Cette page ne contient que les entrées du mois de mai 2008. Les entrées les plus récentes se trouvent là. Vous pouvez aussi naviguer vers avril 2008 ou juin 2008.
2008-05-28 20:10+0200 (Orsay)
Mardi sur Libération : Sarkozy : oui aux 35 h....
Mercredi dans Le Monde : Les 35 heures vont être vidées de leur substance.
Par Zeus, voilà une belle contradiction.
2008-05-11 22:32+0200 (Orsay) — Voyage en Inde V
J'ai commencé à réserver des billets de train pour mon prochain voyage en Inde. En effet, sur le site IRCTC, les réservations commencent jusqu'à 90 jours à l'avance. Si au fil des ans, l'interface tend à s'améliorer, il y a encore de nombreux problèmes.
D'un site à l'autre, les informations manquent de cohérence : un train qui apparaît sur l'un n'existe pas forcément pour l'autre. Le service s'arrête entre 23h30 et 5h (heure de Kolkata). À certaines heures, le service est saturé et fonctionne très mal.
Pour réserver, on commence par indiquer les codes à trois ou quatre
lettres de la station de départ et de la station d'arrivée. Alors qu'il me
semble que jadis il fallait vraiment connaître ces codes :
CSTM
pour Mumbai (la très belle gare
que tout le monde continue à appeler VT), HWH
pour la gare
principale de Kolkata, BZA
pour Vijayawada, ça ne s'invente
pas, on peut dorénavant taper le nom de la ville et choisir la station dans
une liste. Ensuite, il faut sélectionner le type de billet que l'on veut.
Il faut choisir entre e-ticket
et i-ticket
. L'une des deux
possibilités correspond aux billets ordinaires (identiques à ceux imprimés
dans les gares), livrés par la poste (option inenvisageable si on ne réside
pas en Inde). L'autre possibilité est le billet électronique, qui peut être
réservé jusques à quelques heures avant le départ. En tant que francophone
naviguant dans un contexte anglophone, la mnémotechnie est impuissante à me
faire retenir s'il faut prendre un [ɪ]-ticket ou un [aɪ]-ticket (voir aussi ce
tableau à double entrées).
Plus loin, ce qui peut sembler encore plus hermétique si on n'a jamais
pris le train en Inde, il faut choisir la classe du ticket. Non, il n'est
pas possible de lister les trains et ensuite de voir les classes
disponibles, ce serait trop facile. Sur les trains circulant le jour, on
trouvera par exemple CC
ou 2S
alors que sur les
trains longue distance, on verra plutôt des sigles 2A
,
3A
, SL
, II
. Pour le moment, je ne
pense avoir expérimenté que CC
une fois,
3A
une fois et surtout SL
, la
Sleeper Class. Suivant où l'on se trouve (site Internet,
gare, quai, guides), les noms des classes seront parfois abrégés
différemment. Les codes de voitures n'ont pas une unique façon de s'abréger
non plus. Cependant, en Sleeper Class, j'ai toujours vu des
numéros du type S3
, S4
, etc.
Ensuite, si le serveur est de bonne humeur, il affichera la liste des
trains possibles. L'information qu'il faudra retenir le moment venu est le
numéro du train : il définit une unique classe d'isomorphisme de trains
(prendre cependant garde au fait que la plupart des trains ont deux numéros
Up
& Down
, a priori consécutifs, correspondant
aux deux sens de parcours). En effet, quand j'ai pris le train en gare de
Pune, j'ai eu l'impression que la quasi-totalité des trains évoqués dans
les annonces sonores s'appelaient Mumbai Express
...
Un nouveau type d'embûches se présente alors au voyageur. Si
beaucoup de trains circulent tous les jours, d'autres ne circulent que
certains jours de la semaine. Quand on n'est pas à un jour près, il
peut-être utile d'avoir l'horaire de trains Trains at a glance™ (à
préférer aux autres horaires, on n'est pas à 10Rps près) pour avoir la
liste de tous les trains allant d'un point à un autre, afin de voir si un
horaire plus arrangeant n'existerait pas pour la veille ou le lendemain.
Cependant, la lecture des tables présente des difficultés théoriques. En
effet, les trains longue distance n'arrivent souvent pas le jour où il sont
partis : si on envisage de monter dans un train le matin après qu'il aura
circulé de nombreuses heures, on le prendra au Day 2
, et
les indications de jour de la semaine doivent être décalées de 1 pour
savoir quel jour on pourra prendre le train. Ajouter à cela le fait que les
trains sont classés par grands tronçons, le circuit d'un train peut occuper
plusieurs pages. Est-ce que les indications de jours de la semaine
s'applique au jour de départ ou au jour d'arrivée sur la page que l'on
consulte. Mystère et boule de gomme. Par ailleurs, il est un général
préférable de monter dans un train vers le début de son circuit plutôt que
vers la fin : sinon, on pourrait subir les retards accumulés depuis le
début. Alors qu'on s'en rend compte d'un seul coup d'œil avec l'horaire de
trains, il est moins évident d'obtenir la même information avec le site
Internet à moins de cliquer sur le bouton Show Route
pour chacun des
trains, ce qui peut prendre un temps fou à cause des problèmes de connexion.
