Expositions

Le Chamber Orchestra of Europe et Yannick Nézet-Séguin à Édimbourg

2013-08-21 15:46+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Expositions

Je viens de passer quelques jours à Édimbourg et j'en reviens enchanté ! Je reviendrai plus tard sur certains aspects de cette ville qui m'a beaucoup plu ; je me contenterai ici d'évoquer la raison première de mon séjour en Écosse : les deux concerts du Chamber Orchestra of Europe au Usher Hall.

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Usher Hall, Edinburgh

A priori, les deux concerts avaient un très haut potentiel. J'en attendais évidemment beaucoup ! Bien sûr, j'attendais ces opportunités d'entendre la violoniste Lorenza Borrani en soliste comme un concert dijonnais m'en avait donné l'envie. Je concevais que dirigées par Yannick Nézet-Séguin, les Métamorphoses de Strauss auraient plus de relief que lorsque Semyon Bychkov avait dirigé le COE dans cette œuvre il y a quelques mois. Je me réjouissais aussi d'entendre les troisième et septième symphonies de Beethoven. Mes attentes n'étaient-elles pas trop hautes au point que je risquais d'être déçu ?

Ce fut tout le contraire. Ces deux concerts m'ont satisfait au-delà de toutes mes espérances ! En termes d'émotions fortes, si j'osais faire une comparaison inspirée de la haute densité de restaurants indo-pakistains et asiatiques à Édimbourg, je dirais que cela a été du même niveau d'intensité que peut l'être la dégustation d'un thai red curry. Au déluge de larmes qui s'écoulait de mes yeux et aux palpatitations et tremblements extatiques dont j'étais saisi parfois, un observateur aurait pu penser que je me trouvais mal, mais au contraire, je ne m'étais jamais senti aussi bien... En termes d'expériences préalables de concerts, je ne peux comparer ce plaisir qu'à celui ressenti lors de l'écoute de la Symphonie Pastorale par le COE dirigé par Bernard Haitink (et tout particulièrement le deuxième mouvement au bord du ruisseau). À Édimbourg, ce plaisir d'auditeur a été plus intense encore et s'est étendu sur la quasi-totalité des deux fois deux heures de programme.

Usher Hall, Edinburgh — 2013-08-16

Chamber Orchestra of Europe

Yannick Nézet-Séguin, direction

Métamorphoses, Richard Strauss

Kay Frömbgen, hautbois

Matthew Wilkie, basson

Lorenza Borrani, violon

William Conway, violoncelle

Symphonie concertante en si bémol majeur pour hautbois, basson, violon et violoncelle, Hob.I/105 (Haydn)

Symphonie nº3 en mi bémol majeur Héroïque (Beethoven)

Je suis confortablement installé au deuxième rang au centre du parterre du Usher Hall pour assister au premier concert. Le programme commence par les Métamorphoses de Strauss, que j'entends pour la troisième fois en concert. Les deux auditions précédentes ne m'avaient pas complètement convaincu, mais cette fois-ci, j'ai été captivé par ce que j'entendais. Dans le détail, j'aime l'introduction du thème du deuxième mouvement de la Troisième Symphonie de Beethoven par les altos. Je me régale aussi avec les pizz. de la première contrebasse (Enno Senft) et des phrasés de la deuxième (Lutz Schumacher). Davantage que des individualités, j'ai adoré la musique produite par tous les musiciens ensemble. J'avais déjà connu une telle sensation d'entendre des musiciens comme chantant ensemble avec les solistes des Berliner Philharmoniker, mais au lieu de six parties, il y en avait là vingt-trois ! Je n'entendais bien sûr pas vingt-trois voix dans ma tête, mais j'avais bien souvent le sentiment d'en distinguer au moins quatre sans effort particulier, tout naturellement. Les interactions entre toutes ces voix m'ont procuré beaucoup de plaisir. Je retiens particulièrement celles entre Lorenza Borrani (violon 1) et Tomas Djupsjöbacka (violoncelle 4) qui se répondaient très harmonieusement, tandis que j'admirais la conviction et la vigueur des coups d'archets de Jérôme Fruchart (violoncelle 5). Cette interprétation a pour moi relevé du prodige !

Parmi les œuvres présentées au cours des deux concerts, celle que j'attendais le plus était la Symphonie concertante de Haydn pour hautbois, basson, violon et violoncelle (comme pour toutes les œuvres concertantes présentées dans ces deux concerts, les solistes étaient issus de l'orchestre). Le lendemain, avant un spectacle de danse, je discutais avec un Écossais qui avait assisté au concert et la première phrase qu'il me dit visait à souligner le seul défaut de ce concert. Quand je lui expliquais que cela avait été le meilleur concert de ma vie, il admettait volontiers I thought it was excellent!. Mon interlocuteur n'avait pas tort, il est indéniable que le violoncelliste William Conway a eu par moments des soucis avec une de ses cordes les plus aiguës, comme si le son s'éteignait et perdait toute brillance. Cependant, cela ne m'a nullement empêché d'apprécier l'écoute de ce chef-d'œuvre de Haydn. J'ai aimé l'humour du compositeur qui s'exprime notamment dans certaines interventions du basson (Matthew Wilkie). La façon dont Lorenza Borrani interprète certains points d'orgue est tout autant délicieuse. J'ai aimé les interactions entre les quatre solistes entre eux, notamment entre le hautbois (Kay Frömbgen) et le violon (Lorenza Borrani). Dans la cadence située dans le premier mouvement, le chef Yannick Nézet-Séguin s'efface, accordant une entière confiance aux musiciens. Dans le deuxième mouvement, je suis ému par le jeu du violoncelliste William Conway. Je trouve presqu'indécent d'avoir le privilège d'entendre le son délicieusement gras de sa corde de do (la plus grave). Le troisième mouvement me réjouit énormément. Les timbales et les cors s'y rappellent au bon souvenir des spectateurs. Les cordes (dont Lily Francis occupe pendant cette œuvre le rôle de premier violon) produisent le son vrlach caractéristique du COE. Les solistes, et parmi eux Lorenza Borrani tout particulièrement, font preuve d'une éclatante virtuosité !

