Weblog de Joël Riou

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Gérard Larcher et le débat parlementaire

2010-09-26 12:29+0200 (Orsay)

De la part d'un président de groupe, cela n'aurait rien de choquant, mais comment le Président du Sénat peut-il tenir des propos aussi contradictoires à quelques jours d'intervalle :

  • 15 septembre : les Assemblées sont des lieux de débat... ;
  • 26 septembre : Je dis aussi que les nouvelles bornes d'âge à 62 ans et 67 ans ne sont pas négociables.

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Le défilé du ballet et Roland Petit à Garnier

2010-09-25 04:33+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse

Opéra Garnier — 2010-09-24

Yannis Pouspourikas, direction musicale

Orchestre Colonne

Hector Berlioz, musique (Marche, extrait de l'opéra Les Troyens)

Les étoiles, les premiers danseurs, le corps du ballet et les élèves de l'école de danse

Défilé du ballet

Roland Petit, chorégraphie (1974)

César Franck, musique (Psyché)

Camille Saint-Saëns, musique (Symphonie nº3 avec orgue)

Luisa Spinatelli, costumes

Jean-Michel Désiré, lumières

Benjamin Pech

Eleonora Abbagnato

Proust ou les intermittences du cœur, extrait du tableau VII La regarder dormir ou la réalité ennemie

Jacques Prévert, argument

Joseph Kosma, musique originale

Roland Petit, chorégraphie (1945)

Pablo Picasso, rideau de scène

Brassaï, décors

Mayo, costumes

Jean-Michel Désiré, lumières

Jan Broeckx, assistant du chorégraphe

Isabelle Ciaravola, La plus belle fille du monde

Nicolas Le Riche, Le jeune homme

Michaël Denard, Le destin

Hugo Vigliotti, Le bossu

Charlotte Ranson, La fleuriste

Juliette Hilaire, Jenniger Visocchi, Les filles

Pierre Rétif, Le lanceur de tracts

Sophie Mayoux, Neven Ritmanic, Clémence Gross, Ulysse Zangs, Les enfants qui s'aiment

Daniel Stokes, Cyril Chokroun, Alexandre Gasse, Erwan Le Roux, Les garçons

Pascal Aubin, Le chanteur

Anthony Millet, L'accordéoniste

Le Rendez-vous

Jean Anouilh, Georges Neveux, argument

Henri Dutilleux, musique originale

Roland Petit, chorégraphie (1953)

Carzou, décors et costumes

Jean-Michel Désiré, lumières

Jean-Philippe Halnaut, assistant du chorégraphe

Émilie Cozette, La jeune fille

Stéphane Bullion, Le loup

Amandine Albisson, La Bohémienne

Christophe Duquenne, La jeune homme

Alexis Renaud, Le montreur de bêtes

Marie-Isabelle Peracchi, La mère

Le Loup

Jean Cocteau, argument

Johann Sebastien Bach, musique (Passacaille en do mineur, BWV 582, orchestrée par Alexandre Goedicke)

Roland Petit, chorégraphie (1946)

Georges Wakhevitch, décors

Costumes d'après Karinska

Jean-Michel Désiré, lumières

Jan Broeckx, assistant du chorégraphe

Jérémie Bélingard

Alice Renavand

Le Jeune Homme et la Mort

Cela n'a presque l'air de rien quand on en voit des photographies. Par curiosité, j'avais quand même envie de voir le défilé du ballet de l'Opéra. Deux possibilités (en fait trois, en comptant la répétition générale). Payer très cher et mettre un smoking en allant au Gala AROP de mercredi. Ou bien attendre la deuxième représentation, dont les places sont à des prix quelque peu majorés mais pas trop par rapport aux autres représentations du spectacle Roland Petit qui ne seront pas précédées du défilé.

