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2011-09-30 01:46+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2011-09-29
Koen Kessels, direction musicale
Orchestre national d'Île de France
Ballet de l'Opéra
Georges Auric, musique (1950)
Serge Lifar, action dansée
Jean Cocteau, rideau, décor et costumes
Chorégraphie réglée par Claude Bessy
Marie-Agnès Gillot, Phèdre
Nicolas Le Riche, Thésée
Alice Renavand, Œnone
Karl Paquette, Hippolyte
Myriam Ould-Braham, Aricie
Christine Peltzer, Pasiphaé
Hugo Marchand, Minos
Phèdre
César Franck, musique (1890)
Alexei Ratmansky, chorégraphie
Karen Kilimnik, décors
Adeline André, costumes
Madjid Hakimi, lumières
Chœur de Radio France
Denis Comtet, chef de chœur
Aurélie Dupont, Psyché
Stéphane Bullion, Eros
Amandine Albisson, Vénus
Mélanie Hurel, Géraldine Wiart, Les deux Sœurs
Mallory Gaudion, Daniel Stokes, Simon Valastro, Adrien Couvez, Quatre Zéphirs
Psyché
J'ai été voir trois fois le programme Phèdre/Psyché présenté au Palais Garnier depuis le 22 septembre (et non le 21 comme l'indique encore le site de l'Opéra, cette représentation-gala ayant été annulé en raison d'une grève). Dimanche dernier, j'ai eu une vue de face. Hier, j'étais côté gauche. Ce soir, côté droit. (Cliquer sur les différents liens pour voir les distributions respectives. Celle affichée ci-dessus étant celle de ce soir, le 29 septembre.)
Si aucun des deux ballets ne m'a vraiment enthousiasmé, dans les deux cas, la musique jouée par l'Orchestre national d'Île-de-France m'a semblé d'excellente qualité.
Hier, le chorégraphe Wayne McGregor assistait à la représentation. Ce soir, au centre du premier rang de balcon était assise Claude Bessy. Elle a assisté à la représentation du ballet qu'elle a remonté (Phèdre), mais elle n'a pas reparu après l'entr'acte.
J'étais aujourd'hui dans une première loge de côté. Ayant opté pour la
place nº5 (9€), je suis sans doute le spectateur de la loge qui a le mieux
profité du spectacle. Certes, pour ce type de place, il faut consentir à
rester debout pour voir quelque chose... Au premier rang de la loge, deux
spectatrices ont probablement dû payer 70€ chacune, mais le sans-gêne d'une
spectatrice placée dans la loge voisine a très-certainement pourri leur
soirée. L'attitude de la fautive est davantage digne d'une cour de
récréation que d'une salle de spectacle. On eût dit qu'elle faisait exprès
de se pencher excessivement pour empêcher les spectatrices de la loge
d'à-côté d'y voir (dans le cas général, c'est une raison pour préférer la
place nº1 à la place nº2 pour les loges de côté). La spectatrice du premier
rang de ma loge (rappel : 70€ la place nº2) s'est avisée de lui faire
observer que sa posture n'était pas sans maladresse. Elle l'a même
peut-être effleurée. Plutôt que de lui répondre en chuchotant, la sans-gêne
a gagné son nom en reprenant de plus belle sa position, en allant trouver
une feuille de papier dans son sac pour la plier en deux, la couper par
déchirure (bruits subséquents), y apposer quelques mots et la placer devant
son infortunée voisine. À la fin du spectacle, quand les lumières ont été
rallumées, j'ai pu apercevoir ce message. Je ne pense pas trahir la
propriété intellectuelle de son auteure en le citant intégralement : Je
vous interdit de me toucher. Malpoli ! (sic)
.
Ce n'est que la deuxième fois que j'ai commencé à un peu apprécier ce ballet de Lifar. Les costumes colorés sont extrêmement laids. Moult mouvements chorégraphiques du corps de ballet paraissent ridicules. Heureusement, la musique de Georges Auric qui fait penser à Dutilleux (Le Loup) ou Stravinsky (Le Sacre du printemps) est fort appréciable. Je pense néanmoins qu'elle passerait difficilement l'épreuve d'une exécution en concert.
Phèdre, c'est aussi une question d'interprètes. Avantage à Agnès Letestu par rapport à Marie-Agnès Gillot dans le rôle de Phèdre. Je n'avais pas eu énormément l'occasion de voir Agnès Letestu sur scène : elle m'avait plutôt décu dans Kaguyahime, mais j'avais été ému par son interprétation du rôle de Nikiya (La Bayadère). Là où je ne voyais que de grands mouvements de bras de l'interprétation de Marie-Agnès Gillot, Agnès Letestu m'a paru plus convaincante.
