Voyage en Inde XIII

Les Gundecha Brothers au NCPA Mumbai

2014-09-19 16:17+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Culture indienne — Dhrupad — Voyage en Inde XIII

Experimental Theatre, National Centre for the Performing Arts, Mumbai — 2014-07-24

Gundecha Brothers

Ramakant, Umakant Gundecha, chant dhrupad

Raga Gujari Todi (Chautal, Sultal, Tivratal)

Raga Megh (Tala à 5 temps)

Raga Madamat Sarang (Sultal)

Le lendemain du double récital de manipuri, je retourne de bonne heure au NCPA pour écouter les Gundecha Brothers. De même que Pandit Nirmalya Dey avec qui j'ai pris des cours à Delhi, ce sont des disciples d'Ustad Zia Fariduddin Dagar. Je n'avais pas du tout accroché au concert qu'ils avaient donné en 2008 en clôture des vingt-quatre heures du Râga à la Cité de la Musique. Il m'avait fallu attendre 2001 et un concert d'Ustad Faiyaz Wasifuddin Dagar pour commencer à apprécier le style dhrupad.

Ce nouveau concert des Gundecha Brothers ne m'a apporté pratiquement aucune satisfaction. J'ai juste été content de comprendre pendant le concert la différence entre le Râga Todi que j'ai pratiqué à Delhi et le Râga Gujari Todi qu'ils ont interprété : la quinte (Pa) est absente de Gujari Todi. (Le tampura était accordé différemment aussi, la corde usuellement accordée sur Pa étant semble-t-il accordée en Ni.)

Sinon, ce concert ne m'a pas procuré de réel plaisir et m'a même souvent agacé. La voix des deux chanteurs commence à décliner. Leurs phrases d'Alap sont très loin d'être aussi belles que celles que j'ai pu entendre Nirmalya (ou d'autres) chanter. Ils se répètent beaucoup aussi. Ces griefs ne devraient toutefois pas m'empêcher d'apprécier le concert. Le véritable problème est que les Gundecha Brothers sont deux : ils n'arrêtent pas de se couper la parole. Un sentiment d'ennui peut s'insinuer en raison de l'absence de respiration entre les phrases qui en résulte. À chaque fois que j'avais l'impression qu'un des deux chanteurs allait peut-être chanter une belle phrase, l'atmosphère était ruinée par une intervention intempestive du frère. Si des interventions de ce genre ne sont pas complètement absentes d'autres duos de dhrupad — cela peut arriver accidentellement — les Gundecha semblent les avoir élevées au rang de système. Si encore la note jouée par l'importun était la même ou au moins formait un accord harmonieux avec la note finissant la phrase précédente, ils ne me casseraient pas les oreilles, mais il semble choisir systématiquement celle qui produira la plus vilaine dissonance.

Dans Gujari Todi, la montée vers le Sa (tonique) n'a pas été amenée de façon à créer une attente particulière. La partie Jor de ce Râga a été le seul moment du concert que j'aie trouvée agréable. La composition sur le Râga Megh utilisait un cycle rythmique à cinq temps que je ne connaissais pas.

Le tout dernier Râga m'a donné l'occasion de reconnaître le texte d'une composition que je connaissais (Tumha Rava Tumha Saheba), mais ils l'ont chantée dans un autre Râga : Madamat Sarang au lieu de Vrindavani Sarang. Leur interprétation a été beaucoup moins mélodieuse que celle d'Uday Bhawalkar quand celui-ci avait enseigné la composition lors d'un stage à Utrecht en mars dernier. Ils ont chanté la composition à trois tempi différents, tous très rapides. Si ce n'est l'accélération du tempo, je n'ai pas remarqué de variations particulières d'une vitesse à une autre. Cette accélération produit un certain effet, mais ce n'est vraiment pas de chance pour moi parce que ce n'est pas ce que je cherche dans la musique dhrupad... J'étais semble-t-il assez seul, le reste du public se levant pour faire aux musiciens une standing-ovation.

Bref, j'espérais mieux pour le dernier jour de mon séjour en Inde.

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Danses Manipuri au NCPA Mumbai

2014-09-19 14:02+0200 (Orsay) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII — Photographies

De retour à Mumbai, j'ai déposé ma valise dans un hôtel (pas excessivement cher, mais chambres minuscules) situé non loin de la gare Chhatrapati Shivaji Terminus :

Photo 664

J'avais déjà fait une très courte étape à Mumbai entre mes séjours au Gujarat et à Pune. Comme c'était le 15 août, fête de l'indépendance de l'Inde, ce monument était illuminé aux couleurs de l'Inde. Je n'avais alors pu photographier que le bâtiment administratif situé en face :

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Au cours de l'après-midi, je me suis dirigé vers la cuisine centrale de la Pâtisserie Le15 et ai dégusté quelques fort bons macarons (bien meilleurs que ceux que j'avais mangés à Delhi) :

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L'intérieur est beaucoup plus propre que l'extérieur !

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Experimental Theatre, National Centre for the Performing Arts, Mumbai — 2014-07-23

Darshana Jhaveri, danse manipuri

Bimbavati Devi, danse manipuri

Danseurs et musiciens de Mumbai, Kolkata et du Manipur

Hommage à Guru Bipin Singh pour le 96e anniversaire de sa naissance

Le soir, j'ai assisté à un spectacle de danses Manipuri au NCPA Mumbai. Alors que je suis assis dans le hall, le critique de danse Dr. Sunil Kothari (qui était présent à Chennai pendant mon séjour lors la dernière saison de danse) me donne du Namaste !

Ce programme célèbre le 96e anniversaire du maître de danse Guru Bipin Singh décédé en 2000. Après une prière dansée par Bimbavati Devi, fille et disciple du maître, Sunil Kothari prononce un bref discours sur la danse Manipuri, qui est reconnue comme une des danses classiques de l'Inde. Le conférencier a souligné que Guru Bipin Singh avait initié une sanskritisation de cette danse. S'appuyant sur les traités sanskrits sur lesquels reposent d'autres styles classiques, il avait introduit dans ce style des éléments (des gestes de mains notamment) qui rendent plus classique le style Manipuri que certains pourraient ne considérer que comme une danse folklorique de l'état du Manipur, voisin de la Birmanie. Cela a été me semble-t-il tout l'enjeu de ce spectacle, en réalité un double spectacle.

Si l'orchestre a été le même pendant toute la représentation, deux troupes ont dansé successivement. La première est formée de danseurs originaires de Mumbai sous la direction de Darshana Jhaveri, elle aussi originaire de cette région, et qui était venue avec ses sœurs apprendre le style Manipuri auprès de Guru Bipin Singh. Si on laisse de côté les costumes spécifiques, ce qui me frappe le plus dans la danse de Darshana Jhaveri (74 ans !) et de ses disciples, ce sont les mouvements de mains, qui tournent en permanence, formant des sortes de spirales. La danse est dénuée de toute utilisation de position de mains (mudras) communes avec les autres styles de danses classiques ! J'ai l'impression de voir quelque chose de tout à fait nouveau pour moi. La danse me paraît complètement indéchiffrable. Les passages censés être plus ou moins narratifs (sur des thèmes liés à Krishna) me sont incompréhensibles, notamment parce que les danseurs n'utilisent pour ainsi dire pas l'expression faciale pour suggérer des sentiments : à un instant donné, je ne sais même pas si c'est Krishna ou Radha que Darshana Jhaveri représente ! Une des pièces est une compétition de virtuosité (sur le cycle rythmique Tivratal) entre les deux interprètes respectifs de Krishna et Radha, Krishna étant reconnaissable à la plume de paon agrémentant son costume. Une partie de la danse est constituée de spectaculaires pirouettes utilisant les genoux comme centre de rotation en contact avec le sol. D'autres mouvements de rotation autour de la scène rappellent les manèges qu'exécutent les danseurs de ballet ! Si avec cette première moitié de représentation, j'ai l'impression d'avoir assisté à un spectacle authentique issu d'une culture très différente, je reste perplexe parce que les codes me sont inconnus, et les aspects qui retiennent le plus l'attention du public (la virtuosité) ne sont pas ceux que je cherche en tant que spectateur de danse ; à certains moments, je n'ai donc pas pu m'empêcher d'éprouver quelqu'ennui.

Les danses de la première partie étaient toutes, ou presque toutes, des pièces chorégraphiées par Guru Bipin Singh que Darshana Jhaveri a remontées. Dans la deuxième partie, Bimbavati Devi, la fille du maître va présenter ses propres chorégraphies. Elle a manifestement poussé beaucoup plus loin que son père la sanskritisation du style Manipuri. Cette deuxième partie de spectacle m'a été beaucoup plus agréable parce que j'ai pu suivre davantage ce que les danseurs voulaient exprimer, mais cette classicisation fait aussi que ce spectacle est sans doute moins fidèle à la tradition et il est paradoxal que ceci vienne de la fille-même du maître dansant avec des disciples de Kolkata et du Manipur plutôt que de la première troupe dirigée par Darshana Jhavari qui est basée à Mumbai !

Ainsi la première pièce Mathura Nartan dansée par Bimbavati Devi évoque les bijoux de Krishna. La deuxième Dashavatar évoque de façon élaborée les avatars de Vishnu. Elle est interprétée par deux hommes. L'essentiel du temps, ils exécutent étrangement les mêmes mouvements narratifs de façon synchronisée. Je n'ai pas reconnu avec certitude tous les avatars, mais j'ai été particulièrement frappé par l'évocation de l'avatar de la tortue (Kurma) qui donne aux deux danseurs l'occasion de représenter le mythe du Barratage de la Mer de lait, les dieux et démons tirant chacun de leur côté sur le serpent Vasuki pour faire tourner le mont Mandara qui repose sur la carapace de la tortue. Depuis le passage du Ballet Royal du Cambodge à la Salle Pleyel en 2010, je n'avais pas revu cette partie du mythe représentée sur une scène de danse.

