« Orphée et Eurydice à la MC93 Bobigny | Didon & Énée à l'Athénée »
2011-05-07 00:30+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2011-05-06
Ballet du Théâtre du Bolchoï
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Pavel Sorokin, direction musicale
Boris Asafiev, musique
Alexeï Ratmansky, chorégraphie d'après Vasili Vainonen
Alexandr Belinsky, Alexeï Ratmansky, livret d'après le livret original de Nikolaï Volkov et Vladimir Dmitriev, inspiré du roman historique Les Rouges du Midi de Felix Gras
Ilya Utkin, Evgeny Monakhov, scénographie
Yelena Markovskaya, costumes
Damir Ismagilov, lumière
Iouri Burlaka, dramaturgie musicale
Natalia Osipova, Jeanne, fille de Gaspard et Lucille
Viacheslav Lopatin, Jérôme, son frère
Ivan Vasiliev, Philippe, un Marseillais
Iouri Klevstov, Le Marquis Costa de Beauregard
Nina Kaptsova, Adeline, sa fille
Ekaterina Kryssanova, Mireille de Poitiers, une actrice
Artem Ovcharenko, Antoine Mistral, un acteur
Yulianna Malkhasyants, Jarcasse, une vieille femme
Alexandr Vodopetov, Gilbert, capitaine des Marseillais
Ruslan Skvortsov, Le roi Louis XVI
Olga Suvorova, La reine Marie-Antoinette
Alexandr Petukhov, Gaspard, un paysan
Natalia Novikova, Lucille, sa femme
Chinara Alizade, Amour
Olga Kishneva, L'Apparition de la fiancée
Flammes de Paris, ballet en deux actes et quatre tableaux
Le sentiment d'avoir vu quelque chose d'extraordinaire, mais pas pour autant exempt de reproches.
Dans ce ballet Les Flammes de Paris de Ratmansky (d'après l'original créé en URSS en 1932), l'histoire est extrêmement facile à suivre. Tout est parfaitement clair, et la musique on ne peut plus pompière (contrastes d'ambiances : chants révolutionnaires pour les révolutionnaires, lullysmes pour les nobles). La gestuelle et le visage des danseurs n'expriment que des émotions primitives, exagérées, on se croirait presque dans un film muet... passé en accéléré parce que les mouvements des corps se font à une vitesse folle.
Outre cette rapidité d'éxécution, je suis impressionné par les nombreuses figures que je n'avais je crois jamais vu faire par les danseurs du Ballet de l'Opéra. La technique est différente et elle me semble mettre surtout en valeur les danseuses. Le plus beau passage de ce premier acte se trouve dans le ballet dans le ballet Armide et Renaud (dont je connaissais à peu près l'histoire grâce à mes souvenirs de l'opéra de Lully). L'histoire est très lisible : de ses flèches, l'Amour enflamme le cœur des ennemis Armide et Renaud. Plus tard, quand Renaud essaiera de fuir par la mer, elle le fera périr grâce à sa magie (danse des furies). Outre la gracieuse interprète du rôle d'Amour, cette partie met en valeur Ekaterina Kryssanova (Armide). Elle impressionne par sa technique de rotation sur un pied tendu en pointe jambe fléchie (du jamais-vu pour moi).
Ceci se passait bien sûr chez les nobles. Le deuxième acte montre le début de la Terreur. On guillotine du noble, dont la malheureuse Adeline qui aimait un des combattants, Jérôme, qui n'arrivera pas à la sauver. Le pas de deux entre ces deux personnages est le seul moment vaguement émouvant du spectacle. Pour le reste, on apprécie aussi les danses de caractères du corps de ballet. C'est très vif. Les danseurs-garçons se mettent plus en valeur dans le deuxième acte qu'au premier.
Ce qu'on retiendra surtout de ce deuxième acte, c'est la démonstration de virtuosité des deux principaux solistes de la soirée : Natalia Osipova (Jeanne) et Ivan Vasiliev (Philippe). La première réalise pirouettes et fouettés à très vive allure. Les sauts réalisés au premier acte étaient déjà assez spectaculaires. C'est virtuose, mais cela ne traduit aucunement quelque sentiment que ce soit dans le cœur du personnage. La grande révélation de la soirée, incroyablement applaudi par le public en délire, c'est Ivan Vasiliev. Quel athlète ! Jamais je n'ai vu un danseur sauter aussi haut. Et en plus il tourne sur lui-même de toutes les manières qui soient, retombe gracieusement sur ses pieds, on ne se demande bien comment ! Les clameurs montent du public presque à chaque saut triomphalement exécuté. Une grande prouesse physique, mais pas vraiment au service d'une histoire...
La scénographie est plutôt réussie. Elle comporte plus d'effets que l'on en trouve d'ordinaire dans les ballets représentés à Garnier. Pourtant, malgré tous ces effets, presque tout le rectangle du plateau de scène reste pratiquement en permanence vide de tout accessoire ou élément de décor. Cela donne l'impression que l'on pourrait danser un peu n'importe quoi dans cet espace... Parmi les jolies choses vues, un effet de lumière représentant un quadrillage 3×3 permettait de signifier que le personnage de Jérôme était mis en prison.
J'y étais aussi vendredi 6 et c'était vraiment éblouissant ! Comme toi, je n'avais jamais vu un homme sauter aussi haut ! mais la Osipova, quelle vitesse dans l'exécution, quelle légèreté, quelle grâce, une plume............
Bonjour,
Tout d'abord, merci pour ce blog sécurisé de façon intelligente... J'y passe par le plus grand des hasard et je suis surprise d'y pouvoir commenter malgré un code sécuritaire à rentrer. Je pense que je me ferai rapidement à la structure. Félicitations donc !
Ce commentaire ici parce que j'ai "vu" les Flammes de Paris lors de la première. Je ne parlerai donc pas des artistes car c'était une distribution différente, mais... Quels ensembles dans le corps de Ballet !
Je suis heureuse de lire que je ne suis pas la seule a avoir noté l'intérêt du duo Adeline/Jérôme... Trop souvent ne sont mis en valeur que les interprètes principaux, dira-t-on ici Natalia Ossipova et Ivan Vassiliev... Or, à mon sens, le rôle d'Adeline est le pus "composé" du ballet !
Encore merci.
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