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2010-02-08 11:56+0530 (சென்னை) — Voyage en Inde VIII
Dimanche matin, je suis parti de mon hôtel à sept heures, soit exactement vingt-quatre heures après y être arrivé, et ce afin de ne pas payer double. J'ai pris un rickshaw pour rejoindre la gare routière qui se trouve en dehors de la ville, ce qui fait que, comme bien souvent, il revient plus cher de parcourir les quelques kilomètres jusqu'à l'arrêt de bus et que le trajet en lui-même jusqu'à la ville suivante, Trichy.
Le train de mon retour à Chennai étant à 22h, je devrai rester sur pieds pendant une longue journée qui s'annonce fatigante. J'arrive devant l'église anglicane St. John à l'heure de la messe. Je prends un rickshaw pour rejoindre le centre-ville où se trouve la Lourdes Church, censée imiter celle de Lourdes. L'intérieur est rosâtre et tout décoré. Pas de sièges, les fidèles sont assis à même le sol.
De là, on aperçoit les temples du Rock Fort qui s'élèvent sur une
colline. J'y monterai plus tard. Après avoir pris un petit-déjeuner dans un
des rares restaurants du quartier de Chinna Bazaar, je marche en direction
du Nord, franchis la Cauvery et tente de trouver le chemin vers le temple
Jambukeshwar, un complexe plutôt grand dédié à Shiva et Parvati. Sur le
gopuram de l'entrée, on peut lire, en tamoul, le mantra shivaïte par
excellence (Om) Namah Shivaya
. Un brâhmane tente sans succès de
m'extorquer cent roupies pour avoir insisté pour me mettre de la cendre sur
le front. Un autre me fait faire un détour de cent mètres pour me forcer à
aller acheter un ticket pour mon appareil-photo, mais ce bureau est fermé
(on est dimanche), puis me propose royalement de faire une visite, me
disant no guide, no money
. J'arrive à m'en débarasser. Plus loin,
des mendiantes obstruent le chemin en se mettant à faire une danse
ridicule, pas évident de les contourner, d'autant plus qu'un brâhmane se
met aussi à les imiter en rigolant.
Je me rends ensuite en rickshaw au temple le plus important de la ville, Ranganathaswami. Il comporte de nombreux gopurams colorés et diverses portes qui conduisent au sanctuaire au bout de la septième porte, défendue aux non-hindous qui se contenteront de la monumentale idole de Garuda, la monture de Vishnu. Le toit doré du sanctuaire est cependant visible, moyennant dix roupies, en montant sur le toit d'un bâtiment proche. En regardant dans l'autre direction, on a aussi une belle vue sur l'alignement de gopurams qui y conduisent.
Je marche vers la Cauvery pour voir l'Ammamandapam, dont je ne sais pas quelle est la fonction. Ce mandapam et les environs contiennent de nombreuses décorations vishnouïstes.
Je retourne au centre-ville où je grimpe au sommet de la colline où se trouvent deux temples. L'un dédié à Shiva qui était fermé (et de toute façon interdit aux non-hindous). Plus haut, une grotte est utilisée comme lieu de pique-nique, et des marches rocheuses conduisent au temple du sommet, dédié à Ganesh. Les gens y montent surtout pour la vue générale sur la ville de Trichy, assez étendue, et sur le temple de Shiva voisin qui comporte une petite coupole dorée.
Avant que mon train ne démarre, je discute avec mon voisin, prêtre
catholique habillé en civil, qui me raconte avoir étudié à Milan pendant
cinq ans, avoir un frère moine en France et y avoir séjourné très récemment
pour les rencontres œcuméniques de Taizé. Il me raconte que la communauté
catholique tamoule avait eu des réticences à accepter les réformes de
Vatican II et m'explique le concept d'inculturation
visant à adapter
les rites aux coutumes locales (je lui demandais si les rites étaient
exactement les mêmes qu'en Europe, malgré l'universalisme catholique, et il
a fallu que j'insiste un peu pour qu'il lache le morceau !).
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