Weblog de Joël Riou

Cette page ne contient que les entrées du mois d'août 2010. Les entrées les plus récentes se trouvent . Vous pouvez aussi naviguer vers juillet 2010 ou septembre 2010.

Photographies

2010-08-27 21:55+0200 (Orsay) — Voyage en Inde IX — Photographies

Je suis rentré mercredi dans la soirée. Mardi soir, j'avais dîné une dernière fois au restaurant Saravana Bhavan de Janpath. J'avais pris un thali, ce que je n'ai pas fait très souvent lors de ce voyage. Du riz accompagnait de nombreux plats présentés dans des petits pots. Un collègue indien m'avait dit que ce qui est le plus difficile, si on veut manger avec les doigts, est de manger du riz avec le rasam (un potage, le contenu le plus fluide que l'on trouve dans les différents pots). Je m'y suis essayé, et on ne peut pas dire que je n'y arrivais pas.

Le lendemain matin, après avoir été déposé à l'aéroport par un chauffeur de taxi à l'accent punjabi très prononcé, je suis entré dans le flambant neuf terminal 3. Comme il pleuvait, j'ai apprécié que la zone de dépose-minute soit couverte. La progression dans le terminal est très fluide. Cela dit, ce matin-là, l'aéroport était assez vide. Quand il tournera à plein régime, il en ira sans doute différemment. Une des caractéristiques du terminal est d'être essentiellement sur un seul niveau (le seul endroit où j'aie vu un étage était dans la zone commerciale). Ainsi, l'entrée se fait en hauteur et on ne monte ni ne descend pas jusqu'aux portes d'embarquement (où un nombre très largement suffisant de sièges est disposé). Ce qui est curieux, c'est qu'au moment de monter dans l'avion, on doit descendre de quelques mètres en marchant le long d'un couloir en pente.

Les quelques centaines de photographies que j'ai faites lors de mon dernier voyage en Inde viennent de finir d'arriver sur le serveur qui héberge ce blog.

Comme d'habitude, elles sont classées par date et il y a une sélection de quelques photographies parmi les moins ratées.

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Derniers jours à Delhi

2010-08-24 18:19+0530 (दिल्ली) — Voyage en Inde IX

Hier soir, je suis allé dîner dans un restaurant chinois chic. Comme je n'avais pas mangé grand'chose à midi, j'y allais pour me goinfrer... L'addition fut assez salée, compte tenu du fait qu'il fallait ajouter d'office plus de 20% aux prix indiqués. Au moins, en chemin, j'aurai retrouvé l'endroit où se situe la librairie que je croyais avoir disparu. Je m'étais peut-être déjà fait cette réflexion, mais l'avais oublié entretemps : elle n'est pas exactement à l'endroit indiqué sur la carte de mon guide Lonely Planet.

Aujourd'hui, je suis allé visiter la National Gallery of Modern Art située près de l'India Gate. Je voulais descendre à Mandi House en métro, mais il y avait une interminable file d'attente pour acheter des billets. J'y suis donc allé en rickshaw. Vu le nombre d'étages et le nombre d'œuvres exposées, la visite est épuisante. Comme il fallait laisser ses sacs à l'accueil et que je n'ai pas pensé à sortir mon carnet, je n'ai pas pris de notes. Au premier niveau, on trouve notamment des miniatures Company School. Une d'entre elles représente Parvati parlant à sa mère. Elle porte une couronne étincelante, tandis que sur le côté Shiva porte Ganesh dans ses bras. La manière est clairement européenne, mais le sujet est indien. Aux autres étages, d'autres peintures plus modernes.

J'ai ensuite fait une petite visite au gurdwara Bangla Sahib, puis au Jantar Mantar, un site à côté duquel j'étais souvent passé, jamais entré. Il s'agit d'un observatoire datant du début du dix-huitième siècle. On y voit toutes sortes d'instruments de mesure céleste. Sur certains, on voit les graduations, de plus en plus précises. Quelques Indiens se servent de certaines parties des instruments comme de toboggans.

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Firoz Shah Kotla

2010-08-23 18:52+0530 (दिल्ली) — Voyage en Inde IX

Aujourd'hui, je suis descendu à la station Pragati Maidan (proche de la Cour suprème), puis ai marché vers le Nord. J'ai ainsi visité Firoz Shah Kotla, les ruines de la ville de Firozabad, la cinquième Delhi. Parmi les édifices du XIVe siècle qui tiennent encore debout, on voit quelques portes, une mosquée et une pyramide au sommet de laquelle se trouve une colonne d'Ashoka. C'est la première colonne d'Ashoka que je voie autrement qu'en pièces détachées. Celle-ci a été déplacée depuis le district d'Ambala. Presque tout le tour de la pyramide est grillagé, mais une porte permet de s'approcher. Tout est bloqué et glissant, sauf une minuscule ouverture qui m'a contraint à quelque contorsion pour y faire passer mon corps. Des escaliers de pierre conduisent au sommet, au troisième étage. La colonne porte des inscriptions dans au moins deux alphabets. Sur la partie inférieure, l'alphabet ressemble au devanagari.

J'ai continué vers le Nord, en bus climatisé cette fois-ci, et à l'œil puisqu'aucun conductor ne m'a demandé de payer. La circulation était rendue presqu'impossible par les embouteillages. Je suis passé devant le Red Fort, le temple jaïn (fermé de midi à 18h), le temple hindou (Gauri Shankar Mandir) qui était très fréquenté (il y avait une longue file d'attente). J'ai profité d'être à Chandni Chowk pour visiter le Gurdwara Sis Ganj. Après qu'un vénérable homme a fini un discours, les musiciens ont commencé à chanter et jouer de leur instrument. Dans toute une partie du temple, on voyait des dizaines de personnes en train de s'activer pour compter l'argent donné en offrande. Les tas de billets étaient assez impressionnants.

J'ai eu beaucoup de mal à trouver la station de métro...

L'après-midi, je suis allé voir le film Lafangey Parindey. Ce n'était pas trop nul. Pinky (Deepika Padukone), qui aime bien danser en roller, perd la vue dans un accident. Celui qui est responsable de cet accident est Nandu (Neil Nitin Mukesh), qui traîne un peu trop avec des malfrats et qui est par ailleurs un boxeur qui gagne ses combats malgré qu'il ait les yeux bandés... Comme par hasard, c'est lui qui va redonner confiance à Pinky (qui ne sait pas qui a été à l'origine de son accident) de sorte qu'elle arrive à faire du roller tout en étant aveugle. Bien sûr, elle va gagner le concours India's got a talent!. On ne peut même pas dire que le film traîne en longueur vu qu'il ne fait que deux heures.

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Retour à Delhi

2010-08-22 20:16+0530 (दिल्ली) — Voyage en Inde IX

Hier, je me suis réveillé tellement tard que je n'ai pas eu le temps de faire grand'chose de ma journée.

À vrai dire, j'ai passé pas mal de temps à changer mon trop matinal billet de train pour Delhi (7h33). En effet, d'une part je n'avais pas assez confiance en mon réveil et d'autre part, vu le peu de rickshaw qui circulent à Chandigarh, en trouver vers 6h me paraissait hasardeux.

Au cyber-café, mauvaise surprise : aucune des plates-formes de payement du site IRCTC ne veut accepter ma carte Visa. Je crois que c'est la première fois que cela m'arrive. J'espère que ce sera rétabli pour mes futures pérégrinations. Heureusement, un employé sikh d'un autre cyber-café chargé des réservations de train peut me prendre un billet pour le Paschim Express de 11h20.

