Weblog de Joël Riou

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Planning de février 2013

2013-01-28 13:50+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse — Planning

Mon programme de spectacles pour le mois de février est assez démentiel, mais si j'assisterai à plus de spectacles que le mois de février compte de jours, j'aurai tout de même 11 jours sans spectacle !

  • 1er février 2013 (Magyar Állami Operaház, Budapest) : Si le transfert depuis l'aéroport le permet, je profiterai de cette première soirée à Budapest pour visiter l'Opéra d'État hongrois, qui mérite certainement une visite touristique pour lui-même, laquelle sera agrémentée d'une représentation de Don Giovanni. On peut imaginer pire couplage !
  • 2 février 2013 (Művészetek Palotája, Budapest) : Un mathématicien ayant fait sa thèse à Budapest m'a vivement conseillé d'assister à un concert d'orgue au Palais des Arts. Cet orgue peut être admiré sur cette page et aussi sur cette vidéo façon 2001: A Space Odyssey. L'orgue sera utilisé dans la symphonie en sol mineur de Dupré. Dans ce programme franco-hongrois de l'orchestre symphonique de Szeged, je pourrai aussi entendre la deuxième suite de L'Arlésienne (Bizet) et une messe sur le mode phrygien (~Raga Bhairavi) de László Lajtha.
  • 3 février 2013 (Művészetek Palotája, Budapest) : Une toute petite onzaine d'heures de Bartók... Ne cherchez pas la version anglaise de la page annonçant le programme de ce Bartók-maraton, elle n'existe pas. Grâce à cette négligence, j'ai pu me faire un petit lexique hongrois : hegedű (violon), zongora (piano), etc. À partir de vonósnégyes (quatuor à cordes), j'ai même pu former mon tout premier mot hongrois : vonósötös (quintette à cordes).
  • 5 février 2013 (Salle Pleyel) : En raison de la concurrence d'autres salles de spectacles parisiennes, j'ai raté tous les concerts Colonne depuis le début de l'année. J'aurai là l'occasion de réentendre cet orchestre, notamment dans la Symphonie nº1 de Chostakovitch.
  • 7 février 2013 (Salle Pleyel) : J'avais beaucoup aimé le programme de l'Orchestre dirigé par Juraj Valčuha l'année dernière. J'ai donc tout naturellement intégré ce concert à mon abonnement.
  • 8 février 2013 (Théâtre des Champs-Élysées) : Le récital parisien annuel d'une de mes chanteuses préférées, Joyce DiDonato.
  • 9 février 2013 (Cité de la musique) : De peur d'être déçu, je ne sais pas s'il est raisonnable d'espérer que le Sextuor à cordes nº1 de Brahms au programme de ce concert sera aussi merveilleux que lors des concerts de musique de chambre du Philharmonique de Berlin. Au pire, je pourrai me consoler avec le reste du programme de ce concert des Dissonances.
  • 10 février 2013 (17h) (Quai Branly) : Dans le métro, une affiche contenant le mot Mahabharata a attiré mon regard. D'après la liste des personnages mentionnés dans la distribution, ce spectacle du Shizuoka Performing Arts Center est en réalité centré sur un beau conte raconté par un sage aux Pandava pendant leur exil en forêt dans le troisième livre de la grande épopée indienne. Je ne sais pas si c'est pour attirer le public que le spectacle a été ainsi nommé. Pour ma part, j'aurais été tout autant intéressé si j'avais lu Histoire de Nala et Damayanti sur l'affiche. La comparaison de cette affiche et de la couverture de la bande dessinée indienne Amar Chitra Katha sur ce sujet permet de mesurer la différence entre les univers visuels !
