« Le Chamber Orchestra of Europe à Dijon avec Leonidas Kavakos | Le Château de Barbe-Bleue à Pleyel »
2012-10-08 13:04+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2012-10-06
London Symphony Orchestra
Roman Simovic, premier violon
Valery Gergiev, direction
Janine Jansen, violon
Symphonie nº1, Szymanowski
Concerto pour violon et orchestre nº1, Szymanowski
Andante cantabile de la Sonate pour deux violons, Prokofiev
Symphonie nº1, Brahms
Salle Pleyel — 2012-10-07
London Symphony Orchestra
Roman Simovic, premier violon
Valery Gergiev, direction
Ouverture tragique, Brahms
Symphonie nº2, Szymanowski
Symphonie nº2, Brahms
Ma principale raison pour aller à ces concerts du LSO était Szymanowski, un compositeur que j'avais découvert à l'occasion de deux concerts de ce même orchestre sous la direction de Peter Eötvös en mai dernier. J'avais alors tout particulièrement aimé le premier concerto pour violon de Szymanowski, somptueusement orchestré, et moins la prestation de Christian Tetzlaff. Cette fois-ci, la soliste est Janine Jansen, une violoniste que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir en concert. Cela a été pour moi un très grand plaisir de la voir interpréter ce concerto. Elle joue sans doute avec autant sinon plus de vibrato que Christian Tetzlaff, mais cela m'a paru moins artificiel. Et quels beaux aigus ! Quelle ardeur dans ses mouvements d'archet ! (Il faudrait lui demander si elle en a déjà cassé...)
(Il est dommage que la conférence musicologique ayant précédé le concert
ait été beaucoup plus biographique que musicale. Il suffit d'être un
auditeur intuitif
un minimum averti pour remarquer que le
compositeur était influencé par Stravinski et Debussy, comme je l'écrivais
d'ailleurs dans mon billet de mai. Bref, j'aurais aimé
que cela aille un peu plus loin.)
En bis, elle a aussi interprété un mouvement de sonate pour deux violons avec le premier violon de l'orchestre, Roman Simovic, lequel a par ailleurs été formidable dans ses nombreux passages solistes dans les deux premières symphonies de Szymanowski.
Concernant ces deux symphonies de Szymanowski, s'agissant des œuvres, j'ai eu une nette préférence pour la deuxième. La première m'a semblée vraiment trop straussienne, même si elle a comporté quelques fort beaux moments, comme lorsque l'orchestre paraissait comme en suspension dans une atmosphère qui devait beaucoup aux cuivres (quel tromboniste !). La deuxième symphonie m'a plu. J'ai apprécié les très variées variations du deuxième mouvement. Ce qui m'a le plus convaincu, à vrai dire, c'est l'aspect mélodique de cette symphonie, et plus encore le fait qu'il n'y en ait pas une mais plusieurs simultanément. Cela se sent déjà dans le premier mouvement. Ainsi, en théorie, je dois adorer cette œuvre, dont la fin du deuxième mouvement comporte une fugue... En pratique, j'ai détesté la façon dont la fugue a été jouée. Vigoroso pas du tout transparenza, ça ne ressemblait plus franchement à une fugue.
Restent les Brahms. Pendant les deux ou trois premiers mouvements de la Symphonie nº1, je me demandais vraiment ce que je faisais dans cette salle de concert. J'avais le sentiment d'entendre une juxtaposition d'effets, de textures faisant appel à différents groupes d'instruments, sans aucune de continuité, sans aucune mélodie. J'en venais à me demander si j'avais passé ces dernières années de concertivore dans une sorte d'illusion : et si la musique symphonique avait toujours été comme ça ? quelle éclatante preuve de mauvais goût de ma part cela eût été ! Non, il faudrait que je m'écoute une petite symphonie de Haydn pour me remettre les idées au clair. L'entrée du majestueux thème du finale de la symphonie a chassé ces réflexions de mon esprit et m'a fait reprendre un peu confiance. Malgré de curieux ralentissements, mon impression à la fin de la symphonie est qu'ils avaient la patate. Globalement, j'avais cependant pris beaucoup plus de plaisir en écoutant le Colonne jouer cette symphonie.
J'ai nettement préféré la Symphonie nº2 jouée le dimanche. Cela m'a semblé beaucoup plus clair, plus mélodique. J'apprécie les sonorités créées par certaines associations de timbres d'instruments différents. Le mouvement que j'ai préféré a été le troisième, grâce au hautbois (et aux autres vents), les deux premiers mouvements n'ayant pas complètement réussi à me maintenir tout à fait éveillé (sans parler de l'Ouverture tragique jouée au début du concert, très oubliable...). Comme à la fin de la première symphonie, un regain de vivacité dans le dernier mouvement a permis de terminer le programme sur une bonne impression. Il me faudra sans doute quelques autres interprétations de cette symphonie pour en trouver une qui me satisfasse complètement (j'en suis pourtant déjà à ma troisième tentative après le ratage de Georges Prêtre et une interprétation beaucoup plus satisfaisante par l'Orchestre de Paris).
Ailleurs : Carnets sur sol.
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