Mathématiques

Planning de juin 2013

2013-06-01 08:13+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse — Mathématiques — Planning

Voici mon programme pour le mois de juin :

  • 2 juin 2013 (Salle Pleyel) : Rediffusion partielle d'un concert de l'Orchestre Colonne que j'avais beaucoup apprécié.
  • 2 juin 2013 (59 Rivoli) : Ma prof de chant dhrupad chante dans l'octuor Célinn et l'Arbre des Songes dans un programme qui comportera d'authentiques compositions de dhrupad.
  • 3 juin 2013 (Opéra Garnier) : Je retourne voir une troisième fois ce programme Béjart/Nijinski/Robbins/Jalet/Cherkaoui afin de voir Myriam Ould Braham dans le rôle de la nymphe d'Afternoon of a Faun de Robbins...
  • 6 juin 2013 (Salle Pleyel) : J'ai hâte de revoir le chef Yutaka Sado, et d'entendre pour la première fois le pianiste Boris Berezovsky dans ce programme de l'Orchestre de Paris et du chœur qui lui est associé.
  • 8 juin 2013 (Théâtre des Champs-Élysées) : Le War Requiem Britten dirigé par Andris Nelsons !
  • 13 juin 2013 (Magyar Állami Operaház) : Direction Budapest. Avant le week-end wagnérien, le ballet Hófehérke és a 7 törpe (Blanche-Neige et les Sept Nains) à l'Opéra National Hongrois. (À 20€ le troisième rang du parterre plein centre, il serait dommage de s'en priver...)
  • 14 juin 2013 (Művészetek Palotája, Budapest) : Parsifal avec un belle distribution de chanteurs, l'orchestre symphonique de la radio hongroise dirigé par Fischer Ádám tout comme lors du superbe Ring auquel j'avais assisté en 2012.
  • 15 juin 2013 (Művészetek Palotája, Budapest) : Le lendemain, la même équipe jouera Les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg que j'entendrai pour la première fois.
  • 18 et 19 juin 2013 (Salle Pleyel) : Les deux derniers concerts de la superbe série de musique de chambre de Brahms à Pleyel se termine avec le quatuor Jerusalem, l'altiste Amihai Grosz et le pianiste Ohad Ben Ari.
  • 20 juin 2013 (Théâtre des Champs-Élysées) : J'irai voir Anna Caterina Antonacci dans le rôle-titre de Pénélope de Fauré. Il y aura aussi Roberto Alagna dans le rôle d'Ulysse : je me réjouis donc du fait qu'il s'agisse d'une version de concert de cet opéra.
  • 22 juin 2013 (14h30) (Amphithéâtre Hermite, Institut Henri Poincaré) : Début janvier, j'ai reçu un message de Nicolas Bourbaki m'invitant à faire un exposé sur la conjecture de Bloch-Kato, d'après M. Rost et V. Voevodsky (qui a obtenu la médaille Fields en 2002 pour des travaux antérieurs sur un cas particulier de cette conjecture). Les vingt premières minutes de mon exposé devraient être à peu près compréhensibles... par des mathématiciens professionnels (et encore, dès la deux- ou troisième phrase, il y aura des groupes de Galois, ce qui exclura assez rapidement les non-algébristes...).

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Quelques photographies de Luminy

2011-09-23 16:14+0200 (Train Marseille-Paris) — Mathématiques — Photographies

Je suis en train de revenir d'une conférence au CIRM de Luminy (près de Marseille). En voici quelques photographies.

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Quelques photographies de Nantes

2011-09-02 22:30+0200 (Orsay) — Mathématiques — Photographies

Je reviens d'un colloque à Nantes où j'ai fait quelques photographies comme celle-ci :

Photo 28

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Oberwolfach sous la neige

2010-12-20 10:38+0100 (Orsay) — Mathématiques — Photographies

Je reviens d'Oberwolfach, ce centre de rencontres mathématiques situé au Sud-Ouest de l'Allemagne, tout près de la frontière franco-allemande. Voici quelques photographies de ce lieu qui était très enneigé, et aussi de Strasbourg où j'ai passé quelques heures au retour.

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Summertime im Bonn Center

2010-09-14 00:52+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Mathématiques

Münsterplatz, Bonn — 2010-09-05

Beethoven Orchester Bonn

Robin Engelen, direction musicale

Saisoneröffnung Open-Air In 80 Minuten um die Welt

Ouvertüre zu Candide, Leonard Bernstein

Morgandämmerung an der Moskwa de Khovantchina, Modest Mussorgski

Ungarisher Tanz Nr. 1, Johannes Brahms

Künstlerleben-Walzar op. 316, Tritsch-Tratsch-Polka, Johann Strauß Sohn

Tanz Intermezzo op. 45 Nr. 2, Jean Sibelius

March of the Mogul Emperors de The Crown of India, Edward Elgar

Morgenstimmung de Peer Gynt Suite Nr. 1, Edvard Grieg

Prélude du premier acte de Meistersinger von Nürnberg, Richard Wagner

Entr'acte du quatrième acte Aragonaise de Carmen Suite, Georges Bizet

2. Satz Fêtes de Trois Nocturnes, Claude Debussy

Nr. 8 Romanze de Dir Hornisse op. 97a, Dmitrij Schostakowitsch

Pomp and Circumstance: Marsch Nr. 1 D-Dur op. 39/1, Edward Elgar

Tritsch-Tratsch-Polka, Johann Strauß Sohn

J'étais la semaine dernière à l'université de Bonn pour une conférence de mathématiques. Comme pas mal de constructions situées dans les environs, le bâtiment où avait lieu la conférence date d'environ un siècle et est assez beau, tout comme le plafond en boiseries de la salle de conférences.

Le centre-ville (essentiellement piétonnier) est très agréable. On note une obsession manifeste pour Beethoven qui naquit dans cette ville. On trouve en effet une statue du compositeur sur la Münsterplatz, la-même où l'on verra au cours de la semaine une exposition de plusieurs dizaines de statues colorées du même. Sur quelques murs, des graph's imitent quelque tableau célèbre le représentant.

Un peu plus loin, on peut visiter la Beethoven-Haus. Quelques instruments de musique, des documents autographes, des partitions éditées, des silhouettes, des cartes de vœux, partiellement écrites en français, tout comme les légendes de quelques tableaux. Sur les partitions, le compositeur Ludwig s'appelle tantôt Luigi, tantôt Louis. La pièce où Beethoven est né est vide. Non loin de là, deux masques, vivant et mort.

À l'extérieur, un studio dans lequel se trouve quelques ordinateurs. On peut y écouter des enregistrements des œuvres de Beethoven (il est possible d'écouter des extraits sur leur site Internet) et accéder à des documents. Cela dit, dans le cas général, l'interface ne m'a pas semblé permettre de suivre sur la partition ce qu'on entend. Cependant, un poste est dédié à la sonate Appassionata dont on peut facilement faire une écoute comparée de plusieurs dizaines d'interprétations, tout en parcourant la partition imprimée.

Au sous-sol, on peut assister à une projection interactive en trois dimensions de la première scène du deuxième acte de Fidelio. Un joystick (cassé), une boule mobile, des boutons directionnels déclenchés par des détecteurs de présence, des cordes servent à déplacer les quatre personnages (Pizarro, Leonore, Rocco, Florestan). On reçoit en effet des lunettes 3D permettant de voir les personnages évoluer dans l'espace. Leur apparence n'est pas humaine, mais géométrique. Florestan est une sorte de tourbillon, Pizarro un pantin, une Rocco une boule rouge à tentacules et Leonore est de forme assez vague. Bref, on peut faire sa propre mise en scène de cet extrait de l'opéra. Cela dit, comme j'était tout seul, je ne pense pas avoir fait beaucoup mieux que Lluís Pasqual dans La Donna del lago...

Côté cuisine, rien d'exceptionnel, ni d'épouvantable. Côte musique, un concert en plein air sur la Münsterplatz In 80 Minuten um die Welt où des tubes du classique seront joués. Faute de place assise proche de la scène, je pris refuge dans un café à l'autre bout de la place, ce qui ne laissait entendre que les morceaux particulièrement sonores (comme Tritsch-Tratsch-Polka ou Pomp and Circumstance). J'aurais bien aimé assister à un concert à la Beethovenhalle, mais je n'ai pu la voir que de l'extérieur. Lors des semaines prochaines, la Beethovenfest aura lieu. La veille de mon exposé, en rentrant d'un restaurant, je passe par une petite rue entre le marché et la Münsterplatz, vois et entends un petit groupe de musicien (clarinette, contrebasse, guitare, caisse claire). Ils jouent, et plutôt très bien, des versions jazz de chansons plus ou moins connues. Un groupe de jeunes gens est assis au coin de la rue. Bientôt, ils danseront en couples dans un style tout en swing. Le clarinettiste passera au violon, d'autres musiciens arriveront : un autre guitariste (amplifié), un saxophoniste. Au milieu du morceau, chacun défie les autres dans des concours d'improvisations au point qu'il n'y a plus de rapport évident entre le morceau de départ et ce qu'on entend, mais à la fin, le thème musical original reprend le dessus. Un chanteur barbu va se lancer et exécutera des improvisations très jazz dont je dois bien avouer qu'elles me font parfois un peu penser à ce que font les chanteurs de musique hindoustani... Je pleure de rire quand il fait un numéro irrésistible d'imitation du son de la trompette (en faisant des gestes de tromboniste pour garantir un effet comique certain). L'ambiance dans la rue est très sympathique (on sent bien que la première préoccupation de la population n'est ni leur bifteck ni leur retraite). L'étui d'une guitare reçoit parfois quelque donation. Même les poivrots de passage laissent choir des pièces rouges. Une bonne heure et demie plus tard, le concert improvisé se termine avec Summertime, chanté par le chanteur susnommé et une voix féminine qui s'est discrètement insérée dans le groupe.

Lors d'une précédente correspondance de trains à Köln il y a quelques années, j'avais remarqué qu'il y avait un édifice indiscutablement spectaculaire à proximité, mais je n'avais pas vraiment le temps d'aller le voir de plus près. Cette fois-ci, au retour, j'ai pris le temps de visiter la cathédrale (simplement appelée Dom), très impressionnante.

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Chennai Beach

2010-02-11 14:51+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde VIII — Mathématiques

Hier, j'ai fait un exposé au Ramanujan Institute, qui dépend de l'université de Madras, dont le campus historique est situé près de la station Chepauk et comprend un fameux bâtiment : The Senate House. Arrivé en fin de matinée, j'arrive à en prendre une photographie, mais plus tard dans l'après-midi, le portier m'empêchera de recommencer avec des lumières différentes. Une statue de la reine Victoria se dresse encore dans un coin au bord du mur d'enceinte.

Après avoir déjeuné avec le directeur, je fais une petite marche, visitant les différents mémoriaux érigés en face, tout près de la très étendue plage de Chennai. Il fait terriblement chaud !

Mon exposé Vector bundles on varieties: introduction to algebraic K-theory est l'endowment lecture annuelle du R. Vaidyanathaswamy Mathematics Trust (le mathématicien du même nom ayant été le premier professeur de cet institut ; ç'aurait dû être Ramanujan, mais il est mort trop jeune). On me remet un memento : une sorte de plateau scultpé contenant en son centre un oiseau mythologique mi-perroquet mi-cygne.

Je me ballade le long de Chennai Beach. Quelques téméraires se baignent, défiant les vagues. Un manège tourne à toute vitesse. Une jeune femme en descend toute groggy. Des musulmanes se dirigent vers l'Ouest pour leur prière. Quelques cerfs-volants (étonnamment peu nombreux) volent. Je passe devant la Ice House (musée dédié à Vivekananda). Je descend ensuite, en rickshaw, vers la basilique Saint Thomas (qui n'est apparemment connue que sous son nom portugais), puis dîne rapidement avant de rentrer dormir pendant pas loin de onze heures pour récupérer de la fatigue accumulée les jours précédents.

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Réfraction

2009-09-24 17:47+0200 (Orsay) — Mathématiques

Il y a quelque temps, le film mathématique d'Aurélien Alvarez, Jos Leys et Étienne Ghys Dimensions avait illustré agréablement, et pour un large public, les dimensions.

On peut maintenant voir d'autres animations de Jos Leys dans le tout nouveau film Mais où est donc le petit côté ? sur un scénario de mon ami Xavier Caruso. Il y est question de la réfraction de la lumière et de la déformation des objets qui en résulte, comme pour une paille plongée dans un verre d'eau.