Bref, j'avais tenté ma chance au guichet fin août et avais obtenu un strapontin à l'amphithéâtre. Sachant que le défilé utiliserait toute la profondeur de la scène, il vallait mieux être de face. Je m'inquiétais de ce que mon billet comportât la mention Visibilité réduite, mais il s'est avéré qu'en me penchant un tout petit peu, j'avais une vue dégagée sur toute la scène, et même plus de place pour les jambes qu'aux chaises voisines...

Sur papier glacé, disais-je donc, ce n'est pas particulièrement impressionnant. Pourtant, à vivre, la simplicité géométrique, la musique de la marche des Troyens (Berlioz), les tenues blanches des danseurs qui passent en rangs ou seuls, des plus jeunes élèves de l'école de danse au danseur étoile Nicolas Le Riche, les applaudissements nourris pour tous (mais certains plus que d'autres), quinze minutes durant, c'est un spectacle absolument irrésistible. Je ne m'attendais pas à une telle intensité. (Derrière moi, il y avait une spectatrice qui m'a dit qu'elle ne venait que pour le défilé. Elle est partie juste après !)

Au programme de la série de spectacles Roland Petit se trouvaient trois ballets de ce chorégraphe. Après le défilé, en bonus, nous avons eu un extrait de Proust ou les intermittences du cœur, plus précisément le tableau que j'avais qualifié de superbement esthétique, à savoir celui intitulé La regarder dormir, et qui était dansé ce soir par Benjamin Pech (Proust jeune) et Eleonora Abbagnato (Albertine), une première danseuse que je voyais pour la première fois.

Le programme ordinaire pouvait commencer. Une musique inoubliable de Joseph Kosma (chantée par moments par Pascal Aubin, coryphée), un argument de Prévert, un rideau de scène de Picasso : Le Rendez-vous, avec notamment Nicolas Le Riche, Isabelle Ciaravola (La plus belle fille du monde), Michaël Denard (Le destin), Hugo Vigliotti (Le bossu). Comme celle des deux autres ballets qui vont suivre, l'histoire est franchement triste. Un jeune homme se fait remettre un oracle annonçant sa mort. Il rencontre le Destin et plaide sa cause, prétextant avoir un rendez-vous de prévu avec la plus belle fille du monde. Le Destin lui répond que c'est rigoureusement exact. Quand le jeune homme la rencontre, il danse langoureusement avec elle, mais elle lui tranche la gorge.

Dans Le Loup, un jeune marié (Christophe Duquenne) s'en va avec une Bohémienne (Amandine Albisson), laissant sa jeune épouse (Émilie Cozette) avec un loup (Stéphane Bullion). En effet, avec un montreur d'animaux, les deux lui ont fait croire que son mari s'était transformé en loup par magie. La jeune femme et le loup vont s'apprivoiser l'un l'autre progressivement, au point qu'elle préférera le loup à son légitime quoiqu'inconstant époux quand le simulacre de transformation inverse sera réalisé. Il n'y aurait pas d'histoire si les villageois aimaient avoir un loup dans les parages. Armés de leurs fourches, ils le poursuivent. Bien qu'ils tentent d'éloigner la jeune femme, celle-ci s'interposera lorsque les coups fatals seront assenés. Ils mourront tous les deux. Les costumes de ce ballet sont très colorés, les décors très champêtres. A priori, on est très loin de la noirceur du Rendez-vous, mais d'un autre côté, la musique de Dutilleux est audacieuse, légèrement agressive (au point de choquer quelques oreilles dans le public).

Le dernier ballet de la soirée est Le Jeune Homme et la Mort, dansé par Jérémie Bélingard et Alice Renavand. Une jeune femme pousse un jeune homme au suicide. Elle revient sous les traits de la Mort, et ils s'en vont tous les deux sur les toits de Paris. La version orchestrale de Goedicke de la Passacaille (BWV 582) de Bach semble faite pour illustrer ce ballet... Hormis la musique, ce qui m'impressionne le plus est la fébrilité des personnages. Ce ballet est en effet d'une rare violence. Les chaises fusent. La table tombe. Pourtant, malgré cette agitation, le jeune homme arrive à se tenir en équilibre sur un pied de la table.

