2013-08-31 21:55+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Thé — Photographies
De toutes les villes que j'ai visitées cet été pour des festivals, Édimbourg est celle que j'ai préférée, et pas seulement parce que j'y ai assisté au plus beau concert de ma vie et à une belle sélection de ballets. Certes, il faut souvent y supporter un léger crachin, mais le soleil parvient régulièrement à se glisser entre deux nuages :
La ville se déploie autour d'une citadelle :
La présence d'un tel relief induit alentour de fortes pentes qui font d'Édimbourg un dédale véritablement tridimensionnel comportant un nombre invraisemblable de ponts, tunnels, passages, chemins escarpés, escaliers, etc. La latitude et la longitude d'un point sont des informations insuffisantes pour s'y rendre, encore faut-il savoir à quelle altitude on souhaite aller. Voici par exemple la vue quasi-eschérienne que j'avais depuis la cuisine de l'appartement de cité universitaire où je louais une chambre :
Si l'idée de retrouver dix ans après l'exiguïté des chambres d'étudiants ne me réjouissait pas follement, j'ai eu des raisons de ne pas regretter ce choix. L'accueil de la résidence dépendant de l'université était en effet des plus agréables. En moins de deux, on me réglait un problème de WiFi ; en France, je n'ose imaginer le nombre de règles qui auraient fait obstacle à la résolution de ce problème. La cuisine de l'appartement m'a permis de faire de petites économies sur la nourriture. Si j'avais déjà pris un Strawberry Gâteau chez Patisserie Valerie pendant l'après-midi, pour le dîner, je pouvais bien me contenter d'un yaourt acheté chez le penjabi ou pakistanais du coin (où j'ai aussi acheté des journaux en ourdou), précédé d'une tarte à £1.10 de chez Piemaker, n'est-ce pas ? et ce d'autant plus que mes déjeuners ont eu tendance à être copieux, que ce soit avec le biryani de la Mosque Kitchen, le buffet du restaurant Red Fort ou les nouilles à la sauce de curry thaï rouge du Red-Box Noodle Bar. (J'ai évidemment testé aussi les produits locaux, comme la panse de brebis farcie, le fameux haggis.)
Avant de venir en Écosse, j'avais noté l'adresse d'une bonne boutique de thé, et j'ai profité d'avoir une cuisine à disposition pour m'en préparer :
Ceci n'est pas un zhong.
L'idéal pour préparer un tel thé wulong torréfié serait a
priori d'utiliser une petite théière, mais je
n'avais ni théière ni zhong. Toutefois, j'ai
découvert dans ma
cuisine à Édimbourg qu'avec deux tasses et une
cuiller à soupe, on pouvait faire aussi bien. Pour préparer mon thé, je
plaçais quelques feuilles dans une tasse, puis versais de l'eau chaude. Si
j'avais eu un zhong, j'aurais rémué les feuilles avec le
couvercle. J'ai ici tout simplement utilisé une cuiller à soupe, et quand
le thé a infusé, j'ai versé le liquide dans une deuxième tasse en faisant
jouer à la cuiller le rôle d'un filtre. Après avoir bu cette première
infusion, je pouvais recommencer l'opération plusieurs fois. (Il était
nécessaire de transvaser le thé dans un deuxième récipient, car en raison
de l'utilisation d'eau bouillante le thé serait devenu trop fort et
certainement amer s'il avait infusé jusqu'à ce que le liquide atteignît une
température permettant de le boire. Dans le cas d'un thé vert, j'aurais
utilisé de l'eau moins chaude ; il n'aurait alors pas été absolument
nécessaire de transvaser le thé, mais l'opération de filtrage de l'eau
grâce au couvercle d'un zhong aurait été bien plus délicate à
réaliser avec une simple cuiller !)
Dans la rue règne une certaine effervescence. Le soir, des feux d'artifices éclatent au-dessus du château. En journée, plein de jeunes gens se promènent avec des looks tout-à-fait improbables. La seule explication que j'aie trouvé est qu'il s'agissait de comédiens de petites productions qui s'étaient habillés et maquillés dans leur chambre avant d'aller se produire sur une des très nombreuses scènes du festival off (Fringe) dont le numéro d'inscription est inscrit sur les enseignes (Fringe Venue #123). Dans leurs costumes, ils abordent les passants pour leur suggérer d'aller les voir. Des flyers sont distribués. Toutes sortes de manières de retenir l'attention sont utilisées. Parfois, le spectacle consiste simplement en ces petites animations de rue. À l'exception d'un charmant petit concert de musique de chambre (voir ci-dessous), je n'ai pas eu le temps d'assister à des spectacles du Fringe. J'ai pourtant essayé. Je me suis retrouvé sur le seuil d'une arrière-salle d'un bar dans la cour duquel les clients regardaient un match (de rugby ?) sur grand écran. La salle avait l'air de faire 10-15 m² tout au plus. C'était manifestement un one-man-show. La salle était pleine, mais je n'ai pas réussi à savoir si la comédie pour laquelle on m'avait donné un flyer était déjà commencée quand je suis arrivé, ou si le show précédent était en train de faire des prolongations. (D'après cette page, treize spectacles se succédaient pendant toute la jounée et une partie de la nuit ! Celui que j'avais la possibilité de voir s'intitulait The Other Half of Next Year's Show et façon amusante le flyer ne montrait que la moitié gauche du titre The Other Half...)
