Weblog de Joël Riou

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Le Temple d'Or d'Amritsar

2009-07-29 17:54+0530 (ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ) — Voyage en Inde VII

Nous sommes partis ce matin de Delhi par le train Swarna Shatabdi. Je n'avais pour le moment pas eu l'occasion de monter dans un train Shatabdi. Nous étions en classe CC. Le wagon climatisé n'est pas très différent de ceux des autres trains circulant le jour, ce qui fait la différence et qui se répercute sur le prix est le service de restauration qui est compris dans le prix. Au menu du petit-déjeûner, idli-wada, thé, bonbon vert au goût mangue, etc. Cela a fait une forte impression sur J. et M. qui sont aussi surpris de voir qu'en Inde, les trains arrivent parfois à l'heure...

Notre hôtel est situé à quelques centaines de mètres du Temple d'Or, le principal lieu de pélerinage sikh. Après avoir déjeûné dans un fort convenable restaurant, nous sommes entrés dans ce temple. L'accueil y est extrêmement serein et courtois. Les gardes enturbannés nous demandent gentîment si nous n'avons pas de tabac, si nous avons bien laissé nos chaussures à l'endroit approprié. Un récipient contient des foulards qui peuvent faire office de couvre-chef, artifice obligatoire pour entrer.

Une vaste promenade carrée de marbre blanc entoure le bassin au milieu duquel s'élève le lieu saint, complètement recouvert d'or. Une passerelle le relie au centre d'un de côtés du carré. C'est impressionnant de magnificence. L'atmosphère est d'une sérénité rare eu égard à la foule clairsemée qui visite le temple. Des hauts-parleurs retransmettent la lecture psalmodiée de l'Adi Granth. Je demande au garde situé à l'entrée de la passerelle si nous pouvons avancer. Il me répond agréablement que oui. Nous avançons tout doucement sur la passerelle. À l'approche de l'édifice, je remarque les belles incrustations de pierres semi-précieuses formant des motifs floraux rivalisant de raffinement avec ceux du Taj Mahal. L'intérieur est également riche de dorures. La lecture du livre saint, dont un épais manuscrit se trouve à l'étage, se poursuit.

L'atmosphère est extrêmement éloignée du bazar d'animation que constituent les temples hindous les plus fréquentés. Les trois jours que nous avons prévu de passer ici promettent d'être paisibles.

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Une journée pluvieuse ou...

2009-07-29 17:28+0530 (ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ) — Culture — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde VII

Un premier contact quelque peu brutal avec Delhi. Je suis parti dimanche de l'aéroport Charles de Gaulle pour Delhi via Helsinki. Cette année, je voyage avec un couple d'amis J. et M. dont c'est le premier voyage en Inde.

L'avion a atterri vers 4h du matin. Le temps de passer à travers les contrôles sanitaires liés à la grippe A, faire tamponner nos visas, récupérer nos bagages, changer des euros, prendre un taxi prépayé (le guichet a changé de place par rapport à la dernière fois), nous sommes arrivés à Chandni Chowk (en ayant aperçu le Fort Rouge) vers 6h.

Il faisait jour. La première vision de la rue indienne est habituellement réservée au lendemain, les avions atterrissant d'ordinaire vers minuit. Le réveil de ce quartier a pu paraître glauque à mes compagnons de voyage.

En fin de matinée, nous avons rejoint la station de métro Central Secretariat, avons regardé de loin la résidence de la présidente de l'Inde puis avons marché dans Raj Path en direction de l'India Gate dont nous avons observé l'architecture peut-être un peu trop sobre.

Nous avons pris notre premier repas dans un restaurant chic avant de poursuivre en direction du tombeau de Humayun, un trajet fini en rickshaw quand la route à suivre ne se laissa plus aisément déterminer.

La pluie a commencé à tomber lors de notre visite du mausolée du deuxième empereur moghol et d'autres de personnes moins importants situés alentour. Nous avançons quand la pluie et l'orage baissent d'intensité, passant devant plusieurs pavillons. Si son dôme est fait de marbre blanc, le grès rouge donne sa couleur principale au tombeau de Humayun situé sur une vaste plate-forme à laquellle on accède par un escalier constitué de hautes marches.