Pour interpréter la Symphonie nº3 “Héroïque” de Beethoven, les seconds violons ont échangé leur place à côté des premiers avec les violoncelles pour se retrouver à droite du chef d'orchestre, et cela s'entend ! Au début du deuxième mouvement, alors que les violoncelles jouent le thème déjà entendu plus tôt dans les Métamorphoses de Strauss, sans les voir, je me rends compte du fait que les contrebasses sont placées derrière violoncelles, ce qui rend plus impressionnant encore ce passage mettant en valeur les instruments à cordes les plus graves. Les deux derniers mouvements me mettent dans un rare état d'euphorie. Le placement des violons à gauche et à droite du chef signalé plus haut se révèle particulièrement judicieux dans le troisième mouvement (Scherzo) dans lequel le somptueux son du cor se fait entendre. Le moment le plus exaltant de l'interprétation de cette œuvre (et même des deux concerts) sera pour moi un certain passage vers le milieu du quatrième mouvement dans lequel le chef a fait jouer l'orchestre à un tempo de fou furieux et avec des accents tels que ce passage prenait un merveilleux air de musique populaire. Irrésistible !

L'accueil du public édimbourgeois a été très chaleureux ; certains musiciens étaient manifestement très émus... En sortant, j'entends des spectatrices s'exclamer Oh gosh, it was sooo good!.

Ailleurs : Seen and Heard, Hilde Metzger.

Usher Hall, Edinburgh — 2013-08-18

Chamber Orchestra of Europe

Yannick Nézet-Séguin, direction

Romain Guyot, clarinette

Matthew Wilkie, basson

Duett-Concertino, Richard Strauss

Lorenza Borrani, violon

Pascal Siffert, alto

Symphonie concertante en mi bémol majeur pour violon et alto, KV 364 (Mozart)

Symphonie nº7 en la majeur (Beethoven)

J'avais choisi un placement à l'arrière-scène pour ce concert afin de profiter au maximum de la Septième symphonie de Beethoven. En réservant ma place, j'ignorais que le rang F serait en fait le premier rang. Voici ce que je voyais depuis ma place :

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Usher Hall, Edinburgh

La salle est pour ainsi dire pleine. Les spectateurs réservent un très bon accueil aux musiciens, qui sont applaudis jusqu'à ce que le dernier se soit assis. Ceci vaudra une entrée un peu gaguesque à une second violon arrivée un tout petit peu après les autres et qui aura ainsi le privilège de recevoir des applaudissements qui lui furent tout spécialement destinés.

Lors de l'écoute du Duett-Concertino de Strauss, j'ai adoré le début de l'œuvre qui met en scène un sextuor à cordes (composé sauf erreur de ma part de deux violons, deux altos, un violoncelle et une contrebasse). S'y insère la ma-gni-fique clarinette de Romain Guyot. Plus tard, ce sera le basson de Matthew Wilkie. Bien que je ne l'aie alors vu que de dos, ses solos m'ont beaucoup impressionné, surtout dans le deuxième mouvement de l'œuvre. Cependant, l'œuvre est celle qui m'a le moins passionné dans ces deux concerts du COE. Elle est indéniablement très agréable à écouter, mais elle a davantage le goût d'une bonne friandise que d'un curry thaïlandais.

La Symphonie concertante pour violon et alto de Mozart a été pour moi un merveilleux moment ! Le placement des premiers et seconds violons de part et d'autre du chef se révèle encore une fois très opportun. Depuis ma place, je peux apprécier la gestuelle de Yannick Nézet-Séguin, qui ne se limite d'ailleurs pas à des mouvements de bras. Son expression faciale est assez étonnante, aussi ; aurait-il fait du kathakali dans une vie antérieure ? Il dirige parfois en n'utilisant que ses sourcils ! Cela fonctionne très bien en tout cas. Au cours du premier mouvement, je le vois à un moment donné esquisser la battue d'une mesure 4/4 avec un micro-geste de la main à peine perceptible. Je me cramponne alors à mon siège parce que je devine qu'il prépare quelque chose... à savoir un crescendo fulgurant ! L'orchestre a bien sûr été formidable. Les cordes avaient bien entendu le son ©COE. Le hautbois et les cors n'étaient pas au premier plan de l'action dans les deux premiers mouvements, mais ils devaient néanmoins faire preuve d'une endurante présence en arrière-plan (pédale). Dans le troisième mouvement, ils étaient davantage mis en valeur et le public les a beaucoup applaudis. Toutefois, les héros de cette œuvre étaient bien sûr Lorenza Borrani (violon) et Pascal Siffert (alto) dont l'entente a été parfaite. J'ai été vraiment très impressionné par l'altiste Pascal Siffert que j'entendais pour la première fois comme soliste.