En fin d'après-midi, je me suis rendu au paisible Sukhna Lake où de nombreux habitants évoluent dans des pédalos en forme de cygne. Une piste est réservée aux joggers.

Je soupçonne les employés des bureaux de réservation des rickshaws prépayés d'être de mèche avec eux pour faire des tarifs à la tête du client : je ne peux aller nulle part avec moins de cinquante roupies.

Je me rends ainsi au gurdwara du secteur 8 Patshahi Daswen que j'avais aperçu en arrivant. Reconnaissable à un dôme ayant la forme traditionnelle de lotus retourné, son architecture et les matériaux dont il est fait n'ont rien de remarquable. À l'intérieur, le sol est recouvert de draps blancs, à l'exception d'un chemin recouvert d'un tapis conduisant au sanctuaire. J'assiste à la relève des groupes de musiciens (deux chanteurs avec deux harmoniums et un percussionniste utilisant des tablas). À 18h, un homme descend un écran et allume un vidéoprojecteur branché à un ordinateur : quelques vers des textes sacrés du sikhisme défilent en gurmukhi et en anglais.

Juste à côté de ce temple sikh se trouve un temple hindou. En fait, il y a plusieurs temples. Sur la droite, un petit sanctuaire dédié à Shiva (représenté sous la forme d'un lingam et dans le fond, sous forme humaine). Une plus grande salle abrite un temple dédié à Radha et Krishna. Quelques divinités associées (Rama, Lakshmana, Sita, Hanuman, etc) ont des autels secondaires. Sur les murs, des mosaïques illustrent des épisodes de la vie de Krishna : on le voit soulever le mont Govardhana d'un doigt, ou encore conduire le char d'Arjuna pendant la guerre du Mahabharata.

Le soir venu, je me promène à l'intérieur du secteur 17. On y trouve des petits immeubles mitoyens de trois étages dont les rez-de-chaussées forment une chaîne de boutiques. Sur une place, un groupe joue une sorte de rock punjabi.

À 10h, j'arrive à trouver un rickshaw. Malheureusement, il s'agit d'un modèle de couleur bleue, plus lent et plus polluant que les modèles verts et jaunes. À la gare, un pèse-personn(alité) :

Your weight: 82 Kg

Your personality: Although not easy to live with you will make an interesting marriage partner.

Je suis arrivé à Delhi en fin d'après-midi. J'ai pris un hôtel à Connaught Place, le même que l'année dernière.

Cette zone de Delhi est toujours un paradis pour tracto-pelles, bulldozers, etc. Je me demande si ces travaux sont censés être finis pour début octobre et les Jeux du Commonwealth (ce qui paraît très mal parti), ou si c'est juste mal tombé. La rue où se trouve le cyber-café (malheureusement fermé aujourd'hui) où j'allais d'habitude est très difficilement accessible : de gros engins s'ingénient à faire de la rue une tranchée de plusieurs mètres de profondeur...

Je suis retourné dîner au restaurant Saravana Bhavan de Janpath. J'avais oublié à quel point leurs Sambhar Vada sont excellents... Sur la carte, on trouve la liste de leurs franchises. J'ai été étonné d'y lire Paris — Gare du Nord.

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Chandigarh

2010-08-21 15:41+0530 (चण्डीगढ़) — Voyage en Inde IX

Je suis arrivé hier matin à Chandigarh, un territoire de l'Union indienne qui est à la fois capitale de l'état du Penjab et du Haryana. La ville a été planifiée peu après la Partition, notamment pour accueillir les nombreux réfugiés. Dans un des musées de la ville, on peut voir les plans de la première équipe, qui s'est retirée, puis de Le Corbusier.

La ville est organisée en une cinquantaine de secteurs rectangulaires d'environ un kilomètre carré. On n'a pas vraiment l'impression d'être en Inde. Tout ce qui est facile à trouver ailleurs est difficilement accessible. Les rickshaw sont moins nombreux et plus chers. La circulation obéit à une certaine hiérarchie. Les larges avenues faisant le tour des secteurs sont rapides ; aux intersections, de larges ronds-points. Des rues secondaires sont tracées à l'intérieur des secteurs. Pour les piétons, ce n'est pas idéal. En effet, aux coins des secteurs, on est souvent accueilli par des barbelés : il faut faire un détour pour accéder aux rues secondaires qui y donnent accès.

Il n'y a pas grand'chose à visiter. Hier, j'ai demandé l'autorisation de visiter les bâtiments du Capitol complex. Comme ils seraient fermés aujourd'hui, il a fallu que je me presse pour y aller puisqu'il ne restait plus beaucoup de temps avant la fermeture. En fait, en ce qui concerne le Vidhan Sabha (l'assemblée législative), l'autorisation ne permet que de l'extérieur, d'où on ne voit pas grand'chose.

Arrivé à la High Court, je dois encore obtenir une autorisation supplémentaire auprès du bureau du protocole. C'est sans doute le bâtiment le plus joli de l'ensemble (Secretariat, Vidhan Sabha, High Court). Cela dit, à chaque pas, on me disait que je ne pouvais pas avancer. Bref, seul l'extérieur est vraiment visible. On y trouve une grande sculpture en forme de main et d'oiseau : La Main ouverte.

Un peu à l'Est de cette zone, on trouve le jardin de pierres de Nek Chand. C'est un endroit très original. Il est parsemé de nombreuses sculptures faites de matériaux de récupération (des déchets de la construction de la ville). Ce n'est pas vraiment cela qui en fait l'intérêt, plutôt le dédale de chemins (presque unidirectionnels) qui tournent dans tous les sens, conduisant le visiteur, nombreux, au milieu de petites chutes d'eau.

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Derniers jours à Lucknow

2010-08-19 17:00+0530 (लखनऊ) — Voyage en Inde IX

Hier, je suis allé voir de jour des monuments que je n'avais vus que de nuit. Je me suis donc allé au parc (herbe coupée un peu haute) contenant les mausolées de Saadat Ali Khan et de Mushirzadi, de couleur beige. On ne peut malheureusement pas visiter l'intérieur des mausolées.

En face se trouve le बेगम हज़रत महल पार्क (je mets le nom en devanagari parce qu'à l'entrée, tout était écrit en hindi ; le prix d'entrée était de cinq roupies). Il comporte un bassin dont on pourrait imaginer qu'il pourrait servir à produire l'image réfléchie de quelque bâtiment (comme les bassins en face du Taj Mahal), mais il n'en est rien. Le parc ne contient qu'un petit édifice en marbre blanc, le Victoria Memorial.

J'ai également visité la cathédrale de Lucknow. Son architecture est récente. L'intérieur est peu intéressant (un grand Christ en croix, quinze stations de petite taille, toutes sculptures d'une facture proche de celle que l'on observe dans certains temples hindous). La porte était seulement entr'ouverte : il fallait rentrer le ventre pour passer. Apparemment, des travaux sont en cours.

Aujourd'hui, je me repose avant de faire l'avant-dernière étape de mon voyage en train.

Après avoir expérimenté plusieurs sortes de bus à Lucknow, la meilleure option est de prendre les bus les plus modernes (et les plus officiels). Tout un tas d'autres bus opèrent des liaisons entre la gare Charbagh et le centre Hazratranj, mais alors que les bus officiels ne perdent pas trop de temps en chemin, les autres ne démarrent que lorsqu'ils sont pleins et font des arrêts inopinés (notamment de chargement et déchargement de liquide pour le conducteur). Dans tous les cas, le prix est un nombre aléatoire compris entre 4 et 6 roupies.