Dans le rôle de Thésée, j'ai vu deux fois Nicolas Le Riche (avec Marie-Agnès Gillot). La première fois, en matinée, il avait paru un peu fatigué et son maquillage était complètement raté (presque comme si sa perruque avait été collée sur son front avec du scotch). Ce soir, il était en très grande forme et son maquillage était beaucoup mieux réussi. Dans ce rôle, j'ai également apprécié Stéphane Bullion (qui dansait avec Agnès Letestu).
Le rôle d'Hippolyte me semble être le rôle masculin le plus important, puisqu'il a un pas de deux aussi bien avec Aricie qu'avec Phèdre. Entre Karl Paquette et Josua Hoffalt, ma préférence va à ce dernier qui a été tout simplement épatant hier. L'interprétation du pas de deux Hippolyte/Aricie a été assez différente entre les deux couples Hoffalt/Froustey et Paquette/Ould-Braham. J'ai préféré l'Aricie de Myriam Ould-Braham, même si j'ai bien aimé la façon tendre et amoureuse qu'avaient Josua Hoffalt et Mathilde Froustey d'interpréter le pas de deux.
Outre la Phèdre d'Agnès Letestu, les plus beaux moments lors de ces représentations sont venus de l'interprétation du rôle d'Œnone par Alice Renavand (qui depuis que je vais à l'Opéra m'a toujours au minimum enchanté).
Le deuxième ballet de la soirée est de Ratmansky (qui a aussi commis Flammes de Paris). Le ballet a été créé le 22 septembre dernier. C'est un beau spectacle, qui flatte le spectateur en ce qu'il est immédiatement accessible, voire simpliste. Les décors sont à peu près inutiles : avec un fond noir (ou bleu), cela aurait été aussi bien. La simplicité de l'argument fait qu'en dehors des passages explicitement narratifs, la chorégraphie ressemble essentiellement à du remplissage. Cela reste mignon comme tout à regarder, mais le balletomane s'ennuie un peu (mais quand même mille fois moins que pendant L'Anatomie de la sensation !).
L'argument est essentiellement le suivant. Psyché est portée par des zéphyrs. Elle rencontre Eros, mais elle ne doit pas chercher à connaître son visage. Manipulée par ses deux sœurs jalouses (elles-mêmes un peu manipulées par Vénus), elle utilise une lampe pour voir son visage. Sa punition est d'être exilée dans un lieu repoussant. Mais tout s'arrange après qu'avec Eros, elle a supplié Vénus de la pardonner.
Pendant les scènes centrales, on doit subir l'attentat au bon goût que constituent les costumes de six couples de danseurs qui en quelque sorte commentent l'action. Les filles sont des filles-fleurs, les garçons ont des costumes faisant penser à des animaux (mais le costume d'un d'entre eux, s'il est peut-être censé évoquer un crapaud, fait plutôt penser à un nageur en combinaison et bonnet de bain).
Si je ne me suis pas excessivement ennuyé pendant ces représentations, c'est grâce à la musique de Franck. Pendant les p, on aurait presqu'envie de chuchoter aux danseurs de réduire le bruit de leurs pas (ce n'est pas le genre de choses qui pourraient arriver avec du Minkus !). Cela dit, on a parfois l'impression d'entendre des thèmes de sa symphonie en ré mineur. Dans Lohengrin (Wagner) il se trouve un motif appelé Le Mystère du nom. Elsa a l'interdiction de chercher à connaître le nom du héros. Bien sûr, elle n'arrivera pas à se retenir de poser la question. J'ai été amusé d'avoir l'impression d'entendre dans la musique de Franck un motif qui semble attaché à la même idée. Ce motif est d'abord chanté par le chœur :
Mais, Psyché, souviens-toi
Que tu ne dois jamais
De ton mystique amant connaître le visage
Le motif sera repris plus loin par l'orchestre.
Chose inhabituelle pour un ballet, il y a en coulisses le Chœur de Radio
France. Le texte n'en reste pas moins presque parfaitement intelligible. Il
y a au moins un moment où il y a une incohérence entre le texte chanté et
ce qui se passe sur scène. Quand le chœur chante Amour, Elle a connu ton
nom.
puis Son châtiment commence...
, Psyché, sur scène, est en
train de se faire manipuler par ses sœurs. Elle n'a pas encore connu le nom
d'Amour...