La série de concerts s'est achevée avec la Septième Symphonie de Beethoven. Comme la veille, Yannick Nézet-Séguin dirige Beethoven sans partition. Si son style de direction est toujours très physique, par rapport à mes souvenirs de concerts passés (Ravel, Schumann), j'ai le sentiment qu'il tend vers une certaine économie de gestes. Sans doute très en confiance avec les musiciens du COE, il se dispense très souvent de battre la mesure. Si les gestes sont moins nombreux, ils sont néanmoins affûtés et intenses, sauf quand il s'amuse à prendre des poses maniérées en se dirigeant vers les vents lors de certaines phrases.

Dans cette interprétation magnifique de la Symphonie nº7, le moment le plus intense vint pour moi de l'idée de génie du chef d'enchaîner les deux premiers mouvements. Dans l'Allegretto, j'ai bien sûr aimé le début mettant en scène les instruments à cordes, mais je me suis encore davantage régalé quand Romain Guyot est entré avec sa clarinette tandis que la pulsation des cordes passait à l'arrière-plan. Dans le troisième mouvement, comme lors d'une écoute précédente, j'ai aimé le passage qui me rappelle toujours le motif de la Fonte de l'Acier de Siegfried. Si l'orchestre était bien entendu déchaîné dans les deux derniers mouvements, j'ai été tout particulièrement impressionné par le timbalier et par le flûtiste Pirmin Grehl (que je n'avais encore jamais vu avec le COE).

Le public a réservé un véritable triomphe à l'orchestre. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à une standing ovation, mais je pense que c'est la première fois que j'en vois une qui est manifestement destinée à un orchestre dans son ensemble. Comme la veille, Yannick Nézet-Séguin met un terme au concert en faisant ostensiblement le geste qu'il est temps d'aller boire un coup.

Ailleurs : The Scotsman, The Telegraph, Hilde Metzger.

Je n'ai pris d'alcool ce soir-là, j'ai pourtant bien essayé à l'entr'acte, mais alors que je commandais un verre de blanc, la serveuse du Usher Hall me répondit dans un français parfait que la cloche sonnait et que je n'aurais pas le temps de le boire avant le début de la deuxième partie.

La fin théorique du concert était de 21h20, ce qui me laissait en principe largement le temps de rejoindre The Hub pour le concert suivant, mais comme il était 21h41, il me fallait me presser. L'accès à l'arrière-scène se faisant par un escalier donnant sur les coulisses, en filant, j'ai surpris une violoniste séchant les larmes nées de l'émotion de ce merveilleux accomplissement artistique et de l'accueil du public.

The Hub, Edinburgh — 2013-08-18

Pierre-Laurent Aimard, piano

Játékok (extraits), Kurtág

Marco Stroppa, électronique

Traiettoria (Traiettoria... deviata, Dialoghi, Contrastri), Marco Stroppa

En venant à Usher Hall, j'étais passé par The Hub pour estimer la distance entre les deux salles. Sans traîner, j'avais mis 10' pour faire la descente. Si je voulais arriver à l'heure, il me fallait presser le pas pour faire la montée. J'ai même couru, et au bout de 5'58", j'étais arrivé au Hub à 21h47, largement à temps pour assister au concert de Pierre-Laurent Aimard. Ce concert a eu lieu dans une salle carrée à l'étage du Hub :

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The Hub, Edinburgh

La centaine de spectateurs est installée tout autour de l'estrade où se trouve le piano. J'avais décidé d'aller à ce concert en raison de la présence des Játékok de Kurtág. S'il m'a semblé réussir à entrer dans certaines des miniatures, je n'y ai pas ressenti la même émotion que lors du récital de Márta et György Kurtág à la Cité de la musique ou à l'écoute du simple Perpetuum mobile (objet trouvé) par la jeune Hámos Júlia à Budapest. Encore sous le choc émotionnel du concert de COE, j'avoue avoir écouté Kurtág comme s'il s'agissait d'une agréable musique de relaxation... La transition entre Kurtág et Stroppa m'a semblé toute naturelle, ce que je n'aurais pas imaginé a priori. J'avais assisté avec un certain plaisir à la création de l'opéra Re Orso de ce compositeur. Le piano de Pierre-Laurent Aimard se fait très souvent très percussif. Depuis une console, Marco Stroppa transforme le son qui est spatialisé grâce à un ensemble d'enceintes placées en hauteur le long des murs de la salle carrée. Alors que l'obscurité est presque totale, c'est à un voyage dans un univers psychélique que le compositeur et le pianiste invitent les auditeurs. Cela me fait penser à ce que Varèse aurait peut-être fait s'il avait disposé d'une technologie plus avancée.

Ce concert trouvera en moi un certain écho avec l'exposition Transmitted Live: Nam June Paik Resounds que je verrai le lendemain à la Talbot Rice Gallery. L'artiste coréen semble comme Varèse un précurseur dans son domaine, ici l'art vidéo. Vues quelques décennies plus tard, certaines œuvres expérimentales peuvent donner l'impression d'avoir dépassé la date limite de consommation. Cependant, l'accent particulier mis sur le lien entre Nam June Paik et d'autres arts m'a rendu l'exposition intéressante, notamment par le lien avec John Cage, Merce Cunningham ou Beethoven.

