« Planning de juillet 2013 | Die Meistersinger von Nürnberg à Budapest »
2013-07-05 17:42+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse — Théâtre — Culture indienne
Cité de la musique — 2013-05-13
Akiko Suwanai, violon
Henri Demarquette, violoncelle
Michel Portal, clarinette
Michel Dalberto , piano C. Bechstein
Nocturne, pour violoncelle et piano (André Jolivet)
Noël nouvelet, Crudelis Herodes, pour piano (Daniel-Lesur)
Comme un souvenir, pour clarinette, Michel Portal
Les Chants de Kervéléan nº3 et nº6, pour piano (Charles Koechlin)
Sonate op. 50, pour violon et violoncelle (Marcel Mihalovici)
Quatuor pour la fin du Temps, Olivier Messiaen
Des œuvres composées pendant la deuxième guerre mondiale étaient au programme de ce concert réunissant de grands interprètes de musique de chambre. J'ai aimé le Nocturne d'André Jolivet qui m'a permis d'entendre pour la première fois le violoncelliste Henri Demarquette. Le son cristallin du piano utilisé par Michel Dalberto m'a beaucoup plu dans les œuvres de Daniel-Lesur qu'il a jouées ensuite. Le clarinettiste Michel Portal, que je n'avais jusque là jamais entendu, a ensuite improvisé en intégrant des souvenirs de jeunesse dans lesquels on pouvait reconnaître un peu de Bach. Je me suis désespérement ennuyé à l'écoute des Chants de Kervéléan de Koechlin. Le point culminant de cette première partie de concert a été atteinte avec la sonate pour violon et violoncelle de Marcel Mihalovici.
Avant la reprise du concert après l'entr'acte, François Henrot, fils d'un codétenu d'Olivier Messiaen à Görlitz, a sobrement évoqué les conditions de la création du Quatuor pour la fin du Temps dans le camp de prisonniers. L'œuvre en huit mouvements utilise diverses configurations de musiciens. Les mouvements se suivent et me procurent des émotions diverses. Michel Portal interprète d'une façon assez sombre l'Abîme des oiseaux. Plus loin, certaines notes du piano au milieu de la Danse de la fureur, pour les sept trompettes me rappellent très étrangement le thème de Darth Vader. Le pianiste ne joue d'ailleurs pas à moitié les passages les plus percussifs de l'œuvre ! L'atmosphère fut toute différente pendant le dernier mouvement. Le temps s'est comme suspendu à l'écoute de la violoniste Akiko Suwanai et du pianiste Michel Dalberto. Quel plaisir intense ce fut d'écouter cette Louange à l'Immortalité de Jésus !
Ailleurs : Bladsurb.
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Cité de la musique — 2013-05-14
Chamber Orchestra of Europe
Semyon Bychkov, direction musicale
Métamorphoses, Richard Strauss
Lisa Batiashvili, violon
Concerto pour violon nº2 (Prokofiev)
Valse (Chostakovitch)
Symphonie nº41 en ut majeur “Jupiter”, KV 551 (Mozart)
Ce n'est pas le meilleur concert du Chamber Orchestra of Europe auquel j'aie assisté. Contrairement à ma première audition de cette œuvre, cette interprération des Métamorphoses de Richard Strauss m'a procuré un certain plaisir, mais j'ai le sentiment que cela aurait pu être mieux, l'engagement habituel du COE ne semblant présent que par moments. (J'espère que ce sera mieux à Edimbourg quand cette œuvre, associée de façon intéressante à la Troisième Symphonie de Beethoven, sera dirigée par Yannick Nézet-Séguin.) En revanche, je n'ai aucune réserve sur le Concerto pour violon nº2 de Prokofiev interprété par Lisa Batiashvili ! Absolument magnifique ! Après l'entr'acte, je me suis malheureusement ennuyé à l'écoute de la 41e symphonie de Mozart “Jupiter”. Dirigeant sans partition, le chef Semyon Bychkov me donnait parfois curieusement l'impression d'être en retard sur l'orchestre. J'admire cependant le professionnalisme d'un des violonistes de l'orchestre qui après que sa partition se fut volatilisée suite à une tourne périlleuse parvint néanmoins à jouer de mémoire la fugue placée à la fin de la symphonie !
