« Jayanthi Kumaresh et Purbayan Chatterjee au Théâtre de la Ville | Programme Robbins/Mats Ek à Garnier »
2012-03-12 10:12+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Théâtre des Champs-Élysées — 2012-03-11
Lioba Braun, Isolde
Stephen Gould, Tristan
Matthew Best, Marke
Brett Polegato, Kurwenal
Christianne Stotijn, Brangäne
Ben Johnson, Un marin, un timonier
Benedict Nelson, Melot, un berger
accentus
Pieter-Jelle de Boer, chef de chœur
Orchestre Symphonique de Birmingham
Andris Nelsons, direction
Tristan und Isolde, Richard Wagner
Côté spectacles, après le concerto en fa de Gershwin, les concerts du Chamber Orchestra of Europe (1, 2, 3), le Rundfunk-Sinfonieorchestrer Berlin et Jayanthi Kumaresh et Purbayan Chatterjee, mon mois de mars s'annonce presqu'aussi prometteur que celui de novembre dernier (la Naïla de Myriam Ould-Braham (×2), Lulu, Britten/Chostakovitch par le Philhar', Shakuntala au Cente Mandapa, Ananda Devi au Louvre, La symphonie fantastique (×2), Mallika Thalak (×2), Laxmi Myriam Quinio, Musique russe pour le Colonne, Batiashvili/Leleux et al. au TCE, Jephta, Shahid Parvez, LSO/Gergiev/Chostakovitch (×2) ; je n'ai gardé dans cette liste que le meilleur !).
Si entretemps, je ne suis pas vraiment rentré dans le Didon & Énée donné à l'Opéra Comique, j'ai par contre beaucoup aimé la représentation de l'opéra Tristan und Isolde donné en version de concert au TCE. C'était mon deuxième Tristan et Isolde. La première fois, j'avais eu du mal à ne pas m'endormir. Ce soir, avec l'orchestre symphonique de Birmingham dirigé par Andris Nelsons, je n'ai pas eu ce problème.
Depuis janvier 2011, je me prépare soigneusement aux représentations des opéras de Wagner auxquelles je vais assister : d'abord Siegfried, puis Parsifal, Le Crépuscule des Dieux, le Ring Saga et Tannhäuser. Je me suis ainsi préparé une fiche sur la base des motifs mentionnés dans Le voyage artistique à Bayreuth de Lavignac et je me suis écouté un enregistrement (Barenboim, Bayreuth 1995) en suivant sur la partition d'orchestre, ce qui permet parfois de voir des motifs avant de les entendre ou de remarquer des détails d'orchestration qui sinon pourraient passer inaperçus.
J'avais vu Andris Nelsons diriger l'Orchestre de Paris dans un programme Beethoven/Strauss (Eine Alpensinfonie). Je n'en ai pas parlé ici, donc allez voir les billets de Klari, andante con anima ou Palpatine. Le style de direction assez unique de ce chef m'avait enthousiasmé. Si j'avais jusqu'à maintenant quelque mal à distinguer son nom de celui de Mariss Jansons (avec lequel il a d'ailleurs travaillé, je me sens moins bête, du coup), après la représentation de ce soir au TCE, je pense que je garderai son nom en mémoire pendant un petit moment.
Mon placement est un tout petit peu meilleur que pour le concert de Jonas Kaufmann. Je suis deux rangs devant, mon champ de vision se réduit à la moitié de l'orchestre située à la gauche du chef. Par chance, Isolde et Brangäne apparaissent de ce côté, ce qui me permettra d'apprécier les trois robes portées par l'héroïne acte après acte. Je vois aussi Tristan et en me penchant un peu, je peux apercevoir Kurwenal, et parfois Marke.
Le chef dirige le plus souvent assis sur une chaise haute. Quand il se
lève, c'est pour déchaîner l'orchestre, parfois au prix d'un sonore appui
du pied sur l'estrade. Chez les cordes, je ne vois que les violons et les
altos. L'impression visuelle est très forte (quoique que parfois moins
irréprochablement rigoureuse que celle du Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin entendu mardi). J'éprouve
quelques craintes avec l'interprète du rôle d'Isolde (Lioba Braun) au
premier acte tant l'orchestre la met à l'épreuve, mais ces craintes
s'évanouiront dans le deuxième acte, absolument sublime. L'instant du
Regard entre Isolde et Tristan a été fantastique, leur duo subséquent très
émouvant, les mises en gardes de Brangäne (Christianne Stotijn) s'y
incisant très harmonieusement. Le fait d'avoir travaillé les motifs avant
m'a sans doute fait apprécier encore davantage ce concert (et je ne me suis
pas senti perdu lors de la panne de surtitrage au milieu du deuxième
acte !). Cela dit, je basculais parfois du mode analytique
au mode
intuitif-émotif
...
Dans le troisième acte, le premier rôle est celui de Tristan, formidablement bien chanté par Stephen Gould (ok, il y a eu un ou deux mini-couacs). Je ne connaissais aucun des chanteurs de cette distribution. J'ai particulièrement aimé aussi Matthew Best dans le rôle de Marke. Chez les vents, le cor anglais (très beau solo joué depuis les coulisses) et la clarinette-basse se sont particulièrement distingués !
Quand Lioba Braun a commencé à chanter Mild und leise..., j'ai
oublié mes autres références dans le rôle d'Isolde et me suis laissé
entraîner par la musique qui s'est conclue par un long silence respectueux
pendant lequel j'ai bien eu du mal à contenir mes émotions. (L'abruti qui
avait crié Bravo
un micro-pouillème de seconde après la fin du
premier acte n'a heureusement pas récidivé !)
Ailleurs : Paris Broadway, Mes bouquins refermés.
Tu es en passe de devenir un vrai Wagnérien ! A toi bientôt Bayreuth ! Or donc, je ne suis plus la seule à regarder les robes des divas !!!!!!!!!!!
Comment ça, je ne l'étais pas déjà ?!
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