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Exposition “Miniatures et peintures indiennes” à la BnF

2010-03-14 02:11+0100 (Orsay) — Culture — Expositions — Lectures — Culture indienne

Ma carte de la BnF ayant expiré vendredi, je l'ai renouvelée samedi afin de n'avoir pas à payer en sus le prix de l'exposition Miniatures et peintures indiennes. Pour tous ceux qui aiment l'Inde, cette exposition est à ne manquer sous aucun prétexte.

Si le nombre et la diversité des miniatures n'est pas comparable aux collections que l'on trouve au musée national de Delhi, voire au musée archéologique d'Allahabad (les deux collections les plus fournies que je connaisse), la collection de miniatures indiennes de la BnF est remarquable.

Plusieurs styles de miniatures sont présentés. Le style le plus classique est le style moghol. Les miniatures de ce style sont apparemment principalement issues du don du colonel Gentil à ce qui était alors la Bibliothèque Royale. On trouve ainsi entre autres des portraits de souverains et des scènes de cour. Parmi ces dernières, on voit un roi en train de fumer la huqqa tandis que dehors, les princesses du zenana célèbrent la colorée fête de la holi. On verra aussi le gros idiot accompli Mullah Do Piyaza chevaucher un cheval famélique (il y a un rapprochement à faire avec Nasreddin Hodja à propos duquel on trouve de nombreux contes absurdes dans Le cercle des menteurs de Jean-Claude Carrière, Pocket). On verra aussi L'esclave Nazir présentant à l'empereur Aurangzeb la tête de Dara Shikoh. Cette miniature (comme d'autres ayant un thème historique) ont une origine particulière : Saisie des commissaires du gouvernement provisoire de Napoléon Bonaparte à Venise sous la direction de Gaspard Monge, 1797.

Je découvre un autre style dans cette exposition : Company School. Il n'est pas étonnant qu'il ne s'en trouve guère en Inde vu qu'il s'agit d'écoles qui travaillaient pour les diverses compagnies des Indes. Quelques unes proviennent ainsi de Chandernagor, ancien comptoir français. Certaines miniatures, notamment des images de monuments spectaculaires, comme le Taj Mahal, utilisent la perspective !

Toujours parmi les dons du colonel Gentil, une miniature représente la princesse Padmavati (cela doit être une des seules de l'exposition qui ait un rapport avec le Rajasthan). Dans l'iconographie hindoue, je note aussi Sharabha, une forme de Shiva ayant deux têtes de perruches punissant Narasimha pour avoir tué Hiraniakashipu (la raison-même de cette quatrième descente de Vishnu). En effet, ce démon était un dévôt de Shiva.

D'autres styles suivent. On voit ainsi quelques scènes hindoues à Kurnool (Andhra Pradesh). Il y est manifeste que vers 1800, les femmes n'y portaient pas de bustier : leur pudeur n'était protégée que par un pan du sari ramené à l'épaule. Plus loin, une Bayadère à Tanjore.

Une partie importante de l'exposition consiste en des recueils de peintures du Sud de l'Inde. On y voit de très nombreuses et diverses représentations mythologiques et épiques. Comme ces recueils se présentent comme des livres, ils sont ouverts à une certaine page, on voit ainsi Kumara/Kartikeya (à six têtes), le seigneur de la danse Nataraja (en couleurs !), le barattage de la mer de lait, etc ; on peut feuilleter les autres pages en manipulant les postes informatiques situés à proximité. On peut alors apprécier toute la richesse de ces recueils.

Le chef-d'œuvre de l'exposition est le plan du temple Jagannath à Puri (qui est défendu aux infidèles), de l'école de Raghurajpur (1830). Il fait plusieurs mètres de long. C'est un véritable concentré d'iconographie vishnouïste. Outre le plan en lui-même, on y voit entre autres des scènes du Ramayana, Vishnu monté sur Garuda, Lakshmi, Narasimha, Vishnu couché et de nombreuses scènes de la vie de Krishna. Superbe. Cela vaudrait presque le coup d'y retourner rien que pour en apprécier d'autres détails.

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Exposition Les Ballets Russes à Garnier

2010-02-01 14:35+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Danse — Expositions — Voyage en Inde VIII

Samedi après-midi, je dépose mes affaires à un hôtel près de la Gare du Nord où j'ai prévu de prendre un bus très tôt le lendemain matin. Je me suis dirigé vers l'Opéra où se tient une exposition sur les Ballets russes. Contrairement à l'exposition du début de saison sur Gounod, elle n'est pas ouverte les soirs de spectacle, ce qui fait que je ne l'ai toujours pas vue malgré les cinq après-midi ou soirées que j'y ai passées depuis la mise en place de cette exposition.

Je rentre facilement grâce à ma carte de la BnF. On peut voir dans cette exposition des dessins préliminaires à la confection de costumes ou de décors, quelques costumes, des photographies, une partition autographe du Prélude à l'après-midi d'un faune, une notation chorégraphique de certains passages du Sacre du printemps, etc.

Je découvre dans cette exposition l'intérêt pour l'Asie du décorateur Léon Bakst. On verra ainsi un bronze de Garuda, la monture de Vishnu qui aurait inspiré L'oiseau de feu et surtout une photographie du superbe Nijinsky prenant la pose caractéristique de Krishna joueur de flûte dans Le Dieu bleu en regard d'un autre bronze issu des collections du musée Guimet. Une danseuse de bharatanatyam ne prendrait pas une pose différente.