Ce qui me surprend dans certains édifices alentour est la présence de vestiges de la couleur bleue, qui a moins résisté au temps que le rouge, le blanc et de façon plus anecdotique le jaune. Je n'avais vu du bleu que dans un édifice moghol à Agra sur la rive Nord de la Yamuna.

Nous avons rejoint le centre de Connaught Place en rickshaw et sommes entrés dans une librairie plutôt bien fournie. J'y ai trouvé les livres que je cherchais, à savoir les quatre recueils de poèmes Mappings, Three Chinese Poets, All You Who Sleep Tonight et The Humble Administrator's Garden, ce qui achève de compléter ma collection des euvres de Vikram Seth, aussi bien en prose qu'en vers (à ce sujet, voir ma critique de son roman en vers The Golden Gate, ainsi que celle d'Eugène Onéguine de Pouchkine, le plus célèbre roman en vers de la littérature russe).

Nous avons ensuite dîné au restaurant Saravana Bhavan (où j'avais déjà mangé en 2007). La carte y est moins fournie que dans ses homologues de Chennai. Je pensais que M. et J. apprécieraient la cuisine du Sud de l'Inde, dont je considérais que le côté pimenté relevait plus de la légende que de la réalité. Pourtant, alors que je me régalais avec mon thali, ils ont trouvé que tout était trop épicé...

Le retour à l'hôtel s'est fait sous le Déluge. D'abord, il a fallu traverser une des routes circulaires concentriques autour de Connaught Place. Vu la circulation, ce n'est déjà pas évident au sec, alors avec vingt centimètres d'eau par endroits... Nous avons ensuite utilisé des allées couvertes pour rejoindre le centre et prendre le métro. L'eau dévalait les marches à toute vitesse.

Le plus épique fut la marche à pieds entre la station Chandni Chowk et notre hôtel situé près de la mosquée Fatehpuri. Suite aux pluies très fortes (et qui n'avaient pas encore cessé), tout le quartier était inondé, l'eau montant souvent jusque sous le genou. Heureusement, Chandni Chowk est aménagée de vrais et larges trottoirs. On a vu un homme bouter l'eau hors sa boutique avec un seau.

Cette expérience s'est avérée quelque peu traumatisante pour mes compagnons de voyage. Je n'avais jamais vu un tel déluge. C'était beaucoup plus impressionnant que ce que j'avais vu à Allahabad. À Kolkata, les précipitations avaient été plus spectaculaires, mais je n'avais eu à patauger dans l'eau qu'une vingtaine de mètres, pas deux kilomètres.

Mardi, le Fort Rouge est ouvert ; nous le visitons. Si les motifs floraux du tombeau de Humayun sont plutôt primitifs, ceux du Fort Rouge sont nettement plus raffinés. On en trouve sculptés dans le grès rouge et dans le marbre et d'autres faits de pierres colorées incrustées dans le marbre blanc selon la même technique que celle utiisée dans le Taj Mahal, construit à la même époque. Les pierres incrustées de certains édifices latéraux ont élé pillées. On observe encore les vestiges de dorures plus abondantes sur un pilier du Diwan-I-Khas.

Après avoir mangé chez Karim's, un bon restaurant près de la porte Sud de la Jama Masjid, nous avons visité cette grande mosquée. L'entrée est gratuite, mais il est exorbitant d'entrer avec un appareil-photo : 200 roupies. Je m'attendais à un édifice plus grandiose.

Nous avons ensuite visité Raj Ghat, le lieu de crémation de M. K. Gandhi, un carré noir où est inscrit हे रम. Il s'est remis à pleuvoir, mais de façon moins violente que la veille. Les routes étant enbouteillés, nous sommes quand même rentrés à pieds, visitant au passage un temple hindou situé à côté du temple jaïn qui est au coin de la rue en face du Fort Rouge. Le temple est principalement dédié à Shiva. Pourtant, on y trouve aussi des représentations associées à Vishnu (Vishnu avec le disque et la conque, Radha et Krishna, Vishnu couché sur l'océan cosmique, Brahma sortant de son nombril) en plus de divinités liées aussi bien à l'un qu'à l'autre (Hanuman, Rama, Sita, Lakshman), de divinités fluviales (Ganga, Yamuna) et d'autres associées à Shiva (Durga, Parvati). À l'autel principal, les parasols n'étaient pas placés correctement, à savoir au-dessus des divinités (Shiva et Parvati) : il y en avait trois qui étaient décalées.

