Weblog de Joël Riou

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Programme Bartók pour le Philharmonia Orchestra/Esa-Pekka Salonen

2012-06-27 11:50+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Théâtre des Champs-Élysées — 2012-06-25

Philharmonia Orchestra

Esa-Pekka Salonen, direction

Le Prince de bois, suite d'orchestre op. 13, Bartók

Nikolaï Lugansky, piano

Concerto pour piano et orchestre nº3 (Bartók)

Concerto pour orchestre (Bartók)

Galop de la Suite nº2 pour petit orchestre (Stravinski)

Si les musiciens hongrois me manquent déjà, je crois que j'aime aussi les musiciens anglais. Bien sûr, il y a le LSO, mais le Britten Sinfonia entendu à Dijon m'avait beaucoup plu aussi.

Ce lundi, c'est le Philharmonia Orchestra, un autre orchestre anglais, que je suis allé écouter au Théâtre des Champs-Élysées (où il faut monter jusqu'à la catégorie 3 pour pouvoir espérer voir quelque chose : c'est juste deux ou trois fois plus cher qu'à la Salle Pleyel). J'entends pour la première fois cet orchestre, qui est dirigé pour ce programme Bartók par Esa-Pekka Salonen, que je vois aussi pour la première fois.

Les œuvres jouées sont toutes les trois très variées. Le Prince de bois commence comme L'Or du Rhin de Wagner, mais très vite d'aimables dissonances se font entendre. Ceci me donne l'impression d'entrer dans un univers merveilleux. Les atmosphères vont se développer magnifiquement sans que toutefois je sois tout le temps en mesure de me situer par rapport au synopsis du ballet, mais peu m'importe étant entendu que j'ai rarement l'occasion d'entendre une aussi sublime musique. J'ai été surpris par le grand nombre d'instruments à cordes (8 contrebasses), une observation qui est à modérer par le fait que les différents groupes d'instruments étaient souvent subdivisés en plusieurs parties (par exemple en 10=6+4 pour les violoncelles).

Un piano et un pianiste font leur apparition pour la deuxième pièce au programme. Il s'agit de Nikolaï Lugansky que je vois pour la première fois et qui va interpréter le troisième concerto pour piano de Bartók. Le premier mouvement swingue. J'ai rarement bénéficié d'aussi bonnes conditions d'écoute pour un concerto pour piano. J'avais aussi un peu choisi ma place en fonction de cela (premier rang de premier balcon du côté qui permette de voir le clavier). Je crains que les trois mouvements soient dans un même style qui me fait curieusement davantage penser à l'Amérique qu'à la Hongrie. Le deuxième mouvement, le magnifique Adagio religioso sera heureusement tout différent, tout comme le troisième au cours duquel le pianiste étoffera encore les couleurs variées de son instrument, dans une direction plus percussive cette fois.

J'ai été impressionné par la façon dont est orchestré ce concerto. À l'écoute d'autres concertos, j'ai trop souvent eu l'impression que l'orchestre n'avait qu'un rôle de faire-valoir pour le soliste, et d'autres fois que l'orchestre et le soliste évoluaient dans des mondes différents. Ici, les thèmes courent somptueusement du piano à l'orchestre et réciproquement. On trouve ainsi de longues phrases dans lesquelles les vents, par exemple, interviennent tout naturellement dans une sorte de jeu de questions et réponses avec le piano. Bref, j'adore ce concerto qui permet véritablement au piano et à l'orchestre de dialoguer.

Le programme du concert se termine avec le concerto pour orchestre, que j'ai déjà eu l'occasion d'entendre. L'interprétation du Philharmonia Orchestra m'a bien davantage convaincu. Les contrebasses et violoncelles, qui m'impressionnaient déjà depuis le début du concert, sont en transe. Ils n'écrasent peut-être pas leurs archets aussi forts sur les cordes que leurs confrères hongrois, mais ils ne font pas non plus dans la demi-mesure ! La violoncelliste cosoliste semble prendre un plaisir fou à jouer. J'apprécie tout autant l'attitude décontractée des musicien(ne)s de cette formation anglaise dans les moments qui précèdent ou suivent l'interprétation d'une œuvre ; le Britten Sinfonia m'avait inspiré le même type de sentiments.

Enfin, comment parler de ce concert sans évoquer l'absolument sensationnelle clarinette solo de cet orchestre ? (S'agit-il bien de Mark van de Wiel ?). Il était si j'ose dire dans tous les mauvais coups : dès que la section des vents jouait, j'avais du mal à ne pas me focaliser sur le superbe son de son instrument, alors même que les autres vents (et les cuivres, et les altos, et ...) étaient magnifiques.

(Je manque d'adjectifs superlatifs, pardonnez les répétitions...)

Ailleurs : Bladsurb.

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L'Amour des trois oranges à Bastille

2012-06-24 14:09+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Opéra Bastille — 2012-05-23

Alain Vernhes, Le Roi de Trèfle

Charles Workman, Le Prince

Patricia Fernandez, La Princesse Clarice

Nicolas Cavallier, Léandre

Eric Huchet, Trouffaldino

Igor Gnidii, Pantalon

Vincent Le Texier, Tchélio

Marie-Ange Todorovitch, Fata Morgana

Alix Le Saux, Linette

Alisa Kolosova, Nicolette

Amel Brahim-Djelloul, Ninette

Hans-Peter Scheidegger, La Cuisinière

Antoine Garcin, Farfarello

Lucia Cirillo, Sméraldine

Vincent Morell, Le Maître de cérémonies

Alexandre Duhamel, Le Héraut

Alain Altinoglu, direction musicale

Gilbert Deglo, mise en scène

William Orlandi, décors et costumes

Marta Ferri, chorégraphie

Joël Hourbeigt, éclairages

Alessandro Di Stefano, chef de chœur

Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris

L'Amour des trois oranges, Prokofiev.

On pourra au moins reconnaître à Nicolas Joel, le directeur de l'Opéra de Paris, de savoir piocher parmi les bonnes productions de l'ère Mortier pour faire des reprises. Je n'avais pas vu L'Amour des trois oranges à l'époque. C'est maintenant chose faite avec la première de cette reprise qui a eu lieu hier soir à l'Opéra Bastille.

Il faut bien l'admettre, si j'avais jusque là était toujours déçu par les mises en scène de Gilbert Deflo (Luisa Miller, Un bal masqué, La fiancée vendue), cette production de L'Amour des trois oranges est très réussie.

Il s'agit d'un conte qui se finit bien. Un prince hypocondriaque reçoit un sort : il sera fasciné par les trois oranges gardées par une cuisinière géante. Après les avoir subtilisées, il finira par tomber amoureux de la princesse Ninette qui était dans la troisième orange. Après une séparation liée à une machination, le prince et la princesse seront réunis.

Les scènes se suivent sans temps mort grâce à une mise en scène très vivante faisant appel à de nombreux figurants, jongleurs et même un cracheur de feu. Tout se passe dans un décor unique dont les couleurs peuvent changer au gré des éclairages.