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On n'arrête pas le progrès

2009-03-14 21:44+0100 (Orsay) — Culture — Culture indienne — Mathématiques — Photographies

J'ai eu connaissance il y a quelques jours d'une démonstration assez impressionnante de l'équipe de recherche LEAR, dépendant de l'INRIA Rhônes-Alpes et du laboratoire Jean Kuntzmann (Grenoble). L'application de démonstration, Bigimpaz, est utilisable depuis un navigateur Web. En entrée, on choisit une photographie. L'application affiche en sortie les photographies similaires prises dans une base de dix millions de photographies. Cela fonctionne très bien avec certains monuments célèbres : si on choisit une photographie de la Tour Eiffel, du Sacré-Cœur ou du Taj Mahal, on voit paraître de nombreuses autres photographies de ces monuments, eventuellement sous des angles et avec des luminosités différentes.

Tout irait bien si je n'avais pas tenté de regarder ce que renvoyait l'application pour la photographie suivante, prise le 21 août 2007 :

Photo 0662

Il s'agit d'une photographie de la sculpture géante de Shiva qui se trouve à Baroda (Gujarat). Le problème, c'est que l'application de démonstration sus-mentionnée fait apparaître une photographie d'une statue en tous points semblable à la première :

Photo 0662

(Adresse originale de l'image : http://bigimbaz.inrialpes.fr/data/megabaz/1024x768/579/85df1decdf2bba114bde80d6d2e99.jpg. Je ne connais pas le détenteur des droits sur cette photographie. Il est donc évident que je l'utilise ici sans son accord. Il va de soi que s'il demandait à ce que je l'enlève, je le ferais ; mais j'espère qu'il consentirait à répondre à la question qui suit.)

Où se trouve cette statue ?

D'après les données EXIF, la photographie aurait été prise en mars 2007, quelques mois avant que je ne prenne la mienne. Il est donc très peu vraisemblable que les deux photographies soient celles d'un unique exemplaire, qui aurait été déplacé d'un endroit à un autre, en l'occurrence à Baroda. Bref, tel les Statues de la Liberté dont de nombreux exemplaires existent (le concept est même breveté), Shiva portant le trident ne serait pas unique. Je suis preneur de toute aide pour éclaicir ce mystère.

PS (15 février) : Grâce au mail et au commentaire de PB, je connais maintenant la réponse. La statue se trouve à Grand Bassin, à l'île Maurice. Elle aurait été inaugurée assez récemment, en 2007.

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Nouveau séjour en Inde

2009-01-21 02:13+0100 (Orsay) — Voyage en Inde VI — Mathématiques

Dans trois jours, je repars en Inde, cette fois-ci ce sera pour un séjour d'un mois au Chennai Mathematical Institute. Aujourd'hui, afin de finir de régler les derniers détails concernant mon hébergement, j'ai réentendu le Brwww Brwww caractéristique des tonalités de téléphones indiens, et fini d'acheter des billets de train pour les week-ends pendant lesquels je compte visiter quelques villes du Tamil Nadu. Le site de réservation IRCTC dont j'ai déjà parlé a encore un peu changé, en s'améliorant un peu. Il n'est maintenant plus nécessaire de taper le numéro de sa pièce d'identité. De toute façon, les contrôleurs ne les vérifient pas : je n'ai pour le moment assisté qu'à des mises en scène de pseudo-sécurité, et seulement dans des wagons climatisés, lors desquelles le contrôleur demandait une ID-card, peu important ce que le voyageur faisait voir, du moment que cela ressemblât de loin à une pièce d'identité. Des progrès semblent avoir été faits pour faciliter la consultation des horaires en tenant compte du fait que certaines grandes villes aient plusieurs gares. Pourtant, le site buggue encore assez souvent et il ferme pendant certaines heures nocturnes ; compte tenu du décalage de 4h30 entre l'heure indienne et l'heure d'hiver en France, il est impossible de l'utiliser pendant une bonne partie de la soirée.

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Temps

2009-01-01 01:42+0100 (Orsay) — Mathématiques

Il y a quelques dizaines de minutes de cela, la commande Unix date de mon ordinateur renvoyait : Thu Jan 1 00:59:60 CET 2009. La première heure de la nouvelle année a duré 3601 secondes, et plus précisément la dernière minute de cette première heure a duré 61 secondes ! En effet, pour tenir compte du ralentissement du mouvement de rotation terrestre, on ajoute de temps en temps une seconde intercalaire pour éviter que dans très longtemps, le jour se lève à minuit, de même que le calendrier grégorien fut institué pour pallier la dérive entre les mois et les saisons, ces dernières étant gouvernées par le mouvement de révolution de la Terre autour du Soleil ; du fait de l'approximation du calendrier julien qui faisait qu'une année sur quatre était bissextile, un gouffre d'une dizaine de jour s'était creusé !

Depuis 1972, le Temps Universel Coordonné (UTC) ne varie pas continûment par rapport au temps physique, mesuré sur l'échelle du Temps atomique international (TAI). Cependant, l'écart entre les deux échelles de temps est toujours un nombre entier de secondes. À vingt-quatre reprises, on a inséré une seconde intercalaire, à la fin d'un mois de juin ou d'un mois de décembre. La fin du mois est à comprendre au sens du fuseau horaire UTC+0, donc en heure locale, cela se produit vers 1h en France métropolitaine ou vers 2h si on est en été.

Comme le mouvement de rotation de la Terre est difficile à prévoir à l'avance, l'insertion des secondes intercalaires n'est décidée que lorsque des mesures physiques précises montrent qu'il est opportun de le faire. Pour cette seconde intercalaire, la décision du Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence (dont le bureau central est à Paris) n'a été rendue publique qu'au mois de décembre.

(Dans un ordre d'idées voisin, je viens de découvrir que le Bureau international des poids et mesures, situé à Sèvres, était une enclave dans le territoire français.)

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Zooms sur l'ensemble de Mandelbrot

2008-12-19 01:31+0100 (Orsay) — Mathématiques

Deux superbes vidéos de zooms en des points judicieusement choisis de l'ensemble de Mandelbrot, générées par David A. Madore : la première, et la deuxième. Des vidéos de meilleure qualité technique, mais autant dans le domaine public que les précédentes, sont disponibles sur BitTorrent : ici et .

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J-P. Serre à Bourbaki

2008-11-15 23:16+0100 (Orsay) — Mathématiques

Aujourd'hui à Paris avait lieu un petit événement mathématique : l'exposé nº1000 du séminaire Nicolas Bourbaki. Il tombe en même temps que l'à peu près soixantième anniversaire de ce séminaire ainsi que le quatre-vingtième anniversaire de l'Institut Henri-Poincaré (rue Pierre-et-Marie-Curie) où il se tient.

Si on laisse de côté ces chiffres, le véritable événement était que cet exposé fût fait par Jean-Pierre Serre (82 ans). Les portes de l'amphithéâtre Hermite se sont ouvertes une bonne demi-heure avant l'horaire prévu et les plus prévoyants ont pu descendre récupérer un exemplaire des textes des exposés de ce week-end et trouver une place assise. L'amphithéâtre était rempli comme jamais je ne l'avais vu. Avant le début de l'exposé, comme au théâtre, un des organisateurs (dont je tairai le nom, Nicolas Bourbaki étant une organisation secrète) a demandé à l'assistance d'éteindre ses téléphones portables et de ne pas prendre de photographies.

S'ensuivit un bon exposé d'une heure sur le groupe de Cremona et ses sous-groupes finis. Il était donc question des transformations birationnelles du plan. Je ne sais pas si c'est encore le cas, mais, il y a quelques années, on apprenait au lycée un exemple de telles transformations qui ne soit pas une transformation affine : l'inversion par rapport à un cercle.

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Racines carrées

2008-10-28 23:39+0100 (Orsay) — Mathématiques

Comment rendre fou un algébriste ? ou à tout le moins lui faire perdre du temps ? En lui demandant de comprendre des relations surprenantes comme celle-ci (qui vient de Daniel Shanks, Incredible Identities, Fibonacci Quart. 12 (1974), 271, 280) :

[Formule utilisant des racines carrées]

Cela paraît curieux parce qu'il y a des racines de 5 d'un côté et des racines de 29 de l'autre. S'il n'est pas invraisemblable qu'il soit possible d'obtenir cette égalité en n'utilisant que des mathématiques de niveau lycée, le faire sans indication serait un supplice. Avec des mathématiques de niveau maîtrise^WM1 (théorie de Galois), on peut raisonner de façon plus méthodique. On rencontre alors naturellement le groupe de symétrie du carré, qui est le groupe diédral à huit éléments. D'après la correspondance de Galois, la combinatoire des sous-groupes de ce groupe diédral donne des informations sur les sous-extensions du corps de degré 8 qui intervient ici. La description systématique de toutes les sous-extensions fournit les formules intermédiaires dont on a besoin pour obtenir le résultat, alors que sans la théorie de Galois, on ne les verrait que comme des astuces calculatoires sorties de nulle part...

PS : Au départ, c'est un message de David mentionnant cette égalité sans commentaire qui m'a fait réfléchir pendant une bonne demi-journée dessus.

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Société asiatiaque de Kolkata

2008-08-02 11:41+0530 (খড়্গপুর) — Voyage en Inde V — Mathématiques

Mon train de Kolkata vers Bhubaneshwar a été détourné (pas par des terroristes), je suis un peu forcé de rester ici quelques heures avant de monter dans un autre train. Joli temple de Ram à côté de la gare avec une très belle sculpture de Hanuman. À un ou deux kilomètres au Sud de la gare, j'ai réussi à trouver un cyber-café. :-).

Hier matin, je suis descendu à Rabindra Sadan pour visiter la cathédrale Saint-Paul. Je suis ensuite allé à la société asiatique où je suis resté quelques heures. À l'entrée, après que j'eus dit que je faisais de la recherche en mathématiques, on m'a suggéré de passer à la bibliothèque qui est très fournie : ce serait la première institution de ce genre en Inde. Pour y accéder, j'ai dû signer un nombre invraisemblable de registres, discuter avec un public relations qui aurait étudié les Éléments d'Euclide, et m'entretenir avec la chef de salle qui m'a expliqué le fonctionnement de la bibliothèque.

J'ai demandé un ouvrage sur les mathématiques védiques. Il s'agit des comptes-rendus d'une rencontre sur ce sujet à Jaipur en 1988. Certaines contributions m'ont paru un peu douteuses, mais d'autres semblaient plus sérieuses. L'une d'entre elles expliquait le système de numération décimale utilisé dans les temps anciens. Plutôt que d'utiliser de nouveaux signes pour les chiffres, ces mathématiciens utilisaient les consonnes du sanskrit, chaque chiffre pouvant être représenté par plusieurs consonnes. Ces mathématiques pouvaient donc être transmises par voie orale de la même manière que l'ont été les Veda et les épopées avant l'écriture des premiers manuscrits. Un exemple fameux est donné :

गोपीभाग्यं मधुव्रातशृङ्गयोदधिसन्धगः।
खलजीवितखातागलहालारसधरः॥

Dans ce śloka, la première ligne serait dédiée à Krishna tandis que la seconde le serait à Shiva. Si on décode ces 32 syllabes, on obtient :

3141592653589793
2384626433832792

Si l'on ne tient pas compte du dernier chiffre qui est faux, voilà une trentaine de décimales de π. Je n'ai pas réussi à déchiffrer avec certitude la consonne en gras sur la première ligne et sur la seconde il faudrait remplacer les deux par des pour obtenir le résultat indiqué. Il n'y a pas d'indication de date, je préfère ne pas discuter cette question. Si le vers n'est pas interpolé, qu'il donne des décimales de π ne peut pas être le fruit du hasard. Après tout, l'alphabet sanskrit comporte plus de trente-deux consonnes, si on arrive à composer un śloka en utilisant autant, on peut certainement fabriquer un codage associant un chiffre à une consonne de façon à ce qu'il se décode sur un nombre à 32 chiffres arbitraire, en particulier une approximation de π. Sauf erreur de comptage, nous n'avons ici que 17 consonnes codantes. Bref, même en piochant des vers dans le Mahabharata, il est très improbable que l'on tombe sur un tel vers si cela n'avait pas été fait exprès.

