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2008-09-28 11:11+0200 (Orsay)
En juillet, le parlement indien avait voté la confiance au
gouvernement de Manmohan Singh, après que les communistes se soient
retirés de la coalition. Ce vote avait provoqué le scandale cash-for-vote
, certains parlementaires brandissant des
liasses de billets pour protester de ce qu'ils eussent été la cible d'une
tentative de corruption.
Ensuite, l'Inde a passé avec succès les étapes AIEA et NSG qui lui permettent de développer son énergie nucléaire en collaboration avec d'autres pays, et pas seulement les États-Unis d'Amérique.
En ce qui concerne l'accord avec NSG, les négociations ont été difficiles. Quand l'accord est intervenu, le ministre indien des affaires étrangères a remercié quelques pays, dont la France, pour leur soutien, qui n'était bien sûr pas désintéressé : avant-hier, Sarkozy et Singh ont signé un accord de coopération nucléaire. Le Nuke deal entre l'Inde et les États-Unis d'Amérique n'est pas encore signé, mais est sur le point de l'être, puisque le Congrès américain vient finalement de l'approuver.
2008-09-28 23:22+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Dhrupad
Cité de la musique — 2008-09-28
Vingt-quatre heures du râga. L'Inde : le jour.
Sheik Mahaboob Subahani Sheik Meera Saheb, nadhaswaram
Sheik Kale Eshabimahaboob Sheikmahaboob Subhani, nadhaswaram
Govindarajan Rajamannar, tavil
Sankar Manickam, tavil
Musique rituelle des temples (Inde du Sud)
Ensemble Tala Vathyam
Srikanth Venkataraman, violon
Sri Naga Siva Venkata Subbaraya Phal Parupalli, mridangam
Sukanya Ramgopal, gattam
Panwar Koshal Kumar, tabla
Ensemble rythmique
Neena Prasad, danse
Madhavan Nampoothiri Cheerakattu Parameswaran, chant
Satheesan Paliyam Parambil Madhavan, mridangam
Narayanan Muraleekrishnan Pazhangapparambilvadakkemana, vînâ
Krishnakumar Thrikkur Madom Anatharaman, edaka
Danse mohiniattam du Kerala
Shashank Subbu, flûte
Srikanth Venkataraman, violon
Sri Naga Siva Venkata Subbaraya Phal Parupalli, mridangam
Sukanya Ramgopal, gattam
Flûte bansuri (Inde du Sud)
Sudha Ragunathan, chant
Skanda Subramanian Sundarajan, mridangam
Kannan Sadagopan, violon
Raman Ramakrishnan, morsing
Chant carnatique (Inde du Sud)
Divana
Barkat Khan, chant
Anwar Khan, chant
Mehruddin Langa, satâra, sarangui, morchang
Ghewar Khan Manganiar, kamanchiya
Firoze Khan Manganiar, dholak
Gazi Khan Barana, direction, kartâl
Chant du Rajasthan
Kaushiki Chakraborty, chant khyal et thumri
Vijay Gathe, tabla
Hiranmay Mitra, harmonium
Chant khyal et thumri
Ajay Rathore, danse
Aditi Jain, danse
Jyoti Bharti Goswami, tarant
Ramesh Meena, chant, harmonium
Panwar Koshal Kumar, tabla
Danse kathak de Jaipur
Gundecha Brothers
Ramakant, Umakant Gundecha, chant dhrupad
Akilesh Gundecha, pakhawaj
Nirant Gundecha, tanpura
Chant dhrupad
Je reviens des vingt-quatre heures du râga, qui ont commencé hier à 18h. Ce programme audacieux de la Cité de la musique était divisé en deux parties : Nuit, Jour. Sur les neuf spectacles présentés dans chacune des deux parties, sept étaient communs, je n'ai donc pas jugé utile de suivre les deux programmes !