Grand Gallery, National Museum of Scotland, Edinburgh — 2013-08-18
Arunda Trio
Sarah Cruickshank, hautbois
Jenny Stephenson, clarinette
Anna Mary Lynch, basson
Divertimento (Mozart)
Extraits de Carmen (Aragonaise, Seguedille, Danse bohême), Bizet
Largo al factotum, extrait du Barbier de Séville, Rossini
La Petite Pâtisserie (La Tarte aux Pommes, Trois croissants au beurre), Jacques Leclair
Valse de mariage (Shin-Itchiro Yokoyama)
Libiamo, extrait de La Traviata, (Verdi)
Ce moment musical avec le trio d'instruments à vent Arunda Trio a eu lieu dans la Grand Gallery du Musée national d'Écosse. Il me fut assez agréable d'écouter certains transcriptions (pas inintéressantes, même pour les extraits de Carmen !) et de découvrir l'existence d'œuvres étrangement intitulées La Tarte aux Pommes ou Trois croissants au beurre (Jacques Leclair). Malgré les conditions d'écoute assez peu favorables, j'ai tout particulièrement aimé le son de la hautboïste.
⁂
The Queen's Hall, Edinburgh — 2013-08-19
Dorothea Röschmann, soprano
Malcolm Martineau, piano
Liederkreis, op. 39, Schumann
Mörike Lieder (Gesang Weylas, An eine Äolsharfe, Erstes Liebeslied eines Mädchens, Denk es, O Seele, Im Frühling, Begegnung), Wolf
Sieben früher Lieder (Nacht, Schilflied, Die Nachtigall, Traumgekrönt, Im Zimmer, Liebesode, Sommertage), Berg
Nur wer die Sehnsucht kennt, Schubert
Le dernier spectacle que j'aie vue à Édimbourg a été un concert. La soprano Dorothea Röschmann que j'avais déjà entendue à Salzburg dans Les Saisons chante des Lieder accompagnée par le pianiste Malcolm Martineau. Le public a ovationné la chanteuse, mais je n'ai pour ma part pas vraiment été passionné par ce concert. Je l'avais choisi en raison de la présence de Lieder de Wolf. Ceux-ci m'ont semblé bien plus vivants que les délétères Lieder du cycle Liederkreis de Schumann. La soprano a curieusement interprété le dernier vers Hüte dich, sei wach und munter! de Zwielicht. Au lieu de chanter cette phrase qui plonge dans les graves, elle l'a parlée (et même plutôt criée), ce qui n'est pas vraiment une esthétique que j'aurais envie de privilégier en tant qu'auditeur. Si j'ai aimé le jeu du pianiste Malcolm Martineau dans les Lieder de Wolf et Berg, la voix assez peu articulée de la chanteuse ne m'a pas convaincu. Je me suis réconcilié avec elle dans le bis Nur wer die Sehnsucht kennt de Schubert, mais c'était déjà la fin du concert.
⁂
Après ce concert, avant de prendre un bus pour l'aéroport, je suis allé visiter une exposition à la Talbot Rice Gallery (cf. la fin de ce billet sur les concerts du Chamber Orchestra of Europe), à laquelle on peut accéder depuis la cour de l'Université d'Édimbourg :
On ne saurait faire un billet sur l'Écosse sans mentionner la présence de quelques kilts et cornemuses :
Je ne sais pas si j'irai à des festivals de musique pendant l'été 2014, mais le cas échéant, ce sera plutôt Édimbourg que Salzbourg.
Mes autres photos d'Édimbourg sont là.
2011-12-24 00:01+0100 (Orsay) — Thé
Aujourd'hui, je me suis ravitaillé en thé. Je venais il y a quelques jours de terminer absolument tous les thés en vrac que j'avais. À vrai dire, pas tout-à-fait. Quand je racontais à la vendeuse de la Maison des Trois Thés qu'il ne me restait plus de Pu Er, à part un dernier petit gramme de Carré de Pu Er nº2c de 1979 (que j'avais commencé il y a environ cinq ans), l'homme de la maison au rôle indéterminé (relations extérieures ?) me disait en plaisantant que je devrais le conserver... Vu l'intérêt pour les Pu Er anciens, la pénurie s'annonce et il faudra paraît-il s'habituer aux Pu Er jeunes... Je ne suis de toute façon pas expert en Pu Er. Après avoir succombé pour des thés qui sont maintenant de vieux compagnons (Anxi Tié Guan Yin, Tai Ping Hou Kui, Dong Ding Wulong) et avant de me laisser tenter par un thé vert qui m'a un peu fait grimacer quand j'en ai vu le prix (Anji Bai Cha), quand je m'enquérais auprès de la vendeuse de thés Pu Er, elle sortit une sorte de boîte à chaussures. Je me dis alors que ce serait juste pour le plaisir des yeux (et un peu du nez) tant l'emballage inhabituel rendait le contenu a priori inaccessible :
L'homme mentionné plus haut me montrera ensuite quelques photographies de thés conditionnés par kilos dans des contenants manifestement conçus avant tout pour rendre le transport pratique. Aux enchères, ce type de pièces se vendrait apparemment pour plusieurs dizaines de miliers d'euros.
Le contenu de cette boîte-ci est beaucoup plus abordable :
Après avoir déplié délicatement l'emballage vert et jaune, on découvre une brique de thé Kang Zhuan (1992) d'environ 500 grammes :
Manifestement, c'est un thé tibétain :
J'ignore par quel circuit commercial précis il s'est retrouvé jusque chez moi. (Même en ayant le Standard Unicode sous les yeux, je n'arrive pas à transcrire les inscriptions en tibétain. Si quelqu'un sait faire ?)