J'ai poursuivi ma visite avec le musée. La plupart des œuvres volumineuses ont été transférées à l'Indian Museum. Néanmoins, on y trouve une très belle collection de manuscrits anciens, les plus anciens étant des textes bouddhiques du septième siècle. Une traduction du Mahabharata en perse, de nombreuses versions du Ramayana, le premier dictionnaire tibétain-anglais. On peut aussi y observer un édit en brahmi de l'empereur Ashoka (250 ac) provenant de la région de Delhi.

J'ai de nouveau mangé à Park Street. J'ai choisi de prendre un buffet végétarien : c'est moins frustrant que de devoir se contenter d'un seul plat, comme c'est souvent le cas lorsque l'on commande à la carte, même dans un grand restaurant.

Je suis ensuite allé au Millenium Park, au bord de la Hooghly d'où l'on a une belle vue sur le Howrah Bridge qu'il est toutefois interdit de photographier ; comme je me suis déjà fait ennuyer pour avoir tenté de photographier un horoscope, je n'ai pas tenté ma chance.

Je suis rentré après avoir dû traverser tout doucement un bazar monstre du côté d'une grande mosquée (probablement la mosquée Nakhoda). En payant a note d'hôtel, j'ai remarqué une ligne de 99 roupies qui ne correspondait à rien de ce que j'avais consommé, puisqu'il s'agissait d'un Chicken Dopiaza. Il a vraiment fallu que j'insiste pour que l'on me rembourse cette petite somme. Je n'ai pas grand chose à faire de 99 roupies, mais je ne vais quand même pas payer pour la bombance de quelqu'un d'autre.

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Médecine, nœuds borroméens et poupées russes

2008-06-26 17:16+0200 (Orsay) — Voyage en Inde V — Mathématiques

Ce matin, je suis allé chez un médecin généraliste choisi au hasard parmi ceux pratiquant dans ma commune. La prochaine fois que j'aurai besoin d'une consultation, j'irai en voir un autre...

Jamais une consultation chez un médecin ne m'aura fait perdre autant de temps (à vrai dire, sans compter le temps passé en salle d'attente, je n'avais jamais eu l'impression de perdre de temps avec un médecin). Je venais pour une nouvelle injection d'un vaccin contre la fièvre typhoïde et pour me faire prescrire un traitement préventif contre le paludisme (dont, cela dit en passant, je vais visiter la ville où son vecteur a été mis en évidence, comme me l'ont rappelé indépendamment trois romans que j'ai lus récemment, effet Zahir.).

Malgré un remplissage d'une salle d'attente laissant supposer qu'elle finirait sa journée assez tard, très efficace, le docteur que j'avais à Grigny avait pris le temps de se renseigner sur le site de l'OMS ou sur un autre pour examiner dans le détail les maladies dont il est conseillé aux voyageurs de se prémunir. Finalement, j'avais ainsi été vacciné contre la fièvre typhoïde et l'hépatite A, et avais pris un traitement contre le paludisme.

Aujourd'hui, la consultation a duré un peu plus d'une heure, mais son aspect médical ne s'est étendu que sur 2 ou 3 minutes. J'avais apporté le vaccin contre la fièvre typhoïde (à refaire tous les trois ans tant que l'on voyage dans des zones à risque). Pendant l'injection, le médecin (par ailleurs ostéo/homéopathe, une mission de reconnaissance en déchiffrage des plaques professionnelles s'imposera pour mes choix ultérieurs de praticiens...) a commencé à m'interroger sur mon métier. Il est tout à fait normal qu'un médecin discute tranquillement avec ses patients de leur vie. Qu'il transforme ensuite la consultation en une discussion aux forts relents d'obscurantisme pseudo-scientifique, c'en est une autre.

Le médecin voulait donc savoir ce qu'étaient les mathématiques. Après plusieurs manifestations d'insistance, fort embarassé, j'ai consenti à admettre que je faisais de la géométrie algébrique, espérant que cela permettrait d'abréger la conversation sur ce thème. Après quelques digressions sur son métier consistant en l'étude des corps et de leurs mouvements dans l'espace et le temps, mon interlocuteur m'a demandé si je savais ce qu'était un nœud borroméen. À ce moment-là, je savais que le point de non-retour était franchi et qu'il fallait que je souffrisse cela encore un petit moment. Je répondis bien sûr par l'affirmative et après une remarque incomprise au sujet de la symétrie de rotation d'ordre 3, le médecin a joint le geste à la parole et après avoir cité Lacan, en a dessiné un sur un bout de papier, affublant chacun des cercles d'un terme parmi réel, imaginaire et symbolique. Alors, pour moi, les mathématiques relevaient-elles du réel, du symbolique ou de l'imaginaire ? Ne voulant pas paraître trop malséant, je me suis amusé à suggérer que d'autres auraient peut-être écrit moi, surmoi et ça à la place. S'ensuivit un soliloque peu conforme à mes souvenirs en théorie freudienne... Le ça s'est transformé en sous-moi, victime du poids conjugué du moi et du surmoi. Sur le bureau, une poupée russe est venue au secours du brillant orateur. Dans le ventre de sa mère (il déboîte la grande poupée pour faire apparaître la petite), l'enfant ne reçoit de l'extérieur que la traduction chimique de l'imaginaire de sa mère, il le confond avec le réel et il ne le sait pas. [...] Vous autres mathématiciens, vous ne vous prendriez pas un petit peu pour Dieu.... Retour à l'étude du corps et des mouvements. Vous voyez l'alimentation, la Pomme, qui rentre dans le corps... L'arbre de la connaissance, Le Péché originel™... (suivent quelques phrases dont je me laisse prendre à observer qu'elles ne sont pas très catholiques). Je suis aussi ostéopathe, vous savez. (bruit sourd d'un gros livre atterrissant devant moi). Je suis sûr que dans ce livre, ils citent des articles de mathématiques.

Au bout d'un moment, il a quand même fini par revenir sur Terre et m'a cordialement demandé de lui dicter l'ordonnance : Malarone, connaît-pas, comment ça s'écrit ? vous en voulez combien ?.

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Grammaire, contresens (suite)

2007-12-03 17:21+0100 (Orsay) — Mathématiques

En préparant un cours, je lis dans un livre l'énoncé suivant 1 de Research problem :

Find out whether prime numbers can be recognized in deterministic polynomial time. (According to Miller's result, it is sufficient to prove the ERH ;-).)

Ce problème ayant été résolu assez récemment, je me demande d'un air distrait pourquoi les trois indiens qui ont proposé un algorithme déterministe répondant à la question de savoir si un nombre entier est premier en un temps polynomial en le nombre de chiffres n'ont pas reçu conjointement un million de dollars pour avoir résolu au passage l'hypothèse de Riemann, un des problèmes du millénaire (selon l'institut Clay).

L'explication est évidemment qu'il suffit de démontrer l'hypothèse de Riemann généralisée pour obtenir un test de primalité déterministe en temps polynomial, et non le contraire, ce que je savais avant de feuilleter ce livre, mais la formulation ambiguë (parce que elliptique et lue par moi sans le contexte) m'a fait bugger quelques secondes.

[1] Modern computer algebra de Joachim von zur Gathen et Jürgen Gerhard, Deuxième édition, page 528.

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Retour du Maroc

2007-11-20 19:17+0100 (Orsay) — Culture — Opéra — Mathématiques — Photographies

Je suis rentré du Maroc dimanche soir. Vendredi et samedi matin, j'ai visité Marrakech avec ma collègue dont la mère nous a hébergés dans sa maison située dans la médina (elle nous a aussi fait la cuisine...). Entre deux discussions mathématiques, nous avons vus rapidement quelques sites intéressants de Marrakech : le palais de la Bahia, le palais El Badi, les tombeaux saadiens, la place Djemaa-El-Fna, la médersa Ben Youssef et la mosquée Koutoubia. Je mettrai prochainement en ligne quelques photos (principalement celles de ma visite de la mosquée Hassan II à Casablanca).

À l'aéroport Charles-De-Gaulle, aucun train en raison de la grève. En utilisant un bus Air France puis un taxi, j'ai pu rejoindre Orsay en début de soirée.

Ce soir, je ne pourrai pas aller voir Tosca à l'Opéra comme je l'aurais souhaité.

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Casablanca

2007-11-15 10:19+0000 (الدار البيضاء) — Mathématiques

Une petite note en vitesse pour dire que je suis à Casablanca depuis dimanche. J'ai fini mon mini-cours de maths à l'université Hassan II. Avant-hier, je suis allé visiter la grande mosquée Hassan II. Une heure de trajet à pieds, une heure de visite, une heure pour rentrer. En m'approchant progressivement de la mosquée en longeant la route située près de la mer, j'ai vu la mosquée apparaître progressivement dans la brume. Elle n'est vraiment impressionnante que lorsqu'on se trouve sur l'esplanade voisine et que le minaret de 200m répugne à rentrer dans le cadre de mon appareil-photo. Pendant la visite, je me suis retrouvé au milieu d'un groupe qui avait un guide parlant arabe et un autre traduisant en hébreu... Quelques mots français sortaient de temps en temps de la bouche du guide marocain ; apparemment, la mosquée a été construite par Bouygues. On peut ainsi visiter la grande salle de prières, une salle d'ablutions située en dessous comportant de nombreuses fontaines (qui n'étaient pas en train de fonctionner) et un hammam.

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Épopées...

2007-11-07 18:30+0100 (Orsay) — Culture — Lectures — Culture indienne — Mathématiques

J'ai fini de lire l'Iliade il y a une dizaine de jours. Certains passages sont très beaux, mais comme le sujet de l'épopée est l'épisode de la guerre de Troie constitué par la colère d'Achille (depuis la dispute avec Agamemnon jusqu'aux funérailles d'Hector), il est surtout question de batailles, incluant quelques combats singuliers décrits en détail, tandis que pour chaque héros, on donne une longue liste de ses victimes ; ce n'est à mon goût pas follement passionnant. Cependant, les Dieux de l'Olympe interviennent très fréquemment, soutenant les Grecs ou les Troyens, se disputant entre eux, etc, ce qui rend l'épopée beaucoup plus intéressante que le simple compte-rendu d'une guerre. Toutefois, je suis toujours d'avis que le Rāmāyaṇa (et même si l'on n'en retient que le chant VI) est plus beau. Cette épopée indienne a été écrite probablement un millénaire après l'Iliade, et il faut bien reconnaître que les combattants intervenant dans les épopées indiennes ont à leur disposition des armes beaucoup plus puissantes que celles de leurs homologues grecs et troyens (cependant, dans le Rāmāyaṇa, les singes ne sont armés que de leurs griffes et de leurs crocs), ce qui permet aux auteurs indiens d'assouvir plus facilement leur fantaisie et de décrire des combats indiscutablement spectaculaires. En tout cas, si vous êtes fan de mythologie grecque et ne jurez que par l'Iliade, je vous suggère de jeter un œil à la traduction française du Rāmāyaṇa, vous ne devriez pas être déçu.

Samedi dernier, je suis retourné à la Bibliothèque François Mitterrand pour lire quelques textes difficilement trouvables ailleurs. Pour que je puisse entrer, ma carte à puce jaune a dû être changée en carte à puce rouge à radio-identification.

J'y ai lu le premier volume de l'adaptation théâtrale du Mahabharata par Jean-Claude Carrière, créée le 7 juillet 1985 à Avignon dans une mise en scène de Peter Brook. Ce qui était très bien rendu dans son livre Le Mahabharata me semble tout aussi bien réalisé dans cette version théâtrale. En lisant cette pièce, rien ne m'a laissé penser que je ne me retrouvais pas face aux personnages que j'avais découverts dans la version publiée par l'indianiste Madeleine Biardeau (ce qui n'a pas été le cas avec le poétique Yudhishtar & Draupadi de Pavan K. Varma). Dans l'avant-propos du premier volume, Jean-Claude Carrière explique d'ailleurs qu'elle avait encouragé son projet avec Peter Brook d'adapter au théâtre cette épopée pour la rendre accessible au spectateur occidental. Ce premier volume est découpé en cinq parties (actes ?) : Les commencements, Jeunesse, La mariage et le royaume, Le roi des rois, Le jeu de dés. J'ai hâte d'y retourner pour lire les deux autres volumes.

