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2006-07-27 08:33+0200 (Grigny) — Voyage en Inde II — Mathématiques
Hier après-midi, j'ai fait mon premier exposé de mathématiques faisant
appel aux nouvelles technologies
: un vidéoprojecteur branché sur un
ordinateur prêté par un des organisateurs de l'école d'été franco-asiatique
à laquelle je participe cette semaine. Contrairement à d'autres sciences
comme la physique, la chimie ou la biologie, en mathématiques, les exposés
se font encore le plus souvent sur tableau noir. C'est tant mieux. D'un
côté, préparer des transparents ou slides demande
beaucoup plus de préparation qu'un exposé au tableau noir puisqu'il faut
avoir prévu ce qu'on va dire jusque dans les moindres détails. De l'autre
côté, pour les personnes qui assistent à l'exposé, c'est beaucoup plus
difficile à suivre : le rythme est en général plus soutenu, on ne peut pas
revenir en arrière si on a oublié une notation et il est quasiment
impossible de prendre des notes. La semaine dernière, un chercheur étranger
m'a demandé si je pouvais lui transmettre les notes d'un exposé que Vladimir Voevodsky avait
fait à Paris en avril 2003 ; s'il avait utilisé des transparents, je n'en
aurais plus la moindre trace ! Mais là, il était préférable d'utiliser
des slides puisque certains jeunes participants
(notamment ceux venant de Chine) ont encore des difficultés avec l'écriture
latine manuscrite.
C'était aussi la première fois que je faisais un exposé dans un amphithéâtre (avec un microphone). Cela s'est très bien passé malgré les conditions climatiques : il a fait très chaud ces derniers jours, l'amphithéâtre (qui a pourtant été construit récemment) n'est pas climatisé et il n'y a pas non plus de ventilateurs, la chaleur était donc difficilement supportable.
Pendant ce temps, j'essaie d'apprendre le système d'écriture tamoul en vue de mon voyage. Ce n'est pas forcément très utile, mais j'aimerais bien pouvoir déchiffrer les noms des villes traversées pendant mes trajets en train.
2006-07-20 20:25+0200 (Oberwolfach) — Mathématiques
Je suis en Allemagne depuis dimanche soir pour une conférence de mathématiques. J'y ai fait un exposé avant-hier, et cela s'est très bien passé : essentiellement, j'ai fait le même exposé que lors de ma soutenance de thèse... mais en anglais.
Je voudrais par ailleurs faire une petite mise au point.
Concernant les entrées de la rubriques Mathématiques
de ce blog,
je n'ai pas l'intention de parler d'autre chose que des conditions
matérielles dans lesquelles je travaille (les lieux où je me trouve, la
nourriture qu'on y trouve, la qualité de la bibliothèque, etc.),
bref, je ne parlerai pas de ma recherche proprement dite
puisque cela ferait fuir mes lecteurs... Mais, si vous avez des questions,
voir ma page professionnelle ou me
contacter directement par mail.
2006-07-12 14:03+0200 (Paris) — Voyage en Inde II
Où l'on apprend que pour éviter de perdre une bonne demi-journée, j'aurais mieux fait de poser plus de questions à mon agence de voyages.
Comme je le disais hier, je suis allé ce matin faire la queue devant l'ambassade de l'Inde à Paris pour demander un visa. Je suis arrivé à 9h, une demi-heure avant que cela n'ouvre, pensant que cela suffirait. Il y a apparemment eu un problème technique la veille, ce qui fait que cinquante numéros d'ordre émis hier étaient prioritaires. Ainsi, la queue n'a presque pas avancé pendant une heure, ils ont fermé à 10h30 en disant de revenir un autre jour...
Je me dis alors que je vais faire ma demande de visa par la poste. Je
regarde à nouveau la liste des pièces demandées, mais je vois qu'il faut un
chèque certifié
. J'essaie de contacter de ma banque
à Brest pour savoir si une agence parisienne pourrait établir un tel
chèque, mais je n'arrive pas à la joindre. Je vais donc me présenter
directement à une agence Banque Populaire à Paris ; je suis accueilli très
courtoisement, mais on me dit que ce n'est pas possible : ils ne peuvent
pas faire de transaction avec les comptes des autres filières régionales,
et ils ne peuvent pas non plus transformer magiquement du liquide en
chèque (puisqu'il n'ont pas de caisse !).
La voie postale se trouvant exclue, je commence à me résigner à devoir retourner à l'ambassade à 7h du matin au moins, ce qui ne m'enchante guère (d'autant plus que c'est compliqué puisqu'on ne récupère son visa que le lendemain, que vendredi est férié et que la semaine prochaine, je serai en Allemagne pour un colloque).