Il faut bien la commencer par un bout, cette brique. Le carré de Pu Er de 1979 sus-mentionné, il était très compressé et au début, il fallait donc presque l'attaquer au marteau pour qu'il devienne possible d'en tirer quelques grammes. Cette brique est moins ancienne et les bords au moins se dépiautent très bien. Je vous épargne la vue de la brique mutilée. Dans la petite théière, les feuilles sèches ressemblent à ceci :
Les revoici après le rinçage :
Je n'ai pas photographié la théière pendant la première infusion, puisque je ne l'ai fait durer qu'une dizaine de secondes. Voici la théière un train de se vider dans le pot appelé Cha Hai :
L'infusion a une belle couleur orangée :
(La tasse allongée de droite ne sert qu'à sentir le thé.) J'aurais sans doute pu me permettre d'utiliser davantage de thé (le problème est le Pu Er, c'est que si on en met trop, cela devient imbuvable, donc il vaut mieux se tromper en n'en mettant pas assez). Même en rallongeant la durée des infusions successives, la couleur va tendre vers un jaune légèrement foncé (comme chacun sait, le jaune est la couleur de l'infusion de la plupart des thés verts). Le principal, c'est que le goût et le parfum soient plus que plaisants... J'augmenterai la dose la prochaine fois et ce sera parfait.
Au fond du récipient dans lequel la théière avait été vidée, des résidus se déposent. Il y en a toujours quelques uns qui plongent au fond de la tasse, mais le phénomène est beaucoup plus visible après deux ou trois petites tasses, lorsque l'on vide pour une dernière fois le récipient :
Il y en a un peu de toutes les tailles. Cela se décante très vite, mais il faut quand même faire un peu attention et regarder ce qu'on fait pour ne pas s'étouffer avec. Pas très glamour tout ça. Le pire, c'est qu'il semblerait que les thés en sachets industriels ne soient faits que de ces résidus ou poussières de thé.
Parlons maintenant du prix : 49€ les 500 grammes. Cela peut sembler astronomique, mais c'est très peu. Je suis à peu près certain que dans cinq ans, cette brique de thé ne sera pas finie. En utilisant 3 grammes environ à chaque fois, je peux m'en faire 166 fois. Ces 3 grammes permettent de faire de nombreuses infusions, disons dix, donc environ 10×15cl qui font une litre et demi. En faisant la multiplication qui convient, on obtient que ces 500 grammes permettront de consommer environ 250 litres de thé (je plagie ici un calcul similaire fait il y a quelques années sur le défunt blog La Galette de Thé).
Une autre façon de présenter les choses, c'est qu'à chaque fois que je me préparerai de ce thé, ce sera comme s'il m'en coûtait 30 centimes d'euro. Dans certains distributeurs automatiques, pour un prix entre 40 centimes et un euro environ, vous aurez un misérable gobelet d'une mixture infâme. Si vous voulez faire un litre et demi de thé comme ci-dessus avec des thés en sachets, je pense qu'il vous faudra au minimum trois sachets ; le sachet de thé ordinaire valant environ 10 centimes (si j'en crois les prix d'enseignes en ligne), on retombe sur les 30 centimes de la séance de Gong Fu Cha (c'est comme ça que ça s'appelle...). Bref, pour pas plus cher, au lieu de résidus, on peut avoir de vraies feuilles de thé.
2010-12-09 23:22+0100 (Orsay) — Thé
Même pour un indianophile comme moi, s'il est un domaine où je ne peux
qu'admettre que la Chine surpasse très nettement l'Inde, c'est celui du
thé. On pourra dire ce que l'on veut des thés Darjeeling et autres, ils
sont grossièrement moins bons que les thés comparables
qui se font
en Chine et à Taïwan.
Je me désolais hier de ne plus trouver à me fournir en thé vert Zhu Yé Qing auprès de mon fournisseur (il en restait moins de 50g au fond de la boîte) ; la prochaine récolte arrivera dans quelques mois... Le thé vert présente l'avantage pour moi que sa préparation et dégustation en zhong demande au maximum d'un quart d'heure, alors qu'une dégustation d'un thé en Gong fu cha (petite théière) peut s'étendre sur une très longue durée si on veut apprécier le thé au long des nombreuses infusions que les thés de qualité permettent. C'est ainsi que je n'ai plus tellement le temps de préparer convenablement mes thés wulongs.
Il est cependant possible de consommer les thés wulongs en zhong. C'est ce que je viens de faire avec mon thé préféré : Anxi Tié Guan Yin 4 (numérotation de la Maison des Trois Thés). Voici les feuilles sèches de ce thé wulong de Chine :
Les revoici après un bref rinçage :
Les choses sérieuses peuvent commencer. Je verse un petit peu d'eau à température ambiante et le reste d'eau bouillante avant de fermer le couvercle. (Ce thé supporte très bien l'eau très chaude : je n'ajoute de l'eau froide que pour que l'eau de l'infusion soit presqu'immédiatement à une température permettant de la consommer.)
La meilleure façon d'apprécier le parfum exceptionnel de ce thé est de sentir le couvercle qui joue ici le rôle que joue dans la méthode Gong fu cha la tasse à sentir (qui ne sert qu'à ça !). Ici, le couvercle sert aussi à brasser le thé et à filtrer l'infusion quand on boit directement au zhong.
La première infusion est presque prête :
Il n'y a plus qu'à transvaser dans une cruche avant de verser dans une petite tasse. Après cette première infusion, on peut déjà voir les feuilles de thé finement enroulées commencer à se déployer et à prendre du volume.
