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2005-10-30 10:22+0100 (Grigny)
Hier, en me couchant, j'avais oublié que l'on changeait d'heure aujourd'hui, ce qui fait que je me suis levé beaucoup plus tôt que d'habitude, surtout pour un dimanche...
Pour les encor'plus-étourdis que moi, il faut retarder vos horloges d'une heure. Si vous avez un ordinateur bien configuré, normalement, il n'y a rien à faire : en « interne », son horloge devrait être réglée sur UTC (ou mieux TAI), système pour lequel il n'y a pas de « changement d'heure » ; à chaque fois qu'un programme a besoin de l'heure locale, le système fait la conversion en utilisant un algorithme en principe conforme aux décisions politiques propres à chaque zone horaire. Notez que UTC ne reprend ni les premières lettres de « temps universel coordonné » ni de "coordinated universal time" ! Si vous souhaitez en savoir plus sur le temps et ses définitions, je recommande vivement la lecture de la page de David Madore intitulée The Time.
La lecture de l'article original Daylight saving de Benjamin Franklin en 1784 est assez amusante. Voir aussi la page Wikipédia sur l'heure d'été.
En lisant la page Wikipédia sur la fête indienne de दिवाली, je viens de voir une remarque comme quoi la date précise de cette fête peut dépendre du lieu : la date est déterminé par le cycle lunaire, la date exacte de la nouvelle lune pouvant varier très légèrement suivant l'endroit où on se trouve. Petit exercice pour le lecteur : ces subtilités de changement d'heure et de fuseaux horaires ont-elles une influence sur le Computus (détermination de la date de Pâques) ?
2005-10-25 23:22+0200 (Grigny)
Je suis tombé il y a quelques jours sur le billet Dis moi d'où tu blogues... qui discute de la possibilité pour les blogueurs d'indiquer des coordonnées géographiques pour leurs blogs.
Ce n'est pas vraiment une nouveauté, dans l'architecture DNS, on peut associer des adresses IP à des noms (et réciproquement), mais on peut aussi associer des coordonnées géographiques (champ LOC) : latitude, longitude, altitude, dimension du « point » décrit, incertitudes sur sa position. Mon registrar est aussi mon hébergeur DNS, je ne peux malheureusement pas lui faire enregistrer de champ LOC.
Mais ce n'est pas de cela dont il s'agit plus haut. Pour positionner un blog, on est plutôt censé insérer des tags sur les pages (ou les feeds). J'ai pu constater avec horreur que la façon de procéder pour positionner un feed était on ne peut plus obscurément documentée et que le site FeedMap était buggé : j'ai d'abord voulu insérer à la base de données mon feed RSS 1.0, mais le site n'était pas capable de déterminer que l'URL pointait vers un feed RSS (et non une page Web ou un feed Atom), peut-être à cause de la multitude de versions mutuellement incompatibles de RSS ; j'abandonne cette idée, j'ajoute alors des tags meta à mes pages HTML et retourne vers le super-ordinateur Shadok qui me dit cette fois-ci :
Unable to store blog. Please try again later. [ERROR: Object reference not set to an instance of an object.]
Au secours ! Pour me consoler, je me suis rabattu sur un site nettement moins hype, mais beaucoup plus robuste : (cliquer ensuite sur "MultiMap" ou "MapGuest" et zoomer...).
Si vous n'avez rien compris à ce que je viens d'écrire, sur ma page de contact, les coordonnées géographiques de mon appartement sont données dans un langage non informatique.
Exercice : que faire si j'ai un blog et que j'habite sur la station spatiale internationale ? au pôle Nord ? au centre de la Terre ? sur Vénus ?