La pièce suivante est shivaïte : un groupe plus important de trois danseurs et trois danseuses interprète Shiva Bandhana. Elle est particulièrement saisissante par l'utilisation de poses renvoyant à l'iconographie que la multiplicité des danseurs permet de représenter simultanément. On voit ainsi notamment le danseur cosmique Nataraja et celui qui a la gorge bleue (Nilakantha). Shiva porte des cendres sur son front, la rivière Ganga s'écoule de son chignon, il joue du tambour Damaru, il monte Nandi et porte le trident.

L'avant-dernière pièce évoque la terrible Durga au trident et dont la monture est le tigre. Dans cette chorégraphie très classique, Bimbavati Devi représente semble-t-il aussi sa rencontre avec Shiva : l'archer Kama est réduit en cendres. La dernière pièce dansée par deux couples évoque le printemps Basanta, avec d'heureux couples d'oiseaux d'une espèce indéterminée et de perroquets. Cette pièce s'enchaîne avec une représentation de la célébration de la fête de Holi avec tous les danseurs, le percussionniste venant exécuter des figures acrobatiques tout en jouant de son instrument...

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Bharatanatyam à Pune avec Sucheta Chapekar et ses disciples

2014-09-18 12:38+0200 (Orsay) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII

Je suis arrivé à Pune un samedi après-midi. Une voiture m'attendait pour me conduire à l'IISER, un institut de recherche où je passerai la semaine et dont le bâtiment principal a été inauguré il y a quelques mois par le Président de l'Inde. J'y retrouve avec plaisir mes amis Supriya et Amit qui y travaillent depuis quelques mois et j'y donnerai au cours de la semaine plusieurs exposés de mathématiques. Les petits-déjeuners et dîners de la Guest House étaient excellents. Croyant bien faire les deux cuisiniers avaient initialement réduit la quantité d'épices ; je leur ai demandé d'utiliser la quantité normale. Progressivement, les plats devenaient de plus en plus épicés de jour en jour jusqu'à atteindre le parfait dosage.

Le dimanche après-midi, j'ai rendu visite à Sucheta Chapekar (guru de ma prof) et après discussion, il a été convenu qu'au cours de mon séjour j'apprendrais avec deux de ses disciples le Shiva Kautukam qui m'avait tant plu. Elle m'a aussi suggéré d'assister au spectacle qui allait se tenir quelques heures plus tard :

Jyotsna Bhole Sabhagruha, Pune — 2014-08-17

Priya Nimkar Joshi, bharatanatyam, chorégraphies

Sucheta Chapekar, chorégraphie du Tillana

Uttakaad Kavi, compositions

Dr. Sau Kalyani Namjoshi, discours

Manasi, Neha, Ambari, Saniya, Jai, bharatanatyam

Hommage à Ganesh

Offrande de fleurs

Solo

Padam

Tillana “Kalinga Narthana” (Raga Gambhira Nattai)

Une des disciples de Sucheta Chapekar a proposé un programme autour des compositions sur Krishna d'Uttakaad Kavi. Le 17 août était en effet le jour de Krishna Janmashtami, l'anniversaire de la naissance de Krishna.

Après quelques mots d'introduction, Dr. Sau Kalyani Namjoshi et Sucheta Chapekar ont inauguré le programme en exécutant quelque bref rituel propitiatoire sur l'espace scénique. Dr. Sau Kalyani Namjoshi a ensuite prononcé un long discours sur les différents aspects de Krishna. Après avoir salué le public de rasikas et récité un shloka sanskrit, elle a commencé sa conférence en marathi. Je n'ai strictement rien entendu à ce qu'elle disait, mais je pouvais au moins comprendre à quelles épisodes des épopées elle faisait référence en faisant attention aux noms propres qu'elles prononçait, comme Draupadi ou Ashwattaman.

Plus de trois semaines après le récital, les détails se sont quelque peu effacés de ma mémoire, mais je me souviens de la délicieuse première pièce exécutée par quatre jeunes disciples de Priya Joshi. Alternant passages expressifs et passages rythmiques (les césures étant adoucies par les interprètes de la musique enregistrée), elles ont évoqué Ganesh, fils de Parvati, puis de Shiva. Elles ont mis en valeur ses oreilles, sa monture, sa trompe. Priya Joshi a ensuite dansé en solo une offrande de fleurs souhaitant la bienvenue à Krishna si j'en crois le texte que j'entendais (Swagatam Krishna). Une des disciples a ensuite interprété une pièce décrivant à quel point Radha est intoxiquée par les ondes sonores produites par la flûte de Krishna qui parviennent à ses oreilles, tandis qu'autour d'elle abeilles et oiseaux semblent heureux. L'avant-dernière pièce du programme a été interprétée par Priya Joshi, il s'agit d'un Padam évoquant certains sentiments maternels de Yashoda s'en allant chercher de l'eau tandis que Krishna fait le fier avec ses bracelets et colliers.

Si toutes les pièces précédentes m'ont beaucoup plu, le frissonnomètre est monté beaucoup plus haut, à un niveau rarement atteint, pendant la dernière pièce dansée par quatre jeunes disciples. J'ai cru mourir de plaisir en voyant ce Tillana, la seule pièce du programme à avoir été chorégraphiée non pas par Priya Joshi mais par Sucheta Chapekar. J'ai immédiatement reconnu le fameux Tillana “Kalinga Narthanam” (Raga Gambhira Nattai). La chorégraphie est absolument magnifique. Krishna joue à la balle avec ses amis et la balle retombe dans la Yamuna. Krishna se dévoue pour aller la chercher, mais le serpent Kalinga y règne. La chorégraphie montre Krishna en train de dompter le serpent, représenté par trois danseuses représentant chacune une de ses têtes ondulantes. Cette scène est particulièrement impressionnante ! Il s'agit là d'un des plus grands moments de bharatanatyam auxquels j'aie assisté. Il est particulièrement plaisant que ce thème lié à l'enfance de Krishna soit interprété par de jeunes danseuses.

Les jours suivants, je suis retourné chez Sucheta Chapekar prendre un cours avec deux de ses disciples Mugdha et Prajaksha (qui devaient par ailleurs répéter une chorégraphie de groupe sur le Ramayana, Mugdha interprétant Lakshman et une autre disciple, Yashoda, interprétant (magnifiquement) Rama). Prajaksha me montrait les mouvements tandis que Mugdha marquait le rythme avec un bâton et rectifiait la chorégraphie en cas d'hésitation ou de doute (notamment sur des questions de rythme, quand je constatais des différences avec la partition rythmique que j'avais photocopiée). Chaque soir, je notais en notation Benesh les sections de la chorégraphie que j'avais apprises lors du cours (je reviendrai dans un prochain billet sur cette notation de la danse), ce qui m'aidait à comprendre la chorégraphie et à la mémoriser. Au bord de quatre heures de cours et pas mal de pratique, à quelques hésitations près, je pouvais plus ou moins danser la pièce, ce que mes deux professeures ont constaté lors du dernier cours. Le temps était donc venu de le faire voir à Sucheta Chapekar. Alors que nous n'avions travaillé jusque là qu'avec les bols, je me suis retrouvé à devoir le danser pour la première fois avec un enregistrement de la véritable musique devant la chorégraphe... Étonnamment, je suis arrivé à rester synchro avec la musique jusqu'au bout. Elle a fait quelques corrections à la chorégraphie et m'a donné des conseils et pour finir, elle m'a fait faire le Namaskar.

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Girnar Hill

2014-09-17 13:38+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XIII — Photographies

Le lendemain de mon arrivée à Junagadh, je me suis levé avant 4h du matin. J'ai trouvé un rickshaw pour me déposer au pied des marches de Girnar Hill, le point culminant du Gujarat, qui est un site de pélerinage jaïn et hindou. Les hindous portent des chaussures, les jaïns sont pieds nus. J'ai fait comme les jaïns. J'ai commencé à monter vers 4h45. Les marches sont très régulières. Une fois que l'on a trouvé son rythme, on peut s'y tenir. La montée des quelques miliers de marches est très facile. Par chance, la lune est presque pleine, ce qui permet de voir où l'on marche, mais pas grand'chose d'autre à cause de la brume. Je suis arrivé une heure et demie plus tard au niveau du groupe de six temples jaïns. Je m'attendais à ce que ce soit plus facile que Parasnath, mais je fus étonné de constater que ce fut beaucoup plus facile que Pavagadh. À 6h15, les temples ne sont pas encore ouverts. Je grimpe donc un peu plus haut où se trouvent quelques temples hindous. J'avais téléchargé la carte de l'Inde d'OpenStreetMap sur mon téléphone, ce qui m'a été très utile pendant mon voyage, mais je n'avais même pas pensé à zoomer sur la colline :

Girnar Hill sur OpenStreetMap

Si j'avais su que j'étais si près du sommet, je serais sans doute allé jusqu'en haut... J'ai rebroussé chemin au niveau de ce qui devait être le temple d'Ambaji (qui était fermé). Un peu plus bas se trouvait une petite pièce dans laquelle se tenait un prêtre et une sculpture de Vishnu à trois têtes.