Du côté des interprètes, même si j'ai toujours un faible pour Dorothée Gilbert, j'ai préféré Aurélie Dupont dans le rôle de Psyché. Je ne sais pas si cela tient au fait que les cheveux de cette dernière étaient attachés dans un soigneux chignon tandis que ceux de Dorothée Gilbert (sauf erreur de ma part) flottaient au vent des zéphyrs. L'interprétation de Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio étaient beaucoup plus légère et insouciante que la plus sérieuse manière qu'avaient Dupont et Bullion de danser.
Dans le rôle de Vénus, Alice Renavand ne m'a pas paru très à l'aise (mais est-il raisonnable de la solliciter à ce point : elle danse tous les soirs dans Phèdre ou dans Psyché...). J'ai donc préféré Amandine Albisson qui m'a tout particulièrement enchanté ce soir.
J'espère que la prochaine création à l'Opéra (La Source) tiendra davantage ses promesses que celle-ci...
2011-09-28 01:03+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2011-09-27
Barbara Hannigan, soprano
Académie du Festival de Lucerne
Ensemble Intercontemporain
Pierre Boulez, direction
Pli selon pli (Boulez)
Ce soir, beaucoup des habitués de la Salle Pleyel étaient là pour écouter Pli selon pli de Boulez dirigé par Boulez. Il y avait même un peu de people : Pierre Bergé, Pascal Dusapin & consort. Le directeur Laurent Bayle et le ministre Mitterrand retardataire étaient relégués au rang A de côté.
Plutôt plus de musiciens sur scène que ce à quoi je m'attendais. Depuis l'arrière-scène, les cordes sont à droite, les vents et les cuivres à gauche, des harpes au milieu. Derrière, quelques xylophones, vibraphones et des percussions. Quelque piano et quelque célesta sont aussi sur scène (pour une fois, plutôt au centre que sur les côtés). À la gauche du chef qui pendant le premier et cinquième mouvements manipule une énorme partition (format A2 minimum) se tient la soprano Barbara Hannigan, qui porte une robe grise (plutôt sobre pour les standards de cette chanteuse).
Quand il dirige, Pierre Boulez ne laisse transpirer aucune émotion. Les mouvements de ses mains sont de faible amplitude, et on ne peut deviner si son geste va déclencer un délicat pizz. ou un gros boum (comme au tout début). On avance dans l'œuvre sans qu'elle me déplaise. Un petit incident marque la fin du premier mouvement. Le chef ayant commencé à diriger sans lunettes éprouva plus loin le besoin de les porter, puis il se ravisera, finissant ce premier mouvement sans lunettes. Il s'est alors éclipsé pendant quelques minutes en s'excusant et est revenu, les lunettes bien en place.
Le mouvement que j'ai préféré est le troisième (Improvisation II sur Mallarmé). Il ne fait appel qu'aux xylo/vibra-phones, aux harpes, aux instruments à clavier et aux percussions. Je ne saurais dire exactement ce qui m'a plu, mais j'ai aimé fermer les yeux pour éprouver plus fermement la spatialisation (naturelle) du son émanant des différents pupitres. J'ai tout autant aimé les ouvrir pour regarder le chef, qui tête penchée sur la partition (apparemment format A4 standard), lançait des gestes précis en direction de différents musiciens, déclenchant d'étranges jgloing d'une harpe (particulièrement peu mélodique !), et d'autres du pianiste, tandis qu'un semblant de mélodie venait parfois des xylo/vibra-phones. Ce mouvement m'a presque ému.
Dans le cinquième, l'ensemble de l'effectif orchestral a été utilisé. J'ai été amusé par le motif quasi-mélodique de cinq notes qui est répété plusieurs fois vers la fin de ce mouvement.
Ce que le compositeur demande à la soprano Barbara Hannigan était tout simplement invraisemblable. Je n'ai pas compris un seul mot sorti de sa bouche (de dos, cela n'aide pas). De toute façon, le texte de Mallarmé est assez peu intelligible...
Ce n'était pas du tout gagné d'avance, mais je pense que c'est une œuvre que je réécouterais volontiers.
Concert disponible à la réécoute sur Cité de la musique live.
2011-09-23 16:14+0200 (Train Marseille-Paris) — Mathématiques — Photographies
Je suis en train de revenir d'une conférence au CIRM de Luminy (près de Marseille). En voici quelques photographies.
2011-09-18 00:00+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2011-09-17
Helena Juntunen, soprano
Sarah Connolly, alto
Paul Groves, ténor
Matthew Rose, basse
London Symphony Orchestra
London Symphony Chorus
Sir Colin Davis, direction
Missa Solemnis (Beethoven)
Contrairement à la veille, la Salle Pleyel était bien pleine ce samedi soir pour la rentrée de la saison du London Symphony Orchestra qui commence avec la Missa Solemnis de Beethoven.