J'y ai également lu le début d'une traduction française d'un des chants de la version hindie du Rāmāyaṇa, l'Ayodhyākāṇḍa du Rāmcaritmānas de Tulsī-Dās, poète de la fin du seizième siècle. Ce poète a fini sa vie à Bénarès ; un temple lui y est d'ailleurs dédié (sur les murs d'icelui, le texte complet de cette épopée serait écrit dans l'alphabert devanagari). Je n'ai pas encore suffisamment avancé dans cette lecture pour pouvoir comparer ce chant avec le chant correspondant de l'épopée sanskrite.

Ce week-end, j'ai fini de lire les livres que m'avait envoyés Anjélica pour le swap thé et littérature. Voici les commentaires que je lui ai envoyée sur ces livres :

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les nouvelles de Robert Olen Butler ; j'y ai découvert le thème des vietnamiens exilés aux États-Unis d'Amérique. Je relirai volontiers des livres de cet auteur à l'avenir. J'ai un avis plus nuancé sur le livre de Wolf Serno. D'un côté, je suis un peu énervé par l'aspect tout à fait invraisemblable de ce roman d'aventures (où d'ailleurs les différents épisodes n'ont pas grand chose à voir avec la quête du héros qui est dénouée un peu trop facilement) et les connaissances anachroniques de certains personnages en sciences (qu'ils comprennent que la Terre tourne autour du Soleil, passe encore, mais qu'ils l'expliquent avec autant de clarté et de concision, alors que Galilée n'est alors qu'un jeune homme, cela me semble un peu invraisemblable). D'autre part, les personnages sont bien sympathiques, il leur arrive sans cesse des misères et on a toujours envie de savoir ce qu'il va se passer ensuite. Comme en plus le texte se lit très fluidement, quoiqu'assez épais, j'ai lu ce livre très rapidement. Malgré ses défauts, comme le promet la quatrième de converture, c'est un petit bonheur de lecture.

La semaine prochaine, j'irai à Casablanca pour rendre visite à une collègue mathématicienne.

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Une longue journée

2007-09-22 19:27+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Lectures — Culture indienne — Mathématiques

Hier, réveil à 4h pour prendre un des premiers RER pour Paris et faire la queue à l'opéra Bastille en compagnie de quelques autres prosélytes lyriques.

Je m'étais promis de ne pas entrer dans une librairie avant d'avoir réduit significativement la taille de ma PAL (63 livres), mais je suis ensuite allé chez Gibert, et suis reparti avec le Paperback Oxford English Dictionary et La maison et le monde de Tagore auquel il est fait référence dans le nouveau roman d'Ananda Devi, Indian Tango, ma lecture du moment.

J'ai passé mon après-midi à la bibliothèque de l'École normale supérieure, à laquelle j'ai encore accès. Je n'étais entré dans les nouveaux locaux de celle-ci qu'il y a un an pour renouveler ma carte de lecteur. Malgré les échos négatifs que j'avais entendus à son sujet, j'ai trouvé ce nouvel espace très agréable pour travailler.

Dans la soirée, je me suis rendu au Théâtre des Champs-Élysées pour écouter un concert du Staatskapelle de Dresde. Cet orchestre a interprèté le concerto pour piano nº5 de Beethoven avec Hélène Grimaud, puis le poème symphonique Une vie de héros de Richard Strauss. J'aime beaucoup ce concerto de Beethoven, et l'entendre pour la première fois en vrai était un vrai plaisir. Le poème symphonique de Strauss me faisait un peu plus peur, et les dix premières minutes (l'œuvre dure environ 45 minutes) n'ont pas altéré ce sentiment. Cette musique m'a semblé extrêmement saccadée, stressante et presqu'oppressante (le volume sonore émis par cet orchestre était important). Puis, vers le milieu, le style m'a semblé se rapprocher de ce que j'arrive à apprécier dans la musique de Strauss que j'ai écoutée jusqu'à présent (pas grand chose en dehors de Ainsi parlait Zarathoustra et Vier letzte Lieder), ce qui m'a soulagé.

Pour le retour, des relents d'alcool dans la RER B, la présence de supporters de l'équipe d'Irlande aidant...

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Prise de fonctions

2007-09-06 18:13+0200 (Orsay) — Mathématiques

Je suis rentré d'Inde vendredi dernier dans la soirée, et le lendemain, premier septembre, j'ai essayé à tout hasard de voir s'il y avait moyen d'entrer dans le bâtiment de mathématiques de l'université. La porte était bloquée, j'ai donc attendu lundi pour prendre mes fonctions de maître de conférences à l'université Paris-Sud, qui se trouve à quelques centaines de mètres de chez moi (mais le chemin est pentu).

J'ai fait signer mon procès-verbal d'installation, fait une nouvelle carte de cantine, pris possession de mon bureau, d'un nouvel ordinateur, commencé à transférer mes livres. Bonne nouvelle : je vais commencer à enseigner une semaine plus tard que ce que j'avais prévu.

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Divers

2007-07-01 14:17+0200 (Grigny) — Culture — Danse — Danses indiennes — Expositions — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde IV — Mathématiques — Photographies

Le jour de la Fête de la Musique, c'est à dire il y a dix jours, j'ai été confronté à un grand contraste entre le spectacle auquel j'assistais et puis ce que j'ai entendu en sortant du théâtre. À l'intérieur du Théâtre de la Ville, aux Abbesses, Shantala Shivalingappa offrait un très harmonieux spectacle de danse kuchipudi. Je ne connaissais pas du tout cette danse, originaire de l'Andhra Pradesh. Je fus très agréablement surpris par les mouvements très arrondis de cette danse, semble-t-il plus facile d'accès que le bharata natyam. Une partie du spectacle comporait une danse sur un plateau : la danseuse en pinçait les bords avec les orteils et pouvait se déplacer en donnant l'impression de flotter sur la scène tout en dansant avec la moitié haute du corps. Divers bracelets de chevilles étaient utilisés au cours du spectacle, parfois ils étaient laissés de côté et la musique se faisait très discrète. L'atmosphère sonore de Montmartre en ce jour particulier pouvait alors se laisser entr'apercevoir : Boum ! Boum !. Je sortais de la salle, conquis par cette danse (qui sera malheureusement absente de la saison 2007-2008 du Théâtre de la Ville), et que découvris-je : un spectacle de fin du monde avec l'illusion que des hordes de jeunes descendaient la rue Ravignan sur de la musique du troisième millénaire. Un peu plus loin, une atmosphère imprégnée des effluves des stands de frites-saucisses, et une station de métro salvatrice.

À la Fondation Henri Cartier-Bresson, j'ai vu deux expositions du travail de Fazal Sheikh. Loin des splendeurs des Gupta, ces expositions, terribles, frappent par les aspects les moins reluisants de l'Inde qu'elles révèlent. La plupart des photographies (noir et blanc) sont des portraits. La première partie s'appelle Moksha (libération du cycle des renaissances) et est consacrées aux femmes, pour la plupart veuves et abandonnées par leur belle-famille (qui, après leur mariage, était devenue leur famille tout court), qui viennent à Vrindavan, tout près de Mathura (que j'ai prévu de visiter en août), pour se consacrer entièrement à l'adoration du dieu Krishna, qui est réputé avoir passé son enfance dans cette région, y avoir séduit des milliers de vachères et y avoir vaincu le démonique Kamsa. Chaque portrait est accompagnés par un résumé de la vie de la femme représentée. L'autre exposition, Ladli, présentait le sort réservé à de nombreuses jeunes filles, jugées indésirables par leurs parents qui auraient préféré avoir des fils, et qui se retrouvent dans des situations sordides : mariées très tôt, exploitées par des maris coureurs de dot ou par des proxénètes, assassinées par leur belle-famille...

Je viens de passer trois jours dans la charmante ville de Münster en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, pour y parler avec un jeune chercheur et y faire un exposé au colloquium. La ville est vraiment remarquable par les aménagements prévus pour les cyclistes. Dans le centre-ville, je n'ai pas vu une seule voiture. On voit régulièrement d'énormes parkings à vélo. Les pistes cyclables rouges sont larges, très bien conçues, de sorte qu'on n'a pas d'acrobatie à faire pour réaliser des virages, passer de la chaussée au trottoir et inversement. J'ai donc testé un tout petit peu les vélos allemands. Leur pédalier présente la singularité de ne pas pouvoir tourner à l'envers : cela actionne un frein. Cela impose de bien calculer son coup lors des arrêts aux feux pour disposer les pédales de façon à pouvoir repartir facilement (alors qu'avec un tour de pédalier en sens inverse, on pourrait toujours s'en sortir sur un vélo français). La personne qui m'invitait parlant très bien français, elle a insisté pour qu'on discute en français pour entretenir son niveau dans notre langue. En dehors, j'ai dû pratiquer un peu l'allemand, en tout cas infiniment plus que lors de mes précédents brefs séjours en Allemagne. J'arrive à suivre quand les hôteliers, serveurs, etc. me posent des questions, mais j'ai beaucoup plus de mal à leur répondre. Néanmoins, pour acheter des gâteaux à la boulangerie, cela allait très bien... Il était censé y avoir une grande exposition de sculptures dans les rues de Münster, mais tout ne devait pas encore être installé, parce que je n'en ai vue qu'une.

Je viens de lire un roman étonnant : Le grand roman indien de Shashi Tharoor. Il faut imaginer l'épopée du Mahabharata transposée dans l'Inde du vingtième siècle, à moins que ce ne soit l'inverse. On y trouve les personnages historiques de la période de la lutte pour l'indépendance de l'Inde, sa partition, et les aléas du pouvoir jusque vers le début des années 1980. Les noms des personnages sont tirés de l'épopée. Jawaharlal Nehru est Dhritarashtra, Gandhi est Bhishma (un des fils de la déesse Ganga, appelé ici Gangaji). La fratrie de Duryodhana est remplacée par la seule Priya Duryodhani (Indira Gandhi). La grande bataille du Kurukshetra est l'élection de 1977 où elle fut battue. De nombreuses libertés sont prises, à la fois avec l'épopée, et avec l'histoire. C'est ce que je trouve toujours ennuyeux avec les romans historiques, c'est qu'on ne peut pas toujours bien distinguer l'Histoire des faits imaginés par l'auteur. C'est un bon roman, plein d'humour, mais qui n'est sans doute vraiment intéressant à lire que si on connaît déjà l'histoire du Mahabharata (la manière la plus plaisante d'y remédier si ce n'est pas le cas étant de lire la version de Jean-Claude Carrière).

Les résultats du Prix Biblioblog du Roman que j'avais évoqué ici viennent de tomber. Il a été décerné à Passage du gué de Jean-Philippe Blondel. À mon avis, tous les livres sélectionnés étaient très bons, mais ce livre-ci faisait parmi de mes préférés, donc je suis très content qu'il ait été choisi.

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Fin de mon Tour de France

2007-05-15 20:55+0200 (Grigny) — Mathématiques

Grigny → Paris → Grenoble → Lyon → Paris → Grigny → Paris → Rennes → Paris → Orsay → Paris → Lyon → Paris → Grigny → Paris → Nantes → Paris → Grigny → Paris → Strasbourg → Paris → Grigny !

Voici donc le parcours que j'ai réalisé en train entre le dimanche 6 et le lundi 14 mai pour passer des auditions. Merci à la SNCF et aux compagnies locales de bus, de métro et de tram' pour leur collaboration pendant ces dizaines d'heures de transport.

Dans chacun des lieux visités, j'ai présenté devant la commission de spécialistes mon travail d'enseignant et de chercheur pendant N minutes (N valant 10, 15, 20 ou 30 suivant l'endroit), suivies de quelques minutes de questions.

Hier soir, en arrivant à la gare de l'Est, comme je savais que le classement pour le poste que je convoitais le plus allait être rendu public, j'étais très pressé de rentrer chez moi. Je fus très heureux d'apprendre que ce classement m'était favorable et, quoique les villes que j'ai visitées m'aient fait bonne impression, soulagé de n'avoir pas à continuer plus longtemps ce Tour de France.

À partir de l'année prochaine, je serai donc maître de conférences à l'Université Paris 11 (Orsay). Il va falloir que je songe à me rapprocher de la ligne B du RER.

Programmes du Théâtre des Champs-Élysées, de l'Opéra de Paris, du Théâtre du Châtelet, des concerts Philippe Maillard, etc, tremblez...

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Interruption momentanée des programmes

2007-05-05 00:08+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Mathématiques

Quand les résultats des élections tomberont dimanche, je serai à Grenoble, première étape de mon périple visant à obtenir un poste de maître de conférences en mathématiques. Bref, pendant au moins une petite dizaine de jours, je vais visiter des gares, des universités, des hôtels, etc.