À la fin de la représentation, les premiers rôles des quatre ballets présentés viennent tous saluer le public. Premier frémissement quand un homme rejoint le centre de la scène. C'est le chef d'orchestre Yannis Pouspourikas (qui dirigeait l'Orchestre Colonne). Quand un deuxième frémissement se fait sentir, le doute n'est plus permis, c'est bien Roland Petit (86 ans) qui vient saluer ! Avec les danseurs, il recueille des applaudissements qui ne discontinueront pas pendant de longues minutes.

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Joyce DiDonato au TCE

2010-09-25 02:18+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Théâtre des Champs-Élysées — 2010-09-22

Joyce DiDonato, mezzo-soprano

Orchestre de l'opéra de Lyon

Kazushi Ono, direction

Sinfonietta (Poulenc)

Air de Cherubino Non so più (Le Nozze di Figaro, Mozart)

Récidatif et Air de Susanna Deh vieni, non tardar (Le Nozze di Figaro, Mozart)

Air de Sesto Se mai senti spirarti sul volto (La Clemenza di Tito, Gluck)

Récitatif et Air de Vitellia Non più di fiori (La Clemenza di Tito, Mozart)

Ouverture d'Iphigénie en Aulide (Gluck)

Air d'Eurydice La mort m'apparaît souriante (Orphée aux Enfers, Offenbach)

Récit et Air d'Orphée Amour, viens rendre à mon âme (Orphée et Eurydice, Gluck/Berlioz)

Ouverture de Béatrice et Bénédict (Berlioz)

Air d'Angelina Non più mesta (La Cenerentola, Rossini)

Air de Sesto Parto, parto (La Clemenza di Tito, Mozart)

Mercredi dernier, Joyce DiDonato donnait un récital au Théâtre des Champs-Élysées. La configuration était différente de celle du précédent puisqu'elle partageait l'affiche avec l'Orchestre de l'Opéra de Lyon dirigé par Kazushi Ono avec qui elle enregistre un nouveau disque.

La première surprise vient des choix vestimentaires de l'immense chanteuse. Pas de robe. Un pantalon gris, un gilet de pareille couleur, et un énorme pendentif rouge assorti à un vêtement qui dépassait du gilet...

Dans la première partie du programme, les airs des Noces de Figaro ne sont pas de ceux qui lui permettent de briller à l'extrême. Ces airs sont curieusement encadrés par les deux premiers et les deux derniers mouvements du Sinfonietta de Poulenc, une œuvre qui sonne presque comme de la musique de chambre. La première partie se termine sur des airs de La Clemenza di Tito, d'une part de Gluck, Se mai senti spirarti sul volto (Sesto), d'autre part de Mozart, Non più di fiori (Vitellia). Ce dernier air était tout particulièrement enthousiasmant.

La deuxième partie du concert présentait la curiosité de faire entendre Joyce DiDonato chantant en français. Après l'Ouverture d'Iphigénie en Aulide de Gluck (un compositeur dont j'aimerais explorer plus avant la musique), elle a chanté un air d'Eurydice d'Orphée aux Enfers (Offenbach) : La mort m'apparaît souriante. J'ai davantage aimé l'air suivant de la version française orchestrée par Berlioz de l'opéra de Gluck Orfeo ed Euridice. Il s'agissait de l'air d'Orphée Amour, viens rendre à mon âme. Nonobstant les r roulés, la diction française de la chanteuse était relativement intelligible dans cet air qu'elle chantait pour la première fois en concert.

Après l'Ouverture de Béatrice et Bénédict (Berlioz), le dernier air au programme était l'air final Non più mesta de La Cenerentola (Rossini) dans lequel elle a bien sûr excellé. Le concert s'est achevé avec un air de Sesto dans La Clemenza di Tito (Mozart).

