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2011-04-27 01:13+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Théâtre des Bouffes du Nord — 2011-04-26
Jean-Yves Aizic, Le pianiste et répétiteur
Jean-Sébastien Bou, Le baryton
Elizabeth Calleo, La cantatrice
Jeanne Cherhal, La chanteuse
Marie-Ève Munger, La colorature
Philippe Smith, Le metteur en scène
Frédéric Verrières, idée, musique
Bastien Gallet, livret
Guillaume Vincent, mise en scène
Marion Stoufflet, dramaturgie
James Brandily, scénographie
Sébastien Michaud, lumières
Fanny Brouste, costumes
Olivier Pasquet, musique électronique
Jean Deroyer, direction musicale
Ensemble Court Circuit
The Second Woman, Frédéric Verrières (création)
Je reviens de la création de l'opéra The Second Woman du jeune compositeur Frédéric Verrières au Théâtre des Bouffes du Nord.
Je suis assez partagé, puisque la première partie m'a beaucoup fait rire, mais ce n'était pas un opéra, en fait, c'était plutôt un anti-opéra. La deuxième partie était davantage musicale, mais il s'agit de musique zarbi pendant lequel le temps est un peu long (pourtant, au total la représentation, sans entr'acte, ne fait qu'un peu plus d'une heure et demie).
L'idée de l'opéra est inspirée du film Opening Night de John
Cassavetes (que je n'ai pas vu) et dans lequel Gena Rowlands joue dans une
pièce intitulée The Second Woman. Dans la première partie, on
assiste à des répétitions d'un opéra. La cantatrice Elizabeth (prénom de la
chanteuse qui interprète le rôle) est en retard, du coup, c'est la
chanteuse sympa Jeanne (Jeanne Cherhal) qui commence le spectacle en
interprétant une sorte de lamentation (qui reviendra de nombreuses fois).
Le metteur en scène sans idées entre. Elizabeth commence la chanson et
l'interprète de façon caricaturalement lyrique. On lui reproche son
vibrato, etc. Tout semble aller contre le genre de l'opéra. On
croit l'entendre chanter un air de Tosca (en tout cas, il semble
qu'on entende distinctement Scarpia
à un moment), puis c'est la
scène de la folie de Lucia di Lammermoor qui est pastichée. La
musique citée est cependant rendue assez méconnaissable (mais au moins dans
ce cas précis, l'orchestration est amusante). Le texte fait référence à une
sœur, Yelena. Une troisième chanteuse (la colorature, qui ne s'appelle pas
Yelena mais Marie-Ève) entre. On entend un peu du duo des fleurs de
Lakmé. Ah, et puis bien sûr, des vocalises de Zerbinetta dans
Ariadne auf Naxos !
Il y a en effet un raprochement évident à faire avec cet opéra de Strauss, puisque comme dans ce dernier, on trouve des réflexions sur l'opéra, la voix, la mise en scène, dans une première partie en forme de prologue qui comporte des parties parlées, avant que la musique prenne le dessus dans la deuxième.
L'histoire devient alors à moitié surréaliste. On ne sait plus très bien si on est pendant la répétition, dans le rêve de la cantatrice, etc. On est peut-être même dans une bobine de film puisque par exemple à un moment, un effet de lumières stroboscopiques fait voir un mouvement saccadé des personnages qui avancent, et qui se mettent à reculer, puis à avancer à nouveau en répétant leur texte...
Pendant que la cantatrice est ailleurs, Jeanne s'amuse à répéter une chanson avec un baryton un peu coincé. Il est amusant de la voir pasticher le style de Brigitte Bardot, de Britney Spears, de citer une émission de Taratata avec Yannick Noah... Toutes idées que le personnage du metteur en scène approuve.
C'est un curieux spectacle, certainement amusant et déroutant, avec une scénographie très réussie (qu'il est sans doute préférable de suivre depuis des places centrées au parterre). (Je dis déroutant, mais pas volontairement incompréhensible comme l'était la Passion de Pascal Dusapin, qui assistait à cette création.)
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