Je me suis donc levé à une heure invraisemblable pour arriver un peu avant 7h à la Cité de la Musique, porte de Pantin, où j'allais pour la première fois. Les alentours de la salle des concerts sont sobrement décorés à l'indienne. J'hallucine un peu en voyant passer devant moi un marchand ambulant de CD ayant quelques difficultés d'expression, ou comment donner aussitôt l'illusion que l'on se trouve sur un autre continent ; en fait, il s'agit d'un musicien d'un groupe rajasthani qui va se produire. Le contrôle est très moderne : l'ouvreur passe un lecteur de codes-barres sur le billet. Évidemment, mon billet fait bugger le système. On n'arrête pas le progrès.
Entre la scène et la première rangée de fauteuils sont disposés des tapis sur lesquels les plus audacieux s'asseyent. Si j'avais su, j'eusse apporté un coussin. Victime du grand ordinateur Shadok, je dois m'installer au deuxième rang. Vu la taille de la salle, dans les configurations usuelles, je suppose qu'à peu près toutes les places doivent être correctes (à moins d'avoir un basketteur devant soi). Les sièges sont très confortables, en tout cas, bien plus que dans un certain nombre d'autres salles parisiennes.
Les groupes se succèdent : musique rituelle des temples (nadaswaram et tavil), ensemble rythmique, danse mohiniattam du Kerala, flûte bansuri, chant carnatique, chant du Rajasthan, chant khyal et thumri, danse kathak de Jaipur, chant dhrupad. Le programme est très chargé : dix heures de spectacles, deux pauses d'un quart d'heure. La première pause d'un quart d'heure a d'ailleurs été quasi-absorbée par le retard accumulé dans la matinée. J'avais à peine fini mon plateau de samosas et mon lassi quand le spectacle suivant commença.
Ne connaissant pas très bien la musique classique indienne,
j'appréhendais un peu cette journée, par peur de m'ennuyer. Dans
l'ensemble, tout cela était très écoutable. J'ai découvert deux autres
styles de danse : le mohiniattam et le kathak. J'avais déjà entr'aperçu un
peu de kathak à Allahabad, mais cela ne compte pas. Le
mohiniattam semble avoir quelques similitudes avec le bharata-natyam, un
autre style de danse du Sud de l'Inde, mais paraît un peu moins compliqué
et d'exécution moins rapide. La première différence que j'ai remarquée avec
le kathak, c'est que dans cette dernière danse, les danseurs font beaucoup
de pirouettes. L'ensemble des danseurs kathak comportait deux danseuses
(d'âges très différents) et un jeune danseur. Le peu de cohésion entre les
danseurs, leurs manières d'entrer et sortir de scène (ou plutôt de n'en pas
sortir quand il conviendrait) ne faisait pas très pro
(contrairement
aux sept spectacles qui avaient précédé). Ensuite, est venu un entr'acte
musical qui s'est achevé par le son de grelots de cheville approchant. Dans
leur nouveau costume, les trois danseurs ont présenté une deuxième partie
de spectacle bien plus enthousiasmante que la première.
Je n'ai pas encore fait toute la lumière sur le mystère du tampura. Le
son de cet instrument est très important dans la musique classique
indienne, pourtant, on ne le voit pas si souvent en scène. Il s'agit d'un
instrument à cordes. Chacune des cordes est librement actionnée à tour de
rôle, ce qui produit un son métallique fluctuant continûment de façon
curieuse. Si on faisait la même chose avec un violon, on entendrait quatre
notes qui se suivent. Là, toutes les notes se mélangent... Les
instrumentistes de tampura joueront la même suite de notes pendant de
longues dizaines de minutes consécutives et auront tendance à s'ennuyer
ferme. Certains ont eu l'idée de les remplacer par des machines : de fait,
beaucoup d'ensembles utilisent un objet électronique qui ressemble de loin
à un vieux transistor. Il permet de synthétiser les combinaisons dont ils
ont besoin. Ce matin, le joueur de bansuri n'a pas utilisé une de ces
machines, mais son ordinateur portable pour ce faire. S'excusant de ce
qu'il soit difficile de transporter des tampura, il a utilisé un
enregistrement de cet instrument (en insistant pour dire que c'est du real sound
). Le dernier ensemble de la journée comprenait
deux joueurs de tampura, et pourtant, le leader a utilisé au début une
machine, semble-t-il pour accorder les instruments, mais il me semble qu'il
ne l'a jamais éteinte, bizarre.