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Auditorium du Musée Guimet — 2013-05-17
Shahid Parvez Khan, sitar
Nihar Mehta, tabla
Ce concert de Shahid Parvez Khan fut très différent de celui qu'il avait donné au Théâtre de la Ville en 2011. Celui-ci a été en quelque sorte plus extraverti. Sans prendre beaucoup de temps pour développer le raga (dont il n'a d'ailleurs pas annoncé le nom), il s'est lancé très rapidement dans de très virtuoses improvisations. J'aime moins, mais cela a néanmoins été un concert très agréable.
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Opéra Bastille — 2013-05-18
Torsten Kerl, Siegfried
Evgeny Nikitin, Gunther
Peter Sidhom, Alberich
Hans-Peter König, Hagen
Petra Lang, Brünnhilde
Edith Haller, Gutrune, Dritte Norn
Sophie Koch, Waltraute, Zweiter Norn
Wiebke Lehmkuhl, Erste Norn, Flosshilde
Caroline Stein, Woglinde
Louise Callinan, Wellgunde
Philippe Jordan, direction musicale
Günter Krämer, mise en scène
Jürgen Bäckmann, décors
Falk Bauer, costumes
Diego Leetz, lumières
Otto Pichler, chorégraphie
Stefan Bischoff, création images vidéo
Patrick Marie Aubert, chef du chœur
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Götterdämmerung, Wagner (répétition générale)
Grâce à Olivier, j'ai pu assister à la répétition générale du Crépuscule des Dieux à l'Opéra Bastille dans la production que je n'avais pas vraiment aimée il y a deux ans. Si quelques couacs se faisaient entendre dans l'orchestre (ce n'était qu'une répétition), j'ai passé un moment plutôt agréable. Cela dit, il n'y a désespérement pas de théâtre dans cette mise en scène. Je n'en ai vu que dans le deuxième acte, et ce uniquement dans le personnage de Brünnhilde auquel Petra Lang est parvenue à donner vie.
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Théâtre des Champs-Élysées — 2013-05-21
Orchestre de chambre de Paris
François Leleux, direction, hautbois
Music of Gaity dal "Fitzwilliam Virginal Book" (Maderna)
Deborah Nemtanu, violon et direction
Concerto pour violon nº5 en la majeur, KV 219 (Mozart)
Introduction, thème et variations pour hautbois et orchestre op. 102 (Hummel)
Symphonie nº4 “Tragique” en ut mineur (Schubert)
Plus d'un mois après ce concert, j'en retiens deux choses. Premièrement,
comme les Parisiens sont chanceux de pouvoir entendre à quelques jours
d'intervalle des violonistes aussi incroyables que Leonidas Kavakos, Lisa
Batiashvili ou Akiko Suwanai ; ce soir-là, il fallait si j'ose dire se
contenter
de Deborah Nemtanu, dont j'ai aimé l'interprétation du
Concerto pour violon nº5 de Mozart. Deuxièmement, si François Leleux est un
fabuleux hautboïste, c'est également un superbe chef d'orchestre. Suivant
les chefs invités à diriger l'Orchestre de chambre de Paris, j'ai eu des
impressions toutes différentes, parfois très négatives, parfois très
positives. Pendant la Symphonie nº4 de Schubert, c'était pour le
meilleur que le chef et l'orchestre étaient réunis.
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Cité de la musique — 2013-05-23
Les Dissonances
Xavier Phillips, violoncelle
Trois strophes sur le nom de Sacher pour violoncelle solo (Dutilleux)
David Grimal, direction artistique, violon solo
David Gaillard, alto solo
Variations on a Theme of Frank Bridge op. 10 (Britten)
Lachrymae, Réflexions sur un chant de Dowland op. 48a (Britten)
Adagio pour cordes op. 11 (Barber)
Sérénade pour violon, cordes, harpe et percussions (Bernstein)
Si j'ai été heureux d'entendre l'altiste David Gaillard jouer Britten et de voir l'orchestre des Dissonances dans la Sérénade pour violon, cordes, harpe et percussions de Bernstein, je retiens surtout le souvenir de l'émerveillement procuré par le violoncelliste Xavier Phillips qui a fabuleusement défendu les Trois strophes sur le nom de Sacher de Dutilleux, une œuvre insérée au programme pour rendre hommage au compositeur décédé la veille.
Ailleurs : Bladsurb.