    Couverture de la version Amar Chitra Katha de Nala et DamayantiAffiche du spectacle Mahabharata
  • 10 février 2013 (20h) (Théâtre des Champs-Élysées) : Varèse !
  • 11 février 2013 (Théâtre des Champs-Élysées) : Janáček !
  • 12 février 2013 (Salle Pleyel) : Je n'ai pas vu le chef René Jacobs en concert depuis une éternité : c'était il y a sept ans dans Solomon de Händel. J'aurai le plaisir de le retrouver ce chef pour l'adorable oratorio Il trionfo del Tempo e del Disinganno du même compositeur.
  • 13 février 2013 (Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris) : En février 2009, un voyage en Inde m'avait empêché d'aller voir Yvonne, princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans. Lors de cette représentation, j'écouterai l'opéra Reigen de ce compositeur et je mettrai les pieds dans une salle de spectacle que je ne connais pas. N'ayant plus d'enthousiasme pour me rendre à l'Opéra Bastille, je suis ravi de trouver ainsi des occasions d'aller voir ailleurs des opéras.
  • 15 février 2013 (Opéra Garnier) : J'ai beaucoup envie de revoir Kaguyahime, ce ballet qui m'avait tellement plu en 2010, et ce d'autant plus qu'en principe ce sera Alice Renavand qui interprètera le rôle principal.
  • 16 février 2013 (Cité de la musique) : J'espère que l'ensemble Intercontemporain saura me faire apprécier les quatre compositeurs programmés (Grisey/Pauset/Boulez/Manoury). En principe, c'est Boulez qui dirige, mais il a beaucoup annulé ces derniers temps en raison de problèmes aux yeux.
  • 22 février 2013 (Salle Pleyel) : En 2011, j'avais apprécié un concert du Philharmonique de Radio France dirigé par Jukka-Pekka Saraste, c'est une raison d'aller à ce concert Carter/Stravinski/Bartók/Janáček. Une autre est la présence du pianiste Pierre-Laurent Aimard que je n'ai encore jamais eu l'occasion d'entendre en concert.
  • 23 février 2013 (17h30) (Salle Cortot) : Globalement, à une exception près, les concerts de musique de chambre de l'Orchestre de chambre de Paris à Cortot m'ont donné de grandes satisfactions. Récemment, la carte blanche à Thomas Zehetmair autour du septuor pour cordes et vents en mi bémol de Beethoven m'a ébloui. J'espère que ce concert me plaira autant.
  • 23 février 2013 (20h) (Opéra Comique) : Hélène Collerette, violon solo du Philharmonique de Radio France, dirige ce concert Mozart dans lequel les solistes seront la flûtiste Magali Mosnier et le harpiste Xavier de Maistre.
  • 26 février 2013 (Théâtre des Champs-Élysées) : L'Orchestre de Chambre de Paris, qui était en très grande forme lors de leur concert Mozart/MacMillan/Schubert avec François Leleux, jouera une de mes œuvres vocales préférées, le Magnificat de Bach, ainsi que la suite pour orchestre nº2 (la flûtiste soliste étant Marina Chamot-Leguay). Au programme également, le Credo de MacMillan, dont j'avais apprécié le concerto pour hautbois.
  • 28 février 2013 (Cité de la musique) : Haydn, Szymanowski et Brahms par l'Orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi, exceptionellement à la Cité de la Musique.