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Curry de poulet

2009-07-21 21:14+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies

Il est étonnant que je n'aie pas encore montré ici une photographie d'un curry de poulet, vu que, faute de prendre suffisamment le temps d'essayer d'autres recettes, c'est le plat indien que je prépare le plus souvent :

Curry de poulet

J'ai mis à jour la recette, originellement issue de la recette de poulet au curry par Anne.

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IRCTC

2009-07-21 17:09+0200 (Orsay) — Voyage en Inde VII

Je pensais être au point en matière de réservation de billets de train en Inde... Aujourd'hui, j'allais acheter un dernier billet de train pour mon prochain voyage 1. Au dernier moment, il faut choisir la plate-forme de payement. D'habitude, ma carte Visa passait avec Axis. Pas aujourd'hui. Nouvelle saisie des caractéristiques du train et tentative avec la banque ICICI. Nouvel échec. Puis vient le tour de HDFC. Idem. Il ne reste a priori plus que deux options, les autres n'étant vraisemblablement utilisables que par les détenteurs de cartes indiennes. Comme il n'est pas permis de penser que ma carte se fera passer pour une American Express, j'essaie en désespoir de cause avec la plate-forme CITI, qui à ma grande surprise, finit par accepter le payement, quoique la somme ait été majorée de dix roupies dans l'opération.

IRCTC deviendrait presqu'aussi imprévisible que Voyages SNCF.

[1] J'en ai pour environ 4.2 Mm, à peu près comme l'an dernier.

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Aide-mémoire : mou

2009-07-14 00:48+0200 (Orsay) — Cuisine — Photographies

Ne pas laisser une tablette de chocolat (entamée ou non) dans un rangement situé trop près d'un four :

Chocolat mou

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La Fille mal gardée à Garnier

2009-07-11 13:49+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse

Opéra Garnier — 2009-07-09

Frederick Ashton, chorégraphie (1960)

Louis Joseph Ferdinand Herold, musique

John Lanchbery, arrengements musicaux

Osbert Lancaster, décors et costumes

George Thomson, lumières

Christopher Carr, Grant Coyle, répétitions

Barry Wordsworth, direction musicale

Dorothée Gilbert, Lise

Mathias Heymann, Colas

Aurélien Houette, Mère Simone

Allister Madin, Alain

Jean-Christophe Guerri, Thomas, père d'Alain

Mickaël Lafon, Un danseur à la flûte

Ballet de l'Opéra

Orchestre de l'Opéra national de Paris

La Fille mal gardée, ballet en deux actes de Frederick Ashton d'après Jean Dauberval

A priori plutôt réticent sur la base de l'extrait que j'en avais vu, j'avais cependant acheté une place pour La fille mal gardée, ballet de Frederick Ashton, d'après Jean Dauberval. La pièce originale, créée en juillet 1789, est l'un des tout premiers ballets au sens où on l'entend habituellement. Une histoire dansée en musique, sans mots.

Lors de la vingt-septième représentation, Lise est interprétée par Dorothée Gilbert et Colas par Mathias Heymann. Ce ballet raconte leurs amours champêtres, contrariés par la mère Simone (Aurélien Houette) qui voudrait marier sa fille avec le ridicule mais riche Alain (Allister Madin).

La musique est de L. J. F. Herold (1828) avec des arrangements de John Lanchbery introduits lors de la création de la version d'Ashton (1960). Cependant, de larges extraits sont extraits d'autres œuvres. Ainsi, la première scène emprunte la musique du début du Barbier de Séville de Rossini. Le programme nous dit que la musique des poules et du coq vient de Janáček.

Malgré mes a priori, j'ai beaucoup apprécié ce spectacle léger et espiègle. Lors du premier acte, le ruban rose est un accessoire dont se servent merveilleusement bien les interprètes. On se demande comment ils font pour ne pas se perdre dans les nœuds. Dans la deuxième scène, une très pittoresque scène menée par un danseur à la flûte (Michaël Lafon). Quand Alain s'empare de l'instrument, l'orchestre se met à jouer faux. La danse des moissonneurs évoque un manège, chacun tenant un ruban relié à un poteau. Dans une scène voisine, Lise est au centre des villageoises et tient leur ruban tandis qu'elles tournent autour d'elle. C'est complètement inhumain de faire ainsi des pointes sur un seul pied d'appui ! Au cours de ces réjouissances, on aura vu la fameuse Danse des sabots de la Mère Simone.