Ailleurs : David, Ariana.

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Eugène Onéguine à Bastille

2010-09-18 03:24+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Opéra Bastille — 2010-09-17

Nadine Denize, Madame Larina

Olga Guryakova, Tatiana

Alisa Kolosova, Olga

Nona Javakhidze, Filipievna

Ludovic Tézier, Eugène Onéguine

Joseph Kaiser, Lenski

Gleb Nikolski, Le Prince Grémine

Jean-Paul Fouchécourt, Monsieur Triquet

Ugo Rabec, Zaretski

Yves Cochois, Le lieutenant

Vincent Morell, Solo ténor

Orchestre, chœur de l'Opéra national de Paris

Vasily Petrenko, direction musicale

Willy Decker, mise en scène

Wolfgang Gussmann, décors et costumes

Hans Toelstede, lumières

Athol Farmer, chorégraphie

Patrick Marie Aubert, chef du chœur

Monica Waitzfelder, réalisation de la mise en scène

Евгений Онегин (Eugène Onéguine), Tchaikovski

Le programme annonce que ce n'est pas un opéra, mais des scènes lyriques en trois actes et sept tableaux. Pourtant, pour un spectacle qui n'en est soi-disant pas un, je trouve que c'est un fort bel opéra que cet Eugène Onéguine dont la production qui est reprise depuis ce soir à l'Opéra Bastille m'a enthousiasmé.

Avant toutes choses, on ne saurait trop recommander la lecture du roman en vers de Pouchkine dont cet opéra tire son sujet (et un certain nombre de vers). J'espère avoir le temps de le relire avant de retourner voir une autre représentation...

Le spectacle ne m'a pas plu instantanément. Lors des premières minutes, il faut se faire à une langue russe chantée sans trébuchement ; les lumières sont alors comme trop souvent sombres ; le décor semi-unique recèle des pentes peinturlurées dans des tons voisins du jaune.

Mon intérêt est monté à partir du deuxième tableau, celui où Tatiana écrit sa lettre à Onéguine. Dès lors, j'ai commencé à apprécier le travail du metteur en scène Willy Decker, le chant et surtout la musique de Tchaikovsky (dirigée par Vasily Petrenko). À l'exception de la célèbre Polonaise, je ne connaissais aucun des numéros musicaux. J'ai particulièrement aimé l'orchestration qui offre une place de choix aux instruments à vents et qui se fait amusante en présentant des phrases musicales découpées en petits morceaux répartis à différents instruments qui se répondent.

La mise en scène a ceci d'intéressant qu'elle tend à se faire oublier. On est pris dans les actions, les paroles ou les pensées des personnages. C'est presque sans qu'on s'en rende compte que des accessoires (tables, chaises, etc.) se trouvent installés dans le décor. Le fait que les transitions entre les différents tableaux soient réalisées dans un flot continu d'action contribue à cette illusion. Ainsi, à peine Tatiana a-t-elle fini de rédiger sa lettre que la gouvernante vient la lever et qu'elle se retrouve en face d'Onéguine qui la repousse. Curieusement, je m'attendais à ce que l'entr'acte intervînt à la fin du deuxième acte, c'est-à-dire après la mort de Lenski, conséquence absurde de la décision d'Onéguine de l'embêter en séduisant Olga lors d'un bal. En fait, le cinquième tableau représentant le duel entre Onéguine et Lenski arrive après la pause, dans un décor dont la couleur est dorénavant grisâtre. Quand Lenski est tombé, je m'imaginais qu'Olga viendrait se lamenter sur son corps comme dans le ballet de Cranko, mais non, la femme que l'on voit arriver dans une sorte de fondu enchaîné théâtral est Tatiana, alors que se fait entendre la Polonaise. Des femmes habillées en noir entrent en scène. Sont-elles en deuil ? C'est l'impression première. En fait, sans l'avoir remarqué, nous sommes maintenant à Saint Pétersbourg, chez le vieux Prince Grémine qui a épousé Tatiana. Quelques années se sont écoulées, Onéguine a erré, il est maintenant dans la demeure d'un ami dont il ignore le mariage...

