Weblog de Joël Riou

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Myriam Ould-Braham dans La Fille mal gardée

2012-06-24 13:10+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse

Opéra Garnier — 2012-06-21

Frederick Ashton, chorégraphie (1960)

Louis Joseph Ferdinand Herold, musique

John Lanchbery, arrangements musicaux

Osbert Lancaster, décors et costumes

George Thomson, lumières

Christopher Carr, répétitions

Philip Ellis, direction musicale

Myriam Ould-Braham, Lise

Josua Hoffalt, Colas

Stéphane Phavorin, Mère Simone

Simon Valastro, Alain

Alexis Saramite, Thomas, père d'Alain

Pierre-Arthur Raveau, Un danseur à la flûte

Ballet de l'Opéra

Orchestre de l'Opéra national de Paris

La Fille mal gardée, ballet en deux actes de Frederick Ashton d'après Jean Dauberval

J'ai malheureusement raté la nomination de ma danseuse préférée, Myriam Ould-Braham, au rang de danseuse étoile du Ballet de l'Opéra de Paris. D'autres y étaient (Le petit rat, Danses avec la plume, etc). Elendae a même filmé la nomination. Le surlendemain, passant près de l'Opéra après être allé acheter des partitions, j'eus le privilège de la croiser dans la rue en tenue de ville ; elle n'a probablement pas remarqué mon sourire émerveillé, occupée qu'elle était au téléphone. Jeudi, je pouvais enfin la voir dans le rôle de Lise dans La Fille mal gardée, un ballet que j'avais déjà vu il y a trois ans. Je me souviens qu'à l'époque cela aurait dû être ma première occasion de voir cette danseuse, mais, sans doute blessée, elle avait été remplacée par Dorothée Gilbert qui était accompagnée de Matthias Heymann, un couple que je vis alors deux soirs de suite.

Entretemps, Myriam Ould-Braham m'a procuré certaines de mes plus grandes émotions liées à la danse, le point culminant ayant été pour moi son interprétation du rôle de Naïla dans La Source. Mais il y eut aussi son unique Juliette et plus récemment sa Nikiya.

Le moins que l'on puisse dire est que sa Lise m'a charmé. Espiègle, légère, malicieuse, son personnage évolue sur scène sans que les efforts nécessaires à la danse soient visibles. Quelle joie de la voir danser avec son partenaire privilégié Josua Hoffalt ! Celui-ci m'a impressionné comme jamais. Quelle aisance !

Je ne me souvenais pas que la musique de ce ballet était aussi belle. Je ne sais pas si tous les ajouts aux partitions d'origine sont empruntés à Rossini ; en tout cas, sans que je sache identifier toutes les sources, plusieurs numéros font penser à son style. Que la musique m'ait davantage plu cette fois-ci qu'il y a trois ans tient peut-être à la direction musicale de Philip Ellis. Les vents ont été excellents. Heureusement, parce que la musique est presqu'un concerto pour flûte (et clarinette). À part les solos de violon qui m'ont agacé (comme souvent avec cette moitié de l'orchestre de l'Opéra), j'ai trouvé l'orchestre en grande forme.

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Commentaires

1. 2012-06-24 13:27+0200 (genoveva)

J'ai beaucoup aimé également cette étoile dans la Fille mal gardée ! j'ai un petit faible pour ce ballet qui fait tellement référence à une période historique mouvementée !

2. 2012-07-08 14:23+0200 (DavidLeMarrec)

Bonjour Joël !

Comme on en parle ailleurs, je peux peut-être ébaucher une réponse à ton interrogation sur les sources de certains moments (surtout le premier acte) de la Fille mal gardée. Il s'agit essentiellement d'emprunts à deux standards du répertoire bouffe italien : le Barbier de Séville de Rossini et l'Elixir d'amour de Donizetti, effectivement dans le même goût.

Je suppose quelqu'un a déjà fait ce travail, mais pour ma part, j'ai repéré :

- au début du ballet, l'entrée de Fiorello "Piano, pianissimo" (Il Barbiere di Siviglia de Rossini)

- pour la danse des serpes, un crescendo rossinien, qui a de toute évidence été emprunté, mais je ne suis pas sûr de l'opéra (fin de l'acte I du Barbier, peut-être) ;

- dans un extrait du pas de deux du ruban, une évocation de la marche finale de Hänsel und Gretel de Humperdinck ;

- au début de la partie de campagne du second tableau, on entend des effets inspiré du carillon de l'Arlésienne de Bizet ;

- pour le deuxième solo (joyeux) de Lise, la musique du duo rageur "Esulti pur la barbara" de l'Elisir d'amore de Donizetti ;

- la fin de l'orage citait la Pastorale de Beethoven (pour l'orage lui-même, il est emprunté, au moins très imité, mais je ne suis plus certain de quelle oeuvre) ;

- on entend toujours dans ce tableau un morceau de final de Rossini, difficile à identifier avec certitude, il n'en reste que la trame stéréotypée ;

- pour le pas de deux de la partie de campagne, la barcarolle bouffonne de l'Elisir d'amore, puis l'air d'entrée de Dulcamara ;

- au même endroit, la musique du solo de Colas s'inspire du final de l'acte II de l'Elisir.

L'acte II est moins riche en références, à part une évocation furtive (et coïncidentale) du dernier trio du Turco in Italia de Rossini. Et au moment du dénouement, des déroulés pseudo-bachiens, sorte de furtif contrepoint archaïsant. Mais pas de réel emprunt, en fait.

3. 2012-07-09 09:50+0200 (Joël)

Merci pour cet inventaire !


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