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Centre Mandapa — 2013-05-24
Nancy Boissel, Estelle Guihard
Sowri Rajan/David Ramsamy, ghatam, morsing
Estelle Guihard, mise en scène
Marie de La Bellière, accessoires, régie
L'Homme Semence, d'après le texte de Violette Ailhaud
Après la répression faisant suite au soulèvement républicain contre le coup d'état de Napoléon III, tous les hommes d'un village du Sud de la France ont disparu. Les femmes se retrouvent seules. Elles décident d'un pacte : le prochain homme qui entrera au village serait le mari de toutes, l'homme semence. Au bout de deux ans, un homme s'approche. Violette Aillhaud est la femme qu'il a regardée en premier.
Cette pièce de théâtre met en scène la narratrice, jouée par Estelle Guihard. Certains actes et émotions du personnage sont illustrés par les mouvements de Nancy Boissel (dont j'ai déjà pu apprécier les qualités de danseuse de bharatanatyam). Une musique utilisant des instruments du Sud de l'Inde fournit une atmosphère sonore à cette pièce : le ghatam (une sorte de cruche) et le morsing (guimbarde).
Je vais très rarement au théâtre, mais j'ai beaucoup aimé cette pièce. Les accessoires et costumes sont sobres, mais sont utilisés d'une façon très juste. Le moment qui m'a le plus passionné fut le solo de danse de Nancy Boissel sur le thème de l'Amour au moment où la narratrice et l'homme sont unis. Ce passage empruntait à la danse bharatanatyam non seulement des gestes mais aussi une manière d'aborder ce thème, et pourtant les mouvements utilisés étaient parmi les plus universellement compréhensibles qui soient. Ce solo fut pour moi un superbe moment de danse, aussi émouvant qu'intéressant.
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Opéra Comique — 2013-05-28
Ensemble Ictus
Georges-Elie Octors, direction musicale
Prélude à l'après-midi d'un faune (Debussy, arrangement de Benno Sachs pour douze instruments, accompagné du film de Thierry De Mey, Prélude à la Mer, avec Cynthia Loemij et Mark Lorimer, dans une chorégraphie d'Anne Teresa De Keersmaeker)
Valse³, une cour impérale vers 1885, d'après La Valse de Maurice Ravel (Frédéric Verrières)
Marianne Pousseur, soprano
François Deppe, direction musicale
Pierrot lunaire, pour voix et cinq instruments, op. 21, Schönberg
Ce concert a été pour moi une déception. Le Prélude à l'après-midi d'un faune m'a procuré moins de plaisir que ne l'a fait un orchestre amateur, et ce alors-même que l'interprétation de l'ensemble Ictus était associée à la projection d'un film montrant la chorégraphie d'Anna Teresa De Keersmaeker (qui ne m'a pas du tout passionné). Si j'avais aimé The Second Woman de Frédéric Verrières, j'ai vraiment eu l'impression que sa Valse³ d'après Ravel était une vaste plaisanterie... En deuxième partie, j'ai cependant apprécié Marianne Pousseur dans Pierrot lunaire de Schönberg (et cela aurait été encore mieux si le concert avait été surtitré).
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Théâtre des Champs-Élysées — 2013-05-30
Ballet et Orchestre du Théâtre Mariinsky
Valery Gergiev, direction musicale
Vaslav Nijinsky, chorégraphie (1913)
Millicent Hodson, Kenneth Archer, reconstitution de la chorégraphie, des décors et des costumes
Le Sacre du Printemps, Stravinski
Sasha Waltz, chorégraphie (2013)
Bernd Skodzig, costumes
Pia Maier Schriever, Sasha Waltz, décors
Thilo Reuther, lumières
Le Sacre du Printemps, Stravinski
Ce spectacle du Ballet du Théâtre Mariinsky comportait deux versions du Sacre de Printemps. La première est une tentative de reconstitution de la version d'origine de Nijinsky par Millicent Hodson et Kenneth Archer. L'animateur du Forum Dansomanie, Haydn signalait sur Twitter que lors d'une conférence au Théâtre des Champs-Élysées, les chorégraphes expliquaient qu'il ne restait rien de la chorégraphie de Nijinsky et qu'ils revendiquaient l'entière paternité de la chorégraphie présentée... En tout cas, je dois avouer m'être ennuyé pendant la réprésentation de ce ballet. J'ai été bien davantage intéressé par la version de Sasha Waltz présentée après l'entr'acte, quoiqu'en la visionnant on ne peut s'empêcher de remarquer les références à la version de Pina Bausch.
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