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En redescendant, je m'arrête au temple श्री गोमुखी गंगा गिरनर (Shri Gomukhi Ganga Girnar). On peut à peine distinguer Gomukhi écrit en jugarati sur ce panneau :

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Je n'ai pas demandé de détails au prêtre, mais je présume que l'eau qui s'écoule dans ce temple est considérée comme une Ganga de substitution (de même qu'à Rameswaram) :

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Revenant à proximité des temples jaïns, je m'approche de deux des temples situés à proximité immédiate du chemin. On me dit assez peu poliment qu'il n'est pas permis de prendre des photographies, y compris de l'extérieur, ce qui me semble assez inédit. En insistant un peu, on concède à me dire que je peux acheter une autorisation pour 100 roupies au bureau situé dans l'enceinte du groupe principal de temples. Quand je reviendrai plus tard observer ces temples, les deux enquiquineurs ne seront toujours pas plus aimables, même en voyant que je suis ostensiblement en possession du précieux sésame.

Dans le groupe principal de temples, l'atmosphère est plus agréable. De petits escargots s'accrochent à la mousse qui s'accroche aux pierres ; dans un temple jaïn, personne ne viendrait attenter à leur vie ! À l'extérieur, la brume est toujours aussi dense ; on n'y voit pas grand'chose ! Néanmoins, les statues qui se dégradent avec le temps et se recouvrent de mousse sont émouvantes.

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L'endroit est très paisible. Seule la cérémonie rituelle du matin perturbe le silence qui règne. Assis dans le temple principal de Neminath, j'observe la statue noire. D'après l'homme qui m'avait reçu au bureau du temple, cette statue serait la plus ancienne au monde (60000 ans !), Believe it, or not! me dit-il...

Quelques jeunes gens s'approchent de la statue. Deux soufflent de toutes leurs forces dans des conques. Un autre frappe comme un fou sur son tambour. Des cloches résonnent. C'est l'heure du réveil de Neminath ! La statue est aspergée d'eau (et peut-être aussi de lait, mais je n'en suis plus tout-à-fait sûr).

Après ce rituel, le silence revient. Je sors contempler l'extérieur de deux autres temples et me fait une belle frayeur en me retrouvant en situation d'aquaplanning sur le sol en pierres humides. La sensation de perte d'adhérence d'un pied m'est assez familière ; l'autre pied est suffisamment ancré pour éviter la chute. Cette fois-ci, mes deux pieds (nus) avaient perdu toute adhérence avec le sol. Pendant une dizaine de secondes, je ne contrôlais plus rien, mais j'ai étonnamment réussi à ne pas chuter.

Il n'était pas encore midi quand je suis redescendu à Junagadh.

Photo 638
Girnar Hill

Dans l'après-midi, je me dirige vers un bâtiment abritant un édit d'Ashoka (non pas gravé sur une colonne, mais sur un gros rocher). Cela ne se voit pas sur cette photographie, mais l'arrière du bâtiment s'est écroulée. Il n'est donc pas possible de le visiter...

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De retour en ville, malgré les ravages du temps, je continue à admirer l'architecture des bâtiments de Junagadh :

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Le lendemain, j'avais l'intention de faire une excursion à Somnath pour visiter le temple du soleil, mais vers 3 heures du matin, j'ai renoncé à me sortir du lit pour aller prendre le train. Bien que je n'avais pas ressenti de fatigue la veille malgré l'ascension de Girnar Hill, je me suis retrouvé dans un état de grand épuisement et l'appétit coupé. Après une journée de repos, le lendemain à 4h du matin, je n'étais certes pas en pleine forme, mais dans la forme de quelqu'un qui doit prendre un train à 4h36.

De retour à Vadodara, j'ai envisagé de commander une pizza dans un restaurant, mais j'ai heureusement découvert avant qu'il soit trop tard que pour leur Italian Pizza, ils n'utilisaient pas une pâte fine, mais ils ajoutaient des spaghettis à la garniture !

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Junagadh, la ville en mousse

2014-09-11 09:22+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XIII — Photographies

Junagadh est une ville extraordinaire. En sortant de la gare, le visiteur est surpris par cette grande porte envahie par la mousse :

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Un peu plus tard, après avoir posé ses affaires dans un charmant hôtel, il franchit cette porte et après quelques minutes de marche atteint le but de sa visite à Junagadh :

Photo 463
Bahauddin Maqbara

En voyant une photographie de ce monument de la fin du XIXe siècle, le mausolée du premier ministre Bahauddin, le voyageur s'était dit : Je veux voir ça !. Quelle architecture originale ! Il est possible de monter au sommet des minarets en utilisant les escaliers à colimaçon extérieurs (ceci est à déconseiller aux personnes atteintes de vertiges, surtout par jour de vent).

Photo 446

À côté, Mahabat Maqbara, la tombe du Nawab Mahabat paraîtrait presque commune. Son architecture moghole incorpore pourtant d'étonnants éléments européens.

Photo 653
Mahabat Maqbara

Pourtant, le voyageur s'étonne, et est même consterné par l'état de conservation des monuments. Depuis l'extérieur, il est en effet possible d'observer l'intérieur, et il convient manifestement de n'y pas poser les pieds, quand bien même quelque porteur de clefs se trouverait là, tant la tombe et le sol autour sont recouverts de plumes fixées par d'autres matières provenant de volatiles.

Le voyageur ne le sait pas encore, mais ce serait en fait un outrage à l'harmonie architecturale de la ville que de tenter quoi que ce soit pour enlever la mousse qui s'insinue sur ces monuments :

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De là, le voyageur s'engage dans le dédale des rues de Junagadh, et est saisi d'émerveillement et d'émotion devant la beauté des bâtiments les plus ordinaires de la ville, tous envahis par la mousse :

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Par chance, en suivant la ligne de plus forte pente, il est rassurant de tomber sur un panneau indiquant que la direction vers le fort Uparkot est la bonne :

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Les fortifications de cette ville doublement millénaire sont en vue :

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La flore n'est pas la seule à avoir trouvé un havre accueillant dans cette ville qui, quoique habitée, semble comme abandonnée :

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Après l'entrée dans le fort, ce qui frappe, c'est la présence de signes de pratiques religieuses primitives pour engendrer quelque descendance ou rendre l'avenir favorable, comme ces petits empilements de pierres :

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Une sculpture non encore engloutie par la végétation se dresse de façon incongrue au bord d'un chemin.

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Parmi les vestiges des temps passés présents sur le fort, voici un des puits en escalier :

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Adi Chadi Vav

Des grottes bouddhiques du deuxième siècle de notre ère, aux sculptures très érodées, dont le style serait un des témoins d'une influence gréco-romaine :

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Une mosquée se fond aussi dans la végétation :

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Malgré les apparences, la ville est bien vivante :

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En descendant la route conduisant au fort, une vie nouvelle semble s'être greffée à quelque vieux bâtiment dont la fonction originelle semble oubliée :

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Plus bas, à condition d'en trouver l'entrée, on peut entrer dans le cimetière des Babi Nawabs, dont les mausolées sont sublimés par la mousse et la végétation :

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Depuis le fort, les collines environnantes sont visibles. Celle-ci est peut-être celle de Girnar, qui attire des pélerins jaïns et hindous :

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Champaner

2014-09-05 10:13+0200 (Orsay) — Voyage en Inde XIII — Photographies

Je ne me suis pas réconcilié avec Champaner ! Dimanche 10 août, je suis retourné sur ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco dont j'avais un mauvais souvenir depuis ma précédente visite en 2007. Cette journée a probablement été la plus pourrie de toutes celles que j'ai vécues au cours de mes voyages en Inde.

Le matin, je commence par me diriger vers la gare routière de Vadodara en évitant soigneusement la boue des rues. Je me fais d'abord refuser l'entrée à une des extrémités de la gare routière. Obligé de faire un détour de plusieurs centaines de mètres, j'entre enfin dans la plus moderne des gares routières que j'ai vues en Inde. Tout est moderne, mais on chercherait en vain sa destination parmi celles qui défilent (en gujarati) sur les panneaux numériques placés près des plates-formes. La foule de passagers indiens est gérée comme un troupeau de bétail autour des deux ou trois plates-formes du fond où se concentre le mouvement. Plus que partout ailleurs, la loi de la jungle règne, gloire à celui qui verra son bus en premier et pourra se jeter dedans. Un agent de sécurité a eu l'extrême amabilité de m'indiquer le mien. À peine ai-je eu le temps de constater que c'était bien Pavagadh qui était écrit en gujarati à l'avant, je me suis rapproché de la porte d'entrée. Cela poussait de partout, et quand j'ai commencé à monter les marches, le passager précédent s'est écroulé de tout son poids sur moi et surtout sur mon poignet qui s'est retrouvé coincé entre lui et quelque aspérité métallique qui a laissé une marque heureusement pas tout à fait assez profonde pour imiter une tentative de suicide ratée.

Je me suis retrouvé tout à l'arrière du bus, à proximité immédiate d'une femme qui passait son temps à cracher en visant l'arrière du dossier situé de l'autre côté du couloir. La quantité de liquide était impressionnante ; cela s'est mis à couler un peu partout. À un arrêt, alors que j'allais m'asseoir, son mari m'a poussé de toutes ses forces pour m'empêcher de s'asseoir et avec ses chaussures sales il a souillé le bas de mon pantalon blanc. Ma belle kurta blanche de style de Lucknow était encore intacte.

