Weblog de Joël Riou

Cette page ne contient que les entrées du mois de février 2009. Les entrées les plus récentes se trouvent . Vous pouvez aussi naviguer vers janvier 2009 ou mars 2009.

Idomeneo à Garnier

2009-02-28 01:56+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Opéra Garnier — 2009-02-27

Paul Groves, Idomeneo

Joyce DiDonato, Idamante

Camilla Tilling, Ilia

Mireille Delunsch, Elettra

Johan Weigel, Arbace

Xavier Mas, Il gran sacerdote

Ilya Bannik, La voce

Yun-Jung Choi, Anna Wall, Due Cretesi

Jason Bridges, Bartlomiej Misiuda, Due Troiani

Luc Bondy, mise en scène

Erich Wonder, décors

Rudy Sabounghi, costumes

Dominique Bruguière, lumières

Geoffrey Layton, dramaturgie

Arco Renz, chorégraphie

Catherine Friedlang, styliste des coiffures

Winfried Maczewski, chef des chœurs

Iñaki Encina Oyón, assistant à la direction musicale

Thomas Hengelbrock, direction musicale

Idomeneo, Wolfgang Amadeus Mozart

Je suis allé ce soir à la première représentation de la reprise d'Idomeneo. Je ne sais plus très bien pourquoi j'avais inscrit cet opéra de Mozart à mon abonnement ; peut-être parce que Joyce DiDonato était dans la distribution ? L'opéra m'a semblé moins ennuyeux que je ne l'avais ressenti en en écoutant un enregistrement. Cela dit, le troisième acte est nettement plus enthousiasmant que les deux premiers.

L'histoire est abracadabrantesque. Idoménée, roi de Crète, manque mourir en mer. Il n'est épargné par Neptune que parce qu'il a promis de sacrifier la première personne qu'il rencontrera après avoir débarqué. Le problème, c'est qu'il voit Idamante, son propre fils. Pour le protéger, il l'éloigne, mais Neptune fait apparaître un monstre marin meurtrier. Idamante, déçu de la volonté de son père de l'éloigner, cherche la mort en allant combattre le monstre, mais il parvient à le vaincre. Idoménée révèle que la victime sacrificielle que Neptune attend est Idamante. Celui-ci s'offre en sacrifice sous le fer d'Idoménée, mais au dernier moment, une voix caverneuse s'élève pour satisfaire Neptune, il suffit qu'Idamante abdique en faveur de son fils. Sur cette histoire, se greffe une rivalité amoureuse entre Ilia et Électre pour Idamante. Ilia est tourmentée par la contradiction entre d'une part l'honneur de Troie dont elle est issue et d'autre part son amour pour Idamante. Idamante l'aime aussi, mais il méconnait les sentiments d'Ilia. Électre est un personnage qui ne semble exister ici que pour faire obstacle à l'amour entre Ilia et Idamante.

Une fois que l'on a en tête le résumé, j'ai l'impression que l'on ne perd pas grand'chose en ne regardant que très distraitement les sur-titres afin de viser les solistes avec les jumelles. Les chanteurs des rôles principaux sont tous très bons : Paul Groves (Idoménée), Joyce DiDonato (Idamante), Camilla Tilling (Ilia) et Mireille Delunsch (Électre). Par contre, le décor est un peu trop minimal et est revêtu de bien curieuses couleurs. Je n'ai pas aimé les lumières non plus, puisque comme trop souvent, les ténèbres envahissent la scène de sorte que le seul moment pour vraiment bien voir les chanteurs est à la fin du spectacle, quand ils viennent saluer...

À part ça, le deuxième rang des troisièmes loges de côté, c'est horrible ; je préfère très nettement le premier rang des quatrièmes. De là, à moins de se tordre dans tous les sens, une bonne partie de la scène n'est pas visible et pour les parties visibles, il faut compter sur l'absence de conjonction avec les têtes des spectateurs du premier rang. Je n'ose imaginer ce que ça doit être pour ceux du troisième rang, qui devaient carrément se lever pour y voir quelque chose.

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Sélection de photographies

2009-02-24 20:42+0100 (Orsay) — Voyage en Inde VI — Photographies

Voici une sélection de quarante-cinq photographies prises au cours du mois que je viens de passer à Chennai, à Tirumala et à Rameshwaram. Ces photographies et d'autres sont aussi visibles ici, classées par date.

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Retour

2009-02-24 18:34+0100 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde VI

Je suis parti ce matin vers 2h30 à l'aéroport de Chennai pour un vol d'environ onze heures. En préparant mes bagages, j'avais eu peur de ne pas réussir à tout faire rentrer dans mes sacs et à répartir le poids de façon à ne pas dépasser la limite pour les bagages allant en soute. À l'aller, mon sac faisait quatorze kilogrammes. Au retour, il est tout juste en dessous de la limite de vingt kilogrammes. Pourtant, j'avais mis l'essentiel des livres que j'ai achetés dans le sac à dos que j'ai pris comme bagage à main. J'ai un peu stressé au moment des contrôles de sécurité en raison des règles arbitraires et imprévisibles qui fleurissent. En effet, peu après être entré dans l'aéroport, j'ai vu sur des écrans des instructions donnant non seulement des listes d'objets interdits dans les bagages à main, mais aussi une liste de choses autorisées, parmi lesquelles on pouvait lire Books: one or two. Mon sac en contenait huit et plutôt pas des petits puisque le sac pesait huit kilogrammes. Au moment du passage du bagage aux rayons X, j'ai espéré que l'empilement de pages ne soit pas trop opaque pour être suspect. C'est passé.