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Lucknow

2010-08-17 20:22+0530 (लखनऊ) — Voyage en Inde IX

Avant-hier soir, j'ai dîné à la meilleure table de Lucknow. Le restaurant était surtout intéressant en ce que la salle située au dernier étage d'un hôtel procure une belle vue sur la ville. Comme il s'agissait du 15 août, on pouvait voir de nombreux bâtiments et monuments recouverts de guirlandes lumineuses safran-blanc-vert. C'était assez spectaculaire. Hier soir, j'ai vu un bâtiment des chemins de fer qui avait encore ses lampions et suis donc retourné voir d'autres monuments, mais ils n'étaient plus illuminés (du coup, je n'ai qu'une seule photographie de ces illuminations). Au restaurant, le service était passable (on m'a servi des papads beaucoup trop tard) et impossible d'avoir du thé qui ne soit pas d'Inde.

Hier, j'ai visité la Residency, un ensemble de bâtiments en ruine ayant appartenu aux Européens au XIXe et qui furent abandonnés après la mutinerie de 1857. La visite est agréable. On ne voit pratiquement plus que des empilements de briques qui témoignent de la structure des bâtiments. Tout autour, des endroits verdoyants. Dans le dédale des ruines, des couples se livrent à des activités que la pudeur indienne défend mais qui n'auraient rien de choquant sur la voie publique en France.

Un des bâtiments pas trop amochés, situé près de celui qu'on appelait Residency, abrite un musée retraçant l'histoire de la rébellion du point de vue des Indiens. Des murs portent les stigmates du passage de quelque boulet de canon. Des surveillants de musée roupillent.

En quelques mois, environ deux mille des trois mille habitants du début périrent. Dans le cimetière, la plupart des tombes sont datées de 1857. Il ne reste pratiquement aucune trace de l'église.

Je me suis rendu ensuite au collège La Martinière, fondé par Claude Martin. Il n'a pas été évident de le trouver. En effet, comment donner à un rickshaw-wallah le nom d'un lieu en français dans le texte ? J'ai bien essayé d'utiliser un autre nom du bâtiment (Constantia), mais cela n'a pas mieux fonctionné. Il a donc fallu que j'indique le chemin au rickshaw-wallah. Arrivé à un rond-point à l'Est de Hazratganj, une des routes qui permettait d'y aller selon un de mes plans était bloquée. J'ai donc continué à pieds par une rue parallèle. Je suis passé près d'un golf. Plus loin, croyant être arrivé au bout de nulle part, je vois une barrière arborant un Stop avec une ouverture de taille humaine découpée à l'intérieur. On ne m'a pas posé de question. J'ai donc continué, ai vu des terrains de basket, puis après avoir tourné à gauche, je me suis retrouvé en face du très beau bâtiment qui arbore la devise latine Labore-et-Constantia.

Avant d'aller dîner au Nawab's, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi dans des cafés, Café Coffee Day et Barista. Dans cette dernière franchise, le service est toujours d'une lenteur invraisemblable ; il vaut mieux avoir de la lecture, cela tombe bien, je venais de passer dans deux librairies. En France, un cafetier seul accomplit bien mieux le travail qu'une poignée de jeunes gens accomplissent ici nonchalamment...

La télévision de mon hôtel ne permet de voir qu'une seule chaîne d'information en anglais : Times Now. J'ai été impressionné par la malhonnêteté intellectuelle du journaliste qui dirigeait un débat au sujet d'un article du Guardian (l'article, qui n'en avait pas besoin, contient quelque malheureuse référence à l'Allemagne nazie). Quand l'auteur de l'article explique un de ses arguments principaux, à savoir que l'Inde opère une discrimination ethnique pour fournir des visas (notion d'origine pakistanaise), le journaliste feint de ne pas comprendre et dit qu'il est 100% factually wrong en ayant pour seul argument une citation d'un site Web officiel de la République indienne. Il ne lui vient même pas à l'idée que la règle théorique (déjà en soi discriminatoire) pouvait être appliquée de façon à interdire à beaucoup de citoyens britanniques de venir en Inde soi-disant pour se protéger du terrorisme ; l'auteur de l'article avait de nombreux exemples de cas à donner (notamment dans le monde académique). Rarement vu un comportement aussi peu journalistique à la télévision indienne, même en tenant compte des spécificités indiennes. En effet, quand ils donnent des informations ou animent des débats, les journalistes qui interviennent ne se privent en général pas de donner leur opinion sur le sujet qu'ils traitent, ce qu'on imaginerait mal David Pujadas faire. Sur NDTV, ce style ne me dérange pas trop quoiqu'ils exagèrent un peu parfois, mais ce que j'ai vu hier soir sur Times Now était d'une extrême malhonnêteté.

Aujourd'hui, j'ai visité les monuments les plus spectaculaires de Lucknow. Il s'agit du Bara Imambara et des autres sites dans un voisinage relatif. Le premier site est surtout impressionnant par la mosquée qui se trouve sur la droite après l'entrée. Il semble malheureusement qu'il faille être musulman pour visiter la plupart des mosquées de Lucknow. Un labyrinthe permet d'accéder aux parties supérieures de l'Imambara (par ailleurs très sombre), ce qui permet d'avoir une belle vue sur cette partie de la ville. Sur le côté gauche, un hammam. Il m'a semblé avoir aperçu un gurdwara dans les environs. Je ne suis pas passé loin, mais je n'ai pas trouvé le moyen d'y entrer. Dans cette recherche, j'ai fait le tour de l'enceinte du Bara Imambara : une ruelle et un slum.

Dans la rue se font face deux portes semblables. D'un côté, le Bara Imambara, de l'autre, légèrement en hauteur, une mosquée toute blanche. Sur la route, côté Est, la superbe Rumi Darwaza : une grande porte.

Plus loin sur la route, le Chota Imambara, un autre ensemble de bâtiments situés dans une cour rectangulaire comportant un bassin. À droite, une petite mosquée. Sur les côtés, deux bâtiments font penser au Taj Mahal. Au fond, l'Imambara, dont la façade est couverte de calligraphies. À l'entrée, un pseudo-guide dit en rigolant This is a holy place! ; 'l avait pas franchement l'air d'un holy man, lui.

Toujours plus loin, la Jama Masjid, évidemment défendue aux infidèles.

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Arrivée à Lucknow

2010-08-15 17:16+0530 (लखनऊ) — Culture — Cinéma — Voyage en Inde IX

Hier, j'ai essayé de me reposer. Je suis donc allé au cinéma voir le dernier film produit par Aamir Khan : Peepli [live] (Curieusement, le nom hindi est différent sur les affiches et sur le visa de la censure, d'une part Pīpalī, d'autre part Piplī). Je n'ai pas tout compris à l'histoire : il y avait pas mal de dialogues... Un résumé m'a un peu mieux fait comprendre le contexte. Deux frères paysans reviennent de la ville où leur banque leur a refusé une rallonge. Ils se retrouvent sans terre. Comme une décision politique octroie une certaine somme d'argent aux familles de paysans suicidés, ils décident que l'un d'entre eux se suicidera pour faire survivre la famille. Une journaliste d'une chaîne nationale vient au village de Peepli avec une petite équipe, puis cela devient le délire : des hordes de caméras de télévision et de politiciens débarquent. On voudrait montrer le suicide en direct à la télévision...