Bref, je pense que je continuerai à investir dans de
nouvelles éditions de Trains at a glance.
Un autre obstacle se pointe : l'expiration de la session. Une trop
grande indécision, l'envie de faire quelque chose d'autre le temps que la
connexion vienne à s'établir, et c'est l'échec : Your session
has expired.
.
Une fois le train sélectionné, ce n'est pas fini. Il faut remplir un formulaire en indiquant son nom, son sexe, son âge, sa préférence en matière de positionnement (couchette du haut/milieu/bas, etc).
Le Graal est proche, mais une dernière épreuve attend le candidat : le
paiement. En réalité, c'est un labyrinthe qui apparaît. Comme souvent en
Inde, les questions sérieuses n'ont pas d'uniques réponses satisfaisantes
(pour un autre exemple, voir le
deuxième passage d'Un garçon convenable
que je cite dans ma critique
de ce livre). Il faut ainsi choisir entre une multitude de plates-formes
de payement. Jusqu'à il y a une semaine, je cliquais sur le premier
choix : la banque ICICI. Je saisissais les informations relatives à ma
carte Visa et cela fonctionnait. La semaine dernière, l'aide du labyrinthe
semblait dire que cela ne marchait que pour les cartes indiennes. Bizarre,
je clique ensuite sur HDFC (banque dont les distributeurs automatiques ont
réussi à faire quelque chose de ma carte). Hier matin, pour un deuxième
billet, j'ai donc retenté HDFC, et là, bien que les informations que j'ai
rentrées fussent vraisemblablement correctes, cela n'a pas marché.
Curieusement, en plus des informations habituelles, il fallait rentrer le
Cardholder's name
, fallait-il taper JOEL RIOU
,
RIOU JOEL
plutôt que MR JOEL RIOU
comme je le fis la fois
précédente avec succès, mystère et boule de gomme. Heureusement, dans ce
labyrinthe, de nouvelles options semblent apparaître
à chaque fois qu'une autre s'évanouit dans un pouf de logique. J'ai
ainsi pu choisir avec succès Axis
, qui prétend accepter toutes les
cartes Visa, fussent-elles étrangères.
Pour le moment, j'ai un billet Kolkata-Bhubaneshwar et un Puri-Vijayawada. Après-demain, je m'attaque au Vijayawada-Hospet. Entre Hospet (Hampi) et les environs d'Hyderabad, j'utiliserai principalement des bus, il me restera à prendre un billet de train pour Mumbai (trajet que j'interromperai sans doute pour passer à nouveau à Jalgaon ou à Aurangabad). Je pense aussi prendre des trains pour visiter Bishnupur qui se trouve à quelques heures de Kolkata, mais apparemment, il faut attendre J-10 pour réserver ces trains de jour (IRCTC, c'est un peu comme Unix, pour savoir si on a le droit de faire quelque chose, la seule manière de procéder est d'essayer, si ça marche, c'est qu'on doit avoir des droits suffisants...).
⁂
agastya.toonywood.org
, le serveur qui héberge ce blog, en
est à son six-centième jour consécutif d'uptime !
2008-05-07 23:33+0200 (Orsay)
Ce matin, avant d'aller faire cours, j'ai lancé une mise-à-jour de la distribution Linux de l'ordinateur qui se trouve dans mon appartement. Dans le lot des packages renouvelés, il y avait le serveur X (anciennement XFree86, devenu Xorg à la suite d'un fork), c'est-à-dire le programme qui gère les interactions entre les programmes graphiques, la carte graphique, le clavier, etc.