Ma collection de livres ayant un rapport avec l'Inde occupe maintenant presque une bibliothèque complète. Voici mes nouvelles acquisitions :

  • Une édition en quatre volumes du Ṛgveda Saṁhitā (d'après H. H. Wilson et Bhāṣya de Sāyaṇācārya), bilingue anglais-sanskrit, Parimal Publications (achetée dans la toute petite mais sympathique librairie Jayalakshmi Indological Book House à Mylapore) ;
  • The Hindu Temple de Stella Kramrisch, en deux volumes, achetés dans une boutique, un peu moins accueillante, de l'éditeur Motilal Banarsidass à Mylapore ;
  • Une édition bilingue anglais-sanskrit du Bhāgavata Mahāpurāṇa publiée par Gita Press ;
  • Une édition bilingue anglais-hindi du Rāmacaritamānasa par Gita Press ;
  • The Story of Mīrā Bāī, de Bankey Behari, Gita Press ;
  • The Mahabharata: A Child's View, de Samhita Arni, dont j'ai trouvé sur place le deuxième volume et dont le premier volume est arrivé dans ma boîte aux lettres (ne l'ayant pas préalablement trouvé dans plusieurs librairies, je l'avais commandé sur Amazon.co.uk pour un coût total de 15.43€, à comparer au prix de 200 roupies, environ 3.50€, que l'on peut découvrir sous l'étiquette autocollante présentant le prix en livres) ;
  • Draupadi, Amar Chitra Katha.

Les éditions du Ṛgveda et de The Hindu Temple m'ont coûté chacune un peu moins de 2000 roupies (environ 30€), ce qui n'est pas donné, mais est quand même assez raisonnable. Les ouvrages édités par Gita Press ont des prix dérisoires. Je voulais profiter de ce séjour pour acquérir une édition du Bhāgavata Mahāpurāṇa (la traduction française d'Eugène Burnouf étant hors de prix) ; sinon, je ne serais peut-être pas allé à Tirupati, qui était le lieu de vente le plus proche de Chennai d'après le site Web de Gita Press. En fait, la librairie située à Chennai que j'ai mentionnée distribue aussi des livres de Gita Press ; il suffit de leur demander.

La version du Mahabharata de Samhita Arni, qui était très jeune quand elle l'a écrit et illustré, existe aussi en français. J'en avais entendu parler, mais n'y avais pas repensé avant de voir le deuxième volume dans une librairie. En cherchant le premier volume dans diverses librairies, au rayon jeunesse, je suis forcément tombé sur des bandes-dessinées d'Amar Chitra Katha et ai acheté le numéro intitulé Draupadi. Elles couvrent divers sujets, mais une bonne proportion d'entre elles sont liées présentent de façon agréable et pittoresque les mythes et épopées indiennes. C'est très bien fait et cela procure une bonne initiation à l'iconographie indienne. Les prix sont très petits.

(En résumé, contrairement à la musique baroque qui est plus chère si on l'achète in situ, la culture indienne est moins onéreuse là-bas qu'ici, et cela vaut aussi bien pour les disques de musique carnatique que pour les livres ou encore pour les spectacles.)

Ma PAL qui était descendue assez nettement en-dessous de 100 est remontée à 104 et le Salon du Livre est pour bientôt...

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Nayaki

2009-02-23 11:55+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VI

Ce week-end, je suis resté à Chennai. J'ai visité la cathédrale St. Thomas, qui est bâtie au-dessus de la tombe putative de l'apôtre du Christ. L'entrée de la tombe est située à l'arrière de la cathédrale ; des photographies montrent le précédent pape visitant la tombe. Un mini-musée expose un morceau de l'arme qui l'aurait tué.

Abirami Chidambaram Community Hall, Kotturpuram, Chennai — 2009-02-21

Revathy Ramachandran, bharatanatyam

Samedi, en fin d'après-midi, je suis allé à l'ouverture du quatorzième festival annuel de danse organisé par l'association Nayaki. La cérémonie a commencé par une prière de Miss V. Deepika, disciple de Sudha Raghunathan. Le Managing director d'Ashok Leyland a fait un discours (en tamoul) ; un prix d'excellence a été remis à la compositrice et interprète Dr. Rukmini Ramani ; diverses personnes se sont succédé au micro pour faire son hagiographie, vantant notamment son travail de thèse de doctorat sur son père Papanasam Sivan, grand compositeur de musique carnatique. Des récompenses ont été données à beaucoup de monde, comme à Mrs Lakshmi Ranganathan pour avoir allumé la flamme au cours de la cérémonie.

Après une heure de congratulations, le spectacle de danse a finalement commencé. La danseuse est Revathy Ramachandran dont j'avais déjà vu une disciple. C'est le premier spectacle payant auquel j'assiste lors de ce séjour, la danseuse est manifestement la plus expérimentée de toutes celles que j'aie vues ; elle a déjà dansé dans de nombreux pays, dont la France. Je n'ai pas saisi le sens de la plupart des parties, le plus souvent consacrées à Shiva. Le varnam, la partie principale du récital, devait raconter une rivalité entre deux dévotes de Shiva. La danseuse était accompagnée de quelques musiciens : mridangam, cymbales, chant et vînâ. La dernière partie était très originale, mais j'en avais déjà vu une similaire par sa disciple. Le joueur de mridangam était à mon avis moins bon que l'autre ; l'échange entre cet instrument et la danse était moins riche.

