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2011-11-26 11:49+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2011-11-24
Kurt Streit, Jephtha
Kristina Hammarström, Storgè
Katherine Watson, Iphis
David DQ Lee, Hamor
Neal Davies, Zebul
Rachel Redmond, L'Ange
Les Arts Florissants
William Christie, direction
Jephtha, Händel.
Après Armide et The Fairy Queen, c'était jeudi soir la troisième fois que j'entendais Les Arts Florissants dirigés par William Christie.
Il est étonnant qu'on puisse faire une œuvre aussi longue sur une histoire aussi simple. Jephtha s'en va guerroyer. S'il revient vainqueur du combat, il promet de sacrifier à Dieu la première créature qu'il verra. Ce sera sa fille Iphis. Celle-ci accepterait le sacrifice de sa vie. Finalement, un ange annonce la solution : Iphis devra seulement sacrifier son amour pour Hamor et se consacrer à Dieu. Le Happy ending n'est pas dans la version biblique de l'histoire.
Ce n'est pas l'œuvre de Händel qui souffre le plus de ce défaut de fabrication, mais il m'est tout de même assez pénible d'entendre des voyelles prononcées très longuement au milieu d'une phrase avec une hauteur de note qui ne cesse d'osciller. Si les ohohohoho, les ahahahahahah et les ihihihihihi passent encore, les èhèhèhèhèhèh me semblent terriblement disgraciiieux (s'il y avait des moutons dans cette histoire, je comprendrais, mais non, ce n'est pas ça).
Pour un orchestre baroque, l'effectif est plutôt fourni (plus de quarante musiciens). Le chœur l'est également (un peu moins de trente chanteurs). Dans l'orchestre, les vents sont moins sollicités que les cordes. En dehors de leurs quelques passages solistes, ils sont comme couverts par le reste de l'orchestre. J'ai particulièrement aimé la basse continue de Béatrice Martin (orgue et clavecin).
Le chœur m'a énormément plu. Comme les chanteurs solistes, ils chantent de mémoire, sans partition. Entre apprendre par cœur la musique et avoir mal aux bras et aux épaules après trois heures de concert, il est permis de faire un choix !
Les chanteurs m'ont tous plu. Je dois à l'un d'entre eux d'apprendre que rites profane, c'est aussi de l'anglais. le rôle d'Hamor était chanté par un contre-ténor. En règle générale, notamment chez Bach, je préfère entendre des voix de femmes dans cette tessiture (alto). Dans les oratorios de Händel, cela ne me gêne pas du tout. De toute façon, à l'aveugle, je ne pense pas que j'aurais deviné que la voix de David DQ Lee était celle d'un homme. Je réécouterais très volontiers ce chanteur ! Kurt Streit (Jephtha) m'avait plu dans Lulu récemment. Cela a encore été le cas lors de cette représentation, notamment lors du solennel moment où il prononce son vœu. L'interprète qui m'a le plus enthousiasmé a été Katherine Watson (Iphis), dont le personnage est celui qui évolue le plus au cours de l'oratorio (amoureuse de Hamor, jeune femme prête à sacrifier sa vie, puis son amour) et qui devient extrêmement important dans la deuxième moitié du concert (je ne suis pas sûr d'avoir bien compris où se situait précisément la limite entre le deuxième et le troisième acte, l'entr'acte étant intervenu au cours de l'acte du milieu). La soliste issue du chœur Rachel Redmond a été formidable également dans le rôle de l'Ange.
N'ayant pas besoin de porter une partition, les mouvements des chanteurs offraient davantage de possibilités que d'ordinaire pour la représentation d'un oratorio. Leurs déplacements sur la scène, leurs entrées, leurs sorties, leurs regards n'étaient pas loin de constituer une honnête mise en espace.
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