Le texte chanté est en français, comme lors de la création de l'opéra, mais certaines élisions excessives et la prosodie trahissent le fait que la langue originale était le russe. Cependant, le texte reste tout à fait compréhensible. Si les interprètes m'ont semblé convaincants (notamment Charles Workman dans le rôle du Prince et Amel Brahim-Djelloul dans celui de Ninette), mon attention ne s'est pas focalisée sur les voix qui interprètent le plus souvent de brefs récitatifs chantés. Le rôle principal est en effet joué par l'orchestre.

Comme toujours avec ce compositeur, je n'ai pas été déçu par la musique de Prokofiev... Sa vivacité me rappelle parfois le style de son ballet Cendrillon. Ce que je retiens surtout, c'est la somptueuse omniprésence des instruments à vents (et des cuivres). Du côté des cordes, les altos, très engagés, me semblent jouer assez souvent les premiers rôles. L'orchestre dirigé par Alain Altinoglu paraît parfois parcouru par une euphorie collective.

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Myriam Ould-Braham dans La Fille mal gardée

2012-06-24 13:10+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse

Opéra Garnier — 2012-06-21

Frederick Ashton, chorégraphie (1960)

Louis Joseph Ferdinand Herold, musique

John Lanchbery, arrangements musicaux

Osbert Lancaster, décors et costumes

George Thomson, lumières

Christopher Carr, répétitions

Philip Ellis, direction musicale

Myriam Ould-Braham, Lise

Josua Hoffalt, Colas

Stéphane Phavorin, Mère Simone

Simon Valastro, Alain

Alexis Saramite, Thomas, père d'Alain

Pierre-Arthur Raveau, Un danseur à la flûte

Ballet de l'Opéra

Orchestre de l'Opéra national de Paris

La Fille mal gardée, ballet en deux actes de Frederick Ashton d'après Jean Dauberval

J'ai malheureusement raté la nomination de ma danseuse préférée, Myriam Ould-Braham, au rang de danseuse étoile du Ballet de l'Opéra de Paris. D'autres y étaient (Le petit rat, Danses avec la plume, etc). Elendae a même filmé la nomination. Le surlendemain, passant près de l'Opéra après être allé acheter des partitions, j'eus le privilège de la croiser dans la rue en tenue de ville ; elle n'a probablement pas remarqué mon sourire émerveillé, occupée qu'elle était au téléphone. Jeudi, je pouvais enfin la voir dans le rôle de Lise dans La Fille mal gardée, un ballet que j'avais déjà vu il y a trois ans. Je me souviens qu'à l'époque cela aurait dû être ma première occasion de voir cette danseuse, mais, sans doute blessée, elle avait été remplacée par Dorothée Gilbert qui était accompagnée de Matthias Heymann, un couple que je vis alors deux soirs de suite.

Entretemps, Myriam Ould-Braham m'a procuré certaines de mes plus grandes émotions liées à la danse, le point culminant ayant été pour moi son interprétation du rôle de Naïla dans La Source. Mais il y eut aussi son unique Juliette et plus récemment sa Nikiya.

Le moins que l'on puisse dire est que sa Lise m'a charmé. Espiègle, légère, malicieuse, son personnage évolue sur scène sans que les efforts nécessaires à la danse soient visibles. Quelle joie de la voir danser avec son partenaire privilégié Josua Hoffalt ! Celui-ci m'a impressionné comme jamais. Quelle aisance !

Je ne me souvenais pas que la musique de ce ballet était aussi belle. Je ne sais pas si tous les ajouts aux partitions d'origine sont empruntés à Rossini ; en tout cas, sans que je sache identifier toutes les sources, plusieurs numéros font penser à son style. Que la musique m'ait davantage plu cette fois-ci qu'il y a trois ans tient peut-être à la direction musicale de Philip Ellis. Les vents ont été excellents. Heureusement, parce que la musique est presqu'un concerto pour flûte (et clarinette). À part les solos de violon qui m'ont agacé (comme souvent avec cette moitié de l'orchestre de l'Opéra), j'ai trouvé l'orchestre en grande forme.

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Quelques photographies de Budapest

2012-06-23 23:48+0200 (Orsay) — Budapest — Photographies

Entre deux représentations du Ring, j'ai fait quelques photographies à Budapest, certaines avec mon téléphone, d'autres avec mon Réflex. Elles sont toutes à la suite sur cette page. On y voit notamment le Palais des Arts, le Parlement, le Château et le Danube...

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Le Ring de Budapest

2012-06-22 17:56+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Budapest

À l'automne, j'avais découvert la Symphonie Écossaise à la sauce Cleveland. J'avais sincèrement aimé. Et puis, j'entendis à nouveau cette œuvre lors d'un concert de l'Orchestre de Paris. Le plaisir d'écoute avait alors été tout autre. Une autre métamorphose s'était produite avec le concerto pour piano nº2 de Bartók, joué par ce même orchestre sous la direction de Pierre Boulez. J'avais aimé, mais là encore, quand les musiciens du Budapest Festival Orchestra (dirigés par Iván Fischer) vinrent à Pleyel pour l'interpréter, j'eus l'impression d'entendre une autre œuvre, tellement supérieure à ce que j'avais entendu la première fois.

Entre le Ring donné en 2010 et 2011 à l'Opéra Bastille sous la direction de Philippe Jordan et celui que je viens d'entendre à Budapest avec Laurent et Klari, c'est le même genre de phénomène qui s'est produit, et ce sont encore des musiciens hongrois qui se distinguent par leur interprétation ! Je commence à souscrire à l'opinion de Klari selon laquelle les Hongrois auraient, du fait de leur langue, une prédisposition à bien jouer les accents. Le rythme de la musique n'en est que plus perceptible. Le phénomène est particulièrement frappant pour les contrebasses de l'orchestre symphonique de la radio hongroise, qui font mur au fond de la fosse, au centre. À chacune de leurs entrées, c'est comme si le sol se mettait à trembler tellement ils sont énergiques. Ils ont confiance en la solidité de leur archet et de leurs cordes. Parfois, c'est comme s'ils écrasaient celui-ci sur celles-là. Pour moi, c'est du jamais vu... Si les impressionnantes contrebasses sont les plus adorables à regarder (et le contrebassiste solo présent pour Das Rheingold et Die Walküre était époustouflant), les autres pupitres de cordes ne sont pas en reste. Les quelques moments de la tétralogie où seuls les instruments à cordes jouaient m'ont procuré un immense plaisir.

Les instruments à vents sont magnifiques également. Je ne sais si je dois cette sensation à la bonne acoustique de la salle ou au fait d'avoir vue sur les vents, mais pour la première fois j'ai pu apprécier certains aspects de l'orchestration de Wagner que je ne soupçonnais pas, notamment la modification du timbre des cordes par la superposition de vents (les flûtes tout particulièrement).