Dans l'ensemble, les spectacles étaient bons voire très bons. Un d'entre eux m'a semblé excellent. C'était celui de Sudha Ragunathan, qui était accompagnée d'un violon, d'un mridangam (percussion) et d'un morsing (guimbarde). Avant chaque pièce, elle a fait l'effort d'expliquer sa structure et le sens du texte (ce n'était pas le cas par exemple du groupe de chanteurs du Rajasthan, je n'ai pas le début du commencement d'une idée sur ce que signifiaient leurs chansons). Plutôt que d'essayer de décrire de la musique carnatique de Sudha Rahunathan, je renvoie à YouTube.
Vers 17h, il ne restait plus qu'un seul spectacle d'une heure. Je me disais que j'y étais presque, qu'il ne restait plus qu'une heure. La mise en place du dernier ensemble (chant dhrupad) a pris pas mal de temps. Les maestros ont mis un temps fou à accorder les deux tampuras. Une gorgée de thé. Ensuite, ils ont eu un petit problème technique. Nouvelle gorgée de thé. Le machiniste intervient. Gorgée de thé. Pendant ce temps-là, le public cache son impatience. Il ne sait peut-être pas encore que ce dernier spectacle est le plus exigeant et austère de tous et que pour tenir jusqu'au bout, il faudra faire des efforts. Pendant plus de trois quarts d'heure, les deux chanteurs ne sont accompagnés que par le son des tampuras. Le chant évolue tout doucement, quand on croit que l'on va avancer un petit peu, non, on revient en arrière, une petite gorgée de thé au passage (il doit être froid maintenant, mais est-ce bien du thé ?). Tiens, le joueur de pakhawaj (percussion) se dégourdit les doigts, jouera, jouera pas ? allez encore dix minutes à attendre. Je commence franchement à m'ennuyer et à la fin de chaque phrase musicale désespère de constater que ce n'est pas une fin. Ce n'est pas que ce soit désagréable à entendre, non, mais c'est juste trop long pour moi. 18h25, le groupe a très largement dépassé son temps. Applaudissements du public qui a réussi à tenir jusqu'au bout. Applaudissements un tout petit peu trop enthousiastes, parce que, profitant de ce que nous sommes arrivés à la fin du programme, le groupe a le champ libre pour sacrifier à la tradition des rappels. Quand j'ai vu que les tampuras en étaient à se faire réaccorder (ce qui prendrait bien cinq minutes par instrument), j'ai lâchement fui.
PS: (2 octobre) Les vingt-quatre heures du râga ont été diffusées en direct sur Internet. Je viens de recevoir un mail de la Cité de la Musique m'informant que l'on peut revisionner ce programme en intégralité jusqu'au 30 octobre. Apparemment, il faudrait un système d'exploitation de la firme de Redmond pour ce faire, mais c'est assez facilement circumambulable... Enjoy!
2008-09-23 19:41+0200 (Orsay) — Jeux
En général, je ne participe pas aux chaînes
, qu'en d'autres
temps, nous eussions peut-être appelées boules de neige
. Mais
aujourd'hui, cela vient de Céleste, et c'est si
gentiment demandé que j'ai choisi d'y répondre.
Si j'ai commencé à lire Céleste, c'est d'abord parce que, comme moi, elle apprécie tout particulièrement l'Inde. Si je continue, c'est parce que je constate qu'elle écrit toujours aussi bien, qu'elle évoque Bologne, où elle réside, l'Inde, où elle a beaucoup voyagé, ou bien ses indignations, que je ne partage pas forcément.
Ça vient, ça vient.
J'ai choisi un des deux livres que je lis ces jours-ci. Pourquoi celui-ci plutôt que celui-là ? Parce que l'autre me semble nullissime.
Fear dizzied me.
