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2012-08-21 11:00+0530 (मुम्बई) — Culture — Cinéma — Culture indienne — Voyage en Inde XI
J'ai pris mon train pour Mumbai à Jalgaon samedi matin. En arrivant dans le hall, je vois Abhijit et Swati. Après qu'ils ont acheté un ticket, j'attends avec eux que le train de Swati pour Khandwa arrive : elle va rendre visite à sa mère. Je dois insister aurpès d'Abhijit pour qu'il ne se sente pas obligé d'attendre que mon train arrive (il s'agit du Mahanagari Express que j'ai déjà pris plusieurs fois et aujourd'hui encore il est en retard, de seulement une heure et demie). En effet, le sens de l'hospitalité des Indiens n'est pas une légende. Par exempe, à chaque fois que j'ai eu quelque activité commune avec des Indiens, ils ne m'ont jamais laissé payer ma part...
Depuis le train, je vois de nombreux bœufs qui portent les traces de la fête qui leur a été consacrée la veille. Ce jour-là, on ne les fait pas travailler, on change leur attelage, on les décore, on renverse des couleurs sur leur corps, etc. Deux bouviers parcouraient la rue où habitent Shrikant et Shubhada et passaient de maison en maison. Shrikant et Shubhada leur ont versé de l'eau sur les sabots, mis du tikka sur le front, donné des restes de repas à manger et des graines que le bouvier a mis dans un sac.
À Manmad, une famille s'est installée près de moi. Les enfants et les dames dans mon compartiment de Sleeper Class et les hommes un peu plus loin. J'ai rarement vu un tel sagouinnage. Des chips et autres aliments étaient renversés partout. On donnait à manger ou à sucer aux enfants des choses qui étaient tombées par terre, comme cette tétine à peine essuyée. Seule la plus jeune des trois femmes ne chique pas le bétel. En face de moi, une des femmes crachait régulièrement un jus rouge par la fenêtre. Évidemment, cela dégoulinait un peu sur les barreaux. Pesant un bon quintal, elle utilisait un pan de son sari comme mangeoire. Par ailleurs, cela braillait pas mal. Pour avoir un peu la paix, je suis monté sur la couchette du haut.
L'arrivée à Mumbai permet de constater encore une fois l'étendue et la progression de la ville vers le Nord. Partout, on construit de nouveaux grands immeubles. La voie longe aussi des slums. Ces habitations n'ont manifestement rien de temporaire puisque des toits de tôle dépassent de nombreuses paraboles.
Je suis arrivé vers 16h à la gare Victoria Terminus (CST). Moins de deux heures plus tard, j'étais dans une salle de spectacle pour assister à un concert de musique carnatique. Il m'a donc fallu me dépêcher : trouver un horaire des trains de banlieue, ce qui m'a demandé de passer par plusieurs guichets et vendeurs de livres, passer rapidement à mon hôtel situé entre Churchgate et VT, comprendre comment fonctionnaient les trains locaux partant de VT (je n'avais jusque là pris que ceux partant de Churchgate). Les Indiens sont censés être bons en informatique, mais un général l'affichage dans les gares est fait en dépit du bon sens. Un écran affiche la liste des prochains trains, mais sans les numéros de voie et à 17h23, le train de 17h22 disparaît de l'écran même si le train a plusieurs minutes de retard... Il semblerait que les trains de la ligne qui m'intéressait (Harbour line) n'utilisent que les voies 1 et 2. Évidemment, ce n'est indiqué nulle part.
⁂
Le lendemain après-midi, je vais voir Ek Tha Tiger au cinéma
Regal. Le public se lève quand retentit l'hymne national indien. Entre deux
bandes-annonces passe une diapositive publicitaire pour un
programme de musique classique occidentale au NCPA. Le film est
meilleur que je ne l'aurais imaginé. Salman Khan joue le rôle d'un agent
secret indien ayant Tiger
pour nom de code. C'est un mélange de
James Bond et de MacGyver. Il tombe amoureux d'une agent pakistanaise.
L'apparition de Katrina Kaif (Zoya) se fait sur une sorte de remake de la
marche des aspirateurs (Mats Ek). Après quelques
acrobaties en Irak, l'action se passe à Dublin. Dans son temps libre, Zoya
fait de la danse. Lors d'une répétition pour les lumières dans un théâtre,
les personnages de Zoya et Tiger sont censés danser une valse de Strauss.
On les voit adopter la position standard du haut du corps pour cette danse
et puis plus rien, ils ne font même pas semblant de prétendre danser la
valse. Dans la deuxième partie du film, la même musique retentira et de
même ils ne prétendront même pas essayer de danser. (Cela dit, dans le même
ordre d'idées, quand inversement Shahrukh Khan joue du violon dans
Mohabbatein, il est ridicule...)
Je passe la soirée chez mon amie Supriya, son mari Amit et leur fille Mugdha que je n'avais vue qu'à la maternité à Pune et qui a maintenant un an.
⁂
Mardi, j'ai pris un repas au Golden Star Thali. Pour 340 roupies (TTC), ce qui est plutôt cher pour un repas, on peut avoir un thali absolument exceptionnel. Je pense que c'est le meilleur parmi tous ceux que j'ai mangé au cours de mes voyages. Parmi les nombreux plats faisant partie du thali (beignets, lentilles, riz, pulao, jalebis et autres gâteaux, etc), il y en avait un de particulièrement sensationnel, sucré et piquant. Le restaurant se trouve tout près de la station Charni Road (Est). De là, je suis allé au New Kulfi Centre (je n'envisage pas un séjour à Mumbai sans une petite visite à cet établissement).
J'ai ensuite pris un bus depuis Chowpatty Beach jusqu'à Walkeshwar, qui
se trouve non loin d'une des extrémités de la baie. J'apprécie cet endroit
que j'ai déjà visité plusieurs fois.
Les habitations simples et les petits temples contrastent avec la modernité
environnante. Au centre de ce quartier se trouve un lac artificiel entouré
de ghats, le Lac des cygnes
. On y voit en effet de nombreux cygnes
de différentes couleurs. Plusieurs cérémonies religieuses se déroulaient au
bord du lac quand je suis arrivé. En repartant, je prends un lassi dans un
boutique que j'avais déjà fréquentée auparavant. Sur le panneau en marathi
affichant les prix des différents produits frais vendus, le prix du lassi
est curieusement écrit, le chiffre des dizaines utilisant les chiffres
devanagaris et celui des unités ceux de l'alphabet latin.
J'ai pris un bus qui m'a fait traverser une bonne partie de la ville. Le
nom des destinations n'est écrit qu'en marathi à l'avant des bus. En outre,
les lieux ne sont pas forcément identifiables. À l'aller, pour aller à
Walkeshwar, j'avais pris un bus pour Kamala Nehru Park
. Pour
descendre à Colaba, le terminus était Electric House
. Dans certains
arrêts de bus (pas tous...), les arrêts principaux des bus sont indiqués
sur un panneau écrit uniquement en marathi. Bref, prendre un bus à Mumbai
n'a rien d'évident, et encore je passe sous silence les difficultés pour
monter ou descendre du bus et pour se faire comprendre de la personne qui
vend les billets à bord du bus...
Séries de photographies : 2012-08-18, Mumbai, 2012-08-19, Mumbai, 2012-08-20, Mumbai.
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