Il y a sept mois, je parlais du concours PAL. Le nombre de livres que j'ai lu entretemps est trente-et-un, c'est-à-dire la hauteur de ma pile de livres à lire de l'époque. Il ne faudrait pourtant pas croire qu'aujourd'hui, cette pile soit vide : parmi les trente-et-un livres de la pile d'alors, je n'en ai lu que onze, les vingt autres ayant été achetés (ou m'ayant été offerts) dans l'intervalle. Aujourd'hui, ma PAL comporte cinquante-sept livres. Bref, j'achète mes livres plus vite que je ne les lis. Ma dernière folie est une édition bilingue latin-français de l'Énéide en trois volumes, ceci s'insérant dans mon grand projet visant à lire ou relire Mythe et Épopée de Dumézil en ayant lu les œuvres importantes qui y sont mentionnées. Comme il convient de faire les choses dans l'ordre, je me dois de commencer par l'Iliade et l'Odyssée...

Si vous ne savez pas quels livres lire ces deux prochains mois, je vous suggère la sélection du Prix Biblioblog du roman, dont je suis juré. Voir aussi le Prix Biblioblog de la critique.

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Séjour en Inde III

2006-11-22 21:56+0100 (Grigny) — Culture — Musique — Voyage en Inde III — Mathématiques

Il y a deux ou trois jours, j'ai fait un rêve bizarre. Je discutais avec d'autres matheux étrangers (je ne sais pas en quelle langue), et me montrant un des notres en qui je reconnus un certain H. G., un des matheux me dit que c'était le mathématicien le plus riche du monde. Je découvais ensuite que son nom de famille était Google.

Ce matin, j'ai eu la confirmation du fait que dans un mois, je vais pouvoir partir pour deux mois en Inde pour un séjour scientifique dans deux instituts de recherche. Tout se présentant excellemment bien en ce qui concerne mon accueil sur place, je suis très content.

Le seul inconvénient que je pourrais y voir, c'est qu'il y a un certain nombre de places de spectacles (concerts/danse) pour lesquels je ne pourrai pas utiliser les billets achetés trop longtemps à l'avance, et c'est là que vous intervenez, puisque plutôt que de les vendre, je pense les distribuer ici même presque gratuitement : il faudra me promette de faire un petit compte-rendu du spectacle (sur vos blogs ou en commentaire ici). Demain, jeudi 23 novembre vers 20h00 (heure de Paris), je mettrai en ligne la prochaine entrée de blog qui contiendra la liste des spectacles avec une brève description. J'appliquerai la règle du premier arrivé, premier servi.

Tiens, aujourd'hui, c'est la Sainte-Cécile, patronne des musiciens, en l'honneur de qui certains compositeurs, comme Händel, ont écrit des odes.

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Propagande protestante, musique concrète, simplicité

2006-10-26 21:38+0200 (Grigny) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Lectures — Mathématiques

Jusques à l'année dernière, à chaque fois que je passais à Jussieu au début de l'année universitaire, je me faisais accoster par diverses personnes qui prêchaient pour telle ou telle mutuelle étudiante. Ne voulant pas leur faire perdre leur temps, je disais tout de suite que je n'étais pas concerné, mais on ne me croyait pas, alors je devais expliquer que bien que je fusse étudiant, j'étais déjà affilié à une mutuelle. Cette année, je ne dois plus avoir une tête d'étudiant pour eux ; cela tombe bien, je ne le suis plus.

À l'entrée de ce lieu très fréquenté, il y a toujours autant de personnes distribuant divers papiers. Le plus souvent, il s'agit de publicité, parfois de tracts politiques. Mardi dernier, en sortant d'un TD, je me suis vu remettre une petite carte (format carte de crédit) un peu bizarre : dessus, on peut lire cliquez, découvrez, expérimentez ! en-dessous du nom d'un site ConnectezVotreVie.com, avec en fond une étudiante sans doute charmante écrivant sur son cahier tout en regardant ailleurs. Bref, sans trop y faire attention, on pourrait prendre cela pour de la publicité pour un fournisseur d'accès à Internet, un fabricant d'électro-ménager, etc. Mais, en petits caractères, on peut cependant lire Site interactif étudiant pour explorer la foi chrétienne. Ce matin, je suis repassé au même endroit, on m'a tendu un nouvel exemplaire de cette carte ; je l'ai rendue en disant que je l'avais déjà. Je discute un peu avec la jeune femme qui faisait la distribution. Oui, j'étais allé voir le site. Non, cela ne m'avait pas fait croire en Dieu. Non, je ne donnerais pas cette carte à quelqu'un d'autre 1. Bien que je m'intéressasse un petit peu aux religions, j'étais incroyant. Je suis parti peu après qu'elle m'eut dit Mais vous savez, Dieu, il vous aime. Comment peut-on vivre sans ? Dieu vous bénisse.. C'est à mon avis un aspect peu reluisant d'une religion, celui de conduire certains à se sentir investi de la mission d'attirer de nouveaux fidèles. Cependant, il y a un mérite que je peux leur reconnaître, celui de conforter mon incroyance. Ce n'est vraiment pas ce court-métrage qui me fera changer d'opinion.

Théâtre de la Ville — Les Abbesses — 2006-10-25

Krishna Devanandan, danse

Preethi Athreya, danse

Ashwini Bhat, danse

Anoushka Kurien, danse

Padmini Chettur, danse, chorégraphie

Maarten Visser, musique

Sumant Jayakrishnan, décors

Paperdoll

Hier soir, je suis allé voir un spectacle de danse. C'était mon baptême de danse contemporaine. J'avais remarqué par une occurrence de bharata natyam dans la description de ce spectacle (Paperdoll, de Padmini Chettur) dans le programme du Théâtre de la Ville ; voilà pourquoi je me trouvais dans cette salle hier. C'était incontestablement de l'art, mais je suis assez déstabilisé. L'accompagnement musical était très étrange, lui aussi très contemporain. Je ne connais rien à cette musique, mais cela devait être un exemple de musique concrète : une sorte de mélange aléatoire (sans rythme particulier) de sons bizarres. Pendant le premier quart d'heure, j'essayais d'imaginer des gouttes de métal liquide coulant d'un robinet que quelqu'un s'amuserait à ouvrir et à couper. Après, je n'ai plus cherché à donner un sens aux sons... Dans des tenues approximativement blanchâtres, cinq danseuses se mouvaient avec extrême lenteur. Bref, au début, je me demandais un peu ce que je faisais là. Il y avait néanmoins une cohésion assez intéressante dans ce groupe : dans les mouvements que j'ai trouvés les plus remarquables, plusieurs danseuses (voire toutes les cinq) étaient liées les unes aux autres par les mains, assurant l'équilibre harmonieux de l'ensemble, ou mettaient délicatement leur main en contact avec le visage de la voisine.

J'ai passé le début de mon après-midi à retrouver comment montrer que le groupe alterné sur au moins 5 lettres est un groupe simple. Je prévois en effet de l'enseigner en TD la semaine prochaine. Après m'être convaincu que je savais faire, je suis monté à la bibliothèque pour aller voir comment c'était fait dans les livres canoniques d'algèbre de niveau licence/maîtrise/CAPES/agrégation. Le Perrin n'était pas dans les rayons (il y a un gros trou dans la rangée de livres à cet endroit, je suppose qu'il y a toujours des hordes d'agrégatifs, capessiens, TD-persons qui en ont besoin en même temps). Les livres étant rangés thématiquement, je regarde les livres avoisinants. Combien grande fut ma déconvenue lorsque je vis les horreurs que contenaient certains ouvrages. Dans un livre de cours de l'algèbre, la démonstration me sembla comporter des erreurs béantes. Dans un autre qui se montrait assez agréalablement mis en page, je suis tombé sur une erreur grossière dans un paragraphe qui paraissait se vouloir synthétique. J'ai également échoué sur un ouvrage en roumain de la période communiste ; les mathématiques y avaient l'air aisément déchiffrables, mais je n'ai pas poussé l'ascétisme jusqu'à y chercher le théorème que je voulais. J'ai vu un autre livre à la typographie trahissant une époque reculée où dans le premier chapitre d'analyse, on expliquait la notion de nombre variable infiniment petit ! Après ces tâtonnements, j'ai consenti à ouvrir une valeur sûre (le Tauvel), pour y découvrir finalement ce que je voulais. La démonstration qui s'y trouve est un peu plus directe que celle que j'avais reconstituée.

En rentrant chez moi en RER, je n'ai pas vraiment pu me mettre à la lecture du roman en cours, ne parvenant pas à évacuer les groupes symétriques de ma tête...

Pense-bête : il va falloir que je réorganise les catégories (ou plutôt tags) que j'associe aux entrées de blogs, puisqu'en l'état, ce n'est pas satisfaisant du tout.

[1] Prétérition. Je ne pensais pas en parler sur ce blog.

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En vrac

2006-10-17 22:16+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Culture indienne — Mathématiques

J'ai recommencé mes TD à l'université il y a deux semaines. Cela me demande un peu plus de travail de préparation que les années précédentes puisque ce semestre, j'enseigne à des étudiants de troisième année.

Je remplis mes nouvelles étagères de nouveaux livres. Compte tenu de la taille gigantesque de certaines autres PAL, je n'éprouve plus aucune culpatibilité à voir s'aligner des livres que je n'ai pas encore lus.

J'ai commencé à lire Le Mahabharata, raconté par Jean-Claude Carrière (éditions Belfond). Comme il a l'air épuisé, je vais le lire à la Bibliothèque François Mitterrand. Ce lieu est un peu glauque : les salles de lecture sont très sombres, on n'y voit pas clair même en allumant les petites lampes attachées aux tables. Après en avoir lu un peu plus de la moitié, je trouve ce livre de J.-C. Carrière assez remarquable. Il bénéficie évidemment des qualités que je trouvais au film de Peter Brook. L'histoire est très bien racontée ; tout en allant à l'essentiel, ce récit limpide conserve différents niveaux d'énonciation, comme dans l'épopée, et met en évidence, non sans humour, les côtés paradoxaux que cela comporte : quand Vyasa (le poète épique) et Krishna (la divinité suprême, selon certains) se rencontrent, ils se demandent lequel des deux a créé l'autre ! Le seul petit reproche que je pourrais faire concerne la transcription des noms ou mots sanskrits, qui me semble comporter des erreurs.

Concernant ma discolicité, cela s'arrange : dans quelques jours, je devrais avoir terminé ma première écoute de l'intégrale hänssler de Bach. En effet, depuis à peu près un an, j'écoute les cantates de Bach en suivant le calendrier liturgique. Un cycle entier s'est donc écoulé. Il me reste encore quelque chose comme huit cantates à écouter, mais je pense que je n'attendrai pas le 23 novembre 2008 (prochain vingt-septième dimanche après la fête de la Trinité) pour écouter la cantate BWV 140.

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Retour, photographies, diplôme

2006-10-03 06:56+0200 (Grigny) — Mathématiques — Photographies

Je n'avais pas trop d'idées a priori sur le Japon avant de partir ; les quelques jours que j'ai passés à Tokyo m'ont donné une très bonne image de cette ville, même si c'était très court, ayant consacré l'essentiel de mon temps à la conférence à laquelle je participais. Cela ne ressemblait à rien qui me soit connu. Je ne sais pas si j'ai encore tout à fait compris ce qu'un de mes hôtes voulait dire quand il me disait parfois de telle ou telle chose, par exemple un plat, qu'elle était very japanese. Dans les quartiers que j'ai visités, ou vus depuis les trains, j'ai observé une grande concentration de bâtiments et de gratte-ciel, des rues assez fines. La densité de piétons est assez impressionnante à certains croisements (notamment du côté de Shibuya), mais je n'ai curieusement pas trouvé cela trop oppressant. En revanche, un jour, j'ai eu l'occasion de prendre le dernier métro entre Shibuya et la station de mon hôtel (il m'eût été possible de rentrer à pieds, mais je me serais sans doute perdu...) ; la station était bondée, mais cela n'a pas empêché tout ce monde de rentrer dans le train : dans le métro parisien, il m'est arrivé d'être serré, mais jamais autant que je ne le fus pendant les quelques minutes de ce trajet. La disposition des sièges du métro tokyoïte est d'ailleurs beaucoup plus adaptée à ces conditions extrêmes que son homologue parisien : il y a simplement des sièges alignés contre le bord de chaque côté du train, et plein de poignées pour s'accrocher.