Voici l'infusion dans une petite tasse. La photographie ne rend pas tout-à-fait justice à la couleur de cette infusion qui est moins terne, un peu plus foncée, très légèrement verdâtre (mais la couleur reste plus proche du jaune que du vert).
Après quelques infusions, les feuilles occupent tout le volume du zhong !
2008-03-02 16:57+0100 (Orsay) — Thé — Photographies
J'ai participé à un nouveau swap. Après le swap thé et littérature, il s'agit du mini-swap thé organisé par Flo. J'ai reçu hier le très beau paquet que m'a envoyé Vanessa :
Il contient :
dragon noir;
J'ai goûté les deux thés en grands sachets (contrairement aux apparences, ils font tous les deux environ 100g). Ils m'ont paru très bons, cf. plus bas. Les deux livres sont très bien choisis. En préparant mon propre colis de swap pour Carson, j'avais hésité entre ce livre de Yasushi Inoué et Le Livre du thé de Kakuzô Okakura. Comme je n'avais lu aucun des deux, j'avais pris deux exemplaires du livre que j'ai envoyé à Carson pour le lire aussi, ce qui n'était pas malin puisqu'il y avait un risque de me retrouver avec un doublon (ce qui est ennuyeux à la fois pour qui offre et qui reçoit). Heureusement, je me retrouve aujourd'hui avec un exemplaire de chacun des deux livres que j'avais envisagés, et un exemplaire du classique de Lu Yu (magnifiquement illustré de photographies). Ce dernier livre est mentionné dans Le Livre du thé, ce qui m'avait donné l'envie d'en savoir plus à son sujet. Cet envoi de livres ne pouvait donc pas mieux tomber.
Merci beaucoup Vanessa pour ce très beau paquet fourmillant de bonnes choses !
⁂
Hier en fin d'après-midi, j'ai commencé à préparer le thé wulong
dragon noir
à la façon gong fu cha :
Compte tenu de son parfum fruité (châtaigne) et de la forme de ses feuilles, j'ai utilisé la petite théière que j'utilise pour les thés Dan Cong plutôt que celle que j'utilise pour les thés les plus floraux. Le dosage canonique de 5g s'est avéré convenable ; je pense qu'un dosage moindre aurait également été approprié.
Après l'avoir rincé, on peut faire infuser le thé dans la théière
(pendant quelques secondes seulement) et le verser dans le pot à thé avant
de le servir (le glou-glou
caractéristique de cette phase m'est très
agréable).
On peut verser le thé dans la tasse à sentir (remarquez la couleur très foncée de l'infusion, les wulongs présentent plutôt une couleur jaune d'habitude), puis dans l'autre tasse et porter la tasse à sentir à son nez pour en apprécier le parfum. Celui-ci a un parfum très puissant de châtaigne. Le moment est enfin venu de goûter le thé.
Le processus d'infusion peut être répété à de nombreuses reprises. Il convient en général de rallonger un peu le temps d'infusion à chaque fois. Certains parfums s'atténuent d'une fois sur l'autre, ce qui fait qu'on ne sent pas la même chose à chaque infusion. Le parfum de châtaigne était encore très marqué même après cinq ou six infusions.
On ne peut pas rallonger ce temps d'infusion infiniment : d'après le second principe de la thermodynamique, le thé finit par devenir froid. On n'en arrive jamais là avec les thés wulongs, mais pour les thés noirs Pu Er, cela peut être critique, puisque les infusions de ces thés sont en général plus prolongées ; voilà une des raisons qui expliquent pourquoi les accros aux Pu Er sont à la recherche des théières les plus performantes.
⁂
Ce matin, j'ai préparé le thé vert Long Jing en zhong. J'apprécie cette sous-famille de thé parmi les thés verts. Le thé vert Xihu Long Jing est un de mes préférés. J'utilise cette fois-ci 2g de thé que je rince dans le zhong.
Pour les thés verts, il ne faut pas utiliser de l'eau trop chaude. Je verse tout d'abord un tiers d'eau froide, puis deux tiers d'eau bouillante, ce qui doit faire un mélange d'environ 70°C.
Le thé infuse un petit moment, couvercle fermé, pendant environ deux minutes. Il n'est pas malvenu de brasser doucement le thé avec le couvercle pour que le liquide soit homogène.
Des gouttelettes odorantes se forment sur le couvercle du zhong par condensation. Il est agréable de sentir le parfum du thé en sentant le couvercle, de même que l'on sent mieux le thé préparé en gong fu cha en utilisant la tasse à sentir. Ici, le parfum fait penser au caramel et la couleur de l'infusion est bien jaune. J'ai bu le thé dans une petite tasse. Il est également possible de le boire directement depuis le zhong en utilisant le couvercle comme filtre, mais cela empêche de bien voir la couleur de l'infusion et peut présenter des risques d'étouffement si on avale de travers un petit bout de feuille.
2007-10-20 13:02+0200 (Orsay) — Culture — Lectures — Thé — Jeux — Photographies
Hier soir, après être rentré de l'université, j'ouvre ma boîte aux lettres et y découvre un colis :
Mais qui peut bien m'envoyer des chaussures de sport ‽
Ah, il s'agit de l'envoi de ma swappeuse pour le swap thé et littérature organisé par Loutarwen :
Et voici le contenu du colis, une fois déballé (et on y voit plus clair avec le flash) :
Dans ce très beau colis, Anjélica m'envoie :
Merci beaucoup Anjélica !
