« Le cycle Kurtág à la Cité de la musique | Planning d'octobre 2012 »
2012-09-29 12:13+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2012-09-24
Fayçal Karoui, direction musicale
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Ballet de l'Opéra
Hector Berlioz, musique (Marche, extrait de l'opéra Les Troyens)
Les étoiles, les premiers danseurs, le corps du ballet et les élèves de l'école de danse
Défilé du ballet
Piotr Ilyitch Tchaikovsky, musique (Sérénade en ut majeur pour orchestre à cordes, op. 48 (1880))
George Balanchine, chorégraphie (1934) réglée par Paul Boos
Costumes d'après Karinska
Lumières réalisées par Perry Silvey
Ludmila Pagliero
Laëtitia Pujol, Eleonora Abbagnato
Hervé Moreau
Pierre-Arthur Raveau
Sérénade
Igor Stravinsky, musique originale
George Balanchine, chorégraphie (1957) réglée par Paul Boos
Lumières réalisées par Perry Silvey
Mathieu Ganio, Nolwenn Daniel, Muriel Zusperreguy, Premier pas de trois
Myriam Ould-Braham, Alessio Carbone, Christophe Duquenne, Deuxième pas de trois
Aurélie Dupont, Nicolas Le Riche, Pas de deux
Marie-Solène Boulet, Héloïse Bourdon, Laura Hecquet, Fanny Gorse
Agon
Serguei Prokofiev, musique originale
George Balanchine, chorégraphie (1929) réglée par Paul Boos
Décors et costumes d'après Georges Rouault
Lumières réalisées par Perry Silvey
Pierre-Arthur Raveau, Grégory Gaillard, Les deux Amis
Jérémie Bélingard, Le Fils
Natacha Gilles, Maud Rivière, Ses Sœurs
Vincent Cordier, Le Père
Mickaël Lafon, Hugo Vigliotti, Alexandre Carniato, Jean-Baptiste Chavignier, Cyril Chokroun, Mathieu Contat, Takeru Coste, Pierre Rétif, Alexis Saramite, Les Compagnons
Marie-Agnès Gillot, La Courtisane
Le Fils prodigue
Je ne suis résolument pas un grand fan des chorégraphies de Balanchine... Des trois ballets présentés dans cette soirée de rentrée (que j'ai revue le vendredi 28 dans une distribution semblable), mon préféré a été Sérénade. La musique pour instruments à cordes de Tchaikovsky est plus inoffensive et plus fluide que celles des deux autres ballets, ce qui me permet de me concentrer davantage sur la danse. Le placement utilise des configurations géométriques comme la position initiale des (3×3)×2-1=17 danseuses du corps de ballet formée de deux groupes de trois rangées de trois reliés par un coin commun. Les nouvelles configurations apparaissent je ne saurais dire comment, un effet qui me me rappelle favorablement Émeraudes du même Balanchine, à ceci près que les costumes unis sont ici plutôt bleus que verts. Les différentes danseuses du corps de ballet et surtout les solistes gravitent autour d'Hervé Moreau, qui semblera se transformer brièvement en une sorte d'Orphée quand une autre danseuse lui cache les yeux pour le conduire auprès d'une Ludmila Pagliero évanouie. Si la danse est plus ou moins narrative, le rôle de chacun n'est pas d'une clarté absolue... Ce fut en tout cas un grand plaisir de revoir Eleonora Abbagnato, aux cheveux d'abord sagement attachés puis follement libérés. Ludmila Pagliero m'a aussi paru plus expressive que d'ordinaire. Dans le corps de ballet, je n'arrive pas à détourner mes yeux de Mathilde Froustey !
