« Planning d'octobre 2012 | Programmes Szymanovski/Brahms pour le LSO/Gergiev à Pleyel »
2012-10-02 23:43+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Auditorium de Dijon — 2012-09-30
Leonidas Kavakos, direction musicale et violon
Chamber Orchestra of Europe
Concerto pour violon nº4, KV 218 (Mozart)
Symphonie nº1 en ré majeur op. 25 dite Classique (Prokofiev)
Symphonie nº9 La Grande (Schubert)
L'Opéra de Dijon a un certain talent pour programmer des concerts pour orchestres de chambre fichtrements bien fichus. L'année dernière, j'avais ainsi pu écouter le Britten Sinfonia dirigé par le compositeur-pianiste-chef Thomas Adès. Le public était alors très clairsemé. Pour le concert du COE de ce dimanche après-midi, si l'auditorium n'est pas plein, le public est significativement plus nombreux. On peut toutefois regretter que les spectateurs ne soient pas en moyenne un peu plus jeunes. Mais que font les jeunes dijonnais ? ils ne sont pas au courant pour l'abonnement jeune pour 5 spectacles à 5€ la place ?! Les membres franciliens de la Cihohi Appreciation Society, eux, ont évidemment fait le déplacement ! Il était impensable de rater le premier concert du COE dirigé par le violoniste Leonidas Kavakos.
Le programme commence par le concerto pour violon nº4 de Mozart. Avant qu'ils entrent en scène, on peut entendre les musiciens s'échauffer. Dans ce mille-feuilles sonore venu des coulisses surnagent quelques aigus peut-être kavakossiens. Ainsi, dès les premières secondes du concert, il est évident que je retrouve bien l'orchestre que je n'ai plus entendu depuis plus de six mois. Le soliste Leonidas Kavakos est face à moi à une poignée de mètres de distance. Ce n'est que la deuxième fois que je l'entends en concert, la première fois étant dans le concerto de Tchaikovsky dont j'avais oublié qu'il était associé ce soir-là à la Symphonie de Rott ! Lui aussi arrive à me faire aimer Mozart... J'aime sa façon de jouer certaines phrases dans les nuances les plus douces. Le public paraît alors comme hypnotisé, le souffle coupé, le son se faisant entendre sans qu'aucune toux ne vienne interférer.
Je ne connais Prokofiev que depuis récemment. Entendu la Sonate pour violoncelle et piano en 2003 dans un concert amateur, et puis plus rien jusqu'en 2010 (un Pierre et le Loup) ; ce n'est qu'en 2011, il y a moins d'un an et demi, que j'ai découvert la musique du ballet Roméo et Juliette. D'autres ballets ont suivi (Cendrillon et plus récemment Le fils prodigue). C'est donc tout naturellement à des impressions de ballets que me renvoie la musique de Prokofiev. Je m'étais déjà fait cette réflexion à propos du concerto pour piano nº2, mais il semblerait que Prokofiev écrit pour le ballet comme il écrit pour l'orchestre, à moins que ce ne soit le contraire. Dans le premier mouvement de la Symphonie classique, on peut à plusieurs reprises voir les premiers violons passer leur archet d'une corde à une autre avec une raideur toute mécanique qui ne pouvait que me rappeler la poupée aux yeux d'émail du ballet Coppélia ! Les premiers violons étant à gauche et les seconds, évidemment, à droite, l'excellente acoustique de la salle et mon placement central me permettent d'apprécier le côté stéréophonique de cette œuvre, tandis que d'autres sonorités venant des vents situés à l'arrière se font tout aussi bien entendre. Non seulement j'ai l'impression d'arriver à bien distinguer les différents groupes d'instruments entre eux, mais à l'intérieur des premiers violons, j'ai parfois l'impression de distinguer l'instrument du premier violon, Lorenza Borrani, dont émane une énergie hors normes ! alors même que tous les autres musiciens, absolument tous, ne font pas non plus semblant d'être à fond. Dans les notes les plus violentes du Finale (Molto vivace), c'est très impressionnant.
Après l'entr'acte vient le moment que je redoute : la Symphonie “La Grande” de Schubert. En effet, même avec le Budapest Festival Orchestra, je m'étais passablement ennuyé du fait des nombreuses reprises. Lorenza Borrani a attaché ses cheveux. À ce stade, j'ignore qu'il s'agit peut-être d'une mesure préventive en vue du déchaînement de l'orchestre qui interviendra dans les deux derniers mouvements. En attendant, les instruments à vents sont à l'honneur dans le deuxième mouvement au thème tout mignon. Le hautboïste Kai Frömbgen et le clarinettiste solo Romain Guyot se mettent particulièrement en valeur. Dans les deux derniers mouvements, l'orchestre réalise quelques crescendos tout Cihohiësques. Le chef Leonidas Kavakos dirige en utilisant tout son corps. Je crois deviner qu'il indique le rythme aux premiers violons en faisant des Pom-pom-pom silencieux avec sa bouche. Tantôt il fléchit les genoux, tantôt il grimpe sur la pointe de ses pieds. Parfois, il recule et s'appuie sur la barre de protection de son estrade et dirige d'une seule main avant de remettre les gaz. À la fin, je ne comprends plus comment j'ai pu m'ennuyer lors d'écoutes antérieures de cette œuvre.
Comme la fois précédente, à l'écoute du quatrième mouvement, j'ai été intrigué par la ressemblance entre un effet abondamment utilisé dans ce mouvement et un effet tout semblable qui apparaît quelques mesures après le début de la Polonaise d'Eugène Onéguine de Tchaikovsky. C'est essentiellement rythmique, mais comme il s'agit en plus des mêmes instruments, il m'était impossible de ne pas penser que j'avais déjà entendu cela quelque part. On pourra comparer les deux sur les partitions et sur Youtube en suivant les liens ci-dessous :
Quelle rapidité !
"quelques crescendos tout Cihohiësques" : Je, euh pardon, "on" va demander des royalties (en chocolats chauds) :-)
Entièrement d'accord avec tes impressions de la Grande, jouée - et dirigée - comme ça, elle en paraîtrait Courte !
Assurément, ils avaient la « CIHOHIPATATE ».
DEUX chocolats chauds !
Ah ben voilà, c'est ici-même que je l'avais entendue cette polonaise.
Hé, hé...
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