« Une Bohème pas grisette du tout | Concert Philippe Jordan à Bastille »
2009-11-14 17:33+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse
Opéra Bastille — 2009-11-13
Thomas Moser, Herodes
Julia Juon, Herodias
Camilla Nylund, Salomé
Vincent Le Texier, Jochanaan
Xavier Mas, Narraboth
Varduhi Abrahamyan, Page der Herodias
Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, Erster Jude
Eric Huchet, Zweiter Jude
Vincent Delhoume, Dritter Jude
Andreas Jäggi, Vierter Jude
Gregory Reinhart, Fünfter Jude
Nahuel Di Pierro, Erster Nazarener
Ugo Rabec, Zweiter Nazarener
Nicolas Courjal, Erster Soldat
Scott Wilde, Zweiter Soldat
Antoine Garcin, Ein Cappadocier
Grzegorz Staskiewicz, Ein Sklave
Alain Altinoglu, direction musicale
Lev Dodin, mise en scène
David Borovsky, décors et costumes
Jean Kalman, lumières
Yury Visalkov, chorégraphie
Mikhail Stronine, dramaturgie
Valery Galendeev, collaboration à la mise en scène
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Salomé, Richard Strauss
Je viens de relire le texte de la pièce d'Oscar Wilde, Salomé, écrite directement en français. On le trouve sur Gallica et dans le programme de la production présentée à l'Opéra Bastille, en face de la traduction de Hedwig Lachmann. En effet, à quelques modifications et coupes près, c'était essentiellement le texte de l'opéra de Strauss qui j'ai lu en surtitres pendant de la représentation d'hier.
L'opéra raconte l'amour de Salomé pour Jochanaan (Jean le Baptiste), qui la repousse, lui qui est obnubilé par l'arrivée du Messie. Hérode, son beau-père doublement incestueux la fait danser après avoir juré lui donner ce qu'elle voudrait après. Salomé insiste pour obtenir la tête de Jochanaan dans un bassin d'argent. Avant cela, il faut la lui couper, ce que Hérode n'est pas près à faire, craignant le saint homme qu'il a enfermé afin de le protéger des Juifs (qui n'ont l'air d'accord sur rien si ce n'est qu'il faut le leur remettre). Une fois qu'elle a récupéré la tête, Salomé délire et peut faire ce que Jochanaan vivant lui refusait, à savoir l'embrasser. Finalement, Hérode ordonne que l'on tue aussi Salomé.
La musique de cet opéra, avec ses motifs à la Wagner, est envoûtante. Si je ne connais pas suffisamment la langue allemande pour vraiment suivre ce qui se dit, je me suis surpris à en comprendre parfois quelques expressions.
Avant de voir l'opéra, sachant que la voix du jeune syrien (Narraboth)
intervient seulement quelques secondes après que la musique a retenti pour
dire Wie schön ist die Prinzessin
, je me demandais comment l'entrée
en scène aurait lieu. En effet, dans beaucoup de productions d'opéra en
général, on entend une ouverture, rideau baissé, et quand celle-ci se
termine, le rideau est levé, le décor et les personnages apparaissent en
pleine lumière. Ce n'était évidemment pas possible ici. Dans cette
production, on a coupé toutes les lumières du théâtre pour permettre aux
chanteurs de se positionner dans le décor qui sinon était visible. Ainsi,
la musique, les lumières et le chant se sont mis en route en même temps. En
ce qui concerne les lumières, davantage de luminosité n'aurait pas été un
mal : pendant la première demi-heure, entre les personnages secondaires que
sont Narraboth, le page de Hérodias (qui comme tous les pages est chanté
par une femme) et les soldats, il n'était pas évident de voir qui chantait,
même avec les jumelles...
Alors que la Lune auquel le texte fait référence se meut au fond du
décor (qui comporte côté jardin un escalier et la cellule métallique
escamotable où Jochanaan est enfermé), la situation dramatique se clarifie
quand elle se recentre sur Jochanaan et Salomé, puis les mêmes, Hérode et
Hérodias. La danse des sept voiles tombe à plat (au passage, la mention des
sept voiles
apparaît dans le texte de Wilde, mais pas dans le livret
de l'opéra). Si un effet comique est créé par le côté lubrique de Hérode et
Hérodias qui tente de masquer sa fille à sa vue, la danse de Camilla Nylund
n'est guère convaincante.
Les tergiversations qui conduisent à la décapitation de Jochanaan sont peut être un peu longues, Hérodias qualifie même Hérode de ridicule avec les paons qu'il se propose d'offrir à Salomé en remplacement de la tête qu'elle demande qu'on coupe. Cela ne crée qu'une encore plus grande attente pour l'impressionnante scène finale où Salomé soliloque face à la tête inerte.
doublement ? : zut alors j'en ai loupé un.
Pour le reste, bien d'accord. J'ignorais la difficulté spécifique d'entrée en scène que présentait cet opéra. Me suis juste contentée de trouver l'ensemble un peu sombre au début et qu'effectivement on ne voyait pas bien qui chantait lors de cette partie-là.
Pendant la danse, j'ai carrément piqué du nez. Il ne suffit pas d'apprendre une succession de gestes pour savoir danser, surtout sur une séquence théoriquement empreinte de sensualité. Mais bon, louable effort. Et puis fort belle voix.
> doublement ? : zut alors j'en ai loupé un.
Hérode s'est marié avec Hérodias qui est l'épouse de son frère, et il semble aussi intéressé par la fille de cette dernière.
Je suis censée comprendre l'allemand, mais je n'ai pas compris grand chose pourtant... Et je suis rassurée de n'être pas la seule à trouver la danse ratée!
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