dehors.
Le deuxième acte ne m'a pas fait cesser d'apprécier Dorothée Gilbert et
Mathias Heymann. Les deux ont été excellents, mais c'est surtout ce dernier
qui m'a fait forte impression. Autant il passe difficilement pour un
méchant
(par la tromperie qui entraîne la mort de Giselle) dans le
premier acte (ce que n'a pas de mal à faire Nicolas Le Riche), autant il
est parfait en amoureux, cette fois tout à fait sincère, de Giselle au
deuxième acte, quand il se rend auprès de sa tombe, danse avec celle qui
est maintenant une wilis. Quel athlète ! Lors d'une succession de sauts sur
place et de frétillants mouvements de jambes, le public frémit, une
spectatrice s'écrie Bravo !
et une avalanche d'applaudissements se
déclenche alors qu'il continue de réaliser des prouesses.
Rien à voir, mais avant le début de chaque acte, au milieu de plein d'autres sons éparpillés, on pouvait entendre certains instruments à vent s'échauffer avec un peu du Boléro de Ravel.
2009-10-09 03:55+0200 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde VI
J'ai commencé il y a quelques jours ma lecture du Bhāgavata Mahāpurāṇa dans l'édition Gita Press achetée à Tirumala lors de mon avant-dernier voyage en Inde 1.
Dans l'introduction à sa traduction de 1840, Eugène Burnouf situait l'écriture de cette œuvre autour du XIIIe siècle (estimation soumise à des hypothèses). Le texte est peut-être plus ancien que cela, mais il est certainement plus récent que le Mahābhārata. Ceci relativise le terme de Purāṇa (ancien, antique).
La traduction de mon édition bilingue sanskrit-anglais est manifestement
digne d'être qualifiée de médiocre
. Je ne sais pas dans quelle
mesure elle est fidèle à l'original. En tout cas, si l'essentiel se lit
sans grand déplaisir (c'est d'ailleurs écrit dans un anglais poussiéreux),
un certain nombre de vers restent obscurs. En comparaison, la traduction de
Burnouf est très limpide ; je la consulte quand j'en éprouve le besoin (ce
qui permet souvent de voir que les deux traducteurs n'ont pas compris le
texte sanskrit de la même façon).
J'ai en effet pu trouver les trois premiers volumes sur Google Books (ils ont fait leur
apparition sur ce site l'un après l'autre 2), mais il n'est pas raisonnable de lire un
aussi long ouvrage sur un écran d'ordinateur ; et j'ai l'intention de lire
les livres que j'ai achetés, eussent-ils été acquis pour un modique
prix.
J'ai lu 6% de mon édition en deux volumes. Au rythme actuel, il me faudrait une dizaine de mois pour en venir à bout. Il va falloir que je lise strictement plus de un chapitre par jour pour y arriver dans un délai plus raisonnable. Ce qui est amusant, c'est que mon édition commence par un extrait du Padma-Purāṇa qui explique notamment l'avantage que l'on peut tirer d'une lecture du Bhāgavata Mahāpurāṇa, plus efficace à procurer la libération de l'âme du cycle des renaissances que de nombreux sacrifices de cheval (un sacrifice très rarement réalisé par les rois épiques, c'est dire si c'est exceptionnel). La procédure pour une lecture en sept jours, particulièrement propitiatoire, est minutieusement décrite. (Pour la Bible, les lectures-marathons organisées place de la Bastille ne prennent que quatre jours. Cela dit, la Bonne Nouvelle y est prononcée 24h/24 tandis que des pauses sont prévues pour la lecture en sept jours du Bhāgavata Mahāpurāṇa.)
Ma première impression est que ce Purāṇa est un panégyrique à la gloire de Kṛṣṇa. Le premier des douze livres raconte essentiellement la fin du Mahābhārata. L'accent est bien sûr mis sur Kṛṣṇa ; son caractère divin, qui transpire dans l'épopée, est ici amplifié :
Dharmarâdja (Yudhichṭhira) occupait le trône, exauçant, comme un père, les vœux de ses sujets ; le culte qu'il adressait aux pieds de Krĭchṇa l'avait affranchi de tous les désirs.