La plupart des visiteurs du dimanche sont venus pour monter au sommet de la colline de Pavagadh. En face, on peut voir des fortifications derrière lesquelles se trouve une mosquée que j'avais déjà visitée en 2007 :

Photo 372
Saher ki Masjid

Photo 380

Grâce à un plan que j'avais récupéré avant de venir, j'ai pu visiter d'autres sites musulmans de Champaner, notamment la Jami Masjid :

Photo 387
Jami Masjid

J'ai continué ma route vers l'Est et après avoir pris un sentier vers le Sud en me fiant à un vieux panneau rouillé, j'ai pu voir la Kamani Masjid :

Photo 406
Kamani Masjid

Photo 409
Kamani Masjid

Plus loin vers l'Est, je suis arrivé à un tombe comportant un joli dôme, mais pour s'en approcher, il m'a fallu éviter soigneusement de marcher dans la boue.

Photo 412

Photo 413

J'ai enfin visité la Khajuri Masjid situé en face d'un pavillon donnant sur un lac. (À moins que ce ne soit le contraire, les panneaux et plans donnant des informations contradictoires.)

Photo 422
Khajuri Masjid (?)

Photo 420
Pavagadh Hill

J'étais déjà monté au sommet de cette colline en 2007. La difficulté de cette marche et le peu d'intérêt du temple du sommet ne m'incitaient guère à retenter l'expérience. Mon intention était de continuer à visiter les sites musulmans de Champaner. J'ai attendu qu'un rickshaw collectif passe, me suis installé à l'arrière, et quand je suis descendu en face du croisement de la Jami Masjid, j'ai été étonné qu'on ne me fasse payer que 5 roupies pour ce trajet de trois kilomètes environ : j'ai même cru un instant que le signe de mains indiquant le chiffre 5 signifiant 50 roupies, ce que je trouvais au contraire un peu chérot.

J'ai essayé de suivre le panneau indiquant la Nagina Masjid, mais sa tournure tarabiscotée m'a fait me tromper de chemin. Je pensais qu'il fallait aller tout droit vers le Nord, ce que j'ai fait en vain pendant plusieurs dizaines de minutes. J'ai bien vu une mosquée sur ma gauche et un chemin qui pouvait sembler y conduire mais que plusieurs passants m'ont dissuadé de prendre. Le chemin s'arrêtait bien avant d'atteindre la mosquée ; il aurait fallu passer à travers champs. Le seul moyen d'atteindre cette mosquée (et une autre) était de rebrousser chemin jusqu'à l'intersection précédente, et prendre le chemin de terre vers l'Ouest. Qui dit chemin de terre et pluie dit boue. Certes, j'avais vu davantage de sites musulmans qu'en 2007, mais je ne me voyais pas renoncer immédiatement à la vue de la boue. Je me suis lancé sur le chemin étroit et au bout de cent ou deux cents mètres, le milieu du chemin était inondé. Une bande de dix centimètes sur le côté droit du chemin semblait suffisamment ferme pour qu'un piéton s'y engage... mais la pente de cette bande faisait glisser lentement mais dangereusement mes chappals vers la boue... et plouf. En tentant d'extirper la chaussure engloutie, une giclée de boue est montée aussi haut que mon kurta...

J'ai dû abandonner mes chappals, ce qui m'était déjà arrivé à Ujjain en 2012 (je l'avais alors vraiment cherché). Il y avait bien quelques autres sites un peu excentrés que j'aurais pu visiter, mais j'avais dépassé mon quota d'énervement pour envisager autre chose que de rentrer aussi vite que possible.

Je suis donc revenu pieds nus jusqu'à la route principale de Champaner/Pavagadh. J'ai voulu acheter une bouteille d'eau à un stand, mais le tenancier de ce stand n'en avait pas en stock et a envoyé quelqu'un en acheter plus loin. J'ai refusé de rentrer dans cette bulle spéculative et ai finalement acheté une bouteille ailleurs. Je suis ensuite monté dans un jeep collective pour Vadodara, mais j'ai dû attendre une éternité avant qu'elle soit pleine et donc prête à partir. Le pilote ne m'avait pas indiqué très clairement le prix, mais j'avais compris 60 roupies, et à l'arrivée, je voyais bien que c'était de ce montant-là que les autres passagers se défaisaient en partant. Quand il ne restait plus que moi à descendre, je lui ai tendu un billet de cent roupies et il n'a pas voulu me rendre la monnaie. Évidemment, cela l'arrangeait de ne subitement plus comprendre le moindre mot d'anglais. Après lui avoir crié assez fort et assew longuement que je ne m'en irai pas avant d'avoir obtenu satisfaction, il m'a finalement rendu les 40 roupies que j'attendais.

Le rickshaw-wallah que j'ai trouvé de l'autre côté de la rue a été très sympatique, il a tout de suite compris ce que je voulais quand je lui ai demandé Chappal ki dukan. Le marchand de chaussures et de tongues a involontairement fait une mauvaise blague en me demandant s'il devait emballer la paire que je venais d'acheter...

Finalement, après cette très désagréable journée, j'ai mangé un des meilleurs dosas que j'aie mangé en Inde (hors Chennai), accompagné de sambhar préparé en utilisant du moringa (drumstick) :

Photo 426
Masala Dosa & Idlis au Restaurant Kalyan

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Vadodara

2014-08-14 22:39+0530 (વડોદરા) — Voyage en Inde XIII — Photographies

Vendredi 8 août, je suis allé à la gare routière de Patan pour monter dans un bus pour Ahmedabad. Sitôt arrivé là-bas j'ai pris un autre bus pour Vadodara. Ce bus était climatisé et isolait relativement bien des bruits extérieurs, mais il m'a fallu supporter l'atroce film bollywoodien diffusé sur un écran à l'avant du bus (l'heure et demie du trajet ne permettait pas de le voir en entier, ce qui montre l'absurdité de la chose). L'après-midi je me suis reposé de ces cinq heures de route.

Le lendemain, j'ai pris des photographies des beaux bâtiments de l'Université Sayaji Rao de Vadodara, et mangé un excellent thali gujarati :

Photo 344

Je suis ensuite allé visiter le palais de Laxmi Vilas :

Photo 358

Ce palais est impressionnant ! Il associe l'art européen à l'art indien. Le Durbar Hall est une merveille (si l'on excepte certains vitraux importés d'Allemagne au-dessus des portes). Au fond, en hauteur, de superbes vitraux représentent des scènes vishnouistes : Yashoda en bouvière, Vishnu, Rama avec Sita et ses frères et enfin Yashoda et l'enfant Krishna (que l'on peut facilement rapprocher de Marie et Jésus).

Ma plus grande émotion est toutefois venue de la salle du trône du Maharaja Sayaji Rao où sont exposées des peintures de Raja Ravi Varma. Les thèmes sont tirés du Harivamsha (Kamsa-Maya), du Mahabharata (Kichaka-Sairandri) ou du Ramayana (Sita-Guddho : Sita s'unissant à la Terre). Deux autres sont des portraits de divinités : Laksmi, Sarasvati. Je connaissais cette peinture, mais ignorant dans quel lieu elle était accrochée, ce fut une heureuse surprise pour moi de la voir :

Sarasvati
Sarasvati peinte par Raja Ravi Varma.

Je me suis ensuite dirigé vers Tambekar Wada, une maison quelque peu délabrée. La visite est gratuit. Les informations que j'ai essayé d'obtenir du jeune maître des clefs vallaient environ zéro roupie. Quand j'ai voulu lui demander confirmation qu'une peinture murale représentait Markandeya attaqué par Yama et son fil, et sauvé par Shiva en récompense de sa dévotion, il m'a dit que cela représentait la Déesse... La guerre du Ramayana est représentée avec de nombreux détails. La scène qui m'a le plus frappé est celle où Rama et Lakshmana sont inconscients et Hanuman rapporte non seulement les fleurs pour les guérir mais aussi le pic montagneux où elles se trouvaient (ceci parce qu'il n'était pas capable de reconnaître ces fleurs). J'ai également apprécié une représentation du barattage de la Mer de Lait. D'autres peintures murales sont très endommagées. Elles ne sont pas toutes du meilleur goût. Celles d'inspiration européenne sont assez naïves. Une autre représente Krishna volant les vêtements des jeunes femmes se baignant à Vrindavan. Je crois avoir découvert là la source inspiration de la décoratrice de la production des Pêcheurs de perles vue récemment à Massy.

En fin d'après-midi, je retrouve Rohit Deshpande dont les parents (habitant Jalgaon) sont justement en visite à Vadodara chez Arun, le beau-frère de Shrikant.

Photo 674

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Patan, Modhera

2014-08-12 16:18+0530 (જુનાગઢ) — Voyage en Inde XIII — Photographies

J'ai pris le train mardi 5 août à New Delhi en direction d'Ahmedabad (Gujarat), mais je me suis arrêté à Mahesana le lendemain matin. À la gare routière, plusieurs personnes viennent spontanément vers moi pour m'aider à trouver le bus me permettant d'aller à Patan où je resterai deux jours.

Je suis étonné par la qualité des routes reliant les villes entre elles. En revanche, dans les villes, beaucoup de rues sont bordées de boue, ce qui ne donne pas très envie de marcher. Par exemple, le souterrain passant sous la voie ferrée est inondé (plus de dix centimètres d'eau). Je m'installe dans un hôtel ayant un excellent rapport qualité/prix  :

Photo 185

En revanche, du point de vue gastronomique, je n'ai pas été impressionné par cette ville.