En désespoir de cause, j'appelle mon agence de voyages. Je n'avais pas pensé à leur demander hier : ils peuvent s'occuper des demandes de visa.
2006-07-11 19:49+0200 (Grigny) — Voyage en Inde II
Je me suis décidé hier soir : je vais faire un nouveau voyage en Inde cet été. Cette fois-ci, ce sera en Inde du Sud, pendant presque tous le mois d'août. Aujourd'hui, réservation de mes billets d'avion, achat d'un vaccin contre l'hépatite A et d'un traitement préventif contre le paludisme (pas vraiment donné, ce traitement...).
Demain matin, je fais la queue à l'ambassade de l'Inde pour acheter mon visa.
2006-07-08 19:36+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Culture indienne
Cela fait bientôt trois mois que je lis le Rāmāyaṇa (Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard).
J'en suis arrivé au chant VI La guerre
(le résumé du chant V Les
merveilles
apparaîtra bientôt dans le résumé que je rédige au fur et
à mesure). Comme certaines subtilités ne sont pas du tout rendues dans
ce résumé, je voudrais faire une petite note pour tenter d'expliquer
quelques difficultés du texte, qui est cependant traduit dans un français
très agréable à lire.
J'ai déjà mentionné plusieurs fois que les personnages (ou dieux) importants des épopées indiennes ont des noms multiples. Pour essayer d'illustrer d'autres aspects qu'un résumé ne peut pas rendre, je vais me hasarder à un petit commentaire d'un extrait.
⁂
Nous sommes au chant VI, chapitre L. La guerre entre le camp du dharma conduit par Rāma et celui de l'adharma du rākṣasa Rāvaṇa a commencé. Les frères Rāma et Lakṣmaṇa sont presque laissés pour morts ; Indrajit, le fils de Rāvaṇa, a utilisé la magie pour les atteindre, les a criblés de flèches venimeuses (les flèches sont en fait d'authentiques serpents). Les deux héros sont paralysés, Rāvaṇa triomphe, la princesse Sītā est désespérée, les singes (qui constituent l'armée de Rāma) sont affolés ; des remèdes sont envisagés, mais une divinité fait une apparition indiscutablement spectaculaire :
Sur ces entrefaites, un vent accompagné de nuages et d'éclairs agita l'eau de l'océan et sembla faire trembler les montagnes. Sous le grand souffle d'aile du vent, les grands arbres de toutes les îles perdirent leurs jeunes branches et s'abattirent dans ses ondes salées. Les serpents qui les habitaient furent pris de terreur, et soudain tous les monstres marins plongèrent dans les eaux.
Alors, tout à coup, Garuḍa, le fils de Vinatā, apparut à tous les singes comme le feu étincelant. À sa vue, ces serpents qui, sous forme de traits puissants, paralysaient les deux hommes prirent la fuite. Suparṇa toucha les deux Kākutstha et les salua, puis il posa ses mains sur leur visage à l'éclat lunaire. Au contact du fils de Vinatā, leurs blessures se cicatrisèrent et leurs corps reprirent rapidement couleur et éclat. Leur rayonnement, leur héroïsme, leur puissance, leur vigueur et leur endurance — ces vertus fondamentales —, leur subtilité, leur intelligence et leur mémoire s'en trouvèrent doublés.
Garuḍa est le roi des oiseaux, c'est aussi l'ennemi mortel des
serpents ; la terreur des serpents dans le premier paragraphe est
annonciatrice de l'intervention de Garuḍa, aussi appelé Suparṇa, ou
Vainateya (fils de Vinatā
) ; son action est conforme à son profil,
puisqu'il fait fuir les serpents qui paralysaient les deux frères.
Le conflit entre Garuḍa et les serpents fait partie d'un ensembles de mythes très importants dans la mythologie indienne. Dans le mythe-cadre du Mahābhārata est racontée la rivalité entre les deux sœurs Kadrū et Vinatā, épouses de Kaśyapa. Kadrū est la mère de mille serpents tandis que Vinatā a deux fils, qui sont des oiseaux : son premier fils la maudit puisqu'elle l'a rendu difforme en brisant son œuf trop tôt, son deuxième fils Garuḍa promet de défaire cette malédiction. Vinatā devient l'esclave de Kadrū, et Garuḍa dérobe l'ambroisie (amṛta) aux dieux pour la donner aux serpents en échange de la liberté de sa mère. Mais il conclut un pacte avec Indra pour empêcher par la ruse les serpents de s'emparer de l'ambroisie. Sa mère est libérée, l'ambroisie revient aux dieux et il mange des serpents.