Le son parfois clair parfois inquiétant des cuivres (surtout quand ils jouent avec la sourdine) serait tout à fait inouï pour moi si un autre orchestre hongrois ne m'avait initié à ces sonorités dans Bartók. Dans la scène où Siegfried essaie de communiquer avec l'Oiseau, le cor anglais fera rire de bon cœur toute la salle en jouant (volontairement) faux. Passant juste après lui, le cor solo viendra impérialement jouer le motif de l'Appel du fils des bois, la salle retenant son souffle devant tant de majesté, alors que le musicien est comme seul au monde, sur scène, en habit. Avant chaque acte, une fanfare composée de quelques musiciens de l'orchestre interprétait formidablement bien quelque motif tiré de l'acte qui allait suivre. Lors de la toute dernière fanfare, alors que nous étions tous près d'eux, Klari, Laurent et moi n'avons pas pu nous retenir de continuer à applaudir alors qu'ils repartaient : nous avons eu droit à un salut et un merci rien que pour nous.

Ce serait mentir d'affirmer que l'orchestre ait été parfait pendant les quinze heures de musique de ce Ring, mais ils ont fait preuve de tant de qualités que les petites imperfections paraissent peu de choses par rapport au plaisir procuré. J'ai ainsi aimé voir les musiciens d'orchestre communiquer entre eux. À un moment, un contrebassiste un peu paniqué faisait désespérément signe à son co-pupitre de tourner la page. Le co-pupitre chargé des tournes, malgré une fatigue physique bien perceptible, essayait de le rassurer en lui montrant que le contrebassiste solo était à la même page qu'eux. On a aussi pu voir quelques chuchotements. Alors qu'avec d'autres orchestres, cela donne parfois l'impression que les instrumentistes se désintéressent passagèrement de la musique, avec ces musiciens hongrois, les chuchotis et autres gestes échangés me semblent au contraire le signe d'une envie de bien faire, de rassurer les uns et les autres, bref de faire corps pour affronter tous ensemble l'édifice musical wagnérien.

L'artisan de ce succès est le chef d'orchestre Ádám Fischer. Je l'avais déjà adoré dans La Clémence de Titus à l'Opéra Garnier en septembre dernier. Ici, il dirige parfois assis parfois debout. Dans le prélude de L'Or du Rhin commencé dans l'obscurité totale tout comme se finira Le Crépuscule des Dieux, il dirigera avec une loupiote rouge au bout de sa baguette. Si dès l'entrée dans la salle, j'eus le sentiment que je reviendrais à Budapest une autre fois, quand le Rhin a commencé à se manifester dans la musique, j'étais rassuré, conquis par la faculté de l'orchestre que je découvrais à m'émouvoir. Le retour du Rhin dans Götterdämmerung sera un autre grand moment pour moi. De telles extases musicales (à fort potentiel lacrimal), le chef et les musiciens nous en ont concocté un certain nombre :

  • Le crescendo de fous furieux à la fin de Rheingold (de l'intérêt de commencer les crescendos sur des nuances toutes douces...). (Les cuivres ! les timbales !)
  • La Tempête au début de Die Walküre.
  • Le sublime passage où différents vents (en commençant par la clarinette basse) se passent le motif de la Soumission de Brünnhilde.
  • Le crescendo dans la dernière scène du premier acte de Siegfried dans lequel le motif de Loge est mis en valeur.
  • La version canon du motif du Traité.
  • Les murmures de la forêt. (La clarinette !)
  • Le prélude à la scène de l'enlèvement de Brünnhilde dans Götterdämmerung
  • La marche funèbre de Siegfried.
  • La scène finale !

Si j'ai beaucoup loué l'énergie des musiciens, l'interprétation n'en étant pas pour autant moins analytique, finalement. Certains détails n'étaient certes peut-être pas autant mis en valeur que par d'autres chefs. Pourtant, je n'en tire aucune frustration parce que j'ai entendu d'autres détails insoupçonnés. J'ai eu le sentiment de bien rentrer dans l'univers motivique de Wagner au cours des représentations des trois premiers opéras : Das Rheingold, Die Walküre et Siegfried. Il ne s'est alors pour ainsi dire pas présenté un seul moment où je ne susse faire correspondre aux motifs entendus les idées correspondantes. Je ne vise ici que ce qui était mis au premier plan du flux musical. Il en est allé tout autrement dans Götterdämmerung : j'ai très vite été complètement perdu tant les motifs sont en permanence suggérés, empilés, réorchestrés.

Passons maintenant à la mise en scène, aux décors, etc. Les chanteurs (qui sont presque tous en habits) évoluent sur un dispositif scénique unique pendant toute la durée du Ring. Une estrade au milieu prolongée de quelques marches conduisant à une étroite passerelle collée à un large écran sur laquelle des vidéos sont projetées. Les comédiens ou chanteurs situés derrière l'écran paraissent parfois en ombres chinoises. La première image que je croie avoir vue est celle d'une méduse se transformant en la chevelure d'une fille du Rhin, laquelle reviendra à la fin du cycle. Pour le reste, les vidéos projetées ne semblent régies par aucune vision d'ensemble. Le Walhalla sera représenté comme un gratte-ciel dans Das Rheingold, et puis cette image disparaîtra complètement par la suite. Parmi les images marquantes, je retiens la tempête de neige sur quelque montagne au début de Die Walküre, la déchéance de Brünnhilde représentée par la vision du sol qui se rapproche à toute vitesse comme si on sautait du Walhalla en parachute. L'évocation du fil tissé par les nornes, le voyage sur le Rhin moderne en sont d'autres. La scène d'immolation de Brünnhilde sera intelligemment conçue également, puisque des flammes commenceront à paraître sur un des écrans à surtitres situé en hauteur.

Du point de vue de la mise en scène proprement dite, je n'ai rien vu qui puisse susciter l'adhésion totale ou le rejet absolu. Je pense qu'il faut considérer ces représentations comme des versions de concert améliorées. L'orchestre est tellement formidable que j'ai de toute façon eu du mal à détourner mes yeux de la fosse. Si je n'ai pas compris pourquoi ni Siegmund ni Siegfried n'a jamais brandi l'épée (alors que Wotan tenait sa lance), il m'a semblé avoir remarqué quelques bonnes idées dans cette mise en scène. Par exemple, la façon dont au début de Siegfried l'épée était représentée par une feuille de papier déchirée en deux morceaux sur lesquels étaient dessinés deux morceaux de l'épée (qui est brisée au cours de Die Walküre). Quand Siegfried aura l'idée de réduire l'épée en limaille avant de la forger à nouveau, il déchirera les deux bouts de papier de façon à obtenir de tout petits morceaux. C'est plutôt bien vu, je trouve.

Il me reste à parler des chanteurs. On ne va pas pinailler : je les ai tous trouvés excellents ! (La distribution détaillée apparaît à la fin de ce billet.) J'ai tout particulièrement aimé le ténébreux Walter Fink (Hunding), l'endurant Christian Franz (Loge/Siegmund/Siegfried), le touchant Juha Uusitalo (Wotan), l'attachant Hagen (Matti Salminen). J'ai été impressionné par le chœur des Walkyries répondant aux questions de Wotan à propos de Brünnhilde dans Die Walküre. Le chœur du Crépuscule des Dieux a été superlatif aussi... Enfin, dans le rôle de Brünnhilde, je découvrais Irène Theorin. Si son vibrato était quelque peu prononcé dans les acrobaties vocales du cri d'appel des Walkyries, elle a parfaitement réussi à m'émouvoir par la suite !