Un orage force la compagnie à rentrer chacun chez soi. La mère Simone essaie de garder Lise sous clef, mais Colas parvient à entrer par la ruse. Il faut bien le cacher quelque part quand Simone revient à la maison. Lise semblant fiévreuse, Simone la fait se reposer dans sa chambre, où Colas s'est caché. Le père d'Alain viennent signer les papiers du mariage de Lise. Quand Alain ouvre la porte de la chambre de Lise, on voit paraître Lise et Colas enlacés ; il est encore temps de déchirer le contrat et d'envisager un différent mariage. Quand la noce s'est retirée, Alain reparaît pour mettre la main sur l'objet qu'il avait oublié : son inséparable parapluie rouge.

Je suis retourné hier soir pour votre une nouvelle représentation. J'étais persuadé d'avoir choisi deux distributions différentes (j'avais en particulier noté le nom de Myriam Ould-Braham dans le rôle de Lise), mais les deux rôles principaux reviennent aux mêmes interprètes que la veille. Je ne m'en serai rendu compte qu'au lever de rideau. En effet, une désorganisation inadmissible à mon étage fait qu'avec une douzaine d'autres spectateurs arrivés dix bonnes minutes avant le début qui partageront mon sort, la porte de ma loge ne sera ouverte qu'après que les lumières intérieures auront été éteintes, le chef salué et l'ouverture commencée. Deux ouvreuses pour cet étage, ce n'est peut-être pas assez...

Voir le même spectacle sous deux angles différents procure des impressions diverses. Pour ce spectacle, si j'étais un peu moins haut et plus près le lendemain, je ne voyais pas les parties excentrées de la scène. Je n'ai pas non plus fait attention aux mêmes détails. Alors que la première fois j'avais remarqué la distribution de pièces de monnaie aux moissonneurs et la tentative de Lise pour en récupérer une, je n'y ai pas fait attention le lendemain. Jeudi, j'avais été surpris par le coup de théâtre de la ruse de Colas pour rejoindre Lise, le lendemain, il n'y avait plus de surprises, et mon angle de vue ne me permettait pas d'ignorer qu'il était entré avec les moissonneurs.

Ailleurs : Palpatine y a consacré trois billets 1, 2, 3, et cela a totalement bouleversé sa vie à jamais (je serais bien allé voir Mathilde Froustey dans ce rôle, mais il ne restait plus que des places à 65€ quand j'ai regardé.)

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En vrac

2009-07-09 14:15+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde VII

Le premier roman de Paul Vacca La petite cloche au son grêle a remporté le Prix Biblioblog du roman 2009. Je suis aussi très content de la deuxième place de Laver les ombres de Jeanne Benameur.

J'ai passé une semaine en Allemagne, au Mathematisches Forschungsintitut Oberwolfach. Quelques innovations culinaires intéressantes par rapport aux dernières fois, comme une entrée tricolore (vert, blanc, rouge) faite d'un curieux mélange entre morceaux de pommes, des groseilles, etc. Au retour, j'ai eu quelques heures à passer à Strasbourg, ce qui m'a permis de visiter la cathédrale.

J'ai presque terminé mon écoute de ma semi-intégrale Haydn. Le moins que l'on puisse dire est que cela aura été moins déplaisant que celle de mon intégrale Mozart (cependant, j'ai eu quelque mal à supporter la symphonie parisienne nº82 L'Ours). Il ne me reste plus qu'on opéra La fedeltà premiata et, le meilleur pour la fin, les oratorios Die Schöpfung et Die Jahreszeiten.

Je suis en train de terminer ma lecture de deux formidables romans en vers : The Golden Gate de Vikram Seth (en version originale) et Eugène Onéguine d'Alexandre Pouchkine (dans la traduction d'André Markowicz).

Je suis aussi en train de préparer mon septième voyage en Inde. L'itinéraire prévu est Delhi-Amritsar-Varanasi-Allahabad-Gwalior-Agra-Chittorgarh-Ajmer-Jodhpur-Jaisalmer-Delhi.

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