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Brahms par les Solistes des Berliner Philharmoniker #3 et #4

2013-01-27 23:59+0100 (Orsay) — Culture — Musique

Salle Pleyel — 2013-01-26

Solistes des Berliner Philharmoniker

Wenzel Fuchs, clarinette

Yuja Wang, piano

Sonate pour clarinette et piano en mi bémol majeur, op. 120 nº2 (Brahms)

Yuja Wang, piano

Guy Braunstein, violon

Olaf Maninger, violoncelle

Trio pour piano et cordes nº3 et ut mineur, op. 101 (Brahms)

Yuja Wang, piano

Guy Braunstein, violon

Christoph Streuli, violon

Amihai Grosz, alto

Zvi Plesser, violoncelle

Quintette pour piano et cordes en fa mineur op. 34 (Brahms)

Salle Pleyel — 2013-01-27

Solistes des Berliner Philharmoniker

Yuja Wang, piano

Guy Braunstein, violon

Zvi Plesser, violoncelle

Trio pour piano et cordes nº2 en ut majeur op. 87 (Brahms)

Yuja Wang, piano

Guy Braunstein, violon

Sonate pour violon et piano nº3 en ré mineur op. 108 (Brahms)

Guy Braunstein, violon

Christoph Streuli, violon

Amihai Grosz, alto

Ulrich Knoerzer, alto

Olaf Maninger, violoncelle

Zvi Plesser, violoncelle

Sextuor à cordes nº2 en sol majeur, op. 36 (Brahms)

Si j'avais été enthousiasmé par les deux premiers concerts de la série de concerts de musique de chambre de Brahms par des solistes des Berliner Philarmoniker autour de Guy Braunstein, les deux suivants me laissent malheureusement un arrière-goût de ça aurait pu être mieux.

Cette impression vient du choix de la pianiste Yuja Wang. Est-ce pour des raisons commerciales que son nom a été choisi ? Si le concert de samedi était plein (on a même installé quelques rangs de spectateurs supplémentaires sur des chaises au fond de la scène), le lendemain la salle était assez peu remplie, tout comme lors du premier week-end de concerts de la série. (Les fans de Yuja Wang étant beaucoup sollicités, même les plus yujiteux n'ont pas forcément l'envie ou les moyens d'aller à tous les concerts qu'elle donne à Paris ces jours-ci : j'en ai dénombré cinq !)

Lors du concert de dimanche, l'audition du premier mouvement du trio pour piano et cordes nº2 m'a ainsi été assez insupportable tant la présence de la pianiste dans le trio se faisait trop sentir. Quand elle jouait, c'était souvent trop fort et il me devenait alors impossible d'entendre ce que faisaient les deux autres musiciens et plus particulièrement le violoncelliste. Elle s'est calmée dans les mouvements ultérieurs, mais cela n'a pas apaisé ma frustration de n'avoir pu percevoir pleinement la musique du violoniste Guy Braunstein et du violoncelliste Zvi Plesser. Ces deux-là peuvent aussi bien mettre en scène un dialogue sous forme de questions et réponses que se passer le relais dans des phrases dépassant par le bas la tessiture du violon, et ce avec une telle continuité qu'à l'oreille je serais incapable de dire quand on passe du violon au violoncelle. Ils jouent aussi bien sur le contraste que sur la fusion des timbres.

Je ne vais pas revenir sur chacune des œuvres. Je dirais simplement que pour le concert de samedi, je n'ai pas beaucoup accroché à la sonate pour clarinette et piano, même si j'ai trouvé que l'accompagnement de Yuja Wang était alors suffisamment discret et délicat pour que le public puisse entendre la clarinette de Wenzel Fuchs. Ce n'est pas la faute des interprètes, mais c'est tout simplement l'œuvre que j'ai trouvée quelque peu répétitive, le premier mouvement faisant revenir un trop grand nombre de fois à mon goût la même mélodie, aussi belle soit-elle. Le concert de samedi s'est terminé par la très bonne impression produite par l'interprétation du quintette pour piano et cordes en fa mineur op. 34.

Comme lors de la première série de concerts, le point culminant a été atteint avec un sextuor à cordes. L'écoute du nº1 m'avait procuré en octobre un plaisir quasiment insoutenable se traduisant par un déluge lacrymal. Cette fois-ci, ma cocotte-minute émotionnelle n'a pas explosé, mais mon plaisir n'a pas été moindre ! Quelle merveille que la musique produite par les six musiciens dans ce sextuor nº2 ! La moindre suite de notes me semble phrasée comme si les musiciens chantaient, comme s'il s'agissait non pas d'une musique instrumentale mais de la musique vocale la plus raffinée qui soit, ornementée juste ce qu'il faut pour ne jamais paraître maniérée. La particularité la plus invraisemblable de ce prodige est qu'ils sont six à chanter en même temps et c'est peu dire qu'il y a matière à se délecter de leurs interactions !