⁂
Je m'empresse d'ouvrir le sachet de thé Bi Luo Chun pour le
sentir et en observer les feuilles. Il s'agit d'un thé vert chinois, dont
le nom signifierait la spirale de jade du printemps
, d'apparence
duveteuse. J'en prélève deux grammes, les mets dans mon zhong, rince le thé, ajoute de l'eau pour le laisser infuser
quelques minutes et déguste le résultat :
Les deux premières infusions m'ont semblées excellentes, mais j'ai raté la troisième : une eau un peu trop chaude (pour les thés verts, je mélange en principe un tiers d'eau froide et deux tiers d'eau bouillante), un temps d'infusion un peu trop long et une amertume qui se met à recouvrir le goût du thé qui s'est fait plus discret qu'aux deux premières infusions ; cela ne tient pas à grand chose.
Encore merci Anjélica pour ce très judicieux choix de thé. J'ai aussi goûté le thé à la violette, et suis plutôt agréablement surpris par le goût de ce thé.
⁂
Vous pouvez voir le colis que j'ai envoyé à Amy pour ce swap sur son blog.
2006-10-27 20:38+0200 (Grigny) — Thé — Photographies
2006-08-20 11:09+0530 (കൊച്ചി) — Danses indiennes — Voyage en Inde II — Thé
Jeudi dernier, je suis allé visiter le musée Napier à Trivandrum, où il y avait notamment de très belles sculptures de diverses époques, le tout au milieu d'un parc. Je n'ai pas fait grand chose l'après-midi.
Avant-hier, j'ai pris le train pour Ernakulam, avec un confort comparable à la deuxième classe en France. Je n'ai pas pris de nourriture à bord, mais cela avait l'air assez bon. Cependant, la seule manière de se débarrasser des restes et des emballages plastiques et métalliques semble être de tout jeter par la fenêtre...
Depuis la gare d'Ernakulam, je me suis rendu sur la presqu'île de Fort Kochi en rickshaw, puisque les différents presqu'îles sont reliées par des ponts et que c'était le moins compliqué puisque j'avais mes bagages. L'hôtel où je suis n'en est pas vraiment un : il n'y a que deux ou trois chambres, mais vraiment très spacieuses et confortables (il y a même une petite cuisine !). J'ai passé mon après-midi à me balader à Fort Kochi et à Matancherry, passant devant de nombreuses églises et mosquées. Il y a notamment l'église Saint Francis, qui est réputée être la plus ancienne église chrétienne d'Inde, construire au XVIe siècle par les portugais (puis passée aux mains des hollandais, puis des anglais avant de revenir aux indiens). Pas très loin, se trouve la basilique Santa Cruz, devant laquelle des jeunes filles en uniformes bleus jouaient au badminton. Après une bonne heure de marche, je suis arrivé dans le quartier juif (il n'y en aurait plus qu'une poignée qui y vivent encore), où se trouve une synagogue, mais je n'ai pas encore pu la visiter (contrairement à ce que les guides indiquent, elle est fermée le vendredi). Dans les rues voisines, de nombreux antiquaires qui tentent de me faire rentrer dans leur boutique... Les distances sont assez longues, il n'est pas évident de faire tous ces trajets à pieds.
Le soir, je suis allé voir un spectacle de Kathakali. On voit les acteurs se maquiller pendant plus d'une heure. Il y avait trois personnages :
Nakrathundi aperçoit Jayanthan et prend l'apparence de Nakrathundi pour le séduire, mais celui-ci refuse ses avances. Elle reprend sa forme de démone et le menace, mais il lui coupe les oreilles, le nez et les seins avant de rejoindre les cieux.
On ne peut pas dire que j'aie adoré ce spectacle. Cependant, les
explication préliminaires avec un des acteurs étaient intéressantes.
L'essentiel des mouvements exécutés par les acteurs (uniquement des
hommes) sont des mouvements complexes du visage, des bras et des mains. La
partie danse
est minime. L'histoire avance vraiment très lentement.
Bref, pour le moment, la danse indienne traditionnelle que je préfère reste
le bharata natyam.
Hier, j'ai passé une journée absolument magnifique. J'ai pris le bateau le matin pour rejoindre l'embarcadère principal d'Ernakulam (le prix de la traversée est dérisoire : 2 roupies et 50 paisas) et ai marché dans la ville puisque j'étais un peu en avance pour la suite du programme. Je suis passé devant un cinéma qui devait projeter Kabhi Alvida Na Kehna, le nouveau film de Karan Johar, avant plein de stars de Bollywood. Je n'ai pas très bien compris ce qui se passait, mais il y avait plein de percussionnistes faisant beaucoup de bruit devant l'entrée. J'ai pris mon petit déjeuner dans une Indian Coffee House, où les serveurs étaient enturbannés.
Vers 10h30, je suis monté dans un minibus qui m'emmenait du côté de Vaikom pour une croisière dans les backwaters, en passant prendre un groupes d'espagnols accompagnés de deux anglais, dont un jésuite (!). Ils venaient de passer trois semaines dans le Karnataka pour construire une école pour intouchables et faisant un peu de tourisme avant de rentrer en Espagne.
On s'est ainsi baladé dans de petites pirogues dans les backwaters, d'où on pouvait voir s'envoler quelques matrins-pêcheurs (mais aussi un sacrément gros rat mort flotter à la surface). On nous a montré une appareilage servant à tisser des ficelles à partir de fibre de coco. On a même bu du jus de coco directement dans le fruit tout juste tombé du cocotier. La technique de découpe du fruit semblait assez dangereuse : il tenait le fruit dans la main gauche et la découpait avec une faucille avec sa main droite. Finalement, c'est plutôt bon, la noix de coco, cela n'a pas du tout le goût que l'on trouve dans les desserts censément parfumés à la noix de coco. On a ensuite rejoint un bateau un peu plus grand (et à moteur) pour prendre le déjeuner (un fort bon thali) avant de poursuivre la croisière dans des eaux un peu plus profondes. വി. ആ. ശശി, le guide était très sympathique. On a visité une petite usine de calcium sur une petite île puis écouté quelques explications sur la médecine de l'Ayurveda en regardant des plans de curcuma, gingembre, curry, basilic, poivre...