Abirami Chidambaram Community Hall, Kotturpuram, Chennai — 2009-02-22

N. Vijay Siva, chant

Amritha Murali, violon

Manoj Siva, mridangam

Je suis retourné hier à l'Abirami Chidambaram Community Hall pour le deuxième jour de ce festival qui en compte neuf. Comme pour la plupart des soirées qui vont suivre, il n'était plus question de danse, mais uniquement de musique. Le chanteur N. Vijay Siva était accompagné de la violoniste Amritha Murali et du joueur de mridangam Manoj Siva. Deux jeunes disciples jouaient du tanpura. Des problèmes techniques de sonorisation ont perturbé le début du concert. Le micro du chanteur ne fonctionnait pas pendant les premières minutes ; sa voix ne portait même pas jusqu'au quatrième rang, plein centre, où je me trouvais ! En fait, j'ai trouvé la première demi-heure du concert assez médiocre. Quand la composition principale (environ une heure) a débuté, j'ai commencé à apprécier. Sans être extraordinaire, c'était plutôt bien. La manière d'utiliser le violon est très différente de ce qui se pratique dans la musique occidentale. Une partie importante du travail de la musicienne était de reproduire en écho la mélodie chantée par le maître. La spectacle a duré environ deux heures et demie, sans entr'acte.

Un groupe d'avocats sont devenus complètement fous ces derniers jours. Scènes d'émeutes dans et autour de la Haute Cour de Madras. Le Chief Minister, qui se déplace en fauteuil roulant, annonce qu'il commencera une grève de la faim si les avocats et les policiers ne font pas la paix.

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Guerre de ponctuation

2009-02-19 17:30+0530 (சென்னை)

Un article du Monde sur l'utilisation de l'apostrophe en anglais.

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Deux informations recuellies dans le journal

2009-02-19 16:11+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde VI

Dans un supplément du Chennai Times, on apprend qu'Anil Kapoor, l'acteur qui joue le rôle du présentateur du jeu Who wants to be a millionaire? dans le film Slumdog Crorepati pourrait être le prochain présentateur du jeu Kaun Banega Crorepati. Serait-il aussi méchant que dans le film ?

Dans The Hindu, une décision de la Cour suprême m'étonne puisqu'elle reflète assez précisément mon opinion sur la notion d'erreur médicale.

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Rameshwaram

2009-02-16 13:42+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde VI

Samedi matin, je suis arrivé à Rameshwaram par le train de nuit. J'ai voyagé en SL ; Yashonidhi, un post-doctorant indien qui m'accompagne, n'a pas trouvé de place ailleurs qu'en 3AC. De ce fait, il n'a pas pu profiter de la vue sur le pont Indira Gandhi qui relie le continent à l'île de Rameshwaram. Le temple dédié à Shiva est le monument principal. Son gopuram d'une cinquantaine de mètres de haut doit être en cours de réfection, puisqu'il est recouvert de feuilles tissées, cachant probablement un échafaudage. Le culte de Shiva peut sembler étonnant dans ce lieu censément lié à Rama, l'avatar de Vishnu dont les exploits sont relatés dans le Ramayana. En fait, il aurait adoré Shiva en ce lieu en revenant de Lanka.

Du temple, les guides touristiques vantent les immenses corridors. Certes, ils sont très longs, mais les piliers ont l'air d'être en ciment et très peu d'entre eux sont sculptés. Je n'ai reconnu qu'un Rama brisant l'arc de Shiva. Tout autour, dans un réseau un peu labyrinthique s'organisent vingt-deux tirthas : des puits ou des bassins contenant de l'eau sacrée dont les pélerins sont arrosés abondamment. Un d'entre eux se trouvait près d'un bassin recouvert de lotus roses (non éclos). Le dernier, le Kodi tirtha, aurait la vertu qu'une aspersion de son eau équivaudrait à une baignade dans les eaux de la Ganga à Kashi (Varanasi). Mon pantalon était complètement trempé après ces rites, mais par ces températures, tout sèche vite.

Bien que cela soit défendu pour les méta-agnostiques, je suis entré non sans éprouver quelque culpabilité dans la partie en principe réservée aux hindous ; personne n'a eu l'air de s'en soucier, même au moment du darshan avec le lingam de Shiva. Sur le côté, des panneaux mal éclairés présentent les légendes à l'origine du temple. En suivant ces chemins, il est difficile d'éviter d'avoir à se défaire de temps en temps de quelques roupies. En sortant, nous sommes passés dans un couloir où étaient disposés des idoles dorées.

Le soir, pour le coucher du Soleil, nous sommes allés au Nord de la ville, au temple Gandamadana Parvatham, d'où on a une assez belle vue sur les environs. Le temple contient les empreintes putatives des pieds de Rama. J'ai goûté au jus de canne à sucre frais. Plus tard, après le dîner, j'ai goûté le badam milk, une mixture faite de lait chaud et d'amande.

Hier, nous sommes partis tôt en direction du temple pour attendre un bus pour Dhanushkodi (qui est au passage le lieu de naissance d'Abdul Kalam, le précédent président de l'Inde). Le bus numéro 3 passait et repassait, mais il n'était pas encore en service normal ; certains disaient qu'il emmenait des enfants à l'école. Un mariage annoncé par des panneaux publicitaires se tenait en face de l'arrêt de bus. La mariée essayait d'accrocher des guirlandes de fleurs au marié, chacun étant assis sur les épaules d'un comparse. Vers 8h30, le bus est enfin parti. Depuis Dhanushkodi, une piste part pour le point le plus à l'Est de l'île, tout près du Sri Lanka.