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Pourquoi donc continuer à aller inlassablement assister à des spectacles ? ou Ádám Banda à la Cité de la musique

2013-01-13 19:22+0100 (Orsay) — Culture — Musique

Amphithéâtre de la Cité de la musique — 2013-01-11

Ádám Banda, violon

Orsolya Soós, piano

Sonate Le Trille du Diable (Giuseppe Tartini, arrangements de Fritz Kreisler)

Sonate pour violon et piano nº7 en ut mineur op. 30 nº2 (Ludwig van Beethoven)

Sonate pour violon seul (Béla Bartók)

Introduction et Rondo capriccioso (Saint-Saëns)

Scène de la Csarda nº4 op. 32 “Hejre Kati” (Jenő Hubay)

Pourquoi donc continuer à aller inlassablement assister à des spectacles ? Bien sûr, j'y vais pour le plaisir simple et naïf d'écouter une musique que j'aime ou que je vais découvrir et apprécier dès la première écoute (ou non), pour le plaisir de voir des danseurs ou des chanteurs d'opéra raconter une histoire, etc. Je suis d'ailleurs plutôt bon public... J'arrive très bien à me satisfaire de concerts qui ne seraient que bien, bref je vois le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.

Si mon plaisir vient donc en partie de la découverte d'un répertoire vaste en général plutôt bien joué, cela ne me suffit pas ! Comme pour d'autres de mes goûts, une piqûre de rappel est souvent bienvenue : quelque chose qui donne un sens à ce que je fais. Lors de mes voyages en Inde, à certains moments, il m'est arrivé de me dire : Mais au fait, qu'est-ce que je fiche ici ?!. Et puis, soudain, je découvrais des endroits extraordinaires, comme Mandu en août dernier. En littérature, cela a pu m'arriver en lisant Pagli d'Ananda Devi. J'ai longtemps assisté à des spectacles de danse indienne d'une façon très passive jusqu'au jour où cette danse a pris un sens pour moi. Depuis, j'ai bien compris que le plaisir que pouvait me procurer cet art était décorrélé du prix des places ou du prestige international dont jouit ou non la danseuse. Il en va pour ainsi dire de même avec la musique classique occidentale. Fort heureusement, j'achète mes places suffisamment à l'avance pour aller aux concerts l'esprit libre du montant que chaque billet m'aura coûté !

Si je vais inlassablement écouter des concerts, en vérité c'est parce que je sais que de temps en temps les musiciens me procureront un émerveillement, un plaisir et une joie insoutenables. La conséquence immédiate est que mon visage s'en trouve humidifié par un flux de larmes, que j'éprouve un certain état d'exaltation après le concert et que chaque occasion d'y repenser par la suite fasse reparaître les mêmes symptômes. Le concert du violoniste Ádám Banda et de la pianiste Orsolya Soós (à prononcer Orchoya Cho-ôch ?) vendredi dernier à l'amphithéâtre de la Cité de la musique appartient pour moi indiscutablement à ce type de concerts. Bref, c'est le premier concert de ma vie, de 2013, au même titre qu'en 2012 il y eut notamment la Pastorale du COE.