À la tombée de la nuit, j'ai repris le bateau pour Fort Kochi et suis allé dîner dans un restaurant très haut de gamme, le Malabar House. J'en ai eu pour 1136 roupies, mais c'était absolument délicieux, le service était impeccable et les plats étaient assez originaux. J'ai rarement aussi bien mangé : j'ai pris des crevettes servies avec des lamelles d'ananas, puis des brochettes de poisson accompagnées d'un feuilleté de pommes de terre, pour finir avec des samosas au chocolat baignant dans un coulis de mangue ! Le thé du Kerala que j'ai pris ensuite était excellent (mais ils trichaient un peu puisqu'il était parfumé avec des feuilles de basilic...).
Le Kerala a une particularité assez surprenante : il y a beaucoup de drapeaux rouges sur lesquels sont imprimés une faucille et un marteau. À Trivandrum, j'ai aussi vu pas mal de tags représentant cet emblème du communisme.
2006-04-01 20:50+0200 (Grigny) — Thé — Mathématiques
Depuis quelques jours,
je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire un entrée de blog :
je suis en phase de finition sur ma thèse et cela occupe
non seulement mes semaines, mais aussi ces deux derniers week-ends. J'en suis à la n-ième relecture avec
n grand et je trouve toujours des petites erreurs d'inattention
typographiques. Il y a d'autres trucs un peu pénibles à faire : compiler un
index des notations et un index terminologique. Il faut aussi contourner les
bugs des programmes que j'utilise : pour fabriquer un fichier
PDF
à partir d'un fichier PostScript, j'utilise ps2pdf
,
mais suivant la version de GhostScript qui est installée, cela
peut donner des comportements bizarres
(une flèche incurvée s'était transformée en
un truc horrible) ; il y a aussi que pour une raison qui m'est obscure, la
fonte TeX Computer Modern ne passe pas bien avec certains lecteurs de
fichiers PDF
(et là encore, cela dépend des versions) ; il y a
un package TeX qui est censé donner un bon résultat : lmodern
,
mais la fonte alors n'a plus de gras petites capitales, du coup, certains de mes
numéros de chapitres en chiffres romains apparaissaient en minuscules !
Du coup, j'utilise la fonte Latin Modern
du package lmodern
,
sauf pour le gras petites capitales où j'utilise la fonte Computer
Modern.
C'est abominable, mais ça fonctionne.
Après cette relecture (j'en suis aux deux-tiers) et ces petits réglages, je vais pouvoir passer à la dernière étape : la rédaction de l'introduction...
⁂
Il y a quand même quelques côtés réjouissants. Mathématiquement parlant, je
pense que c'est au point ; du coup, la relecture me donne un prétexte pour me
poser des questions existentielles et sans grand intérêt : est-ce que sur
l'anneau nul, toute matrice (non nécessairement carrée) est inversible ?
Attention, si vous avez des examens de mathématiques de premier cycle dans
quelque temps, la lecture de ce qui suit pourrait nuire à vos notes.
Je penche pour le Oui
; cela va se
terminer par une note de bas de page dans ma thèse qui ne manquera sans doute
pas d'amuser les gens qui liront mon texte...
Au niveau des notations, ma thèse devrait aussi comporter une petite innovation typographique : cela pourrait peut-être contribuer à l'insertion d'un nouveau caractère dans le Standard Unicode...
Il y a aussi que quand je ne suis pas à mon bureau, je peux écouter librement de la musique ; j'aime bien travailler en écoutant des opéras. Mon ami David Madore dit :
Bach c'est parfait pour faire des maths, surtout des maths dans le style grothendieckien.
Ce que je fais est assez grothendieckien, mais quand j'écoute du Bach, je préfère ne pas être trop concentré sur autre chose. Cet après-midi, j'ai écouté mon opéra préféré Agrippina, et puis Rigoletto que j'aime beaucoup aussi. J'ai relativement peu de disques d'opéras (une petite poignée, un peu plus en comptant les oratorios), j'en écouterais bien d'autres, mais j'ai déjà des dizaines et des dizaines de disques qui attendent d'être écoutés...
Un autre côté agréable de ces longues journées de travail à domicile : c'est que je peux déguster tranquillement mon thé préféré (du Anxi Tié Guan Yin 3 en l'occurence) : 5 grammes de thé que je peux faire infuser de nombreuses fois dans une petite théière (je dois au moins en être à la sixième infusion).
⁂
Depuis quelques semaines, la crise du CPE fait que je ne peux plus assurer mes travaux dirigés en premier cycle du fait du blocage du campus de Jussieu (du coup, je rédige ma thèse pendant le temps libre que cela dégage...). Je ne suis pas très optimiste pour la suite des événements : on est dans un flou législatif total, les déclarations de notre Président ne semblent pas avoir convaincu les leaders du mouvement anti-CPE ; bref, le blocage risque de se poursuivre quelque temps. À la fin du conflit, cela ne va vraiment pas être évident de reprendre les cours/TD comme si de rien n'était : il y aura des débordements de calendrier ; il y a quelques semaines, une étudiante m'avait demandé « Est-ce qu'on aura des cours ou des examens en juillet ? », je considérais alors cela comme fort improbable, mais au point où on en est...
