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2005-08-30 17:35+0530 (इन्दौर) — Voyage en Inde I
Hier après-midi, visite de Khajrana (un temple dédié à Ganesh). Assez éloigné du centre de la ville, il est beaucoup fréquenté par les hindous, il y avait à l'intérieur plein de mini-temples dédiés à diverses divinités et quelques statues fort colorées. J'y ai rencontré une personne parlant anglais, Anuj qui est en première année de formation pour faire ingénieur.
Ensuite, le suis allé me balader à pieds dans les rues, beaucoup de boutiques diverses, des petites gargotes où on voit des pains indiens se gonfler dans l'huile, des marchands de fruits. Je suis ensuite allé me perdre dans des rues de plus en plus petites en visitant un petit temple (dédié à des divinités féminines que je n'ai pas bien identifiées), pour finalement me retrouver au milieu de chèvres et non loin d'un terrain où des enfants jouaient au cricket (cela semble vraiment être le sport populaire ici). Dans ces petites rues, à quelques dizaines de mètres du centre-ville, on est vraiment très loin des fastes que l'on peut voir dans les films bollywoodiens...
Ce matin, grande expédition à la gare d'Indore pour me faire faire moi-même mon billet de train pour Mumbai (puisque l'agence de voyage contactée par mon hôtel n'y arrivait pas... en revanche, proposer de prendre des bus à la place, ils savent faire). C'est assez bizarrement fichu, les guichets de réservation informatisés se trouvent à plus de deux cents mètres de la gare, pas évident à trouver (d'autant plus qu'il faut tenir compte d'indications de sources diversement contradictoires pour y arriver...). Bon, une fois là-bas, c'est un peu l'usine comme aux guichets de la gare Montparnasse si ce n'est que tout est écrit en hindi ou presque. L'organisation est cependant un peu différente : on prend un formulaire où l'on indique son nom, le numéro du train... on fait la queue (exercice difficile si on ne veut pas se faire doubler, enfin pas trop, les policiers et militaires ne se gênent pas pour passer devant tout le monde)... et le guichettier fait la saisie du billet non sans avoir préalablement demandé "You're from France?".
Pour compenser les petites faims des jours précédents, j'ai pris un repas de midi extrêmement copieux (lassi, deux rotis bien beurrés, une assiettée de vegeterian pakoda (étonnant, dans les restaurants tamouls de Paris, cela s'appelle pakora), un masala dosa, une glâce) et le serveur voulait encore me voir commander un plat de légumes supplémentaire ! En comptant la bouteille d'eau minérale, j'en ai eu pour moins de trois euros.
Concernant les parfums des lassis, j'en ai goûté de toutes sortes : sucré, mangue, papaye, ananas, vanille, fraise ; le meilleur à mon goût reste invariablement le lassi à la mangue. Pour ce qui est de leur consistance, c'est aussi très variable suivant les régions et les restaurants, du gros sblurb visqueux à l'état ultra-fluide vaguement parfumé, il y a de la marge (du coup, cela me décomplexe complètement sur les lassis que je fais moi-même à Grigny quand j'arrive à me procurer de la pulpe de mangue...).
Je viens de visiter le musée d'Indore. J'étais absolument tout seul ! Fort étonnant d'ailleurs vu la qualité et la quantité de sculptures de divinités hindoues qui y sont exposées, il y a aussi une collection de pièces de monnaie ancienne, d'inscriptions sur cuivre et une salle concernant la préhistoire ; mais ce sont surtout les statues qui vallent le détour, le souci du détail y est absolument vertigineux. La boutique du musée (il m'a fallu quatre personnes intermédiaires pour m'y conduire) était assez indigente, ils avaient surtout des photos et cartes d'autres sites archéologiques du Madhya Pradesh (en particulier Khajuraho).
À part ça, hier et aujourd'hui, la musique d'ambiance de l'hôtel n'est
constituée que de musique occidentale sous sa forme la plus dégénérée
(de surcroît vaguement remixée à l'indienne), pas très glamour...
ce qui m'étonne le
plus, c'est que c'était exactement ce style de musique qui passait dans le
restaurant le plus chic où je sois allé pour le moment (à
Allahabad) ; cela fait un peu snobisme qui tourne à vide
(comme dans la
chanson de Boris Vian), enfin bon,
dans les petites rues ou dans l'analogue de Télé-Matin, on a le
plaisir d'entendre
quand même de la musique beaucoup plus écoutable. :)
.
2005-08-29 13:02+0530 (इन्दौर) — Voyage en Inde I
Avant-hier soir, départ de Jhansi pour Indore dans un bus censément très confortable. C'était effectivement un bus ayant deux types de places, des places assises avec pas mal de place pour les jambes et au-dessus, des places alongées. Comme ç'avait l'air conçu pour des gens de moins de 1 mètre 70, pas évident de trouver une position confortable pour pouvoir bien respirer, dormir et éviter de se cogner à cause des secousses tridimensionnelles. En douze heures de trajet, je n'ai vraiment pas beaucoup dormi. Je me suis rattrapé en arrivant à mon hôtel, qui pour un prix très abordable est vraiment très très confortable et archi-propre.