Parmi les autres documents présentés, on pourra lire deux pages d'un rapport de Gabriel Astruc destiné aux autorités impériales russes à propos de la troupe de Diaghilev et de ses déboires financiers, dont voici des extraits :

Rapport confidentiel sur la saison russe 1909

M. Serge de Diaghilev a compromis en France le bon renom de l'administration des Théâtres Russes.

Mesures à prendre pour l'avenir

Peut-être y a-t-il lieu dans l'intérêt même de la bonne renommée des Artistes russes et de la dignité des Théâtres Impériaux de Russie, de ne pas sanctionner par des autorisations officielles les faits et gestes d'un impresario amateur dont le crédit est fortement entamé sur la place parisienne.

La sortie est toujours aussi mal indiquée. Je reste une bonne dizaine de minutes à la librairie pour écouter jusqu'au bout la version instrumentale de l'air Ah ! no credea mirarti de La Sonnambula qui s'y fait entendre.

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Exposition Gounod, Mireille et l'Opéra

2009-09-11 20:45+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Expositions — Lectures

Profitant d'un petit déplacement à Paris, je suis passé à l'Opéra dans le but de voir l'exposition Gounod, Mireille et l'Opéra organisée conjointement par l'Opéra de Paris et la BnF. L'opéra Mireille de Gounod est en effet programmé pour l'ouverture de la saison, et ceux qui ont encore la télévision pourront le constater en direct sur France 3 lundi prochain.

Vu que je n'étais jamais allé à l'Opéra Garnier qu'à l'occasion de représentations, je ne savais pas trop quel chemin prendre. La Bibliothèque-musée de l'Opéra (rattachée à la BnF) étant le lieu putatif de l'exposition, je suis entré par la façade occidentale vu que celle-ci se trouve dans le pavillon de l'Empereur. À l'accueil et au contrôle de sécurité, on ne semble pas franchement au courant de l'existence de l'exposition, mais la carte de la BnF semble valoir sésame pour entrer (comme pour les autres expositions organisées par la BnF), et je me retrouve laché dans les escaliers latéraux de l'Opéra, avec pour indication qu'il faudrait aller au deuxième étage.

Je me retrouve ainsi devant une exposition permanente, où je vois notamment un portrait d'Albert Roussel, mais point de Gounod. Plus loin une belle porte en bois peu accueillante. Par chance, un employé en sort. Le temps de discuter avec lui de l'emplacement de l'exposition (première personne rencontrée qui semble au courant), j'aperçois l'intérieur, assez impersonnel, de la bibliothèque. L'exposition commence à l'étage d'en-dessous.

L'exposition n'intéressera sans doute que les passionnés d'opéra. On y trouve quelques affiches de différentes reprises de Mireille, quelques documents autographes de Gounod (peu lisibles !), un buste, un laissez-passer de l'Empereur pour Gounod, des photographies d'interprètes d'opéras de Gounod, des esquisses ou maquettes de décors, etc. et une pipe.

Si l'entrée fut gratuite, la sortie ne l'a pas été. On est en effet obligé de passer par la boutique, et si j'ai ainsi eu l'occasion d'acheter en avance le programme de Mireille (dans lequel on trouve un catalogue des documents présentés dans l'exposition, avec quelques reproductions en pleine ou double page), ce qui est neutre pour moi, je suis tombé par malheur pour ma bourse devant un DVD de L'Amour de loin de Saariaho, dont j'avais lu le livret par hasard il y a quelques mois après l'avoir acheté dans une gare. Comme on m'a adressé deux fois la parole en anglais comme si cela allait de soi, je suppose que la proportion de clients étrangers est assez élevée.

Le programme (12€, 200 pages en papier glacé !) de Mireille revient longuement sur les nombreuses modifications dont la partition a été la cible, afin, selon ses instigateurs de proposer une fin qui plût davantage au public et de rajouter du brillant (et un commentateur glose en disant que cela permettait surtout à l'épouse du directeur de théâtre, Marie Caroline Miolan-Carvalho de mieux briller...). Contrairement à ce qui se fait d'habitude, on ne trouve aucun document relatif à cette nouvelle production, hormis un texte du chef d'orchestre Marc Minkowski. Globalement, cela donne envie de se plonger dans le poème de Mistral, Mirèio. Aussi, cela me rappelle que je réentendrai avec plaisir Anne-Catherine Gillet (qui fera ses débuts à l'Opéra), Amel Brahim-Djelloul (idem), Sylvie Brunet, Nicolas Cavallier et d'autres.