2006-01-12 22:40+0100 (Grigny) — Culture — Lectures — Culture indienne — Thé
Depuis trois ou quatre mois, la quantité de thé dont je disposais diminuait comme une peau de chagrin ; il ne me restait plus un seul gramme de thé vert.
Avant-hier, je suis donc allé me ravitailler à la maison des trois thés (33 rue Gracieuse, dans le cinquième arrondissement à Paris). Cette maison de thé est un lieu absolument exceptionnel pour les amateurs de thé chinois. Les prix sont assez élevés ; il y a cependant de nombreux thés à des prix tout à fait abordables. Cette fois-ci, c'était maître Yu Hui Tseng qui s'occupait de moi ; elle me faisait sentir des thés que je n'avais pas encore essayés, me donnait avec enthousiasme des informations sur les thés Dong Pian, sur l'entretien des plantations de thé, sur les modes parmi les planteurs (apparemment, il y aurait pas mal de cultures de thé rouge qui seraient reconverties pour faire du Pu Er, le thé noir par excellence), sur les erreurs de nomenclature commises il y a cent ans et perpétuées par tradition... Je viens de mettre à jour ma liste de thés.
Je ne suis pas reparti sans quelques dizaines de grammes de Anxi Tié Guan Yin 3, j'ai hâte de pouvoir le déguster tranquillement.
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Depuis les vacances de Noël, j'ai entrepris de lire Mythe et Épopée de Georges Dumézil (édition Quarto Gallimard). Je suis dans le premier volume, intitulé L'idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens et publié en 1968. La première partie de l'ouvrage aborde ainsi une analyse de l'épopée indienne du Mahābhārata sous l'angle très particulier de l'idéologie des trois fonctions. Les peuples indo-européens auraient ainsi eu cette idéologie commune dont l'auteur met en lumière les manifestations dans cette épopée indienne, mais aussi dans l'« histoire » de la fondation de Rome, l'Énéide, etc. Il s'agit là d'une lecture que je trouve très passionnante. Cette théorie est controversée (le livre contient de nombreuses réfutations), cependant le moins que l'on puisse dire, c'est que les arguments sont admirablement bien étayés.
2005-09-29 00:07+0200 (Grigny) — Thé
Händel va un peu mieux : depuis que j'ai enlevé la barrette de RAM fautive, le ventilateur a l'air de bien tourner, la processeur est à une température normale (autour de 40°C) ; je vais attendre encore un peu avant de m'acheter un proceseur Athlon 64.
Je suis retourné aujourd'hui à la maison de thé où je me fournis en thé chinois. Je me régale avec un Tai Ping Hou Kui 3, mon thé vert préféré, dont je n'avais plus senti ni goûté les parfums depuis de nombreux mois.
Contrairement à beaucoup de mes connaissances, je n'ai pas reçu le spam authentiquement signé Nicolas Sarkozy et envoyé à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. Je n'aurai donc pas l'honneur de porter plainte contre lui.
J'ai revu des amis que je n'avais pas vus depuis deux mois.
Je suis peut-être effectivement en train d'avancer ma thèse.
Je n'ai toujours pas fini le deuxième volume du Mahābhārata : la guerre entre les Pāṇḍava et les Kaurava s'est achevée, Yudhiṣṭhira, le roi Pāṇḍava « vainqueur », vient de procéder au sacrifice du cheval qui lui permet d'annuler les péchés commis lors de la guerre et de réaffirmer sa royauté sur toute la Terre. Cela me fait drôle de me dire que dans quelques dizaines de pages, cette épopée s'achèvera.
2005-09-25 19:42+0200 (Grigny) — Thé
Depuis quelques jours, j'ai la forte impression que l'ordinateur que
j'utilise dans ma chambre, handel.toonywood.org
, est
à l'agonie. En effet, il doit y avoir un problème électrique quelque part
dans la carte mère de cet ordinateur (un Shuttle ST62K) qui fait que même
si je règle la ventilation au maximum, le ventilateur ne reçoit pas
toujours de courant. Comme il y a plusieurs connecteurs de ventilateurs,
j'ai essayé plusieurs fois de le brancher sur l'autre, au reboot suivant,
j'ai pu avoir l'illusion que cela fonctionnait, mais au bout de quelques
jours, cela ne refonctionnait plus. Bref, cela donne l'impression que les
connecteurs se mettent aléatoirement à ne plus fonctionner.
Tout à l'heure, la température du processeur (qui oscille normalement entre 35°C et 45°C) a dû monter très haut (vers les 80°C), plantage complet. En essayant de rebooter, l'écran du BIOS affichait des pixels blancs parasites, très étrange. Je plonge alors mon désespoir dans un thé Zhu Yé et retente au bout d'une demie-heure en espérant que la température soit revenue à la normale et qu'il n'y a pas trop de dégats irrémédiables. Cela daigne enfin redémarrer, je m'écoute Et resurrexit, je commence à écrire le début de cette entrée, mais le soulagement n'est que de courte durée : nouveau plantage.
Cette fois-ci, l'écran du BIOS affiche non seulement des pixels parasites, mais ils semblent clignoter. Je me dis alors que je dois avoir un gros problème de RAM, pour que les pixels de la mémoire réquisitionnée par la carte graphique se mettent subitement à danser. En faisant divers essais de combinaisons entre les deux barrettes, l'une d'entre elles semble bien en cause. Ouf, j'ai au moins un écran de BIOS qui s'affiche bien.
