« Exposition Les Ballets Russes à Garnier | Kumari Pallavi Vijay au R. K. Swamy Auditorium »
2010-02-01 15:09+0530 (சென்னை) — Culture — Musique — Opéra — Voyage en Inde VIII
Théâtre des Champs-Élysées — 2010-01-30
Antonino Siragusa, Don Ramiro, ténor
Stéphane Degout, Dandini, baryton
Pietro Spagnoli, Don Magnifico, baryton
Carla Di Censo, Clorinda, soprano
Nidia Palacios, Tisbe, mezzo-soprano
Vivica Genaux, Angelina, mezzo-soprano
Ildebrando D'Arcangelo, Alidoro, basse
Michael Güttler, direction musicale
Irina Brook, mise en scène
Noëlle Ginefri, décors
Sylvie Martin-Hyszka, costumes
Arnaud Jung, lumières
Cécile Bon, chorégraphie
Concerto Köln
Chœur du Théâtre des Champs-Élysées (Stephen Betteridge)
La Cenerentola, Rossini.
Samedi soir, quelques heures avant de prendre un
Noctambus^W
bus de nuit^W^W^W
Noctilien pour
l'aéroport CDG, je suis allé au Théâtre des Champs-Élysées pour assister à
la première représentation de La Cenerentola dans la production
mise en scène par Irina Brook (fille de Peter Brook) qui est reprise à
nouveau.
Il s'agit indiscutablement du plus drôle spectacle d'opéra que j'aie vu. Bien sûr, cet opéra est un des opéras comiques de Rossini, mais le début de la représentation fait craindre d'assister à un opéra d'esthétique deschiesne, le décor figurant le Bar Magnifico où Angelina (Vivica Genaux) en miss Ugly fait tout le travail, méprisée qu'elle est par son (beau ?)-père et ses deux demi-sœurs Clorinda (Carla Di Censo) et Tisbe (Nidia Palacios). Don Magnifico (Pietro Spagnoli) porte un maillot de foot (de la Lazio), son jeu est très exagéré, on dirait un acteur de film muet... La beaufitude et le look Deschiens ne seront pas les seules cibles de la farce, on s'amusera aussi aux dépens des jet-setteurs, du cultureux branché, de l'art contemporain, de la presse people, etc. Le lieu est très flou lui aussi, on est à Rome (en tout cas en Italie), à Paris, à New-York.
Contrairement à certaines transpositions pas toujours très cohérentes, ici, tout colle très bien à l'histoire, à la lettre du livret, avec quelques gags supplémentaires, comme celui qui consiste à faire accroire qu'un personnage chanté par un chauve (Antonino Siragusa) se fait passer pour un autre d'apparence chevelue (Stéphane Degout). En effet, Don Ramiro veut épouser une femme qui ne se soucierait pas de son argent. C'est donc le valet Dandini qui vient sonder l'âme des filles de Magnifico. La seule scène qui m'ait paru étrange est celle où Dandini et Magnifico sont en chaise longue, une serviette blanche lacée à la ceinture. Sans doute un clin d'œil à la scène du Barbier de Séville où Figaro fait son office de barbier.
Du conte original de Cendrillon, il ne reste plus beaucoup de la partie magique. Cet élément est incarné par le curieux personnage d'Alidoro (Ildebrando D'Arcangelo). En remercîment de l'aumône accordée par Angelina, il œuvre pour que Don Ramiro la choisisse et punisse ses sœurs. Son intervention muette pendant le sextuor du deuxième acte est à hurler de rire. Les six autres personnages sont figés pendant le sextuor, comme des somnambules. Très espiègle, il leur fait faire des gestes ridicules avec leurs mains.
Pour ce qui est de la musique, le Concerto Köln est dirigé par le jeune chef Michael Güttler. À propos des voix, j'ai trouvé que Vivica Genaux manquait un peu de puissance pendant les premières scènes chez Magnifico quand l'orchestre jouait forte (sans que ce soit très gênant : dans la plupart des passages, l'orchestre n'est qu'un accompagnement du chant). Cependant, elle a été formidable dans sa longue séquence à la fin (qui ressemble beaucoup à son homologue du Barbier de Séville). Grand rossinien, Antonino Siragusa est un Don Ramiro enthousiasmant, tout particulièrement pendant ses airs du deuxième acte, très applaudis.
Voilà un très beau spectacle. Malgré une histoire mettant en scène sept
personnages principaux (dont deux certes, ceux des sœurs d'Angelina, sont
quasi-confondus), ce n'est pas cérébral comme un Wagner ou un Strauss et on
aurait presque des scrupules à se laisser aller à une cette facilité
(encore plus axée sur le chant que ne l'est Bellini), mais c'est cela
aussi l'opéra. En sortant, j'entends dire Ç'aurait plu aux
gosses.
.
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