Cela semble bien vu. La scénariste et réalisatrice est une ancienne journaliste de la chaîne NDTV (celle qui sort à peu près tous les scoops politico-financiers). Ce n'est pas un film de Bollywood traditionnel. Il n'y a pas de stars, pas de chansons. Beaucoup de passages que l'on peut considérer comme acidement drôles (le public riaient plutôt grassement, j'ai trouvé l'atmosphère assez particulière). En tout cas, côté repos, c'était raté, puisque la climatisation du cinéma était défaillante. 2h30 dans un sauna, pas terrible pour se remettre d'aplomb.

J'ai pris hier soir un train à la gare de Gaya pour rejoindre Lucknow. Je voyageais en classe 3AC. Le wagon (récent, daté de janvier 2010) était un peu différent de d'habitude, puisqu'il y avait des rideaux, un peu comme en 2AC. J'ai raisonnablement bien dormi.

J'avais réservé la veille par téléphone au Ramkrishna Hotel, Ashok Marg. Croyant bien faire, le rickshaw-wallah m'a déposé à la Ramkrishna Guest House, Park Road. J'ai détecté le gag, ce qui m'a permis de rejoindre ce qui devait être la bonne adresse. Là, il y avait un Ramkrishna Hotel et un New Ramkrishna Hotel. Au final, tous les trois ont nié avoir reçu mon coup de téléphone. Y aurait-il un New New Ramkrishna Hotel ? Du coup, c'était un peu la panique. En tout, j'ai eu cinq hôtels complets et un hors de prix. Finalement, j'ai trouvé un autre hôtel à peu près convenable à côté de la gare. J'eusse préféré être dans un quartier plus centré.

Ceci étant dit, je ne sais pas si l'atmosphère de ce jour anniversaire de l'indépendance de l'Inde est particulière, en tout cas, la ville de Lucknow me fait une très bonne impression. Les rues sont larges, la circulation très tranquille : la traversée d'une avenue n'induit aucun stress. Des bus assez modernes circulent. Les arrêts de bus sont ombrageux. Bref, ce n'est pas si mal que ça d'être logé à quelques kilomètres du centre.

Après avoir mangé un biryani plutôt bon mais pas exceptionnel (pour moi, la référence mondiale reste ceux du restaurant Ellora, rue Descartes) et un kulfi faluda, je suis allé visiter deux sites situés au Nord de la ville. J'ai commencé par le Shah Najaf Imambara, un fort beau mausolée d'abord construit en l'honneur de Hazrat Ali, gendre de Mahomet, puis qui reçut les restes de Ghaziuddin Haider, roi d'Awadh, en 1827. Une enceinte carrée comportant des couloirs et des portes renferme un dôme. L'intérieur est superbe. Des peintures vertes décorent l'intérieur du dôme. Au centre, une sorte de petite maison représente la tombe du roi. Deux autres tombes sont situés de part et d'autre. Tout autour, des lustres colorés. Au fond, d'autres petites maisons dont j'ignore la signification. Un silence quasi-absolu règne.

Un tout petit peu plus à l'Est se trouvent les jardins botaniques, dont l'accès est apparemment défendu. Encore plus loin, le Sikandra Bagh dont il faut bien observer les contours avant de découvrir par où entrer. L'accueil y est très froid. Quand je partais, on me regardais vraiment de travers. Le jardin est en fait une grande pelouse bordée par quelques fleurs. Au coin, une belle porte. On devine aussi une mosquée, mais je n'ai pas eu l'impression qu'on pouvait y accéder. Dans une sorte de remise, des vestiges d'un monument qui devait commémorer ceux morts depuis l'indépendace des Britanniques (pas sûr du texte exact qui n'était pas très lisible).

J'ai trouvé à monter dans un bus pour rentrer, de la façon la plus naturelle du monde : en m'asseyant à un arrêt et en attendant qu'un bus veuille bien s'arrêter. Je ne voyais d'abord que le nom du terminus, alternativement en anglais et en hindi. Cela ne me disait rien bien sûr, puis via Charbagh a défilé sur le côté du bus, ce qui m'a fait me précipiter pour monter dedans. Le simple fait qu'il fût possible que j'y montasse prouve que le style de conduite des chauffeurs de bus de Lucknow est très cool...

Un important point de repère dans la ville est le Vidhan Bhavan, qui contient en son centre un fort beau dôme visible de loin (il est décoré aujourd'hui aux couleurs du drapeau indien). Il s'agirait du bâtiment de l'assemblée législative de l'Uttar Pradesh. (Un peu partout, on voit des grands panneaux avec la photographies de Sushri Mayawati, Chief Minister de cet état. Je n'ai pour le moment vu ni les nombreuses statues représentant des éléphants ou elle-même qu'elle a fait construire.)

En passant par la gare (très belle de l'extérieur) pour voir où je devrai prendre mon prochain train (on mettrait un temps fou à faire le tour des différentes gares voisines avec des bagages sur le dos, je préfère prendre les devants), alors que je me pèse (j'ai mis beaucoup de temps à comprendre comme la machine fonctionnait) :

Your weight: 82.5 Kg

Your personality: You are shy, patient, sensitive and tender.

Un policier m'aborde et me demande si je suis indien. Je lui dis non, du coup, je dois écrire mon nom et mon numéro de passeport dans son carnet et il commence à me demander ce que je fais là. J'essaie de m'en débarasser rapidement. En fait, ce n'était pas nécessaire, vu que je suis reparti avec une carte touristique gratuite de Lucknow...

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Gaya

2010-08-13 18:22+0530 (गया) — Voyage en Inde IX

Quelle désolation ! Des rues poussiéreuses quand le solei frappe. Des rues boueuses quand la pluie a passé. Entre les deux, des rues inondées.

Ce matin, j'ai grimpé au sommet de Brahmayoni Hill (curieusement appelé Brahmajuni Hill dans mon guide). J'ai eu du mal à trouver comment y monter. J'ai beaucoup marché vers le Sud dans des ruelles avant de demander mon chemin. Un client d'une pharmacie a pu me confirmer que c'était la bonne direction. Plus loin, arrivé à un croisement, j'ai préféré prendre un rickshaw, l'homme-moteur ayant compris où je voulais aller. Cela bouchonne à un endroit où la boue rassemblée en tas est en train d'être enlevée. Le rickshaw me fait ensuite passer à sec au-dessus de vastes mares.

L'ascension des 430 marches n'est pas très intéressante. Quelques sanctuaires hindous et bouddhistes sur le chemin et au sommet, mais rien de remarquable, et la ville de Gaya n'est pas beaucoup plus belle vue de dessus.

Je me dirige ensuite vers le temple Vishnupad. Je vois le panneau Entry of non-hindus is restricted.. Comme restricted est moins fort que forbidden, j'essaie d'enter, mais à peine ai-je vu de plus près que de l'extérieur la structure en pierre noire que l'on me demande de sortir.

J'ai fait le tour de l'enceinte, passant dans une sorte de hangar, où il y avait quelques bûchers qui n'avaient apparemment rien de funéraire et ai continué à marcher un peu le long des ghats donnant sur la rivière Phalgu qui semble presqu'à sec. Je trouve une autre petite entrée vers le temple, mais n'ose pas m'approcher de trop près.

Après avoir traversé un dédale de ruelles, j'ai pu demander à un rickshaw de me ramener à l'hôtel, mais quand la pluie a commencé à tomber, il a mis pieds à terre.