Only two weeks had passed since my
swayamvar. Had the unsuccessful suitors returned for revenge? But
Yudhisthir said, Look, there's the banner of Hastinapur!
Il seems that your uncle has sent an entourage to welcome you
home!
Dhri said with an ironic smile.
Il s'agit de The Palace of Illusions de Chitra Banerjee Divakaruni édité chez Picador en 2008, le Mahabharata raconté par Panchaali (Draupadi).
J'ai acheté ce livre dans une librairie de Park Street à Kolkata. Pour 495 roupies, j'ai eu un bel ouvrage relié, avec une couverture verte rigide ; il manque juste le fil marque-page. Moi qui pensais lire une nouveauté indienne avant sa parution probable en France, en visitant une grande librairie il y a quelques jours, j'ai été fort marri de voir qu'une traduction française avait déjà paru chez Picquier !
Répugnant moi-même à participer à des chaînes, je ne voudrais pas embarasser d'autres. Si quelqu'un souhaite reprendre le témoin, qu'il le fasse.
2008-09-20 01:13+0200 (Orsay)
Après en avoir déjà un peu discuté in real life avec Gamacé, éminente prosélyte lyrique, maintenant qu'elle revient plus en détail sur ce sujet sur son blog, je voudrais bien lui répondre, mais ma réponse faisant plus de 2000 signes, je la fais plutôt ici.
Si vous êtes abonné au Monde en ligne, vous pouvez accéder à l'article
du Monde 2 auquel elle fait référence, intitulé Le MP3
mutile le son et l'audition
.
Dans cet article, au moins trois attaques sont portées :
Faire du MP3
la source de tous les maux comme semble le faire
l'article du Monde 2 en la fin de son premier paragraphe me semble
exagéré, je dirais même mensonger.
Concernant 1., le format MP3, j'espère que personne n'avance
sérieusement l'idée qu'il serait en soi dangereux pour la santé. De même,
j'espère que l'on n'affirmera pas que l'on s'esquinte davantage les yeux à
regarder une version compressée au format JPEG d'une photographie numérique
qu'à regarder l'original (d'après ma visite médicale d'avant-hier dans le
cadre de la médecine du travail, j'ai toujours dix dixièmes à chaque œil
:-)
). Pourtant, si on regarde de trop près certaines images
JPEG ou si elles sont un peu trop grossièrement compressées, on distingue
des artefacts
de compression. Certains formats de compression d'images sont plus
fidèles que d'autres, certains sont sans pertes (mais réduisent moins la
place occupée). Avec le son, c'est la même chose. D'autres formats que MP3
existent : WMA, Real Audio, Ogg Vorbis, Flac (ce
dernier est sans pertes). Pour ma
collection de disques, j'utilise Ogg Vorbis parce qu'il est libre et
vraisemblablement un poil meilleur que MP3 du point de vue technique. Si
l'auteur de l'article n'est pas satisfait de ses fichiers MP3 et les
considère comme l'indigne fruit d'une mutilation, il peut toujours changer
les paramètres de qualité de compression ou bien utiliser un format de
compression sans pertes. L'auteur semble nostalgique de l'audiophilie de
papa
pour laquelle des équipements divers de qualité (enceintes, ampli,
etc) sont nécessaires. En comparaison, le coût d'un disque dur d'un bon
millier de G est dérisoire et cela permet certainement de faire face au
besoin supplémentaire en place disque.
À propos de 2., s'il faut effectivement mettre en garde les utilisateurs
de baladeurs contre les risques de troubles auditifs, le problème
était déjà connu du temps où les baladeurs lisaient des cassettes audio ou
des CD. La situation de quasi-monopole
du format MP3 fait que certains appellent baladeur MP3
ou simplement
MP3
ce qu'un souci de neutralité devrait nous faire appeler baladeur numérique
. Viser le MP3 là où il faudrait viser
l'utilisation des baladeurs en général me paraît donc risible.