Je n'en ai ressenti les effets pervers que ce soir, quand j'ai relancé l'interface : les modifications que j'avais apportées à la disposition logique des touches n'étaient plus prises en compte. Avant d'aller plus loin, il convient d'expliquer pourquoi j'avais fait des changements par rapport à la configuration canonique. Pour moi, les meilleurs claviers de la Terre sont les claviers Sun. Le hic, c'est que parmi les claviers produits par cette entreprise, les plus faciles à brancher sur un PC sont les Type 6 et ceux-ci présentent la particularité singulière d'avoir des touches Control et Caps Lock disposées de façon inversée par rapport à ce qu'on observe d'habitude. Après une vingtaine d'années d'utilisation de claviers dans la configuration canonique, je me vois mal changer mes habitudes, d'autant plus qu'il faudrait que je jongle sans cesse entre cette disposition et l'autre (ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'après mon recrutement, quand on m'a demandé ce dont j'avais besoin comme équipement informatique, ma seule exigence fut que l'ordinateur disposât d'un clavier QWERTY). Bref, j'ai un clavier avec des touches inversées que je veux utiliser comme si les touches étaient à leur position normale, il me faut donc configurer le serveur X pour procéder à l'échange. J'avais réglé ce problème dès lors que j'avais commencé à utiliser mon clavier Sun, mais tout-à-l'heure, patatras, tous mes automatismes se sont effondrés.
Pour couronner le tout, en plus de cet échange Caps Lock/Control, la touche que j'utilise comme touche Esc est la touche blanche au-dessus d'icelle. Le problème est que cette touche Esc est une des touches que l'on utilise beaucoup dans mon éditeur favori : Vim. Or, pour régler un problème de clavier, il faut souvent éditer des fichiers de configuration soigneusement dans un éditeur de textes... Avec ces contraintes, cela devient très vite un cauchemar. En voulant faire Esc pour sauver avant de quitter, je me retrouve à appuyer sur une touche qui fait tout autre chose, puis par réflexe de protection, je compose mécaniquement la séquence de touche Control-C pour éviter que ça ne dégénère, mais la touche Control est bindée sur Caps Lock, et là, je me mets à CRIER. Au secours !
Bon, en lançant à la main la commande censée faire ces modifications, j'ai fini par retrouver une configuration de clavier à peu près normale, mais pour une raison que j'ignore, la commande restait sans effet si je la lançais de façon automatique au début de la session. Curieusement, si les touches provoquent les réactions attendues, les LED du clavier se sont mises à danser. En appuyant sur la touche que mes doigts associent à Control (marquée Caps Lock sur le clavier, vous suivez ?), j'obtenais le résultat attendu, mais dans le même temps, la LED Caps Lock s'allumait et s'éteignait comme si la touche avait répugné à abandonner toutes ses caractéristiques.
Après un examen plus attentif de la situation et correction de la table des modificateurs, j'ai réussi à remettre en état ma configuration de clavier (j'en ai profité pour désactiver complètement Caps Lock). Cependant, je ne veux plus entendre parler des grassouillitudes prétendues de Xkb. Je l'ai utilisé depuis un certain temps et ai régulièrement eu des petits problèmes grotesques qui ont culminé aujourd'hui, tandis que que les problèmes sont beaucoup plus faciles à diagnostiquer et à réparer avec Xmodmap. Bref, une petite heure de perdue...
Autre exercice classique : faire marcher parfaitement les touches BackSpace et Del dans les terminaux Unix.
2008-05-05 23:55+0200 (Orsay) — Culture — Danse — Culture indienne
Théâtre de la Ville — Les Abbesses — 2008-05-05
Padmini Chettur, danse, chorégraphie
Krishna Devanandan, danse
Anoushka Kurien, danse
Akila, danse
Preethi Athreya, danse
Divya Rolla, danse
Maarten Visser, musique
Zuleikha Chaudhari, lumières
Metaphor, Chaitanya Rao, costumes
Pushed
Comme il y a deux ans, je suis allé voir un spectacle
de danse de Padmini Chettur au Théâtre de la Ville (Abbesses). Je n'ai pas
grand chose à ajouter par rapport à la description très succinte que
j'avais faite de Paperdoll. Au moins, cette fois-ci, je savais un
peu mieux à quoi m'attendre, malgré les toujours aussi tordants descriptifs
de spectacle fournis par le Théâtre. Pour le spectacle Pushed de
ce soir, les titres des cinq paragraphes sont une approche
contemporaine
, une méditation souveraine
, une communion des
sens finit par hypnotiser celui qui regarde
, infinie délicatesse et
force quasi tellurique
, l'épure de la danse devient hymne à la
vie
1. Le spectacle était loin d'être
déplaisant. Toutefois, la musique avait été confiée au même artiste que
pour Paperdoll : Maarten Visser. Si cela se laissait écouter sans
souffrance pendant l'essentiel du spectacle, vers le milieu, tout est
devenu très dissonant, pire que d'entendre une quinte du loup
pendant un quart d'heure non-stop. Cela a d'ailleurs fait fuir de nombreux
spectateurs. Curieusement, parmi les fuyards, il s'est trouvé quelques
téméraires à souffrir cette dissonance pour ne s'échapper de la salle
qu'après que la musique est redevenue écoutable : pourquoi donc ne pas
couronner ce déplaisir de la glorieuse satisfaction d'avoir vu le spectacle
en entier ?