Une autre fonction de Garuḍa est d'être l'emblème ou la monture de Viṣṇu. Un peu plus loin dans ce chapitre, il dit à Rāma :
Quelque désir que tu en aies, tu ne dois pas chercher à connaître le motif de mon amitié. Tu le sauras quand tu auras rempli ta mission par cette guerre.
À ce stade, Rāma ignore qu'il est la descente du dieu Viṣṇu sur terre (il est l'avatāra). L'apparition de Garuḍa est un des nombreux indices de cette mission divine.
⁂
Si le texte présente des difficultés, il y a des passages qui sont beaucoup plus aisés à lire. Il y a par exemple une figure de style qui intervient très souvent dans l'épopée : le rūpaka. Au chapitre LII du chant VI, on lit par exemple :
Ce fut un combat effroyable, colossal par le nombre des combattants, par celui des armes, rochers, arbres utilisés, une symphonie où la corde des arcs remplaçait celle des luths mélodieux, où la mesure était battue par les hoquets des chevaux, dont les chœurs étaient les barris des éléphants blessés.
Il s'agit d'une comparaison entre le combat et une symphonie, certains éléments de l'un étant identifiés à des éléments homologues de l'autre.
2006-07-07 22:32+0200 (Grigny) — Cuisine — Mathématiques — Photographies
Ca y est, je suis docteur en mathématiques de l'université Denis
Diderot. La soutenance s'est bien passée, et le pot aussi. Mes camarades
thésards ou jeunes chercheurs
ont fait au cours de celui-ci un
pastiche de discours de jury de thèse pour me décerner un doctorat en
préparation de gâteaux et en culture indienne...
Voici les recettes que j'ai utilisées (cf. l'entrée précédente pour une photo des gâteaux) :
[1] J'ai une telle recette depuis au moins trois ans, mais je ne retrouve plus le site où je l'avais prise ; la recette accessible via ce lien est quasiment identique.
2006-07-06 17:02+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
Depuis 8h ce matin, je prépare des gâteaux pour mon pot de thèse. Je viens de finir mon neuvième :
Le clafouti à la mangue a un peu souffert au démoulage, mais à part ça, ce n'est pas trop catastrophique.
2006-07-03 14:00+0200 (Paris) — Mathématiques
Pour écarter le spam de mon courrier électronique, j'utilise Bogofilter. Il trie les messages en trois catégories : les mails considérés comme authentiques, les spams et les messages pour lesquels il n'est pas sûr de lui. Pour chaque mail entrant dans la dernière catégorie, je fais moi-même le tri et lui indique le résultat, dont il se servira pour effectuer le tri ultérieur. J'en suis parfaitement satisfait.
Aujourd'hui, je faisais le tri dans cette boîte de courriers marqués
Unsure
et je suis tombé sur un message très
ciblé, mais que je vais quand même considérer comme étant un spam, puisqu'il s'agit au final de me vendre un
produit que je n'ai pas sollicité :
Dear Dr. Riou,
One of the graduate students working with <snip> has
recently read your article Spanier-Whitehead duality in algebraic
geometry
in Comptes Rendus Mathematique. He found your paper while
reading the literature for his field, and was impressed by the quality of
the research and the thought behind your article. He suggested we contact
you because you published from a country where English is not the primary
spoken language. As you may know, language mistakes are commonly found in
manuscripts written by non-native English speaking authors, and these
mistakes often distract the reader from otherwise excellent research. We
are contacting both people who may benefit from our service and those who
commonly interact with non-native English speakers. Perhaps you or one of
your colleagues may benefit from the service we provide.
<snip> is trying to help foreign researchers publish their
work in the best journals possible and to remove the barriers researchers around
the world face in communicating their ideas to an English speaking audience. We
are an association of Ph.D. graduate students from America's Top 10 Research
Universities who will read and edit your research for publishing to English
language audiences. Please visit us online to learn more at
<snip>.
We look forward to helping you reach your
research and publishing goals.
Je me sens certes un peu flatté, mais d'un autre côté, c'est presqu'insultant pour la langue française comme langue scientifique...
2006-07-01 18:40+0200 (Grigny) — Cuisine — Photographies
Aujourd'hui, gâteau aux pommes et à la banane :
Cette recette est vraiment très facile à réaliser. Malgré une petite frayeur au moment du démoulage (bien que j'eusse généreusement beurré le moule, même la tête en bas, le gâteau restait dans celui-ci), ç'a l'air convenable.
⁂
Ce matin, je me suis rendu pour la première fois à la Grande Épicerie de Paris. C'est véritable lieu de perdition. J'apprécie tout particulièrement l'attention des concepteurs visant à rendre les caisses invisibles de sorte qu'avant d'en trouver une, on aura dû parcourir la moitié des rayons.
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Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.