La pluie est devenue violente, le tonnerre a grondé et des éclairs ont frappé. Très vite, la rue a été inondée. Un tas d'ordures a été escamoté à la vue par la montée des eaux. Quand un bateau^Wvéhicule passe, une grosse vague se forme et éclabousse les quais, la sorte de trottoir où je me suis réfugié dans l'abri offert par quelque boutique.

Quelques uns ayant tenté la traversée du carrefour avec de l'eau jusqu'aux genoux chutent à cause de menus obstacles invisibles sous l'eau (les signes faits par les personnes présentes pour les indiquer étant largement insuffisants). Des enfants à trois sur un vélo tombent sur le côté, faute d'une vitesse suffisante. Des cycle-rickshaws déraillent au milieu du carrefour. Des sacs en plastique s'accrochent aux pignons et aux roues. On encourage des motards intrépides qui foncent en espérant avoir assez d'élan. Une voiture a du mal à redémarrer après la traversée. Vu qu'elle arborait un drapeau du BJP, il ne m'eût pas déplu qu'elle y élût définitivement domicile. Des écoliers en uniforme hésitent à descendre de leur car de transport scolaire. Tout le monde semble trouvé la situation amusante.

La pluie ayant cessé, je comprends que mon rickshaw-wallah ne m'emmènera pas plus loin. Je dois donc retrousser mon pantalon jusques au-dessus du genou, prendre mes chaussures dans la main gauche et avancer à tâtons. En effet, sinon je les eusse sans doute perdues : beaucoup de chaussures flottaient déjà à la surface...

Le sol est très accidenté, à chaque pas, on peut poser le pied sur un tas de gravillons, un gros caillou, etc. Surtout, des sacs en plastique gonflés par les eaux se prennent dans mes pieds. Finalement, j'ai réussi à m'en sortir quelques centaines de mètres plus loin sans que mon sac et mon appareil-photo fussent engloutis.

Aujourd'hui un peu plus que d'habitude, j'ai pris soin de ne pas utiliser de bouteilles en plastique. Ordinairement, quand je demane un Fanta ou une Mirinda (deux boissons orange équivalentes, garanties sans fruit), j'insiste toujours pour prendre des bouteilles de verre, qui seront recyclées. En complément, j'ai pris pas mal de jus de citron pur (ceux d'ici ne sont pas très acides) et des lassis.

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Bodhgaya

2010-08-13 17:49+0530 (गया) — Voyage en Inde IX

J'ai passé toute la journée d'hier à Bodhgaya, le lieu le plus sacré du bouddhisme. L'endroit est relativement paisible. La petite ville est construite autour du temple Mahabodhi, une haute tour étroite. À l'arrière, un clone de l'arbre où Bouddha atteignit l'Éveil. Diverses stations tout autour marquent des lieux de méditation du Bouddha dans les semaines ultérieures. Si on voit quelques moines en robe et des pèlerins bouddhistes (du Shri Lanka ou d'ailleurs, y compris d'Occident), la plupart des visiteurs sont hindous (notamment des pèlerins habillés couleur safran) qui toutefois prient en face des idoles comme ils le feraient dans n'importe quel temple hindou.

Près du temple et plus loin au Sud-Ouest sur une longue bande de terrain se dressent des temples et monastères construits par diverses communautés bouddhistes : Thaïlande, Bhoutan, Japon, Chine, Tibet, etc. Près d'un des temples, un stupa inauguré par le dalaï-lama contient des reliques du Bouddha. De tous les temples, c'est le thaïlandais qui présente la plus belle architecture.

Comme ils ferment entre midi et deux, j'ai dû passer une bonne heure et demie à l'ombre d'un arbre dans l'enceinte japonaise. Des écoliers arrivaient pour les cours à deux heures et gratifiaient leur jeune enseignant avec qui j'ai discuté un peu d'un cérémonieux Namaste Sir!.

Un peu plus loin se dresse une énorme statue du Bouddha. Je ne m'en suis pas approché de trop près puisque le sol était brûlant. Il a en effet fait très chaud. Certaines surfaces chauffent au soleil, d'autres restent à une température qui permette d'y poser le pied sans crainte.

Au distributeur automatique de la State Bank of India, il y a une longue queue. Ce n'est pas tant que cela prenne du temps de s'en servir en temps normal, mais là, les messages d'erreurs étaient mauvais. Le distributeur ne donne que des billets de 100 roupies, mais ne veut apparemment pas en donner plus d'une quarantaine à chaque fois. Au lieu que ce soit indiqué clairement, si on demande 5000 roupies, on se prend un Invalid amount, should be multiple of 100 rupees..

Près du temple, on est trop souvent accosté par de jeunes gens qui n'ont rien d'autre à faire de leur journée qu'enquiquiner les touristes.

Retour à Gaya dans un rickshaw collectif transportant douze personnes...

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Rajdhani

2010-08-12 09:37+0530 (बोधगया) — Voyage en Inde IX

Hier, je suis monté dans un train de luxe à Howrah pour rejoindre Gaya. J'étais venu à la gare en bateau. Cela prend moins de dix minutes. Pendant les heures du jour, c'est un moyen de transport pratique et peu onéreux. Pour rejoindre l'embarcadère, j'eusse voulu prendre un taxi, mais il me demandaient tous des prix demesurés. Finalement, j'y suis allé à pieds. J'étais de toute façon déjà complètement trempé après avoir fait cinquante mètres sous une violente pluie entre le cybercafé et mon hôtel.

Le train était donc un Rajdhani, le type de train le plus luxueux et rapide en Inde. Le seul inconvénient pratique est que l'on ne connait pas son numéro de wagon au moment de la réservation. C'est seulement quelques heures avant le départ du train que les places sont attribuées et que l'on peut en prendre connaissance sur Internet. Ce n'est pas trop gênant si on le prend à son point de départ puisque les tableaux de réservation y sont affichés.

J'avais choisi le type de places le plus coûteux, pour voir : 1A, environ 25€ pour 458 kilomètres, ce qui est à peu pres quatre fois plus cher que la classe 3AC, elle-même trois foix plus chère que la classique Sleeper Class. Ces trains rapides (jusqu'à 130 kilomètres par heure) sont censés relier les capitales des états à Delhi. Apparemment, ils subissent la concurrence des avions.

La cabine F du wagon H1 où je me trouve doit pouvoir accueillir quatre personnes. Le sol est recouvert d'une belle moquette rouge. Un certain M. Singh aurait dû partager la cabine avec moi, mais comme il n'est pas venu, je me retrouve en fait seul dans cet espace qui offre plus d'intimité encore que la classe 2AC : on accède à la cabine par une porte coulissante qui peut être bloquée de l'intérieur. On a même pensé à brancher un anti-moustique à une prise électrique.

Il y a beaucoup à manger. Au prix où 'on paye, c'est inclus dans le billet. Les snacks servis après le départ du train vers 17h comportent :

  • huit carreaux de chocolat au lait ;
  • des noix de cajou grillées ;
  • un samosa ;
  • un laddu ;
  • un sandwich fromage/carotte ;
  • de quoi préparer deux tasses de thé (thermos, etc.).

Pour le dîner, quatre menus sont proposés : indien/continental végétarien/non-végétarien. Une table pliante est dressée. Dans mon menu, une soupe, des légumes gratinés et un thali (riz, chapattis, dal, paneer avec petis pos, pommes de terre, fromage blanc, pomme, glâce).