Le chœur comprend environ 120 chanteurs disposés à l'arrière-scène. Quatre solistes sont sur scène, mais par rapport au chœur ils auront un rôle moins important. L'orchestre d'environ 80 ou 90 musiciens est dirigé par Sir Colin Davis, qui est assis tout comme Mikko Franck la veille.
Le texte chanté semble être le texte standard pour la messe en latin.
Pendant le Kyrie, je me sens en confiance parce que le style n'est
pas trop déconcertant par rapport à Bach ou Mozart. Le début du
Gloria est beaucoup plus brutal. Globalement, même s'il est très
bon, j'ai trouvé que le timbalier était un peu trop sollicité (même en
tenant compte du fait que ce soit du Beethoven). Le début du Domine
Deus me fait un peu penser à un passage de Fidelio. Parmi les
moments spectaculaires, l'entrée du chœur pour le Et Resurrexit.
Le chœur se fait particulièrement beau à la fin de la partie Credo
(vers le Et expecto). J'apprécie également beaucoup le(s)
Osanna in excelsis de la partie Sanctus. L'atmosphère
orchestrale devient alors absolument délicieuse avant que commence le
merveilleux Benedictus agrémenté d'un bellissime solo du premier
violon. La fin m'a semblée très bizarre. Contrairement à Bach qui termine
la Messe en si mineur par un mouvement basé sur la seule phrase
Dona nobis pacem
précédé d'un autre sur Agnus Dei qui tollis
peccata mundi, miserere nobis
, Beethoven a mis tout ce texte dans le
même élan. Après avoir entendu une première fois Dona nobis pacem
,
j'ai ainsi été très surpris de réentendre Agnus Dei...
. Pendant les
dernières minutes, je ne voyais pas du tout dans quelle direction allait la
musique. Même si cela eût paru inapproprié, je suis sûr que Beethoven
aurait fait mieux avec une fin hydravionesque.
Le chœur m'a fait un très bonne impression. Dans l'orchestre, j'ai pris un plaisir particulier à écouter les flûtes, dont le son vient parfois se mêler discrètement aux ensembles. J'ai passé un agréable concert qui m'a permis de découvrir cette œuvre. Cela dit, entre la Missa Solemnis (Beethoven) et la Messe en si mineur (Bach), à mon avis, il n'y a pas photo...
2011-09-17 02:44+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2011-09-16
Hilary Hahn, violon
Orchestre philharmonique de Radio France
Mikko Franck, direction
Concerto pour violon et orchestre (Edgar Meyer)
Symphonie nº5 en si bémol majeur, op. 100 (Prokofiev)
J'entendais ce soir pour la dixième fois le Philharmonique de Radio
France, dont c'était le concert de rentrée. Le programme commence par le
concerto pour violon d'Edgar Meyer composé pour l'interprète de ce soir,
Hilary Hahn, qui a choisi une robe rouge. L'œuvre ne me plaît pas
beaucoup : elle est assez répétitive, presque minimaliste. L'intérêt vient
surtout de la prestation de la violoniste, qui n'est pas désagréable du
tout à écouter ni à regarder (le public n'étant pas tout-à-fait au
rendez-vous, le deuxième balcon a été fermé et j'ai dû me replacer au
parterre). J'ai particulièrement apprécié la technique de double
corde
de la violoniste.
Pour la deuxième partie du concert, avec Klari, nous avons migré à l'arrière-scène (moitié vide lors de la première partie, pleine pendant la deuxième). Ceci permit de mieux voir ce que faisait le jeune chef Mikko Franck, qui dirige en position assise (j'ignore si c'est un choix délibéré, ou bien la conséquence d'une incapacité passagère ou permanente de se tenir debout de façon prolongée). J'entendais la Cinquième Symphonie de Prokofiev pour la première fois. J'ai surtout apprécié les deuxième et quatrième mouvements, ceux pendant lesquels le chef a paru le plus investi (cela dit, il faisait aussi des clins d'œil aux violons I). Dans les autres mouvements, il a semblé se contenter de battre la mesure, tout en donnant l'impression d'être heureux de diriger cet orchestre. Globalement, cette deuxième partie de concert m'a plu, mais j'en suis resorti moins enthousiaste qu'après la Cinquième de Beethoven de la veille.