Saluts à la fin du Ring

Ailleurs : Laurent (Das Rheingold, Die Walküre, Siegfried, Götterdämmerung), Klari.

Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem, Művészetek Palotája, Budapest — 2012-06-12

Juha Uusitalo, Wotan

Oskar Hillebrandt, Donner

Ladislav Elgr, Froh

Christian Franz, Loge

Németh Judit, Fricka

Szabóki Tünde, Freia

Kovácz Annamária, Erda

Hartmut Welker, Alberich

Gerhard Siegel, Mime

Walter Fink, Fafner

Bretz Gábor, Fasolt

Wierdl Eszter, Woglinde

Megyesi Schwartz Lúcia, Wellgunde

Mester Viktória, Flosshilde

Fischer Ádám, direction musicale

Hartmut Schörghofer, mise en scène et décors

Christian Martin Fuchs, dramaturgie

Teresa Rotemberg, chorégraphie

Corinna Crome, costumes et marionnettes

Andreas Grüter, lumières

Momme Hinrichs, Torge Møller (fettFilm), vidéo

Rebekka Stanzel, assistante à la mise en scène

Magyar Rádió Szimfonikus Zenekara

Das Rheingold, Wagner

Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem, Művészetek Palotája, Budapest — 2012-06-13

Christian Franz, Siegmund

Walter Fink, Hunding

Juha Uusitalo, Wotan

Michaela Kaune, Sieglinde

Irène Theorin, Brünnhilde

Németh Judit, Fricka

Wittinger Gertrúd, Helmwige

Szabóki Tünde, Gerhilde

Érsek Dóra, Waltraute

Várhelyi Éva, Siegrune

Mester Viktória, Rossweise

Bakos Kornélia, Grimgerde

Kovácz Annamária, Schwertleite

Fischer Ádám, direction musicale

Hartmut Schörghofer, mise en scène et décors

Christian Martin Fuchs, dramaturgie

Teresa Rotemberg, chorégraphie

Corinna Crome, costumes et marionnettes

Andreas Grüter, lumières

Momme Hinrichs, Torge Møller (fettFilm), vidéo

Rebekka Stanzel, assistante à la mise en scène

Magyar Rádió Szimfonikus Zenekara

Die Walküre, Wagner

Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem, Művészetek Palotája, Budapest — 2012-06-15

Christian Franz, Siegfried

Gerhard Siegel, Mime

Juha Uusitalo, Der Wanderer (Wotan)

Hartmut Welker, Alberich

Matti Salminen, Fafner

Gál Erika, Erda

Irène Theorin, Brünnhilde

Gál Gabi, Stimme eines Waldvogels

Fischer Ádám, direction musicale

Hartmut Schörghofer, mise en scène et décors

Christian Martin Fuchs, dramaturgie

Vida Gábor, chorégraphie

Corinna Crome, costumes et marionnettes

Andreas Grüter, lumières

Momme Hinrichs, Torge Møller (fettFilm), vidéo

Rebekka Stanzel, assistante à la mise en scène

Magyar Rádió Szimfonikus Zenekara

Siegfried, Wagner

Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem, Művészetek Palotája, Budapest — 2012-06-17

Christian Franz, Siegfried

Oskar Hillebrandt, Gunther

Matti Salminen, Hagen

Hartmut Welker, Alberich

Irène Theorin, Brünnhilde

Markovics Erika, Gutrune

Gál Erika, 1. Norne

Németh Judit, Waltraute, 2. Norne

Szabóki Tünde, 3. Norne

Wierdl Eszter, Woglinde

Megyesi Schwartz Lúcia, Wellgunde

Mester Viktória, Flosshilde

Fischer Ádám, direction musicale

Hartmut Schörghofer, mise en scène et décors

Christian Martin Fuchs, dramaturgie

Vida Gábor, chorégraphie

Corinna Crome, costumes et marionnettes

Andreas Grüter, lumières

Momme Hinrichs, Torge Møller (fettFilm), vidéo

Rebekka Stanzel, assistante à la mise en scène

Magyar Rádió Szimfonikus Zenekara

Götterdämmerung, Wagner

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Művészetek Palotája, le Palais des Arts de Budapest

2012-06-20 00:18+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Budapest

Le Müpa (et plus précisément le Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem) est une des salles de spectacle de Budapest. Depuis le centre de Budapest, on y accède par la ligne 2 du tramway : c'est la ligne qui longe le Danube. Le bâtiment inauguré en 2005 est moderne :

Le Müpa

De nuit, il est beau à voir aussi :

Le Müpa

L'intérieur peut paraître tarabiscoté, mais l'endroit est pratique et agréable. Les spectateurs n'ont pas à se marcher sur les pieds pendant les entr'actes d'une heure au cours des représentations du Ring. Divers escaliers, escalators, ascenseurs permettent de rejoindre les différents étages. Ce n'est qu'au dernier moment, avant d'accéder à son siège, que l'on montre son billet à l'ouvreur. On a alors davantage l'impression de demander un renseignement utile que de passer le contrôle. On circule librement dans les autres parties de la salle, ses nombreux cafés, son restaurant (délicieux menu Wagner à 15€ pendant le Ring !). Les comptoirs servent un large choix de boissons et de pâtisserie. L'atmosphère générale est à la détente, ce qui aide aussi pour commander un Cappy Narancs (ou, plus difficile, un Cappy Őszibarack). Il est possible de manger et boire dans les multiples terrasses accessibles (certains ont même apporté leur pique-nique). (Sinon, pour ceux que cela intéresse, le Wifi gratuit fonctionne très bien. En arrivant le premier jour, je l'ai utilisé pour accéder à Google Translate dans l'idée de traduire les messages de la machine à imprimer les billets de spectacle. Celle-ci ne parlait que hongrois... et refusa d'imprimer mes billets. Les guichetières, qui elles parlent très bien anglais, ont réussi à régler mon problème.)

Ce que j'apprécie tout particulièrement dans l'architecture du bâtiment, c'est l'omniprésence du bois. Il est bien sûr visible dans la salle proprement dite où il doit contribuer à l'acoustique :

Le Müpa

(Noter la présence d'un curieux assemblage de gros blocs de bois suspendus plus ou moins au-dessus de la fosse d'orchestre. Outre une fonction esthétique, je présume qu'ils doivent avoir une influence bénéfique sur les sensations acoustiques des spectateurs assis au parterre.)

Le bois est tout sauf caché, comme on peut le voir sur cette photographie montrant les musiciens de la fanfare annonçant la reprise de la représentation à la fin du premier entr'acte de Siegfried :

Fanfare

Ci-dessus, les musiciens sont installés au niveau du premier balcon sous la coque en bois entourant la salle de spectacle comme un cocon. Pour accéder à la terrasse, on peut passer par des escaliers-galeries dans lesquels on est entouré de bois dans toutes les directions (ou presque, seul le tapis recouvrant les marches est fait d'un autre matériau, évidemment plus souple).