En début d'après-midi, je visite Rani-ki-vav, un superbe puits en escalier très récemment inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO (les billets comportent encore l'inscription Not valid for World heritage sites...) :

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De tous les côtés, on peut observer des sculptures. J'ai reconnu notamment la Déesse sous la forme Mahishasuramardini. La plupart des sculptures sont néanmoins vishnouistes. À un étage, on peut ainsi observer de part et d'autre une série incomplète des avatars de Vishnu, sauf erreur de ma part : Varaha, Vamana, Parashurama, Rama, Krishna. Il n'est pas possible de s'approcher de toutes les statues de cette structure à étages. Certaines d'entre elles ne sont visibles que si on les regarde à travers une lointaine ouverture selon un angle précis : Vishnu couché sur l'Océan cosmique. Parmi les autres sculptures, on peut aussi mentionner les nombreuses et variées sculptures de danseuses célestes.

Le lendemain, je me rends à Modhera pour visiter le temple du Soleil datant du XIe et construit par Bhimdev, époux de la reine qui construisit Rani-ki-vav. Je n'ai bêtement pas pris de photographie d'ensemble avec mon téléphone, mais sur celle-ci on reconnaît Surya, le dieu du Soleil avec son attelage de sept chevaux.

Photo 275

La photographie suivante se passe de commentaire.

Photo 272

Le temple fourmille de telles sculptures érotiques. Elles cotoyent les scènes de chasse ou de danse. Les scènes mythologiques sont peu nombreuses. Je crois avoir reconnu que le barratage de la Mer de lait. Le sanctuaire du temple est vide. Tout autour des centaines de chauves-souris ont toutefois trouvé refuge. Un puits en escalier se trouve devant le temple et son pavillon  :

Photo 316

Pour revenir à la gare routière, ne trouvant pas de rickshaw, j'ai marché, mais je me suis trompé de chemin. Arrivant près d'un barrage, un groupe d'hommes m'a proposé de m'asseoir à l'arrière de leur camionnette. Je n'ai alors pas été mécontent d'avoir quelques notions de hindi. Arrivé à la gare routière, j'ai à peine eu le temps de faire le grand détour permettant d'éviter la boue qu'un bus pour Patan s'est arrêté, ce qui m'a permis de rentrer.

En ville, les rickshaws me proposent des tarifs honnêtes. Un de ces triporteurs était décoré avec des images de Mickey :

Photo 339

Les chauffeurs (et vendeurs de rue) n'ont pas l'air de connaître les nombres en anglais et donnent les prix en gujarati (les nombres semblent se confondre avec ceux du hindi). Ils indiquent en même temps avec les doigts d'une main le nombre de dizaines de roupies.

Dans les rues, les dromadaires sont couramment utilisés pour tirer des chariots de marchandises  :

Photo 342

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Dhrupad à Greater Noida

2014-08-09 17:10+0530 (વડોદરા) — Culture — Culture indienne — Dhrupad — Voyage en Inde XIII — Photographies

Je viens de passer trois semaines à Delhi, ou plus exactement à Greater Noida, une ville nouvelle en lointaine banlieue de Delhi : elle se trouve en fait dans l'état voisin d'Uttar Pradesh. Ceci explique que sur la longue route auprès de laquelle fourmillent les immeubles en construction, à l'approche de Delhi, on passe à côté d'un grand parc construit à l'instigation de Mayawati, ancienne Chief Minister d'Uttar Pradesh. Je ne suis pas sûr que ces longs alignements de sculptures d'éléphants furent une très bonne initiative pour la cause des dalits...

Le jour de mon arrivée à Delhi, je suis allé à Akashvani Bhavan, le bâtiment de l'All India Radio où travaille Pandit Nirmalya Dey. Dans la salle d'attente VIP, alors que j'étais habillé d'un kurta Lucknow-style, je me fais saluer très respectueusement par un musicien musulman. Plus tard, dans le local où il travaille, la situation est souvent à pleurer de rire, mais ce n'est pas vraiment racontable... Panditji m'a ensuite conduit jusqu'à Greater Noida.

À Greater Noida, j'ai séjourné dans un très bel appartement d'environ 100 m². Deux étudiants afghans du conservatoire de Rotterdam, Ilyas et Samim avaient loué cet appartement pour leur séjour de deux mois afin de se perfectionner avec Pandit Nirmalya Dey. Samim est plus débutant que moi et Ilyas est plus avancé (il jouait d'ailleurs du tampura lors du festival d'Utrecht).

Un jour sur deux environ, Panditji venait le matin vers 6h pour le Kharaj, un entraînement vocal explorant les graves (jusqu'au Sa d'en bas, voire jusqu'au Ni encore en-dessous !). Les deux autres élèves sortaient tout juste du lit à cette heure-là, mais je devais souvent me lever dès 5h pour me préparer à partir après le Kharaj avec Panditji qui pouvait me déposer près d'une station de métro pour que je puisse enchaîner avec un cours de bharatanatyam avec Arupa Lahiry. Cela dit, il m'est aussi arrivé d'aller me recoucher juste après le Kharaj...

Les autres jours Panditji venait l'après-midi pour nous donner un cours. Si nous étions assis tous ensemble et si nous avons parfois chanté la composition en groupe, l'enseignement était individuel, chacun recevant sa leçon l'un après l'autre. Même pendant les passages collectifs, si l'un d'entre nous produisait la moindre fausse note, celle-ci était quasi-systématiquement corrigée...

Je suis arrivé à Greater Noida alors qu'Ilyas et Samim pratiquaient Raga Todi depuis déjà deux semaines. Le premier jour, Panditji m'a demandé si ce raga me convenait ; je n'allais évidemment pas dire non, puisque c'est un raga très difficile, le seul de ceux que j'avais déjà pratiqué dont j'étais jusque là incapable de chanter une composition en raison de sa difficulté. La première chose que j'aie eu à essayer de chanter a été la gamme de ce raga... Celle-ci comporte de nombreuses altérations, assez subtiles : on est loin du tempérament égal. Ainsi, si la tonique (Sa) est le do, par rapport aux touches du piano les plus proches, les Re komal, Ga komal, Tivra Ma et Ni komal sont respectivement un peu plus bas que les Ré bémol, Mi bémol, Fa# et Si bémol. Le Dha komal est au contraire un peu plus haut que le La bémol. Même le Pa (sol) ne fait pas une quinte juste : il est un peu en-dessous ! C'est donc avec un certain soulagement que vers la fin de mon séjour j'ai pu chanter la gamme et quelques exercices de Sargam sans que Panditji ait besoin de me corriger trop souvent...

J'ai aussi appris la composition Kaun Bharama Bhule Ho Mana Gyani, Pujata Raga Akshara Budha Bani en Chautal de Vilas Khan, fils de Tansen, la plus longue que j'aie apprise ! Les enregistrements répertoriés ne contiennent que les deux premières strophes de la composition (Stayi et Antara) alors que nous avons appris les quatre strophes. De toute façon le style personnel de Panditji est assez inégalable par son raffinement (autant que dans ses Alap) et aussi par sa façon de chanter avec de subtils retards sur le cycle rythmique : c'est superbe, mais difficile à reproduire à l'identique ! Les deux autres élèves avaient déjà appris les deux premières strophes quand je suis arrivé. J'ai donc pu les apprendre en me laisant entraîner par l'effet de groupe, mais pour les deux dernières strophes, j'ai été en première ligne quand Panditji s'est décidé à nous les apprendre : comme on commençait par ma leçon, j'ai été le premier à devoir reproduire ce que Panditji chantait... J'ai aussi fait un tout petit peu d'Alap, mais de même que les autres il m'a fallu attendre deux semaines avant de pouvoir me lancer du fait de la difficulté de Raga Todi. Heureusement que j'avais rapidement décidé de prolonger d'une semaine mon séjour à Greater Noida parce que sinon cela m'aurait sans doute frustré.

Dans ma chambre, j'avais un tampura  :

Photo 067
Tampura

L'engin est assez lourd : je ne sentais plus ma jambe droite après un quart d'heure de pratique...

La cuisine de l'appartement n'était pas trop mal équipée. J'ai fait des Kulfis (à partir d'amandes, mangues ou pistaches entières, et ce sans mixeur ni véritable pilon...), Parathas, Puris, Chapatis, Paneer Butter Masala, Alu Masala, etc. Pour les Chapatis, j'ai d'abord observé comment procédait Mamta, une autre élève de Panditji qui est venue deux ou trois fois.

Photo 148
Pista Kulfi

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Puris

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Chapatis

J'ai aussi bu presque continûment du thé chinois préparé en utilisant deux tasses pour émuler un zhong (une technique que j'avais découverte l'année dernière à Édimbourg). Les autres ont notamment préparé du riz, du Dal. Panditji nous a même fait plusieurs fois la cuisine tout en nous enseignant. Le jour où je suis arrivé il a préparé un succulent ragoût de mouton. Il nous a aussi invité chez lui déguster un korma de poulet.

Ilyas est parti une dizaine de jours au Surinam (!) pour une tournée d'un groupe de musique auquel il appartient. Comment a-t-il pu survivre sans le kilo de mangues qu'il mangeait quotidiennement ! Pendant ce temps, j'ai fait faire un peu de tourisme à Samim : Gurdwara Bangla Sahib, Sri Gowri Shankar Mandir, Lal Qila.

Photo 060
Gurdwara Bangla Sahib

Pour aller à Delhi depuis Greater Noida, il fallait prendre un rickshaw, un bus et enfin le métro, ce qui prenait presque deux heures... J'ai profité de ces quelques allers-retours pour manger au Saravana Bhavan de Janpath :

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Appam

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Thali

J'ai également eu l'occasion de rendre une courte visite à Ustad F. Wasifuddin Dagar pour lui remettre une copie sur CD (dans la plus belle boîte que j'aie trouvée) de l' enregistrement que j'avais fait lors de son dernier concert à Paris.