À propos de trains ayant la plus haute priorité, à l'approche des prochains Jeux du Commonwealth, on lit dans la presse que l'on souhaite nettoyer Delhi de ses mendiants, en les renvoyant dans leur état d'origine (trois mille pour le Bengale occidental). Bien sûr, le caractère rationnel de ce processus a déclenché des comparaisons peu flatteuses avec des événements historiques du XXe siècle.

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Chaleur

2010-08-11 13:57+0530 (কলকাতা) — Culture — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde IX

La journée d'hier était très chaude. L'eau du robinet, provenant probablement d'un réservoir situé en plein soleil était presque brûlante. J'eusse préféré que la douche fût fraîche.

Ce n'était donc pas une journée pour marcher. J'ai passé du temps dans des lieux climatisés, dont une librairie. Lors de cette deuxième visite, j'ai trouvé un rayon de livres d'auteurs indiens au sens large, grossièrement triés par ordre alphabétique. Le seul auteur d'expression française vivant dont j'aie vu un livre était Natacha Appanah.

J'ai acheté le livre Letters from a father to his daughter de Jawaharlal Nehru que j'ai lu d'une seule traite. Il s'agit d'une sorte de résumé de l'histoire de la Terre puis de l'humanité jusques à il y a quelques milliers d'années. Ce texte est constitué d'une suite de lettres envoyées par Nehru à sa fille Indira quand il était à Allahabad et elle à Mussorie. L'ensemble est très intéressant et n'est pas trop périmé. Le côté très séculier de Nehru apparaît dans ce texte. Il renvoie souvent au Book au Nature qu'il convient de déchiffrer pour comprendre le passé. Les réponses apportés par les religions lui apparaissent assez fantaisistes.

Dans la soirée, je suis parti à la recherche de restaurants du côté de Central, mais je n'ai rien trouvé. Je me suis alors dit que j'allais essayer de prendre le tramway, sans doute le dernier mode de transport en commun de Kolkata que je n'avais pas encore essayé. Les arrêts ne sont pas matérialisés. Je me suis mis à un coin du carrefour et ai attendu un bon quart d'heure avant de voir passer un tram' devant moi sans s'arrêter. Un Indien a réussi à monter dedans en marche. Il m'a fallu traverser le carrefour et attendre encore un quart d'heure avant de pouvoir monter dans un autre tram' qui m'a rapproché d'un bon restaurant.

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Kumartuli

2010-08-09 18:06+0530 (কলকাতা) — Voyage en Inde IX

Hier, je suis retourné du côté au cimetière de Park Street. Contrairement à la dernière fois, il ne pleut pas. Cependant, l'endroit est toujours assez humide. Les tombes sont couvertes d'un chapeau en mousse. Je n'ai pas trouvé toutes les tombes que j'aurais voulu voir, mais la balade dans ce lieu très calme est agréable.

En route, je m'étais arrêté dans le quartier de Sudder Street pour trouver un cybercafé. J'avais indiqué au chauffeur Indian Museum pensant que ce serait une indication assez claire. Eh bien non, il est allé beaucoup trop au Sud, puis a tourné dans une rue aléatoire, et quand je lui ai dit que la course était finie, il continuait à essayer de demander le chemin aux gens dans la rue. J'ai dû insister beaucoup pour qu'il finisse par bien vouloir de mon argent (et à un prix qui ne tienne pas compte du temps perdu à l'arrivée : le compteur avait eu le temps d'avancer de deux crans pendant qu'il se faisait indiquer le chemin).

J'avais lu le matin un article de l'écrivain Amit Chaudhuri qui se plaignait qu'il n'existât plus de bon restaurant de cuisine bengalie. Il expliquait que le plus grand restaurant du genre était sur le déclin. J'y suis allé hier soir. C'était Oh ! Calcutta, situé au quatrième étage de la galerie marchande Forum Shopping Mall à quelques centaines de mètres de la station Rabindra Sadan. La nourriture était à peu près convenable, mais quand même chère pour le prix. J'ai bu pour la première fois du Perrier d'importation. La salle du restaurant est très agréable, le service est par certains côtés excellent, par d'autres misérable.

Aujourd'hui, je suis allé dans le Nord de la ville pour voir le quartier de Kumartali. J'ai eu quelques difficultés pour le trouver. Cela m'a permis de faire un tour un peu plus long que prévu, passant près de la rivière, au Nord du pont de Howrah. On peut y voir quelques bâtiments anciens décrépis et des cérémonies religieuses visuellement différentes de ce que j'avais pu voir ailleurs. À un endroit, des fidèles agitent des flammes devant des barrières recouvertes de feuilles vertes. Peut-être qu'une divinité était cachée par devant ? Plus loin, des fidèles, les hommes et les femmes dans des files séparées, font la queue sur une bonne centaine de mètres pour accéder à un sanctuaire.

Faisant la Rabindra Sarani dans les deux sens, je finis par trouver un atelier faisant l'angle avec une ruelle dans laquelle on voit une suite d'étroits ateliers. Des tigres, des hommes, des Kali sculptés se laissent voir. Quelques jeunes femmes assises dessinent des esquisses des ateliers et des habitations du quartier.

Your weight: 83.0 Kg

Your personality: Remember that work provides satisfaction but also disappointments.

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Chandernagor et Seoraphuli

2010-08-08 14:40+0530 (কলকাতা) — Voyage en Inde IX

Avant-hier, je suis allé à Chandernagor. Je serais bien resté plus longtemps, mais la pluie était assez forte et il faut bien le dire, il n'y a pas énormément de lieux à visiter.

L'église du Sacré-Cœur était fermée. L'institut de Chandernagor (en français dans le texte) occupe une très belle demeure du début du XIXe siècle, l'ancienne résidence des gouverneurs de l'ancienne possession française. Une brochure en français explique l'histoire du comptoir et de l'institut : la construction du fort d'Orléans en 1696, sa destruction par les anglais en 1757 (une bataille où s'est illustré le colonel Jean-Baptiste-Joseph Gentil, le même à qui la BnF doit une vaste collection de miniatures indiennes), sa reprise en 1816 par les français qui maintinrent une présence jusqu'à la fusion pacifique du territoire avec l'Inde indépendante vers 1950/1952.

À l'entrée, une belle sculpture représentant Marianne tenant l'inscription Liberté, Égalité, Fraternité. Dans une des salles du musée, on trouve côte à côte des emblèmes nationaux français et indiens. Une galerie présente l'histoire coloniale des différences puissances européennes dans la région. Dans d'autres salles sont exposées des œuvres d'art (dont une Mona Lisa d'un certain Da Vinci, dont rien n'indique que ce ne soit pas un original), des coupures de presse en français et en bengali. Les toilettes sont d'un côté pour Une dame et de l'autre pour Des gens. L'enthousiasme fait parfois commettre des erreurs de français...

Dans la (petite) ville, on lit quelques inscriptions en français, dont École de jeunes filles à l'entrée d'une école où les cours sont en anglais. Le traité signé par la France et l'Inde prévoyait le maintien d'institutions culturelles et d'éducation en français. J'ai ainsi vu un panneau Ici, on enseigne le français. Plus loin, une boutique s'appelle Le Paradis du fruit.

La plus belle route de la ville s'appelle Strand Road. Une partie d'entre elle permet une agréable balade le long de la rivière Hooghly. Quelque kiosque permet de s'arrêter un moment tout en restant au sec.

Au détour d'une ruelle, une sorte de temple où se dressent dans le fond un bel ensemble de divinités assez colossales (probablement tantriques, je ne suis pas allé les voir de près).