Je suis revenu en France hier matin. Malgré les sept heures de décalage horaire, je ne suis pas trop fatigué. J'ai transféré ici les quelques photographies que j'ai faites.

Un petit conseil aux voyageurs : imprimez un plan du métro de Tokyo en japonais et en caractères latins. Sans cela, vous vous retrouveriez bien embêté à l'entrée des stations : à moins d'avoir une carte prépayée (en fait plusieurs, puisqu'il y a plusieurs réseaux), on achète son ticket à l'unité (ils n'ont pas la notion de Carte Orange^W^WPass'Navigo) et le prix dépendant de la destination est affiché sur un plan tentaculaire au-dessus des distributeurs de tickets. La plupart du temps, le nom des stations est seulement écrit en japonais (et quasi-uniquement avec des Kanji), donc il vaut mieux savoir à quoi ressemble le nom de la station voulue... Une fois le ticket acheté, à part pour certaines correspondances entre les différents réseaux... le nombre de lettres latines apparentes est suffisant pour se repérer dans la station pour prendre le bon train.

Hier, j'ai dû faire la queue assez longtemps à mon bureau de poste pour un recommandé, mais je n'étais pas mécontent en sortant : c'était l'enveloppe cartonnée contenant mon diplôme de doctorat.

Teasing: Si vous avez quelque accointance avec les concerts de musique classique, il se pourrait qu'apparaisse ici une petite surprise pour vous dans les semaines qui vont venir.

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Japon

2006-09-19 22:43+0200 (Grigny) — Mathématiques

Je me prépare pour un petit séjour à Tokyo (ayant été invité à donner deux exposés dans un colloque). Contrairement à ce que j'avais prévu de faire, je n'ai pas pris le temps d'essayer d'apprendre, même superficiellement, les alphabets syllabaires (Hiragana et Katakana 1).

La première chose que je regarde, bien évidemment, c'est comment aller de l'aéroport international Narita à mon hôtel, tout près du centre de conférences. Les transports tokyoïtes ont l'air assez complexes. Il semble qu'il y ait plusieurs compagnies (aux tarifications largement indépendantes). Le plan des réseaux fait un peu peur : comparer ceci et cela. Je suppose que le système n'est finalement pas plus compliqué que celui que l'on trouve en région parisienne, mais qu'il faut juste s'y habituer. Et puis, je me suis acheté une boussole...

La deuxième chose, ce sont les sept heures de décalage horaire. J'espère que j'arriverai à dormir dans l'avion à l'aller...

Je parlais il y a quelque temps du site Internet le plus mal fichu. Je viens de découvrir le site Internet le plus inutile : Avec Intégrale, demandez-en plus !

[1] J'ai appris que la version 5.0 du Standard Unicode venait de sortir.

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Tableau noir, canicule

2006-07-27 08:33+0200 (Grigny) — Voyage en Inde II — Mathématiques

Hier après-midi, j'ai fait mon premier exposé de mathématiques faisant appel aux nouvelles technologies : un vidéoprojecteur branché sur un ordinateur prêté par un des organisateurs de l'école d'été franco-asiatique à laquelle je participe cette semaine. Contrairement à d'autres sciences comme la physique, la chimie ou la biologie, en mathématiques, les exposés se font encore le plus souvent sur tableau noir. C'est tant mieux. D'un côté, préparer des transparents ou slides demande beaucoup plus de préparation qu'un exposé au tableau noir puisqu'il faut avoir prévu ce qu'on va dire jusque dans les moindres détails. De l'autre côté, pour les personnes qui assistent à l'exposé, c'est beaucoup plus difficile à suivre : le rythme est en général plus soutenu, on ne peut pas revenir en arrière si on a oublié une notation et il est quasiment impossible de prendre des notes. La semaine dernière, un chercheur étranger m'a demandé si je pouvais lui transmettre les notes d'un exposé que Vladimir Voevodsky avait fait à Paris en avril 2003 ; s'il avait utilisé des transparents, je n'en aurais plus la moindre trace ! Mais là, il était préférable d'utiliser des slides puisque certains jeunes participants (notamment ceux venant de Chine) ont encore des difficultés avec l'écriture latine manuscrite.

C'était aussi la première fois que je faisais un exposé dans un amphithéâtre (avec un microphone). Cela s'est très bien passé malgré les conditions climatiques : il a fait très chaud ces derniers jours, l'amphithéâtre (qui a pourtant été construit récemment) n'est pas climatisé et il n'y a pas non plus de ventilateurs, la chaleur était donc difficilement supportable.

Pendant ce temps, j'essaie d'apprendre le système d'écriture tamoul en vue de mon voyage. Ce n'est pas forcément très utile, mais j'aimerais bien pouvoir déchiffrer les noms des villes traversées pendant mes trajets en train.

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Les mathématiques et ce blog

2006-07-20 20:25+0200 (Oberwolfach) — Mathématiques

Je suis en Allemagne depuis dimanche soir pour une conférence de mathématiques. J'y ai fait un exposé avant-hier, et cela s'est très bien passé : essentiellement, j'ai fait le même exposé que lors de ma soutenance de thèse... mais en anglais.

Je voudrais par ailleurs faire une petite mise au point. Concernant les entrées de la rubriques Mathématiques de ce blog, je n'ai pas l'intention de parler d'autre chose que des conditions matérielles dans lesquelles je travaille (les lieux où je me trouve, la nourriture qu'on y trouve, la qualité de la bibliothèque, etc.), bref, je ne parlerai pas de ma recherche proprement dite puisque cela ferait fuir mes lecteurs... Mais, si vous avez des questions, voir ma page professionnelle ou me contacter directement par mail.

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Docteur

2006-07-07 22:32+0200 (Grigny) — Cuisine — Mathématiques — Photographies

Ca y est, je suis docteur en mathématiques de l'université Denis Diderot. La soutenance s'est bien passée, et le pot aussi. Mes camarades thésards ou jeunes chercheurs ont fait au cours de celui-ci un pastiche de discours de jury de thèse pour me décerner un doctorat en préparation de gâteaux et en culture indienne...

Voici les recettes que j'ai utilisées (cf. l'entrée précédente pour une photo des gâteaux) :

[1] J'ai une telle recette depuis au moins trois ans, mais je ne retrouve plus le site où je l'avais prise ; la recette accessible via ce lien est quasiment identique.

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Spam ciblé

2006-07-03 14:00+0200 (Paris) — Mathématiques

Pour écarter le spam de mon courrier électronique, j'utilise Bogofilter. Il trie les messages en trois catégories : les mails considérés comme authentiques, les spams et les messages pour lesquels il n'est pas sûr de lui. Pour chaque mail entrant dans la dernière catégorie, je fais moi-même le tri et lui indique le résultat, dont il se servira pour effectuer le tri ultérieur. J'en suis parfaitement satisfait.

Aujourd'hui, je faisais le tri dans cette boîte de courriers marqués Unsure et je suis tombé sur un message très ciblé, mais que je vais quand même considérer comme étant un spam, puisqu'il s'agit au final de me vendre un produit que je n'ai pas sollicité :

Dear Dr. Riou,

One of the graduate students working with <snip> has recently read your article Spanier-Whitehead duality in algebraic geometry in Comptes Rendus Mathematique. He found your paper while reading the literature for his field, and was impressed by the quality of the research and the thought behind your article. He suggested we contact you because you published from a country where English is not the primary spoken language. As you may know, language mistakes are commonly found in manuscripts written by non-native English speaking authors, and these mistakes often distract the reader from otherwise excellent research. We are contacting both people who may benefit from our service and those who commonly interact with non-native English speakers. Perhaps you or one of your colleagues may benefit from the service we provide.

<snip> is trying to help foreign researchers publish their work in the best journals possible and to remove the barriers researchers around the world face in communicating their ideas to an English speaking audience. We are an association of Ph.D. graduate students from America's Top 10 Research Universities who will read and edit your research for publishing to English language audiences. Please visit us online to learn more at <snip>. We look forward to helping you reach your research and publishing goals.

Je me sens certes un peu flatté, mais d'un autre côté, c'est presqu'insultant pour la langue française comme langue scientifique...

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Soutenance de thèse

2006-06-22 15:14+0200 (Paris) — Mathématiques

Je suis très heureux de pouvoir vous convier à la soutenance de ma thèse de doctorat de mathématiques de l'Université Paris 7 — Denis Diderot, intitulée Opérations sur la K-théorie algébrique et régulateurs via la théorie homotopique des schémas.

La soutenance et le pot subséquent auront lieu le vendredi 7 juillet 2006 à 14h en salle 1C6, à l'Institut de Mathématiques de Jussieu, 175 rue du Chevaleret, 13ème arrondissement de Paris, métro Bibliothèque François Mitterrand (la station Chevaleret sera fermée pour travaux).

Le texte de ma thèse est disponible sur ma page professionnelle.

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Centième

2006-06-16 21:51+0200 (Grigny) — Mathématiques

Voici venu mon tour de célébrer la centième entrée de mon blog.

Cette semaine fut très éprouvante au niveau de mon travail : j'ai préparé en un temps assez court un exposé mathématique difficile et long (j'en reviens, j'ai exposé pendant deux heures et demie environ). Dans les groupes de travail auxquels j'avais participé jusques à présent, il s'agissait de faire des séries d'exposés sur des sujets plus ou moins récents mais pour lesquels il existe des livres, des articles, ou au moins des preprints. Ici, c'est plus compliqué puisque le groupe de travail a pour but de fournir in fine une rédaction de plusieurs théorèmes difficiles d'un auteur, et il faut s'adresser directement à lui : il faut lui poser suffisamment de bonnes questions pour pouvoir reconstituer une démonstration. Il a été très gentil de répondre à mes questions, souvent idiotes...

Hier, j'ai su que j'avais obtenu le poste d'enseignant-chercheur contractuel d'un an que j'avais demandé, et ce matin, les rapporteurs de ma thèse ont transmis leur compte-rendu (favorable) sur ma thèse. Cela fait plusieurs bonnes nouvelles.

Je suis un peu fatigué par cette semaine intensive, je vais me reposer un peu (le résumé du quatrième chant du Rāmāyaṇa attendra un peu), mais il va quand même falloir que je trouve le temps de finaliser le manuscrit de ma thèse et de remplir un certain nombre de formulaires en vue de ma soutenance...

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Dossiers

2006-05-02 17:33+0200 (Paris) — Culture — Cinéma — Lectures — Culture indienne — Mathématiques

Je viens de passer une journée entière à remplir des dossiers de candidature pour des postes d'attaché temporaire d'enseignement et de recherche. C'est vraiment éprouvant. Il y a des différences subtiles entre les différentes universités où je candidate concernant les pièces demandées. Pour une des universités, j'ai été un peu surpris que l'on me demande un certificat de position militaire (je fais partie de ceux, nés en 1979, qui n'ont eu à faire ni service national ni journée de préparation à la défense).

À part ça, l'épisode nº2 du Rāmāyaṇa devrait arriver au cours de cette semaine. À propos de cette épopée, je suis allé samedi dernier au Grand Rex pour (re)voir quelques films dans le cadre de la Bollywood Week, j'ai donc revu कभी खुशी कभी ग़म (lors de sa sortie en salles en France, le titre avait été grotesquement traduit en La famille indienne). Avec cette nouvelle projection, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ce n'était sans soute pas un hasard s'il y avait beaucoup d'allusions aux héros de cette épopée dans le film : les statues de Rāma sont souvent montrées, on célèbre Divali (c'est-à-dire le retour de Rāma à Ayodhyā). En effet, il y a quelque ressemblance entre le film et l'épopée : dans le film, le fils aîné est contraint à un exil (d'un peu moins de quatorze ans) par la faute de son père tout puissant, etc. Mais bien évidemment l'homologie entre les personnages des deux histoires s'arrête assez rapidement. Rien à voir, mais je me demande bien à quoi ressemblera l'adaptation du Mahābhārata qui est annoncée pour 2007 avec des stars bollywoodiennes dans les rôles principaux (notamment Rani Mukherji dans le rôle de Draupadi).