Le point 3. est plus original. Je ne suis pas expert en ce domaine. Il me rappelle un trajet en voiture en Angleterre (peut-être du côté de Canterbury ou d'Oxford). Nous écoutions Le songe d'une nuit d'été de Mendelssohn. Pendant l'Ouverture, le volume sonore émis par l'orchestre passe d'un extrême à l'autre. Le co-pilote devait en permanence monter le bouton ou le baisser pour que nous entendissions quelque chose mais n'en devinssions pas sourds pour autant. Si l'enregistrement original avait subi ce procédé de compression dynamique de façon appropriée, nous n'eussions pas eu à tourner le bouton de volume. Ce qui est parfaitement supportable dans une salle de concert (sinon, l'orchestre jouerait différemment) ne l'est pas forcément dans toutes les conditions d'écoute.
Il est avancé dans l'article que la compression dynamique, apparemment
très utilisée dans les musiques actuelles
, tendrait à altérer le
jugement des auditeurs et à les faire monter le son plus facilement. C'est
peut-être vrai, mais je ne vois vraiment toujours pas le rapport avec le
MP3, si ce n'est qu'on peut facilement faire l'amalgame puisque dans les
deux cas, il est question de compression
.
Bref, j'ai l'impression que l'auteur de l'article a voulu faire plus
vendeur en ajoutant le mot-clef MP3
à une discussion (qui aurait pu
être plus développée) sur la compression dynamique, quitte à s'attaquer
injustement à ce premier.
Cet article ne dit pas qu'il soit dangereux d'écouter de la musique d'autres siècles interprétée par des orchestres et des chanteurs d'opéra. Ouf ! Je suis rassuré.
2008-09-16 12:08+0200 (Orsay) — Jeux — Photographies
Ceci est ma participation à la première session de la quatrième saison du diptyque d'Akynou. Il s'agissait d'illustrer le texte suivant de Luciole :
Dans un léger délire ouaté de petite fièvre, de celle qui ne vous cloue pas au lit, de celle qui vous donne juste cette vague impression que tout est un peu plus loin que d'habitude ; Dans un léger délire ouaté, donc, je comate...
Cette image est extraite d'une photographie plus large, prise à Kharagpur lors d'une correspondance inopinée de trains. Viṣṇu est couché sur le serpent polycéphale Śeṣa, méditant entre deux ères cosmiques ; tantôt, de son nombril jaillira un lotus sur lequel Brahmā sera assis pour créer le monde. Lakṣmī masserait les pieds de son époux ; j'ignore qui serait la troisième divinité. Le serpent repose sur l'Océan cosmique ; l'interface est curieusement constituée d'un porteur et d'une drôle de créature animale. Mi-homme, mi-aigle, Garuḍa, la monture de Viṣṇu apparaît de part de l'autre. Dans les coins supérieurs, on distingue un disque et une conque, deux attributs de Viṣṇu.
Ce n'est pas très inspiré, l'important, c'est de participer ; l'autre partie du diptyque m'inspirait encore moins.
2008-09-13 22:23+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies
Lors de mon dernier séjour en Inde, j'ai manqué l'occasion de manger un
bon biryani à Hyderabad : même le restaurant le plus chic du quartier n'en
proposait pas. J'ai bien mangé un biryani de légumes à Warangal, mais il
était très décevant. Bref, pour le moment, c'est à Paris que j'ai mangé mes
meilleurs biryanis, au 42 rue Descartes, sauf erreur (j'ai toujours un
doute parce que le nom du restaurant est mal défini : Ellora
selon
la tradition orale, mais Shree Krishna
selon les Pages jaunes).
Le biryani est un plat qui est classé en Inde dans la cuisine moghole. Il se présente comme un plat de riz coloré dans lequel sont insérés des morceaux de viande. Quand il est bien préparé, les épices confèrent à ce plat un parfum exquis. C'est vraiment très épicé, mais ce n'est a priori pas du tout piquant.
Les recettes que j'ai eu l'occasion de tester rentrent dans deux catégories. Pour les unes, riz et viande sont cuits séparément et un empilement de couches de riz et de viande est réalisé avant l'enfournage. Pour les autres, la viande est insérée beaucoup plus tôt dans la cuisson du riz ; j'ai obtenu de bien meilleurs résultats avec cette deuxième méthode :
J'avais déjà testé cette recette Marmiton, mais je n'avais alors pas encore d'anis étoilé. La prochaine fois, il faudra quand même que je mette moins de beurre.
