Weblog de Joël Riou

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Programme Gershwin pour l'Orchestre de Paris

2012-03-02 11:24+0100 (Orsay) — Culture — Musique

Salle Pleyel — 2012-03-01

Stefano Bollani, piano

Roland Daugareil, violon solo

Orchestre de Paris

Riccardo Chailly, direction

Porgy and Bess: Catfish Row, suite symphonique (Gershwin)

Rhapsody in Blue, pour piano et orchestre (Gershwin)

Concerto pour piano en fa majeur (Gershwin)

Après de nombreuses observations, voici un énoncé qui semble se dégager :

Théorème de l'Orchestre de Paris — Quels que soient le chef d'orchestre et les œuvres jouées, un concert de l'Orchestre de Paris admet la structure suivante : première partie mouaif, entr'acte, deuxième partie youpi.

Remarque — Toutefois, comme pour les groupes simples finis et les systèmes de racines, sporadiquement, des exceptions ont été signalées, notamment quand Paavo Järvi dirige Haydn (cf. [1], [2]), quand les solistes sont Leonidas Kavakos ou Akiko Suwanai, ou encore quand Boulez dirige La Nuit transfigurée.

Dans ce programme Gershwin, on aura beau avoir tenté d'obtenir un contre-exemple en intervertissant l'ordre des deux œuvres jouées pendant la première partie, rien n'y a fait : si la première partie ne m'a pas déplu, elle ne m'a pas autant enthousiasmé que je l'espérais. L'orchestre dirigé par Riccardo Chailly a commencé par une suite extraite de Porgy & Bess. C'est une suite, donc on passe rapidement d'une chose à une autre, sans véritable transition. Ce n'est pas très original, mais j'ai particulièrement aimé quand Roland Daugareil a fait chanter à son violon l'air Summertime. La partie de piano avait l'air assez amusante aussi.

Ensuite, on a changé de piano et de pianiste pour Rhapsody in Blue, qui a commencé par un fabuleux solo de clarinette (Frédéric Berrod d'après Simon Corley). Et puis, je ne me suis pas vraiment ennuyé, mais il y avait un certain décalage entre l'enthousiasme et les grands gestes du chef sur son estrade et les musiciens. Cela dit, il est normal qu'il y ait un décalage, au moins temporel, puisqu'il dirige un peu en avance. Si le pianiste Stefano Bollani semble très attentif à ce que fait l'orchestre, j'ai l'impression que chacun joue à son tour sans que ça se mélange bien quand le piano est accompagné de l'orchestre (mais le fait d'être placé à l'arrière-scène influence sans doute ma perception). La façon d'interpréter la fin a été de toute beauté. Les cuivres ont entamé un crescendo, puis un petit decrescendo avant de reprendre le crescendo final, le tout dans un seul élan.

Après l'entr'acte, la configuration est restée la même pour le concerto pour piano en fa majeur. Dès les premières notes, je me suis souvenu que cette œuvre était sur l'unique disque Gershwin que je possède. L'attitude des musiciens de l'orchestre trahit un enthousiasme plus grand qu'en première partie. Le pianiste fait également des merveilles. Je décide de passer résolument en mode youpi au début du deuxième mouvement qui met beaucoup en valeur les vents et les cuivres. J'ai été absolument sidéré par la beauté du son du trompettiste solo (Frédéric Mellardi) ! De l'euphorique troisième mouvement, je retiens la façon dont le pianiste clappe le tal enfin bref la mesure avec son pied gauche. (D'ailleurs, j'ai entendu une spectatrice se plaindre du fait qu'il portait des baskets.)

Après un bis pour piano et orchestre (non identifié, je n'étais pas assez près des percussionnistes pour lire le titre sur la partition), le pianiste est revenu pour trois bis supplémentaires en solo, résolument jazz. Le premier d'entre eux était basé sur un morceau de Scott Joplin (Maple Leaf Rag), auquel la main gauche du pianiste a apparemment ajouté des plaisanteries que je n'ai pas tout à fait saisies (mais qui ont fait glousser des musiciens de l'orchestre et une partie du public). Du dernier bis, je ne me souviens que de la suite d'accords très dissonants que le pianiste a joué quelques secondes avant la fin et sa façon peu orthodoxe de se lever tout en continuant à jouer ou encore de faire pencher son siège dangereusement vers l'avant...

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Commentaires

1. 2012-03-02 12:23+0100 (Hugo)

Comme d'habitude, Simon Corley à la rescousse :

<URL: http://concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=8209 >.

Donc, en plus du Maple Leaf Rag, trois Gershwin : Rialto Ripples, The Man I love et I got rhythm.

On trouve d'ailleurs <URL: http://www.youtube.com/watch?v=cnDbcxBNE-o >.

2. 2012-03-02 12:44+0100 (Joël)

Cela dit, j'ignore si Simon Corley y était le mercredi ou le jeudi et à part le bis orchestral ce n'étaient peut-être pas exactement les mêmes...


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