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Sédimentations (suite) : mes tiroirs

2006-04-18 00:53+0200 (Grigny) — Mathématiques

Au début de ce blog, je parlais de la sédimentation visible : piles de livres et de papiers sur mon bureau. Cela ne change pas. Il y a un certain fouillis, mais les papiers importants ne risquent pas de se perdre : mes brouillons mathématiques sont automatiquement archivés puisque je les écris directement dans un cahier, les enveloppes contenant mes bulletins de paye et autres documents envoyés de façon semi-automatique (relevés de compte, etc.) ne se juchent pas dangeureusement sur ces piles, elles atterrissent dans le petit tiroir situé sur le côté gauche de mon bureau. Quand un papier entre dans ce tiroir, il y reste en général plusieurs années (jusqu'à ce que cela soit trop serré et qu'il faille faire un peu de rangement et de tri). Le tiroir de droite contient des papiers à plus brève échéance (moins d'un an, des places de concert par exemple).

Je reviens à ce sujet parce que dans les semaines qui viennent, je vais devoir remplir des dossiers visant à assurer ma subsistance l'année prochaine. Pour cela, il me faudra pouvoir justifier de ma qualité actuelle de moniteur. J'ai un double statut. Je suis allocataire de recherche à l'Université Denis Diderot : je prépare une thèse ; je donne en travaux dirigés l'équivalent d'un tiers du service d'un maître de conférences : je suis moniteur. J'ai signé deux contrats et je reçois deux bulletins de paye. Je lis que je devrai montrer mon contrat de moniteur. Je cherche dans mes papiers classés (un trieur à peu près bien rangé) : je tombe assez rapidement sur mon contrat d'allocataire de recherche, et sur une attestation d'emploi de moniteur. L'attestation d'emploi suffirait peut-être, mais je commence à stresser parce que sur les modes d'emploi de constitution de dossier, je vois contrat de moniteur en toutes lettres. Je stresse encore plus en remarquant une faute de frappe sur mon attestation d'emploi de moniteur : elle indique que mon contrat est de quatre ans, alors que sa durée n'est que de trois ans.

Je commençais à envisager de devoir téléphoner avec une toute petite voix pour appeler le service de l'université compétent pour me délivrer une copie de l'exemplaire employeur de mon contrat ou à tout le moins me faire établir une attestation d'emploi correcte. Mais, en désespoir de cause, je me suis lancé dans l'exploration du tiroir de gauche. Au bout de quelques minutes, j'ai vu apparaître dans ce pêle-mêle un papier à en-tête intitulé Contrat d'engagement en qualité de moniteur. Hourra ! L'erreur avait été de le mettre dans le tiroir de gauche ; dans le tiroir de droite, il aurait été beaucoup plus visible (j'ouvre plus souvent ce tiroir) et il se serait retrouvé assez rapidement au bon endroit, à savoir dans le trieur des papiers classés.

Demain, j'en fais une copie 100% en électrons recyclés.

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Encore un petit effort

2006-04-01 20:50+0200 (Grigny) — Thé — Mathématiques

Depuis quelques jours, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire un entrée de blog : je suis en phase de finition sur ma thèse et cela occupe non seulement mes semaines, mais aussi ces deux derniers week-ends. J'en suis à la n-ième relecture avec n grand et je trouve toujours des petites erreurs d'inattention typographiques. Il y a d'autres trucs un peu pénibles à faire : compiler un index des notations et un index terminologique. Il faut aussi contourner les bugs des programmes que j'utilise : pour fabriquer un fichier PDF à partir d'un fichier PostScript, j'utilise ps2pdf, mais suivant la version de GhostScript qui est installée, cela peut donner des comportements bizarres (une flèche incurvée s'était transformée en un truc horrible) ; il y a aussi que pour une raison qui m'est obscure, la fonte TeX Computer Modern ne passe pas bien avec certains lecteurs de fichiers PDF (et là encore, cela dépend des versions) ; il y a un package TeX qui est censé donner un bon résultat : lmodern, mais la fonte alors n'a plus de gras petites capitales, du coup, certains de mes numéros de chapitres en chiffres romains apparaissaient en minuscules ! Du coup, j'utilise la fonte Latin Modern du package lmodern, sauf pour le gras petites capitales où j'utilise la fonte Computer Modern. C'est abominable, mais ça fonctionne.

Après cette relecture (j'en suis aux deux-tiers) et ces petits réglages, je vais pouvoir passer à la dernière étape : la rédaction de l'introduction...

Il y a quand même quelques côtés réjouissants. Mathématiquement parlant, je pense que c'est au point ; du coup, la relecture me donne un prétexte pour me poser des questions existentielles et sans grand intérêt : est-ce que sur l'anneau nul, toute matrice (non nécessairement carrée) est inversible ? Attention, si vous avez des examens de mathématiques de premier cycle dans quelque temps, la lecture de ce qui suit pourrait nuire à vos notes. Je penche pour le Oui ; cela va se terminer par une note de bas de page dans ma thèse qui ne manquera sans doute pas d'amuser les gens qui liront mon texte...

Au niveau des notations, ma thèse devrait aussi comporter une petite innovation typographique : cela pourrait peut-être contribuer à l'insertion d'un nouveau caractère dans le Standard Unicode...

Il y a aussi que quand je ne suis pas à mon bureau, je peux écouter librement de la musique ; j'aime bien travailler en écoutant des opéras. Mon ami David Madore dit :

Bach c'est parfait pour faire des maths, surtout des maths dans le style grothendieckien.

Ce que je fais est assez grothendieckien, mais quand j'écoute du Bach, je préfère ne pas être trop concentré sur autre chose. Cet après-midi, j'ai écouté mon opéra préféré Agrippina, et puis Rigoletto que j'aime beaucoup aussi. J'ai relativement peu de disques d'opéras (une petite poignée, un peu plus en comptant les oratorios), j'en écouterais bien d'autres, mais j'ai déjà des dizaines et des dizaines de disques qui attendent d'être écoutés...

Un autre côté agréable de ces longues journées de travail à domicile : c'est que je peux déguster tranquillement mon thé préféré (du Anxi Tié Guan Yin 3 en l'occurence) : 5 grammes de thé que je peux faire infuser de nombreuses fois dans une petite théière (je dois au moins en être à la sixième infusion).

Depuis quelques semaines, la crise du CPE fait que je ne peux plus assurer mes travaux dirigés en premier cycle du fait du blocage du campus de Jussieu (du coup, je rédige ma thèse pendant le temps libre que cela dégage...). Je ne suis pas très optimiste pour la suite des événements : on est dans un flou législatif total, les déclarations de notre Président ne semblent pas avoir convaincu les leaders du mouvement anti-CPE ; bref, le blocage risque de se poursuivre quelque temps. À la fin du conflit, cela ne va vraiment pas être évident de reprendre les cours/TD comme si de rien n'était : il y aura des débordements de calendrier ; il y a quelques semaines, une étudiante m'avait demandé « Est-ce qu'on aura des cours ou des examens en juillet ? », je considérais alors cela comme fort improbable, mais au point où on en est...

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Semaine chargée

2006-03-24 00:17+0100 (Grigny) — Culture — Musique — Opéra — Mathématiques

Vingtième théâtre — 2006-03-22

Chœur d'enfants Sotto Voce

Ellina Akimova, piano

Matthieu Septier, assistant chef de chœur

Scott Alan Prouty, direction

Paris-New York !

Mardi dernier, concert du chœur d'enfants Sotto Voce. Je les avais déjà entendus en première partie lors d'un concert de negro spirituals ; j'avais vraiment adoré. Cette fois-ci, c'était dans un théâtre plus petit (du côté de Ménilmontant), avec un public essentiellement familial, et ils faisaient un concert à eux tous seuls. Il y avait une joie de chanter assez ostensible parmi ces jeunes chanteurs dirigés par Scott Alan Prouty et accompagnés de Ellina Akimova au piano. Les chansons était principalement issues du répertoire américain, mais il y avait aussi quelques chansons françaises et quelques morceaux religieux (en latin) ; ces dernières œuvres swingaient autant que les autres ! L'ensemble était divisé en deux : un chœur de jeunes enfants et un ensemble plus restreint de moins jeunes qui nous ont gratifiés de quelques extraits de comédies musicales chorégraphiés avec un certain humour. Vraiment réjouissant. En sortant de là, j'ai testé un restaurant indien du quartier. :-)

Théâtre des Champs-Élysées — 2006-03-23

Nicolas Rivenq, Alcide

Véronique Gens, Alceste

Simon Edwards, Admète

Judith Gauthier, La Gloire, Céphise, première ombre

James Oxley, Lychas, Alecton, Apollon, premier Triton

Renaud Delaigue, Straton

Bernard Deletre, Lycomède, Caron

Alain Buet, Pluton, Éole, homme désolé, Cléante

Jean Delescluse, Phérès, deuxième Triton

Hjördis Thebault, Proserpine, Nymphe de la Marne, Nymphe des Tuileries, troisième ombre, Petit chœur

Stéphanie d'Oustrac, Femme affligée, Nymphe de la Seine, Nymphe de la mer, Diane, Thétis, deuxième ombre, Petit chœur

Chœur de chambre de Namur

Jean Tubery, direction

La grande écurie et la chambre du Roy

Jean-Claude Malgoire, direction

Alceste, Jean-Baptiste Lully.

Hier soir, mon premier Lully, Alceste au Théâtre des Champs-Élysées, en version oratorio. Je n'avais pas révisé ma mythologie grecque (juste le temps de lire le synopsis avant le début du concert), il y avait une foule de chanteurs solistes (onze !) dont certains interprétaient plusieurs rôles, comme en plus j'étais un peu fatigué (et il faisait horriblement chaud à l'intérieur de la salle) et le texte français, bien que très beau, m'était insuffisamment intelligible : bref, j'ai pas mal souffert pendant les deux premiers actes. Pendant l'entr'acte, j'ai refait surface et potassé la distribution pour faire la correspondance entre les chanteurs et les personnages. J'ai donc pu apprécier bien davantage les trois derniers actes (l'œuvre doit bien faire trois heures) ; il y avait des passages carrément comiques, comme le moment où Charon, le passeur des Enfers, demande des pièces sonnantes et trébuchantes aux candidats à la traversée. Au niveau de style musical, je ne suis pas absolument fan, mais il y avait des passages que j'ai beaucoup aimés.

Théâtre des Champs-Élysées — 2006-03-24

Anna Caterina Antonacci, mezzo-soprano

Chœur de femmes de Radio France

Ken-David Masur, chef de chœur

Orchestre National de France

Sir Colin Davis, direction

Les Nuits d'été, Hector Berlioz.

Les Planètes, Gustav Holst et Colin Matthews.

Là, je rentre encore du TCE. Cette fois-ci, c'était pour un concert de l'Orchestre National de France dirigé par Sir Colin Davis. La première œuvre au programme était Les Nuits d'été de Berlioz, six mélodies sur des poèmes de Théophile Gautier. Il n'y a nul besoin de décrire le plaisir que constitue l'écoute des ces chants interprétés par Anna Caterina Antonacci. En deuxième partie, il y avait Les Planètes de Holst, et semble-t-il aussi Pluton de Colon Matthews bien que je ne l'aie pas distinguée de Neptune ; il semble que ce soit fait exprès...

À part ça, j'ai fait tout-à-l'heure un exposé au séminaire des thésards de mon institut ; mon directeur de thèse a fini de relire la dernière version de ma thèse, le jour J approche...

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Le théorème des deux métros

2006-03-09 05:30+0100 (Grigny) — Mathématiques

N'avez vous jamais remarqué qu'en période d'affluence, il n'est pas rare de voir deux bus (appartenant à la même ligne) se suivre de très près, le premier étant plein à craquer et le deuxième presque vide.

C'est une conséquence du théorème des deux bus. Pour une raison ou une autre, un bus a pris un peu de retard, par suite les gens qui attendent ce bus aux arrêts suivants doivent attendre plus longtemps, par conséquent il y a plus de gens qui vont entrer dans ce bus-là qu'en temps normal, le bus prend encore plus de retard... jusqu'à ce que le bus suivant le rattrape. Il en résulte que si deux bus se suivent de très près, on a intérêt à monter dans le deuxième. Il y a là plusieurs subtilités : il est bien évident que si deux personnes mènent l'expérience consistant à monter l'une dans le premier bus et l'autre dans le second, c'est la personne qui sera monté dans le premier bus qui arrivera à l'arrêt-destination en premier ! En effet, les bus répugnent à se doubler entre eux. En pratique, tout le monde ou presque monte égoïstement dans le premier bus sans se poser de questions, alors que le confort est bien meilleur dans un bus presque vide que dans un bus plein. De plus, si les gens se répartissent équitablement entre les deux bus, les montées-descentes aux arrêts seront plus fluides et la bonne marche des deux bus n'en sera que meilleure. L'action collective consistant à monter dans le deuxième bus plutôt que dans le premier permet donc de diminuer le temps de trajet pour les deux bus. Si vous aimez lire dans les transports en commun, vous me direz que cinq minutes de plus ou de moins, cela ne change pas grand chose, mais encore faut-il avoir suffisamment de place pour tenir son livre devant soi.