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Reportage photographique sur le Kumbh Mela

2009-03-05 22:19+0100 (Orsay) — Culture — Expositions — Culture indienne — Photographies

En cherchant des informations sur le mythe du barratage de la mer de lait, le photographie Bernard Grismayer était tombé sur mon blog. Il m'avait alors invité au vernissage de l'exposition qu'il réalise à la galerie-librairie Impressions à Paris. Lors du barratage de la mer de lait, un mythe dont la description la plus précise que j'ai lue pour le moment était dans l'édition de Mahâbhârata de Madeleine Biardeau (j'aurai probablement l'occasion d'approfondir cela un peu avec le Bhagavata-Purana), un événement mythique, disais-je donc, au cours duquel, selon des sources qui me sont inconnues, quatre gouttes de la liqueur sacrée amrita se seraient échappées sur quatre villes : Prayag (Allahabad), Ujjain, Haridwar, Nashik. Depuis très longtemps, des pélerinages très importants, appelés Kumbh Mela y ont lieu tous les ans. Tous les douze ans, chacune de ces villes célèbre un Maha Kumbh Mela. Ils rassemblent des dizaines de millions de pélerins... J'ai eu la chance de me trouver à Allahabad en janvier 2007 pendant un Aardh Kumbh Mela, qui se tient six ans avant (ou après) un Maha Kumbh Mela. Les photographies que j'y avais prises sont ici, pour les moins ratées, et , pour les autres.

Bernard Grismayer expose les très belles photographies qu'il a réalisées dans ces quatres villes pendant le pélerinage du Kumbh Mela. La foule se masse au bord du fleuve sacré. Des hommes et des femmes se baignent dans la Ganga (ou d'une autre rivière suivant l'endroit), prient. Des sadhus les précèdent. Le front des hommes est recouvert de marques sectaires (le plus souvent vishnouistes sur les photographies, m'a-t-il semblé).

J'ai un peu regretté que les photographies ne contiennent pas de légende, fût-elle minimaliste, à savoir indiquant simplement la ville où chacune a été prise. Des quatre villes, n'ayant visité qu'Allahabad, il m'était impossible de deviner où elles avaient été prises puisque le cadrage ne me permettait pas de reconnaître le moindre lieu.

Une photographie a attiré la curiosité des personnes présentes : un portrait d'un homme au visage peint en bleu, avec un chignon tressé, le troisième œil et trois lignes horizontales sur le front, probablement un collier de rudraksha. Bref, une représentation de Shiva. Pour qu'elle fût encore plus fidèle au mythe, il eût peut-être fallu que seule la gorge fût bleue.

L'exposition se tient au 98 rue Quincampoix (côté Nord) jusqu'au 4 avril, apparemment le mercredi de 18h à 21h et le samedi de 14h à 20h.

Entre hier et aujourd'hui, j'ai fait 3h de cours, 3h de travaux pratiques en calcul formel et 3h30 d'exposé sur la dualité en cohomologie étale ; je suis crevé.

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Divers

2007-07-01 14:17+0200 (Grigny) — Culture — Danse — Danses indiennes — Expositions — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde IV — Mathématiques — Photographies

Le jour de la Fête de la Musique, c'est à dire il y a dix jours, j'ai été confronté à un grand contraste entre le spectacle auquel j'assistais et puis ce que j'ai entendu en sortant du théâtre. À l'intérieur du Théâtre de la Ville, aux Abbesses, Shantala Shivalingappa offrait un très harmonieux spectacle de danse kuchipudi. Je ne connaissais pas du tout cette danse, originaire de l'Andhra Pradesh. Je fus très agréablement surpris par les mouvements très arrondis de cette danse, semble-t-il plus facile d'accès que le bharata natyam. Une partie du spectacle comporait une danse sur un plateau : la danseuse en pinçait les bords avec les orteils et pouvait se déplacer en donnant l'impression de flotter sur la scène tout en dansant avec la moitié haute du corps. Divers bracelets de chevilles étaient utilisés au cours du spectacle, parfois ils étaient laissés de côté et la musique se faisait très discrète. L'atmosphère sonore de Montmartre en ce jour particulier pouvait alors se laisser entr'apercevoir : Boum ! Boum !. Je sortais de la salle, conquis par cette danse (qui sera malheureusement absente de la saison 2007-2008 du Théâtre de la Ville), et que découvris-je : un spectacle de fin du monde avec l'illusion que des hordes de jeunes descendaient la rue Ravignan sur de la musique du troisième millénaire. Un peu plus loin, une atmosphère imprégnée des effluves des stands de frites-saucisses, et une station de métro salvatrice.

À la Fondation Henri Cartier-Bresson, j'ai vu deux expositions du travail de Fazal Sheikh. Loin des splendeurs des Gupta, ces expositions, terribles, frappent par les aspects les moins reluisants de l'Inde qu'elles révèlent. La plupart des photographies (noir et blanc) sont des portraits. La première partie s'appelle Moksha (libération du cycle des renaissances) et est consacrées aux femmes, pour la plupart veuves et abandonnées par leur belle-famille (qui, après leur mariage, était devenue leur famille tout court), qui viennent à Vrindavan, tout près de Mathura (que j'ai prévu de visiter en août), pour se consacrer entièrement à l'adoration du dieu Krishna, qui est réputé avoir passé son enfance dans cette région, y avoir séduit des milliers de vachères et y avoir vaincu le démonique Kamsa. Chaque portrait est accompagnés par un résumé de la vie de la femme représentée. L'autre exposition, Ladli, présentait le sort réservé à de nombreuses jeunes filles, jugées indésirables par leurs parents qui auraient préféré avoir des fils, et qui se retrouvent dans des situations sordides : mariées très tôt, exploitées par des maris coureurs de dot ou par des proxénètes, assassinées par leur belle-famille...