2005-10-25 11:23+0200 (Paris) — Mathématiques
Ce matin, je me suis inscrit en thèse de mathématiques à l'Université Denis Diderot, pour le quatrième année consécutive (et j'espère la dernière). Paradoxalement, malgré le nombre de pièces supplémentaires à fournir (il faut obtenir une dérogation pour s'inscrire en quatrième année), depuis ma première inscription dans cette université (c'était en 1999 pour une licence et une maîtrise de mathématiques), c'est cette fois-ci que le temps passé dans la fameuse pyramide de scolarité fut minimal, et ce grâce à l'informatisation du système d'inscription : j'étais censé avoir rendez-vous à 10h05, je suis arrivé à 9h50, j'ai attendu dix minutes le temps que les personnes qui attendaient avant moi passent, j'ai montré le fruit de l'obtention de ma dérogation et mon contrat d'allocataire de recherche/moniteur (le temps que la personne qui vérifiait les dossiers me trouve sur sa liste), je passe ensuite à la saisie informatique où la personne a simplement pris mon papier où était inscrit mon numéro « Sésame » et m'a demandé si j'habitais encore au 10 rue Victor, à Grigny, j'ai répondu « Oui. », puis je suis monté à l'étage pour donner mon chèque de 309,57 € à l'ordre de l'agent comptable de Paris 7, je pus alors récupérer mon certificat de scolarité, confirmer que l'on pouvait conserver ma photo d'identité de l'année dernière pour imprimer ma carte, et voilà, à 10h10, j'avais ma carte d'étudiant 2005-2006. :-)
2005-10-22 00:23+0200 (Grigny) — Culture
Cela fait maintenant à peu près trois ans que je suis la série Alias. N'utilisant pas les réseaux de peer to peer, j'attends donc sagement que la série soit diffusée à la télévision, en l'occurrence sur M6 et dans une version doublée en français. Ensuite, j'achète les DVD et je les regarde à nouveau, mais en version originale. D'ailleurs, je n'ai toujours pas fini de revisionner la saison 3 que passe en France la saison 4 (et la saison 5 aux États-Unis d'Amérique).
Si vous ne connaissez pas cette série, pour résumer : il est question d'agents secrets et d'organisations criminelles ; les situations sont souvent assez complexes : il y a ce qu'un personnage a fait, ce qu'il dit aux autres, ce que les autres pensent qu'il a fait, ce qu'il croit savoir de ce que les autres pensent... ; beaucoup de retournements de situation : « depuis 47 épisodes, vous pensiez que j'étais un gentil (resp. un méchant), et bien non, je vous trahis, ah, ah, je vous ai bien eus. ».
Le personnage principal est Sydney Bristow, joué par Jennifer Garner. Elle et ses coéquipiers passent leur temps à faire le tour de la Terre : dans un même épisode, ils peuvent se retrouver à Los Angeles, Mexico, Marseille, Londres, Moscou, Pékin ; le signal du départ en mission est toujours quelque chose comme « Voyez le plan avec Weiss, les détails techniques avec Marshall, votre avion décolle dans 2 heures. ». Les personnages principaux sont d'improbables polyglottes, et inversement, beaucoup de personnages non américains s'exprimant en anglais ont des accents assez prononcés.
Comme pour les James Bond, chaque épisode a sa dose d'exploits techniques : gadgets, piratages informatiques, prototypes d'inventions extraordinaires. En parlant d'extraordinaire, un thème récurrent dans la série est Milo Rambaldi (il a une page Wikipédia !), un inventeur du quinzième siècle absolument génial dont certains esprits plus ou moins bien intentionnés cherchent à reconstituer l'œuvre : une de ses machines permet de tuer des êtres humains à distance par le feu (ce n'est pas un bête lance-flammes). Il y a donc un goût de science-fiction dans cette série, mais cela tourne parfois au ridicule : tous ont des moyens de défense et des armes super-puissants, mais quand deux personnages ennemis se retrouvent nez-à-nez, ils combattent à mains nues. (Tout cela me fait penser que je devrais lire The Difference Engine qui attend paisiblement sur une de mes étagères.)
Jeudi dernier, j'ai donc pu voir donc les trois premiers épisodes de la saison 4. C'était assez comique, cela m'a fait penser à la série The Prisoner. On a eu droit à un épisode du type «Peu importe ce qui se passait jusqu'à maintenant, on remet les compteurs à zéro.». Ici, l'héroïne semble être contrainte de démissionner de son poste à la CIA ; plus tard, elle se trouve dans une station de métro, elle longe la voie et franchit une porte sur laquelle est écrit "authorized personnel only" : elle vient en fait d'entrer dans les locaux de sa nouvelle unité, une nouvelle unité secrète de la CIA. Elle retrouve là, surprise, trois de ses coéquipiers précédents, qui ont évidemment tous été choisi pour leur excellence. Et puis, coup de théâtre, le chef de cette nouvelle unité est Arvin Sloane, l'éternel grand méchant™ énigmatique de la série !
2005-10-16 04:00+0200 (Grigny) — Culture — Musique
Je n'ai commencé à écouter les cantates d'église de Bach en suivant le calendrier liturgique que depuis une semaine, et voilà que deux nouvelles entrées sont apparues sur ma page recensant quelques passages où Bach s'est auto-plagié.