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Indore n'est pas très fréquentée des touristes (je n'en ai pas vu un seul). Du coup, vraiment très peu de gens parlent anglais, les rickshaw-men annoncent le prix en hindi (et comme je sais juste vaguement compter jusqu'à 10 puis dire 20 et 30, ce n'est pas toujours évident). Petite curiosité au sujet des chiffres, en Inde, ils ne séparent pas par milliers comme on le fait (milliers, millions, milliards, ...), mais regroupent d'abord les trois derniers chiffres comme nous, ensuite, c'est cent mille (1,00,000) aussi appelé lakh, et après dix millions (1,00,00,000) : crore, d'où le nom du jeu télévisé Kaun Banega Crorepati dont je parlais il y a quelques jours ; on s'habitue à cette manière de compter quand il s'agit d'argent (un peu comme on dirait une « brique »), mais cela s'applique aussi au comptage des personnes et cela surprend un peu plus encore.
De même qu'à Jhansi, l'air est assez irrespirable dans les grandes rues (à Bénarès, les véhicules motorisés sont interdits en centre-ville durant la journée, malgré une circulation dense, l'air y était pur).
Les portions servies au restaurant "Pure Veg" sont vraiment faites pour
des goinfres ! je n'ai pas réussi à finir mon panir tikka masala ni
mon vegetarian hyderabadi biryani. Apparemment, dans les restaurants un peu
chic, ils ont l'air de considérer que certains plats qui m'iraient
parfaitement pour un repas complet sont juste bons pour l'usage que l'on
ferait d'une barre chocolatée ou d'un biscuit. J'ai quand même pu prendre
un masala dosa tout-à-l'heure. :)
. Hier après-midi, ils
passaient en boucle des versions instrumentales de la musique du film वीर-ज़ारा.
Ce matin, j'ai visité un temple jaïn, le Kanch Mandir qui est essentiellement fait de verre, c'est assez impressionnant. Beaucoup d'illustrations, vraiment très beau (mais interdiction de photographier...).
2005-08-27 11:55+0530 (झाँसी) — Voyage en Inde I
Je suis parti hier de Khajuraho en bus, dans l'idée de me reposer un peu à Jhansi. Le voyage en bus (5 heures) a vraiment été épuisant... Avec Khajuraho, je crois que j'ai eu ma dose de sites archi-touristiques, mes dernières étapes en Inde devraient être Indore et Mumbai.
Le cyber-café où je me trouve est pratiquement inutilisable. Impossible
d'aller sur http://www.google.co.in/
!
ou de visiter la page de mon blog à cause de problèmes de DNS (et encore,
si le DNS vient à marchouiller, les connexions aboutissent une fois sur
deux et une fois établies, coupures intempestives...).
Sinon, une petite curiosité, dans toutes les villes que j'ai visitées, on voit beaucoup d'hommes avec des cheveux plus ou moins roux. Je présume qu'ils se colorent les cheveux au henné et qu'au bout d'un moment, la couleur noire se transforme en une couleur orangée comme c'est le cas pour les décorations des mains des femmes pour les grandes occasions.
Le service à l'hôtel est vraiment envahissant, tout-à-l'heure, entre 7h et 9h, pas moins de quatre personnes ont sonné à ma porte pour savoir si j'avais besoin de quelque chose, si je voulais acheter un journal en hindi ; hier, ils voulaient me faire boire des bières... Ajouter que dans les environs, il doit y avoir un fou de dieu quelconque qui chante continuellement (toujours la même phrase), heureusement qu'il s'arrête la nuit. J'étais un peu à court de liquide, sachant qu'on est samedi, que demain, c'est dimanche, et que lundi prochain est férié en Inde, j'ai finalement pu trouver un distributeur automatique de billets.
2005-08-25 18:31+0530 (खजुराहो) — Voyage en Inde I
Quand je parlais de Lourdes dans une précédente entrée en pensant à Bénarès, je n'avais pas encore vu Khajuraho. On dirait que les gens ne vivent ici que du tourisme. Ici, il est vraiment impossible de faire dix mètres sans être réellement importuné par des vendeurs de cartes postales, guides, marchands en tout genre, riksha-men. Il n'est vraiment pas évident de garder son calme, tout-à-l'heure par exemple, on veut me vendre des cartes postales, je réponds que je n'en veux pas puisque j'en ai déjà assez, il insiste, j'insiste pour dire que je suis navré de n'en plus vouloir et lui dit au revoir ; je continue mon chemin et m'aperçoit au bout de quelques pas qu'il me suit et qu'il a aussi des illustrations du kama-sutra à me vendre... C'est d'autant plus pervers que la plupart du temps, ils ne disent pas directement ce qu'ils ont à vendre, ce serait encore plus simple, mais ils posent des questions (toujours les mêmes), de quel pays on vient ? dans quelle ville on habite ? Au lieu de demander si on a besoin d'un rickshaw, ils demandent où est-ce qu'on va ? En comparaison, on est beaucoup plus tranquille à Bénarès ! Bref, même à quatre heures de bus des grandes villes, pas moyen d'être au calme.