2011-09-16 02:30+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2011-09-15
Khatia Buniatishvili, piano
Roland Daugareil, violon solo
Orchestre de Paris
Paavo Järvi, direction
Ouverture du Corsaire, op. 21, H. 101 (Berlioz)
Concerto pour piano nº2 en fa mineur, op. 21 (Chopin)
Liebesträum (Liszt)
Symphonie nº5 en ut mineur, op. 67 (Beethoven)
Presque trois semaines après la rentrée, je retrouve enfin le chemin de
la Salle Pleyel. Avenue Hoche, quelques voitures de méga-riches sont garées
devant le Royal Monceau. Les ouvreuses et ouvreurs de la Salle Pleyel ont
de nouveaux uniformes, sobrement noirs (C'était mieux avant !
). La
café est toujours à 3€ et il faut encore passer par les numéros pairs pour
accéder aux numéros impairs de l'arrière-scène. Quelques habitués
(Palpatine, Christian, Serendipity) ont trouvé de fort bonnes places aux
rangs A et B. L'équipe de direction de l'Orchestre de Paris est au rang des
people au nombre desquels on comptera aujourd'hui Jacques
Toubon.
La première œuvre au programme est l'Ouverture du Corsaire de Berlioz. C'est espiègle et vivifiant. Est-ce une tentative de convertir le public au pastafarisme ? En tout cas, il est suggéré aux enfants de venir déguisés en pirates lors du concert en famille de samedi...
Le piano était déjà sur scène depuis le début du concert. Khatia Buniatishvilii (certes, isolé, son nom est très prononçable, mais quand le cerveau a aussi en mémoire le nom de sa compatriote Lisa Batiashvili, il y a de quoi s'emmêler les pinceaux), la jeune pianiste peut donc s'installer au piano, habillée dans une robe qui pourrait être la même que celle que décrivrait Klari suite à un récent concert à Sceaux (et que l'on peut maintenant voir chez Palpatine). L'œuvre programmée ce soir est le deuxième concerto pour piano de Chopin. Dans les premières minutes, l'orchestre exprime une parole qui semble tourmentée comme peut souvent l'être la musique romantique. Alors que je crois écouter ce concerto pour la première fois, il me semble que les effets liés à l'orchestration sont très prévisibles. Les choses sérieuses commencent quand la pianiste commence à jouer. L'orchestre n'aura dès lors pratiquement plus qu'un rôle décoratif, en arrière-plan. La difficulté de certains passages paraît absolument redoutable. Les sonorités que la pianiste tire du piano sont saisissantes. L'ensemble est plutôt varié. De façon assez amusante, un des mouvements contient un passage qui pourrait être une danse. (Après vérification, une explication possible pour le fait que j'aie trouvé certains passages prévisibles et que certains thèmes me dissent quelque chose est que j'ai en fait déjà entendu ce concerto dans la musique du ballet La Dame aux camélias il y a un an et demi.) À la fin du très beau bis (qui ressemblait à du Chopin, mais c'était du Liszt me dirent les trois camarades de concert rencontrés à l'entr'acte), la pianiste a un petit peu joué avec le public en retirant tout doucement ses mains du clavier, retenant ainsi d'éventuels applaudissements, qui ont déferlé par la suite.
Le clou de la soirée était l'interprétation de la Cinquième symphonie de
Beethoven 1. Pour cette symphonie,
l'effectif de l'orchestre a été augmenté. On est passé de six contrebasses
à huit. (D'après la formule qui veut que pour avoir une estimation du
nombres d'instruments à cordes frottées, il suffit de compter le nombre de
contrabasses, d'ajouter quatre, puis de multiplier par cinq, voir chez Djac pour
les explications, il devait donc y avoir environ 60 cordes). Le chef Paavo
Järvi n'a désormais plus besoin de la partition. Il semble aussi
décontracté que s'il devait diriger du Haydn. Le premier
mouvement est joué d'une façon très vive. La deuxième mouvement n'est pas
si lent que ça. Le chef aurait manifestement aimé enchaîner le troisième
mouvement aussitôt après la fin du deuxième, mais il a renoncé devant le
chœur des tousseurs du public. J'ai beaucoup aimé le troisième mouvement.
Au milieu, on entend en effet un sublime passage fugué. J'apprécie les
regards amusés que se lancent deux contrebassistes (dont Bernard C.) quand
le chef prend la peine de leur indiquer leur pizz. (genre, Eh
oh, on savait très bien quand on devait entrer, mon bon monsieur !
). Le
plus beau en fait, cela a été la fin du mouvement et la transition avec le
quatrième mouvement. La dynamique (indiquée pp ou ppp) a
été descendue très bas (et personne pour tousser !). Cependant, on sent
bien à ce moment-là qu'il y a encore une certaine tension et bien sûr,
l'entrée dans le quatrième mouvement est explosive (ff). À part
peut-être un petit couac des cors, rien n'en venu entacher mon
plaisir !