Ainsi, j'ai pu remarquer que dans les cantates 49 et 188, on trouvait des versions primitives de mouvements de concertos pour clavecin ou hautbois. Il y a beaucoup de tels exemples. Certains concertos (ou mouvements de concertos) « existent » ainsi pour plusieurs instruments solistes : clavecin, violon, hautbois. Parfois, on ne dispose que de la « copie », j'ai ainsi un disque de concertos reconstitués pour hautbois : les spécialistes pensent que certains concertos pour clavecin sont en fait des transcriptions de concertos pour hautbois dont les partitions ont été perdues et ils ont tenté de reconstituer les concertos originaux pour hautbois ; le résultat est d'autant plus agréable que j'apprécie le timbre du hautbois.
La réutilisation qui m'a paru la plus évidente dans l'œuvre de Bach est dans l'Oratorio de Noël. D'après mon comptage, pas moins de onze airs sont repris des cantates profanes 213, 214 et 215, l'orchestration et évidemment le texte étant changés. Comme on a tendance à écouter une grande œuvre comme cet Oratorio avant de passer aux cantates profanes, on pourrait penser que les airs de ces cantates sont empruntés à l'Oratorio de Noël, mais c'est bien l'inverse (de même que pour les morceaux communs entre les cantates et les concertos, la forme primitive a tendance à être dans les cantates). Il est par ailleurs amusant de voir que certains airs de cantates profanes écrites en l'honneur de membres de familles régnantes ont été réutilisées pour célébrer la naissance du Christ, on peut difficilement imaginer plus flatteur !
Un autre grand monument musical est en fait essentiellement un pot-pourri, je veux parler de la Messe en si mineur. Pour le moment, sur vingt-sept morceaux, je n'en ai formellement identifié que six ou sept dans d'autres œuvres. Je me souviens toujours du choc que cela me fît quand je reconnus le premier mouvement de la cantate Preise dein Glücke, gesegnetes Sachsen (BWV 215) dans la Messe en si mineur lors d'un concert.
Toutes ces petites « découvertes » se font un peu au hasard. De plus, je n'ai pas une mémoire musicale extraordinaire, parfois, en écoutant un morceau, je me dis « j'ai déjà entendu cela quelque part », mais c'est souvent un peu pénible de retrouver l'œuvre précise : si je sais parfois que c'était dans un concerto pour tel instrument ou dans un Brandebourgeois, à part pour quelques exceptions, j'ai beaucoup de mal à faire la correspondance.
Ah tiens, Bach s'est aussi beaucoup inspiré de compositeurs de son époque. L'exemple le plus frappant est le Tilge, Höchster, meine Sünden (BWV 1083) qui est une adaptation du Stabat Mater de Pergolèse.
En tout cas, c'est toujours amusant de redécouvrir un morceau de musique sous une nouvelle forme.
2005-10-15 21:09+0200 (Grigny) — Mathématiques
Cette semaine, j'ai participé à la fête de la science. Ma petite contribution a consisté à aller animer des activités mathématiques dans des écoles maternelles et primaires en Île-de-France. Avec plusieurs collègues, nous étions répartis en plusieurs ateliers : bulles de savon, magie, stratégie, probabilités.
Je participais à l'atelier « Maths et magie ». Le concept était de montrer aux jeunes enfants qu'avec un petit peu de mathématiques, on pouvait faire des petits tours de magie. Dans l'un d'entre eux, l'assistant du magicien fait piocher cinq cartes au hasard à des gens du public, les récupère, se saisit d'une de ces cinq cartes, en pose quatre devant lui, et donne la cinquième à une personne dans le public en disant que le magicien va deviner la carte ; le magicien, qui s'était absenté et n'avait donc rien vu, revient et annonce la carte ! Dans un autre, on demandait aux enfants de calculer « 12×J+31×M » où « J » désigne leur jour de naissance et « M » le numéro de leur mois de naissance, de nous donner le chiffre obtenu et à nous de deviner leur jour et mois de naissance. On leur montrait aussi comment faire des nœuds compliqués qui se défaisaient tout seuls. On distribuait aussi des marrons... magiques.
Parmi les autres ateliers, il y avait les bulles de savon. C'était assez spectaculaire et ludique : fabriquer des figures géométriques (cube, prismes, icosaèdre) avec une sorte de jeu de mécano, les plonger délicatement dans un grand récipient contenant de l'eau et du détergent, observer la forme des bulles de savon, voir comment les surfaces changent si on souffle ou aspire un peu d'air à l'intérieur... Cela n'a l'air de rien, mais il y a des mathématiques assez avancées derrière tout ça.