Photo 068
Ragas Bihag, Bageshri et Sohini par Wasifuddin Dagar

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Gati Summer Dance Residency : six créations de danse contemporaine au Max Muller Bhavan

2014-08-04 15:19+0530 (ग्रेटर नोएडा) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII — Photographies

Mardi dernier, je me suis rendu à l'autre bout de Delhi, dans le quartier de Malviya Nagar pour retirer une entrée (gratuite) pour la première représentation du spectacle All Warmed Up en clôture de la Gati Summer Dance Residency.

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Six danseurs-chorégraphes (cinq indiens, une sri-lankaise) ont travaillé pendant dix semaines avec d'autres artistes (comme Padmini Chettur) pour mettre au point une pièce de danse contemporaine. Pour me rendre sur place, j'ai suivi les indications précises de leur site, mais elles oubliaient de préciser que de quelque côté que l'on marche sur la Press Enclave Road, il faudrait souffrir la puanteur de tas d'ordures :

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Le chemin du retour m'a fait passer devant le mall Select CityWalk. Je déteste ces lieux où l'on chercherait en vain toute trace de civilisation :

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Aucun des restaurants ne m'a paru intéressant, agréable et à des prix raisonnables. Alors que j'allais sortir, je suis tombé sur une pâtisserie appelée L'Opéra. Il en existe plusieurs à Delhi. Les tarifs sont à peu près les mêmes qu'en France. Une expatriée m'a dit plus tard qu'ils faisaient du très bon pain. Le mille-feuilles et le macaron que j'y ai mangés m'ont rendu beaucoup moins enthousiaste...

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Siddharta Hall, Max Mueller Bhavan, Goethe-Institut, Delhi — 2014-07-31

Ghostape, son

Govind Singh Yadav, lumières

Riya Mandal, chorégraphie, danse, costume

unfold @ 70bpm (création)

Rajan Rathore, chorégraphie, danse, costume

Sasha Shetty, danse

parallel (création)

Venuri Perera, chorégraphie, danse, costume

traitriot (création)

Rachnika Gopal, chorégraphie, danse, costume

looking within without (création)

Avantika Bahl, chorégraphie, danse, costume

110048, M81 (création)

Mirra, chorégraphie, danse, costume

according to official sources... (création)

Je suis arrivé très en avance au Max Mueller Bhavan jeudi soir. Il pleuvait assez fort. Pas grand monde sachant me dire où se trouvait le Siddharta Hall, que j'aurais trouvé plus facilement si j'avais ignoré son nom. De toute façon, il n'ouvrira pas avant 19h. En attendant, je tourne en rond, je vois pour la première fois ici des toilettes messieurs signalées par Herren. Le petit monde de la danse contemporaine à Delhi arrive progressivement, se fait la bise, etc. Quand la porte ouvre enfin, je profite de la fraîcheur de l'air conditionné et m'installe dans la salle qui sera pleine à craquer avec 90 spectateurs environ. (La deuxième des trois représentations prévues était déjà complète au moment de cette première.)

La première pièce est interprétée par Riya Mandal. La musique est une pulsation régulière (70bpm) dans laquelle s'insinueront des subdivisions. La danseuse est d'abord assise et réalise des mouvements du visage plus ou moins grimaçants à 70 bpm. Le mouvement s'empare progressivement de tout son corps (comme dans un Alarippu) et elle abandonne aussi sa chaise. Les mouvements de mains plus ou moins indépendants sont particulièrement fascinants. Cette entrée en matière est à mon avis une réussite.

La deuxième pièce est le sommet de la soirée. Il s'agit d'un duo entre Rajan Rathore (hip-hop) et la danseuse de ballet Sasha Shetty (qui me dira ensuite qu'elle apprend cette danse avec une prof russe, mais que leurs spectacles annuels n'ont lieu qu'en avril...). La pièce commence par une course-poursuite en rond dans l'espace scénique, chacun maintenant en permanence son regard dirigé vers l'autre. Les mouvements des deux conserveront un parallélisme jusqu'au bout. Si leurs mouvements ne sont pas toujours symétriques, ils sont toutefois réglés sur la même rythmique. On verra ainsi parfois Sasha Shetty utiliser des postures de danse classique tandis que Rajan Rathore exécute des mouvements de hip-hop. Un des moments forts de la pièce a été celui où les deux danseurs se tenaient debouts, penchés, épaule contre épaule, ce contact rendant l'équilibre possible. Il résume aussi le sujet de la pièce allant d'une opposition à union harmonieuse entre les deux danseurs.

Les trois pièces suivantes m'ont moins passionné. Toutes ont eu un côté hypnotique, mais je n'ai pas très bien saisi le message. Dans Traitriot, Venuri Perera (Sri Lanka) utilise la répétition de suites de mouvements de façon assez dérangeante, mais le contenu politique revendiqué de la pièce ne me paraît pas très clair (quelle est cette musique qui retentit à la fin ? est-ce un hymne ?)

Après l'entr'acte, Rachnika Goyal interprète looking within without. Il s'agit d'une méditation, ou d'une introspection en surplace. Le poids de la danseuse est bien passé d'un pied à l'autre une ou deux fois au cours de la pièce, mais pour ainsi dire seul le haut du corps a bougé, et très lentement, au cours de la pièce. Le fil de pensée du personnage m'est resté assez mystérieux, comme si un mur empêchait toute communication... Je n'ai rien contre ce type de danse, qui doit constituer une expérience très intéressante et éprouvante pour la danseuse, mais la présence du public n'est-elle pas superflue ?

Je suis aussi passé à côté de 110048, M81 d'Avantila Bahl. Elle a commencé par marquer l'espace en traçant une diagonale avec un rouleau adhésif. Plus loin, elle représentera semble-t-il des jeux d'enfants, notamment des jeux avec un arc ? La pièce devait évoquer la notion de Home, mais comme elle l'a expliqué à la fin, ce n'est pas tellement un chez soi qu'elle cherchait, mais un en soi.

Le programme s'est terminé en feu d'artifice avec la jubilatoire performance de Mirra (Arun). Elle a tourné en dérision les médias dans cette pièce according to official sources.... L'interprète est apparue avec une multiprise enroulée autour du cou ! On se croirait dans un ballet de Mats Ek. Je ne suis pas certain d'avoir saisi toutes les paroles prononcées par Mirra dans cette pièce en raison de son accent prononcé, mais il était semble-t-il question d'une annonce journalistique d'un drame mettant en scène des moustiques. Selon les sources officielles, certains d'entre eux étaient indiens et d'autres étrangers. La phrase But where is the plane  (ou quelque chose d'approchant phonétiquement parlant) revenait comme leitmotiv entre deux développements de charabia et avant que What a wonderful world apparaisse dans la bande-son. On pourrait penser que cette pièce n'était que drôle (cet aspect culminant avec l'utilisation par l'artiste d'un spray anti-moustiques), mais Mirra est aussi une remarquable danseuse. Elle utilise certes son corps de façon peu orthodoxe, mais sa technique m'a beaucoup impressionné et cela a contribué à faire de cette pièce celle que j'aie préférée avec le duo parallel de Rajan Rathore.

À l'issue de la représentation, les danseurs se sont prêtés à une agréable discussion avec la partie du public qui voulait bien rester. Je suis plutôt très content d'avoir assisté à ce programme !

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Geeta Chandran et la Natya Vriksha Dance Company au Chinmaya Mission Auditorium

2014-07-28 15:15+0530 (ग्रेटर नोएडा) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII

Chinmaya Mission Auditorium, Delhi — 2014-07-26

Geeta Chandran, bharatanatyam

Natya Vriksha Dance Company, bharatanatyam

Rasānanda

Rarement un récital de bharatanatyam m'aura autant déçu... Ce programme a eu lieu à l'auditorium de la Chinmaya Mission près des jardins de Lodi (j'en ai profité pour visiter ces jardins, mais aussi les tombeaux de Najaf Khan et de Safdarjung et rencontrer le journaliste freelance Ankit Agrawal qui m'a fait goûter des Dahi Puri à l'India Habitat Centre). J'avais déjà eu l'occasion en 2009 d'aller à la Chinmaya Mission pour un récital de bharatanatyam de Sharanya Chandran. J'avais oublié son nom, mais je gardais le souvenir d'un récital de bonne qualité. Il se trouve que cette danseuse sera encore sur scène, mais elle ne sera qu'une des sept danseuses de la Natya Vriksha Dance Company de sa mère Geeta Chandran.

Les pièces sont annoncées de façon quelque peu prétentieuse par un speaker qui parle beaucoup pour ne rien dire. L'ensemble du récital m'a beaucoup ennuyé. J'ai pourtant eu l'impression de comprendre ce que voulaient exprimer les danseuses. Seules une ou deux scènes m'ont vraiment intéressé, ainsi que certains jeux de placement du corps de ballet dans des passages de danse pure.

La première pièce Mallari met en scène les sept danseuses et est plutôt réussie. Elle évoque un temple (de Shiva ?) et plus spécifiquement les cérémonies du soir au cours desquelles on promène la divinité autour du sanctuaire, les danseuses s'organisant pour former le cortège. Dans les passages de danse pure, je reconnais de plus en plus d'adavus, mais je constate aussi que les danseuses ne sont pas vraiment en position assise et que certaines font à peine semblant d'aller regarder leur main dans le dos... Jusque là, ce programme est plutôt honnête.