Les sièges sont confortables et les rangs semblent bien aérés. On ne risque pas de se faire mal aux genoux. Le surtitrage est bilingue hongrois-allemand. Un deuxième dispositif de surtitrage est présent pour permettre aux spectateurs qui ne verraient pas le premier de pouvoir suivre le texte.

Au fond de la scène, au premier étage, on voit les tuyaux d'un orgue qui est paraît-il du dernier cri (en tout cas, comment ne pas le penser en visionnant cette vidéo ‽). Il serait à commande électronique. L'organiste peut ainsi en jouer tout en étant sur scène dans une position qui permette aux spectateurs de le voir, comme on peut l'observer sur cette vidéo de concert.

Fréquenter un tel havre musical pendant une semaine rend très difficile le retour à la réalité parisienne. Il me faudra un certain temps pour apprécier à nouveau la Salle Pleyel, qui est pourtant la salle de concert parisienne que je préfère. Le retour au stress parisien a en effet été trop brutal pour moi. Dans le métro, j'ai l'impression que tout le monde veut me rentrer dedans. Au concert de lundi dernier, une ouvreuse de Pleyel insiste auprès d'une certaine petite équipe de blogueurs franco-budapestois papotant dans le hall pour que chacun rejoigne sa place. On se bouscule dans les escaleirs, dans les allées, dans le foyer... J'ai ainsi été soulagé de partir à l'entr'acte de ce concert LSO/Haitink/Pires. Ceci étant dit, la raison principale de ma fuite a été ma fatigue. Le concerto nº23 de Mozart m'a paru tellement court que je ne pense pas être resté éveillé tout du long. Avant cela, j'avais été très agréablement surpris par l'interprétation de la Chaconne en sol mineur de Purcell. Certes, il s'agit de musique anglaise jouée par un orchestre anglais, mais il est remarquable qu'un orchestre non spécialisé dans la musique baroque joue aussi bien une telle œuvre (pour instruments à cordes uniquement).

Pour finir ce billet, voici une vue sur le Danube depuis une des terrasses du Palais des Arts :

Vue sur le Danube depuis le Müpa

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Un trio de Beethoven

2012-06-19 09:41+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danses indiennes — Budapest

Liszt Ferenc Kamaterem Concert Hall, Budapest — 2012-06-16

Ilona Prunyi, piano

Ádám Banda, violon

Ditta Rohmann, violoncelle

Trio en si bémol majeur, op. 97 (Beethoven)

Samedi soir, je suis allé au Liszt Ferenc Kamaterem Concert Hall, à quelques pâtés de maison de l'appartement, lequel se trouve aussi tout près d'une rue dont les bâtiments sont criblés d'impacts de balles...

Je suis arrivé un tout petit peu en avance au concert qui avait lieu dans le cadre du festival Múzeumok Éjszakája. J'ai ainsi pu entendre depuis l'extérieur de la salle des frappes de mains sur les cuisses et des pieds sur le sol d'un groupe de 14 jeunes danseurs que j'ai vus ensuite quand j'ai pu me faufiler vers un siège à la faveur d'une brève ouverture de la porte entre deux numéros dansés. Les quelques minutes de danse que j'ai vues étaient particulièrement virtuoses, la jeunesse et la souplesse des danseurs d'une vingtaine d'années aidant.

Danse folkloriqe hongroise

C'était plus impressionnant que ce que Klari et moi avons pu voir sur la place devant la Maison Gerbeaud au cours de l'après-midi où différents ensembles de danses folkloriques se succédaient sur une scène aménagée pour l'occasion. De façon tout à fait inattendue, on a aussi pu voir quelques minutes de danse kathak !

Accordage du piano

Pour revenir au concert de musique de chambre, la salle de cent places est très belle. Les murs sont d'un blanc immaculé. Au fond de la scène, une peinture monochrome représente notamment Apollon et sa lyre. La pause entre les deux spectacles et le départ de certains spectateurs me permet de me replacer au premier rang, juste en face de la chaise du violoniste Ádám Banda. Cela me permettra aussi d'apprécier le jeu de la violoncelliste qui sera assise à droite. Le clavier du piano sera également en plein dans mon champ de vision. Pendant que l'accordeur de piano finit son œuvre, j'aperçois un petit groupe de jeunes à dreadlocks entrer pour écouter un trio de Beethoven !

Grâce aux indications de Klari, je savais que le violoniste Ádám Banda était assez jeune. La violoncelliste Ditta Rohmann appartient à la même génération (j'apprends en lisant sa biographie qu'elle a déjà joué dans le Chamber Orchestra of Europe et contrairement à ce que son nom peut faire penser, elle est née en Hongrie). Au piano, Ilona Prunyi doit avoir plus de deux fois l'âge des deux précédents. Un certain sentiment d'irréalité s'était emparé de moi quand elle était sortie de la coulisse dans sa très sobre robe bleue à pois blancs. Toutefois, la différence d'âge entre les musiciens ne semble absolument pas un obstacle à leur bonne entente. Les thèmes se passent de l'un à l'autre. Parfois, je suis incapable de dire si certains accords sont le fait de notes jouées en double corde par le violon ou s'ils combinent le son des instruments des deux jeunes musiciens. La façon dont le violoncelle reprend délicatement certaines notes des thèmes joués par le violon est un véritable ravissement pour moi. La violoncelliste a un jeu un peu plus rond que celui du violoniste dont les accents étaient plus marqués, tout comme ses adorables grimaces, que je n'ai vues que de profil.

Au delà des deux jeunes musiciens assis au premier plan, j'ai été frappé par la cohésion du trio tout entier. De ce point de vue-là, la fin du premier mouvement a été absolument merveilleuse. La pianiste dispose par ailleurs d'une sidérante technique pour jouer les crescendos !

S'il ne m'eût pas déplu que le concert durât plus longtemps, j'ai été content qu'aucun bis ne vienne effacer le souvenir de l'unique œuvre qui venait d'être jouée. J'ai été très heureux de pouvoir continuer grâce à ce concert inattendu ma découverte progressive de la musique de chambre de Beethoven.

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Budapest

2012-06-16 14:03+0200 (Budapest) — Budapest

Je suis depuis le début de la semaine à Budapest (en Hongrie, faut-il le préciser ?). La raison principale de venir était le Ring wagnérien au Palais des Arts avec Klari et Laurent. De ce côté-là, après avoir vu trois des quatre opéras, je suis comblé...

Pour le reste, je suis très agréablement surpris par cette ville. Klari et moi avons pu trouver un grand appartement donnant sur une cour intérieure à un prix étonnamment bas. Les rues sont calmes sans être désertes. Les atmosphères peuvent changer subitement : une rue mal éclairée peut se transformer en un équivalent rue Mouffetard quelques pas plus loin. Le système de transports en commun est formidable. La plus agréable des possibilités est le tramway qui quadrille bien la ville, la ligne tournant le long du boulevard circulaire et la ligne longeant le Danube étant particulièrement pratiques.