Le chemin fait environ dix kilomètres. Tania, une artiste allemande vivant en Angleterre est contente de trouver de la compagnie pour faire le trajet à pieds ; elle a renoncé à le faire la veille à cause du Soleil après avoir fait la moitié du chemin. On croise des jeeps et des petits camions. La chaleur est importante et le Soleil tape dur. Nous passons à côté d'une église bleue fermée. Plus loin, une église délabrée. On nous invite à entrer dans une autre, afghane, dont le toit est fait de tôle ondulée ; elle sert surtout d'école. On nous dissuade de poursuivre à pieds, mais nous décidons de continuer ; on n'allait pas s'arrêter si près du but.

Nous y arrivons enfin. Le bleu du ciel se distingue du bleu de la mer brillante. Pendant que Yashonidhi nage, que Tania cherche des coquillages, je trempe mes pieds dans l'eau et fais quelques photographies.

Un drôle d'engin attire l'attention de Tania. On ne l'a pas vu venir. Il s'agit en fait d'un aéroglisseur des gardes-côtes, aussi habile sur mer que sur sable comme nous allons bientôt avoir l'occasion de le vérifier, du fait d'une opération qui sera surtout une démonstration de force.

Pour rentrer, nous décidons d'utiliser les moyens de transport motorisés qui ont fait leur apparition : deux jeeps, un camion. Nous montons dans le camion. Je suis le plus téméraire des trois : je réponds favorablement à l'invitation qui m'est faite de monter sur le toit du camion. On peut s'accrocher à des cordages pour ne pas tomber. La piste est mauvaise. Le plus commode est de s'asseoir perpendiculairement au sens de la marche et de tenir une corde dans chaque main.

Alors que je trônais seul sur le toit et que nous partions, l'aéroglisseur des gardes-côtes est venu dans notre direction, nous contraignant même à faire marche arrière. D'en haut, c'était assez spectaculaire, mais complètement futile. Ils ont fait un mini-débarquement en plantant une échelle dans le sable. Ceux qui avaient un appareil-photo ou un téléphone portable ostensible ont été priés de monter à bord, suspectés de terrorisme (le mot a vraiment été prononcé par les gardes-côtes) ; le mien étant au fond de mon sac, je n'ai pas été importuné. Il y avait lieu de s'inquiéter du sort des deux malheureux terroristes présumés quand l'échelle a été remontée. Finalement, au bout d'un quart d'heure, ils ont été relachés, sans avoir préalablement été amochés. La camion a pu repartir et l'aéroglisseur est allé patrouiller en mer. Les autorités de ce pays semblent très tendues à propos des images des lieux sensibles, cela n'arrive pas que dans les romans.

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Encore un peu de bharatanatyam

2009-02-13 15:55+0530 (சென்னை) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VI

R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2009-02-12

Shilpa Darshan Kumar (disciple de Guru Revathy Ramachandran), bharatanatyam

Hier soir, je suis retourné au R. K. Swamy Auditorium à Mylapore pour un nouveau spectacle de bharatanatyam, le dernier que je vais voir pour le festival de danse Sri Parthasarathy Swami Sabha. La danseuse Shilpa Darshan Kumar (disciple de Revathy Ramachandran) est sans doute la plus expérimentée de celles que j'aie vues en Inde jusqu'à maintenant. On annonçait au microphone qu'elle s'était déjà produite en Italie, aux États-Unis d'Amérique et à Singapour.

Le public indien n'apprécie pas les spectacles dans le même recueillement que ne le fait le public occidental dans les situations comparables (dans ou musique classique indienne ou européenne). On parle, on bat la mesure un peu bruyamment, on fredonne, on n'a aucune gêne à répondre au téléphone. Hier, un jeune garçon a poussé les limites de la bêtise et du mépris à un point que je n'envisageais pas : courant un peu partout, se rapprochant vraiment très très près de la scène, la gourou s'est même éclipsée de la scène, est passée par les coulisses pour venir lui dire deux mots, ce qui a permis un petit quart d'heure de répit. Je ne comprends pas comment des parents peuvent être aussi peu respectueux pour laisser faire ça.

Le bharatanatyam de la danseuse était très différent de celui de Radhica Giri. Celui de l'une était sobre, solennel, exigeant, ascétique, et malgré tout très gracieux. Celui d'hier était au contraire foisonnant de mouvements complexes de mains, de pieds, exécutés très rapidement. La vitesse était telle que la danseuse a dû perdre en tout cinq ou six clochettes parmi celles accrochées à ses chevilles. À un moment donné, deux ou trois petits mouvements latéraux de pieds ont été nécessaires pour faire table rase de ces obstacles. Après une première pièce, la partie la plus importante du spectacle a été le Varnam, qui était dédié à Subramanian (un des noms de Muruga). Une pièce Om Namah Narayana a ensuite permis à la danseuse de représenter Krishna ou encore Vishnu couché sur l'océan cosmique. Certains exploits de Vishnu devaient aussi être représentés puisqu'un des passages ressemblait à une scène de combat. Ensuite, une autre pièce dont je n'ai pas compris le nom et enfin, un étonnant numéro où les clochettes étaient reines : on a même installé un microphone dédié sur le devant de la scène pour qu'on les entendent mieux. Questions rythmiques du mridangam et réponses de la danseuse.