Aujourd'hui, pas grand chose à signaler. Je suis simplement allé visiter le State Museum of Tribal and Folk Arts qui était vraiment très bien et je suis allé faire le tour du village en m'éloignant le plus possible du centre pour ne pas me faire enquiquiner, quelques temples hindous.
2005-08-24 17:49+0530 (खजुराहो) — Voyage en Inde I
Hier, le Mahanagari Express (c'est amusant de voir comment certains mots anglais sont transcrits en alphabet devanagari) avait 4h30 de retard. Pendant mon attente, j'ai assisté à quelque chose d'assez inattendu, apparemment un transfert de prisonniers. Pas très réjouissant, ils étaient attachés les uns aux autres avec des cordes et des militaires avaient un morceau de bambou en forme de canne, qui ne devait pas seulement les aider à marcher... Sur le quai, discussion avec un jeune polyglotte hindi/ourdou/arabe/anglais musulman.
Avec le retard, je suis arrivé à Satna vers minuit. J'ai pris le premier hôtel bon marché venu pour passer la nuit (peut-être un peu trop bon marché, d'ailleurs...).
Ce matin, j'ai pris un bus pour me rendre à Khajuraho. C'était la première fois que je prenais un bus, ce fut moins terrible que ce à quoi je m'attendais. Mais il est vrai que les chauffeurs de bus conduisent très vite (compte tenu de l'état de la route, quand on peut vraiment parler de route), on a un peu peur pour les vélos qui arrivent en face et qui doivent se déporter pour laisser passer le bus tandis que le klaxon fait un bruit d'enfer. Ah, et puis, le bus a dû faire un arrêt soudure au cours du trajet... Comme d'habitude, j'étais le seul touriste, mais une fois arrivé au village de Khajuraho, je suis complètement assailli de propositions de rickshaws d'un côté et de rabatteurs de divers hôtels de l'autre. Ils sont très agressifs les uns envers les autres, mais j'ai quand même pû me faire conduire là ou je voulais.
L'hôtel est bien, son restaurant un peu moins. Je viens de visiter les principaux temples situés non loin de l'hôtel. Ils sont assez impressionnants par la multitude des scènes qui ornent leurs murs... Il y a un certain nombre de touristes occidentaux dans le village (il y a même un aéroport, c'est dire), du coup, on est constamment assailli de vendeurs de cartes postales, guides multilingues, rickshaws.
2005-08-22 18:57+0530 (इलाहाबाद) — Voyage en Inde I
Comme je le disais dans l'entrée précédente, il pleut vraiment beaucoup ici. Je n'ai pas grand chose à faire si ce n'est manger ou geekifier. Je me suis quand même laissé mouiller pour aller jusqu'au Hanuman Temple, qui est dédié au singe du même nom, qui aida Rama à tuer le vilain Ravana. Bref, à l'intérieur du temple, on voit une statue de ce singe. À l'extérieur du temple, on voyait ce qui devait probablement être le char d'Arjuna, conduit par Krishna, mais je n'ai pas bien vu son étendard sur lequel Hanuman devrait aussi se trouver. Je mets des conditionnels parce que tout était écrit en hindi et que je n'ai pas identifié d'autre mot que le nom du singe...
Demain, départ pour Satna, qui ne sera qu'une étape pour me rendre à Khajuraho (les indiens semblent prononcer "Khazuraho", ce pourquoi je vois une explication, mais tant que je ne l'aurai pas vu écrit en hindi, ce n'est que conjecture).
2005-08-22 16:27+0530 (इलाहाबाद) — Voyage en Inde I
Hier matin, après avoir mangé une sorte de pancake, je quitte la Puja Guesthouse pour me rendre à la gare principale de Bénarès en rickshaw. J'arrive environ deux heures en avance et m'installe tranquillement dans le hall : il n'y a plus de places assises, je m'assieds donc sur ma valise-sac à dos qui s'avère assez confortable. Au bout d'une heure, le panneau indiquant l'heure de départ du train 1094 Mahanagari Express passe de 11h30 à 14h30. Trois heures d'attente supplémentaires...
Un indien essaie de discuter avec moi, mais lui ne parlant pas l'anglais et moi pas le hindi, on n'arrive pas à se dire grand chose. Une heure avant le départ de mon train, je me dirige vers la voie 7 d'où le train doît partir. L'ambiance dans la gare et sur les voies est totalement différente de ce qu'on a en France : dans le hall, beaucoup de familles assises sur un petit tissu posé sur le sol en train d'attendre, quelques vaches (oui, même dans le hall de la gare !). Je prends un verre de thé et quelques biscuits dans une des multiples gargotes situées tout près des voies.