2008-09-06 19:22+0200 (Orsay) — Photographies
Lors de mon passage à Jalgaon, j'ai promis d'envoyer
quelques photographies de Paris. Aujourd'hui, j'y suis donc allé pour
prendre en photographie quelques uns de ses monuments. La première
photographie de l'Arc de Triomphe a été prise lundi dernier, peu avant que
j'assiste à la salle Pleyel aux adieux de Ravi Shankar, 88 ans, à ses
chers amis de Paris
. Voici le résultat :
2008-09-03 23:07+0200 (Orsay) — Voyage en Inde V
Entre mon premier voyage en Inde et le cinquième que je viens de terminer, ma manière de voyager a évolué. Mon budget s'en est aussi trouvé très significativement allégé.
J'ai dépensé 800€ en billets d'avion : un aller-retour Paris-Mumbai et un vol intérieur Mumbai-Kolkata. J'ai acheté un visa de tourisme de cinq ans : 172€. Un visa ordinaire de six mois revient maintenant à 62€, mais comme il est plus que probable que je retourne encore au moins deux fois en Inde d'ici avril 2013, l'investissement devrait s'avérer intéressant (quoiqu'il faille que je prenne quelques mesures supplémentaires de protection de mon passeport vis-à-vis des intempéries afin qu'il tienne jusqu'à cette échéance).
Les dépenses ci-dessus sont difficilement compressibles. La plupart des d'autres dépenses sont soumises à un plus libre choix. Pour mes déplacements sur place, je privilégie le train par rapport aux bus. Ma manière d'organiser mes parcours en Inde fait que je n'ai guère de très longues étapes à réaliser, du type Delhi-Chennai : dans ces cas-là, l'avion serait à envisager. Plusieurs classes sont disponibles dans les trains. Le prix d'une place dans un wagon climatisé est environ le triple de celui dans un wagon ordinaire. Le bénéfice d'être dans un environnement climatisé est à mon avis largement compensé d'autres aspects que je considère comme négatifs. Bref, je voyage plutôt en Sleeper class. Pour ce voyage, j'ai réservé neuf billets de train (dont deux en wagon climatisé) pour la bagatelle de 41€, ce qui m'a permis de parcourir une distance totale d'environ 4000 kilomètres. À titre de comparaison, je signale que les deux tickets de RER Orsay-Charles de Gaulle m'ont coûté 22.80€.
Une nuit d'hôtel m'a coûté en moyenne 5.10€, la moins chère m'ayant coûté 2.30€ et la plus chère 9.20€, c'est-à-dire entre 150 et 600 roupies. Dans mon expérience, on peut trouver des hôtels tout à fait convenables dans cette gamme de prix. Lors de mon premier voyage, je payais environ le triple de cela, souvent en allant dans des hôtels un peu plus grands, plus occidentalisés. Une chambre dans un hôtel en apparence plus seyant n'est souvent pas terriblement meilleure qu'une chambre dans un hôtel plus ordinaire. Une chambre ne donnant sur rien n'est pas un mauvais choix si on a envie de bien dormir : une chambre avec une fenêtre donnant sur la rue offre la certitude d'être ennuyé par des bruits de klaxons et une probabilité plus importante d'être réveillé dès six heures du matin par les rayons de l'astre du jour. Une autre tendance que j'ai observée est que plus l'hôtel paraît organisé, cloisonné en services, plus les demandes les plus simples souffrent de ne pouvoir être exaucées. Dans un mini-hôtel n'offrant qu'une poignée de chambres, on dispose d'un unique interlocuteur. Dans un gros machin, on ne peut pas simplement descendre à la réception pour discuter avec les personnes de l'hôtel qui manient le mieux l'anglais, il faut téléphoner au room-service qui va nous dire dans un anglais approximatif que la personne qui s'occupe de ceci ou cela n'est pas disponible. Ainsi, en temps ordinaire, si j'ai besoin de faire une lessive, je confie mon linge et on me le ramène nettoyé et repassé le lendemain ou le soir-même. Dans mon hôtel à Warangal, il fallait absolument confier son linge le matin entre 7h et 8h au dhobi ; impossible de faire comprendre l'intérêt que je pouvais trouver à dormir dans cette tranche horaire et confier mon linge plutôt la veille au soir à quiconque le remettrait au dhobi le moment venu. Bien sûr, à 7h, on m'a dit que ce n'était pas possible, qu'il fallait attendre. Deux ou trois coups de fils plus tard, une personne est venue. Non seulement j'ai dû me lever tôt, mais en plus, j'ai attendu une heure avant qu'on vienne prendre mon linge. Cette personne (qui n'était pas le dhobi, mais un intermédiaire, ce qui rend plus absurde encore le refus que j'avais essuyé la veille) a d'ailleurs essayé de me truander sur le nombre de vêtements que je confiais, ce qui était idiot puisque l'on ne paye qu'à la livraison.
