Weblog de Joël Riou

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Billy Budd à Bastille

2010-04-30 12:23+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Opéra Bastille — 2010-04-29

Kim Begley, Edward Fairfax Vere

Lucas Meachem, Billy Budd

Gidon Saks, John Claggart

Michael Druiett, Mr Redburn

Paul Gay, Mr Flint

Scott Wilde, Lieutenant Ratcliffe

Andreas Jäggi, Red Whiskers

Igor Gnidii, Donald

Yuri Kissin, Dansker

François Piolino, The Novice

John Easterlin, Squeak

Franck Leguérinel, Bosun

Chae Wook Lim, First Mate

Jian-Hong Zhao, Second Mate

Paul Crémazy, Maintop

Vladimir Kapshuk, The Novice's Friend

Guillaume Petitot-Bellavène, Arthur Jones

David Fernandez Gainza, Gunner's Mate

Christian-Rodrigue Moungoungou, Voice Answering from the Distant Boat

Andrea Nelli, Sailor

Robert Catania, Solo ténor

Lucio Prete, Solo baryton

Shin Jae Kim, Solo basse

Jeffrey Tate, direction musicale

Francesca Zambello, mise en scène

Alison Chitty, décors et costumes

Alan Burrett, lumières

Patrick Marie Aubert, chef de chœur

Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris

Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris

Billy Budd, Britten

L'Opéra de Paris a semble-t-il eu du mal à remplir la salle de Bastille pour les représentations de Billy Budd de Britten. C'est dommage, car si la musique de Britten est certes parfois quelque peu déroutante, c'est une belle production d'opéra.

Adapté d'une nouvelle de Melville, cet opéra raconte un épisode de la vie à bord de L'indomptable, en guerre contre les Français. Des années après, le capitaine Edward Fairfax Vere (Kim Begley, Loge dans Das Rheingold récemment) se souvient de 1797. Le jeune, beau, loyal et bon Billy Budd avait été enrôlé sur le navire ; son seul défaut est qu'en cas d'émotions fortes, il se met à bégayer. À l'opposé, le Mal est représenté par le maître d'armes John Claggart. Il est attiré par lui, mais il affirme vouloir détruire l'incarnation de ces qualités qui lui sont étrangères dans le très beau passage du premier acte Handsome... O beauty, o handsomeness, goodness! Would that I ne'er encountered you!. Il conspire contre Billy Budd en essayant de le faire passer pour un déloyal, susceptible de lancer une mutinerie.

La proximité d'un navire français empêche temporairement à Claggart de dénoncer Budd au capitaine. L'équipage se prépare au combat. Les canons n'ont pas la portée suffisante pour atteindre l'ennemi et le vent insuffisant empêche de le rattraper. Aucun Français ne sera maltraité dans cet opéra. Claggart est maintenant libre de lancer son foudre sur Billy Budd. Le capitaine ne peut croire à ses contes. Quand Budd doit écouter en sa présence les fausses accusations du maître d'armes, son bégayement l'empêche de répondre. Ce qu'il aurait voulu dire en mots, il l'exprime de son poing. Claggart s'effrondre raide mort sous le coup. Alors qu'il sait Billy Budd innocent, il laisse son procès se faire. Budd sera pendu. Alors que Vere se reproche son attitude, Billy Budd le bénit. À sa mort, la confusion règne dans l'équipage. Dès années plus tard, Vere se dit qu'il aurait pu le sauver.

Contrairement au deuxième acte pendant lequel je n'ai pas vu le temps passer, le premier acte m'a semblé un petit peu long. Le décor unique est un carré de parquet incliné dont un angle est dirigé vers la salle. Sur la droite, un mat dont la forme fait penser à une Croix de Lorraine. La référence au christianisme est assez évidente. Les lumières, très belles, accentuent explicitement la forme de croix en la projetant en ombre sur le sol ; au milieu de son torse nu, une ligne verticale et une autre horizontale inscrivent une forme de croix sur le corps du héros. Au deuxième acte, on découvre qu'une subdivision du carré de parquet le long d'une diagonale permet de modifier l'inclinaison de la partie dirigée vers la fosse. Quand elle est relevée, les hommes d'équipage peuvent s'y préparer au combat. Cela permet aussi à la scène de la confrontation entre Claggart et Budd de se tenir dans un espace plus confiné. La réduction de l'espace scénique pour les besoins des différentes scènes est en fait réalisé de diverses manières : un rideau de scène peut être descendu pour ne laisser qu'un petit coin pour l'air de Claggart du premier acte, les lumières peuvent laisser dans l'obscurité tout sauf ce même coin à un autre moment. Bref, la mise en scène (de Francesca Zambello) s'inscrit très intelligemment dans le décor et les lumières, ce qui donne un cadre visuellement beau pour ces deux fois 1h20 de musique continue.

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