[1] Pour compléter ma collection de symphonies de Beethoven entendues en concert, il ne me reste plus que la Quatrième et la Sixième, ce qui sera fait en mars avec le Chamber Orchestra of Europe et Bernard Haitink.
2011-09-11 01:32+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Garnier — 2011-09-10
Klaus Florian Vogt, Tito
Hibla Gerzmava, Vitellia
Amel Brahim-Djelloul, Servilia
Stéphanie d'Oustrac, Sesto
Allyson McHardy, Annio
Bálint Szabó, Publio
Willy Decker, mise en scène
John Macfarlane, décors et costumes
Hans Toelstede, lumières
Alessandro Di Stefano, chef du chœur
Adam Fischer, direction musicale
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
La Clémence de Titus, Mozart
Après la rentrée à Bastille avec Salomé, c'était ce soir la première représentation de la saison à Garnier : La Clémence de Titus.
Les costumes ne font pas référence à l'époque romaine. Ils me rappellent
ceux qu'on pouvait voir dans Andrea Chénier. Bref, ils
renvoient plutôt à l'époque de la composition de l'opéra. Le décor est plus
ou moins conceptuel. Le sol est un rond en imitation marbre. Il est entouré
d'une structure en demi-cylindre penché qui donne l'impression d'être à
l'intérieur de la tour de Pise. Cette structure est en deux morceaux. Ils
peuvent être écartés pour permettre des entrées et sorties par l'arrière.
Au centre, un gros bloc parallélépipédique en marbre qui fait à première
vue penser à celui, noir, de 2001, l'Odyssée de l'espace. Il
s'agit en fait d'un projet de sculpture représentant Titus. Dans la
première scène, on écrit Titus
dessus. À la fin de l'opéra, le bloc
aura été sculpté pour représenter Titus et le nom qui n'était marqué que de
façon éphémère sera gravé en dur (en majuscules, avec un U
en forme
de U
et non de V
...). Entretemps, le bloc sera passé par des
phases intermédiaires. Je suppose qu'il faut comprendre que le caractère de
Titus est en formation et qu'il n'aura fait ses preuves comme souverain que
lorsqu'il aura pardonné à ceux qui avaient voulu sa mort. Alors, sa
sculpture monumentale pourra apparaître dans toute sa splendeur.
Un autre accessoire est manipulé presqu'en permanence : la couronne de Titus. D'autres que lui la voudraient bien. Lui hésite entre le pouvoir d'un côté et de l'autre l'amour et l'amitié. Donner la mort ou pardonner. Plaire au peuple ou persister à aimer Bérénice.
Pour ne pas déplaire aux Romains, il abandonne Bérénice (rôle muet interprétée par une comédienne non créditée) et décide d'épouser Servilia, qui aime Annio. Annio cache ses sentiments à Titus, mais Servilia avoue qu'elle aime déjà quelqu'un. Elle préfère laisser entendre à Titus d'honnêtes paroles déplaisantes plutôt que de lui plaire hypocritement. L'homme bon qu'il l'est l'en remercie. Son troisième choix est Vitellia. Celle-ci n'ayant pas supporté de n'avoir pas figuré dans les deux premiers choix, elle décide de comploter contre lui. Flattant Sesto (par ailleurs frère de Servillia et ami d'Annio), qui l'aime, elle arrive à le pousser à commettre l'irréparable. À la fin du premier acte, on comprend que Sesto n'a pas tué Titus, mais un autre homme qui portait son habit. Dans le deuxième acte, Titus finira par pardonner à tout le monde, Sesto ayant dans un premier temps endossé toute la responsabilité avant que Vitellia n'avoue elle-aussi.
Si c'est le dernier opéra seria de Mozart, l'intrigue est typique de ses opéras de jeunesse avec des histoires d'amour tordues qui se finissent bien façon deus ex machina (voir par exemple Lucio Silla).
Stylistiquement, je n'ai pas l'impression d'avoir découvert un autre Mozart que celui que je connaissais déjà. On retrouve ses effets habituels et la proximité furtive de certains passages avec d'autres déjà connus est assez frappante (notamment il y a un moment qui m'a beaucoup fait penser au tout début du Hm! hm! hm! hm! de La flûte enchantée). Cela dit, cela se laisse bien écouter. Le chef d'orchestre Adam Fischer, qui dirige de mémoire, paraît immédiatement très sympathique. Il bat la mesure de façon très claire, signale les entrées aux musiciens, félicite tel soliste pendant que le public applaudit un air. Le principal, c'est qu'il a réussi à maintenir mon attention pendant la durée de l'opéra, me faisant oublier que mes genoux cognaient contre le rebord du premier rang de l'amphithéâtre (au premier acte, le strapontin le plus à gauche, et la place voisine libérée à l'entr'acte pendant le deuxième).