Bref, Chandernagor est un magnifique lieu pour passer quelques heures au calme, à l'abri de l'agitation de Kolkata.

Hier, je me suis rendu dans la petite ville de Seoraphuli pour passer la journée avec la famille d'Arijit (rencontré dans un train Vishnupur-Kolkatata il y a deux ans) et Soumo, un de ses amis. Sa fille Adrija a maintenant trois ans et demi. Les plats ingurgités la veille dans un restaurant pourtant de haut standing ne m'ont malheureusement pas permis d'apprécier à leur juste valeur tous les plats préparés pour le déjeuner dans cette maison dont la famille (Arijit, son épouse, sa fille et ses parents) occupent le rez-de-chaussée. Je vais maintenant déjà mieux.

À mon retour à la gare de Howrah (dans un train où toutes sortes de vendeurs viennent faire des démonstrations de leurs produits dans le genre de ce qu'on peut voir dans les télé-achats, notamment pour un petit bout de plastique qui permette d'extraire la jus de certains fruits : une sorte de cylindre à enfoncer jusqu'au centre du fruit qu'on a plus qu'à presser comme un ballon pour remplir un réservoir), les bateaux ne font plus la traversée de la Hooghly. Je dois prendre un taxi prépayé qui restera bloqué longtemps dans les embouteillages à l'approche du Howrah Bridge (illuminé en violet). Apparemment, il y avait une longue procession. La plupart des effigies représentaient Shiva, mais à un moment donné, il y avait un groupe de pèlerins qui portaient un gigantesque ballon de football de plusieurs mètres de diamètre. Bizarre.

À la télévision, on ne parlait que des scandales financiers autour de l'organisation prochaine des Jeux du Commonwealth à Delhi, mais d'autres événements font maintenant l'actualité : les centaines de morts et disparus à Leh (Jammu et Cachemire) dans de violentes inondations, la collision de deux cargos à Mumbai, des intouchables à qui on a refusé l'entrée dans un cinéma multiplexe à Chennai.

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Manoj et Manisha Murali Nair à Rabindra Sadan

2010-08-06 12:18+0530 (চন্দননগর) — Culture — Musique — Culture indienne — Voyage en Inde IX

Rabindra Sadan, Kolkata — 2010-08-05

Manoj Murali Nair, chant

Manisha Murali Nair, chant

Rabindrasangeet

Avant-hier, je suis allé visiter le palais de marbre. J'ai perdu du temps pour le trouver en sortant de la station M. G. Road puisque les indications du guide Lonely Planet étaient erronées (inversion entre la gauche et la droite). Comme l'indique Sébastien Ortiz dans son livre, il y a maintenant un panneau qui en donne la direction au bord de la route. Sa description du lieu est très juste (cependant, certaines pièces ont sans doute été déplacées depuis 2005). Le palais aux sols de marbres colorés d'Italie renferme une grande collection d'objets d'arts, principalement venus d'Europe. Beaucoup de statues de style grec, des sculptures représentant Napoléon, des lustres de Belgique, etc.

Je me suis ensuite baladé dans les rues voisines. Le tramway a beaucoup de mal à avancer dans ces lieux bondés.

Hier, je suis allé au jardin botanique. Il est situé au bord de l'autre rive de la Hooghly. J'ai donc marché depuis Chandni Chowk jusqu'à la jetée où pour 4 roupies, j'ai pu rejoindre la gare de Howrah, située de l'autre côté. De là, j'ai pris un taxi prépayé. Le jardin est très étendu. Tout y est très mal indiqué. On trouve en effet de nombreux panneaux indicateurs, mais les concepteurs ont réussi à peindre des flèches ambigues... On y trouve des plantes originaires de nombreuses régions du monde. Une serre abrite des cactus de toutes les tailles. Au bout du chemin, un gigantesque banyan de plus de 250 ans, apparemment le plus étendu d'Inde. Pour rentrer, un minibus au prix modique me ramènera, mais le trajet sera très long.

Dans la soirée, je suis allé à Rabindra Sadan pour écouter un concert de Rabindrasangeet, ce style de chansons inventé par Rabindranath Tagore. Je suis arrivé un peu en avance. À l'entrée du complexe où se trouvent d'autres institutions culturelles, les indications ne sont pas très claires. Après un essai infructueux, j'essaie d'entrer dans un bâtiment où tout est écrit en bengali et où un grand portrait de Tagore trône à l'entrée. On me dit juste d'attendre. Au bout d'un moment, un des responsables s'enquiert de mon cas et très vite, on se retrouve dans les coulisses du théâtre et on trouve quelqu'un pour me vendre un ticket et me faire rentrer. (Il aurait quand même été plus simple de me dire de faire le tour du bâtiment pour passer par l'entrée normalement utilisée par les spectateurs...)

Le parterre de la salle (environ 500 places) est plein ; quelques spectateurs se sont installés au balcon. Le concert des frère et sœur Manoj et Manisha Murali Nair (issus du Kerala mais ayant étudié à Shantiniketan) va durer environ deux heures et demie. Ils chantent tous les deux, Manoj joue aussi de l'harmonium, dont le son est recouvert par les autres instruments : trois percussionnistes (deux jouant sur instruments indiens traditionnels, un troisième sur une batterie électronique), un instrument à cordes et archet non identifié, une guitare et un synthétiseur. La trentaine de chansons vont m'inspirer un ennui quasi-total...

J'ai pris ce matin un train local à la gare de Howrah pour visiter Chandernagor où je vais passer une partie de l'après-midi.

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Gaayatri Kaundinya au Weavers Studio Centre for the Arts

2010-08-04 12:57+0530 (কলকাতা) — Culture — Musique — Culture indienne — Voyage en Inde IX

Weavers Studio Centre for the Arts, Kolkata — 2010-08-03

Gaayatri Kaundinya, chant et tampura

Moinak Das, harmonium

Goutam Chakraborty, tabla

Ram, tampura

Raga Maru Bihag

Hier soir, je suis allé assister à un concert de musique classique de l'Inde du Nord. Cela se passait dans une galerie d'art à Ballygunge, au Sud de Kolkata.

J'ai bien cru ne jamais réussir à m'y rendre. Je pensais d'abord qu'il serait facile de localiser l'adresse 94, Ballygunge en rejoignant cette rue à pieds depuis une station de métro, puis marcher dans le sens des numéros croissants. En fait, dans ce quartier, la numérotation, c'est véritablement n'importe quoi. À un peu moins d'une heure du début du concert, j'ai demandé à un auto-rickshaw de m'y conduire. Ni lui ni les gens du quartier n'avaient l'air de savoir par où aller. On n'a pas arrêté de tourner en rond le long d'une marche aléatoire. À sa méconnaissance des lieux s'ajoute l'incompétence du conducteur de rickshaw. Alors que je lui demandais de faire demi-tour après avoir repéré des numéros approchants, il a continué beaucoup plus que de raison et après avoir réussi à tourner, il est reparti à toute allure dans des directions aléatoires, ce qui nous a fait perdre encore une bonne dizaine de minutes. Maintenant, je comprends pourquoi Ballygunge est seulement représentée comme une tâche de couleur sur une des cartes de la ville en ma possession.

Je ne suis arrivé sur les lieux que cinq minutes avant le début du concert. La petite salle, presque pleine, accueille une petite trentaine de spectateurs. La chanteuse, Gaayatri Kaundinya, a seulement 19 ans et déjà une petite marque de sindoor dans la raie des cheveux. On annonce qu'elle apprend le chant depuis presque quinze ans. Son gourou (maintenant décédé) est un certain Baba. Elle est accompagnée par un harmonium (Moinak Das) et un tabla (Goutam Chakraborty). La chanteuse et son jeune frère Ram jouent du tampura.