Vers 14h20, un train portant les deux numéros 1093 et 1094 se présente sur la voie d'à côté. Il semble aller vers l'Est alors qu'Allahabad est à l'Ouest. Je me précipite dans le hall pour vérifier que c'est le bon train. Apparemment, c'est bon, je monte dans mon wagon et m'installe. Au bout de quelques minutes, le train démarre, en direction de l'Est... Je commence à paniquer un petit peu, d'autant plus que mon impression se confirme, on est en train de traverser le Gange. Je commence à me dire que je vais devoir changer mes plans, je trouve finalement un anglophone qui m'explique qu'on est dans la direction de Mirzapur, je suis rassuré ! Je discute assez longuement avec lui, il est employé des telecom et descend à Mirzapur, à mi-chemin entre Bénarès et Allahabad. Le train est somme toute assez confortable, quand on traverse un grand fleuve, je vois mon voisin faire une petite prière, juste pour être sûr, dans un hindi approximatif, je lui demande le nom du fleuve : "Gangaji" ("ji" est une marque de politesse).
Le train arrive finalement à Allahabad, je descends, pas évident de trouver la sortie. Il pleut des cordes, je sors le k-way providentiel. Je trouve un rickshaw (enfin, là, c'est plutôt le rickshaw-man qui vient me trouver). Il ne parvient pas à trouver l'hôtel que je lui indique (j'ai des raisons de penser que cet hôtel à vraiment disparu). On arrive finalement au Samrat hôtel, qui est très chic. Les mentalités semblent assez différentes qu'à Bénarès : le prix que m'avait indiqué le rickshaw-man à la gare était 30 roupies, compte tenu du déluge et des détours que l'on a dû prendre, je lui donne 50 roupies : il ne s'attendait vraiment pas à ce que je lui donne un peu plus que prévu.
Arrivé dans ma chambre, j'allume la télé et je tombe sur la fin d'un film que j'avais déjà vu : Chalte Chalte. Côté publicité, c'est tout-à-fait comparable à ce qu'on voit en France : ridicule identique pour les shampooings, le liquide bleu est aussi bleu, présence de super-stars pour vendre diverses choses futiles. Je tombe ensuite sur l'émission "Kaun Banega Crorepati", identique à Qui veut gagner des millions. La première différence était son côté bilingue hindi-anglais, et la seconde était la pointure du présentateur, la plus grande star du cinema indien : Amitabh Bachchan (tiens, on dirait qu'il est né à Allahabad).
Le lendemain matin, j'essaie de me connecter à Internet, mais le cyber-café du coin n'a alors ni électricité ni connexion, il faut attendre. Je discute alors avec un autre indien qui attendait, un certain विवेक, étudiant en médecine, fort étonné que je connaisse les noms de quelques films indiens (c'était la première fois qu'il voyait un français).
Au bout de deux heures, je préfère aller manger, au restaurant de l'hôtel, qui s'appelle "Connoisseur"... vraiment super-chic, comme je suis affamé je me fais plaisir avec un lassi, papad pakora, aloo acchari, hot jalebi with ice-cream, je suis complètement rassasié (pour la bagatelle de 7 euros environ, ce qui est carrément hors de prix pour un restaurant indien).
Sinon, les ordinateurs de ce cyber-café sont branchés
à un onduleur, ce qui limite les problèmes liés aux
coupures fréquentes ; malheureusement, mon terminal n'affiche
pas du tout les accents, je suis obligé de saisir manuellement
"é"
pour rentrer un e accent aigu, tandis que la
connexion rammme assez monstrueusement...
Avec la pluie qu'il y a maintenant et le fait que je parte demain, je crois que je ne verrai vraiment pas grand chose à Allahabad...
2005-08-20 20:00+0530 (वाराणसी) — Voyage en Inde I
Avant hier, j'ai finalement pû retrouver mon chemin dans le quartier du Chowk pour rentrer à mon hôtel, en disant aux petits commerçants quelque chose comme "Puja Guest House kaha hai? Yaha? Vaha?". La plupart des indiens sont accueillants et répondent très gentiment, les autres, ben euh, je préfère n'en pas parler.
Dans la soirée, dans le restaurant de l'hôtel, la télévision est allumée sur une chaine qui passe plein de musiques de films hindi, je crois reconnaître une des actrices (dans la plupart des films, les acteurs font du play-back, ce sont des chanteurs professionnels qui chantent, ces derniers sont d'ailleurs en nombre très fini, la plus célèbre étant assurément Lata) et je me hasarde à poser une question en hindi à un jeune homme qui travaille à l'hôtel : "Ye larki, iska nam Rani Mukherji hai, na?". C'était bien elle, ensuite, discussion sympathique avec divers gens de l'hôtel, sur les études, les religions indiennes...
Hier, visite de Sarnath, un site avec beaucoup de temples bouddhistes et notamment le Dhamakh Stupa, une sorte de cylindre en pierre de grande taille. Le midi, je commande innocemment des pakoras (beignets) aux oignons et un vegetable biryani, quand je vois arriver le plat, je suis calmé par la quantité agastyaesque (pour ceux qui comprendrons, c'était un peu comme chez Ellora, rue Descartes), je n'arrive pas tout-à-fait à finir les huit gros beignets... L'après-midi, balade dans un quartier musulman de Bénarès (un vendredi...), sans réussir à m'y perdre.
