« Juliane Banse à l'Amphithéâtre Bastille | Marathon wagnérien : Citéscopie “La Tétralogie de Wagner” à la Cité de la Musique »
2011-10-07 01:44+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2011-10-06
Christof Fischesser, Hermann
Christopher Ventris, Tannhäuser
Stéphane Degout, Wolfram von Eschenbach
Stanislas de Barbeyrac, Walther von der Vogelweide
Tomasz Konieczny, Biterolf
Eric Huchet, Heinrich der Schreiber
Wojtek Smilek, Reinmar von Zweter
Nina Stemme, Elisabeth
Sophie Koch, Venus
Sophie Claisse, Anne-Sophie Ducret, Virginia Levia, Xenia D'Ambrosio, Vier Edelknaben
Alix Le Saux/Laure Muller, Ein junger Hirt
Sir Mark Elder, direction musicale
Robert Carsen, mise en scène
Paul Steinberg, décors
Constance Hoffman, costumes
Robert Carsen, Peter Van Praet, lumières
Philippe Giraudeau, chorégraphie
Patrick Marie Aubert, chef du chœur
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Tannhäuser, Wagner
Ce soir avait lieu la première de Tannhäuser à l'Opéra Bastille. L'opéra est très-accessible. Il est très facile de s'y retrouver dans les motifs (peu nombreux) et dont le sens est évident (pas comme dans le Ring...).
L'opéra présente l'histoire de Heinrich Tannhäuser qui passe le premier acte auprès de Vénus dans le Venusberg. Cela fait de lui un très mauvais chrétien et il a l'audace de défendre sa vision sensuelle de l'amour au deuxième acte au cours d'un concours dont le lot au vainqueur est Elisabeth. Avant lui, Wolfram en aura défendu une plus chaste image. Tannhäuser est puni. Qu'il fasse le pélerinage à Rome afin d'obtenir l'absolution. Au troisième acte, Elisabeth se languit de lui et, ne voyant pas Tannhäuser rentrer avec les autres pélerins, elle entreprend son dernier voyage. Tannhäuser arrive finalement, mais sans avoir obtenu l'absolution. Il cherche à retrouver Vénus qui vient le tenter à nouveau, mais à la mention du nom d'Elisabeth, il recueille en mourant les mérites du sacrifice d'Elisabeth.
La mise en scène de Robert Carsen est superbe. Au lieu de représenter des chanteurs, elle fait de Tannhäuser, de Wolfram et des autres des peintres. Dans le premier acte, il peint avidement un modèle ayant la tenue traditionnellement attribuée à Vénus. (Il est accompagné dans ses mouvements par un ballet de danseurs sur la musique de la Bacchanale du Venusberg, la version de l'opéra jouée étant celle de Paris, 1861, mais en allemand !) Le deuxième acte se passe dans un musée. Le concours est un vernissage dans lequel on acclame le talent de Wolfram et on dénonce le style de Tannhäuser. Il a pu paraître surprenant que les lumières de la salle ne fussent pas éteintes lors du début de cet acte. Peut-être l'intention du metteur en scène est-elle de donner au public l'opportunité de se mieux mirer comme dans un miroir tant l'aspect mondain costumes, légions d'honneur, petits-fours qui transpirait sur scène peut parfois ressembler au public de l'Opéra (surtout un soir de première). Le refus de la peinture de Tannhäuser trouvera un écho en les ridicules huées qui accompagnèrent les saluts du metteur en scène. Vers la fin de la représentation, je me disais que l'on avait réussi à nous immerger dans l'univers de la peinture sons nous montrer le moindre tableau...
Cette transposition se fait au prix d'une parfois peu honnête traduction
du livret apparaissant en surtitrage, les références au chant étant
remplacées par un mot plus général : Art
.
Du point de vue musical, cela m'a semblé superbe. Le chœur de l'Opéra
était dans un grand jour. C'est qu'il y a plus de chœurs dans cet opéra que
dans tous les autres opéras de Wagner entendus par moi réunis. Les
chanteurs des quatre rôles principaux m'ont tous fait au minimum une très
bonne impression. Ayant eu un petit coup de barre pendant le premier acte,
j'ai été dans l'incapacité de complètement apprécier Sophie Koch (Venus).
Nina Stemme (Elisabeth) faisait ses débuts à l'Opéra. Elle a reçu un
accueil très chaleureux du public. Christopher Ventris a été vaillant du
début à la fin dans le rôle de Tannhäuser. La plus grande satisfaction est
venue pour moi de Stéphane Degout que j'ai trouvé phénoménal dans le rôle
de Wolfram, autant dans son chant du concours
que dans la
Romance de l'Étoile après l'adieu à Elisabeth.
C'était la première étape d'un marathon wagnérien qui va se poursuivre ce week-end avec un Mini-Ring à la Cité de la musique.
Oui, Stéphane Degout est phénoménal ! j'ai beaucoup aimé les 3 autres également, surtout Nina Stemme. Ch. Ventris est un excellent comédien très impliqué dans son r^^ole ! et la mise en scène, quelle merveille en particulier la fin !
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