(BhP I 12.4)
Cela dit, ce n'est pas qu'un texte narratif ! L'ouvrage fait très souvent référence à la bonne manière d'obtenir le salut dans la période troubliée du Kaliyuga qui serait la nôtre. Les mérites que l'on pourraient acquérir par une bonne conduite, voire l'ascèse sont considérés comme peu de choses s'ils ne sont pas alliés à une dévotion à Kṛṣṇa. Dans le ver ci-dessus, Yudhiṣṭhira se fait un exemple à suivre. C'est seulement par cette dévotion, la bhakti que l'on pourrait voir au-delà du voile de la Māyā, cette illusion dont se joue Kṛṣṇa pour nous faire éprouver la dualité, alors que véritablement, Kṛṣṇa, l'Univers tout entier, soi, est un. Le but ultime de cette dévotion serait de réaliser cette unité. Contrairement au brahmanisme plus ancien qui ne faisait guère de cas des classes les moins hautes de la société, la bhakti semble être une voie ouverte à toutes les classes. D'ailleurs, les Purāṇa auraient été diffusés par des hérauts n'appartenant pas à la classe des brâhmanes et viseraient à permettre à un public non versé dans les Veda (mais néanmoins sanskritiste...) d'accéder à la connaissance.
[1] En sept mois, ma PAL est passée de 104 à 108 livres. Sachant que j'ai lu 61 livres dans le même intervalle, je pense que je ne dois plus être très loin du point d'équilibre.
[2] Ils ont été publiés en 1840, 1844 et 1847 par l'Imprimerie Royale. L'auteur étant mort en 1852 avant d'achever sa traduction, ces volumes sont dans le domaine public. N'ayant pu trouver les dates d'Eugène Louis Hauvette-Besnault, un de ses deux continuateurs, je ne sais pas quel est le statut des quatre- et cinquième volumes.
2009-10-04 21:40+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2009-10-04
Anu Komsi, soprano
Jeannette Landré, flûte
Cappella Amsterdam
Asko|Schönberg Ensemble
Orchestre philharmonique de Radio France
Peter Eötvös, direction
Gary Hill, création des images, mise en espace
Edgard Varèse 360°
Nocturnal
Arcana
Ionisation
Ecuatorial
Density 21.5
Étude pour Espace
Dance for Burgess
Déserts
Poème électronique
Je suis allé cet après-midi au deuxième concert d'une série de deux Salle Pleyel. L'intégralité des œuvres conservées d'Edgard Varèse y auront été jouées. Quelques unes de ses premières œuvres ont été perdues, brûlées volontairement par le compositeur ou bien par accident.
Les autres blogueurs rencontrés (Zvezdo, Bladsurb, Pascal, Palpatine) en parleront sans doute mieux que moi, puisque, n'ayant entendu que Ionisation sur Youtube, je ne connaissais pour ainsi dire pas Varèse avant aujourd'hui.
Cette musique est très différente de celle que j'écoute habituellement
(mon autre incursion dans la musique contemporaine
était la Turangalîla). C'est strident. Pourtant, on ne
s'ennuie pas et on ne se demande à aucun moment ce qu'on est en train de
fichtre là. Un des morceaux nécessite un instrument non standard : le
violoncelle thérémine. Au cours de Déserts, on entendra aussi des
sons enregistrés (dont des passages comprennent de vomitives
basses fréquences). Le chef et les musiciens s'assiéront dans le noir pour
écouter avec le public le dernier morceau enregistré Poème
électronique.
Ce qui était curieux dans ce concert, c'est que la salle était plongée dans la pénombre afin de faire profiter au public des vidéos de Gary Hill, projetées sur trois grands écrans en arrière-scène et des mots et images qui défilaient sur les murs. Ce n'était pas particulièrement désagréable ni hideux, mais dans un concert, on s'attend à ce que l'accent soit davantage mis sur la musique. Gary Hill et ses collaborateurs seront pas mal hués lors des saluts. Les costumes ridicules qu'ont dû revêtir la soprano Anu Komsi et la flûtiste Jeannette Landré n'ont pas reçu meilleur accueil...
Le titre 360°
de ce programme renvoie évidemment au fait qu'il
s'agissait de jouer l'intégralité des œuvres de Varèse, mais aussi au fait
que la musique de certains morceaux était spatialisée. Ainsi, lors de
Étude pour Espace, les voix du chœur étaient amplifiées et
réémises par des haut-parleurs situés dans toute la salle. L'effet était
assez perturbant, j'ai pris cela comme une curiosité de plus de cette bien
étrange musique.
2009-10-01 09:36+0200 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne
Extrait de mon booklog ; deux romans qui ont paru en français lors de cette rentrée et dont j'ai fait la critique pour le Biblioblog. S'il n'en fallait lire qu'un, je choisirais celui d'Abha Dawesar :
Cette page ne contient que les entrées du mois d'octobre 2009. Les entrées les plus récentes se trouvent là. Vous pouvez aussi naviguer vers septembre 2009 ou novembre 2009.
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