Aujourd'hui, je me suis levé très tôt pour assister aux ablutions matinales dans les ghats (très hauts escaliers au bord du Gange, toujours fonctionnels quelque soit le niveau du fleuve, les marques des crues passées étant assez impressionnantes) depuis une barque. On pouvait aussi observer des crémations (on dit que le feu ne s'arrête jamais à Bénarès...). D'ailleurs, quand on parcourt la ville à pieds, on voit souvent quelque cortège funéraire emportant un cadavre enveloppé dans un tissu, c'est vraiment très émouvant.
En fin de matinée, je suis allé au "Bharat Mata Mandir" où au milieu de portraits des Nehru et de Gandhi, on peut notamment voir une carte en relief de l'Inde taillée dans le marbre d'une bonne quinzaine de mètres de large. Comme j'avais encore envie d'aller voir une boutique de soie, je me suis laissé entraîner par le rickshaw-man dans une fabrique de tissus et une boutique, du coup, je paie un prix normal au rickshaw-man (quelques dizaines de roupies) qui récupère assurément une bonne commission de la part du vendeur... Cela se passait dans un petit quartier musulman assez délabré, quelques femmes vêtues en noir dont le visage est complètement recouvert par un fin voile, pas très accueillant (quelqu'un s'est amusé à dégonfler un pneu du rickshaw...).
Dans le quartier du Chowk, il y a très souvent des coupures d'électricité assez généralisées, du coup, pas de cyber-cafés ouverts. Aujourd'hui, j'ai pas mal galéré pour pouvoir écrire ces quelques lignes car les deux que j'ai pû trouver ouverts ne me permettaient pas de me loguer normalement : soit je ne pouvais pas lancer PuTTY, soit cela ne marchait pas (sûrement à cause d'un firewall parano) ; enfin, ces petits désagréments ne m'ont coûté que 15 roupies.
Ce soir, soupe à l'oignon avec croutons, petit concert de musique et chants traditionnels à l'hôtel et discussion assez surréaliste sur le toit de l'hôtel d'où on a un point de vue panoramique sur Bénarès avec un écrivain américain (prénommé Steven) passionné par les Vedas et qui fait un long séjour à Bénarès, bref c'est bien sympathique, tout ça. Demain, départ en train pour Allahabad.
Sinon, le Mahabharata, cela devient beaucoup moins amusant à lire quand on arrive au début effectif de la guerre (de dix huit jours), vivement que les chefs de guerre Kauravas successifs meurent...
2005-08-18 18:08+0530 (वाराणसी) — Voyage en Inde I
Hier soir, je suis allé au temple des adorateurs de Krishna. Il y avait là-bas de belles illustrations de certaines scènes de la mythologie hindoue, l'accent étant porté tout particulièrement sur Krishna (et aussi sur le fondateur du mouvement pour la conscience de Krishna...) ; en gros, imaginez une vingtaine de mises en scènes façon « crèche de Noël » avec beaucoup plus de couleurs et de fantaisie.
Ce matin, je me suis levé très tôt pour prendre un avion pour Bénarès où je vais rester quelques jours. L'avion faisait escale à Delhi, on nous a servi un petit-déjeuner très copieux sur la liaison Mumbai/Delhi (à première vue, je devais être le seul « occidental » dans l'avion). Dans la deuxième partie du voyage, j'avais déjà le ventre plein quand un stewart ayant un élégant turban sikh m'a demandé « Chicken or vegetarian », j'ai répondu « kuchni » pour dire rien du tout tellement j'étais rassasié.
Arrivé à l'aéroport, j'ai la chance d'être un des tout premiers à pouvoir récupérer mes bagages. Je sors à la recherche d'un moyen de locomotion pour me rendre dans une guesthouse en centre-ville, et là, c'est du gros n'importe quoi : on me propose un taxi prepaid à un tarif inférieur à ce que j'avais subi à Mumbai, j'accepte, mais quand je dis le nom d'un hôtel que le guide du routard recommande, on me dit "No, no, Puja not good, mosquitos, go to Buddha hotel...", je proteste un peu, celui qui me dit cela n'est de toute façon pas le conducteur du taxi, ce n'est pas lui que je dois convaincre. Une fois entré dans le taxi (conduit par le fils de l'autre), on se retrouve à cinq à bord (ajouter les trois jeunes enfants du conducteur), et il conduit vraiment très vite. Je proteste énergiquement pour qu'on me conduise à l'endroit que je demandais, jusqu'à ce qu'on arrive enfin à un endroit où les taxis ne sont plus autorisés, je monte sur un rickshaw (non motorisé, à pédales, donc...), on avance très lentement sous une légère pluie et un autre intermédiaire intervient alors : en effet, on entre dans un dédale de ruelles minuscules et je me laisse guider jusqu'à ma guesthouse, ce trajet m'est quand même revenu assez cher, mais je ne me voyais pas trop négocier avec les rickshaw-man (qui avait d'ailleurs des notions de français) qui avait pédulé dur pendant assez longtemps...
