Weblog de Joël Riou

« Le Freischütz à l'Opéra Comique | Le spectacle de l'école de danse de l'Opéra (dernière) »

Roméo et Juliette à Bastille

2011-04-12 01:47+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse

Opéra Bastille — 2011-04-11

Sergueï Prokofiev, musique

Rudolf Noureev, chorégraphie et mise en scène, réglées par Patricia Ruanne et Frederick Jahn

Ezio Frigerio, décors

Ezio Frigerio et Mauro Pagano, costumes

Vinicio Cheli, lumières

Yuri Uchiumi, choréologue

Mathieu Ganio, Roméo

Laëtitia Pujol, Juliette

Stéphane Bullion, Tybalt

Mathias Heymann, Mercutio

Christophe Duquenne, Benvolio

Myriam Ould-Braham, Rosaline

Julien Meyzindi, Pâris

Vincent Cordier, Le Seigneur Capulet

Delphine Moussin, Dame Capulet

Ghyslaine Reichert, La Nourrice

Arnaud Dreyfus, Frère Laurent

Ballet de l'Opéra

Orchestre de l'Opéra national de Paris

Vello Pähn, direction musicale

Roméo et Juliette, ballet en trois actes d'après William Shakespeare

Ce ballet de Noureev ne m'a pas excessivement enthousiasmé. On retrouve des caractéristiques de son style, comme des hommes qui dansent ensemble. Pas mal de vulgarité aussi : on tripote les seins de Rosaline, plus loin, via un tour de passe-passe, c'est l'entrejambe de Mercutio qu'on frôle. Mais, ce ballet, c'est surtout du grand spectacle. Vers le début du premier acte, on assiste à une lutte entre les verts (Montaigu) et les rouges (Capulet). On est un peu comme dans une cour de récréation ou en marge d'un match OM-PSG. On se fait des bras d'honneur. On violente quelque fille du camp adverse. C'est très spectaculaire, mais ce n'est rien par rapport aux combats à l'épée auxquels on assiste à la fin du deuxième acte. On trouve quelques effets cinématographiques, comme lorsque le Frère Laurent, côté cour, explique à Juliette comment elle va feindre la mort : pendant ce temps, au centre de la scène, on voit l'action qui devra se dérouler ensuite. On trouve aussi de belles danses pour Juliette (Laëtitia Pujol), en solo ou avec Roméo (Mathieu Ganio). J'ai également aimé voir Myriam Ould-Braham dans le rôle de Rosaline (qui subjugue Roméo avant que celui-ci voie Juliette). Les autres solistes et le corps de ballet ont bien dansé aussi, mais globalement je n'ai que moyennement aimé la chorégraphie. (À un moment, il m'a semblé qu'il y avait un passage bizarre entre deux scènes : la musique dansante continuait alors que la scène était dans l'obscurité totale. Au climax du ballet, il y a eu (en coulisse ?) un bruit de fin du monde qui détonnait un peu, on se serait cru dans une Passion de Bach quand l'évangéliste raconte que le voile du temple se fend en deux.)

Pour moi, l'intérêt principal de la soirée était d'entendre la musique absolument extraordinaire de Prokofiev ! Je n'avais jamais rien entendu de tel. On nous dit dans le programme qu'il l'a orchestré au rythme de vingt pages par jour. Des orchestrations comme ça, si je pouvais en avoir plus souvent, je dirais pas non !

(Lors d'un entr'acte, ma voisine feuilletait la brochure de l'année prochaine. Et puis elle a regardé les tarifs des abonnements...)

Ailleurs : Blog à petits pas, Danses avec la plume.

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