Weblog de Joël Riou

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Orchestre de Paris à Pleyel : Tubin/Tchaikovski/Rott

2011-10-14 11:34+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Salle Pleyel — 2011-10-13

Leonidas Kavakos, violon

Roland Daugareil, violon solo

Orchestre de Paris

Paavo Järvi, direction

Symphonie nº11 (Eduard Tubin)

Concerto pour violon en ré majeur, op. 35 (Tchaikovski)

Sarabande, Bach

Symphonie en mi majeur (Hans Rott)

Du mouvement de la symphonie nº11 de Tubin, il ne me reste pas grand'chose. Ensuite, j'ai eu l'impression de (re)découvrir un nouvel instrument, le violon, dans le concerto de Tchaikovski interprété par Leonidas Kavakos. Je ne l'ai pourtant vu pratiquement que de dos puisque j'étais à l'arrière-scène, mais pendant les moments où son instrument restait silencieux, il se retournait vers l'orchestre et donc vers moi. Mêmes les notes suraiguës paraissent belles jouées par ce violoniste qui a également offert un magnifique bis (Bach ?). Une petite frayeur quand à la fin de sa première intervention dans le concerto le violoniste a fait un petit geste brusque vers l'arrière. Un déséquilibre plus grand eût pu être fatal à son Stradivarius. J'ai aimé la façon dont le musicien a joué sans la main gauche pour une petite corde à vide dans le concerto.

Après l'entr'acte, la symphonie en mi majeur de Hans Rott a été pour moi comme une franche rigolade. Cela dit, les premières minutes m'ont paru très belles, l'orchestration faisant souvent penser à Wagner (beaucoup de cuivres, trémolos des cordes, etc.). Et puis, j'ai compris pourquoi cette symphonie est... incroyable. C'est en fait un pot-pourri de diverses ambiances sans lien apparent, dans le genre du premier mouvement de la Cantate des paysans Mer hahn en neue Oberkeet de Bach, BWV 212, mais sans la même ironie. Le compositeur a aussi tendance à étirer le matériau musical. Je ressens ceci notamment pendant la fin très apaisée du deuxième mouvement. Il s'en fallut de peu que je ne gloussasse au début des mouvements suivants. Au troisième, on trouve des danses à trois temps. Au quatrième, ce seront des notes très espacées jouées sauf erreur par la clarinette. Les trilles des flûtes un peu plus loin seront le pompon qui me fera définitivement perdre tout sérieux. Prise isolément, chaque ambiance orchestrale était très belle, mais le passage du coq à l'âne m'empêche de l'apprécier comme une œuvre intéressante et originale (puisqu'elle précède dans le temps le travail de Mahler). Je savais l'œuvre longue (une heure), pourtant je n'ai pas trouvé d'excessives longueurs dans les trois premiers mouvements. Elles sont arrivées dans le quatrième mouvement qui est un long développement qui est le morceau de musique le plus atteint du syndrome de l'hydravion que j'aie eu l'occasion d'entendre. Pendant environ une demi-heure, on cherche à faire amerrir l'hydravion. Les tentatives sont multiples. Le temps mauvais engendre de nombreuses tergiversations. Finalement, après tous les efforts demandés à l'orchestre, une accalmie et un petit arc-en-ciel permet à l'engin de grimper au Walhalla et à la symphonie de s'achever tout comme se termine Das Rheingold (en particulier, même genre de motif des timbales). Quelle énergie tout cela a dû demander aux musiciens pour la mise en place. Indiscutablement, ça valait le déplacement !

Ailleurs : Palpatine, Klari.

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Commentaires

1. 2011-10-14 14:12+0200 (klari)

Criants de vérité, ces trois petits points entre "est" et "incroyable".

(elle manquait un peu de harpes et de grosse caisse, cette symphonie)

2. 2011-10-14 16:41+0200 (Joël)

Oui ! (Pour bien comprendre, il faut lire l'interview que tu as signalée <URL: http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/matin-musiciens_vendredi/emission.php?e_id=65000065&d_id=425004878&arch=1 > de musiciens de l'Orchestre de Paris sur France Musique de jeudi dernier, vers 39:00 dans le podcast.) Tiens, je me rends compte que j'ai oublié de mentionner le triangle...

3. 2011-10-19 10:02+0200 (régis)

Il faut que je trouve cette symphonie si amusante. Un disque est-il recommandable? Par rapport à Bruckner, comment est-elle?

(je précise que malgré mes efforts la musique de Bruckner, à part la 9ème, est presque un remède à mes insomnies)

4. 2011-10-19 11:14+0200 (Joël)

Je ne connais pas la discographie et ne peux comparer avec Bruckner, vu que je n'ai jamais entendu la moindre note de musique de ce compositeur...


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