2005-10-09 01:53+0200 (Grigny) — Culture — Musique
Je commençais à trouver idiot d'écouter les cantates d'église de Bach dans un ordre complètement aléatoire. Il en a écrit plus de deux cents, je n'en ai écouté pour l'instant qu'un tiers.
Il y a a priori plein de manières plus ou moins cohérentes de procéder à l'écoute :
Je vais opter pour suivre le calendrier liturgique. En effet, la plupart des cantates ont été écrites pour être jouées à un moment précis de l'année liturgique, certaines pour le douzième dimanche suivant la fête de la Trinité, d'autres pour le troisième dimanche après Pâques, d'autres pour le surlendemain de Noël, etc... Bref, je me suis fait un petit programme pour calculer les dates des dates du calendrier liturgique, et leur associer les cantates correspondantes comme sur le site Bach Cantatas. C'est la première fois que j'implémente un algorithme de calcul de la date de Pâques (voir l'article sur le Computus sur la version anglaise de Wikipédia). Une fois qu'on a la date de Pâques, il est assez simple de déterminer toutes les dates du calendrier liturgique.
Dans mes recherches, j'ai observé quelques curiosités : certains fêtes à date fixe ont changé de jour au cours de l'histoire des religions. La Visitation était fêtée le 2 juillet (depuis 1389), mais c'est maintenant le 31 mai qu'elle est fêtée. Les noms de Septuagésime, Sexagésime, Quinquagésime (censés être respectivement 70, 60 ou 50 jours avant Pâques, en réalité 63, 56 et 49) ont été abandonné au profit de « Premier des trois dimanches précédant le carême », etc... On peut aussi plaindre la cantate Wachet auf, ruft uns die Stimme (BWV 140) qui est censée être jouée le vingt-septième dimanche suivant la fête de la Trinité. Examinons comment le calendrier est fait : la fête de la Trinité a lieu 8 semaines après Pâques ; de l'autre côté, les quatre dimanches précédant Noël sont les quatre dimanches de l'Avent. Entre la fête de la Trinité et le premier dimanche de l'Avent, suivant les années, on peut intercaler jusqu'à vingt-sept dimanches. En 2005, il y en a 26, en 2006, 24, etc... Ce n'est donc que le 23 novembre 2008 que je pourrai ainsi écouter la cantate 140 si je respecte rigoureusement le calendrier liturgique, et encore, je n'ai pas intérêt à me louper, puisque si mes calculs sont exacts, il faudrait ensuite attendre le 25 novembre 2035 (trois ans avant la fin du monde, qui est prévue pour 19 janvier 2038) pour qu'une telle occasion se représente !
2005-10-04 12:31+0200 (Grigny) — Culture — Musique
Olympia — 2005-10-03
Keren Ann
Malgré ma maladresse, j'ai pu assister hier soir à un concert de Keren Ann à l'Olympia.
Cela faisait bien trois ou quatre ans que je n'avais pas assisté à un concert où une poignée de musiciens produisent plus de décibels qu'un orchestre en formation symphonique, la dernière fois remonte à un concert de Garbage au Zénith de Paris (Google me souffle que c'était le 2002-06-26).
La façon d'interpréter ses chansons que je ne connaissais qu'en version studio m'a beaucoup surpris, je m'attendais à quelque chose de très différent à vrai dire, beaucoup plus doux, mais le guitariste était vraiment très bon, cela rendait bien ; on a toutefois eu des chansons jouées de façon plus minimaliste (seule sur scène, avec sa guitare).
C'est vraiment par le plus grand des hasards que je connais cette artiste ; cela devait être il y a quelques années, je devais passer quelques jours chez mes parents et je me trouvais dans un magasin de disques à Brest (plus précisément, dans le grand magasin de disques de la ville, rue de Siam) et je me disais que je n'avais pratiquement aucun disque de chanson française, je suis allé au rayon variétés françaises, et entre tous les best-of de chanteurs plus ou moins démodés, j'aperçus l'album La disparition d'une certaine Keren Ann Zeidel. Je n'avais jamais entendu parler d'elle, peut-être un bon signe ; je l'achetai et cela me plut bien.
Pour trouver ses autres disques, ce ne fut pas non plus aisé, je vis peut-être sur une autre planète, mais ce n'est en général que plusieurs mois après leur sortie que j'apprends leur existence en faisant une recherche sur son nom sur Amazon.
2005-10-03 09:14+0200 (Paris)
Ce matin, je me lève un peu tôt et avant de partir, je décide de mettre le billet d'un concert auquel je devais assister ce soir dans mon portefeuille. Mais, cela ne tient pas, je me mets alors à le plier, et hop, sans faire attention, le talon se retrouve séparé du billet lors de l'opération.