Je m'attendais à ce que ce concert soit un très bon concert, pour avoir déjà entendu le violoniste Ádám Banda dans un trio de Beethoven à Budapest, c'est d'ailleurs l'impression que j'ai eu à l'écoute de la première œuvre jouée (Le Trille du Diable de Tartini), qui commence langoureusement et qui contient aussi quelques passages très virtuoses de sorte que je me disais qu'il était amusant de commencer un concert par un bis. Une des raisons de ma présence dans le public à ce concert venait de la sonate de Beethoven jouée ensuite. Depuis ma découverte de la musique de chambre de ce compositeur lors de la Biennale de quatuors à cordes en janvier 2012, je saisis presque toutes les occasions d'entendre de la musique de chambre de Beethoven : c'était la raison décisive pour que j'aille assister au concert mentionné ci-dessus à Budapest. Sans surprise, j'ai été beaucoup ému par cette sonate, qui stylistiquement rappelle souvent Mozart comme Hugo et moi en conviendront pendant l'entr'acte. Au cours du concert et particulièrement dans cette œuvre, j'ai apprécié la variété des couleurs sonores produites par la pianiste et l'écoute attentive qu'elle consacrait au violoniste. Le deuxième mouvement (lent) m'a émerveillé. Que j'aime le plaisir procuré par certaines notes apaisantes que le compositeur et le violoniste offrent au spectateur qui les attendait !

Avant d'assister à ce concert, je n'avais écouté que quelques dizaines de secondes de la Sonate pour violon seul de Bartók. J'avais arrêté très rapidement mon écoute pour me garder le plaisir de cette découverte pour le temps du concert. Après l'entr'acte, quand le violoniste est venu l'interpréter, le spectacle est passé dans la catégorie concert génial. Compositeur génial. Interprète génial. Public génial aussi, il faut le souligner. (En l'absence de panneaux indicateurs Clap! ou Do not clap!, dans combien d'autres salles parisiennes le public aurait-il su maintenir une telle qualité d'écoute tout au long de cette œuvre ?) Quel pied !

Après le dépaysement provoqué par ce voyage en pays magyar, je pensais que l'œuvre de musique française qui suivait contrasterait mal, mais il n'en a rien été, le violoniste n'étant pas vraiment du genre à gommer les aspects folkloriques de l'Introduction et Rondo capriccioso de Saint-Saëns, que j'entendais pour la première fois en concert.

Le public étant plus qu'un peu heureux du programme qu'il vient d'entendre, les deux musiciens sont revenus pour deux bis, extrêmement enthousiasmants. Le sublime deuxième bis a été identifié par Hugo : Scène de la Csarda nº4 op. 32 “Hejre Kati” (Jenő Hubay).

Après ce concert, je crois que je sais un peu mieux quel émerveillement je peux attendre d'un spectacle !

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Le Ballet Preljocaj à Garnier

2013-01-06 14:36+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse

Opéra Garnier — 2013-01-05

Karlheinz Stockhausen, musique (Helikopter Quarter interprété par le Quatuor Arditti)

Angelin Preljocaj, chorégraphie (2001)

Holger Förterer, scénographie

Sylvie Meyniel, costumes

Patrick Riou, lumières

Virginie Caussin, Lorena O'Neill, Nagisa Shirai, Sergio Diaz, Jean-Charles Jousni, Julien Thibault

Helikopter

Karlheinz Stockhausen, musique (Sonntags Abschied)

Angelin Preljocaj, chorégraphie (2007)

Nicole Tran Ba Vang, scénographie et costumes

Martine Hayer, Claudine Duranti, Ondine Besset-Loustau, réalisation costumes

Cécile Giovansili, Angelin Preljocaj, lumières

Virginie Caussin, Gaëlle Chappaz, Natacha Grimaud, Lorena O'Neill, Nagisa Shirai, Yurie Tsugawa, Sergi Amoros Aparicio, Marius Delcourt, Sergio Diaz, Jean-Charles Jousni, Fran Sanchez, Julien Thibault

Eldorado (Sonntags Abschied)

Avant ce programme du Ballet Preljocaj, je n'avais jamais entendu de musique de Stockhausen en concert. C'est maintenant chose faite, et je n'éprouve pas un besoin impérieux de renouveler l'expérience. Les musiques des deux ballets présentés sont extraits du cycle d'opéras Licht. Musicalement, à part un court instant d'exaltation quand les hélicoptères du quatuor à cordes Helikopter décollent, je n'ai pas le sentiment d'avoir entendu de musique, vu l'omniprésence du son des rotors des quatre hélicoptères dans lesquels avaient pris place chacun des membres du quatuor Arditti (pour le bilan carbone de l'Opéra, on se réjouira exceptionnellement ici du fait que la musique était enregistrée). Parfois, des sons stridents d'instruments à cordes se font entendre. On peut aussi remarquer que les membres du quatuor Arditti savent compter à haute voix, au moins jusqu'à Dreizehn.