Les choses se gâtent sérieusement avec la pièce suivante Govindanandana que j'ai détestée. Dans ce solo, Geeta Chandran évoque divers aspects de Krishna. Elle commence par représenter l'Univers, puis après un jati peu convainquant, elle représente l'Océan cosmique, Vishnu sur le serpent Shesha et Lakshmi lui massant les pieds. Il s'agit à mon avis de la plus belle image de l'iconographie hindoue. Pourtant, j'ai trouvé affreuse l'interprétation de Geeta Chandran. Sa façon de faire apparaître le lotus du nombril de Vishnu-Padmanabha était particulièrement disgracieuse... Dans le chapitre suivant, elle évoque l'épisode de la Bhagavad Gita tandis que dans la musique enregistrée se fait entendre en boucle Parthasarathy ; sans le texte il n'est pas certain que j'aurais compris de quoi il s'agissait. La pièce se conclut par une évocation littérale mot à mot de l'Océan des réincarnations (Samsara Sagara).

La pièce suivante est un Varnam intitulé Vanajaksha interprété par les sept danseuses de Natya Vriksha. Elle évoque la vie du jeune Krishna dans une alternance entre passages rythmiques et passages narratifs, pas toujours très clairs. Les entrées et sorties des danseuses ne semblent obéir à aucune logique. Sharanya Chandran est semble-t-il une des danseuses les plus douées de la compagnie, elle incarne souvent le rôle de Krishna. Le seul passage vraiment remarquable de cette pièce (et de tout le récital) représente le jeune Krishna en train de jouer à la balle avec ses amis. La balle est lancée un peu trop loin et tombe dans un étang où règne l'effrayant serpent Kaliya. On voit alors Krishna retrousser ses vêtements, attacher ses cheveux et dompter le serpent. La scène était particulièrement impressionnante dans la mesure où les têtes multiples du serpent étaient figurées par trois danseuses. Dans une autre scène, Krishna vole les vêtements des pudiques bouvières qui étaient allées se baigner dans la Yamuna.

Le Tillana exécuté par le corps de ballet et évoquant très brièvement Krishna/Murali m'a semblé long et ennuyeux, mais pas autant que la pièce finale Bhuvaneshwara sur un poème de Tagore interprétée par Geeta Chandran.

Je n'ai pas osé demander à la critique Leela Venkataraman assise à quelques sièges de moi ce qu'elle avait pensé de ce programme...

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Kolkata, Srirampur, Chandernagor

2014-07-27 12:20+0530 (ग्रेटर नोएडा) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde XIII — Photographies

Je n'ai pour ainsi dire pas eu le temps de visiter Kolkata lors de ce séjour. Je me suis contenté d'explorer la Ganesh Chandra Avenue pour dénicher un bon stand de lassi ainsi que Chowringhee pour trouver un cyber-café. Près d'un marché, je me suis fait aborder par un photographe d'un journal local qui voulait semble-t-il me prendre en photo en train de photographier un drapeau allemand qui flottait à proximité.

Samedi (12), j'ai passé la fin de l'après-midi avec Abhishek (cf. Parasnath) à Srirampur où il tient l'unique boutique de livres de la gare. Assis à côté de lui jusqu'à la fermeture, j'ai pu voir à quel point il était charmant avec ses clients.

Monsieur Rabin Chattapadhyay nous a rejoint et il nous a fait voir quelques endroits de Serampur comme le collège, l'usine de jute au bord de la Ganga (comme tout le monde l'appelle, même si le nom Hooghly serait plus correct), des temples hindous de Radha-Krishna ainsi que de Jagannath. Une particularité de Srirampur est de disposer d'un tel temple ainsi que de la deuxième plus ancienne fête de Rath Yatra après celle de Puri (Odisha). S'il est défendu aux non-hindous d'entrer dans le temple de Puri, je peux maintenant m'enorgueillir d'avoir visité un temple de Jagannath... Comme la fête de Rath Yatra est proche, aux alentours du grand char s'organise une fête foraine. Outre une dégustation de jalebis, je me suis laissé entraîner par Abhishek dans une de ces attractions infernales où le chaos surgit de la superposition de trois mouvements de rotation...

Le lendemain matin, après un nouvel arrêt à Srirampur, je suis descendu à Chandernagor pour passer la journée (et une nuit) dans la maison d'Arijit (cf. 2008, 2010, 2012) qui était en construction lors de ma précédente visite il y a deux ans. J'ai encore une fois divinement bien mangé... Adrija a maintenant sept ans et est inscrite à une école où les cours se font en anglais ; elle est très à l'aise dans cette langue.

Le temps ne nous a pas permis de nous promener, juste de nous faire arroser, malgré la réparation de mon parapluie par un des des artisans dont c'est la spécialité. Avec Arijit, nous avons regardé le film Oh my God avec Akshay Kumar, une comédie plutôt honnête.

J'ai repris le train le lundi matin avec Arijit qui m'a présenté à ses amis du train direct Chandernagor-Howrah et puis nous avons traversé le fleuve. Nous nous sommes quittés peu après qu'il m'a fait voir le bâtiment de l'Assemblée législative où il travaille.

L'après-midi, je suis allé rendre visite à la danseuse de bharatanatyam Arupa Lahiry de la Chidambaram Dance Company de Chitra Visweswaram. Malgré ses indications précises, j'ai eu quelques difficultés à trouver l'endroit. C'est pourtant simple, après être descendu à Rabindra Sarovar, il suffit de prendre un premier rickshaw (tous collectifs dans ce quartier) en direction d'un poste de police, traverser un carrefour, marcher une centaine de mètres, monter dans un deuxième rickshaw jusqu'à une certaine intersection, tourner à gauche, prendre la petite ruelle à gauche jusqu'à une maison isolée... Nonobstant le jeune âge de cette danseuse, j'ai été agréablement surpris par ses qualités pédagogiques et sa connaissance des subtilités du sanskrit dans son explication du poème d'un kriti Sri Rajarajeshwari qu'elle a commencé à m'enseigner quelques jours plus tard. Après le premier cours, nous sommes allés dans un restaurant bengali avec Ganesh, un de ses amis percussionnistes ; ce n'est pas encore cette fois-ci que j'arriverai à payer ne serait-ce que ma part lors d'une sortie avec des Indiens... Le lendemain matin, j'ai repris un nouveau cours avec elle et fait connaissance avec son mari bassiste de jazz avant de prendre le Kolkata Rajdhani en direction de Delhi. Ayant exceptionnellement opté pour la première classe, j'ai profité de la très bonne nourriture servie à bord :

Photo 043
Howrah Bridge

Photo 044
Thé à bord du Kolkata Rajdhani

Photo 046
Dîner à bord du Kolkata Rajdhani

Par le plus grand des hasards, il se trouve qu'Arupa était dans le même train que moi ! puisqu'elle va désormais habiter à Delhi. J'ai donc pu continuer à prendre des cours (6 en tout) avec elle près de la maison familiale non loin de ce temple de Kali (qui comporte deux sanctuaires secondaires de Krishna-Radha et de Shiva).

Photo 064
C. R. Park, Kali Mandir

Nous pouvions louer une petite salle dans une institution (école, clinique, etc) non loin de là. J'ai ainsi appris ou revu une trentaine d'adavus (les séries complètes des Tatta, Natta, Marditha et Khuditta Metti) que j'ai notés en notation Benesh (j'aurai l'occasion d'y revenir dans un prochain billet). J'ai aussi appris des extraits d'un kriti Sri Rajarajeshwari dont voici une notation des 20 secondes que durent le Swaram, assez tordu d'un point de vue rythmique...

Photo 094
Swaram en notation Benesh

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Sohini Koley & Sankumar Debnath à la ITC Sangeet Research Academy

2014-07-14 12:08+0530 (কলকাতা) — Culture — Musique — Culture indienne — Voyage en Inde XIII

Écouter du khyal quand on connaît un peu de dhrupad, c'est s'exposer à quelque déception. Vendredi après-midi, je me suis rendu à la station de métro Tollygunge (renommée en Mahanayak Uttam Kumar) pour assister à deux concerts. Étant arrivé en avance, j'ai moyennement apprécié que l'on me fasse patienter un quart d'heure dehors plutôt que de me permettre d'attendre à la réception climatisée. Cela m'a toufeois permis de voir arriver la grosse voiture blanche avec chauffeur de Pandit Ajoy Chakrabarty. Quand je suis entré dans la salle de concert, j'ai constaté que la disposition des lieux avait changé par rapport à la dernière fois. La scène n'est plus au fond, mais sur le côté gauche. Il y a cependant toujours une segrégation, les hommes étant d'un côté et les femmes de l'autre.

ITC Sangeet Research Academy, Kolkata — 2014-07-11

Sohini Koley, chant khyal

Sajoy Adhikary, tabla

Jyoti Goho, harmonium

Raga Bihag

Ayant pratiqué Raga Bihag, j'ai pu suivre ce que faisait la chanteuse pendant son Alap. J'ai beaucoup aimé cet Alap, mais il n'a duré que trois minutes ; elle a ensuite enchaîné immédiatement avec une composition accompagnée d'un percussionniste, et d'un harmoniumiste (qui avait déjà fait quelques interventions pendant l'Alap). Elle alterne lignes de la composition, improvisations et sargam, la vitesse augmentant progressivement. J'ai la désagréable impression que l'interaction entre la chanteuse et le percussionniste était quasi-nulle ; la chanteuse indique de temps en temps au percussionniste le tempo qu'elle souhaite. Sinon, chacun fait son truc dans son coin. Le guru de la chanteuse, Pandit Ajoy Chakrabarty, a fait une apparition vers la fin du récital. Même si je garde le meilleur des souvenirs d'un de ses concerts à la Salle Pleyel, la déférence à son égard m'a semblé quelque peu excessive.

