Weblog de Joël Riou

« Le vite dit de mai 2013 | La Sylphide à l'Opéra Garnier »

Die Meistersinger von Nürnberg à Budapest

2013-07-11 12:20+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Budapest

Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem, Művészetek Palotája, Budapest — 2013-06-15

James Rutherford, Hans Sachs

Eric F. Halfvarson, Veit Pogner

William Saetre, Kunz Vogelgesang

Domonkos Blazsó, Konrad Nachtigall

Bo Skovhus, Sixtus Beckmesser

Miklós Sebestyén, Fritz Kothner

István Horváth, Balthasar Zorn

Csapó József, Ulrich Esslinger

Lars-Olivier Rühl, Augustin Moser

Piotr Prochera, Hermann Ortel

Ferenc Cserhalmi, Hans Schwarz

Zoltán Nagy, Hans Foltz

Kaus Florian Vogt, Walther von Stolzing

Uwe Stickert, David

Annette Dasch, Eva

Gudrun Pelker, Magdalena

Dömötör Pintér, Un veilleur de nuit

Ádám Fischer, direction musicale

Michael Schulz, mise en scène

Dirk Becker, décors

Renée Listerdal, costumes

Sylvie Gabor, assistant à la mise en scène

Magyar Rádió Szimfonikusok és Énekkar

Csaba Somos, chef de chœur

Nemzeti Énekkar

Mátyás Antal, chef de chœur

Die Meistersinger von Nürnberg, Wagner

J'ai du mal à concevoir comment cette représentation des Maîtres chanteurs de Nuremberg aurait pu être meilleure ! Que l'opéra soit donné dans une salle de concert plutôt qu'un théâtre impose certes des restrictions sur la scénographie, mais la qualité musicale a été telle qu'on se contente bien volontiers d'une plate-forme carrée occupant le tiers central de la scène dont le fond représente au début de l'ouvrage un retable qui est découvert alors que l'on célèbre une messe dans l'église Sainte-Catherine. Une réunion des Maîtres chanteurs y a lieu ensuite. Walther échoue à se faire admettre parmi les Maîtres, ce qui devait lui permettre de participer au concours du lendemain dont le gagnant remportera la main d'Eva, la jeune femme dont il vient de tomber amoureux et que convoite aussi le ridicule Beckmesser. L'opéra se finissant bien, il parviendra néanmoins à gagner le concours. Il sera en cela aidé par le cordonnier Hans Sachs qui lui apprendra comment concilier l'originalité de son chant et le respect de la tradition musicale dont les Maîtres sont les gardiens.

Au début de la représentation, une voix avait annoncé en hongrois et en allemand que l'interprète de Beckmesser (Bo Skovhus) était handicapé en raison d'une opération chirurgicale récente. Il a ainsi joué son rôle avec une béquille. Si cette béquille n'avait pas été prévue par la mise en scène, il aurait fallu de toute évidence l'ajouter tant le chanteur en a fait un usage à mourir de rire ; même un mois plus tard, je ne m'en suis toujours pas remis. La mise en scène comportait une mise en abyme dans la mesure où le thème musical de l'opéra était illustré sur scène par des pupitres et des partitions vocales que les chanteurs tenaient parfois entre leurs mains. Dans son numéro comique, Beckmesser moquait parfois la musique de Wagner, au point qu'il arracha de façon provocante quelques pages de la partition sur laquelle on pouvait lire Wagner...

Les prestations vocales de tous les chanteurs ont été superbes. Pendant le premier acte, j'ai bien eu quelques réserves sur la voix de Klaus Florian Vogt (Walther) en raison de son timbre (une pure question de goût, cohérente avec une impression passée), mais il a tellement bien chanté dans les actes suivants qu'à la fin de la représentation, j'étais conquis par ce chanteur ! J'ai aussi aimé Annette Dasch (Eva). James Rutherford a été relativement endurant dans le rôle très exigeant de Hans Sachs. Le reste de la distribution était excellent, et ce jusqu'au rôle plus modeste du veilleur de nuit dans lequel Dömötör Pintér a fait des merveilles (et il joue aussi du trombone !).

C'était la première fois que j'entendais cet opéra, joyeux et drôle. Les cordes de l'orchestre de la Radio hongroise jouent de façon très différente, beaucoup plus en douceur que lorsqu'ils jouent le Ring ou Parsifal. Je me suis particulièrement délecté par les changements d'atmosphères musicales qui se sont succédées lorsqu'un des personnages fait à Walther le catalogue des modes musicaux reconnus par les Maîtres chanteurs. Les noms quelques peu ridicules de ces modes se retrouvent immédiatement suggérés par la musique. Cependant, les actes qui m'ont fait la plus grande impression sont les deuxième et troisième. Je ne m'attendais pas à un tel echantement ! Toutefois, si les chœurs étaient magnifiques, j'ai malheureusement quelques notions d'allemand et je n'ai pu m'empêcher d'éprouver un léger sentiment de malaise lors du finale exaltant l'Art allemand.

Ailleurs : Paris — Broadway.

Saluts des Maîtres chanteurs

Fanfare

Avant chaque acte, les cuivres de l'orchestre interprétaient un motif extrait de l'opéra pour rappeler aux spectateurs de reprendre place. Ils le font en général depuis une terrasse puis de la passerelle ci-dessus. Avant le dernier acte des Maîtres chanteurs, ces musiciens se font fait remarquer de façon amusante en jouant la fanfare depuis un escalator en marche !

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