Si la musique m'a paru superbement jouée tout au long de la soirée, ce qui n'est guère surprenant puisque l'orchestre était dirigé par Fayçal Karoui qui avait déjà merveilleusement dirigé La Bayadère l'année dernière, la musique des deux autres ballets m'a paru plus intéressante que leur chorégraphie. Le dernier ballet de la soirée Le fils prodigue m'a paru d'un ennui total. Les costumes en sont presqu'aussi ridicules que ceux de Phèdre de Lifar qui avait ouvert la saison 2011/2012 (comment ne pas y repenser quand Marie-Agnès Gillot apparaît avec sa cape rouge ?). Pour mon deuxième visionnage, je n'ai eu aucun scrupule à diriger mes jumelles vers la fosse d'orchestre plus souvent que vers la scène. Les vents étaient particulièrement en forme (notamment la clarinette solo !). Prokofiev est décidément un formidable compositeur de musique de ballet.
Entre ces deux ballets s'insérait Agon sur une étonnante
musique de Stravinsky. La musique utilise une large palette d'instruments,
dont certains sont plutôt rares dans l'orchestre, comme la mandoline. Par
moments, j'ai l'impression d'entrendre une sorte de baroque orientalisant.
À d'autres, la musique me paraît résolument atonale. La chorégraphie est
plus heurtée, beaucoup moins fluide que dans Sérénade. Elle met
davantage en valeur les danseurs qui sont presque tous solistes (Myriam
Ould-Braham ! Aurélie Dupont et Nicolas Le Riche !!), mais je ne vois
qu'une succession de courts numéros dont je ne perçois pas la cohérence
d'ensemble. Bref, de la danse pure
sans narration ; cela se laisse
regarder, mais ne me passionne pas. Il n'y a que le pas de deux d'Aurélie
Dupont et Nicolas Le Riche qui parvienne à m'intéresser véritablement.
Le soir du lundi 24 septembre, la représentation était précédée du défilé du ballet. C'est la troisième fois que j'assiste à ce défilé. Je l'ai vécu assez différemment des fois précédentes. Le plaisir fut particulièrement grand de voir Myriam Ould-Braham avec son diadème.
Ailleurs : Danses avec la plume, Blog à petits pas, Cams.
Je suis "fan" du défilé du corps de ballet et j'ai beaucoup aimé le duo Dupont-Le Riche qui m'a éblouie. Je pense que Ph. Jordan était seul dans la loge de l'Empereur et non avec Nicolas Joël,dans la loge du directeur, car ce dernier n'a pas dû apprécier ses commentaires pour la venue éventuelle de Lissner !!!!
Sauf erreur de ma part c'est Pierre-Arthur Raveau qui se fait conduire les yeux cachés !
J'ai trouvé pour ma part que l'orchestre était bien meilleur vendredi que mercredi, je ne sais pas si c'est ma sensibilité personnelle, l'histoire du bleu/vert ou autre chose...
Pour le Fils Prodigue, heureusement que la musique est magnifique pendant toute la partie où il se traîne, ça permet de rester attentif !
Ah oui, c'est bien possible que j'aie confondu les deux solistes hommes en écrivant mon billet...
(Et moi, j'ai trouvé l'orchestre un poil meilleur lundi que vendredi, mais c'est peut-être aussi une différence de perception liée au placement : 1er rang d'amphi versus 4èmes loges de côté).
A mon avis, un même orchestre fait l'intégralité d'une série pendant que l'autre demi-orchestre répète/joue autre chose, sinon, les plannings seraient ingérables, et les temps de répé pas amortis.
(ca n'exlcut pas la possiblité de petits changements à la marge des effectifs, hein)
(puis, il y a le mystère de l'Humeur de l'Orchestre)
En fait, il faut assurer quatre programmes : Balanchine & Capriccio à Garnier et Noces de Figaro/Contes d'Hoffmann à Bastille ! Chaque demi-orchestre doit ainsi avoir une ration double : il faudrait vraiment être pervers pour faire participer chaque demi-orchestre aux quatre programmes !
(En tout cas, chez les vents, c'étaient les mêmes lundi et vendredi.)
Il existe peut-être des Karl Paquette du violon qui n'ont jamais de tendinites ?
> (puis, il y a le mystère de l'Humeur de l'Orchestre)
Ne pas non plus sous-estimer l'Humeur du Spectateur !
tout à fait !
Vous pouvez poster un commentaire grâce au formulaire ci-dessous.
Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.