La gourou, qui jouait des cymbales, a eu un problème sérieux de toux en plein spectacle. Sans que la danse soit perturbée le moins du monde, une jeune femme l'a remplacée et elle s'en est très bien tirée.

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Une drôle de cérémonie

2009-02-11 16:22+0530 (சென்னை) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VI

Narada Gana Sabha, Chennai — 2009-02-09

Disciples de Guru Smt. Vijaya-Lakshmi Chandrasekaran, bharatanatyam

Avant-hier soir, je suis allé dans une autre salle de spectacle de Chennai, la Narada Gana Sabha (plus précisément, son mini-hall), pour assister à un nouveau spectacle de bharatanatyam. Dans le journal The Hindu, les annonces de spectacles en page quatre comportent souvent l'indication All are welcome et parfois la plus énigmatique Rasikas welcome. M'étant renseigné sur le sens de ce mot, j'ai compris que cela pouvait se traduire par mélomane et désigne plus particulièrement qui apprécie la musique carnatique. Bref, je pouvais sans problème aller voir ce spectacle. Comme mes expériences en matière de spectacles gratuits à Chennai le montrent, il n'est pas tout à fait évident de savoir a priori à quoi va ressembler le spectacle. Je suis arrivé un peu avant la fin du spectacle précédent où sept étudiants (dont un très jeune garçon) d'une même gourou dansaient. Les deux danseuses les moins jeunes qui intervenaient dans le final (avant les salutations d'usage) semblaient d'un très bon niveau. Pendant que je me replaçais, l'organisateur félicitait les artistes et des récompenses étaient distribuées.

Dans le spectacle que je venais voir intervenaient les douze disciples de gourou Srimati Vijaya-Lakshmi Chandrasekaran ainsi que quelques musiciens (mridangam, cymbales, chant, flûte). Onze filles ayant environ entre sept et quatorze ans et un garçon. Le niveau était assez disparate. Il y a eu un mouvement amusant où une toute petite fille dansait au milieu de quatre autres plus âgées. Pendant les mouvements les plus complexes réalisés par les autres, elle prenait la position Nataraja, en alternant le pied qui vient se porter à la hauteur de la hanche opposée. Vers la fin, les quatre se prosternent devant la divinité, seigneur de la danse. Une seule danseuse était d'un niveau très inférieur aux autres ; elle manquait complètement d'équilibre quand elle se tenait sur un seul pied et elle n'était vraiment pas loin de s'écrouler. Malgré ces défauts ostensibles, le spectacle était assez intéressant et varié. Quelques mouvements rythmiques, quelques pièces qui profitaient de la multitude des danseurs pour réaliser des sortes de tableaux vivants typiques de l'iconographie hindoue. D'autres pièces racontaient une histoire, comme des légendes liées à Krishna. Certaines jeunes danseuses semblaient assez intimidées, d'autres au contraire avaient des visages faits de détachement et de sérénité dignes de déesses et dansaient remarquablement bien. Parmi les pièces très intéressantes, une était dédiée à Shiva et se déroulait sur une musique qui doit être très connue puisque depuis le début de mon séjour, je l'aurai entendue trois fois : Shiva Shambhu Svayambhu (Svayambhu signifie Qui est né de lui-même ; ce nom est notamment appliqué à Brahma, mais dans la tradition shivaïte, Shiva réalise cinq fonctions dont les trois premières sont celles souvent attribuées ailleurs à d'autonomes Brahma, Vishnu et Shiva alors que dans cette tradition, la fonction destructrice n'est qu'une des formes de Shiva, appelée Rudra-Shiva ; bref, il n'est pas inconsistant de dire que Shiva est aussi un créateur, s'étant engendré lui-même).

R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2009-02-10

Radhica Giri (disciple de Guru A. Lakshman), bharatanatyam

Hier, je suis retourné au R. K. Swamy Auditorium où un festival de danse se poursuit. J'ai choisi un jour où un récital d'une unique danseuse était au programme ; j'espérais ainsi voir un spectacle d'un niveau un peu supérieur à la moyenne. Je n'ai pas été déçu. La danseuse, Radhica Giri, est américaine, mais manifestement d'origine indienne. Vu qu'il y avait de la place, je me suis installé au premier rang. Au cours du premier mouvement, Pushpanjali, dédié à Ganesh, elle a intégré une séquence où seule la moitié supérieure de son corps bougeait. Il était saisissant de la voir recueillir l'attention du public par des mouvements aussi simples en apparence et réalisés avec une exquise lenteur. À d'autres moments du spectacle, elle n'utilisait au contraire que ses pieds. La partie principale du spectacle était assez exigeante. Elle racontait une histoire d'amour-dévotion de Venkateshwar et était plus abstraite que bien d'autres pièces sur des sujets similaires que j'aie vues. Le novice que je suis n'y a pas compris grand'chose. Ensuite, une pièce dédiée à Radha et Krishna, un long tillana dédié à Devi et enfin une pièce appelant à la paix universelle.

La salle de spectacle est située à Mylapore, non loin du temple Kapaleeshwar. Étant arrivé un bon quart d'heure d'avance avant le début du spectacle, je suis passé autour du temple qui est exceptionnellement illuminé de toutes sortes de lumières, de même que l'immense bassin qui le jouxte. Vers le centre du bassin, une sorte de mandapam de lumières est dressé. Sur un des côtés, un paon ; sur un autre, un lingam.