J'arrive complètement épuisé à la Puja guesthouse, la chambre que je choisis finalement est trois fois moins cher que ce que j'avais à Bombay, pour un confort à peine moindre. Je mange au restaurant de l'hôtel qui est pas mal fréquenté par des touristes (il y avait notamment un petit groupe sympathique de japonais), je discute assez longuement avec un personnage sympathique mais assez mystérieux, Sanjay, dont je serais bien incapable de distinguer le vrai du faux dans ce qu'il racontait, qui me conduit à une petite boutique de soie (une des spécialités de Bénarès) où je serais allé de toute façon. Je suis accueilli très cordialement : je me déchausse, m'asseois et ne me laisse pas de me faire montrer différents tissus multicolores. C'est très beau, mais n'ayant pas trop de repères de prix, j'évite de trop me ruiner (le vendeur a tout tenté pour essayer de me vendre une housse de couette à 7,500 roupies absolument magnifique, mais là, mon pifomètre m'alerte).
En fin d'après-midi, je me décide à aller marcher dans les ruelles pour deux choses : trouver un cyber-café, éventuellement assister de loin à des crémations : la ville est dédiée à Shiva, qui représente notamment le feu. Je suis alors sollicité de toute part, il n'est pas évident de refuser devant l'insistance de pseudo-guides... Le « spectacle » de ces crémations est assez émouvant. Je parviens à me débarasser du « guide » pour quelques euros. Bref, comme le dit mon guide (en papier), Bénarès a certaines similitudes avec Lourdes...
Je marche encore dans le labyrinthe jusqu'à trouver un cyber-café, reste à trouver le chemin du retour.
2005-08-17 15:39+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde I
Je suis arrivé hier à Mumbai par un avion de la compagnie Air India. J'ai été un peu surpris par le caractère très épicé de la nourriture à bord, mais c'était encore supportable.
Comme l'avion arrivait autour de minuit heure locale, l'aéroport était presque vide (l'officier du bureau de l'immigration était légèrement assoupi). Pour rejoindre mon hôtel, j'ai choisi la solution de facilité, la première qui se présentait à moi de façon insistante, un taxi prepaid (on paye avant de monter dans le taxi), en allant sur le parking, c'est d'abord une impression de chaleur et d'humidité qui se dégage.
Une fois le taxi lancé, c'est un « spectacle » un peu particulier qui se met en scène : la priorité est à celui qui est le plus gros et qui klaxonne le plus fort. De fait, on avait la priorité sur les rickshaws.
Après avoir croisé quelques vaches et une fausse arrivée (on était pas au bon hôtel !), j'arrive enfin au Iskcon Ashram (je ne sais troujours pas comment je devrais prononcer le premier mot du nom...) et je suis surpris par le côté chic et kitsch de l'endroit. La plupart des clients sont des adorateurs de Krishna (le même qu'ici) qui vont au temple qui jouxte l'hôtel. Partout on voit des peintures le représentant jeune élevé par un vacher, ou en cocher d'Arjuna. La chambre est plutôt bien, si le prix des hôtels est vraiment plus cher à Mumbai qu'ailleurs en Inde (comme me l'indique mon guide), je devrais vraiment pouvoir me loger décemment pour beaucoup moins cher.
Le lendemain matin, je suis réveillé par le réveil téléphonique de l'hôtel (que je n'avais pas sollicité), avec des chants à la gloire de Krishna évidemment. Je vois ma première grosse averse. Je décide de faire la grasse matinée, n'ayant dormi que cinq heures. Le midi, je suis allé au restaurant de l'hôtel, qui s'appelle, ô surprise, Govinda restaurant. Je pensais prendre bêtement un masala dosa (une sorte de crêpe enroulée avec des pommes de terre à l'intérieur) pour lequel mes doigts ont déjà une technique suffisante ; mais le midi, c'est un buffet de thali pour tout le monde (je suis d'ailleurs surpris du fait que l'on paye avant d'aller s'asseoir). On me donne donc un assiette contenant quelques petits bols pour aller se servir. Je prends un peu de tout (riz, lentilles, pommes de terre, fromage, chapati, sauces) et essaie de me débrouiller pour manger cela avec ma main droite ; ce n'est pas évident du tout, je me débrouille beaucoup moins bien que mes voisins.
L'après-midi, je suis allé me balader dans les rues, c'est impressionnant le nombre de petites boutiques que l'on peut trouver au mètre carré. N'ayant pas trouvé spontanément de cyber-café, je demande à des rickshaw-men s'ils peuvent m'y conduire. C'est incroyablement peu cher, pour une course d'une bonne vingtaine de minutes, je n'ai payé que 20 roupies (environ 40 centimes d'euro).
2005-08-15 16:50+0200 (Grigny) — Voyage en Inde I — Thé
Mon avion décolle de Roissy demain matin. Aujourd'hui, je fais essentiellement du repassage/pliage, et je mets le tout dans ma valise-sac à dos ; cela a l'air de tenir sans trop serrer pour le moment, en espérant que d'ici demain matin, je n'aurais pas dû faire rentrer trop de choses que j'aurais oubliées.
Je bois mon dernier thé wulong avant un bon petit bout de temps...
2005-08-13 21:35+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde I
Je viens tout juste de terminer ma lecture du premier tome de la version du Mahābhārata de Madeleine Biardeau. Je n'aurai donc à emmener que le deuxième tome en Inde, m'évitant de traîner 2,5 kilogrammes de livres.