Trois chanteurs se distinguent tout particulièrement. Pour moi, la plus forte impression est venue de la basse Gleb Nikolski (Le Prince Grémine), qui n'a qu'un air, mais quel air ! Dans le rôle de Tatiana, j'ai apprécié la soprano Olga Guryakova. Hormis Ugo Rabec qui avait le rôle du témoin de Lenski, le seul chanteur que j'avais déjà entendu était Ludovic Tézier, il était comme toujours excellent. Je viens d'ailleurs de m'apercevoir que c'était l'artiste lyrique que j'avais vu et entendu le plus souvent en concert : dix fois (devant Natalie Dessay et Anna Caterina Antonacci que j'ai vues chacune huit fois).

Si j'ai été impressioné par ces trois-là, les autres sont très loin d'avoir démérité. Il y avait aussi Joseph Kaiser en Lenski (je me disais bien que sa tête me disait quelque chose : il interprétait Tamino dans la version filmée de La flûte enchantée de Kenneth Branagh), Jean-Paul Fouchécourt en irrésistible Monsieur Triquet, la jeune Alisa Kolosova (Olga), Nona Javakhidze (Filipievna) et Nadine Denize (Madame Larina).

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Summertime im Bonn Center

2010-09-14 00:52+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Mathématiques

Münsterplatz, Bonn — 2010-09-05

Beethoven Orchester Bonn

Robin Engelen, direction musicale

Saisoneröffnung Open-Air In 80 Minuten um die Welt

Ouvertüre zu Candide, Leonard Bernstein

Morgandämmerung an der Moskwa de Khovantchina, Modest Mussorgski

Ungarisher Tanz Nr. 1, Johannes Brahms

Künstlerleben-Walzar op. 316, Tritsch-Tratsch-Polka, Johann Strauß Sohn

Tanz Intermezzo op. 45 Nr. 2, Jean Sibelius

March of the Mogul Emperors de The Crown of India, Edward Elgar

Morgenstimmung de Peer Gynt Suite Nr. 1, Edvard Grieg

Prélude du premier acte de Meistersinger von Nürnberg, Richard Wagner

Entr'acte du quatrième acte Aragonaise de Carmen Suite, Georges Bizet

2. Satz Fêtes de Trois Nocturnes, Claude Debussy

Nr. 8 Romanze de Dir Hornisse op. 97a, Dmitrij Schostakowitsch

Pomp and Circumstance: Marsch Nr. 1 D-Dur op. 39/1, Edward Elgar

Tritsch-Tratsch-Polka, Johann Strauß Sohn

J'étais la semaine dernière à l'université de Bonn pour une conférence de mathématiques. Comme pas mal de constructions situées dans les environs, le bâtiment où avait lieu la conférence date d'environ un siècle et est assez beau, tout comme le plafond en boiseries de la salle de conférences.

Le centre-ville (essentiellement piétonnier) est très agréable. On note une obsession manifeste pour Beethoven qui naquit dans cette ville. On trouve en effet une statue du compositeur sur la Münsterplatz, la-même où l'on verra au cours de la semaine une exposition de plusieurs dizaines de statues colorées du même. Sur quelques murs, des graph's imitent quelque tableau célèbre le représentant.

Un peu plus loin, on peut visiter la Beethoven-Haus. Quelques instruments de musique, des documents autographes, des partitions éditées, des silhouettes, des cartes de vœux, partiellement écrites en français, tout comme les légendes de quelques tableaux. Sur les partitions, le compositeur Ludwig s'appelle tantôt Luigi, tantôt Louis. La pièce où Beethoven est né est vide. Non loin de là, deux masques, vivant et mort.

