« Shahid Parvez au Théâtre de la Ville | La Cenerentola à Garnier »
2011-12-01 01:24+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2011-11-28
London Symphony Orchestra
Valery Gergiev, direction
Hélène Grimaud, piano
Concerto pour piano en la mineur, op. 54 (Schumann)
Symphonie nº10 (Chostakovitch)
Le LSO a donné deux excellents concerts lundi et mardi. Cela avait
pourtant mal commenté. Pendant le concerto pour piano de Schumann, je n'ai
pratiquement entendu que le râle de fin du monde d'un spectateur dont je
n'ai pas réussi à identifier l'origine malgré mon placement à
l'arrière-scène. Le chef Valery Gergiev a également semblé émettre des
bruits assez peu seyants pendant ce concerto. Visuellement, il semblait
assez évident qu'il laissait l'orchestre et la pianiste en pilotage
automatique (il avait aussi l'air de prendre quelque peu ses marques :
Hum, voyons, où sont mes premiers violons ? Il tourne la tête vers la
droite. Tiens, ils ne sont pas là. Il la tourne vers la
gauche. Ah, vous voilà donc, je vous cherchais partout !
). Alors
que j'étais dans de bonnes dispositions vis à vis de cette œuvre (fût-elle
de Schumann) après l'avoir entendue par Dang Thai Son et
l'Orchestre de Paris, j'ai accueilli la fin du dernier mouvement avec
un certain soulagement. Je ne sais pas de qui était le bis joué par Hélène
Grimaud, mais c'était tout ce que je n'aime pas (ou ne sais pas apprécier)
chez certains pianistes : un déluge de notes simultanées dans lesquelles je
me noie (une impression que j'ai eue aussi à certains moments pendant le
concerto). Malgré la virtuosité évidente que cela demande de la part de la
soliste, cela me laisse indifférent.
La deuxième partie du concert est d'une tout autre qualité. Pour la dixième symphonie de Chostakovitch, le chef était beaucoup plus concentré. L'œuvre contient des passages sonnant plutôt agréablement aux oreilles et soudainement une folle furie dissonante peut s'emparer de l'orchestre. J'ai eu moins l'impression d'être perdu dans ce déferlement qu'à l'écoute de la Symphonie nº8 par le Philharmonique de Radio France. Les instruments à vents sont fabuleux : hautbois, bassons, piccolo, flûtes, etc. L'engagement coordonné de tous les musiciens est impressionnant, autant pour les yeux que pour les oreilles. Les graves des contrebasses (8) et des violoncelles (10) réunis sont sidérants. On entend parfois très distinctement les altos (12) ! Sur scène, on a aussi réussi à caser 14 violons II et 16 violons I.
⁂
Salle Pleyel — 2011-11-29
London Symphony Orchestra
Valery Gergiev, direction
Le Lac enchanté (Anatole Liadov)
Anne-Sophie Mutter, violon
Concerto pour violon en ré majeur, op. 35 (Tchaikovski)
Lichtes Spiel (Wolfgang Rihm)
Symphonie nº6 (Chostakovitch)
Le concert du mardi commence par Le Lac enchanté de Liadov. L'œuvre est tout en pianissimi et recèle de très belles atmosphères musicales. Après que les cordes soient passées de la configuration 16/14/12/10/8 à 14/12/10/8/6 (j'apprécie la régularité du nombre de cordes, le nombre total étant obtenu en ajoutant quatre au nombre de contrebasses puis en multipliant par cinq), Anne-Sophie Mutter entre en scène pour interpréter le concerto pour violon de Tchaikovski. Son interprétation est moins superlative que celle de Leonidas Kavakos (avec l'Orchestre de Paris). Cela reste néanmoins superbe. J'ai toutefois eu peu de mal à me faire aux sonorités de l'instrument pendant les premières minutes du concerto. L'interprétation s'accompagne d'un son souvent rêche ; cette âpreté est curieusement contrebalancée par davantage de vibrato. Toutefois, la cadence du premier mouvement m'a énormément plu. Le fait d'être un tout petit peu moins captivé par la soliste fait que j'ai pu apprécier davantage les parties orchestrales et entendre des détails qui m'avaient échappé. J'ai tout particulièrement été étonné de retrouver une technique d'orchestration typiquement tchaikovskienne : des phrases musicales dont les notes successives (groupées par petites grappes) sont jouées par différentes parties. C'est facile à repérer sur une partition d'orchestre :
Cette mesure extraite de la scène de la lettre de Tatiana dans l'opéra Eugène Onéguine (cliquer ici pour entendre ce passage) est la première chose qui me vient à l'esprit quand je pense à Tchaikovski...
Après l'entr'acte, Lichtes Spiel de Rihm (pour violon, vents et cordes en formation 6/6/4/4/2) me plonge dans une semi-léthargie. Je sens néanmoins un petit moment de panique et un silence sans doute involontaire chez la soliste lors d'une tourne récalcitrante.
Comme la veille, la symphonie de Chostakovitch programmée (ici la sixième) a conclu le concert d'une magnifique manière. L'œuvre m'a semblé beaucoup moins dissonante que la dixième symphonie. Le premier mouvement est joué sur un tempo très lent par un orchestre maintenant une sombre tension. L'atmosphère change radicalement lors deux derniers mouvements, plus rapides. La fin a été particulièrement brillante !
Ailleurs : Paris Broadway.
Ce soir, l'orchestration tchaikovskienne, c'était ça : <URL: http://www.youtube.com/watch?v=6ddfmMITX_E&t=5m33s >
.
Le philharmonique d'Oslo fait le choix du premier mouvement rapide, comme l'avait fait le Cleveland. Sauf que là, ça a plutôt bien marché. Je suis encore plus déçu de la prestation du Cleveland, après coup.
Mais je préfère quand même le tempo plus lent de la vidéo.
Je n'ai jamais entendu cette œuvre en concert. C'est adorable comme tout !
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