En rentrant du spectacle, j'ai été bien inspiré de repasser près de ce bassin. Une curieuse cérémonie s'y déroulait. Le public affluait sur les marches des ghats autour du bassin et de l'autre côté des grillages. Un gigantesque radeau bariolé, guidé par des cordes tirées par des hommes depuis le bord de l'eau flottait au son de Shiva Shambhu Svayambhu. Au centre du radeau, trois minuscules idoles de divinités non identifiées (Shiva, Parvati, Muruga ?). Je l'ai regardé faire deux ou trois tours du bassin et suis rentré par le dernier train.

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Incroyable Tirumala

2009-02-09 11:54+0530 (சென்னை) — Culture — Culture indienne — Voyage en Inde VI

Samedi, j'ai pris le train local de 6h59 (annoncé à 7h59 du fait d'un bug). À Parry's corner, je ne comprends rien au défilé des bus. Je choisis donc de prendre un rickshaw pour rejoindre l'immense gare routière Mofussil. Je fais le tour des six plates-formes et regarde visiblement mal le nom des destinations, puisque je me rends finalement compte du fait que les bus pour Tirupati partent de la première plate-forme qui s'était présentée à mes yeux. Chaque plate-forme comporte une trentaine d'emplacements. Je prends le premier bus pour Tirupati et il se trouve qu'il est très confortable. Départ à 8h30, arrivée un peu après midi.

J'éprouve quelques difficultés à trouver mon hôtel, mais le concours d'un rickshaw et de la population locale me permet de m'y rendre. J'avale un thali en vitesse pour essayer de ne pas arriver trop tard à Tirumala, où se trouve un temple dédié à Venkateshwar, une des formes de Vishnu, je n'ai pas davantage de détails à ce sujet. La route est sinueuse. Au pied de la colline, on passe à côté d'une sculpture géante de l'aigle Garuda, la monture de Vishnu. Comme on ne croise personne sur la route, et heureusement vu la vitesse folle du bus dans les virages, je suppose que la descente ne se fait par la même route que la montée.

En haut, les panneaux indicateurs sont assez mal fichus. Quand je vois qu'en aucun cas, des appareils-photo ne doivent entrer dans le temple, je demande au bureau des renseignements où se trouve la consigne. On m'aiguille vers le Pilgrim amenities complex, où on m'engueule parce que je ne suis pas dans la bonne file ; de toute façon, cela ne correspond pas à ce que je cherche.

J'arrive au Vaikuntam Q Complex, trouve enfin où déposer mes chaussures et mon appareil-photo. Un bureau des renseignements me dit d'entrer par une petite porte gardée et d'aller dans la salle 17 pour obtenir un cellar darshan pour cent roupies, censément pour accélérer mon passage dans la queue (un autre garde m'avait préalablement indiqué un autre bureau inadapté). Dans tous les cas, ce n'est pas très au point puisqu'en arrivant au bureau 17, on ne fait que me donner un formulaire qui me permet d'aller payer à l'extérieur...

En tout, il s'est ainsi écoulé un peu plus d'une heure entre mon arrivée à Tirumala et le moment où je vais m'insérer dans la queue. Au passage, j'ai dû signer un papier selon lequel je vénérais Venkateshwar. Le formulaire demandait de préciser sa religion. J'aurais bien mis meta-agnostic ou pastafarian, mais je n'ai rien mis, l'absence de mention engendrant déjà suffisamment d'étonnement.

À 16h, je suis dans la queue pour de bon. L'intérêt du cellar darshan par rapport au special darshan (cinquante roupies) semble minime (on peut aussi emprunter la file gratuite, mais il doit falloir faire preuve d'encore davantage de patience). La queue avance très lentemps, par à-coups. C'est interminable. De temps en temps, quelqu'un crie Govinda et de nombreux pélerins, dont une bonne proportion ont le crane rasé, reprennent le nom du bouvier Krishna en chœur.

On avance, on tourne, on se pousse, on monte un escalier, on descend. Au bout d'une heure et demie, on longe le mur d'enceinte du temple, on passe à côté de deux éléphants. Plus haut, on peut apercevoir des niches enfermant des représentations d'avatars de Vishnu, comme Narasimha, Vamana, Rama Jamadagnya, Rama, Krishna. Plus bas, un grand Vishnu ferait face au sage Bhrigu.

La cohue se fait plus sauvage quand on s'approche du temple. On se fait poser sur le front une marque rouge verticale, mais personne ne semble avoir le matériel pour la compléter avec les marques blanches latérales afin d'obtenir le dessin caractéristique de Vishnu. Une odeur de ghî se fait sentir.

Quand on entre enfin dans l'enceinte du temple, tout a la couleur et l'éclat de l'or. C'est assez impressionnant. Après quelque supplémentaire déambulation, on approche enfin de Venkateshwar. On arrive par le côté et soudain on l'aperçoit au fond du sanctuaire. Cela ne dure que quelques secondes, le temps de faire une dizaine de pas vers lui, avant de continuer par le côté. Je l'ai peut-être regardé de travers, puisqu'une femme m'a attrapé par le bras pour me faire rebrousser chemin, de façon à ce que je le voie mieux, sans doute.

Un peu plus loin, la distribution d'eau parfumée et la puja sont réalisees à toute allure. Nous somme maintenant un peu plus libres de nos mouvements, je peux regarder la suite des scènes mythiques représentées en blanc autour du sanctuaire. Certaines sont très contradictoires avec les légendes que je connaissais.