La mise en scène n'a rien d'extraordinaire, mais elle se laisse regarder. Un point faible est l'usage un peu trop systématique de précipités. Certes, cela fait paraître d'assez jolis rideaux peints dans un style vaguement expressionniste. Je ne sais pas s'il est courant de représenter sur scène une Bérénice muette. En tout cas, j'ai trouvé que cela fonctionnait très bien. Le personnage de Titus passe un certain temps au sommet du bloc de marbre qui deviendra à la fin une statue à son effigie. Chanteurs ayant le vertige s'abstenir. Globalement, sans m'enthousiasmer, cette mise en scène ne m'a pas trop déplu.
Stéphanie d'Oustrac (Sesto) domine assez largement le plateau vocal. La dernière fois que je l'avais entendue, c'était dans Armide de Lully. J'ai été très content de la réentendre ce soir. Lors de son air Parto, parto au premier acte, j'ai eu comme l'impression que la soirée commençait véritablement. J'ai également eu un certain plaisir à réentendre Amel Brahim-Djelloul (Servilia). Dans le rôle secondaire de Publio, la basse Bálint Szabó m'a bien plu. Les trois autres chanteurs m'ont semblés plus inégaux au cours de la soirée, mais ils ont eu tendance à se bonifier après l'entr'acte. Le grand air de Vitellia (Hibla Gerzmava) au deuxième acte a effacé mon impression mitigée du premier acte. Je n'ai pas été complètement convaincu par Klaus Florian Vogt (Tito), mais c'est plus une question de goût personnel (je n'aime pas le timbre de sa voix) qu'autre chose. S'il a moins brillé au premier acte, c'est peut-être aussi tout simplement parce que son personnage y est plus fragile, moins déterminé qu'il ne le sera lors du deuxième acte, en particulier quand il devra prendre une décision à propos de Sesto.
2011-09-09 01:25+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2011-09-08
Angela Denoke, Salomé
Stig Andersen, Herodes
Doris Soffel, Herodias
Juha Uusitalo, Jochanaan
Stanislas de Barbeyrac, Narraboth
Isabelle Druet, Page der Herodias
Dietmar Kerschbaum, Erster Jude
Eric Huchet, Zweiter Jude
François Piolino, Dritter Jude
Andreas Jäggi, Vierter Jude
Antoine Garcin, Fünfter Jude
Scott Wilde, Erster Nazarener
Damien Pass, Zweiter Nazarener
Gregory Reinhart, Erster Soldat
Ugo Rabes, Zweiter Soldat
Thomas Dear, Ein Cappadocier
Grzegorz Staskiewicz, Ein Sklave
Pinchas Steinberg, direction musicale
André Engel, mise en scène
Nicky Rieti, décors
Elizabeth Neumüller, costumes
André Diot, lumières
Françoise Gres, chorégraphie
Dominique Muller, dramaturgie
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Salomé, Richard Strauss
Ce soir, c'était la rentrée de l'Opéra de Paris, avec la première de Salomé à Bastille. J'avais déjà vu cet opéra dans une autre mise en scène (Lev Dodin). D'Angré Engel, j'avais aimé la mise en scène de La Petite Renarde rusée. Dans Salomé, le travail est beaucoup moins convaincant (et on peut se demander l'intérêt de cette reprise).
Le décorateur avait dû trouver que la scène de Bastille était trop grande. Ainsi, l'espace dans lequel les personnages peuvent évoluer n'est qu'un angle réduit. L'univers et dans une moindre mesure les costumes sont orientalisants.
Le premier problème que j'ai eu avec cette production (dans une moindre mesure aussi avec celle de Lev Dodin) est l'éclairage très réduit. À de nombreuses reprises, je ne voyais tout simplement pas qui chantait (malgré la réduction de l'espace scénique, il y avait un personnage tout à gauche, un autre tout à droite, d'autres au milieu, tous évoluant dans la pénombre). S'il se trouve quelques blafardes lampes, la lumière ne vient essentiellement que du personnage de Jochanaan. De sa prison, mais aussi de lui-même quand Salomé obtient de le voir. À ce moment-là, une porte sur le côté droit s'ouvre et laisse entrer une vive lumière. J'imagine que le metteur en scène a voulu donner en même temps l'impression d'une tempête de sable, mais les artifices utilisés semblent être les mêmes que ceux d'une tempête de neige.