Église des Billettes — 2006-03-07

Benjamin Alard, clavecin

Variations Goldberg, BWV 988, Johann Sebastian Bach.

Ceci s'applique aussi, dans une moindre mesure au métro. Avant-hier soir, en arrivant à la station Châtelet pour prendre la ligne nº1 (pour aller écouter Benjamin Alard interpréter les Variations Goldberg), le premier métro qui apparaît est plein à craquer ; je me dis que je vais attendre le métro suivant en vertu du théorème des deux métros, mais le conducteur annonce qu'il y a un autre métro vide juste derrière celui-ci. Manque de chance, celui-là est à peine moins plein que le précédent ; soit les gens ont appliqué d'eux-mêmes le théorème des deux métros et ont attendu sagement le métro suivant, soit ils n'ont tout simplement pas pu rentrer dans le premier... Cette mesure n'est pas très probante ; cependant, il y a quelques années, quand j'habitais non loin de la Porte d'Orléans, j'ai régulièrement constaté la configuration métro plein suivi d'un métro vide sur la ligne nº4.

Il y a encore une autre manière d'optimiser ses déplacements en métro. S'il est évident que l'on peut gagner du temps en montant à l'avant ou à l'arrière du métro pour être du bon côté à la sortie, on est parfois face au dilemme suivant : on entre sur le quai par le mauvais côté et on voudrait aller à l'autre bout pour attendre le métro, mais il y a déjà un métro qui est sur le point de partir. Contrairement à ce qui pourrait sembler trivial, il n'est pas évident qu'on ait forcément intérêt à monter dans le premier métro. S'il y a peu de monde dans la station de départ, on peut marcher tranquillement jusqu'à l'autre bout du quai pour attendre le métro suivant, le temps pour marcher le long d'une station est du même ordre que le temps séparant deux métros, on ne devrait donc pas attendre le prochain métro très longtemps, on monte dedans et à l'arrivée, on est du bon côté. Si on était monté dans le premier métro, on aurait dû marcher sur le quai de la station d'arrivée, ce qui en présence d'une foule est plus long et moins agréable, parfois on aura même pas encore fini notre traversée que le métro suivant sera déjà passé pour déverser un nouveau flot de passagers parmi lesquels le passager sus-évoqué qui aura marché tranquillement dans la station de départ et sortira finalement du métro avant nous...

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Premier TD, Agastya

2006-01-26 16:07+0100 (Grigny) — Mathématiques

J'ai repris ce matin mes travaux dirigés à l'université Denis Direrot (Paris VII). La répartition entre les enseignants est telle que j'ai encore une séance demain, puis rien en février et à nouveau deux séances hebdomadaires à partir de mars. Ces séances portent sur le même programme que celles que j'ai déjà faites les deux années précédentes, je ne me plains pas.

Je viens de céder à la tentation d'acheter un serveur : agastya.toonywood.org, qui, si tout se passe rien, devrait devenir le nouvel hébergeur de cette page dans quelques jours ; pas de changement d'URL en vue ; pour vous, il n'y aura aucun changement, si ce n'est que les pages devraient se charger sensiblement plus vite...

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Mon cahier

2006-01-05 01:45+0100 (Grigny) — Mathématiques

Hier, j'ai reçu un tiré à part d'un article de recherche mathématique qui été adressé au Professeur Joël RIOU, cela fait toujours plaisir, mais pour le moment, je ne suis même pas docteur...

[Une page de mon cahier]

Enfin, ça va, j'avance assez bien en ce moment ; hier, pendant les quatre heures de train, alors que d'habitude je n'arrive pas à travailler, j'ai rédigé une bonne douzaine de pages (ci-contre, une de ces pages). Il s'agissait essentiellement des deux premières sections d'un chapitre de ma thèse qui devrait en contenir quatre ; mathématiquement, ce n'était pas difficile (cela fait plus de six mois que les idées principales concernant ce chapitre sont au point), mais il y a un vrai effort de rédaction à faire : structurer les choses, prendre les bonnes définitions au bon moment pour que les résultats s'enchaînent naturellement. Par exemple, dans une autre partie, j'ai décidé d'assumer complètement ma manière de voir les choses, j'ai donc changé une définition mathématique (qui s'avère équivalente, bien entendu), et le résultat est beaucoup plus clair et agréable que la première rédaction qui était très bancale.

Une fois les idées mathématiques principales dégagées, ce travail de rédaction se passe par étapes :

  1. Vérifications brouillonnes de détails mathématiques ;
  2. Rédaction proprement dite ;
  3. Saisie informatique ;
  4. Relecture ;
  5. Corrections.
[Une page de mon cahier]

Les deux premières étapes se passent entièrement sur papier. J'ai ainsi un cahier (format A4, à grands carreaux, environ 300 pages) que j'emporte dans tous les endroits où j'envisage de faire des mathématiques (je ne l'ai par exemple pas emmené avec moi lors de mon voyage en Inde). Avant d'écrire quelque chose dedans, je note dans la marge la date, par exemple 2006-01-04. Le cahier que je remplis actuellement a été commencé le 2005-09-12, et est presque fini. Le nombre de pages remplies par jour est très variable : il y a des périodes où je n'écris rien (ce ne sont pas forcément les périodes les moins productives), d'autres où, comme sur le spécimen ci-contre, je peux griffoner des dizaines de pages par jour (étape 1), et d'autres enfin où je fais une rédaction assez soignée (étape 2) et où le nombre de pages est moindre. L'étape 3 ne pose en principe aucune difficulté (autre que typographique) : si le texte est suffisamment bien rédigé sur mon cahier, cela va tout seul (et je tape assez rapidement au clavier). L'étape 4 réside dans la relecture : j'imprime une version papier sur laquelle je prends soin d'écrire la date (ou plus précisément le numéro de révision CVS), et j'essaie de la relire très attentivement et de noter au crayon les petites erreurs, ce qui est une tâche assez ingrate. L'étape 5 est alors assez simple (pourvu que l'on mette définitivement de côté les feuilles passées à ce crible, sinon on ne s'y retrouve pas entre les fautes qui ont effectivement été corrigées dans le fichier informatique et les autres...). Après, pour compliquer le tout, il faut imaginer qu'à un instant donné, les différentes parties de ma thèse sont à des étapes de réalisation différentes.

Sur cette page de cahier, vous pouvez remarquer un filet dans la marge de gauche : cela me sert à distinguer les pages de brouillon (étape 1) à l'intérieur des pages soigneusement rédigées (étape 2) lorsqu'il pourrait y avoir ambiguité (je ne vous montre pas les pages pleines de gribouillis...). Si vous avez de bons yeux, vous ne manquerez pas d'y distinguer quelques interrobangs, points d'interclamation points exclarrogatifs 

Ce système me semble plus utile qu'un autre système où une fois les détails mathématiques résolus, je m'installerais tout de suite devant le clavier d'un ordinateur pour rédiger directement sur l'écran.

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Grèves, Indian Summer, pots

2005-12-11 17:49+0100 (Grigny) — Culture — Expositions — Culture indienne — Mathématiques

Depuis lundi dernier, la circulation des trains sur le RER D est très perturbée ; apparemment, le mouvement social continue encore demain. Au moins, il y a le site abcdtrains pour avoir à l'avance une idée des trains que l'on peut prendre. Comme il y a souvent moins d'un train par heure, ou pas de train pendant deux ou trois heures consécutives, cela permet d'éviter des déconvenues, d'autant plus qu'il n'est pas très agréable d'attendre pendant une heure dans une gare sous une température avoisinant 0°C. Bref, je sens que demain soir, je vais devoir faire un Juvisy-Grigny à pieds...

Je suis finalement allé hier après-midi à l'exposition Indian Summer à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts (jusqu'au 31 décembre 2005). Il s'agit d'œuvres réalisées par des artistes indiens, sous différentes formes : peintures, films, sculptures... Le sens de ces œuvres contemporaines m'a parfois semblé opaque, mais cela restait tout à fait regardable.

Trois soutenances de thèse (et leurs pots consécutifs) la semaine dernière, encore trois autres la semaine prochaine. Voir pas mal de collègues finir leur thèse, cela me procure une sensation mitigée : d'une part la satisfaction de les voir réussir et d'autre part la relative déception de n'avoir pas moi-même encore tout à fait terminé. Quelques motifs de consolation : les pots de thèse richement garnis, et la présence de mon nom dans la rubrique « Remerciements » des thèses de quelques camarades.

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Inscription en thèse

2005-10-25 11:23+0200 (Paris) — Mathématiques

Ce matin, je me suis inscrit en thèse de mathématiques à l'Université Denis Diderot, pour le quatrième année consécutive (et j'espère la dernière). Paradoxalement, malgré le nombre de pièces supplémentaires à fournir (il faut obtenir une dérogation pour s'inscrire en quatrième année), depuis ma première inscription dans cette université (c'était en 1999 pour une licence et une maîtrise de mathématiques), c'est cette fois-ci que le temps passé dans la fameuse pyramide de scolarité fut minimal, et ce grâce à l'informatisation du système d'inscription : j'étais censé avoir rendez-vous à 10h05, je suis arrivé à 9h50, j'ai attendu dix minutes le temps que les personnes qui attendaient avant moi passent, j'ai montré le fruit de l'obtention de ma dérogation et mon contrat d'allocataire de recherche/moniteur (le temps que la personne qui vérifiait les dossiers me trouve sur sa liste), je passe ensuite à la saisie informatique où la personne a simplement pris mon papier où était inscrit mon numéro « Sésame » et m'a demandé si j'habitais encore au 10 rue Victor, à Grigny, j'ai répondu « Oui. », puis je suis monté à l'étage pour donner mon chèque de 309,57 € à l'ordre de l'agent comptable de Paris 7, je pus alors récupérer mon certificat de scolarité, confirmer que l'on pouvait conserver ma photo d'identité de l'année dernière pour imprimer ma carte, et voilà, à 10h10, j'avais ma carte d'étudiant 2005-2006. :-)

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Fête de la science

2005-10-15 21:09+0200 (Grigny) — Mathématiques

Cette semaine, j'ai participé à la fête de la science. Ma petite contribution a consisté à aller animer des activités mathématiques dans des écoles maternelles et primaires en Île-de-France. Avec plusieurs collègues, nous étions répartis en plusieurs ateliers : bulles de savon, magie, stratégie, probabilités.

Je participais à l'atelier « Maths et magie ». Le concept était de montrer aux jeunes enfants qu'avec un petit peu de mathématiques, on pouvait faire des petits tours de magie. Dans l'un d'entre eux, l'assistant du magicien fait piocher cinq cartes au hasard à des gens du public, les récupère, se saisit d'une de ces cinq cartes, en pose quatre devant lui, et donne la cinquième à une personne dans le public en disant que le magicien va deviner la carte ; le magicien, qui s'était absenté et n'avait donc rien vu, revient et annonce la carte ! Dans un autre, on demandait aux enfants de calculer « 12×J+31×M » où « J » désigne leur jour de naissance et « M » le numéro de leur mois de naissance, de nous donner le chiffre obtenu et à nous de deviner leur jour et mois de naissance. On leur montrait aussi comment faire des nœuds compliqués qui se défaisaient tout seuls. On distribuait aussi des marrons... magiques.

Parmi les autres ateliers, il y avait les bulles de savon. C'était assez spectaculaire et ludique : fabriquer des figures géométriques (cube, prismes, icosaèdre) avec une sorte de jeu de mécano, les plonger délicatement dans un grand récipient contenant de l'eau et du détergent, observer la forme des bulles de savon, voir comment les surfaces changent si on souffle ou aspire un peu d'air à l'intérieur... Cela n'a l'air de rien, mais il y a des mathématiques assez avancées derrière tout ça.

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