Je viens de passer trois jours dans la charmante ville de Münster en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, pour y parler avec un jeune chercheur et y faire un exposé au colloquium. La ville est vraiment remarquable par les aménagements prévus pour les cyclistes. Dans le centre-ville, je n'ai pas vu une seule voiture. On voit régulièrement d'énormes parkings à vélo. Les pistes cyclables rouges sont larges, très bien conçues, de sorte qu'on n'a pas d'acrobatie à faire pour réaliser des virages, passer de la chaussée au trottoir et inversement. J'ai donc testé un tout petit peu les vélos allemands. Leur pédalier présente la singularité de ne pas pouvoir tourner à l'envers : cela actionne un frein. Cela impose de bien calculer son coup lors des arrêts aux feux pour disposer les pédales de façon à pouvoir repartir facilement (alors qu'avec un tour de pédalier en sens inverse, on pourrait toujours s'en sortir sur un vélo français). La personne qui m'invitait parlant très bien français, elle a insisté pour qu'on discute en français pour entretenir son niveau dans notre langue. En dehors, j'ai dû pratiquer un peu l'allemand, en tout cas infiniment plus que lors de mes précédents brefs séjours en Allemagne. J'arrive à suivre quand les hôteliers, serveurs, etc. me posent des questions, mais j'ai beaucoup plus de mal à leur répondre. Néanmoins, pour acheter des gâteaux à la boulangerie, cela allait très bien... Il était censé y avoir une grande exposition de sculptures dans les rues de Münster, mais tout ne devait pas encore être installé, parce que je n'en ai vue qu'une.

Je viens de lire un roman étonnant : Le grand roman indien de Shashi Tharoor. Il faut imaginer l'épopée du Mahabharata transposée dans l'Inde du vingtième siècle, à moins que ce ne soit l'inverse. On y trouve les personnages historiques de la période de la lutte pour l'indépendance de l'Inde, sa partition, et les aléas du pouvoir jusque vers le début des années 1980. Les noms des personnages sont tirés de l'épopée. Jawaharlal Nehru est Dhritarashtra, Gandhi est Bhishma (un des fils de la déesse Ganga, appelé ici Gangaji). La fratrie de Duryodhana est remplacée par la seule Priya Duryodhani (Indira Gandhi). La grande bataille du Kurukshetra est l'élection de 1977 où elle fut battue. De nombreuses libertés sont prises, à la fois avec l'épopée, et avec l'histoire. C'est ce que je trouve toujours ennuyeux avec les romans historiques, c'est qu'on ne peut pas toujours bien distinguer l'Histoire des faits imaginés par l'auteur. C'est un bon roman, plein d'humour, mais qui n'est sans doute vraiment intéressant à lire que si on connaît déjà l'histoire du Mahabharata (la manière la plus plaisante d'y remédier si ce n'est pas le cas étant de lire la version de Jean-Claude Carrière).

Les résultats du Prix Biblioblog du Roman que j'avais évoqué ici viennent de tomber. Il a été décerné à Passage du gué de Jean-Philippe Blondel. À mon avis, tous les livres sélectionnés étaient très bons, mais ce livre-ci faisait parmi de mes préférés, donc je suis très content qu'il ait été choisi.

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Sculpture, danse

2007-06-18 00:56+0200 (Grigny) — Culture — Danse — Danses indiennes — Expositions — Culture indienne

Il y a quelques jours, je suis allé voir l'exposition L'âge d'or de l'Inde classique — L'empire des Gupta aux Galeries nationales du Grand Palais. L'empire Gupta se situe en Inde du Nord, autour du cinquième siècle. L'exposition commence par des sculptures en grès, pour la plupart étonnament bien conservées, provenant de sites principalement bouddhiques. Puis, les lieux d'origine, les styles et les types d'œuvres se diversifient, avec notamment Vishnu couché sur l'océan cosmique, Shiva ascète, Arjuna recevant l'arme Pashupata de Shiva, Sita dans l'ermitage de Valmiki, l'armée des singes construisant un pont sur l'Océan vers Lanka, etc. C'était très bien, mais je hais les visites guidées : il y avait un groupe d'une vingtaine de personnes qui s'agglutinaient toujours précisément là où je voulais aller... Heureusement pour eux, leur guide avait vraiment l'air de connaître son sujet.

Théâtre de la Ville — Les Abbesses — 2007-06-15

Maria-Kiran, danse bharatanatyam, conception, chorégraphie

Guru Jamuna Krishnan, chorégraphie, chant et nattuvangam

Ragini Chandershekar, nattuvangam

M. V. Chandershekar, mridangam

Viju Sivanand, violon

La Face cachée

  • Pushpanjali
  • Varnam (dédié au dieu Shiva)
  • Padam
  • Padam (dédié à Krishna)
  • Tillana

Avant-hier, j'ai assisté au spectacle La Face cachée de Maria-Kiran au Théâtre de la Ville (Abbesses). La dernière fois que je l'avais vue, la musique et les thèmes étaient chrétiens. Cette fois-ci, la musique était indienne et le récital, respectant toujours la structure voulue par le bhârata natyam, comportait comme partie principale un un varnam dédié à Shiva, inspiré par neuf strophes d'un poème de K. N. Dandayudhapani (les organisateurs ont pensé à utiliser les possibilités de sur-titrage de la salle, qu'ils en soient remerciés). Vers la fin, on a eu droit à un petit intermède pédagogique sur le sens de certains mouvements de danse. En effet, avant d'entamer un padam dédié à Krishna, elle disait quelques phrases en rapport avec les amours de Radha et Krishna tout en exécutant les mouvements correspondants. Dans ce contexte, la pose correspondant à Krishna était celle de l'iconographie hindoue : une position décontractée avec une jambe fléchie passant devant l'autre et reposant sur les orteils et les doigts disposés comme sur une flûte traversière (curieusement, il m'a semblé que la jambe gauche passait devant la droite alors que sur la statuette qui se trouve devant moi, c'est le contraire). C'était très clair. Cela m'intéresserait bien de connaître plus de détails sur les codes de cette danse pour mieux la comprendre, mais je ne saurais pas très bien par où commencer.