L'intérêt principal du premier ballet réside dans les vidéos projetées sur le sol où évoluent les danseurs. Celles-ci peuvent évoquer des pales d'hélicoptères dont le centre de rotation se déplace sur scène de façon synchronisée avec les mouvements des danseurs. Diverses sortes d'images entreront ainsi en interaction avec les danseurs, comme si ceux-ci venaient perturber ou déformer une image fixée préalablement. Pour le reste, je ne sais pas très bien à quelle rituel obscur se sont livrés les danseurs (habillés en slip+t-shirt+genouillères). J'ai simplement remarqué une construction cyclique, ou plus exactement en palindrome, certaines images utilisées à la fin étant les mêmes qu'au début, mais semble-t-il en ordre inverse. Ceci étant, j'ai apprécié la conclusion du ballet, un solo d'une danseuse (Nagisa Shirai) sur un silence prolongeant l'évanouissement progressif du son des hélicoptères.

Si j'en crois Wikipedia, la musique Sonntags-Abschied du deuxième ballet Eldorado était prévue comme musique d'accompagnement pour la sortie des spectateurs de la salle à la toute fin du cycle Licht. Je ne sais pas s'il faut considérer comme un bon signe que j'aie effectivement eu envie de sortir très vite en voyant ce ballet... Si j'avais su à l'avance que c'était là l'intention du compositeur, je me serais éclipsé, mais malheureusement je suis resté, et je me suis ennuyé comme rarement à l'Opéra. Cet eldodado ou paradis ne me fait pas très envie. Le début en est très rude. Sur un silence tout relatif ― à Paris, on ne devrait s'autoriser le silence dans un ballet qu'en septembre : après, les gens commencent à attraper froid et à tousser, au printemps il se mettent à éternuer à cause des allergies et pendant l'été ils sont en vacances ― les danseurs commencent leur entrée dans un univers qui ne m'a inspiré que de l'indifférence. Je retrouve les mouvements de bras typiquement preljocajiens et dans les positions des jambes les arabesques sont beaucoup utilisées (sans doute trop, sinon, je ne l'aurais pas remarqué). Quelques passages évoquent une forme de sensualité tellement aseptisée qu'elle en est mortifère. J'ai l'impression que la musique de Stockhausen ne peut me procurer qu'un seul type de sensations. La musique durerait 10 minutes, 3 heures ou une demi-heure comme ici, pour moi, ce serait la même chose, et cela vaut aussi pour Helikopter. La seule variable serait mon ennui, proportionnel à la durée. Je n'ai pas fait de billets sur les programmes Gillot/Cunningham et Forsythe/Brown présentés à l'Opéra récemment, mais sans avoir trouvé les musiques contemporaines de John Cage et Thom Willems géniales dans les ballets de Cunningham et Forsythe, au moins elles interagissaient avec les mouvements des danseurs. Dans ce ballet de Preljocaj, j'ai eu l'impression qu'on aurait aussi bien pu mettre n'importe quelle autre musique d'accompagnement...

Bref, ce programme est une très grande déception pour moi. À l'avenir, j'hésiterai avant de retourner voir un ballet de Preljocaj. Je garde néanmoins en tête l'impression de danseurs qui malgré la diversité de leurs morphologies forment toutefois un ensemble cohérent et qui, surtout, semblent très investis dans la chorégraphie qu'ils exécutent et qui malheureusement me laisse indifférent.