La danse des sept voiles
est inexistante. Tranquillement assise,
Salomé semble attendre que cela se passe. À la fin, elle fait quelque pas
avec Herodes. Entretemps, elle aura enlevé ses chaussures. Dans cette
séquence, la seule idée, symbolique, est de faire venir un personnage (le
page de Herodias ?) pour essuyer avec un tissu blanc le sang qui était
resté après que le corps de Narraboth avait été emmené. C'est un peu
léger.
Bref, ce n'est pas avec les yeux qu'il faut apprécier cette représentation, mais avec les oreilles. L'orchestre dirigé par Pinchas Steinberg est tout simplement sublime. On peut apprécier cette musique dans sa continuité. La tension ne retombe jamais : longs trémolos des cordes, motifs joués par les vents qui s'insèrent très clairement, etc. J'ai presqu'eu l'impression de découvrir un nouvel opéra tant la richesse de cette musique était pour moi inouïe. Je suis donc très content d'avoir pu bénéficier d'un placement favorable du point de vue acoustique au tout dernier rang du deuxième balcon. (Ce placement empêche souvent de voir la partie supérieure des décors. Donc, j'ignore si la Lune, très présente dans le livret, était évoquée dans cette mise en scène.)
Du côté des chanteurs, il y a de quoi être largement satisfait, avec notamment Stanislas de Barbeyrac (Narraboth), Isabelle Druet (Page der Herodias), Juha Uusitalo (Jochanaan), et bien sûr Angela Denoke (Salomé).
2011-09-06 00:33+0200 (Orsay) — Jeux
La confirmation définitive est arrivée ce matin : si on veut que l'Opéra nous envoie des billets achetés sur son site Internet, il en coûtera dorénavant 3€ par commande. Cependant, si on a une imprimante, on a la possibilité d'imprimer un billet électronique.
Le problème, c'est que la partie utile du billet électronique fait environ 18cm×9cm :
Neuf centimètres de hauteur, c'est trop haut pour mon portefeuille : il faut plier le billet, mais afin de prévenir tout problème il convient d'éviter de plier en travers d'un code-barre. Pour les billets électroniques de la Salle Pleyel, du TCE, du Châtelet, de l'Opéra Comique ou du Théâtre des Bouffes du Nord (et d'autres sans doute), les codes-barres n'étant pas trop gros ou la disposition étant à peu près raisonnable, on s'arrange très bien avec plis parallèles aux bord, ou simplement un pli standard du billet en 4 ou en 8. (Cependant, toutes ces salles ne fournissent pas directement un fichier PDF imprimable : il faut imprimer une page Web, ce qui est moins pratique à conserver sur un disque dur et peut produire des résultats différents à l'impression suivant la configuration.)
Avec l'Opéra, c'est différent. On voit les choses en grand et le problème, c'est que les concepteurs n'ont pas du tout pensé à faire quelque chose de pratique ou de joli. Malgré la lyre d'Apollon, les billets sont affreux en comparaison des billets cartonnés. Par ailleurs, la page A4 imprimée en noir et blanc contient plusieurs aplats de noir, ce qui gaspille inutilement de l'encre. Le plus gênant, c'est qu'il y a un code-barre horizontal et un autre vertical, ce qui empêche de plier le billet en deux pour obtenir un rectangle de 18cm×4.5cm qui tiendrait très bien dans mon portefeuille. À moins d'avoir toujours un porte-document avec soi, il faut donc ruser. Voici le fruit de mes recherches intenses :
Après le deuxième pli, on retourne l'ensemble pour procéder au dernier pli :
Le billet ne fait plus que 6cm de haut environ, et tient parfaitement bien dans mon portefeuille...
Pour s'y retrouver dans l'accordéon que constituent les liasses de billets, il peut être agréable de recopier quelques informations sur le rabat :
PS: D'après le principe selon lequel c'est après avoir trouvé une solution compliquée que l'on trouve une solution simple, voici un pliage alternatif, qui conduit à un rectangle 9cm×7cm qui tient tout aussi bien dans mon portefeuille :
2011-09-04 01:53+0200 (Orsay) — Voyage en Inde X — Photographies
Je viens de mettre à jour la carte Google Maps de mes voyages en Inde :
Si la carte ne s'affiche pas, cliquer sur le lien Agrandir le plan ci-dessus (ce qui est de toute façon préférable). Pour chaque ville, il y a une petite photographie (a priori d'un monument important) et des liens vers les entrées de blog correspondantes. Il est également possible de charger ces points dans Google Earth en téléchargeant le fichier KML ci-lié.
2011-09-02 22:30+0200 (Orsay) — Mathématiques — Photographies
Je reviens d'un colloque à Nantes où j'ai fait quelques photographies comme celle-ci :
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