Mes autres dépenses sur place se sont élevées à 6.60€ par jour. La
plupart des restaurants que j'ai fréquentés me coûtaient moins de 2€. Je
n'ai pas mangé de viande, mais n'ai pas été végétarien au sens où la
plupart des indiens l'entendent puisque j'ai consommé occasionnellement des
œufs et des crevettes. J'ai essayé de manger assez léger. Trois
menus-types : thali, idli/masala-dosa, plat en sauce quelconque accompagné
de chapatis ou de riz. Le thali (aussi appelé meals
) est
ce qu'il y a de plus recommandable puisque c'est très varié et peu onéreux,
mais ce n'est souvent disponible que le midi. J'apprécie beaucoup les
spécialités du Sud comme le masala dosa, que l'on peut consommer à toute
heure. Les plats en sauce sont plus typiques du Nord. Je commande très
souvent un rafraîchisant lassi. Au sujet de l'eau, la plupart des
restaurants servent gratuitement de l'eau purifiée parfaitement propre à la
consommation. Comme en France, il faut parfois insister un peu pour avoir
de cet eau plutôt que de l'eau en bouteille.
Pour en dire un peu plus au sujet de l'eau, plusieurs sources sont disponibles :
L'eau en bouteille est sûre, mais elle coûte environ 12 roupies le litre et engendre une pollution au plastique. L'eau purifiée par les restaurants et hôtels est à mon avis sérieuse et gratuite. J'ai plus de doûtes sur celle disponible dans certains lieux publics comme les gares. Une option qui peut plaire aux plus écologistes d'entre nous consiste à utiliser des pastilles servant à purifier l'eau, puisque ce procédé permet de réutiliser les bouteilles en plastique. Ayant acheté des pastilles lors de mon premier voyage, je pratique occasionnellement cette activité artisanale de purification. Si on a soif au milieu de la nuit ou en se réveillant pour prendre son cachet de Malarone, on n'a pas forcément envie de sortir acheter une bouteille d'eau au coin de la rue (au passage, la Malarone est un médicament très cher, le choix de l'utiliser augmente sensiblement le coût du voyage ; dans tous les cas, demander conseil à son médecin avant de partir, au moins un ou deux mois à l'avance pour le cas où des vaccinations seraient jugées opportunes). La première tentative d'utilisation de ces pastilles lors de ce voyage-ci m'a un peu refroidi. C'était à Kolkata. Je disposais de deux bouteilles de la même marque : une vide et une autre toute fraîche. Prévoyant des besoins en eaux pour l'après-midi, j'ai rempli la vide avec de l'eau du robinet et ai fait agir le comprimé. Un peu plus tard, les deux bouteilles se sont trouvées côte à côte. L'une était parfaitement transparente, l'autre était jaunâtre, m'ôtant toute envie de la goûter. Bref, pour éviter de se voir couper l'appétit, mieux vaut regarder avant si l'eau semble au moins passablement claire avant d'utiliser ce procédé. Au niveau du coût, une boîte de cinquante pastille permettant en principe d'assainir cinquante litres d'eau s'achète en France grosso modo au même prix que cinquante bouteilles d'eau en Inde.