Les mouvements ne sont pas si libres que ça puisque je ne vois pas comment sortir sans faire d'abord la queue pour le prasad : de la nourriture gratuite pour les pélerins. Quelques bouchées de riz chaud et gras. Il est presqu'aussi difficile de sortir du temple que d'y entrer. Cela pousse de tous les côtés. On s'écarte aussi pour laisser passer des pélerins infirmes que d'autres portent.

Bref, la visite de ce temple m'a pris environ deux heures et demie, passées essentiellement à attendre. La première heure d'attente est assez glauque, dans des couloirs carcéraux, mais dès que l'on approche du temple, le sommet doré du sanctuaire apparaît et quand plus tard les dorures intérieures étincellent, la dévotion est à son comble. La seule visite un peu comparable que j'ai faite en Inde est celle du Hanuman Mandir à Allahabad pendant l'Ardh Kumbh Mela, mais à Tirumala, tout est mille fois plus grand et riche. À la tombée de la nuit, on peut voir de l'extérieur la foule qui continue à faire la queue.

J'ai ensuite essayé de trouver la petite boutique de Gita Press. Il m'a fallu demander plusieurs fois mon chemin pour la trouver. Quand j'ai vu le panneau TTD Mini-shopping complex, j'ai su que je n'en étais plus très loin. Avec la multitude de petites boutiques, j'ai demandé mon chemin une dernière fois et là, je n'ai plus eu qu'à lever les yeux vers le premier étage pour voir paraître Gita Press. Je m'y suis précipité, ai salué les deux hommes présents : un vieux sage silencieux, avec les marques sectaires vishnouistes et un autre, qui fait le travail. Sur deux ou trois mètres carrés, des centaines de livres en anglais et dans de nombreuses langues indiennes sont empilées. Par chance, les quatre volumes que je voulais et dont j'avais noté les références étaient dispionibles : le Ramcaritmanas de Tulsidas en version bilingue hindi-anglais, le Bhagavata-Mahapurana (sanskrit-anglais) en deux volumes et une histoire de Mira Bai. Tous les livres sauf le dernier sont en grand format et en dur. L'ensemble m'a coûté la bagatelle de 385 roupies. En France, le chiffre serait du même ordre, mais en euros, vu que la traduction d'Eugène Burnouf du Bhagavata-Purana est vendue au prix extravagant de 340€ : c'est vraiment trop cher et cette œuvre est trop longue pour que je puisse envisager de la lire à la BnF (le premier volume était téléchargeable sur Google Books il y a quelques semaines, mais il semble que ce n'est plus le cas).

Quand le bus du retour est parti, il faisait déjà nuit noire. malgré la Lune quasi-pleine (on annonce une éclipse de Lune pour ce soir). Depuis le bus, les lumières de la ville de Tirupati n'étaient pas désagréables à regarder.

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Dakshina Chitra

2009-02-09 11:00+0530 (சென்னை) — Culture — Culture indienne — Voyage en Inde VI

Vendredi après-midi, suivant les conseils de la chercheuse qui m'accueillle ici, je suis allé à Dakshina Chitra, une reconstitution de villages du Sud de l'Inde. Ce n'est pas inintéressant, mais c'est inondé d'écoliers en visite pédagogique. Quelques peintures murales du Kerala, des métiers à tisser, etc.

En ce moment, des expositions ont lieu sur le thème de Devi, Durga, Kali et autres shaktis. Parmi les curiosités, on trouve quelques affiches de films, comme celles de Kottai Naariamman (dont j'ai du mal à savoir s'il se confond avec le grand nanar Devi Maa) et Adiparasakthi dans lequel jouait Jayalalitha, qui entretemps s'est hissée au sommet de la politique au Tamil Nadu ; elle est actuellement dans l'opposition, mais on voit son portrait un peu partout des les rues.

Pendant encore une dizaine de jours, un artiste originaire du Bengale occidental travaille sur une idole de Kali. En ce moment, aussi, des artisans de diverses régions vendent leur travail. Peinture sur soie d'Udaipur, dessins sur bois pliables d'Orissa, etc.

Dans la boutique fixe, je trouve le deuxième volume du Mahâbhârata, A Child's view de Samhita Arni (texte et illustrations). Le premier volume est absent, mais la vendeuse me donne le numéro de téléphone de la maison d'éditions. Comme celle-ci est située à Chennai, j'ai encore une chance de mettre la main sur le premier volume avant la fin de mon séjour.

Je me rends ensuite au Cholamandal centre for contemporary arts. Les œuvres présentées dans les galeries, à l'extérieur ou dans le musée sont assez inégales à mon avis, mais quelques unes sont vraiment intéressantes. Elles sont pour la plupart le fruit du travail d'artistes de l'école de Madras.

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La cité d'Indra, soi-disant

2009-02-02 11:06+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde VI

Passant du côté de la gare centrale, j'ai saisi l'opportunité de mettre à jour mon édition de l'horaire de trains Trains at a glance. Plus ou moins en face se trouve la gare Park Train, noire de monde. La queue pour accéder aux guichets est monstrueuse. Par chance, j'ai acheté la veille une Smart Card, ce qui me permet de faire imprimer mes billets dans les distributeurs automatiques que personne n'utilise. Les indications de voies sont quasi-inexistantes. Je descends à Kodambakkam, à l'Ouest de la ville et marche un peu dans ce quartier plutôt calme pour rejoindre l'extravagant monument Valluvar Kottam que j'avais déjà eu l'occasion de visiter. Une foire se déroule dans le bâtiment qui jouxte le mémorial du grand poète tamoul.

