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Symphonies de Beethoven par le Chamber Orchestra of Europe/Haitink à Pleyel 2/3

2012-03-04 19:37+0100 (Orsay) — Culture — Musique

Salle Pleyel — 2012-03-03

Bernard Haitink, direction

Chamber Orchestra of Europe

Leonore III, ouverture (Beethoven)

Symphonie nº4 (Beethoven)

Symphonie nº7 (Beethoven)

Ce serait mentir de dire que j'aie été autant ému par le deuxième concert du Chamber Orchestra of Europe que par le premier de la série et tout particulièrement par la Symphonie Pastorale. Heureusement, d'ailleurs, parce qu'il serait à la longue passablement inconfortable de ne pas pouvoir tenir la durée d'un concert sans avoir le visage liquifié au bout de quelques secondes. Le choc de la première fois est passé, je n'oublierai jamais. Le temps est venu d'écouter ce merveilleux orchestre d'une façon plus sereine.

Cela tombe bien parce que l'ouverture Leonore III commence également de façon plus douce qu'Egmont. On entend ainsi par exemple les clarinettes sussurer un suave thème tiré de l'opéra. Et puis, après quelques péripéties, la tension va se mettre à monter progressivement. Je perd un peu le fil puisque sur ma droite au bout du rang devant moi, une femme enceinte semble avoir un petit malaise. Quand une porte conduisant aux coulisses s'ouvre à l'arrière-scène, je vois d'abord une trompette dépasser avec un trompettiste du COE au bout. Après l'évacuation, je reprends le fil de l'ouverture, et quand la même porte s'ouvre à nouveau, j'aperçois cette fois-ci le trompettiste lançant un appel quelque peu martial depuis les coulisses. Explorant les nuances depuis les plus douces jusqu'aux plus violentes, le déferlement orchestral qui suit est irrésistible...

La quatrième symphonie de Beethoven était la dernière qu'il me restait à entendre en concert. Quelques phrases des vents me rappellent délicieusement ce que j'ai entendu la veille dans la Pastorale. Si le clarinettiste Romain Guyot a été particulièrement divin pendant tout le concert, l'osmose entre les vents a été formidable. Pas seulement entre les vents, d'ailleurs, puisque la façon dont certains thèmes passaient entre les vents et les cordes était très belle. J'ai tout particulièrement aimé les premier et quatrième mouvements de cette symphonie. Dans le premier, l'énergie déployée par les cordes pour leurs démarrages en coup de fouets était impressionnante !

Une sensation qui ne m'a pas lâché pendant ce concert et le précédent, c'est le sentiment que le temps s'allongeait. Pas que je me sois ennuyé le moins du monde ou que les tempi aient été particulièrement lents (cela a été plutôt le contraire, comme cela le sera dans le voluptueux Allegretto de la Symphonie nº7), mais tout étant énoncé de façon tellement limpide et énergique, c'est comme si le fait de voir défiler une avalanche continue de sensations musicales induisait un étirement de la notion du temps.

Cette septième symphonie m'a procuré un grand plaisir du début à la fin. J'ai particulièrement apprécié le petit motif Pin-pon qui se fait entendre peu de temps après le début du troisième mouvement, joué par la flûte et la clarinette qui le refilent aux violons et aux altos avant de céder la place aux bassons, cors, violoncelles et contrebasses (cela a un petit air du motif de la Fonte de l'acier dans Siegfried). Conformément à l'impression énoncée ci-dessus, à la fin du troisième mouvement, j'ai eu comme un doute : l'orchestre est déjà déchaîné comme il doit l'être dans le dernier mouvement, serait-ce déjà fini ? sinon, comment pourrons-ils faire encore plus fort ? J'ai vite compris que c'était possible. Étant placé dans l'axe de l'instrument, les tonitruantes notes graves du deuxième cor ont donné un inquiétant goût de fin du monde à ma perception des violentes premières notes du quatrième mouvement Allegro con brio qui ont sonné comme Tin-Papa-PAAAAAAAAAH.

L'engagement physique de Bernard Haitink (dont c'est aujourd'hui le quatre-vingt-troisième anniversaire) a été très important dans cette symphonie, il s'est même pendant un instant transformé en timbalier virtuel. J'espère qu'il sera autant en forme lundi pour la Neuvième, et la Première aussi !

Comme celui de vendredi, ce concert a été enregistré pour ArteLiveWeb. Frissons garantis !

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Commentaires

1. 2012-03-04 21:12+0100 (Genoveva)

Autant te dire que devant mon écran d'ordinateur je n'ai ressenti aucune émotion ! mais c'est à chaque fois la même chose y compris pour les DVD ! J'écouterai tout de même le concert de vendredi qui t'a tellement plu.

2. 2012-03-04 22:12+0100 (Joël)

Comment est-ce possible ?

Par contre, pour le concert de vendredi, zappe le triple concerto.

3. 2012-03-07 12:41+0100 (régis)

La 4ème symphonie par une formation réduite, pourquoi pas... Leonore III et la Septième, je crois que j'aurais du mal (le poids des mauvaises habitudes?)

4. 2012-03-07 13:22+0100 (Joël)

Le nom de l'orchestre ne correspond pas forcément au nombre de musiciens.

C'est plutôt un gros orchestre de chambre ou un petit orchestre symphonique.


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