Le démarrage se poursuit, la carte réseau prend en charge le boot par réseau (cet ordinateur n'a pas de disque dur), mais le noyau Linux affiche au bout de quelques secondes un message d'erreur comme quoi kernel panic, il ne trouve pas de filesystem root. La raison cryptique de ce message d'erreur était semble-t-il que dans les paramètres du noyau, j'avais hard-codé 1G de mémoire alors qu'il n'y en a plus que 512M : le noyau devait tenter innocemment d'accéder à de la mémoire qui n'existait pas et des démons volaient à travers lui...
Il tourne depuis une demie-heure, Allegrezza, mais je crois que je vais quand même devoir aller faire un tour du côté de la rue Montgallet dans les prochains jours...
2005-09-02 16:40+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde I — Thé
Pas grand chose à signaler sur mes derniers jours à Indore si ce n'est que les serveurs du restaurant de l'hôtel me posaient de plus en plus de questions (limite indiscrètes, du genre, combien m'a coûté mon billet d'avion) et qu'ils ont très vite vu les limites de ma connaissance de leur langue. Je pourrais aussi raconter comment se faire arnaquer de 25 roupies, trois fois rien, mais c'est pénible par la manière dont cela se passe...
Hier après-midi, j'ai donc pris un train Indore-Mumbai, l'Avantika Express qui n'a d'express que le nom vu qu'il a dû s'arrêter pas loin d'une vingtaine de fois et que le trajet a dû prendre quinze heures ; contrairement aux autres trains que j'ai pris, celui-ci était parfaitement ponctuel. La trajectoire était asez originale puisque le train est d'abord allé vers le Nord pour desservir Dewas puis Ujjain, aller ensuite vers l'Est jusque Vadodara pour ensuite aller en direction de Mumbai (au Sud) en longeant la mer d'Oman.
À उज्जैन, scène assez surprenante : une poignée de musulmans (avec barbe fort vénérable) devait prendre le train, il y avait une bonne cinquantaine de personnes complètement en transe pour leur dire au revoir, assez impressionnant, compte tenu du calme apparent desdits vénérables. Sinon, comme d'habitude dans les trains, toutes les cinq minutes, quelqu'un vient vendre du thé, du café, des jeux de cartes et diverses autres choses. Dans chaque gare, il y a en plus des fruits et diverses préparations à acheter. Contrairement à mon voyage en bus de nuit, j'ai plutôt pas trop mal dormi dans ce train.
Ce matin, arrivée à la gare de Mumbai Central, j'ai pris un taxi pour me rendre à mon hôtel, qui est loin du centre et pas trop loin de l'aéroport (c'est pour cela que j'y vais, vu que mon avion décollera en début de matinée). Je n'aurais peut-être pas dû prendre un taxi et chercher à m'en rapprocher par des moyens plus civilisés (et moins chers), mais j'étais un peu fatigué et pas vraiment envie de chercher à comprendre comment les bus/trains de banlieue fonctionnent ici. Bref, le chauffeur de taxi est à la limite de l'honnêteté, le prix qu'il m'indique au départ étant à peu près le double de ce à quoi je m'attendais. Le sort s'est néanmoins abattu sur lui puisque le taxi est tombé en panne à quelques kilomètres du but. Je négocie sec pour payer ce que je dois vraiment à partir du barême et prends un rickshaw (le taxi semblait vouloir m'embarquer dans une combine « Tu me donnes 100 roupies, et je paye le rickshaw. » sachant qu'il y en avait pour 30 roupies de rickshaw, j'ai refusé avec obstination...
Bref, me voilà à l'hôtel Iskcon Ashram (finalement, "Iskcon" est plus ou moins un sigle en anglais, mais de toute façon les rickshaw-men ne le connaissent que sous le nom "Hare Krishna Ashram"). Toujours aussi calme et kitsch, le thali est bien bon. Je crois que je ne vais plus faire grand chose pendant les quelques jours qu'il me reste : peut-être aller au cinéma.
2005-08-15 16:50+0200 (Grigny) — Voyage en Inde I — Thé
Mon avion décolle de Roissy demain matin. Aujourd'hui, je fais essentiellement du repassage/pliage, et je mets le tout dans ma valise-sac à dos ; cela a l'air de tenir sans trop serrer pour le moment, en espérant que d'ici demain matin, je n'aurais pas dû faire rentrer trop de choses que j'aurais oubliées.
Je bois mon dernier thé wulong avant un bon petit bout de temps...
2005-07-30 21:21+0200 (Grigny) — Thé
Cela faisait déjà un moment que je me disais que mes pages Web mathématiques (ça et là) étaient exclusivement mathématiques. Je me suis finalement décidé à créer une nouvelle page Web parlant d'autre chose que de mathématiques.
Vous observerez donc que je suis discolique, théophile, que je suis en train de lire une version française du Mahābhārata (en ce moment, Arjuna et ses frères ne sont pas loin de la fin de leur exil de douze ans en forêt) et qu'il y a quelques jours, j'ai vu un film qui n'est pas parmi les meilleurs que j'ai vus depuis l'année dernière.
J'ai un peu plus hésité à ouvrir un blog, on verra ce que cela donnera
sur le long terme. En écrivant le programme qui génère cette
page, j'aurai au moins appris à utiliser la bibliothèque libxml2
en C.
Vous pouvez remarquer que les entrées de ce blog comportent une date et une heure relatives à un certain fuseau horaire ; cela pourrait s'avérer utile dans quelques semaines...
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