2009-06-11 22:37+0200 (Orsay) — Correspondance
Je voudrais attirer l'attention du public sur une récente tentative de
phishing. J'ai en effet reçu aujourd'hui une lettre d'un couple
d'entreprises ayant le culot de se faire passer pour Électricité de
France, dont je suis client, et me suggérant d'appeler un numéro
surtaxé. La lettre ne provenant ni de Jerusalem ni du
Nigeria, mais de Marne-la-Vallée, il apparaît que l'expéditeur a pris
soin de laisser accroire au destinataire que le message était authentique.
Pourtant, après un examen attentif de la missive, qui donc se laisserait
berner par ces sigles : ERDF
(sic), GrDF
(sic !), peu fines
imitations de EDF
et GDF
(je ne suis d'ailleurs pas, pour le
malheur de ma cuisine, client de cette dernière entreprise, vous savez,
celle qui vend aussi de l'électricité).
Bref, la prochaine fois que quelqu'un débarque chez vous en disant qu'il vient pour le gaz, il vaudra mieux se méfier.
2007-03-03 14:20+0100 (Grigny) — Correspondance — Photographies
Régie autonome des transports parisiens
Service Hygiène et Sécurité
54 quai de la Râpée
75012 Paris
Chère Régie,
Je voudrais vous faire part d'un dysfonctionnement affectant les vestibules du métro ; je veux parler de ces dispositifs automatiques servant à contrôler le titre de transport de l'usager et, le cas échéant, à le laisser entrer dans le réseau urbain.
Utilisé honnêtement, un modèle remplit parfaitement son office : le
vestibule tourniquet
. Je déplore cependant que l'usager doive
pousser un battant de forme protubérante en passant le tourniquet.
Contrairement à l'intention évidente du concepteur, on peut observer tous
les jours que ce battant ne fait nul obstacle à la fraude.
Un autre type de vestibule est apparu il y a quelques années. Dans ce
modèle, l'usager insère son ticket ou utilise son passe Navigo, la machine
bippe, des portes coulissantes coulissent, faisant une haie d'honneur à
l'usager. Ce dernier n'a que peu d'intérêt à se laisser distraire par la
beauté de cette machine des temps modernes, car attendant leur heur, les
portes coulissantes ne manqueraient pas de lui barrer l'entrée si celui-ci
prenait un peu trop son temps pour franchir le vestibule. L'usager en
serait doublement affligé puisque s'il venait à retenter sa chance, la
machine considèrerait que le ticket est déja passé
.
Maintenant, imaginez un seul instant que les portes coulissantes d'un
vestibule soient bloquées (cette situation n'est pas le fruit de ma seule
imagination). Ignorant ce fait, un usager honnête tente sa chance. Rien ne
se passe. Il retente sur le vestibule d'à côté, ce dernier voit rouge :
Déjà passé !
. Fort marri, cet usager n'aura guère d'autre solution que
d'attendre qu'un autre usager veuille bien souffrir de le laisser passer en
douce avec lui.
Faisons fi de ces bagatelles et venons-en maintenant au véritable objet de
la présente. Je prétends que ce vestibule guillotine
peut constituer
une atteinte aux personnes et aux biens. Il arrive en effet que les portes
se referment pendant la fraction de seconde pendant laquelle une partie de
l'usager ou de son bagage se trouve précisément dans l'alignement de ces
portes. Bien que j'eusse toujours marché avec célérité pour passer avec
succès cet examen quotidien que constitue le franchissement du vestibule,
il a dû m'arriver trois ou quatre fois de me faire happer par cette bouche
démonique sans que je ne trouvasse d'autre explication que la manifestation
spectaculaire d'une malfaçon dans la conception dans ces vestibules
guillotines. De facture plutôt robuste, mon corps n'a point trop souffert
de ces assauts ; ne souhaitant pas voir peser sur ma conscience
d'éventuelles blessures que de jeunes enfants se pourraient voir infliger
de la sorte, vous comprendrez que je ne pouvais m'abstenir de vous signaler
ce grave problème. Pour appuyer ma démonstration, je vous saurais gré de
bien vouloir examiner le piteux état dans lequel le livre que je
transportais s'est trouvé après que deux maudites portes de vestibule
guillotine se furent refermées sur moi en ce jour du 2 mars 2007 à la gare
de Lyon :
Il va de soi qu'avant cette fourbe attaque, ce livre était en parfait état.
Je considère qu'en installant des vestibules aussi manifestement dangereux, chère Régie, vous êtes la première responsable des dégats que les dysfonctionnements d'iceux engendrent. Si la considération ma tristesse devant cette couverture de livre ravagée pouvait l'émouvoir, je serais extrêmement reconnaissant à ma correspondante si celle-ci consentait à me dédommager en me proposant un remplacement de mon livre : André Couture, L'Enfance de Krishna, Patrimoines hindouisme, les Presses de l'Université de Laval, les Éditions du Cerf, 1991, ISBN 2-204-04202-1, 41€).
Cordialement,
À Grigny, le 3 mars 2007
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