Le Raga de ce soir est Maru Bihag. Son interprétation durera environ une heure et quart et sera comme le veut la tradition divisée en trois parties. Dans la première, la chanteuse et le joueur d'harmonium installent progressivement le raga. Dans la deuxième, le rythme des percussions commence à battre régulièrement. Quelques phrases musicales s'installent. La chanteuse, d'une voix claire, émet des notes dont elle fait varier très légèrement la hauteur. C'est parfaitement contrôlé, puisqu'après plusieurs passages, le motif s'est installé dans les esprits. Enfin, vient la troisième partie et ses rythmes changeants. On assiste alors à un déluge de techniques d'improvisation constituant des variations de ce qui avait été esquissé avant. Dans une de ces formes d'improvisations, les syllabes prononcées par la chanteuse sont les noms des notes (dans la gamme indienne) qu'elle chante.

Je ne connais pas grand'chose à cette musique, mais j'ai eu l'impression que c'était réussi. En tout cas, j'ai apprécié ce raga. Il y avait une complicité et un plaisir de jouer ensemble évident avec le joueur d'harmonium. Le percussionniste était apparemment un peu plus en mode automatique. Sa façon d'interpeler la chanteuse avec ses changements de rythmes était souvent un peu brutale et dans les morceaux qui ont suivi, elle a dû lui souffler le nom du motif rythmique de base pour qu'il puisse commencer à jouer.

Après la composition principale, trois morceaux plus courts ont conclu le récital. Le premier était basé sur une chanson du célèbre musicien Miyan Tansen, apparemment appelée Bhaje Damaru. Après l'entrée de chacun des quatre vers (qui, si j'ai bien identifié le point commun entre les mots que j'y ai compris constitueraient une invocation de Shiva), on entend la chanteuse improviser de toutes les façons possibles sur cette base : modification du rythme, répétition de mots, remplacements de syllabes par les noms des notes, etc.

Pour finir, deux chansons qui tendent vers le style des bhajans écris par son guru.

Pour rentrer, je me suis rapproché de l'axe Nord-Sud du métro et pensant à tort que j'arriverais trop tard, je suis monté dans un bus (identifié parce que c'était le premier dont la liste des arrêts défilait à l'avant en anglais et non en bengali). Il a été facile de monter ; descendre fut plus difficile. Les chauffeurs de bus de Kolkata et leurs chefs sont apparemment de vrais fous-furieux. Ceux de Mumbai qui ont la réputation d'être assez rudes paraissent presque raisonnables en comparaison.

Quand je suis rentré un peu avant 22h, presque tout est fermé ; je ne trouve pour dîner qu'un restaurant thai (allergiques au piment s'abstenir) où entre le serveur et moi, aucun n'arrive à entendre ce que dit l'autre.

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Arrivée à Kolkata

2010-08-03 14:54+0530 (কলকাতা) — Voyage en Inde IX

Je suis arrivé à Kolkata après trente et une heures de train. Au retour, la distance sera faite en trois tronçons d'environ cinq cents kilomètres chacun...

J'ai eu un peu de mal à trouver mon train à la gare de Haridwar dimanche soir puisque tout d'abord il n'était pas annoncé sur l'écran d'information, puis il a fait l'objet d'annonces sonores en hindi et en anglais dont je comprenais tout sauf le numéro du quai, le son étant tellement déformé. Le bureau des renseignements m'a donné cette information, mais ensuite l'accès aux voies 6 et plus était mal indiqué. Finalement, le train est parti à l'heure et j'ai très bien dormi la première nuit.

Le lendemain, le train est passé notamment à Varanasi où la traversée de la Ganga par le grand pont situé au Nord Est de la ville donnant un aperçu sur les ghats. De là, jusqu'à Mughal Sarai, la gare suivante, le wagon a été envahi par des étudiants en informatique en goguette. L'un d'entre eux m'a félicité pour mon T-Shirt Sita Sings the Blues sans comprendre qu'il est inspiré du Ramayana. Apparemment musulman, il n'a pas été choqué de l'explication. La route a continué vers le Bihar et le Jharkhand (deux états où je n'ai pas encore mis pieds à terre) avant d'entrer au Bengale occidental.

Arrivé à la gare de Howrah, j'ai pris un taxi prépayé pour rejoindre mon hôtel, le même que la fois précédente. J'en apprécie le placement car il est très proche de la station de métro Chandni Chowk. J'ai passé la matinée du côté de Park Street pour grignoter quelque chose (la nourriture vendue dans le train était vraiment infâme) et profiter de la climatisation d'un marchand de disques et d'une librairie.

Pour cette nouvelle visite de Kolkata, j'ai apporté l'excellent livre Fantômes à Calcutta de Sébastien Ortiz. J'ai commencé par singer sa manie d'utiliser les pèse-personne situés dans les stations du métro, ce qui donne aujourd'hui, petit chargement compris :

Your weight: 84.0 Kg

Your personality: You are a blend of sharp intellect and aloofness, you are unquestionably and sincere.

À part ça, il pleut, mais cette année est paraît-il une année de sécheresse au Bengale occidental.

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Temples

2010-08-01 19:03+0530 (हरिद्वार) — Voyage en Inde IX

Hier, je suis allé visiter le temple de Mansa Devi qui se trouve sur une éminence. Je suis monté à pieds, mais il est possible d'utiliser un téléphérique. Sur la route, les pèlerins habillés couleur safran donnent à manger aux nombreux singes. Certains se font faire des tatouages. Le temple n'est pas très beau, mais il est très fréquenté. On n'aperçoit l'idole que pendant une fraction de secondes tant cela pousse de tous côtés.

J'ai continué mon chemin en rickshaw pour rejoindre le temple jaïn situé à plusieurs kilomètres du centre. La route était saturée par l'afflux de pèlerins. Le trajet m'a semblé interminable. Le temple à deux étages est apparemment dédié à Adinath et Parshvanath. Sur le côté, un sanctuaire renferme les colossales empreintes des pieds d'Adinath.

Je suis rentré à pieds, passant devant de nombreux temples et ashrams. Un des temples était dédié à Rama. Sur les murs, des représentations en relief de scènes du Ramayana.

Cela ne m'était pas encore arrivé lors de ce voyage-ci, mais j'ai eu hier trois fois l'occasion de me faire réprimander parce que je faisais des photographies. À l'extérieur du temple jaïn, alors qu'à l'entrée on m'avait dit que ce n'était interdit qu'à l'intérieur. Revenu du côté du ghat principal, une policière m'a dit qu'il était interdit de prendre des photographies, ce qui est assez absurde, tout comme l'homme qui me reprochera d'essayer de photographier une sculpture de Shiva située en plein air.

Aujourd'hui, je n'ai presque rien fait à part lire et somnoler. Je n'ai en effet presque pas dormi de la nuit, un employé trop zélé de l'hôtel ayant apparemment décidé de couper l'électricité dans ma chambre, ce qui m'a privé de ventilateur. Ce n'est que vers 5h du matin que j'ai vu de la lumière dans le couloir et me suis dit que ce n'était pas une coupure globale de courant. Qu'on coupe l'électricité par précaution ou économie quand les hôtes sont sortis, pourquoi pas, mais quand ils sont dans leur chambre, c'est très bête.

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