La ligne de métro 1 est assez particulière. Tout d'abord, il faut apprendre à reconnaître les petits panneaux jaunes indiquant les escaliers. Ceux-ci donnent directement sur les quais. À certains arrêts, il n'y a pas de contrôleurs. J'apprécie l'absence de contrôles, tout comme au Palais des Arts les sacs ne sont pas contrôlés comme cela se fait dans certaines salles parisiennes. Bref, l'atmosphère est beaucoup plus détendue qu'à Paris..

La semaine passe très vite et est rythmée par les représentations du Ring. Cela laisse relativement peu de temps pour parcourir la ville. Je me suis contenté d'une petite visite au château et des promenades en bonne compagnie, notamment à l'île Marguerite (où on peut boire des limonades invraisemblablement délicieuses).

En dehors des musiciens hongrois et de quelques spécialités locales (ne pas se fier à l'apparence des plats, cela peut ne ressembler à rien et être délicieux...), ma grande découverte est celle des bains. Je suis allé à trois d'entre eux. Le plus récent est le Széchenyi. Le bâtiment date du début du vingtième siècle. L'architecture est agréable. Il comporte deux grands bassins extérieurs (séparés par une piscine). Dans le bâtiment voisin, on trouve divers bassins à diverses températures, saunas, hammams. Son seul défaut est qu'il est surtout fréquenté par les touristes.

Dans un autre genre, au bord du Danube, côté Ouest (Buda), j'ai été aux bains Rudas et Király. Ceux-ci ont été construits par les occupants ottomans au seizième siècle. Le bassin principal de ces deux bains est situé sous un très beau dôme troué d'ouvertures par lesquelles la lumière du soleil peut faire quelques percées. Le Rudas est semble-t-il plus excentré que le Király (qui est récemment devenu mixte ; à part un petit vieux à lunettes qui dans le jacuzzi m'a fait du pied de façon suffisamment insistante pour que j'aie des doutes sur ses intentions, l'endroit semble être très sage). J'ai eu l'impression qu'il n'y avait pratiquement que des Hongrois (plutôt âgés) quand j'y suis allé.

Rudas gyógyfürdő

Le Rudas est le bâtiment du seizième siècle le plus moderne que j'aie visité. Les cabines semblent toutes neuves et très modernes (ouverture des portes par bracelet magnétique...). Au contraire, l'intérieur, bien entretenu, fait très authentique et est paisible. Le bassin principal est entouré de quatre petits bassins à diverses températures. Deux portes donnent sur des saunas à diverses températures et un hammam (point faible de l'endroit pour moi : il y avait tellement de vapeur que je ne voyais pas deux mètres devant moi, ce qui n'était pas très rassurant).

Király gyógyfürdő

Le poids des années est bien plus visible au Király, mais l'endroit a un certain charme. Si l'entrée et la sortie se font avec un bracelet électronique, celui-ci ne sert plus à rien pour entrer dans sa cabine puisqu'il faut récupérer une clef auprès d'un homme chargé des cabines. Le bracelet électronique permet néanmoins d'attacher de façon un peu plus sûre la clef à son poignet qu'avec la ficelle lâche qui est fournie. Le hamman est réglé d'une façon qui m'a paru idéale. Les saunas sont très agréables aussi. Un jacuzzi moderne est installé près d'une cour intérieure où quelques uns prennent le soleil.

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Hippolyte et Aricie à Garnier

2012-06-10 01:10+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Opéra Garnier — 2012-06-09

Sarah Connolly, Phèdre

Anne-Catherine Gillet, Sophie

Andrea Hill, Diane

Jaël Azzaretti, L'Amour

Salomé Haller, Oenone

Marc Mauillon, Tisiphone

Aurélie Legay, La Grande Prêtresse de Diane/Une chasseresse

Topi Lehtipuu, Hippolyte

Stéphane Degout, Thésée

François Lis, Pluton/Jupiter

Nicholas Mulroy, Première Parque

Aimery Lefèvre, Arcas/Deuxième Parque

Manuel Nuñez Camelino, Un suivant/Mercure

Jérôme Varnier, Neptune/Troisième Parque

Sydney Fierro, Un chasseur

Marc Barret, Emilie Bregougnon, Anna Chirescu, Angèle Fontaine, Sébastien Montagne, Anne-Sophie Ott, Léa Perat, Gilles Poirier, Raphaël Rodriguez, Artur Zakirov, Danseurs

Emmanuelle Haïm, direction musicale

Ivan Alexandre, mise en scène

Antoine Fontaine, décors

Jean-Daniel Vuillermoz, costumes

Hervé Gary, lumières

Natalie Van Parys, chorégraphie

Xavier Ribes, chef du chœur

Orchestre et Chœur du Concert d'Astrée

Hippolyte et Aricie, Rameau

Une production tradi comme c'est pas permis. Je n'avais pas vu ça depuis Cadmus et Hermione à l'Opéra Comique (et un Egisto de sinistre mémoire à l'Athénée). Cependant, c'est plutôt bien fait, dans le genre. À part quelques plates-formes pour faire descendre les Dieux des cintres (doivent-ils rester tout là haut pendant 1h30 en attendant leur tour, ou ont-ils un moyen de monter-descendre sans passer par la scène ?), les décors sont uniquement constitués de toiles peintes. Il y en a une profusion. J'ai comme l'impression d'avoir vu une superproduction époque Louis XV.

Le texte de l'abbé Simon Joseph Pellegrin est très bien fichu. Il mélange différents types de mètres : alexandrins et octosyllabes, surtout. La musique de Rameau est belle et variée. Elle est bien jouée par le Concert d'Astrée. (Cela dit, depuis un certain concert dirigé par Jordi Savall, je sais que cela pourrait être meilleur encore.) J'ai particulièrement aimé les moments où on s'éloigne du récitatif typiquement lullyste et où le rythme des parties vocales s'accélère. On entend plein de façons différentes de mettre en musique des alexandrins sur des mesures à quatre temps. C'est assez amusant à suivre. Une des façons qui m'ont plu était particulièrement adaptée aux vers qui se découpaient naturellement en quatre fois trois syllabes. Le rythme du texte s'en trouvait accentué et les syllabes qui se retrouvaient ainsi rallongées étaient souvent très ornementées.

Parmi les chanteurs, j'ai particulièrement apprécié Anne-Catherine Gillet (Aricie), Stéphane Degout (Thésée) et surtout Jaël Azzaretti, superbe Amour (notamment dans les acrobaties vocales du trio avec violon et flûte évoquant le chant des oiseaux). J'ai bien aimé le chœur et le trio (masculin) des Parques était merveilleux.

La mise en scène est très statique. La chorégraphie des ballets purement décorative. Il ne tient qu'à la musique que je ne me sois pas ennuyé...

Ailleurs : David, Grignotages.

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Une composition de dhrupad : “Bhajamana”

2012-06-08 21:00+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Culture indienne — Dhrupad

J'ai commencé à prendre des cours de chant dhrupad en février. J'ai déjà décrit mes impressions à chaud après un premier cours et une journée de stage.