[1] À ce propos, Bladsurb (dont on peut lire
la
chronique sur ce spectacle) me disait il y a
quelques jours qu'il trouvait injuste l'incompréhension que suscitent les
descriptifs de spectacles de danse du Théâtre de la Ville (cf. le générateur automatique de
critiques), affirmant que dans le cas de l'exemple authentique de loc. cit., il trouvait qu'a posteriori, la critique
correspondait plutôt pas mal au spectacle qu'il avait vu. Pour le spectacle
de ce soir, si après avoir vu le spectacle, je comprends que l'on puisse
dire qu'il allie infinie délicatesse
et force quasi
tellurique
, le problème est que pour le commun des mortels, cela ne
laisse de susciter l'incompréhension, au mieux l'étonnement en découvrant
le spectacle, et pourquoi pas la colère de voir ses attentes déçues.
2008-05-03 22:18+0200 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne — Photographies
Quelle fut ma surprise, en arrivant en début d'après-midi à l'accueil de la salle W de la Bibliothèque François Mitterrand, de découvrir qu'un des deux livres que j'avais réservés était une BD alors que je m'attendais à lire un livret d'opéra, fût-il illustré !
J'apprécie beaucoup les livres de Vikram Seth. J'ai déjà commenté deux de ses livres sur le Biblioblog : Deux vies (biographie de son grand-oncle Shanti Seth et sa grande-tante Henny) et Le Lac du Ciel (récit d'un voyage en Chine, Tibet compris, au début des années 1980). J'ai lu récemment son roman Un garçon convenable ; ma critique paraîtra dans quelques jours sur le site.
En lisant la fiche Wikipédia anglophone de cet auteur, j'avais découvert qu'il avait rédigé un livret d'un opéra inspiré d'une légende grecque, créé à Plymouth en 1994 : Arion and the dolphin. En trouvant cette notice dans le catalogue de la BnF, je m'attendais à trouver une adaptation française de ce livret.
Je me suis donc retrouvé avec quelques doubles pages de dessins agrémentées chacune de quelques lignes de texte racontant l'histoire d'Arion, son voyage vers la Sicile où il gagne un concours de chant grâce à un coquillage, son retour en bateau durant lequel on lui vole sa bourse et on le jette à la mer, son sauvetage par un dauphin qui le ramène à bon port... (On peut faire de bons opéras avec des histoires encore plus simples ! Je me demande comment le rôle du dauphin était représenté sur scène.)
S'il paraît évident que l'adaptatrice a tenté de préserver le côté poétique que devait avoir l'original anglais, lire cet original donnerait une meilleure idée du travail poétique de l'auteur, et ce serait sans doute encore mieux sous la forme du livret d'opéra que sous cette forme illustrée où le texte occupe une place réduite.
⁂
Après cette lecture agréable bien que décevante compte tenu de ce à quoi je m'attendais, j'ai continué ma lecture d'une traduction française du deuxième livre du Rāmcaritmānas, entreprise que j'avais délaissée depuis quelques mois. J'ai repris ma lecture au début, le deuxième livre commençant par cette très belle invocation :
Puisse le dieu à gauche duquel resplendit la Fille des Monts, le dieu qui porte sur la tête la Rivière sacrée, sur le front la Lune nouvelle, sur la gorge la trace du Poison, sur la poitrine le Roi des Serpents en guise de cordon sacré, puisse le Meilleur des Dieux, le Maître de l'Univers, le Dispensateur de tous les Biens, l'Omniprésent, le Propice, le Dieu au Croissant de Lune, puisse le Seigneur Śaṅkara m'accorder sa protection !
Il s'agit bien sûr de Shiva. Dans l'iconographie hindoue, on retrouve ainsi très souvent le croissant de Lune, le serpent et la rivière sacrée (Ganga) jaillissant de son chignon d'ascète. La Fille des Monts est son épouse Parvati (pour plus de détails, voir La naissance de Kumara, Kalidasa, traduit du sanskrit par Bernadette Tubini, Connaissance de l'Orient, Gallimard/Unesco). La trace du Poison sur la gorge est une allusion à un épisode du mythe du barattage de la Mer de Lait au cours duquel, pour sauver le monde, Śiva avait avalé le poison qui s'était répandu partout : sa gorge en avait gardé une trace, ce qui avait valu à Śiva le nom de Nīlakaṇṭha (qui, au passage, est aussi devenu entretemps le nom d'un personnage d'opéra : le père du personnage éponyme de Lakmé de Delibes).
Cette page ne contient que les entrées du mois de mai 2008. Les entrées les plus récentes se trouvent là. Vous pouvez aussi naviguer vers avril 2008 ou juin 2008.
Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.