D'habitude, je lis extrêmement lentement, et là, encore plus, peut-être une vingtaine de pages par heure seulement ! En effet, il y a beaucoup de noms à retenir : beaucoup de personnages en ont plusieurs ; dans certains paragraphes, on peut faire référence à un personnages en utilisant plein de noms différents : par exemple, page 957, « Keśava », « Janārdana », « Govinda », « Śauri », « Dāśārha » et « Kṛṣṇa » désignent la même personne, à savoir Kṛṣṇa Vāsudeva, à ne pas confondre avec « Kṛṣṇa Dvaipāyana Vyāsa », ni avec Draupadī (aussi appelée Kṛṣṇā ou Pāñcalī) l'épouse commune des cinq fils de Pāṇḍu, c'est assez déroutant, mais on s'habitue à distinguer l'apparition d'un nouveau nom d'un personnage déjà connu du nom d'un nouveau personnage (le glossaire permettant de se rafraîchir la mémoire si on oublie des noms)...
C'est vraiment intéressant de voir différents récits s'articuler autour du récit principal, racontés parfois à plusieurs reprises mais par des narrateurs différents, et de lire divers mythes ou paraboles (où les lois de la nature sont souvent transgressées de façon très imaginative) ; j'ai eu la surprise d'y trouver un récit condensé d'une partie de la vie de Rāma Dāśarathi et une version indienne du Déluge.
En tout cas, ce livre qui se présente comme une alternance de récits et de commentaires est extrêmement bien écrit. Moi qui ai en général du mal à accrocher lors des parties purement descriptives dans les livres ai été très impressionné par les descriptions des armées en présence (Pāṇḍava et Kaurava), cela fait vraiment peur ! bref, j'ai hâte de me lancer dans la lecture du deuxième volume.
2005-08-12 10:37+0530 (Grigny) — Voyage en Inde I
Cette fois-ci, j'ai réussi à me faire comprendre de la personne qui s'occupe des réservations d'un hôtel à Mumbai ; j'espère cependant que je trouverai moins cher pour les étapes suivantes. Je suis donc pratiquement prêt à partir, il me reste juste à me préparer au décalage horaire, seulement 3h30 en été, mais si je ne prends pas des horaires « normaux » avant de partir, là-bas, je me réveillerai en milieu d'après-midi...
À part ça, je peux vérifier que sur les dollars américains, il y a bien écrit "In God we trust", et on peut toujours croiser des crackpots politiques place de la Sorbonne, en l'occurence des partisans de Jacques Cheminade à la rhétorique quelque peu maladroite : en parlant d'une relance de l'industrie et de grands travaux en Europe, mieux vaut éviter de donner Hitler en exemple quand même.
2005-08-10 16:54+0200 (Grigny) — Voyage en Inde I
« Hare Krishna.
— Hello sir. I would like to get an hotel room for next Tuesday.
— What do you want?
— An hotel room, sir.
— Ah, hotel room,
for registrations, you shall call (inaudible)
morning. Can you give me your name?
— RIOU, R, I, O, U.
— R, I, O, U.
— Right.
— Can you give me your name?
— Well, I have just given it.
— Your name, please.
— RIOU.
(ensuite, silence radio, je raccroche au bout d'une vingtaine
de secondes)
Bon, il va falloir que je réessaie à un autre moment de la journée...
2005-08-08 12:40+0200 (Grigny)
Il y a environ deux ans, je testais le navigateur Mozilla Phoenix^W
Firebird^W
Firefox.
À ce moment-là, je convenais assez rapidement qu'il avait un certain nombre
de défauts qui ne m'incitaient vraiment pas à abandonner la suite Mozilla SeaMonkey,
par exemple, pour sélectionner ses préférences de langues, impossible de le
faire depuis les menus de configuration : il fallait carrément éditer un
fichier texte !
Je continuais donc à utiliser tranquillement Mozilla SeaMonkey quand des amis m'ont demandé d'ajouter un feed RSS à ce blog naissant. Je lisais d'abord la spécification de la version 1.0 que je trouvais plutôt bien faite (et n'ayant entendu que du mal des autres versions, incompatibles) et me demandais comment visualiser de tels flux dans mon navigateur : ce n'est apparemment pas possible.
On me souffle alors qu'il y a maintenant plusieurs extensions pour Firefox permettant de lire les flux RSS ou Atom et que c'est presque un argument pour préférer Firefox à SeaMonkey...
Après quelques essais d'extensions, je me rends compte qu'en fait, Firefox supporte nativement les flux RSS/Atom ; il a une notion de Live Bookmarks : cliquer sur un tel bookmark fait apparaître un menu déroulant affichant les titres des dernières entrées du flux. Éminemment grassouille !
Pour finir, il me restait à compiler un Firefox avec l'option
--enable-pango
, la version packagée par la distribution Linux
que j'utilise (Debian) n'ayant pas
cette vertu : cela fait utiliser le moteur de rendu de texte international
Παν語, sans lequel
beaucoup de textes en des langues exotiques s'affichent très mal (voir
cette page de
test).