Pour le moment, en cours, nous faisons essentiellement trois types d'exercices. Le premier type d'exercice, que nous faisons toujours en début de séance consiste à bien assimiler les notes de la gamme, en montant, en descendant ou en faisant quelques détours, toujours en prononçant le nom des notes : Sa, Re, Ga, Ma, Pa, Dha, Ni, Sa. Cela peut être dans le mode majeur standard, la seule différence étant que les notes ne sont plus appelées do, ré, mi, fa, sol, la, si, do ; cela peut aussi être dans un raga spécifique (depuis quelques semaines, c'est Bhairav, cf. le billet de Klari sur le concert de Nirmalya Dey). Un autre type d'exercice consiste à reproduire des phrases musicales qui pourraient faire partie d'un Alap. Pour le moment, ces phrases font rarement intervenir plus de trois ou quatre notes, mais il faut faire particulièrement attention au phrasé et dans la phase d'écoute, il faut aussi s'entraîner à reconnaître les notes. Je suis loin d'être au point de ce côté-là, mais il y a du progrès : cela me fait un peu moins paniquer maintenant qu'au tout début.

Le troisième type d'exercice consiste en le fait de travailler une composition de dhrupad, sans chercher à improviser, pour le moment... La première que nous avons étudiée est dans le Raga Yaman. Le Ma est un Tivra Ma (noté ma). Autrement dit, le fa est remplacé par un fa# et c'est la seule altération. Pour autant, il ne faut pas croire que c'est un morceau en sol majeur, pas plus qu'en mi mineur (consultez votre musicien-musicologue préféré pour plus de détails sur les modes).

Voici une retranscription (approximative) en devanagari d'une transcription latine du texte en Braj Bhasha (une langue proche du hindi) :

भज मन करुणा निधान
सुखसँ पद एकदम
शरण गत वत्सल प्रभु
पूराता सब मन सुखाम

Vu les quelques mots que je puis trouver dans mon dictionnaire de hindi, il est manifestement question d'une divinité importante (Krishna ?), qui n'est toutefois pas explicitement nommée.

Quand je travaille cette composition tout seul, j'aime bien savoir si les notes que je chante sont en quelque sorte corrélées avec les notes prévues... En faisant l'acquisition de mon piano électrique, j'avais acheté un métronome (électrique aussi). Je désespère d'arriver à faire honneur à la vocation première de ce gadget. J'utilise en effet bien davantage son autre fonction Tuner, qui est en fait double. L'engin peut d'une part jouer un son pur à une certaine hauteur et d'autre part reconnaître la note que quelque quidam jouerait à proximité ; c'est cette dernière fonction que j'utilise. Une belle lumière verte s'allume quand la note est juste ; sinon, des flèches indiquent dans quel sens on joue faux. Cela ne fonctionne pas trop mal avec ma voix. Cependant, quand je tiens une note un certain temps, l'appareil détecte la bonne note au début, puis tend à afficher la note située une quinte au-dessus. Autrement dit, l'appareil entend un peu trop les harmoniques...

Même si je ne suis pas expert en traitement du signal, je sais ce qu'est une transformée de Fourier, donc je me suis décidé à faire un petit programme affichant non seulement la note jouée, mais la courbe parcourue dans le temps ! puisque comme je l'avais remarqué lors du stage de début février, en chant dhrupad, la courbe est tout sauf anguleuse. Voici ce que cela donne quand je chante :

Bhajamana karuna nidhana

(Stricto sensu, je n'ai pas représenté la courbe mais une suite de points...)

Le temps s'écoule vers la droite, les notes les plus hautes sont en haut. Les lignes horizontales correspondent aux notes du raga (dont j'ai indiqué à gauche les noms). La fondamentale (Sa) est en rouge. Une quinte au-dessus, le Pa est en bleu. Les autres notes sont en pointillés (entre deux notes consécutives, les intervalles font ici soit un demi-ton soit un ton, mais cela peut être différent dans d'autres ragas, et dans ce Raga Yaman, on peut signaler que la gamme ascendante commence par le Ni et passe directement au Re en omettant le Sa, ce qui fait un intervalle d'un ton et demi...). Le Sa de base est pour moi à peu près une octave en dessous du do du milieu du clavier (là, il se trouve que c'était un si, peu importe, ça doit être mon côté baroqueux). Sous le graphique, j'ai mis une transcription approximative de ce que j'essaie de chanter (le Sa étant représenté par un do). La portée et le graphique sont vaguement alignés. Le tala est ici Chautal. C'est un cycle à 12 temps dont j'ai représenté en pointillés sur la portée les subdivisions en trois parties représentant chacune quatre temps. (Chaque temps doit faire environ 1 seconde et demie.)

Au début des cours, en première approximation, dans le karuna du milieu, on ne chantait que les notes ma-ma-pa. Plus d'une fois sur deux, la proximité entre les deux notes faisait que je tombais directement sur le pa. Progressivement, j'ai pu faire la petite glissade du ma vers le ga. La note suivante sur la syllabe ru est très ornementée aussi, je ne saurais même pas comment la noter sur la partition. La hauteur monte un peu jusque vers le pa, puis on est censé se poser sur le ma. On peut voir ici que je me suis posé un peu trop haut. (Presque tous les ma que vous verrez plus bas seront un peu faux aussi, chacun différemment.)

Dans le dernier tiers du cycle, on a un petit glissando du ma vers le ga. Au début, je le faisais un peu vite, maintenant je peux le faire durer un temps comme ci-dessus comme le fait la prof sur l'enregistrement qu'elle nous a envoyé.

Sukhasam pada ekadama

Dans le premier tiers de ce deuxième cycle, la syllabe sam est nasalisée et il faut glisser en faisant attention à s'arrêter sur le ma avant de se reposer tranquillement sur la rassurante note pa. Il faut en effet attaquer une phrase rigolote sur le mot ekadama où l'on ne s'arrête pour ainsi dire pas de glisser d'une note à une autre...

Sharana gata vatsala prabhu

Ici aussi, la notation est imparfaite. La double glissade ga-re-ga ne concerne semble-t-il que la voyelle a de la syllabe na, le n devant être à une hauteur que je ne suis pas sûr de bien saisir (ni, ou sa ?).

Purata saba mana sukama

Encore un ma un peu faux avant de jouer aux montagnes russes sur les notes aiguës.

(Si vous voulez voir la courbe toute entière, cliquez-ici. Ceci vaut aussi pour les quatre portées de la partition.)

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La Messe en si mineur par le Bach Collegium Japan/Masaaki Suzuki à Pleyel

2012-06-05 10:13+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Salle Pleyel — 2012-06-04

Hana Blažíková, soprano

Johannette Zomer, soprano

Robin Blaze, alto

Gerd Türk, ténor

Peter Kooij, basse

Bach Collegium Japan

Masaaki Suzuki, direction

Messe en si mineur, BWV 232, Johann Sebastian Bach.

J'assistais ce soir à ma cinquième Messe en si mineur. La dernière remontait à novembre 2008. À part cette note de blog, je n'en ai aucun souvenir. Je n'ai pas oublié celle dirigée en février 2008 par Hervé Niquet. Ma mémoire a oublié celle de 2006. La première, en 2004, je m'en souviens encore un peu...