ITC Sangeet Research Academy, Kolkata — 2014-07-11

Sankumar Debnath, chant khyal

Sajoy Adhikary, tabla

Jyoti Goho, harmonium

Raga Malkauns

Raga Bihag (Tarana en Jhaptal)

Le deuxième chanteur, Sankumar Debnath, relativement jeune lui aussi, commence son programme par Raga Malkauns. Il a davantage d'assurance que la chanteuse qui l'a précédé, et son Alap m'a semblé très bon, mais il n'a pas non plus duré plus de trois minutes... Il a exploré l'octave inférieure jusqu'au Ga (komal) et l'Alap s'est semble-t-il terminé quand il a chanté la note Ma de l'octave médiane. J'ai trouvé cela assez frustant. Il a chanté ensuite une composition en Jhaptal et une autre dans un Tala dont le nombre de temps était une puissance de deux (mais de là à dire laquelle). Après un deuxième raga, il a lui aussi interprété Raga Bihag (que tous semblent prononcer Behag ici), mais j'ai trouvé moins satisfaisant son Alap, un peu brouillon en comparaison de celui de Sohini Koley. La composition qu'il a chantée ensuite était plus enthousiasmante. C'était un Tarana, équivalent des Tillanas de la musique carnatique, dans un rapide Jhaptal dans lequel l'interaction avec le percussionniste a mieux fonctionné. Un quatrième raga a été interprété pour conclure ce programme d'une heure environ.

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Arrivée en Inde

2014-07-12 11:21+0530 (কলকাতা) — Voyage en Inde XIII — Photographies

Je suis parti pour l'Inde mercredi par un vol de la compagnie Jet Airways (que je n'avais plus utilisée depuis un certain temps, à cause de l'augmentation de leurs tarifs et du souvenir d'une course effrénée à l'aéroport de Bruxelles pour ne pas rater une correspondance). Je suis le tout premier passager à monter dans l'appareil. À bord, je parcours les enregistrements disponibles. Ceux de musique classique indienne qualité vintage sont assez inaudibles. Dans la rubrique classique occidental, je retrouve Vanessa Mae, qui n'est guère classée dans cette catégorie que dans les avions. Je choisis plutôt d'écouter la 6e de Beethoven par David Zinman et le Tonhalle Orchester Zurich (étonnant de rapidité dans le premier mouvement ; je préfère COE/Haitink !). J'écoute aussi la délicieuse Symphonie nº88 de Haydn par Simon Rattle/Berliner Philharmoniker ; cela tombe bien puisque j'ai décidé de réécouter les symphonies de Haydn au cours de ce voyage (toutes les symphonies sont sur mon téléphone portable...). Côté cinéma, je me suis laissé tenter par Umrao Jaan (उमराव जान), un très beau film de 1981 avec Rekha dans le rôle principal. Elle y fait preuve de grandes qualités de danseuse dans le style kathak (et on mesure le fossé entre les films de cette époque et ceux d'aujourd'hui ; il faudra quand même que je visionne le remake de 2006...)...

En lisant sur l'écran les informations sur le vol en version hindie et anglaise, je constate avec surprise que le mot utilisé pour désigner l'air pour donner la température extérieure (-46°से au-dessus de la Mer Noire) est वायु, le nom du dieu du Vent. Il semblerait donc que ce nom ne désigne pas tant le phénomène que l'on appelle vent, mais plus généralement l'élément aérien (Uranus/Varuna ?).

Je ne saurais dire si c'est la première fois que je me trouve en Inde pendant le Ramadan, mais c'est la première fois que je prends un petit-déjeuner à bord d'un avion et que mon voisin musulman décline le repas devant une hôtesse de l'air qui ne comprend pas ce qui se passe... Je me demande comment je vais m'organiser pendant mon séjour à Delhi où je vais semble-t-il partager un appartement avec deux Afghans...

La compagnie ne fournit plus aux passagers qu'un formulaire pour les douanes (dans lequel la première défense d'importer qui soit mentionnée vise Maps and literature where Indian external boundaries have been shown incorrectly. ! Du coup, après le débarquement au nouvel aéroport international et la longue marche le long de ce qui s'apparente à un musée où l'ancien côtoie le contemporain, on est confronté à l'organisation indienne dans toute sa splendeur. Les trois quarts des passagers étrangers oublient en effet de prendre et remplir le formulaire d'immigration dont les présentoirs ne sont pas signalés de façon indiscutablement spectaculaire ! Ceux-là ont gagné un petit aller-retour. J'ai évité ce contretemps ; en revanche, je me suis bêtement retrouvé dans la file Indian passport, le panneau indiquant ce fait étant ainsi placé qu'il était tout à fait invisible depuis la file d'attente !

Photo 001

Voici la vue depuis le couloir de mon hôtel à Mumbai, cher et bruyant. J'ai déjeuné au Golden Star Thai, le meilleur restaurant de thalis que je connaisse dans toute l'Inde. Il est situé au carrefour de Charni Road (East). Sur la photo ci-dessous, on ne voit pas les pains tout plus appétissants les uns que les autres qui seront servis ensuite :

Photo 002

Depuis là, j'ai marché et je suis tombé sur la rue des vendeurs de faire-part de mariage depuis laquelle j'ai rejoint la rue des magasins de vêtements pour homme, Kalbadevi Road. Il s'est mis à pleuvoir très violemment, je suis monté dans un bus, puis un taxi. À peine avais-je eu le temps de sécher dans le taxi qu'en dix secondes, le temps de m'engouffrer dans mon hôtel, j'étais de nouveau trempé !

Je suis parti ce matin pour Kolkata. Il m'arrive régulièrement en Inde de payer plus cher le rickshaw ou le taxi pour aller/revenir des gares routières ou ferroviaires que ne coûte le prix du billet de train ou de bus. On peut considérer que cela vient de m'arriver pour ce vol Spicejet Mumbai-Kolkata qui n'a rapporté qu'une seule roupie à la compagnie (offre spéciale du 1er avril dernier), le restant des 722 roupies que j'ai payées partant en taxes diverses.

Photo 003

L'avion continuait sa route vers Agartala, dont j'ai appris que c'était la capitale de l'État de Tripura (Nord-Est).

Je me suis installé à l'hôtel Broadway, près de la station Chandni Chowk. À Kolktata, je descends toujours à cet hôtel. C'est la quatrième fois que j'y vais (après des visites en 2008, 2010 et 2012), et je crois que c'est la chambre la plus agréable que j'y ai eue. J'ai trois fenêtres et ne suis pourtant pas gêné par le bruit de la Ganesh Chandra Avenue puisque je suis au quatrième étage, ce qui me permet aussi d'avoir une certaine vue :

Photo 004

Pour venir de l'aéroport, plutôt que de prendre un taxi vers le centre, j'ai pris un taxi prépayé vers la station de métro Dum Dum. J'ai sans doute économisé davantage d'argent que de temps, mais la route a été très agréable. La circulation n'était pas particulièrement fluide ni bouchonnée, mais la voiture avançait à une vitesse paisiblement régulière. Dans ce quartier, les piétons ont l'air d'avoir le pouvoir d'arrêter les véhicules d'un geste de la main. Quelques drapeaux brésiliens et surtout argentins sont visibles un peu partout ! Dans la Dum Dum Road, j'aperçois une vétuste maison d'un style indo-colonial (avec des colonnes !) et plus loin je passe devant un temple semble-t-il dédié à Rama si je crois les inscriptions sanskrites qui y figuraient. Ce temple présentait l'originalité d'être recouvert d'une fresque plus ou moins sculptée représentant la construction du pont par Nala et les autres singes pour rejoindre Lanka dans le Ramayana.

Une de mes raisons de venir à Kolkata est que cela m'assurait de pouvoir assister à des concerts de musique hindustani à la ITC Sangeet Research Academy. C'est ce que j'ai fait vendredi soir, j'y reviendrai dans un prochain billet.

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Planning de juillet/août 2014

2014-07-09 19:25+0200 (Aéroport CDG 2) — Culture — Musique — Culture indienne — Dhrupad — Voyage en Inde XIII — Planning

À peu près tous les balletomanes parisiens sont en ce moment-même à l'Opéra Garnier pour les adieux de Nicolas Le Riche, mais de mon côté, je suis enregistré sur le vol 9W123 pour Mumbai. Je ne sais pas encore très bien ce que je verrai en Inde lors de ce treizième voyage, mais j'ai déjà noté trois spectacles :

  • 11 juillet 2014 à 18h (ITC Sangeet Research Academy, Kolkata) : Si le billet d'avion à une roupie que j'ai acheté le 1er avril dernier n'était pas une plaisanterie, je serai vendredi à Kolkata pour assister à ce récital de chant de Sohini Koley, disciple de Pandit Ajoy Chakrabarty.
  • 11 juillet 2014 à 19h (ITC Sangeet Research Academy, Kolkata) : À la suite du concert précédente, une autre chanteuse prendra le relais : Shatavisha Mukherjee, disciple de Pandit Ulhas Kashalkar.
  • 23 août 2014 (Experimental Theatre, NCPA Mumbai) : À la fin de mon voyage, peut-être aurais-je la possibilité d'assister à un programme de danse manipuri...

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