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Planning de janvier 2013

2013-01-01 14:56+0100 (Brest) — Culture — Musique — Danse — Planning

Je vous souhaite une très bonne année 2013 ! La nouvelle année arrivant et quelques bonnes résolutions étant prises, il faut déjà penser aux spectacles de janvier 2013. Voici ceux que j'ai choisis :

  • 5 janvier 2013 (Opéra Garnier) : J'ai déjà eu l'occasion de voir des ballets de Preljocaj (Siddharta et Le Funambule), je verrai pour la première fois Helikopter et Eldorado par la compagnie du chorégraphe.
  • 11 janvier 2013 (Cité de la musique) : Ayant déjà eu la chance d'entendre le violoniste Ádám Banda à Budapest dans un trio de Beethoven, je ne vais pas laisser passer une occasion de l'entendre à Paris, d'autant plus qu'il jouera notamment la Sonate pour violon seul de Bartók.
  • 12 janvier 2013 (TCE) : Je commençais seulement à venir régulièrement à la Salle Pleyel quand j'ai entendu la Turangalîla-Symphonie. La première fois, j'y allais pour le titre en sanskrit. La deuxième fois, ce sera un peu plus pour la musique, et le chef Mariss Jansons.
  • 14 janvier 2013 (Salle Pleyel) : Récital de la violoniste Hilary Hahn comportant de nombreux bis composés spécialement pour elle.
  • 15 janvier 2013 (TCE) : François Leleux jouera deux concertos pour hautbois lors de ce concert de l'Orchestre de chambre de Paris !
  • 17 janvier 2013 (Cité de la musique) : Janáček est le compositeur d'un des meilleurs concerts auxquels j'ai assisté en 2012. On pourra y réentendre le pianiste Alain Planès. Ce concert sera aussi pour moi l'occasion de découvrir la musique de Martinů.
  • 19 janvier 2013 (Salle Cortot) : Ce concert de la série de musique de chambre de l'Orchestre de chambre de Paris est une Carte blanche à Thomas Zehetmair, violoniste et nouveau chef principal de l'orchestre. Le programme détaillé est inconnu pour le moment, mais il y aura le Septuor en mi bémol majeur de Beethoven.
  • 22 janvier 2013 (Atelier de Gustave Moreau) : Trois musiciens de l'Orchestre de Paris, le flûtiste Vincent Lucas, l'altiste Ana Bela Chaves et le violoncelliste Emmanuel Gaugué joueront un programme de musique de chambre avec notamment le trio de Roussel.
  • 26 et 27 janvier 2013 (Salle Pleyel) : Après les deux premiers merveilleux concerts, voilà les troisième et quatrième concerts de la série de concerts de musique de chambre de Brahms par les solistes du Berliner Philharmoniker, rejoints ici par la pianiste Yuja Wang.
  • 31 janvier 2013 (Opéra Bastille) : La seule raison valable d'aller écouter un opéra à Bastille cette année est La Khovantchina, opéra de Moussorgski, dont j'apprends que l'orchestration est de Prokofiev, ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire... Chostakovitch... Ce sera une occasion de réentendre Gleb Nikolski, fantastique prince Grémine dans Eugène Onéguine en 2010.

Les soldes d'hiver 2013 n'ont pas encore commencé, mais je vous propose quelques billets de concerts à la Salle Pleyel que je n'utiliserai pas. Tous sont en quatrième catégorie, et je les revends un peu moins chers que leur prix d'origine :

  • 16 janvier 2013 (Salle Pleyel) : Un programme Beethoven (Premier concerto pour piano, Troisième Symphonie) pour l'Orchestre de Paris dirigé par Herbert Blomstedt (10€).
  • 2 février 2013 (Salle Pleyel) : Le Royal Concertgebouw Orchestra dirigé par Mariss Jansons jouera Mort et Transfiguration de Richard Strauss et la Cinquième Symphonie de Tchaikovski (10€).
  • 3 février 2013 (16h) (Salle Pleyel) : Une occasion d'entendre le superbe violoncelliste Xavier Phillips et l'Orchestre National d'Île-de-France (10€).

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