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L'Orchestre des Concerts Gais au Temple des Batignolles

2011-05-29 03:30+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Temple des Batignolles — 2011-05-28

Orchestre des Concerts Gais

Marc Korovitch, direction

Mathieu Rolland, alto

Romance pour alto et orchestre, op. 85 (Max Bruch)

Konzertstück pour 4 cors et orchestre, op. 86 (Schumann)

Christine Dune, soprano

Ich bin der Welt abhanden gekommen (Mahler)

Pavane, op. 50 (Fauré), version orchestrale

Ballade nº4, op. 52 (Chopin), orchestration d'Anthony Girard

Pop-corn (Gershon Kingsley), orchestration de Mathieu Rolland

J'ai assisté samedi soir au temple des Batignolles à un concert de l'Orchestre des Concerts Gais. Full disclosure : que l'orchestre ait parmi ses membres Djac Baweur, Klari et Zvezdo a de quoi tempérer quelque peu mon impartialité. Bien que l'on n'aille évidemment pas voir un orchestre amateur dans le même état d'esprit que l'on va écouter le LSO, mon impression sur ce concert a été très bonne.

Le programme commence par la Romance pour alto et orchestre de Max Bruch, un compositeur que je ne connaissais pas. L'œuvre est très agréable à écouter (et à voir, à moins de deux mètres du soliste...), elle porte bien son nom romance. Les spectateurs des premiers rangs avaient été prévenus du fait que quatre cors prendraient place juste devant eux. En effet, ils sont maintenant là pour le Konzertstück pour quatre cors et orchestre de Schumann. Certes, c'est du Schumann, fortement atteint par un syndrome hydravionesque à la fin du premier mouvement, mais le deuxième mouvement (lent) est quand même très beau.

Après un entr'acte où spectateurs et musiciens peuvent découvrir une buvette bien plus appétissante que celle de tous les les théâtres parisiens réunis (mais je me suis retenu de goûter à un seul des gâteaux présentés), l'orchestre a repris place pour un Lied de Mahler : Ich bin der Welt abhanden gekommen (Me voilà coupé du monde). Il est chanté par la soprano Christine Dune. Pour moi, cela a été le point culminant de ce concert. Parmi les instruments à vents, on entend un fabuleux hautbois (un cor anglais me précise Klari). Les équilibres trouvés dans la riche orchestration sont superbes. L'interprétation de la chanteuse et de l'orchestre m'a semblé extrêmement émouvante.

La Pavane de Fauré qui suit est manifestement aussi agréable à écouter pour les spectateurs qu'à jouer pour les musiciens. Le programme se conclut avec une version orchestrale de la Ballade nº4 de Chopin dont j'avais quelque souvenir d'un enregistrement au piano. J'ai rarement eu l'occasion de faire des comparaisons entre des versions orchestrées ou non d'œuvres, mais en tout cas ici les dynamiques prennent des dimensions énormes. Vu la présence de quelques silences, on pouvait penser que des panneaux indicateurs Don't clap! eussent été nécessaires pour éviter tout impair, mais il n'en a rien été. Si j'ai cru à plusieurs moments que l'œuvre se terminait, le public, comme moi, est resté assez concentré pour n'applaudir que lors de la véritable fin de l'œuvre ! Les bis ont engendré une amusante petite panique dans certains pupitres pour retrouver les bonnes partitions à jouer. Outre le bis de la fin du Chopin, on a eu une version orchestrée de Pop-corn !

Le jeune chef Marc Korovitch, très grand, bat la mesure d'une façon qui, malgré l'absence d'estrade, doit être lisible de partout tant ses mains montent très haut et descendent bas. Il semble qu'il communique aussi par sourires sympathiques. Il paraît évident qu'il prend plaisir à diriger, mais il n'oublie pas pour autant de donner des indications précises, comme lors des entrées du timbalier ou du harpiste.

Ailleurs : Bladsurb.

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Commentaires

1. 2011-05-30 11:10+0200 (klari)

Mais il ne fallait pas se retenir, voyons !! (je parle des gâteaux).

Sinon, qu'est-ce donc, le syndrôme hydravionesque ?

A mercredi ! (avec billets et DVD!)

2. 2011-05-30 15:32+0200 (Joël)

Le syndrome de l'hydravion (©Mélismes), c'est l'intention du compositeur de produire plus d'effet en utilisant des procédés qui imitent le bruit d'un hydravion en train d'amerrir, ce qui, suivant le sens du vent et des vagues peut demander plusieurs tentatives d'approches. En d'autres termes, badam-poum-schlarf-petit silence hésitant-re-badam-poum-schlarf ad nauseam jusqu'à ce que l'hydravion ait réussi sa manœuvre.

3. 2011-06-01 17:45+0200 (Pierre)

J'ose ajouter, fort d'une expertise familiale reconnue en matière d'hydravions - mon grand-père en a cassé plusieurs - que l'amerrissage est toujours périlleux avec ces appareils un peu lourds ... (séquence badam-poum-schlarf- ... - bloub)

4. 2011-06-04 14:54+0200 (Aloysia)

Je me demandais aussi ce que venait faire un hydravion dans un concert d'orchestre :D !

5. 2011-06-04 16:07+0200 (Joël)

Cela dit, il pourrait aussi y avoir des hélicoptères, mais c'est réservé à la musique de chambre (cf. <URL: http://en.wikipedia.org/wiki/Helikopter-Streichquartett >).

6. 2011-06-05 21:19+0200 (klari)

"badam-poum-schlarf- ... - bloub", ça, c'est du Schumann ou je ne m'y connais pas !

(pour distinguer cor anglais et hautbois : le cor anglais, c'est aussi beau que le hautbois, au détail près que l'oeil s'humidifie dès qu'un cor anglais émet un son)


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