Comme il s'agit d'un concert à l'Olympia et qu'ils ont la réputation
d'être assez psychorigides, notamment en matière de billeterie (vous avez
peut-être entendu parler d'histoires de concerts de groupes anglais pour
lequel il fallait un bracelet spécial pour entrer). Bref, même s'il y a
suffisamment de numéros de contrôle pour vérifier que les deux parties que
j'ai séparées par accident proviennent d'un même bout de papier, je préfère ne
même pas essayer de me faire ridiculiser à l'entrée. En plus, avec les
grèves qui commencent à 20h ce soir, je n'aurais même pas été certain de
rentrer.
Peut-être est-ce l'œuvre d'un esprit malin snob qui veut m'interdire d'aller à autre chose qu'à des concerts de musique classique. Ai-je fait mieux que M le maudit ?
Dans mes abonnements pour cette année, j'ai encore de quoi faire plein de bêtises du type (cela ne m'était encore jamais arrivé), mais je vais devoir attendre un mois, à moins que je ne prenne le temps d'aller à des concerts du Europa Bach Festival.
2005-10-01 22:47+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Culture indienne
Je viens d'achever de lire le deuxième tome du Mahābhārata de Madeleine Biardeau.
Comme je le disais en parlant du premier tome, le livre est organisé comme une alternance de récits et de commentaires, le récit est contracté par rapport au poème sanscrit. On trouve à la fin un index des principaux noms propres et un très bel arbre généalogique sur une double page qui est très utile au début de la lecture pour se bien familiariser avec l'ensemble des personnages.
Grâce à un peu de patience, ce fut pour moi une lecture assez agréable ; certains passages de commentaires me sont cependant un peu passés au-dessus de la tête, en particulier ceux qui concernent les relations avec le bouddhisme : l'auteur émet l'hypothèse selon laquelle l'épopée aurait été rédigée 1 par un auteur unique vers le troisième siècle avant Jésus-Christ en réaction au développement du bouddhisme (après d'immenses conquètes meurtrières, le grand « empereur » Aśoka venait de se convertir à cette religion), et tente de décrypter certains passages en suivant cette hypothèse. Si on laisse de côté ces passages très techniques pour un non-spécialiste, les commentaires restent néanmoins compréhensibles et éclairent vraiment bien certains détails symboliques du récit.
En ce qui concerne l'intrigue, ce deuxième tome raconte la guerre proprement dite entre le camp du dharma et le camp de l'adharma. Cette guerre s'étale sur dix-huit jours, et est vraiment terrible : il s'agit d'une véritable boucherie. La plupart des grands guerriers sont des archers se déplaçant sur leur char dirigé par un cocher. Le grand guerrier du camp du dharma est Arjuna, dont le cocher est Kṛṣṇa ; il dispose de l'arc divin Gāṇḍīva et de deux carquois inépuisables (il peut lancer des flèches avec ses deux bras !), il pourrait tuer tous ses ennemis en quelques instants en évoquant des armes divines, mais il est partagé entre sa répugnance à tuer ses adversaires (parmi lesquels des personnages qu'il respecte énormément) et son dharma de guerrier qu'il ne peut honorer qu'en combattant ; Kṛṣṇa use de toutes les ruses pour le faire combattre. À la fin de la guerre, Yudhiṣṭhira retrouve son royaume (perdue lors d'une partie de dés au début de l'épopée), mais seule une poignée de guerriers ont survécu de chaque côté.
Un aspect intéressant de cette épopée, c'est que, bien qu'il y ait deux camps bien définis qui se font la guerre, il n'y a pas de manichéisme (philosophie qui n'existait certes pas encore) : il y a des personnages tout à fait remarquables dans le camp de l'adharma (Bhīṣma en particulier), même le plus mauvais des Kaurava, Duryodhana, n'est pas complètement mauvais, et de l'autre côté, même les meilleurs des Pāṇḍava n'ont pas une conduite irréprochable (mensonges, coups interdits, stratagèmes douteux).
Par ailleurs, il y a toujours autant de paraboles insérées dans le récit, souvent pour donner un exemple de conduite à un personnage qui se demande comment agir à un moment précis, ou pour révéler les circonstances ayant conduit à une malédiction sur tel ou tel protagoniste. Non seulement c'est divertissant, mais c'est aussi très important pour l'intrigue, et cela donne une architecture assez remarquable à l'ensemble de l'œuvre.
[1] Si elle a été rédigée à cette époque, il n'est peut-être pas clair qu'elle ait été écrite au même moment !
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