À l'extérieur, un studio dans lequel se trouve quelques ordinateurs. On peut y écouter des enregistrements des œuvres de Beethoven (il est possible d'écouter des extraits sur leur site Internet) et accéder à des documents. Cela dit, dans le cas général, l'interface ne m'a pas semblé permettre de suivre sur la partition ce qu'on entend. Cependant, un poste est dédié à la sonate Appassionata dont on peut facilement faire une écoute comparée de plusieurs dizaines d'interprétations, tout en parcourant la partition imprimée.

Au sous-sol, on peut assister à une projection interactive en trois dimensions de la première scène du deuxième acte de Fidelio. Un joystick (cassé), une boule mobile, des boutons directionnels déclenchés par des détecteurs de présence, des cordes servent à déplacer les quatre personnages (Pizarro, Leonore, Rocco, Florestan). On reçoit en effet des lunettes 3D permettant de voir les personnages évoluer dans l'espace. Leur apparence n'est pas humaine, mais géométrique. Florestan est une sorte de tourbillon, Pizarro un pantin, une Rocco une boule rouge à tentacules et Leonore est de forme assez vague. Bref, on peut faire sa propre mise en scène de cet extrait de l'opéra. Cela dit, comme j'était tout seul, je ne pense pas avoir fait beaucoup mieux que Lluís Pasqual dans La Donna del lago...

Côté cuisine, rien d'exceptionnel, ni d'épouvantable. Côte musique, un concert en plein air sur la Münsterplatz In 80 Minuten um die Welt où des tubes du classique seront joués. Faute de place assise proche de la scène, je pris refuge dans un café à l'autre bout de la place, ce qui ne laissait entendre que les morceaux particulièrement sonores (comme Tritsch-Tratsch-Polka ou Pomp and Circumstance). J'aurais bien aimé assister à un concert à la Beethovenhalle, mais je n'ai pu la voir que de l'extérieur. Lors des semaines prochaines, la Beethovenfest aura lieu. La veille de mon exposé, en rentrant d'un restaurant, je passe par une petite rue entre le marché et la Münsterplatz, vois et entends un petit groupe de musicien (clarinette, contrebasse, guitare, caisse claire). Ils jouent, et plutôt très bien, des versions jazz de chansons plus ou moins connues. Un groupe de jeunes gens est assis au coin de la rue. Bientôt, ils danseront en couples dans un style tout en swing. Le clarinettiste passera au violon, d'autres musiciens arriveront : un autre guitariste (amplifié), un saxophoniste. Au milieu du morceau, chacun défie les autres dans des concours d'improvisations au point qu'il n'y a plus de rapport évident entre le morceau de départ et ce qu'on entend, mais à la fin, le thème musical original reprend le dessus. Un chanteur barbu va se lancer et exécutera des improvisations très jazz dont je dois bien avouer qu'elles me font parfois un peu penser à ce que font les chanteurs de musique hindoustani... Je pleure de rire quand il fait un numéro irrésistible d'imitation du son de la trompette (en faisant des gestes de tromboniste pour garantir un effet comique certain). L'ambiance dans la rue est très sympathique (on sent bien que la première préoccupation de la population n'est ni leur bifteck ni leur retraite). L'étui d'une guitare reçoit parfois quelque donation. Même les poivrots de passage laissent choir des pièces rouges. Une bonne heure et demie plus tard, le concert improvisé se termine avec Summertime, chanté par le chanteur susnommé et une voix féminine qui s'est discrètement insérée dans le groupe.

Lors d'une précédente correspondance de trains à Köln il y a quelques années, j'avais remarqué qu'il y avait un édifice indiscutablement spectaculaire à proximité, mais je n'avais pas vraiment le temps d'aller le voir de plus près. Cette fois-ci, au retour, j'ai pris le temps de visiter la cathédrale (simplement appelée Dom), très impressionnante.

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