« L'Amant jaloux à l'Opéra Comique | Le Messie à Pleyel »
2010-03-21 03:07+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse — Culture indienne
Opéra Bastille — 2010-03-20
Bruno Mantovani, musique
Angelin Preljocaj, chorégraphie
Claude Lévêque, scénographie
Eric Reinhardt, dramaturgie
Olivier Beriot, costumes
Dominique Bruguière, lumières
Jérémie Bélingard, Siddharta
Clairemarie Osta, L'Éveil
Marc Moreau, Ananda, cousin et compagnon de route de Siddharta
Wilfried Romoli, Le Roi, père de Siddharta
Alice Renavand, Sujata, une jeune villageoise
Muriel Zusperreguy, Yasodhara, épouse de Siddharta
Ballet de l'Opéra
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Susanna Mälkki, direction musicale
Siddharta
J'ai assisté samedi à la deuxième représentation du ballet Siddharta chorégraphié par Angelin Preljocaj, sur une musique de Bruno Mantovani d'après un livret d'Éric Reinhart, inspiré de la vie du fondateur du bouddhisme.
Je pensais passer en vitesse revoir le plan du temple
Jagannath à la BnF, mais un incident du métro 6 m'a fait changer mes
plans : quand j'étais à Glacière, on a annoncé qu'un individu courait sur
les voies et que le courant était coupé par précaution. J'ai marché jusqu'à
Place d'Italie pour rejoindre directement Bastille et ai alors lu une
annonce d'un incident voyageur
qui interrompait la circulation des
métros entre Place d'Italie et Nation.
J'ai pris le programme pour lire le livret : le ballet étant sans entr'acte, il vallait mieux avoir une idée de l'ensemble. On y trouve une première esquisse de livret, celle qui fut donnée au compositeur, mais dont la succession de tableaux (seize !) ne correspond pas exactement au spectacle présenté...
Cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas retrouvé au parterre. La dernière fois, cela devait être pour Tristan und Isolde. En arrivant porte une, du jamais vu : une queue se forme pour entrer dans la salle. Après plus de cinq minutes d'attente, j'arrive finalement à m'installer au rang 30, très légèrement de côté.
N'ayant aucune idée de ce à quoi la musique allait ressembler, cela serait forcément surprenant. Les lumières s'éteignent totalement, puis se dirigent sur la fosse et la chef d'orchestre Susanna Mälkki avant que la musique se fasse entendre. Le début fait un peu bizarre, mais finalement, la musique de Bruno Mantovani s'écoute très bien.
Je n'avais vu qu'un seul spectacle d'Angelin Preljocaj avant celui-ci : Le Funambule qu'il interprétait lui-même en septembre dernier au Théâtre de la Ville. Des éléments de style apparaissent immédiatement comme une marque de fabrique, comme ces mouvements coordonnés des bras passant au-dessus de la tête. Dans Le Funambule, on le voyait s'élever dangereusement sur une sorte de passerelle suspendue. Dans ce ballet, Siddharta et son disciple Ananda grimpent sur des plates-formes faisant partie d'un mastodonte apparu d'en haut, à peine moins large que la scène de l'Opéra Bastille et se balançant latéralement. Quelle démesure !
Dans un autre tableau, on verra une maison tourner sur elle-même au-dessus des danseurs. Peut-être est-ce pour bien nous faire voir que ce n'est pas juste un décor en toile, mais un truc en dur. Ce spectacle aura aussi fourni la troisième grosse boule de 2010, après celle, majestueuse, de Norma et celle, de taille plus modeste, de Rheingold.
Dans la succession de tableaux, on verra les forces de l'obscurité représentées par des motards, l'Éveil par une éthérée danseuse en blanc (Clairemarie Osta) et des ermites maniant le baton. Après un parcours semé d'épreuves, Siddharta (Jérémie Bélingard) finira par s'unir à l'Éveil. Quoique produisant quelques belles images (comme celle de l'Éveil se dérobant par en haut aux manœuvres d'approche de Siddharta), la chorégraphie m'a souvent paru peu lisible.
Le gros point noir de ce spectacle, de mon point de vue, est l'éclairage. Pendant l'essentiel de la soirée, l'action est en noir sur fond noir, notamment le début avec les motards. Je me suis dit à un moment que la scène s'illuminerait un peu plus vers la fin quand Siddharta deviendra l'Éveillé ; pas vraiment, vu que seul Siddharta a été mieux éclairé !
Comme j'avais déjà eu une impression semblable pour Tristan und Isolde, peut-être que cette sensation de manque d'éclairage est liée à mon placement au fond de l'orchestre. En tout cas, avec ou sans jumelles, je ne voyais pas très clair (et non, ce n'est pas ma vue qui baisse : elle a été contrôlée très récemment). Pour les ballets, je crois que je continuerai à préférer l'Opéra Garnier où on a une sensation toute différente de proximité avec les danseurs.
Il y a de très belles photographies de ce spectacle chez Anne Deniau <URL: http://www.annedeniau-fromztoa.com/article-s-comme-siddharta-bis-47066943.html >
Merci pour le lien. Effectivement, elles sont très belles ! (comme celles qu'elle a faites pour le programme).
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