« Interview de la flûtiste Marina Chamot-Leguay | Akram Khan au Théâtre de la Ville »
2012-12-23 13:19+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Comique — 2012-12-22
Jean-Joseph Rodolphe, musique
Jean-Georges Noverre, arguments des ballets d'action
Hervé Niquet, direction musicale
Marie-Geneviève Massé, chorégraphie
Vincent Tavernier, mise en scène
Antoine Fontaine, décors
Olivier Bériot, costumes
Hervé Gary, lumières
Jean-Paul Gousset, conseiller historique
Begoña del Valle, répétitrice
Marie Blaise, assistante à la chorégraphie
Le Concert Spirituel
Compagnie L'Éventail
Sabine Novel, Armide
Noah Hellwig, Renaud
Olivier Collin, Le Chevalier danois
Bruno Benne, Ubalde
Volodia Lesluin, Romain Arreghini, Monstres Marins
Bérengère Bodénan, Adeline Lerme, Anne-Sophie Berring, Naïades
Marie Blaise, Sarah Berreby, Adrian Navarro, Karin Modigh, Daniel Housset, Irène Ginger, Émilie Bregougnon, Habitants des mers
Renaud et Armide
Sarah Berreby, Médée
Adrian Navarro, Jason
Émilie Brégougnon, Créüse
Daniel Housset, Créon
Irène Ginger, La Gouvernante
Bérengère Bodénan, Le Feu
Brune Benne, Le Fer
Volodia Lesluin, Le Poison
Marie Blaise, L'Esprit du Mal
Olivier Collin, Prince corinthien
Adeline Lerme, Anne-Sophie Berring, Princesses corinthiennes
Karin Modigh, Sabine Novel, Noah Hellwig, Romain Arreghini, Peuples corinthiens
Koupaïa Bodenan, Bertille Pécusseau, Enfants de Médée et Jason
Hubert Hazebroucq, Anna Romani, Emmanuel Soulhat, Figurants
Médée et Jason
J'ai passé l'essentiel de ma journée de samedi à l'Opéra Garnier pour
assister aux démonstrations de l'école de danse de l'Opéra. Une des
originalités des démonstrations de cette année est d'avoir introduit des
danses baroques
dans la classe de danse folklorique. Le soir, on
dansait à l'Opéra Comique deux ballets de Noverre des années 1760,
rechorégraphiés par Marie-Geneviève Massé, dont l'assistante n'est autre
que Marie Blaise qui le matin-même faisait justement danser des élèves de
l'école de danse de l'Opéra sur des danses baroques et qui au cours de ce
programme interprète deux rôles.
Il ne vaut mieux pas que je parle pas trop du premier ballet Renaud et Armide. Mon état de fatigue a fait que je n'ai pas vraiment pu l'apprécier tout à fait... Dans mes moments de lucidité, j'ai eu l'impression que l'intérêt principal du ballet était son décor et ses costumes, l'histoire étant très resserrée. (Je crois que j'ai préféré la version du Bolchoï dans Flammes de Paris.)
Pour le deuxième ballet Médée et Jason, il n'était pas
nécessaire pour moi de réviser ma mythologie puisque j'ai récemment vu Médée de Cherubini et qu'il me reste quelques
souvenirs d'une lecture de la pièce de Sénèque il y a une quinzaine
d'années de cela... N'ayant même pas eu à demander la bénédiction à
l'ouvreuse puisque celle-ci pris l'initiative de replacer au mieux le
premier spectateur qui daigna lui dire bonsoir
, j'ai pu transmuter
ma misérable place à 11€ en une place qui en vallait cinq fois plus en
m'installant au paradis, plein centre. De là, je pouvais voir pendant
l'entr'acte les quatre flûtistes s'amuser à jouer à qui cachera où la flûte
à qui. À côté d'eux, il y avait quatre hautbois, deux clarinettes et deux
bassons. Quel effectif vertigineux pour une œuvre de cette époque ! La
musique est très audacieuse ! Dès l'ouverture, je comprends qu'il y a peu
de risques pour que ce ballet m'ennuie ! L'histoire est plus élaborée que
dans le précédent ballet, mais on suit le fil de l'histoire assez
facilement. Le point culminant du ballet (par son caractère impressionnant,
par l'altitude atteinte par un des esprits du mal, et même sans doute par
la hauteur des notes jouées) a été la scène de sorcellerie de Médée qui se
fait remettre un coffre contenant une substance qui tuera Créon, un tissu
qui tuera sa fille Créüse et un poignard pour tuer ses propres enfants.
Médée se dédouble ; sans son double maléfique, peut être aurait-elle
épargné ses enfants ? Je me demande si cette scène ne m'a pas fait plus
d'effet que celle de la Gorge-aux-Loups dans Le
Freischütz de Weber ! C'est là que l'audace du compositeur se
révèle la plus sidérante et que l'intérêt d'avoir utilisé autant
d'instruments à vents, en particulier de flûtes, se fait sentir. Quel
plaisir d'entendre autant de notes discordantes ! (Note pour les lecteurs
et pour moi-même quand je me relirai : tout ceci est dit sans aucune
ironie.) La scénographie rend assez spectaculaire la toute fin du ballet.
Quelle merveille que ce ballet Médée et Jason !
Je n'étais peut-être pas assez près des danseurs pour m'en rendre mieux
compte, mais j'ai été assez étonné par le rapport entre la musique et la
danse. Ma première impression est que la musique accompagne la narration,
mais que les pas des danseurs ne sont pas forcément conçus, m'a-t-il semblé
comme devant être absolument placés à un endroit précis de la musique.
Cette impression est peut-être tout simplement liée à la prédominance de la
pantomime dans ces ballets ; toutefois, je me suis amusé à remarquer que
certaines positions de pieds des danseurs étaient les mêmes que celles de
la danse classique (j'ai cru distinguer des cinquièmes
). Toutefois,
la musique comporte aussi des détails extrêmement illustratifs et qui
paraîtraient saugrenus s'ils ne correspondaient pas à des mouvements des
danseurs dans une situation dramatique précise. J'ai ainsi parfois retrouvé
la symbiose entre la musique et la danse narrative que j'avais perçue en
assistant à une représentation de La Bayadère en
mars dernier.
Ailleurs : Impressions danse, Carnets sur sol.
J'en reviens et je suis emballée par ce programme : de beaux décors, de beaux costumes, une chorégraphie raffinée et un orchestre époustouflant ! je suis comblée ! quel beau moment !
Je me joins aux louanges, c'était épatant. Après une Armide aux climats plus pastoraux, Médée était une fête musicale permanente, une musique de la qualité des symphonies de Gossec et Méhul !
Et visuellement aussi, un enchantement.
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