Weblog de Joël Riou

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Mendelssohn/Adams/Ravel par le Cleveland Orchestra à Pleyel

2011-10-27 01:13+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Salle Pleyel — 2011-10-26

The Cleveland Orchestra

Franz Welser-Möst, direction

Symphonie nº3 Écossaise (Mendelssohn)

Doctor Atomic Symphony (John Adams)

Boléro (Ravel)

Arioso du Concerto en ré majeur Bâle pour orchestre à cordes, Stravinski

Au menu de la première partie de ce concert du Cleveland Orchestra, la symphonie écossaise de Mendelssohn. D'après mes archives, je l'ai écoutée (au disque uniquement) une fois il y a sept ans et une fois il y a trois ans. Autant dire que c'était comme si je l'entendais pour la première fois. Pendant le premier mouvement, le chef Franz Welser-Möst a des gestes crispés, presque mécaniques. J'ai l'impression de voir un dictateur ou un général commander à des armées (composées chacune d'un nombre impair de recrues). Une fois lancées les armées jouent ensemble. Le chef les regarde faire en battant moins nettement la mesure, puis il reprend en main tout le monde. Le chef contrôle ses troupes comme des corps constitués, mais parfois, d'un geste courbe de la main gauche, il joue avec comme si c'étaient des ondes ou des bulles de savon dont il ferait varier les volumes en soufflant dedans ou en aspirant. Les indications des entrées aux timbales et aux cuivres sont très précises. À partir du deuxième mouvement, à part une ou deux rechutes, la direction se fera beaucoup apaisée. Bref, visuellement, voir ce chef (depuis l'arrière-scène bien sûr) est un spectacle en soi, quoique légèrement anxiogène.

Pour ce qui est de la musique, les deux premiers mouvements et le début du troisième furent pour moi un plaisir rare (qui a pensé tout bas que j'ai connu d'aussi bonnes voire de meilleurs sensations pas plus tard qu'hier dans le Hindemith ?). Les pizz. à la toute fin du deuxième mouvement étaient mignons comme tout. J'ai également apprécié la façon qu'a eu le chef d'entamer chaque mouvement aussitôt le mouvement précédent terminé, sans laisser le temps aux spectateurs de penser à se racler la gorge (voir chez Klari pour quelques horror-stories liées à des incivilités de spectateurs).

L'œuvre pour laquelle j'avais sélectionné ce concert intervient après l'entr'acte : Doctor Atomic Symphony de John Adams. C'est tiré de l'opéra Doctor Atomic. Heureusement, c'est moins long : je me suis ennuyé à mourir en visionnant en DVD cet opéra (2h40 !). L'ennui ne venait pas tant de la musique que de la manière dont le texte, soit trivial soit quasi-hermétique, est mis en musique (avec l'exception notable du personnage de Kitty Oppenheimer). Certes, on comprend parfaitement les paroles, mais c'est trop parlé pour que je l'apprécie comme du chant. J'ai également peu goûté la façon de traiter le sujet (peut-être intéressant) en faisant reposer une bonne partie de l'action sur la question de la météo dans les heures qui précédèrent le premier essai nucléaire.

J'avais cependant quelqu'espoir que réduite à l'état de symphonie de 24 minutes, cette œuvre pourrait être suffisamment aimable. Cela n'a pas été le cas. Je n'ai entendu des choses pour me plaire que dans les dernières minutes, quand est utilisée la musique du chant d'Oppenheimer Batter my heart, three-person'd God (vers de John Donne) à la fin du premier acte : une partie très spectaculaire des violons alterne avec le chant d'Oppenheimer qui est confié à la trompette. À part ça, rien à signaler.

Enfin, une autre raison indépendante d'assister à ce concert était le Boléro de Ravel programmé en fin de programme. C'est la première fois que je l'entendais en concert. J'ai été tout étonné quand cela s'est terminé. Quoi ? Déjà fini ‽

Une valse inconnue de moi à été jouée en bis. Petit couac à la fin du concert, le chef ayant été trop gourmand en saluts : il faut savoir plier bagage au bon moment, sinon, on se retrouve à revenir sur scène piteusement alors que la moitié du parterre est déjà debout... et ce alors même que les applaudissements ont été plutôt chaleureux.

À voir : Jacques Villeret dans Le Batteur du Boléro, court-métrage de Patrice Leconte (avec le directeur musical de l'Orchestre Colonne et une charmante timbalière en guest-stars).

Ailleurs : Palpatine, Klari.

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