« Tristan et Isolde au TCE | Pelléas et Mélisande à Bastille »
2012-03-14 13:11+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2012-03-13
Frédéric Chopin, musique (Mazurkas op. 6 nº2 et nº4, op. 7 nº4 et nº5, op. 24 nº2, op. 33 nº3, op. 56 nº2, op. 63 nº3 ; Valse op. 34 nº2, op. 69 nº2 ; Grandes valses brillantes op. 34 nº1 et op. 42 ; Études op. 25 nº4, nº5 et op. 10 nº2 ; Scherzo nº1 op. 20 ; Nocturne op. 15 nº1)
Jerome Robbins, chorégraphie (1969) réglée par Jean-Pierre Frohlich
Joe Eula, costumes
Jennifer Tipton, lumières
Ben Huys, répétitions
Mathieu Ganio, en brun
Muriel Zusperreguy, en jaune
Benjamin Pech, en vert
Ludmila Pagliero, en rose
Karl Paquette, en violet
Mélanie Hurel, en bleu
Christophe Duquenne, en bleu
Eve Grinsztajn, en mauve
Agnès Letestu, en vert
Alessia Carbone, en rogue brique
Dances at a gathering
Mats Ek, chorégraphie (2000)
Peder Freiij, scénographie, objets et costumes
Erik Berglund, lumières
Jörgen Jansson, réalisation des lumières
Mariko Aoyama, répétitions
Fleshquartet, musique originale interprétée sur scène
Örjan Högberg, alto
Mattias Helldén, Sebastian Öberg, violoncelles
Christian Olsson, musique assistée par ordinateur
Veli-Pekka Peltokallio, répétitions
Marie-Agnès Gillot, Jérémie Bélingard, Simon Valastro, Nicolas Le Riche, Audric Bezard, José Martinez, Alice Renavand, Laure Muret, Amandine Albisson, Adrien Couvez, Clairemarie Osta, Christelle Granier
Appartement
Plus d'un mois sans aller à l'Opéra Garnier, cela m'a semblé une éternité. Ayant fait un saut à Pleyel pour récupérer la brochure 2012/2013, arrivant donc à Auber en prenant le RER A dans le sens opposé à mon habitude, j'ai même réussi à me tromper de sortie de métro.
À l'intérieur, rien n'a changé, des hôte-sse-s des invités d'une marque de cartes de crédit sponsorisant cette reprise sont habillés de façon très classique en noir, avec une peu discrète touche de rouge. L'Opéra se frotte au monde de la finance. C'est cohérent avec la politique tarifaire (l'annonce de la nouvelle saison a confirmé mes craintes ; seule bonne nouvelle, il est possible de s'abonner en catégorie 6 à Bastille, ce qui n'était pas le cas l'année dernière ; je me suis donc fait un abonnement minuscule de 5 spectacles pour être tranquille avec Bastille).
Le programme de cette première commence par Dances at a gathering de Jerome Robbins. Pendant une heure, on y entend diverses musiques pour piano de Chopin. Le ballet ne raconte pas d'histoire. Les dix danseurs dansent dans différentes configurations. Le début m'a semblé assez terne, presqu'ennuyeux. Il a fallu qu'Alessio Carbone et Muriel Zusperreguy entrent en scène pour leur pas de deux pour que je commence à trouver de l'intérêt à cette pièce, qui jusque là manquait d'éclat et d'humour. L'ensemble de six danseurs qui suivra (trois couples) me séduira aussi. Cependant, les plus grands moments de cette heure, ce sont les apparitions d'Agnès Letestu, superbifique dans ses deux solos. Pour une fois, Karl Paquette m'a presqu'enthousiasmé.
En deuxième partie, un ballet qui avait été créé pour l'Opéra : Appartement de Mats Ek. Comme dans Une sorte de..., l'espace scénique est prolongé jusqu'au-dessus de la fosse d'orchestre. C'est ici que Marie-Agnès Gillot danse le premier solo du Bidet de ce ballet en dix parties. Progressivement, de nouvelles parties de l'appartement sont dévoilées à chaque fois qu'est levé un nouveau rideau identique au rideau de l'Opéra Garnier. Dans la cuisine, on verra par exemple une scène de ménage entre Clairemarie Osta et Jérémie Bélingard. Comme dans La Maison de Bernarda, les danseurs parlent ou crient. Quand le troisième rideau est levé, on voit apparaître un quatuor de musiciens (Fleshquartet) disposé au fond de la scène. La musique qu'ils jouent est passée à travers quelques transformations électroniques. Il est assez inhabituel d'entendre une musique de ce type dans cette salle, mais elle est loin de m'avoir déplu. Les premiers extraits me rappeleront vaguement des mélodies de L'Art de la fugue (mais sans fugue !) et cette musique se fera assez subtile dans le superbe pas de deux dansé par Alice Renavand et Nicolas Le Riche près de la porte. Avant cela, le climax du ballet et de la musique aura été atteint pendant l'ébouriffante Marche des aspirateurs. Si certains mouvements chorégraphiques rappellent Une sorte de... (j'ai bien aimé la petite roulade par terre à la toute fin pour se glisser sous le rideau de scène avant qu'il n'atteigne le sol), l'ensemble paraît moins bordélique, mais tout autant enthousiasmant. Cela dit, n'ayant pas en tête les noms des différents tableaux, je ne voyais pas où Amélie voulait en venir quand en sortant elle me faisait part de son enthousiasme pour La Télévision, le deuxième tableau au cours duquel José Martinez se vautre flasquement sur son fauteuil. Absolument tous les danseurs étaient très investis, ils ont paru tous radieux et manifestement heureux d'avoir dansé lors des saluts.
Ailleurs : Blog à petits pas.
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