À peu de choses près, les autres dépenses, finalement minimes, concernent le tourisme proprement dit. Là où avant, faute de disposer de cartes suffisamment précises et d'une boussole (je ne suis pas encore passé au GPS), j'eusse utilisé moult rickshaws pour rallier tel lieu depuis mon hôtel, sans savoir comment négocier le prix de la course, faute d'avoir la moindre idée de la distance à parcourir, j'utilise maintenant les cartes de mes guides Lonely Planet, en général très largement suffisantes, et explore les villes à pieds. (Tout cela est également possible avec les cartes du Guide du Routard, mais le nombre de villes couvertes est bien moindre.) Hormis l'assurance de ne pas se faire flouer et l'économie ainsi engendrée, la marche à pieds engendre un certain exercice physique, qui répété dans de nombreuses villes, n'est pas sans provoquer quelque baisse de la masse du marcheur. Je trouve aussi que l'on fait nettement mieux connaissance avec la ville, ses habitants et d'éventuels lieux insolites en procédant ainsi. Quand les distances sont trop grandes, utiliser les transports en commun est très intéressant, quoique la compréhension de leur mode de fonctionnement demande de la patience. Pour le moment, je n'ai jamais vraiment essayé de comprendre comment fonctionnait les bus circulant à l'intérieur des grandes villes. L'homologue des métros/RER à Mumbai et Kolkata s'avèrent très pratiques et très économiques par rapport aux taxis. Dans les coins perdus, utiliser un moyen de transport collectif (minibus, rickshaw collectif, etc.) permet de diviser au moins par dix le coût par rapport à un taxi/rickshaw individuel. Cependant, le temps de parcours peut s'en trouver rallongé.
Une fois arrivé près d'un site touristique payant, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée, souvent dix ou vingt fois plus élevé pour les touristes étrangers que pour les Indiens. Je trouve dommage que cette politique tarifaire soit appliquée : elle produit une des rares situations dans lesquelles les touristes étrangers ne puissent se soustraire à leur joyeuse condition de vaches à lait. C'est ainsi, mais vu les merveilles que ne laisse de faire admirer l'Inde, il serait à mon avis malvenu d'être pingre au point de snober ces sites. La plupart des sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco font payer 250 roupies : si on en visite une dizaine, cela reviendra au total à moins de quarante euros. Vu le prix investi dans le billet d'avion, je trouve grotesque de se priver. Cette fois-ci, ma seule déception en ce qui concerne les sites payants a été le Charminar : ce qui est proposé à la viste pour 100 roupies est minime. Toutefois, il est intéressant de savoir que dans bon nombre de sites occupant de grandes surfaces (souvent non-contiguës), seule une petite partie est soumise à un ticket d'entrée. Par exemple, on peut visiter toutes les grottes d'Ellora excepté le temple Kailash gratuitement. À Hampi, seul le temple Vittala et deux ou trois autres bâtiments situés plus au Sud sont payants (via un ticket d'entrée commun), l'accès aux autres parties du site étant libre (en particulier au merveilleux temple Ramachandra). Malgré ces concessions à la gratuité, je trouve étonnant de se priver de visiter le temple Vittala, comme j'ai vu une Française le faire, pour une sordide question de budget.
Au voisinage des sites touristiques et à l'intérieur, de nombreux guides et pseudo-guides guettent l'arrivée de touristes étrangers. Je fais très rarement appel à leurs services. Si on n'en a pas l'envie, il n'est pas toujours évident de se soustraire à leurs propositions insistantes, mais il faut tenir bon.
2008-09-02 14:06+0200 (Orsay) — Voyage en Inde V — Photographies
Le transfert des photographies autres que les cinquante déjà publiées précédemment est terminé et le classement par jour et par lieu aussi. L'ensemble de ces 1276 photographies est ici.
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