Bref, je crois que je vais basculer définitivement vers Firefox.
2005-08-06 15:05+0200 (Paris) — Voyage en Inde I
Mine de rien, voyager en Inde demande pas mal de préparation :
Prévoir aussi quelques petites bricoles : cartes, guides. Jusqu'à tout-à-l'heure, je n'avais pas de portefeuille : je disposais mes diverses cartes d'accès et mes billets de banque dans l'espèce d'étui de ma carte bancaire et je mettais quelques pièces au fond de ma poche en sortant de chez moi. Compte tenu de la quantité de papiers que je vais devoir trimbaler et l'état misérable dans lequel se trouve actuellement l'étui de ma carte bancaire, je viens d'acheter un portefeuille (en fait deux), et une sacoche.
Il me reste encore quelques petites choses à faire avant de partir (le 16 août) :
Cela me fait l'impression d'une montagne de choses à faire, peut-être parce que je n'ai pas trop l'habitude de voyager ; ces dernières années, je ne suis allé qu'en Allemagne et en Italie, et encore c'était dans le contexte très particulier de conférences mathématiques (par exemple, au MFO, on se retrouve dans une sorte d'enclave où tout le monde parle anglais).
2005-08-03 01:31+0200 (Grigny) — Culture — Musique — Cinéma — Culture indienne
N'ayant pour ainsi dire aucune formation musicale, la musique provoque néanmoins en moi des émotions parfois très fortes. Je peux tout-à-fait m'extasier en écoutant une symphonie ou un concerto pour piano de Beethoven, mais c'est la musique vocale, baroque surtout, qui me fait le plus grand effet.
Tout-à-l'heure, j'écoutais la messe en si mineur de Bach, et des larmes ont commencé à apparaître lors du chœur Et expecto resurrectionem mortuorum. Bien que parfaitement incroyant, cette musique religieuse (le plus souvent protestante et en allemand, exceptionnellement catholique et en latin ici) m'émeut beaucoup.
Le concert qui m'a probablement le plus ému était donné par le chœur Sotto Voce ; il s'agit d'un chœur d'enfants qui chantait notamment ce soir-là des negro spitituals. Ils m'ont complètement fait craquer : dès la première chanson, impossible de retenir mes larmes.
Dans un autre style, le cinéma populaire indien utilise beaucoup la musique pour décupler les émotions. Le plus souvent, il s'agit de divertir et de provoquer une sorte d'euphorie chez le spectateur avec un intermède musical (qui n'est que rarement bien intégré à l'histoire). Mais parfois, l'émotion est vraiment au rendez-vous. Il y a ainsi une scène qui m'a particulièrement bouleversé dans स्वदेस (profitez-en, il passe encore dans quelques salles de cinéma en France). On a ainsi un indien travaillant à la NASA qui se retrouve dans un village en Inde où un cinéma itinérant va organiser une projection nocturne. Les gens du village s'installent donc devant l'écran (qui est un simple tissu blanc), plus précisément, les uns se mettent devant l'écran, les autres, moins fortunés, derrière (ils verront donc le film comme à travers un miroir) ; tout semble se bien passer jusqu'à ce qu'une coupure d'électricité interrompe la fête. C'est alors qu'intervient notre project manager à la NASA. Il dit à tout le monde de lever la tête vers les étoiles et il se lance dans une leçon d'astronomie ; s'insère alors la chanson यह तारा वह तारा हर तारा (littéralement « cette étoile-ci, cette étoile-là, chaque étoile ») au milieu de laquelle on décroche l'écran, les enfants qui étaient situés de part et d'autre peuvent se mettre à danser joyeusement tous ensemble...
2005-08-02 08:49+0200 (Grigny)
La situation allait devenir intenable : impossible de faire un pas dans ma chambre sans avoir à prendre bien garde à conserver son équilibre tout en faisant un petit slalom entre divers objets dont on se demande bien ce qu'ils font là.
D'un côté, un meuble recouvert de plusieurs dizaines de textes mathématiques, d'un clavier hors d'usage, d'un gros emballage de colis Amazon. De l'autre, le bureau où on trouve plusieurs empilements assez scabreux de livres : quand je travaille, je me penche de ma chaise sur la droite pour attraper un livre sur une étagère, je le feuillette pour y trouver ce que je cherche, et je le pose sur le coin gauche du bureau car je me dis que j'en aurai encore besoin dans un avenir proche ; de fait, quelques jours plus tard, je dois me ressaisir du livre alors qu'il s'est retrouvé recouvert d'une dizaine d'autres livres, c'est un exercice périlleux de s'en saisir sans faire tomber toute la pile. Des reçus de carte bleue, des agrafages soigneux de quelques pages imprimées d'un site Web, voilà des bouts de papier qui s'amassent depuis six mois.
Un bon ménage par le vide, un jeu de taquin entre les survivants, et la situation est rétablie. Je peux même retrouver les joies de la stéréophonie, autrefois perturbée par les empilements de livres.
La prochaine fois, je m'attaque au contenu des tiroirs, où sédimentent bulletins de salaires et relevés de banque...
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