Théâtre de la Ville — Place du Châtelet — 2007-06-17

Pina Bausch, mise en scène et chorégraphie

Peter Pabst, décor

Marion Cito, costumes

Matthias Burkert, Andreas Eisenschneider, collaboration musicale

Marion Cito, Daphnis Kokkinos, Robert Sturm, assistants à la mise en scène

Amon Tobin, Alexander Balanescu, avec le Balanescu Quartett, Cat Power, Carl Craig, Jun Miyake, Leftfield, Magyar posse, Nanad Jeliç, René Aubry, Tom Waits, musique

Rainer Behr, Silvia Farias, Ditta Miranda Jasfi, Dominique Mercy, Nazareth Panadero, Helena Pikon, Jorge Puerta Armenta, Azusa Seyama, Julie Anne Stanzak, Michael Strecker, Fernando Suels Mendoza, Kenji Takagi, danse

Vollmond (Pleine Lune), Pina Bausch

Cette après-midi, j'allais pour la première fois au Théâtre de la Ville (Place du Châtelet) pour assister au spectacle Vollmond de Pina Bausch. Un décor réduit à une énorme pierre à cheval sur un couloir d'eau peu profond. Douze danseurs qui rentrent et sortent de scène par toutes les issues possibles. Des bouteilles en plastique, des chaises, des verres, un ballon gonflable, et surtout beaucoup d'eau. Pour moi, c'est assez impossible à décrire, mais ce spectacle de deux heures était absolument fascinant.

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Grèves, Indian Summer, pots

2005-12-11 17:49+0100 (Grigny) — Culture — Expositions — Culture indienne — Mathématiques

Depuis lundi dernier, la circulation des trains sur le RER D est très perturbée ; apparemment, le mouvement social continue encore demain. Au moins, il y a le site abcdtrains pour avoir à l'avance une idée des trains que l'on peut prendre. Comme il y a souvent moins d'un train par heure, ou pas de train pendant deux ou trois heures consécutives, cela permet d'éviter des déconvenues, d'autant plus qu'il n'est pas très agréable d'attendre pendant une heure dans une gare sous une température avoisinant 0°C. Bref, je sens que demain soir, je vais devoir faire un Juvisy-Grigny à pieds...

Je suis finalement allé hier après-midi à l'exposition Indian Summer à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts (jusqu'au 31 décembre 2005). Il s'agit d'œuvres réalisées par des artistes indiens, sous différentes formes : peintures, films, sculptures... Le sens de ces œuvres contemporaines m'a parfois semblé opaque, mais cela restait tout à fait regardable.

Trois soutenances de thèse (et leurs pots consécutifs) la semaine dernière, encore trois autres la semaine prochaine. Voir pas mal de collègues finir leur thèse, cela me procure une sensation mitigée : d'une part la satisfaction de les voir réussir et d'autre part la relative déception de n'avoir pas moi-même encore tout à fait terminé. Quelques motifs de consolation : les pots de thèse richement garnis, et la présence de mon nom dans la rubrique « Remerciements » des thèses de quelques camarades.

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Passages en Inde. Hier et aujourd'hui.

2005-09-09 15:36+0200 (Grigny) — Culture — Expositions — Culture indienne — Voyage en Inde I — Photographies

Ce matin, réunion « recopiages de notes » entre enseignants après la session de rattrapages de septembre dans l'UV où je donnais des travaux dirigés l'année dernière à Jussieu.

Je profite ensuite d'être à Paris pour aller voir l'exposition Passages en Inde. Hier et aujourd'hui. à la Conciergerie. Le concept est assez original : des explorateurs anglais (Thomas et William Daniell) ont voyagé en Inde à la fin du XVIIIe siècle et ont réalisé de nombreuses aquatintes (avec un procédé quasi-photographique) ; un photographe contemporain (Antonio Martinelli) est revenu sur les lieux précis des aquatintes pour faire des photographies. On peut ainsi estimer l'évolution des paysages et des monuments sur deux siècles grâce à ces 2×73 « clichés ». C'est assez intéressant de voir que certaines scènes se superposent presque parfaitement, si la végétation s'est développée ou a reculé, si de nouveaux bâtiments ont fait leur apparition, et malheureusement dans quelle mesure certains édifices se sont dégradés au fil du temps.

J'ai eu le désagrément d'entendre quelque bonne femme aigrie s'indigner du fait que l'on affiche « ça » dans un tel lieu, « mézenfin, il faudrait une exposition sur la révolution française, permanente.... ». Je n'ai pas reconnu de paysages que j'ai vus lors de mon voyage, de toute façon, le site de Khajuraho n'a été « découvert » qu'au milieu du XIXe siècle...

L'exposition ne dure que jusqu'à dimanche prochain.

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