En parcourant la brochure de la saison 2011/2012 il y a déjà plus d'un an, j'avais coché immédiatement le concert de ce soir. C'était un des concerts de l'année que j'attendais le plus. En entendant le Bach Collegium Japan il y a quatre ans au TCE, j'avais été particulièrement enthousiasmé par le chœur. Je me réjouissais de l'entendre à nouveau et de voir Masaaki Suzuki diriger puisque ma place était à l'arrière-scène.

Pour moi, ce n'est pas le concert de l'année : la place est déjà doublement prise. Ce n'est que mon deuxième concert Bach de 2012, après La Passion selon Saint Matthieu dirigée par Marc Minkowski. Les cimes atteintes ce soir sont à mon avis à la même hauteur, mais il ne s'agit pas des mêmes montagnes ! Les œuvres et les interprétations sont en effet très différentes : la Saint Matthieu était très incarnée, cette Messe en si très éthérée. C'est très bien ainsi !

C'est avant tout le chœur qui m'a impressionné. En comptant les solistes, on dénombre en tout une vingtaine de chanteurs. Dès les premières secondes du Kyrie eleison, je suis aux anges. Le sommet émotionnel sera atteint pour moi dans le Sanctus. Dans la plupart de ces numéros choraux, j'apprécie la façon dont les différents parties du chœur se mettent à chanter, apparemment toujours dans le même ordre : basses, ténors, altos, sopranos. Et puis, un savant enchevêtrement se met à onduler dans des phrases très élaborées. Il me semble que l'on glisse pas mal d'une note à l'autre. Aucune discontinuité ne vient interrompre des phrases parfois invraisemblablement longues : c'est l'avantage d'avoir plusieurs chanteurs pour chaque voix ? Globalement, cela me procure une étonnante impression de surplace et de mouvement, tout à la fois.

Si mon placement à l'arrière-scène ne m'empêche nullement d'apprécier le chœur, il occulte assez largement les voix des chanteurs solistes. Parmi eux, j'ai été content de réentendre le contre-ténor Robin Blaze dont j'ai particulièrement aimé le Qui sedes ad dextram Patris (qui est en vérité un duo entre le chanteur et un hautbois). La basse Peter Kooij m'a paru assez terne dans le Quoniam tu solus sanctus (le seul numéro dans lequel apparaît le cor naturel, impressionnant, le corniste faisant plein de trucs louches avec sa main droite), mais mon impression s'est inversée dans le Et in Spiritum Sanctum (la présence d'un duo de hautbois dans ce numéro aide peut-être aussi).

Le chef Masaaki Suzuki dirige en ayant une attention toute particulière pour le chœur. Si les violons et les instruments à vents prennent souvent le dessus, mon placement me permet de distinguer le son de l'orgue, ce qui est assez remarquable. Si on ne trouve pas de récitatifs comme dans les cantates (comme Laurent me le faisait observer à l'entr'acte), le continuo (orgue, violoncelles, violone=gros violon~contrebasse]) devient la partie la plus importante de l'orchestre dans quelques uns des numéros de l'œuvre.

Les solistes d'à peu près tous les pupitres ont eu l'occasion de se distinguer au fil de l'œuvre. J'ai déjà mentionné les hautbois, le cor (qui était secondé par les bassons) et le continuo. Dans les mouvements les plus rapides, on ne pouvait rater ni les trompettes ni les timbales. Dans le Laudamus te, il y eut un fort beau solo de violon. Le meilleur solo instrumental sera à mon goût celui de la flûtiste (Kiyomi Suga ?) dans le Benedictus ; oh là là, ce motif ascendant de quatre notes au rythme incertain !

Le public a réagi de façon extrêmement enthousiaste à la fin des deux parties du concert ! J'espère que je n'aurai pas à attendre encore quatre ans pour écouter à nouveau cet ensemble...

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Programme Ligeti/Manoury/Mahler pour l'Orchestre de Paris

2012-06-02 01:44+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Salle Pleyel — 2012-06-01

Philippe Aïche, violon solo

Orchestre de Paris

Ingo Metzmacher, direction

Jean-Frédéric Neuburger, piano

Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam

Julian Aléonard, ingénieur du son Ircam

Atmosphères, György Ligeti

Echo-Daimónon, concerto pour piano, orchestre et électronique en temps réel, Philippe Manoury (création)

Lontano, György Ligeti

Adagio de la Symphonie nº10, Mahler

Arrivant à la Salle Pleyel juste après un cours de dhrupad, j'avais encore en tête les notes d'une composition en Raga Bhairava quand je me suis installé pour ce qui sera mon avant-dernier concert de l'Orchestre de Paris avant les vacances. Le dernier sera le 28 juin. Pour tout dire, j'avais acheté une place pour ce dernier concert il y a quelques semaines en pariant sur le fait que mon contrebassiste préféré jouerait lors de ce programme (si vous vous demandez pourquoi j'en fais tout un foin, c'est qu'il prend sa retraite...). À l'issue du concert de ce soir, le café Beaucour était envahi de musiciens de l'orchestre de Paris, et surmontant ma timidité, aidé en cela par Klari, je suis allé le voir, et après qu'il m'a autographié mon programme, il a confirmé ce fait.

Avoir Bernard Cazauran dans son champ de vision lors d'un concert de l'Orchestre de Paris, cela transfigure une expérience de spectateur. Cela avait sauvé ma soirée lors du concert Mozart avec Christoph Eschenbach. Cette perfusion de bienveillance et de bonne humeur n'est pas nécessaire pendant les deux Ligeti Atmosphères et Lontano, superbes. Je ne connais que trop mal ce compositeur et c'est dommage ; merci toutefois à Stanley Kubrick d'avoir utilisé sa musique dans plusieurs de ses films... Par contre, pendant le concerto Echo-Daimónon de Philippe Manoury dont c'était la création, les nombreux regards amusés que les musiciens se lançaient les uns aux autres, l'expert en la matière étant bien sûr notre cher contrebassiste solo, cela place le spectateur témoin de ces œillades que je suis dans les meilleures conditions. Si je n'ai pas adoré le concerto de Manoury, je ne l'ai pas détesté non plus. Il a juste duré deux fois plus longtemps que les 20 minutes annoncées... Plein de percussions amusantes. Un jeune pianiste, Jean-Frédéric Neuburger, secondé par des pianos fantômes apparaissant par quelque diablerie électronique.

Le chef Ingo Metzmacher me fait penser au bouillonnant Andris Nelsons qui avait dirigé l'Orchestre de Paris en janvier (Eine Alpensinfonie notamment) et un Tristan et Isolde en mars. Si sa façon de diriger inclut des gestes indéchiffrables ou surexpressifs tout comme Andris Nelsons, la façon de faire d'Ingo Metzmacher est moins extravertie. C'est avec souplesse et régularité qu'il bat la mesure de sa main droite (comptant même avec ses doigts de 1 à 7 !). Bref, on dirait un sorcier-dompteur d'orchestre. Le principal est que cela semble fonctionner ! y compris dans le Mahler, intelligemment enchaîné à Lontano de Ligeti.

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