J'ai ensuite pris un bus pour T. Nagar, abréviation de Thiagaraya Nagar. La rue orientée vers l'Est partant du parc Panagal est très commerçante : c'est Pondy Bazaar. J'ai continué à marcher tout droit puis vers le Nord dans T.T.K. Road où je n'ai pas résisté à la tentation d'acheter un Shiva-Nataraja doré.

Enfin, je suis entré dans le restaurant Amaravathi, en face de la Music Academy, juste à côté de Coconut Lagoon. Ce restaurant est à éviter absolument. Jusqu'à maintenant, aucun restaurant indien ne m'avait à ce point déçu. J'ai demandé de la plain water et on m'a apporté de l'eau en bouteille que j'ai repoussée, mais on l'a ouverte devant moi comme si de rien n'était. Je commande un masala de crevettes avec des parathas. On me sert les parathas et un récipient minuscule contenant quelque sauce. N'imaginant pas un seul instant que cela puisse être le plat principal, je continue à attendre. Un serveur vient se fichtre de moi en m'apportant des cuillers et en me disant qu'il n'y a pas de fourchettes. Il y en a pour à peine trois ou quatre bouchées, peut-être pas autant de crevettes. Ce n'est pas franchement bon. Bref, c'est nul. Quand je dis à un serveur que le plat est vraiment trop petit, il me demande si je souhaite commander un autre plat. Non, je ne pense qu'à quitter ce lieu. Pour le moment, ma seule valeur sûre en matière de restaurant à Chennai reste Saravana Bhavan.

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Week-end à Chennai

2009-02-01 15:44+0530 (சென்னை) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VI

Vendredi soir, je suis allé à pieds au temple Mahalakshmi que j'avais déjà essayé de visiter. Ce temple est dédié à Lakshmi, l'épouse de Vishnu dans ses différentes incarnations. Un escalier monte sur la gauche au niveau du sanctuaire principal, ce qui permet de monter à l'étage, où d'autres formes de Lakshmi sont visibles. On se retrouve alors au milieu des divinités sculptées en pyramide. Quelques mini-temples se trouvent tout autour. On trouve par exemple une galerie des dix avatars de Vishnu, tous drapés d'un tissu blanc, ou encore une représentation de Hanuman (je présume que c'était lui bien que le nom tamoul soit différent).

Hier, je voulais faire un tour à la société théosophique et éventuellement accéder à sa bibliothèque. Je suis arrivé un peu trop tôt dans l'après-midi, j'ai donc poursuivi mon chemin. Dans les environs de ce lieu, appelés Besant Nagar, toutes les rues s'appelent Besant Avenue, Besant Nagar Road ou quelque chose comme ça, avec éventuellement des numéros, ceci en l'honneur d'Annie Besant, célèbre théosophe. Tout était de toute façon hors la carte de mon guide Lonely Planet. Je me suis retrouvé à nouveau du côté du temple Mahalakshmi et des églises voisines. Le temps était très ensoleillé à Elliot Beach.

Après avoir mangé un masala dosa, je suis retourné à la société théosophique et suis entré dans son parc. Ce lieu est extrêmement paisible. Les noms de quelques pays sont écrits au bord des chemins. On y trouve un temple hindou, une église, et paraît-il d'autres lieux de culte. On peut également s'approcher d'un gigantesque banian. J'ai essayé de rentrer dans l'Adyar Library, mais il s'agit d'une forteresse plus difficile d'accès que la Bibliothèque nationale de France ou la Société asiatique de Kolkata puisqu'il faut deux lettres de recommandation pour y entrer. Je pourrais probablement obtenir la signature d'un récipiendaire récent du Padma Bhushan, mais d'ici à la fin de mon séjour, je n'aurai certainement plus l'occasion de repasser.

R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2009-01-31

Étudiantes de la Natyanrit Academy (disciples de Guru Marinalini Thyagarajan), bharatanatyam

Je suis retourné à Mylapore pour visiter le temple universel de la mission Ramakrishna et retourner au R. K. Swamy Auditorium pour voir un nouveau spectacle de bharatanatyam. Cette fois-ci, les danseuses étaient des étudiantes de la Natyanrit Academy. Elles n'avaient pas plus de treize ou quatorze ans et dansaient soit seules soit en groupe. Un Pushpanjali dédié à Ganesh, des épisodes de la vie de Krishna, une pièce intéressante sur la dieu de la danse, Nataraja, et bien d'autres. Les musiciens n'étaient pas tous parfaitement au point. À un moment donné, leur guru Marinalini s'est absentée pendant un passage musical et à tendu ces cymbales au chanteur. Ce dernier n'a pas cessé de tenter de faire coller un rythme 2+2 sur un rythme qui avait l'air d'être à cinq temps. J'étais étonné de la longueur des cheveux qui tombaient dans le dos des danseuses. Une d'entre elles a perdu sa rallonge de cinquante centimètres en cours de route...

Aujourd'hui, j'ai pris le train jusqu'au terminus Chennai Beach. Je suis passé devant la haute cour de Madras, protégée des regards par une envahissante végétation verte. Peu de restaurants sont ouverts en ce dimanche, je n'ai trouvé qu'un restaurant qui s'avère être un repaire de mangeurs de viande. J'ai dû renvoyer mon biryani aux œufs en cuisine vu qu'il contenait de gros morceaux de poulet.

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